vendredi 25 février 2022

’’Emblèmes’’, 12 artistes contemporains pour la grande lumière sur Abomey

Dans le cadre du vernissage de l’exposition indiquée au ’’Lieu unik’’


Le vendredi 25 février 2022 est prévu pour se tenir, au ’’Lieu unik’’ d’Abomey, le vernissage de l’exposition, ’’Emblèmes’’, qui se trouve à l’initiative de Dominique Zinkpè, Directeur de cet espace artistique et culturel.  La curiosité face aux œuvres d’une douzaine d’artistes contemporains béninois s’étant inspirée d’emblèmes des rois de l’ex-Dahomey devrait drainer du monde sur la ville historique qui, à l’occasion, se retrouverait sous les feux de la rampe.




Renaud Agbémadon, Oswald Matro, Marcel Nangbé, Carlos Sodokpa, Albert Sossa, Michel Taïwo, Marius Tchiakpè, Edouard Tokoudagba, Elise Tokoudagba, Mathias Tossa, Dominique Zinkpè et Gratien Zossou. Les 12 artistes contemporains béninois engagés dans ’’Emblèmes’’, l’exposition qu’abrite le ’’Lieu unik’’ d’Abomey et dont le vernissage a lieu le vendredi 25 février 2022.


Les sept premiers artistes énumérés et Mathias Tossa constituent un cru émanant des ’’Ateliers Zinkpè’’. La présentation officielle de leur talent s’est effectuée à la tenue du Festival, ’’Boulev’art spécial Covid-19’’, entre décembre 2020 et février 2021, à Cotonou, à travers, notamment, l’exposition qui avait eu lieu au Carrefour ’’Sainte-Cécile’’.


Se rapportant à Elise et à Edouard Tokoudagba, ils incarnent l’héritage artistique qu’a laissée leur célèbre géniteur, Cyprien Tokoudagba. Tout porte, alors, à croire que le concepteur d’ ’’Emblèmes’’, Dominique Zinkpè, s’est donné comme objectif de mettre en valeur un talent en provenance de l’Abomey, fondamentale, de ce que cette ville historique remarquable porte de réellement authentique, en matière de pratique artistique. « Edouard et Elise Tokoudagba ont baigné dans cette tradition d’Abomey », confie-t-il, à ce propos, au blog d’informations culturelles, ’’Dèdègnonhou’’.


Lui-même, Dominique Zinkpè, représente, au sein de cette exposition, une génération intermédiaire entre les dix artistes contemporains précédemment évoqués et le douzième des exposants, Gratien Zossou, septuagénaire, mais résolument actif, productif. « Un artiste majeur comme un aîné […] s’est aussi prêté au jeu », affirme le Directeur du ’’Lieu unik’’, en l’évoquant.


Par ailleurs, les artistes exposants, dans leur majorité, appartiennent à la nouvelle génération de l’art contemporain béninois, à celle montante, comme s’il était cher à Dominique Zinkpè de leur faire porter une certaine forte responsabilité de sauvegarde d’acquis d’un talent plastique irrévocable et, par extension, de leur donner l’opportunité d’un sillage de grande visibilité pour être davantage découverts, connus et appréciés, valorisés.


Et, il n’est pas un hasard que Dominique Zinkpè ait fait se dérouler l’exposition, ’’Emblèmes’’, à Abomey ; elle a été conçue dans la vision de soutenir une autre exposition organisée, tambour battant, par le gouvernement béninois, au palais de la République, pour tenir la présentation au grand public, entre autres et, prioritairement, des vingt-six trésors royaux récupérés à la France en novembre 2021, eux que le Général Dodds avaient emportés, comme des trophées, de l’ex-Dahomey conquis, comme un témoignage, comme une preuve de sa victoire dans la guerre contre le royaume mentionné.


« Cette exposition, [’’Emblèmes’’], tente de répondre au retour de nos biens culturels au Bénin, c’est-à-dire que nous sommes heureux que le gouvernement béninois ait récupéré vingt-six des œuvres de nos aïeux […] », s’en explique Dominique Zinkpè, à la même source médiatique, détaillant : « Je pense que l’idée nous a motivés, au Centre, le ’’Lieu unik’’ d’Abomey, à ne pas être indifférents à cet événement inédit […] ».


De même, le choix que les artistes contemporains de l’exposition d’Abomey s’inspirent, pour leur création, des emblèmes des douze rois de la dynastie de l’ex-Dahomey, se soutient bien par un double objectif d’expérimentation contemporaine du talent des aïeux créateurs artistiques et d’adaptation de ce talent aux normes de la pratique plastique moderne, une sorte de rencontre entre le passé et le présent, comme le certifie Dominique Zinkpè, au blog, ’’Dèdègnonhou’’ : « […] pour nos 12 rois connus, 12 artistes contemporains se sont prêtés à ce jeu de travailler spécialement en observant les emblèmes de chaque roi du Danxomè pour essayer de les traduire par rapport à leur écriture plastique à travers la peinture, la sculpture et le dessin, entre autres ».


Par conséquent, ce talent des aïeux, que Dominique Zinkpè appelle le « puits de pétrole » des Béninois mérite d’être mis « en abyme afin de lui donner une nouvelle visibilité et aussi de continuer à célébrer les artistes qui ont travaillé sur les emblèmes des rois, auparavant », comme il l’annonce à la même source.

Face à toutes ces données, le public n’a donc plus qu’un comportement à exercer : faire un déplacement massif vers le ’’Lieu unik’’, à Abomey, sis quartier de Tohizanly, à cent mètres du Tribunal annexe de Première instance de deuxième classe, pour le vernissage d’ ’’Emblèmes’’, le vendredi 25 février, en fin d’après-midi.

Marcel Kpogodo Gangbè

jeudi 17 février 2022

Florent Couao-Zotti, des fantasmes de dessin sur la reine Tassi Hangbé

Dans le cadre de la représentation de ’’Tassi Hangbé, la reine amazone’’


La pièce, ’’Tassi Hangbé, la reine amazone’’, a été représentée le mercredi 22 décembre 2021 à la Salle rouge du Palais des Congrès de Cotonou, dans une adaptation et une mise en scène d’Ousmane Alédji. Ce spectacle, plusieurs semaines après avoir été donné, continue de faire sensation, concernant des aspects interpellateurs de sa mise en scène, entre autres, le choix des langues nationales béninoises, ’’fon’’, ’’yoruba’’ et ’’nago’’, au lieu de l’habituelle, attendue puis déjouée langue française, et des jeux purement originaux de la part d’acteurs dont le niveau d’expérience professionnelle en la matière est élevé. Ayant accepté de se prononcer sur la mise en scène indiquée, le dramaturge béninois, Florent Couao-Zotti, auteur de la pièce originelle, et actuel Conseiller technique à la Culture du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, nous livre, plutôt, une réflexion d’homme de crayon à dessin. Il nous présente ce qu’il aurait fixé sur papier de tout ce qu’il a suivi de la représentation afférente. Son choix ne semble pas loin de ce qu’Ousmane Alédji a décrit de « la femme avec ses attraits et ses charmes » et d’un « personnage rond et gras ».


Florent Couao-Zotti - Crédit photo : ''Darimage''

« La scène [qui m’intéresse est celle] où Tassi Hangbé prend un bain devant les dignitaires ; j’aurais dessiné la femme en train de prendre son bain, devant le regard éberlué des dignitaires qui sont dans la salle en train de la regarder ». La réaction spontanée de Florent Couao-Zotti, Conseiller technique à la Culture du Ministre de la Culture, Jean-Michel Ambibola, face à la question de savoir ce qu’il aurait dessiné de toute la pièce, ’’Tassi Hangbé, la reine amazone’’, qui a été représentée le mercredi 22 décembre 2021, sous la mise en scène d’Ousmane Alédji, au Palais des Congrès de Cotonou, dans le cadre de la tenue des Nuits artistiques et Culturelles de Cotonou (Nacc), organisées par l’Agence nationale des Evénements culturels, sportifs et des événements officiels (Anecsmo).  


Dans le fil de sa projection, le dramaturge béninois fait ressortir le caractère bien mûri par la reine en déchéance de son acte frappant d’une sorte d’indécence recherchée, pour marquer intemporellement les esprits. « Cette séquence du bain est une séquence absolument théâtrale … C’est une sortie », commente-t-il, avant de fournir plus de détails concernant ses probables courbes de crayon, auxquelles il offre un cadre bien technique : « Si je dois faire une bande dessinée, le dessin phare, c’est au moment où, justement, elle se lave, où elle a fini de se laver et où elle jette l’eau de bain sur les dignitaires ».


Le fondement d’un tel choix artistique du dessinateur de circonstance reste la façon dont Tassi Hangbé, à travers sa profanation orchestrée des bonnes mœurs, à un niveau aussi élevé de la hiérarchie sociale, a témoigné de la férocité de sa haine pour le milieu politique qui la vomissait, ce qui amène Florent Couao-Zotti à analyser : « C’est un acte très fort, c’est un acte à conséquences. Tout ce qui m’intéresse est de voir qu’elle a posé un acte qui a produit un impact sur des générations », commence-t-il, appuyant : « Le fait de prendre l’eau du bain et de la verser sur des gens, cela apporte un plus sur la condamnation qu’elle manifeste ainsi vis-à-vis de ceux qu’elle soupçonne avoir été trempés dans le complot. Ces deux éléments qui se joignent donnent la pleine mesure du sentiment de frustration et de dégoûtation, qu’elle a éprouvé lorsque les différents éléments se sont mis en place pour la condamner et pour la faire partir du trône. J’ai trouvé cela très fort ».


Un scandale, une signification sociale


Le bain de Tassi Hangbé, vu par ...

Pour l’écrivain ne fait pas de doute la portée sociologique de ce qu’a effectué la reine, en matière de comportement d’abdication : « Dans la tradition, on estime que lorsqu’une femme se met nue devant le monde, elle fait un acte de transgression […] qui peut générer, par la suite, des conséquences sur la vie, sur le pays, sur le royaume. Dans la tradition, on sait ce que ce genre d’acte porte comme conséquences ».


Par ailleurs, Florent Couao-Zotti caractérise davantage la situation créée par Tassi Hangbé : « Dans la nature des femmes, lorsqu’elles en ont marre, lorsqu’elles se déshabillent et montrent leur nudité à tout le monde, cela signifie que c’est un mauvais signe pour l’ensemble de la communauté. Mais, chez elle, le deuxième geste porte une symbolique effroyable, le fait de jeter l’eau du bain sur les gens. Là, c’est la totale ! Et, il est dit quelque part, les anciens nous en parlent, que cet acte a eu des conséquences puisque le pays a traversé trois années de disette. Son successeur l’a reconnu, disant : ’’Nous avons porté préjudice à Tassi Hangbé et nous en récoltons les conséquences’’. Donc, ce n’est pas de l’ordre du mythe ni d’une construction intellectuelle ».


Si « la femme avec ses attraits et ses charmes » et le « personnage rond et gras » ont été de mise dans la réalité historique, au cours du bain profanateur, le Dahomey, à l’époque, en a donc payé le prix irrévocable.


De la crudité historique à la crudité dramaturgique


... Ousmane Alédji

Florent Couao-Zotti rappelle, en conséquence, le contexte précis de son développement, celui des faits originels de l’œuvre qui est la sienne, ’’Tassi Hangbé, la reine interdite’’ et dont s’est inspiré Ousmane Alédji, pour son adaptation : « Dans la pièce, [Tassi Hangbé] était debout, assistée de ses laveuses qui lui mettaient l’eau sur le corps et, à un moment donné, elle s’est accroupie, elle s’est lavée le sexe, puis, après, quand elle a eu fini, elle a pris la calebasse - puisqu’elle se lavait dans une grande calebasse – elle en a jeté l’eau sur l’ensemble des dignitaires présents ».


Le courage de Tassi Hangbé en a généré deux autres, ceux, d’une part, de Florent Couao-Zotti, dans une écriture de défi d’une généalogie dynastique séculairement et opportunément faussée mais imposée comme vraie. D’autre part, Ousmane Alédji, en faisant s’exprimer sa profession, au-delà de ses actuelles responsabilités d’autres ordres, n’a pas ménagé, à travers la mise en scène de la pièce adaptée de Florent Couao-Zotti, un certain goût pour le traitement de l’atypique, du choquant, du cru scandaleux.

Marcel Kpogodo Gangbè 

mercredi 16 février 2022

[’’Emblèmes’’] « tente de répondre au retour de nos biens culturels au Bénin », dixit Dominique Zinkpè

Dans le cadre du prochain lancement de l’exposition indiquée


L’exposition, ’’Emblèmes’’, s’ouvre au ’’Lieu Unik’’ d’Abomey dès le vendredi 18 février 2022. Son vernissage se tiendra une semaine après. Cette séance de présentation au public d’œuvres produites par douze artistes contemporains béninois est étroitement liée à une autre exposition qui s’organise à la présidence de la République du Bénin et concerne, entre autres, les 26 biens royaux que la France a restitués au Bénin le mercredi 10 novembre 2021. Elle est prévue pour être lancée le 20 février 2022. Dominique Zinkpè, Directeur du ’’Lieu Unik’’ d’Abomey, s’est ouvert de ce lien entre les deux expositions, dans un entretien qu’il a accordé au journaliste culturel béninois, Rodéric Dèdègnonhou, du blog culturel,’’Dèdègnonhou’’.


Dominique Zinkpè

« Je pense que l’idée nous a motivés, au Centre, le ’’Lieu Unik’’ d’Abomey, à ne pas être indifférents à cet événement inédit », commence Dominique Zinkpè, Directeur du ’’Lieu Unik’’ d’Abomey, abordant, ainsi, ’’Emblèmes’’, l’exposition que l’espace artistique et culturel qu’il dirige abritera et qu’il fait ouvrir officiellement le 25 février 2022, mais qui peut commencer à être visitée le vendredi 18 février.


A en croire cette personnalité de l’art contemporain et de l’action culturelle au Bénin, ’’Emblèmes’’ est née pour accompagner l’exposition des biens royaux, initiée par la présidence de la République du Bénin, et qui se déroulera du 20 février au 22 mai 2022, sur le thème : « Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui : de la restitution à la révélation ». « [’’Emblèmes’’] tente de répondre au retour de nos biens culturels au Bénin, c’est-à-dire que nous sommes heureux que le gouvernement béninois ait récupéré vingt-six des œuvres de nos aïeux […], explique Dominique Zinkpè, avant de détailler : « […] un groupe d’artistes et moi-même, nous avons décidé de réaliser des œuvres pour honorer nos rois qui ont travaillé auparavant et qui nous donnent encore la chance de récupérer leurs vestiges ».


Evoluant dans son analyse, Dominique Zinkpè fait ressortir la valeur ultime des biens royaux à découvrir prochainement au Palais de la Marina et que l’exposition, ’’Emblèmes’’, devra contribuer à mettre en vue. « C’est notre puits de pétrole ! », martèle-t-il, alors, évoquant les 26 biens royaux, eux qui, selon lui, doivent servir à rappeler la richesse de l’inspiration artistique des ancêtres des Béninois d’aujourd’hui.


En effet, à en croire toujours Dominique Zinkpè, il s’agit de « donner » à ce « puits de pétrole », « une nouvelle visibilité », de même qu’il faut « continuer à célébrer les artistes qui ont travaillé sur les emblèmes des rois, auparavant ».


Pour le Directeur du ’’Lieu Unik’’ d’Abomey, faire rayonner les 26 biens royaux en tenant l’exposition, ’’Emblèmes’’, va jusqu’au rappel historique d’une organisation politique, économique, sociale et, entre autres, artistique, qui se fait remarquable et impressionnante : « Notre rôle est de réussir à le dire parce que ces artistes l’ont fait, il y a de cela trois cents ans, et, aujourd’hui, ce qui reste, c’est comment nous voyons nos rois, comment nous imaginons l’essence de l’organisation d’un royaume, comment ils ont officié, avec leurs ministres, en ce temps-là, comment ils arrivaient à acquérir des terres, etc. C’est leur lutte qui fait que nous avons des villes comme Abomey, Kétou, Porto Novo, … ».


Après avoir établi le lien entre ’’Emblèmes’’ et l’exposition qui se déroulera à la présidence de la République, Dominique Zinkpè évoque le contenu de la présentation d’œuvres artistiques, qui s’ouvre le 18 février 2022 à Abomey : « […] pour nos 12 rois connus, 12 artistes contemporains se sont prêtés à ce jeu de travailler spécialement en observant les emblèmes de chaque roi du Danxomè pour essayer de les traduire par rapport à leur écriture plastique à travers la peinture, la sculpture et le dessin, entre autres. Ce que nous imaginons de partager avec le public d’ici et d’ailleurs ».


Par conséquent, l’artiste contemporain et acteur culturel s’ouvre à des détails d’importance : « Chaque artiste qui a accepté de participer au projet a développé ses techniques habituelles. Nous avons, par exemple, Marcel Nangbé qui est en tête d’affiche ; il a fait des œuvres murales, des sculptures. Carlos Sodokpa, lui, a exercé dans la photographie. Michel Taïwo a développé ses techniques picturales. Edouard et Elise Tokoudagba ont baigné dans cette tradition d’Abomey. Un artiste majeur, comme un aîné, Gratien Zossou, s’est aussi prêté au jeu ».


Et, tout porte à croire qu’au-delà de l’inspiration individuelle, sur chaque emblème royale, réalisée par Oswald Matro, Marcel Nangbè, Renaud Agbémadon, Carlos Sodokpa, Albert Sossa, Michel Taïwo, Marius Tchiakpè, Mathias Tossa, Gratien Zossou, Elise Tokoudagba, Edouard Tokoudagba et par Dominique Zinkpè, par ordre d’arrivée, dans la dynastie, du roi dont l’emblème a été exploité, il s’agit d’une œuvre collective portant un fondement d’unicité, ce qui pousse le Directeur du ’’Lieu Unik’’ à déclarer : « C’est cet ensemble qui fait l’exposition parce que ce ne sont pas des œuvres individuelles. La manière dont cela est organisé, c’est la succession des rois qui fait l’ensemble des emblèmes.  Donc, c’est la succession des œuvres, selon la scénographie qu’on va prêter, qui doit faire une œuvre d’ensemble, qui englobe les 12 artistes ».


Du côté des autorités étatiques, à en croire Dominique Zinkpè, un tel accompagnement de l’exposition de la présidence de la République du Bénin par des espaces culturels dont celui qu’il dirige fait la satisfaction du ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola : « Notre gouvernement, à travers le ministère de la Culture, est heureux de voir que les acteurs culturels indépendants que nous sommes, disposant d’un espace, essayent quand même de répondre et d’accompagner son énergie ».


Ainsi, du palais de la Marina, les visiteurs pourront continuer et achever leur parcours vers ces différents espaces culturels dont le ’’Lieu Unik’’. « […] c’est une organisation d’ensemble avec le ministère de la Culture pour réussir à faire un parcours pour des visiteurs pendant cette période festive autour des œuvres de nos aïeux et, aussi, pour célébrer les artistes contemporains actifs », a, ainsi, conclu Dominique Zinkpè.

Marcel Kpogodo Gangbè

samedi 12 février 2022

Le ’’Lieu Unik’’ distribue ’’Spiruline’’ à plusieurs dizaines d’écoliers

Dans le cadre des activités de la ’’Belle bibliothèque’’ d’Abomey


’’Spiruline’’ a été offert à des écoliers de la ville d’Abomey, à l’initiative de l’espace artistique et culturel, le ’’Lieu Unik’’, le mercredi 26 janvier 2022. La manifestation s'est tenue à la ’’Belle bibliothèque’’ de la cité historique, un des compartiments du centre culturel indiqué. 

Des apprenants en possession de leurs numéros de ''Spiruline''


Plus de 150 écoliers bénéficiant de numéros différents du magazine ’’Spiruline’’. L’événement ayant marqué l’après-midi du mercredi 26 janvier 2022 à la ’’Belle bibliothèque’’, une infrastructure intégrée dans l’espace artistique et culturel, le ’’Lieu Unik’’, situé dans la ville d’Abomey.

Les apprenants bénéficiaires concernés sont les meilleurs écoliers de diverses classes de l’Ecole primaire publique de Dokpa-Tohizanly. En présence du directeur de leur établissement, ils ont reçu, de la part du ’’Lieu Unik’’, les numéros 9, 10 et 11 du magazine ’’Spiruline’’, une publication mensuelle destinée aux enfants de 8 à 12 ans. Elle se donne comme objectif de « vitaminer l’intelligence » de la cible indiquée à travers des rubriques variées : ’’Lecture’’, ’’Blagues et jeux’’, ’’Découverte d’un animal’’, ’’Dossier documentaire’’, ’’Courrier des lecteurs’’ et ’’Expérience’’.

Il s’agit d’un contenu riche montrant, au-delà du sens de promotion de l’excellence de Dominique Zinkpè, Directeur du ’’Lieu Unik’’, la volonté de cette personnalité, artiste contemporain et acteur culturel, de contribuer à démocratiser, au sein de la couche des petits apprenants béninois, l’instruction, l’éducation et la culture. 

Le ''Lieu Unik'' d'Abomey

En outre, l’espace artistique et culturel a réussi à atteindre cet objectif de don de numéros de ’’Spiruline’’ aux écoliers mentionnés grâce à l’apport de son partenaire bien connu, le Fonds des Artistes africains pour le développement (Aad-Fund), qui les lui a fournis.

La ''Belle bibliothèque'', vue de sa devanture


Quant à la ’’Belle bibliothèque’’, inaugurée le 26 juin 2021, elle tient à la disposition du public, en général, et, plus particulièrement, des écoliers, des élèves, des étudiants et des enseignants, des livres scolaires et parascolaires, des livres de découverte, des bandes dessinées, des livres d’art, des Cd et des Dvd instructifs, de même que la connexion ’’Wifi’’ y est disponible. Elle s’ouvre du mardi au samedi, de 10 heures à 18 heures 30, sans oublier que, depuis le 24 novembre 2021 s’y anime le club de lecture, dénommé ’’Lire pour apprendre’’, à l’intention des écoliers du Cours élémentaire 2ère année (CE2), du Cours moyen 1ère année (CM1) et du Cours moyen 2ème année (CM2), avec un objectif précis : cultiver le goût de la lecture chez les apprenants du premier degré de l’enseignement.

Marcel Kpogodo Gangbè 

Cinq amazones du cinéma béninois distinguées

Dans le cadre du lancement officiel de la 2ème édition du Fiff-Cotonou 2021


La 2ème édition du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou) 2021 a été officiellement lancée le mardi 8 février 2022, à l’espace de projection cinématographique, ’’Canal Olympia’’, situé au quartier de Wologuèdè, dans le 8ème arrondissement de la ville de Cotonou. La manifestation, qui s’est tenue à l’initiative de Cornélia Glèlè, présidente du Comité d’Organisation de l’événement, a donné l’occasion d’assister à la reconnaissance du mérite de cinq « amazones » béninoises du cinéma.

De gauche à droite, Christiane Chabi Kao, Carole Lokossou, Cornélia Glèlè, Laure Agbo, Jémima Catrayé et Tella Kpomahou représentée à la cérémonie par Sandra Adjaho

Laure Agbo, Christiane Chabi Kao, Jémima Catrayé, Carole Lokossou et Tella Kpomahou. Les cinq femmes du cinéma béninois, dont le mérite a été publiquement mis en valeur dans la soirée du mardi 8 février 2022 au cours de la cérémonie officielle d’ouverture du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou), qui s’est déroulée au cinéma ’’Canal Olympia’’ du quartier de Wologuèdè, à Cotonou.

A été un moment crucial de la soirée indiquée la célébration de femmes remarquables qui ont su marquer l’histoire du cinéma béninois tant par leur résilience et leur courage que par leur savoir-faire, dans un secteur difficile d’exercice pour les femmes africaines et majoritairement masculin, de par les métiers qui s’y pratiquent. Ces cinq femmes, qui sont des figures bien connues du cinéma béninois, ont saisi l’opportunité de leur distinction par le Fiff-Cotonou 2021 pour partager avec le public leur expérience et les difficultés auxquelles il leur est donné de faire face, au cours de leur carrière professionnelle.

D’abord, Laure Agbo, restée jeune malgré ses 76 années de vie, journaliste-cinéaste et réalisatrice à la retraite, fut la première femme réalisatrice du Bénin. Elle est l’auteur du documentaire, ’’Culte au pays mahi ’’. Quant à Christiane Chabi Kao, scénariste, réalisatrice et productrice, elle fait partie des premières femmes à avoir créé un film de fiction au Bénin. Directrice du festival, ’’Lagunimages’’, elle apporte son soutien aux jeunes cinéastes. De son côté, Jémima Catrayé, ancienne directrice de la télévision nationale de service public, femme discrète et pleine d’énergie, elle est la réalisatrice de plusieurs films documentaires. Elle a dirigé le département documentaire de l’Office de Radiodiffusion et de télévision du Bénin (Ortb). Elle a inspiré plusieurs jeunes femmes par son potentiel dans le domaine de l’audiovisuel.

Carole Lokossou, danseuse, vocaliste, ingénieure culturelle, interprète, traductrice, comédienne béninoise et actrice de cinéma, elle a travaillé aux cotés de plusieurs artistes de renom, tant dans le domaine du théâtre que du cinéma. Enfin, Tella Kpomahou est une étoile montante du cinéma béninois.

La cérémonie d’ouverture de ce grand rendez-vous de la cinématographie féminine béninoise a été honorée par la présence de plusieurs invitées de marque : Mariam Chabi Talata, Vice-présidente du Bénin, Véronique Tognifodé, Ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Sylvia Hartleif, Représentante de l’Union européenne au Bénin, Carole Borna, Conseiller technique aux Arts du Ministre de la Culture, représentant cette autorité et, enfin, l’actrice sénégalaise, Fatou Jupiter Touré, invitée spéciale du Fiff-Cotonou 2021.

Placé sous le rhème, « Regard du cinéma africain sur le pouvoir économique de la femme rurale », l’événement cinématographique concerné a donné au public de la cérémonie d’ouverture de profiter de la projection du film documentaire intitulé ’’Quand les caméras s’éteignent’’ de Christelle Azandémè et d’Egnonnoumi Tchaou. Il fait ressortir les difficultés quotidiennes auxquelles les actrices béninoises sont confrontées, du fait du rôle des personnages qu’elles incarnent dans les films.

 

 

Vérités d’une cinéaste

 

Armée de l’éloquence qui lui est connue, Carole Lokossou a saisi l’occasion de sa distinction pour se faire la porte-parole des femmes cinéastes. Elle a plaidé leur cause auprès du Ministre des Affaires sociales, en déclarant : « [...] Nous sommes dans un métier précaire, nous sommes dans un métier qui ne fait pas de cadeau à partir de la quarantaine. Dans d’autre pays, j’aurais déjà eu des intermittences et une maison pour assurer mes vieux jours. Dans d’autres pays, j’aurais déjà eu des choses qui accompagnent quelqu’un qui a eu une carrière aussi belle et qui ne m’amèneraient pas à me poser des questions pour demain […]. C’est ça qui fait que nous manquerons d’assurance, pas parce que nous manquons d’assurance […]. Et, c’est une occasion de pouvoir plaider notre cause auprès de vous, pas parce que vous êtes la Ministre des Affaires sociales mais parce que vous êtes une femme. Et, qui dit femme, dit cœur, qui dit femme, dit bonheur, qui dit femme, parle de l’intelligence émotionnelle. Aidez-nous à être plus fières de ce métier […] ». « Malgré la précarité du métier, je suis heureuse de faire ce que je fais […], je suis heureuse de porter un coup de main aux plus jeunes parce qu’il n’y a pas un métier plus difficile que celui-là. C’est un métier qui ne fait pas de cadeau aux femmes […] », a-t-elle conclu.

Viviane Savi 

dimanche 6 février 2022

Cornélia Glèlè annonce les innovations du Fiff-Cotonou 2021

Dans le cadre d’un échange avec les journalistes


Cornélia Laurence Glèlè, présidente du Comité d’Organisation du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou) a tenu une conférence de presse le mardi 1er février 2022 au siège du Réseau ouest-africain des Jeunes femmes leaders du Bénin (Roajelf-Bénin), sis quartier d’Agla-Akplomey, dans la commune d’Abomey-Calavi. Il était question pour elle d’aborder les quatre innovations du programme qui aura cours lors du déroulement de la deuxième édition du Fiff-Cotonou, dans la capitale économique du Bénin.

Cornélia Laurence Glèlè, au cours de la conférence de presse

Deux cérémonies, des rencontres professionnelles et une sortie touristique. Ce à quoi se résument les innovations de la deuxième édition du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou), elles qui ont été annoncées à la conférence de presse qu’a tenue Cornélia Glèlè, présidente du Comité d’Organisation de l’événement, le mardi 1er février 2022, au siège du Réseau ouest-africain des Jeunes femmes leaders du Bénin (Roajelf-Bénin), du quartier d’Agla-Akplomey, dans la commune d’Abomey-Calavi.

Par rapport aux deux cérémonies du Fiff-Cotonou, attendu pour avoir lieu du 8 au 12 février 2022, dans la capitale économique du Bénin, l’une sera d’ouverture et, l’autre, de clôture. La première aura lieu, en soirée, le mardi 8 février à ’’Canal Olympia’’, au quartier de Wologuèdè, à Cotonou, de 19 heures 30 à 21 heures. Elle consistera en la tenue de la ’’Soirée des Amazones’’ « pour célébrer les femmes qui font et inspirent le cinéma béninois ». Selon Cornélia Glèlè, cette soirée a été instaurée pour faire découvrir au public béninois, entre autres, le travail qu’accomplissent les femmes réalisatrices afin d'encourager les femmes à aller au cinéma. 

Aperçu des trophées à décerner au cours de la Soirée des Amazones

Quant à la cérémonie de clôture, elle est prévue pour le vendredi 11 février 2022, toujours à ’’Canal Olympia’’, de 18 à 20 heures.

A part la ’’Soirée des Amazones’’, une deuxième innovation du Fiff-Cotonou 2021 est la séance du ’’Meet and Greet’’ avec la vedette du cinéma sénégalais, Fatou Jupiter Touré. Elle aura lieu au ’’Blue zone’’ du quartier de Zongo, à Cotonou, de 10 à 12 heures, le mercredi 9 février.

Comme troisième innovation, il se tiendra une séance dénommée ’’Dating pro’’, le vendredi 11 février, de 10 à 12 heures, aussi, au ’’Blue zone’’. Les festivaliers se retrouveront, alors, face à des personnalités du cinéma, des « invités de marque » tels que Faïssol Gnonlonfin, Fatou Jupiter Touré, Monique Phoba et Charles Tesson. « Le ’’dating pro’’ est l'une des innovations de la première édition que nous avons ramenée pour la deuxième édition », a précisé Cornélia Glèlè aux professionnels des médias. « C'est comparable au fait de draguer ou de chercher l'homme de sa vie ou la femme de sa vie. Mais, cette fois-ci, il s’agit plutôt que les festivaliers discutent de leur projet avec les professionnels présents au festival pour décrocher de nouvelles collaborations, si possible », a-t-elle conclu, sur le sujet. 

Quant à la quatrième innovation, il est question d’une conférence-débat qu’abritera le ’’Blue zone’’, le jeudi 10 février, de 10 à 12 heures, sur le thème : « Le cinéma comme outil pour mettre la lumière sur le pouvoir économique des femmes rurales et proposer une autre histoire ».



D'autres activités du Fiff-Cotonou 2021


Par ailleurs, une activité classique dans les festivals de cinéma est prévue sur le Fiff-Cotonou 2021 : la projection d’œuvres cinématographiques en compétition. Elle se tient au centre artistique et culturel, ’’Artisttik Africa’’, sis quartier d’Agla-Kangloè, non loin du Stade de l’Amitié, à Cotonou, les mercredi 9 et jeudi 10 février, de 10 à 12 heures.

Enfin, la journée du samedi 12 février s’annonce pour être purement touristique, en faveur des festivaliers.

Placé sous le thème, « Regard du cinéma africain sur le pouvoir économique de la femme rurale », le Fiff-Cotonou 2021, préalablement arrêté pour se dérouler du 14 au 18 septembre 2021, avait dû être gelé à cause de la suspension des activités culturelles et festives, prononcée par le Comité interministériel de la Gestion de la crise sanitaire liée à la Covid-19, le 25 août de l’année écoulée. Avec la levée provisoire de cette suspension, le 16 décembre 2021, Cornélia Glèlè et le Comité d’Organisation qu’elle dirige se sont battus pour relancer le Festival dont la tenue aux dates publiées à la conférence de presse du 1er février 2022 s’opérera dans la sobriété en raison de la situation sanitaire inquiétante du moment et dans le strict respect des gestes de barrière, l'entrée aux différentes manifestations étant subordonnée à la présentation d’un pass vaccinal ou d'un test Pcr.

Daniel Hountondji / Léandre Houan / Herman Sonon / Marcel Kpogodo Gangbè

jeudi 27 janvier 2022

« Kan xóxó nù » à découvrir au ’’Centre’’ de Lobozounkpa

Dans le cadre du vernissage de l'exposition 


Après de long mois de silence liés à la Covid 19, l’espace artistique et culturel,  ’’Le centre’’ de Lobozounkpa, a repris ses activités, le vendredi 21 janvier 2022, à travers le vernissage de l’exposition,  « Kan xóxó nù ». 

Découverte des œuvres par le public après le vernissage

Des œuvres d’une dizaine d’artistes béninois et d'autres nationalités. Ce qu'il faut attendre de « Kan xóxó nù », l’exposition dont le vernissage a fait déplacer le public, dans la soirée du vendredi 21 janvier 2022, au ’’Centre’’ de Lobozounkpa. Cette expression signifie, littéralement, ’’Au bout de l’ancienne corde …’’, une façon, sûrement, de rappeler un proverbe bien connu des Béninois : « C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle ».

Dans une ambiance de joie, le public s'est laissé conquérir, successivement, par les œuvres d’Uché James Iroha, Catherine de Clippel, Yvon Ngassam, Eric Bottéro, Cortex Asquith S., Nazanin Pouyandeh, Audace Aziakou, Sébastien Boko, Sarah Trouche et par un tableau de l’atelier de la famille Yémadjè.

Uché James Iroha, dans ses photographies, montre des personnages habillés en tenues traditionnelles, dans une boîte de nuit. Malgré le luxe qui les entoure, ils restent fidèles à leur culture. Catherine de Clippel renvoie au culte ''vodun'', avec le noir-blanc des photographies qu'elle présente. Quant à Yvon Ngassam, ce sont des casques de motos qui sont transformés en objets d’art, rappelant les masques ’’Guèlèdè’’ des cultures yoruba et nago du Bénin, du Nigéria et du Togo. S’agissant d’EricBottéro, il fait valoir une pharmacie ’’vaudou’’, composée essentiellement de bouteilles de sérum, utilisées dans la médecine moderne. Dans un style qui lui est particulier,  Nazanin Pouyandeh, de son côté, aborde, le monde contemporain et le monde traditionnel ; elle y demande de se souvenir de ses ancêtres et du culte ’’vaudou’’. Avec Sarah Trouche, il faut se rendre compte du résultat de dix séances de travail avec des enfants : une toile appliquée, en référence à la technique de la tenture pratiquée au Danxomè, depuis le temps du roi Agadja. Tout comme l’œuvre de cette artiste française, une toile appliquée de l’atelier de la famille Yémadjè affirme la force d’une divinité.


Talents béninois de la nouvelle génération

Trois jeunes artistes béninois, invités à joindre leurs œuvres à la collection du ’’Centre’’, ont su captiver le public par leur création.

Cortex Asquith S., artiste visuel, designer et diplômé en relations internationales, donne envie de voir une série de deux œuvres intitulées ’’Infirmières doto gbo azon tché’’, ''Les infirmières m'ont guéri (e)'', en français. Elles mettent en superposition deux mondes : le traditionnel et le moderne. Elles sont réalisées au marqueur sur du papier bristol d’une dimension de 65 X 100 cm ; une infirmière y soigne le corps, une autre, traditionnelle, guérit l’âme et l’esprit à travers la préparation d’infusions en chants et musique.

Photographe professionnel, Audace Aziakou, en ce qui le concerne, a hérité de la photographie de son père et de son grand-père. Ayant à son actif une dizaine d’années d’expérience, avec plusieurs expositions, tant aux plans national qu’international, fait ressortir, dans sa production, le côté moderne des revenants, ’’Egoun-goun’’ et le savoir-faire traditionnel des artisans qui fabriquent leurs costumes.

Avec Sébastien Boko, le regard suit une pièce atypique sculptée grâce au métal tiré de voitures et de motos et en a conçu un habit d’ ’’Egoun-goun’’, dénommé ’’L’habitat des invisibles’’.

’’Le centre’’ de Lobozounkpa gagne ainsi le pari de sa première exposition de la nouvelle année qui s'achève le 20 mars 2022 et laisse place à de nouveaux défis à relever. Il est situé à Atropocodji, dans l’arrondissement de Godomey, principalement, dans la ruelle du collège ’’La plénitude’’.

Pour cette reprise des activités, Marion Hamard, Directrice du ’’Centre’’ de Lobozounkpa, a saisi l’occasion pour présenter au public, non seulement la collection de tableaux du complexe artistique et culturel indiqué mais, aussi, pour montrer de quelle manière les artistes contemporains peuvent associer la tradition africaine à la modernité, dans leur création.

Annick Zondéhinkan


Interview ...

Marion Hamard : « […] on espère que les gens vont venir nombreux pour voir cette exposition […]

En marge du vernissage de l’exposition, « Kan xóxó nù », Marion Hamard, Directrice générale du ’’Centre’’ de Lobozounkpa, a bien voulu nous en livrer, notamment, les motivations …  

Marion Hamard

Stars du Bénin : Marion Hamard, nous sommes au vernissage de l’exposition, « Kan xóxó nù ». Cela fait de longs mois que ’’Le centre’’ a organisé des expositions à cause du Covid-19. Qu’est-ce que cela vous fait de revoir le public, de reprendre contact avec les artistes, de façon générale ?

 

Marion Hamard : C’est des mois qui ont été longs. Sur 2021, on n’a présenté que deux expositions alors qu’habituellement, on en présente entre cinq et sept par an. Evidemment, c’est lié à la pandémie qui a fait qu’on a fortement réduit nos activités, en relation avec les institutions gouvernementales, pour éviter la propagation du virus. Donc, c’est beaucoup de bonheur.

C’est important, aussi, pour nous, quand on travaille, de voir les publics et les artistes qui sont là et qu’on se retrouve tous, parce qu’en effet, cela fait plusieurs mois qu’on ne s’est pas retrouvés. L’équipe est heureuse d’enfin pouvoir recommencer ses activités, et puis, commencer l’année par un vernissage me semble plutôt être en adéquation avec l’identité du ’’Centre’’. Donc, on est comblés, ce soir.

 

Quels sont les objectifs qui sous-tendent cette exposition que vous organisez ?

Lorsque les artistes viennent en résidence de création au ’’Centre’’, ils nous font don d’une œuvre pour qu’on puisse fonder une collection. Cela fait partie du contrat que nous passons ensemble. La réflexion a été menée par l’équipe : finalement, avoir une collection, c’est une chose, et on la montre très peu.

L’autre idée était de commencer l’année par la présentation de ces œuvres qui racontent un fragment de notre histoire et de la mettre en relation avec quelques productions récentes, avec les artistes invités comme Cortex Asquith S., Audace Aziakou et Sébastien Boko. Sinon, toutes les autres œuvres qu’il y a dans cette exposition sont extraites de notre collection ; elles ont été produites en résidence de création au ’’Centre’’, ces cinq dernières années.

 

Sur quelle base avez-vous pu inviter ces trois artistes dont vous venez de parler ?

La base de l’exposition est vraiment partie de la nature de notre collection. On a constaté que la question des traditions se retrouve dans beaucoup de créations de ces artistes qui venaient en résidence, d’un point de vue intellectuel, philosophique ou plastique, comme vous avez pu le constater.

Ces dernières années, on a eu des coups de cœur pour ces trois artistes. Donc, on s’est dit que, faire rencontrer ces artistes et des productions qui nous ont fait écho et qui dialoguent, c’est aussi une bonne chose. On ne doit pas rester dans le passé ; on doit rester dans le présent. C’est aussi la thématique de l’exposition.

Le titre de l’exposition incarne aussi ce choix des œuvres qui ont été créées préalablement, ce qui se passe aujourd’hui et comment les faire dialoguer, parce que chaque artiste ou chaque œuvre que vous voyez a une histoire très singulière et quasiment émotionnelle pour nous. Voilà : il y a la visite officielle des œuvres avec les propos des artistes et on pourrait faire des visites beaucoup plus subjectives avec des rencontres humaines, des générosités, des sensibilités qui ont créées cette exposition.

 

Cette exposition peut-elle être perçue comme une rentrée ?

On peut dire cela : une rentrée post-interdiction liée au Covid et aussi comme l’envie d’un nouveau départ après ces deux dernières années qui ont été éprouvantes pour ’’Le centre’’, pour tous les acteurs du milieu culturel et pour les artistes. C’était un moment difficile et on nous a rappelé quelle était la place de la culture dans le monde entier.

 

Pour ce nouveau départ, ’’Le centre’’ a certainement prévu beaucoup d’autres activités pour 2022 …

Pour 2022 ? Vous serez très prochainement avec nous pour voir cela, non ? Ce qui est important pour nous, c’est de pérenniser les actions qu’on a déjà, donc, tout ce qui est jeune public, accompagnement d’artistes.  Après, on souhaite encore développer d’autres axes. Mais, c’est encore un autre travail en cours. On attend les réponses de nos collaborateurs. Donc, je ne peux pas vous donner de réponse.

En effet, au-delà de pérenniser, on va essayer de s’engager dans de nouveaux axes, de trouver de nouveaux types d’événements et de nouvelles méthodologies de travail, pour se renouveler.

 

Avez-vous un mot de fin ?

J’espère fondamentalement que toutes les entités qui composent la société vont prendre conscience de l’importance de la culture pour toutes les sphères, qu’elles soient économique, artistique, éducative,… Et, on espère que les gens vont venir nombreux pour voir cette exposition, en particulier, et aux événements du ’’Centre’’, en général.

 

Propos recueillis par Annick Zondéhinkan

mardi 25 janvier 2022

Les Recico intègrent la cour des grands

Dans le cadre de leur identification à l’international


Du 25 au 27 mai 2021 s’est déroulé à Ouagadougou, au Burkina Faso, l’ « Atelier régional sur la contribution des festivals au développement de l’industrie du cinéma et à la résilience du secteur de la culture en Afrique sous contexte Covid-19 ». Ces assises se sont tenues à l’initiative du Centre régional pour les Arts vivants en Afrique (Cerav / Afrique), avec le soutien de l’Organisation des Nations-unies pour l’Education, la science et la culture (Unesco). Il ressort de ces travaux la révélation d’un fait honorifique concernant les Rencontres cinématographiques et Numériques de Cotonou (Recico), à en croire les explications de Sètondji Dimitri Fadonougbo, Délégué général de l’événement cinématographique.

Sètondji Dimitri Fadonougbo, ci-contre, à droite, lors de sa distinction aux Journées cinématographiques de Carthage (Jcc), en 2018.

Les Rencontres cinématographiques et Numériques de Cotonou (Recico) visibles sur la liste des « Festivals de cinéma en Afrique ». Le résultat de l’ « Atelier régional sur la contribution des festivals au développement de l’industrie du cinéma et à la résilience du secteur de la culture en Afrique sous contexte Covid-19 », qui s’est déroulé à Ouagadougou, au Burkina Faso, du 25 au 27 mai 2021, sous le patronage de l’Organisation des Nations-unies pour l’Education, la science et la culture (Unesco).

Pour Sètondji Dimitri Fadonougbo, Délégué général des Recico, est remarquable le caractère prestigieux de cette sélection de l’événement cinématographique qu’il organise depuis 2017. En effet, selon les réflexions de cette personnalité, le travail ayant consisté à répertorier les événements cinématographiques africains est très sérieux, vu qu’il a consisté à sélectionner, au niveau des zones de l’Afrique, ceux qui sont visibles et producteurs d’un impact réel sur le public des pays dans lesquels ils s’organisent. Ainsi, les détails apportés par Sètondji Dimitri Fadonougbo permettent de comprendre que 47 festivals de cinéma ont été reconnus en Afrique de l’Ouest, 11, en Afrique australe, 31, au Maghreb, 23, en Afrique centrale, 17, en Afrique de l’Est, et, enfin, 30 existant à travers le monde pour la promotion du cinéma africain, d’où un total de 159 événements. En dehors de ce découpage, les festivals sont nettement pointés sur une carte, ce qui permet à celui qui détient celle-ci de les localiser facilement, coordonnées à l’appui, de façon à pouvoir les visiter, en cas de besoin.

Selon le Délégué général concerné, l’appartenance des Recico à la liste sélecte indiquée constitue une consécration pour ce festival, de même que pour l’équipe qui l’accompagne, avec « un grand dévouement, de l’abnégation et du dynamisme », chaque fois qu’il s’agit de l’organiser. Pour lui, les Recico, ainsi remarqués, restent le signe que cette équipe et lui travaillent de manière utile, depuis quelques années, en dépit des difficultés parmi lesquelles la crise sanitaire liée à la Covid-19. A cause de l’augmentation du nombre de contaminations par cette pandémie au Bénin, le gouvernement avait dû suspendre les activités culturelles, entre autres, le 25 août 2021, conduisant à l’annulation de la tenue des Recico en septembre dernier.

Pour Sètondji Dimitri Fadonougbo, l’espoir et l’optimisme restent, pourtant, de mise pour la tenue des Recico en 2022, surtout que, d’après l’annonce qu’il en fait, les tout prochains mois verront être lancé l’appel à films.

 


Un parcours d’une solidité d’airain


Le chemin que s’est fait et que continue de se créer Sètondji Dimitri Fadonougbo dans l’univers du cinéma se révèle si impressionnant qu’il est impossible de lier la reconnaissance des Recico à la chance et au hasard. L’action professionnelle du Délégué général de l’événement indiqué au Bénin, dans la sous-région ouest-africaine, en Afrique puis dans bien d’autres régions du monde, et son activité dans des réseaux respectables de l’industrie du cinéma sont autant d’atouts qui l’ont conduit à développer, progressivement une réelle influence. De même, l’état de ses compétences est impressionnant.

Enseignant-Chercheur à l'Université d'Abomey-Calavi (Uac) dont il enseigne à l’Institut national des Métiers d'art, d'archéologie et de la culture (Inmaac), depuis 2016, il est le Président de la Fédération nationale des Associations du cinéma et de l’audiovisuel au Bénin (Fénacab), membre actif de la Fédération panafricaine des Cinéastes (Fépaci) et le représentant de cette organisation au Bénin.

En 2017 et en 2019, Sètondji Dimitri Fadonougbo a été membre du Jury ’’Cédéao’’ au Festival panafricain de Cinéma de Ouagadougou (Fespaco). Ensuite, il s’est vu décerner plusieurs prix : celui de l'Excellence sur les Journées cinématographiques de Carthage (Jcc), en 2018, celui de l'Intégration sur le Festival de Cinéma de Lomé, en 2019, et celui du Chevalier du Mérite, en 2020. Il a aussi été directeur de production, d’une part, sur des films mis en compétition, à l’instar de ’’cœurs errants’’, en 2015, et présenté au Fespaco, au cours de la même année, et, d’autre part, sur des films impressionnants tels que le long métrage, ’’Owo Oba’’, co-produit par le Bénin et le Maroc en 2012-2014.

Marcel Kpogodo Gangbè

lundi 24 janvier 2022

Le Fiff accueille Assitan de la série ’’La vie’’ en février 2022

Dans le cadre de l’arrêt de la suspension des activités culturelles


Le Festival international des Films de femmes (Fiff) de Cotonou aura effectivement lieu en février 2022. L’information en provient de la Chargée à la Communication de l’événement cinématographique, Marina Hounnou. Assitan, personnage remarquable de la série, ’’La vie’’, en sera l’attraction.

L'affiche réaménagée du Fiff de février 2022

Du 8 au 12 février 2022. La date arrêtée pour que se déroule le Festival des Films de femmes (Fiff) de Cotonou, à en croire les explications qu’en a apportée Marina Hounnou qui en est la représentante à la communication.


A en croire ses explications, la décision a été prise par le comité d’organisation du festival de le tenir, en février prochain. Selon elle, la deuxième édition du Fiff, qui était prévue pour se dérouler du 14 au 18 septembre 2021, aura lieu face à la levée de la suspension de l’organisation des activités, notamment, culturelles, par les autorités béninoises incarnées par le Comité interministériel de Gestion de la crise de la Covid-19. 


Cette instance a statué le 16 décembre 2021 et a décidé, de la reprise provisoire des « manifestations culturelles et festives », à condition que « leur déroulement » se fasse sous le couvert du « strict respect des mesures de prévention recommandées, notamment [,] l’exigence d’un ’’pass vaccinal'' ou d’un ’’test Pcr’’ de moins de 48 heures ». Le Comité indiqué justifie cette option par « la diminution du nombre de nouveaux cas [de coronavirus] et […] l’amélioration de la couverture vaccinale dans [le] pays ».


La jubilation a, par conséquent, envahi l’équipe de préparation du Fiff, dirigée par Cornélia Glèlè. Sans hésiter, celle-ci a programmé l’événement cinématographique pour le plus tôt qu’il fallait. « Alors, amoureux du cinéma, je nous invite à prendre le rendez-vous ce 8 février 2022 pour le lancement officiel du Fiff 2021 ! », appelle-t-elle. « Malgré tout […], l’édition sera belle », promet Cornélia Glèlè, déclinant les grandes phases de l’événement : « […] soyez des nôtres, du 8 au 12 février prochain,  à ’’Canal Olympia’’, pour les cérémonies officielles, ’’Artisttik Africa’’, pour les projections de films, et à la ’’Blue zone’’ [de] Zongo, pour les rencontres professionnelles », a-t-elle continué de définir globalement, avant de conseiller, étant donné les circonstances sanitaires actuelles : « D'ici février, portez vous bien, respectez les gestes barrières, vaccinez-vous et tout ira pour le mieux ».


Cerise sur le gâteau, la jeune et célèbre sénégalaise, Fatou Jupiter Touré, de son nom d’actrice, Assitan, dans la série, ’’La vie’’, sera du Fiff 2021 tenu en 2022, du fait de la pandémie du moment. « Elle en est la ’’guest star’’ », commente Marina Hounnou.

Marcel Kpogodo Gangbè