Dans le cadre de la
tenue du géant concert de lancement de leurs albums respectifs
L’oeuvre de
détection et de promotion musicale, créée, animée et financée par Claude
Balogoun, membre du Conseil économique et social (Ces), dénommée ’’Opération 6 en 1’’, ayant
connu un certain arrêt, reprend son souffle et un tout nouvel envol. De six
artistes, dans ses premières éditions, celle de l’année 2018 verra,
exceptionnellement, une bonne dizaine de créateurs de la musique béninoise mis
sous les feux de la rampe. Ce sera à travers le géant concert de lancement de
l’album spécifique des récipiendaires, estampillé, à chaque exemplaire, du
timbre du Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra), au
Palais des Sports du Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou.
Dites ce que vous
pensez et l’on décèlera qui vous êtes. Lumière sur les artistes concernés, à
travers l’interview qu’ils ont bien voulu, chacun, accorder à notre Rédaction …
Vue sur ceux-ci qui, à l’issue du concert, se verront gracieusement remettre
cinq cents (500) exemplaires de leur nouveau disque !
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L'afficielle du ''6 en 1'' |
1.
La
Reine de Matéri : « Je [remercie] encore Claude Balogoun et tous ceux grâce à
qui [le] Projet [’’6 en 1’’] évolue »
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La Reine de Matéri |
Le Mutateur :
Bonjour Idani Pibim. Vous êtes une
artiste de la musique traditionnelle béninoise, originaire de Matéri ; on
vous appelle encore ’’La Reine de Matéri’’. Vous avez été sélectionnée par le
Conseiller économique et social, Claude Balogoun, pour appartenir au Projet ’’6
en 1’’, de l’année 2018. Quelles en sont vos sentiments ?
La
Reine de Matéri :
Je suis très contente et, je dois en remercier le Conseiller Claude
Balogoun ; je suis fière d’être parmi les dix artistes dont l’album sera
lancé.
Comment
êtes-vous arrivée dans le Projet ?
C’est le Directeur du
Ballet, Marcel Zounon, et Maître Adolphe Coffi Alladé qui ont parlé de mon
travail au Conseiller Claude Balogoun.
Veuillez
nous parler un peu de votre parcours ; nous savons que vous êtes membre du
Ballet national …
J’ai intégré le Ballet
national en décembre 2017, avec la tournée de recrutement de nouveaux artistes
que ses responsables ont effectuée dans l’Atacora et la Donga ; tous les
postulants devaient se réunir à Natitingou. Après que les examinateurs nous
écoutés et suivis, j’ai été choisie comme chanteuse et danseuse.
Vous
exercez dans la musique tradi-moderne. Quel est le rythme de base que vous
pratiquez ?
Je fais le
’’kankanséhoun’’ ; cela se danse au rythme du tam-tam ou de la flûte. Je
chante en biari et en dendi.
Depuis
combien d’années êtes-vous dans la musique ?
Je fais la musique
depuis 2013 et j’ai deux albums à mon actif, avec six morceaux, chacun. Le
premier s’appelle ’’Déniyakouanioun’’. Cela veut dire que, dans la vie, si tu
n’as rien, les gens ne te considèrent pas et, si tu trouves de quoi manger, ils
sont encore contre toi. Le deuxième album s’appelle ’’Yayayarou kouatcho’’ ;
les gens qui ne font rien parlent des autres. C’est un comportement qu’il faut
éviter.
Comment
avez-vous réussi à faire ces deux albums en cinq ans de carrière ?
Avec les amis de mon
groupe, nous chantions mais il n’y avait pas d’argent pour aller en studio. Un
jour, je suis allée voir le Député Barthélémy Kassa et je lui ai posé le
problème. C’est ainsi qu’un autre jour, il m’a appelée et il m’a remis des
moyens financiers et je suis allée en studio. Après que nous avons réalisé les
sons, il nous encore aidés financièrement pour en faire les clips. Cela fut
aussi le cas pour le deuxième album.
Vous
êtes coiffeuse de profession. Est-ce qu’il est facile de chanter quand on est
une coiffeuse ?
Oui, c’est facile parce
que, moi, je travaille du matin au soir et, c’est la nuit que je trouve du
temps pour faire mes compositions. En dormant, si une inspiration me vient, je
me lève, n’étant pas instruite, je compose mentalement le morceau et je le mémorise.
C’est comme cela que je chante. Même dans mon atelier, quand je reçois
l’inspiration, je fais la même chose. Arrivée à la maison, comme les enfants
dorment, l’inspiration m’arrive à cinq heures du matin, je me lève et je fais
ma composition. Quand je reçois des commandes de chansons, je fais la même
chose. Cela me rapporte un peu de revenus et j’évolue petit-à-petit.
Parlons
un peu de ce groupe avec lequel vous travaillez …
Mon groupe comporte 25
personnes et il s’appelle ’’Kankanséhoun’’. On y trouve même des mères de
famille parce que quand je fais mes compositions et qu’il s’y trouve des
insuffisances, je les appelle à venir m’aider. Et, elles le font. Nous
travaillons selon les circonstances. Quand, par exemple, on nous invite pour
faire une animation, lors d’un décès, s’il faut jouer des instruments, en tant
que chef, je sélectionne les jeunes filles et les jeunes garçons, puis je
laisse les mamans à la maison. Voilà comment je procède.
Avez-vous
un appel à lancer à des femmes qui, comme vous, éprouvent parfois des
difficultés à évoluer dans la musique ?
Nous, nous sommes en
train de prendre de l’âge. Il est important que celles qui me suivent gardent
bien les danses traditionnelles. Ce n’est pas pour rien que chacun sauvegarde
la sienne ; c’est elle qui m’a amenée au Ballet national. Ce n’est pas bon
de ne pas savoir pratiquer sa danse. Donc, mes frères et mes sœurs doivent
apprendre et connaître leur danse, de même que chanter dans leur langue, avant
d’y ajouter d’autres langues. C’est la danse traditionnelle qui m’amène
partout : au Bénin, au Togo, au Nigeria ; je suis même allée au
Burkina Faso. Je ne peux terminer sans remercier encore Claude Balogoun et tous
ceux grâce à qui ce Projet évolue bien.
Propos
recueillis par Marcel Kpogodo
2. Eto Dhos : « Cela m’a
fait beaucoup plaisir de passer par M. Claude Bagoloun, Pdg de ’’Gangan prod’’,
pour faire sortir mon premier album … »
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Eto Dhos |
Le Mutateur :
Bonjour Eto Dhos, de votre vrai nom,
Hubert Tonoukoin. Vous êtes artiste musicien et vous participez à l’Opération
’’6 en 1’’ de l’année 2018. Quel est le rythme que vous pratiquez ?
Eto
Dhos :
Je fais le ’’tchink system’’ modernisé. Le mien ne se joue pas comme ce que les
anciens faisaient. Cela se fait en studio ; il y a des instruments comme
la batterie, la guitare, les castagnettes, la flûte et encore d’autres ;
je ne peux tout citer ici. Donc, j’en ai enlevé le gong, contrairement à ce que
faisait Tohon Stan.
En
inventant cette manière de faire le ’’tchink system’’, pourquoi avez-vous
trouvé la nécessité d’enlever un instrument comme le gong ?
Dans la vie, il faut
créer ; j’ai voulu le faire.
Veuillez
nous parler de l’album que vous allez faire paraître dans le cadre de
l’Opération ’’6 en 1’’.
L’album s’appelle ’’La
correction’’ et comporte huit titres qui sont tous dans le ’’tchink system’’
modernisé.
Comment
avez-vous été repéré par le Conseiller Claude Balogoun ?
M. Claude Balogoun
écoute mes chansons ; elles lui ont plu, il m’a appelé, on s’est
rencontrés et on en a discuté.
Quelles
sont tes impressions pour avoir été retenu ?
Cela m’a fait beaucoup
plaisir de passer par M. Claude Bagoloun, Pdg de ’’Gangan prod’’, pour faire
sortir mon premier album, parce que, dans la culture béninoise, il est une
grande personnalité. Si je chante, ce n’est pas pour seulement la nation, mais
c’est pour être aussi international.
Quel
est le message que tu aimes faire passer dans tes chansons ?
Je parle des réalités
de la nature, de ce qui se passe dans la vie actuelle. Comme le dit le titre de
l’album, c’est pour corriger certaines choses que je vois et qui ne me plaisent
pas du tout.
As-tu
jamais rencontré le roi du ’’tchink system’’, Tohon Stan ?
Non, je ne l’ai jamais
rencontré.
Tu
penses que tu le feras après la sortie de l’album ?
Si j’en trouve le
chemin, si je trouve quelqu’un qui peut m’y guider, je le ferai.
Propos
recueillis par Marcel Kpogodo
3. Clérès : « […] dans la
vie, sans le respect, vous ne pouvez rien »
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Clérès |
Le Mutateur :
Bonjour à vous, Clément Hounnou, alias Clérès. Vous aimez aussi qu’on vous
appelle ’’Clément-le-Respect’’ …
Clérès :
Bonjour à vous. Oui, ’’Clément-le-Respect’’, parce que, sans le respect, on ne
peut rien dans la vie.
Vous
participez à l’Opération ’’6 en 1’’, édition 2018, initiée par le Conseiller
Claude Balogoun. Quel est l’album qui vous permet d’y être ?
J’ai un album de sept
titres, qui s’appelle ’’Mèsisi’’, c’est-à-dire le respect. J’y fais du ’’tchink
system’’. J’ai donné ce nom parce que, dans la vie, sans le respect, vous ne
pouvez rien. Moi, j’ai un père et une mère, mais je suis venu à Cotonou, le
pagne attaché au cou. C’est avec le respect que je suis comme cela,
aujourd’hui. Je chante et je fais du cinéma, par le respect. Je n’ai rien mais,
par le respect, les gens m’aident. C’est grâce aux gens que je suis devenu
quelque chose aujourd’hui : j’ai mon atelier, je travaille, j’ai des
apprentis, par le respect. Même si vous êtes Président de la République, il
faut respecter les autres.
Comment
pensez-vous évoluer dans votre carrière musicale, après le lancement de cet
album qui est le premier ?
Après le lancement de
l’album, le 25 novembre, je veux retravailler mes morceaux, parce que j’aime le
live mais je n’en ai pas les moyens. Pour faire du ’’tchink’’, il faut deux seaux
d’eau, deux petites calebasses et, après, une grosse, ce qu’on appelle
’’gota’’. Après, il faut deux ou trois gongs. C’est le fonds qui nous manque,
au Bénin.
Votre
’’tchink system’’ est-il différent de celui de Tohon Stan ?
Non, il n’y a pas de
changements par rapport au ’’tchink system’’ de Tohon Stan.
L’avez-vous
rencontré une fois ?
Je l’ai vu plusieurs
fois mais je ne suis jamais allé chez lui.
Pourquoi
avez-vous choisi de faire du ’’tchink system’’ ?
Le ’’tchink system’’
est le premier rythme au Bénin.
As-tu
un appel à lancer au public ?
Je veux de l’aide.
Propos
recueillis par Marcel Kpogodo
4. Hangnondé : « Un jour,
nous serons de ’’15 en 1’’, de ’’20 en 1’’, au nom de Jésus-Christ de
Nazareth ! »
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Hangnondé |
Le Mutateur :
Bonjour Félicienne Abadassi, alias
Hangnondé.
Hangnondé :
Bonjour M. le journaliste.
Vous
participez à l’Opération ’’6 en 1’’, dans son édition de l’année 2018, en tant
que l’une des artistes sélectionnés, dont l’album sera lancé le 25 novembre.
Voulez-vous bien nous parler de cet album ?
C’est mon premier album
et il s’appelle ’’Dagbémabou’’, ce qui veut dire que, dans cette vie,
naturellement, il faut toujours semer du bien, semer du bien nécessairement,
pour le récolter. Mais, il faut le semer pour l’oublier, cela rattrape. De la
même manière, quand vous semez du mal, cela va vous rattraper. Donc,
’’Dagbémabou’’, cela signifie que si tu fais du bien, cela ne se perd jamais.
Le bien que l’on fait peut se récolter en même temps comme il peut être rejeté
sur notre progéniture.
Combien
de titres comporte ’’Dagbémabou’’ ?
C’est un album de sept
titres.
Quels
sont les messages que vous aimez passer à travers vos morceaux ?
L’hymne national de
notre pays, qui est ’’L’aube nouvelle’’, me préoccupe beaucoup ; on le
chante mal. En tant qu’enseignante de carrière, je trouve que ce que les
enfants exécutent au mât, cela ne s’entend pas et, ce n’est pas de leur
faute ; les adultes que nous sommes ne savent pas le faire correctement.
C’est cela qui m’a poussée à faire une recherche profonde sur notre hymne national.
Et, je me suis dit que si on ne pouvait pas le chanter en français, on pouvait
quand même l’exécuter dans notre langue maternelle. Donc, j’ai fait des
recherches, depuis 2014, pour faire ressortir l’authenticité de notre hymne
national en fon, qui comporte six couplets. Si l’on pouvait pratiquer le
message qu’il véhicule, dans notre comportement, cela va changer beaucoup de
choses dans notre vie. Il véhicule la fraternité, la solidarité, … ; tout
est dans notre pays, la richesse y est naturelle et tout est déjà inclus dans
notre hymne national. C’est parce que nous ne le connaissons pas que nous ne le
pratiquons pas, que nous ne savons pas l’exécuter. Je l’ai appris aux enfants
et ils l’ont chanté naturellement, sans montage, par rapport à ce qu’ils savent
et, nous, nous l’avons repris correctement par trois couplets en français et,
tous les six, en fon.
Si nous, les adultes,
nous ne pouvons pas appliquer le message qui se dégage de l’hymne national, les
enfants, eux, le peuvent et, cela va changer le devenir de notre pays. C’est
l’ignorance qui nous tue, au Bénin.
Vous
êtes enseignante de carrière. Comment êtes-vous venue à la chanson ?
J’ai fait l’école
primaire à Parakou, l’école Ga. Mon directeur, un homme d’ethnie fon, de la
famille Adjovi, était le tam-tameur principal de notre école. En ce moment, en
1975, je pense bien, quand le Président Seyni Kountché du Niger était arrivé au
Bénin, on a sélectionné des écoles pour l’accueillir et la nôtre était la
première parce que le directeur était le batteur principal des échassiers, au
Nord. A peine, moi, j’avais huit ou neuf ans et j’étais au Cm1 ; j’étais
la chanteuse, à cette époque-là. Avant de venir à la craie, je chantais et je
n’avais pas laissé cet art. Même dans la vie active, j’avais un groupe,
’’Toyissé’’ dont je participais aux activités et c’est cela qui m’a davantage
encouragée. Il s’y trouvait une maman qui était formidable et qui jouait un peu
de tout ; j’y avais adhéré dès le bas-âge, avant de passer le concours de
l’enseignement. Je chantais, on parcourait des pays, le Ghana, le Burkina Faso,
le Togo et même le Bénin.
Sur
votre album que le public va découvrir ce 25 novembre 2018, quels sont les
rythmes qui sont pratiqués ?
Nous avons le
’’hanyé’’, le ’’houngan’’, le ’’ogbon’’.
Comment
le Conseiller Claude Balogoun vous a remarquée pour que vous participiez à
l’Opération ’’6 en 1’’ ?
J’ai été faire une
prestation quelque part et, un magistrat, du nom de Romaric Azalou, qui ne me
connaissait et qui m’a demandé un album ; je lui ai dit que je n’en avais
pas, que je n’avais pas de Cd à vendre et que j’avais tout fait, depuis 2014,
pour en avoir un et que je n’avais pas pu parce que j’avais le dos au mur, que
je n’avais pas les moyens pour faire un lancement. C’est alors qu’il m’a demandé
un Cd à écouter, ce que je lui ai donné. Quelques jours plus tard, il m’a amené
vers le grand homme, le Directeur Claude Balogoun.
Quelles
sont vos impressions par le fait d’appartenir à l’Opération ’’6 en 1’’ ?
J’apprécie beaucoup
cette Opération parce qu’on dit souvent chez nous que « c’est une main qui
lave l’autre ». Si, dans tout le Bénin, on pouvait trouver jusqu’à
seulement cinq personnes comme Claude Balogoun, je pense qu’il y aurait de
l’entraide et, on serait amenés à découvrir les artistes qui ne sont pas
connus. Donc, j’apprécie beaucoup l’Opération ’’6 en 1’’ et, je lui souhaite
une longue vie. Un jour, nous serons de ’’15 en 1’’, de ’’20 en 1’’, au nom de
Jésus-Christ de Nazareth !
Quel
appel avez-vous à lancer à ceux qui apprécient ce que vous faites et qui
viendront à ce concert du 25 novembre ?
L’enseignant incarne
tout le peuple que j’invite à nous soutenir.
Propos
recueillis par Marcel Kpogodo
5. Alê Minfon : « Je demande
à tout le monde de venir nous soutenir
ce jour de l’Opération »
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Alê Minfon |
Le Mutateur :
Bonjour à vous, Guy Agbétossou, dit Alê
Minfon. Le dimanche 25 novembre 2018, vous participez à l’Opération ’’6 en 1’’
à travers votre deuxième album qui s’intitule ’’Hounhonoumadjèvo’’ dont le
rythme que tu y joues est le ’’toba hanyé’’. Comment le Conseiller Claude
Balogoun t’a-t-il remarqué ?
Alê
Minfon :
Le Conseiller Claude Balogoun est originaire de la Commune de Toffo, de même
que moi. Donc, il est mon aîné. Il ne lui a pas été difficile de me remarquer
dans la région ; j’étais allé faire une prestation musicale et l’une de
ses relations importantes m’a envoyé vers lui et il m’a reçu. Il faut reconnaître
qu’avant de me sélectionner, il m’a mis à l’épreuve, m’a posé des questions et
j’y ai répondu.
Depuis
quand pratiquez-vous la musique ?
J’ai commencé à chanter
depuis bientôt vingt-cinq ans ; je chante depuis mon jeune âge.
Avez-vous
un appel pour le public ?
Je demande à tout le
monde de venir nous soutenir ce jour de
l’Opération.
Propos
recueillis par Marcel Kpogodo