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jeudi 27 janvier 2022

« Kan xóxó nù » à découvrir au ’’Centre’’ de Lobozounkpa

Dans le cadre du vernissage de l'exposition 


Après de long mois de silence liés à la Covid 19, l’espace artistique et culturel,  ’’Le centre’’ de Lobozounkpa, a repris ses activités, le vendredi 21 janvier 2022, à travers le vernissage de l’exposition,  « Kan xóxó nù ». 

Découverte des œuvres par le public après le vernissage

Des œuvres d’une dizaine d’artistes béninois et d'autres nationalités. Ce qu'il faut attendre de « Kan xóxó nù », l’exposition dont le vernissage a fait déplacer le public, dans la soirée du vendredi 21 janvier 2022, au ’’Centre’’ de Lobozounkpa. Cette expression signifie, littéralement, ’’Au bout de l’ancienne corde …’’, une façon, sûrement, de rappeler un proverbe bien connu des Béninois : « C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle ».

Dans une ambiance de joie, le public s'est laissé conquérir, successivement, par les œuvres d’Uché James Iroha, Catherine de Clippel, Yvon Ngassam, Eric Bottéro, Cortex Asquith S., Nazanin Pouyandeh, Audace Aziakou, Sébastien Boko, Sarah Trouche et par un tableau de l’atelier de la famille Yémadjè.

Uché James Iroha, dans ses photographies, montre des personnages habillés en tenues traditionnelles, dans une boîte de nuit. Malgré le luxe qui les entoure, ils restent fidèles à leur culture. Catherine de Clippel renvoie au culte ''vodun'', avec le noir-blanc des photographies qu'elle présente. Quant à Yvon Ngassam, ce sont des casques de motos qui sont transformés en objets d’art, rappelant les masques ’’Guèlèdè’’ des cultures yoruba et nago du Bénin, du Nigéria et du Togo. S’agissant d’EricBottéro, il fait valoir une pharmacie ’’vaudou’’, composée essentiellement de bouteilles de sérum, utilisées dans la médecine moderne. Dans un style qui lui est particulier,  Nazanin Pouyandeh, de son côté, aborde, le monde contemporain et le monde traditionnel ; elle y demande de se souvenir de ses ancêtres et du culte ’’vaudou’’. Avec Sarah Trouche, il faut se rendre compte du résultat de dix séances de travail avec des enfants : une toile appliquée, en référence à la technique de la tenture pratiquée au Danxomè, depuis le temps du roi Agadja. Tout comme l’œuvre de cette artiste française, une toile appliquée de l’atelier de la famille Yémadjè affirme la force d’une divinité.


Talents béninois de la nouvelle génération

Trois jeunes artistes béninois, invités à joindre leurs œuvres à la collection du ’’Centre’’, ont su captiver le public par leur création.

Cortex Asquith S., artiste visuel, designer et diplômé en relations internationales, donne envie de voir une série de deux œuvres intitulées ’’Infirmières doto gbo azon tché’’, ''Les infirmières m'ont guéri (e)'', en français. Elles mettent en superposition deux mondes : le traditionnel et le moderne. Elles sont réalisées au marqueur sur du papier bristol d’une dimension de 65 X 100 cm ; une infirmière y soigne le corps, une autre, traditionnelle, guérit l’âme et l’esprit à travers la préparation d’infusions en chants et musique.

Photographe professionnel, Audace Aziakou, en ce qui le concerne, a hérité de la photographie de son père et de son grand-père. Ayant à son actif une dizaine d’années d’expérience, avec plusieurs expositions, tant aux plans national qu’international, fait ressortir, dans sa production, le côté moderne des revenants, ’’Egoun-goun’’ et le savoir-faire traditionnel des artisans qui fabriquent leurs costumes.

Avec Sébastien Boko, le regard suit une pièce atypique sculptée grâce au métal tiré de voitures et de motos et en a conçu un habit d’ ’’Egoun-goun’’, dénommé ’’L’habitat des invisibles’’.

’’Le centre’’ de Lobozounkpa gagne ainsi le pari de sa première exposition de la nouvelle année qui s'achève le 20 mars 2022 et laisse place à de nouveaux défis à relever. Il est situé à Atropocodji, dans l’arrondissement de Godomey, principalement, dans la ruelle du collège ’’La plénitude’’.

Pour cette reprise des activités, Marion Hamard, Directrice du ’’Centre’’ de Lobozounkpa, a saisi l’occasion pour présenter au public, non seulement la collection de tableaux du complexe artistique et culturel indiqué mais, aussi, pour montrer de quelle manière les artistes contemporains peuvent associer la tradition africaine à la modernité, dans leur création.

Annick Zondéhinkan


Interview ...

Marion Hamard : « […] on espère que les gens vont venir nombreux pour voir cette exposition […]

En marge du vernissage de l’exposition, « Kan xóxó nù », Marion Hamard, Directrice générale du ’’Centre’’ de Lobozounkpa, a bien voulu nous en livrer, notamment, les motivations …  

Marion Hamard

Stars du Bénin : Marion Hamard, nous sommes au vernissage de l’exposition, « Kan xóxó nù ». Cela fait de longs mois que ’’Le centre’’ a organisé des expositions à cause du Covid-19. Qu’est-ce que cela vous fait de revoir le public, de reprendre contact avec les artistes, de façon générale ?

 

Marion Hamard : C’est des mois qui ont été longs. Sur 2021, on n’a présenté que deux expositions alors qu’habituellement, on en présente entre cinq et sept par an. Evidemment, c’est lié à la pandémie qui a fait qu’on a fortement réduit nos activités, en relation avec les institutions gouvernementales, pour éviter la propagation du virus. Donc, c’est beaucoup de bonheur.

C’est important, aussi, pour nous, quand on travaille, de voir les publics et les artistes qui sont là et qu’on se retrouve tous, parce qu’en effet, cela fait plusieurs mois qu’on ne s’est pas retrouvés. L’équipe est heureuse d’enfin pouvoir recommencer ses activités, et puis, commencer l’année par un vernissage me semble plutôt être en adéquation avec l’identité du ’’Centre’’. Donc, on est comblés, ce soir.

 

Quels sont les objectifs qui sous-tendent cette exposition que vous organisez ?

Lorsque les artistes viennent en résidence de création au ’’Centre’’, ils nous font don d’une œuvre pour qu’on puisse fonder une collection. Cela fait partie du contrat que nous passons ensemble. La réflexion a été menée par l’équipe : finalement, avoir une collection, c’est une chose, et on la montre très peu.

L’autre idée était de commencer l’année par la présentation de ces œuvres qui racontent un fragment de notre histoire et de la mettre en relation avec quelques productions récentes, avec les artistes invités comme Cortex Asquith S., Audace Aziakou et Sébastien Boko. Sinon, toutes les autres œuvres qu’il y a dans cette exposition sont extraites de notre collection ; elles ont été produites en résidence de création au ’’Centre’’, ces cinq dernières années.

 

Sur quelle base avez-vous pu inviter ces trois artistes dont vous venez de parler ?

La base de l’exposition est vraiment partie de la nature de notre collection. On a constaté que la question des traditions se retrouve dans beaucoup de créations de ces artistes qui venaient en résidence, d’un point de vue intellectuel, philosophique ou plastique, comme vous avez pu le constater.

Ces dernières années, on a eu des coups de cœur pour ces trois artistes. Donc, on s’est dit que, faire rencontrer ces artistes et des productions qui nous ont fait écho et qui dialoguent, c’est aussi une bonne chose. On ne doit pas rester dans le passé ; on doit rester dans le présent. C’est aussi la thématique de l’exposition.

Le titre de l’exposition incarne aussi ce choix des œuvres qui ont été créées préalablement, ce qui se passe aujourd’hui et comment les faire dialoguer, parce que chaque artiste ou chaque œuvre que vous voyez a une histoire très singulière et quasiment émotionnelle pour nous. Voilà : il y a la visite officielle des œuvres avec les propos des artistes et on pourrait faire des visites beaucoup plus subjectives avec des rencontres humaines, des générosités, des sensibilités qui ont créées cette exposition.

 

Cette exposition peut-elle être perçue comme une rentrée ?

On peut dire cela : une rentrée post-interdiction liée au Covid et aussi comme l’envie d’un nouveau départ après ces deux dernières années qui ont été éprouvantes pour ’’Le centre’’, pour tous les acteurs du milieu culturel et pour les artistes. C’était un moment difficile et on nous a rappelé quelle était la place de la culture dans le monde entier.

 

Pour ce nouveau départ, ’’Le centre’’ a certainement prévu beaucoup d’autres activités pour 2022 …

Pour 2022 ? Vous serez très prochainement avec nous pour voir cela, non ? Ce qui est important pour nous, c’est de pérenniser les actions qu’on a déjà, donc, tout ce qui est jeune public, accompagnement d’artistes.  Après, on souhaite encore développer d’autres axes. Mais, c’est encore un autre travail en cours. On attend les réponses de nos collaborateurs. Donc, je ne peux pas vous donner de réponse.

En effet, au-delà de pérenniser, on va essayer de s’engager dans de nouveaux axes, de trouver de nouveaux types d’événements et de nouvelles méthodologies de travail, pour se renouveler.

 

Avez-vous un mot de fin ?

J’espère fondamentalement que toutes les entités qui composent la société vont prendre conscience de l’importance de la culture pour toutes les sphères, qu’elles soient économique, artistique, éducative,… Et, on espère que les gens vont venir nombreux pour voir cette exposition, en particulier, et aux événements du ’’Centre’’, en général.

 

Propos recueillis par Annick Zondéhinkan

jeudi 18 mars 2021

’’Xwéssi’’, la déambulation qui a secoué Cadjèhoun le 8 mars 2021

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des Droits des femmes


Il fallait y assister afin d’en sentir l’impact. ’’Xwéssi’’, la déambulation artistique animée par les membres de la Compagnie ’’Arts ca’danser’’, s’est déroulée le lundi 8 mars 2021 à Cotonou sur un tronçon de plus de deux kilomètres. A la cadence de la déclamation d’un griot et de rythmes mixés d’une musique traditionnelle béninoise très vivante, sept jeunes femmes ont fait passer, par plusieurs séquences de danse, le message de l’exigence de la libération sociale de la femme, dans une atmosphère glissante savamment entretenue entre la joie et la révolte.  

Un aperçu de la performance déambulatoire, ''Xwéssi''

« Tu as le droit de maîtriser ta reproduction », « 73,6% des femmes béninoises sont privées de liberté », « Tu as le droit à l’égalité salariale », « Femme, tu as le droit de voter librement », « Droit à la formation professionnelle ! », « Prévalence actuelle du taux des violences faites aux femmes : 69% », « Pesanteurs socio-culturelles et économiques », « Minoritaires dans l’art », « Minoritaires dans les institutions publiques, politiques, privées », « Droit aux soins de santé », « Droit à l’éducation ». Une idée du constat alarmant, défavorable et des exigences liées aux femmes que sept artistes de sexe féminin ont portés au-devant de la population au cours de la déambulation profondément danseuse intitulée ''Xwéssi'', ''Maîtresse de maison'', en langue nationale fon, qui s’est déroulée au milieu de la matinée du lundi 8 mars 2021 au quartier de Cadjèhoun à Cotonou sur le tronçon allant du siège de l’Urban dance center (Udc) au marché de fruits, la manière que les concernées ont choisie pour célébrer la 25ème Journée internationale des Droits des femmes (Jif).

Un des instants de présentation au public de leurs préoccupations par les performeuses

En dehors des propos interpellateurs mentionnés sur des pancartes de fortune, que les danseuses déambulatrices présentaient, de véritables questions à l’allure de problématiques ont aussi été exhibées : « Manque de confiance ??? », « Suprématie des hommes ??? », « Contraintes conjugales ??? », « Stéréotypes ??? », « Analphabétisme ??? », « Pourquoi ??? ». En outre, le public a pu lire des groupes nominaux assez identificateurs du statut des déambulatrices, « Des femmes », « Des artistes », « Des sœurs », sans perdre de vue que les écrits suggéraient une véritable revendication : « Liberté d’expression … ».

La déambulation évoquée avait commencé quelques minutes après onze heures. Toutes de noir vêtues et, la taille attachée d’un foulard rouge orné de motifs géométriques blancs, un foulard si long qu’il avait une allure de pagne, les sept danseuses contemporaines tiennent en mains des objets symbolisant la condition sociale qu’elles dénoncent : balai, palette, éventail, panier et poupée faisant office de bébé.

Ci-contre, le griot, incarné par Chakirou Salami, présentant des louanges aux femmes

Elles qui portent comme identité Sahadatou Ami-Touré, Marie-Rose Djagba, Christie Dossou, Larissa Dossou-Yovo, Florence Gnarigo, Cybelline de Souza et Carmélita Siwa se sont positionnées, dans un alignement symétrique apparemment bien préparé, à la devanture de l’Udc. Un griot de circonstance, joué par le comédien Chakirou Salami, lance la manifestation en exécutant des paroles, cadencées par son tambour, le ''dougba'', d’encensement des femmes, appuyant ses propos laudateurs par un aplatissement au sol, en signe d’allégeance à la gent féminine.

Ainsi, la performance déambulatoire prend son envol pour une bonne soixantaine de minutes. Les sept artistes marchent très peu, alternant pas rapides, sauts coordonnés, mouvements d’ensemble et stationnement aux fins d’une danse bien rythmée et synchronisée. A la devanture du ’’Festival des Glaces’’ de Cadjèhoun, le premier arrêt fort.

Des percussionnistes aussi étaient de la partie

Les danseuses prennent tout leur temps, faisant de la démonstration d’exécution de pas de danses traditionnelles béninoises. Aliou Guésséré et son équipe de trois percussionnistes sont à l’œuvre, offrant, au choix, à l’aide du tambour ’’gbon’’,  du rythme agbé’’, et même de l’ ’’agbé-djembé’’, faisant constater la combinaison entre le’’gbon’’ et le tambour ’’Djembé’’. La cloche, un autre instrument musical, résonne, ravivant l’esprit, l’attention du public.

Sur le visage des artistes se succèdent la joie, l’épanouissement et une sorte de colère, de rage. Leurs pas intrépides et violents, guerriers en disent long sur un esprit d’amazone, qui les envahit parfois comme si cette manière artistique qu’elles manifestaient de célébrer le 8 mars leur permettait de déverser tout un ressenti intense longtemps gardé enfoui et repoussé à l’expression. C’est ainsi que le quartier de Cadjèhoun a ressenti l’effervescence et la puissance de la revendication de meilleures conditions de vie pour la femme.

Ci-contre, Carmélita Siwa, appuyée par son équipe, au marché de fruits de Cadjèhoun ...

Deuxième arrêt fondamental, le marché de fruits, après avoir traversé la passerelle de la devanture de l’école primaire publique et d’avoir clairement et ostentatoirement présenté leurs constats, leurs interrogations et leurs revendications, tous, lisibles sur des feuilles blanches de papier, érigées en pancarte. A leur descente, l’évolution des danseuses s’effectue rapidement vers le marché de fruits, après de brefs moments d’arrêt afin de faire savourer par le public leur savoir-faire dans la symbiose et la communion de pas de danse articulés de manière à frapper les esprits.

... avec une sensibilisation active auprès des marchandes ...

Au niveau du marché, le statut de danseuses se mue en celui de conscientiseuses citoyennes. Elles prennent gentiment et joyeusement d’assaut les étalages dans une jovialité si communicative que les marchandes ne peuvent manquer de sourire à leur arrivée brutale. Elles leur expliquent, en langue maternelle fon, leur place stratégique dans le développement d’une nation, leur parlent de leurs droits, leur précisent leurs devoirs et leur rappellent la célébration du 8 mars et le sens de cette journée internationale. Elles appuient leurs dires enflammés par des performances époustouflantes de danses, ce que leur permet une devanture opportune du marché, de par son caractère étendu et à ciel ouvert.

... sans oublier une démonstration impressionnante ...

Quant au griot, il continue à jouer son rôle d’éveilleur sur les points de la valeur multidimensionnelle de la femme, et à manifester ses comportements d’allégeance à cet être dont la journée de célébration de la journée internationale de ses droits la fait hisser sur un piédestal si haut qu’il lui procure respect et considération, sur l’instant.


... qui a révélé ...

Conquises et enthousiasmées face à ce déferlement subit d’artistes danseuses loquaces et démonstratives de leur art, les marchandes répondent par des bénédictions qu’elles profèrent sur elles, ce qui les met, à leur tour, en position d’allégeance, face à leurs aînées. Réceptives et reconnaissantes, elles gratifient leurs mamans d’un spectacle gratuit de danse à couper le souffle, plus que jamais, les mouvements s’exécutant dans un ensemble défiant toute unité et toute synergie. Carmélita Siwa et les siennes ont, par conséquent, démontré que la danse qu’elle exécutait sortait d’un cadre purement profane pour se hisser à une dimension artistique que les spectatrices d’un instant ont hautement valorisée par des applaudissements nourris et convaincus. Apparemment, le message des performeuses est passé, laissant comprendre aux spectatrices de marchandes que la femme pouvait se prévaloir d’un pesant meilleur.

... un véritable savoir-faire

C’est donc devant elles, ces femmes productives dans leurs activités de propositions de fruits de tous les ordres, et devant ces femmes enfermées dans l’exercice des différentes brimades subies par la gent féminine qu’a pris fin la performance déambulatoire des danseuses de la Compagnie, ’’Arts ca’danser’’, sans oublier qu’une dernière note symbolique est intervenue afin d’immortaliser l’événement pour lequel l’association artistique en est à la première édition de l’organisation. 

Signature sur le tableau, ''Femme''

Ayant pris part, de bout en bout, à la déambulation de danse, Gilles Atrokpo, artiste peintre, fait apparaître une toile, le fruit de son inspiration circonstancielle. Intitulée ’’Femme’’, elle véhicule, par, en relief, le visage d’un enfant, qui frappe, l’émergence d’une nouvelle génération de personnes plus en phase avec une  mentalité plus constructive pour les conditions de vie de la femme. Tout le monde a alors été invité à y inscrire, au marquer noir, le mot symbolique que lui inspirait la femme. Et, en peu de temps, plusieurs personnes se sont manifestées pour se prêter à l’exercice.


De manière remarquable, ''Xwéssi'' a déchaîné la participation, à toutes les étapes de la performance de danses, de figures importantes du secteur des arts et de la culture au Bénin, notamment, celle de Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice de l'Institut français de Cotonou, et de Marion Hamard, Directrice de l'espace culturel, ''Le centre'', sans oublier celle de Prime Ezinsè, Directeur de ''Circo Bénin'', l'école des arts du cirque au Bénin.

 


Impressions 


L’agencement de la joie et de la révolte, deux sentiments contradictoires ayant marqué la déambulation de danses dans la mise en œuvre de la performance intitulée ’’Xwéssi’’, a trouvé sa justification à travers les explications qu’ont bien voulu en donner quelques artistes performeuses de la Compagnie ’’Arts ca’danser’’.


A en croire Marie-Rose Djagba, technicienne audiovisuelle et danseuse, la joie perceptible sur le visage des danseuses, au cours de la performance indiquée, avait une bonne justification : « Elles manifestaient la fierté d’être femmes et d’être la réincarnation des amazones ». Quant à la fureur, elle avait son fondement dans l’absence de reconnaissance de la place des femmes dans la société. « Elle est présente partout même dans les couvents », a-t-elle rappelé. Pour elle, la performance avait un but précis : « Amener les femmes à reconnaître sans état d’âme ni culpabilisation ce qu’elles sont, c’est-à-dire des êtres faibles, sensibles, fragiles ».


Pour Christie Dossou, il fallait lire à travers la joie « le plaisir de rappeler quelque chose qui ne devrait pas être un combat : la reconnaissance du respect à l’homme », ce à côté de quoi se greffe une obligation, « l’exigence de la réciprocité ». Selon elle, ceci n’est pas un combat mais un rappel. « C’est une façon pour nous de dire : ’’Réveillez-vous ! Réveillez-vous !’’ ». Puis, elle continue : « La femme a quelque chose que l’homme n’aura jamais, de même que l’homme a quelque chose que la femme n’aura jamais ; il doit y avoir une complémentarité entre les deux. Ceci ne signifie pas la volonté de la femme de prendre la place de l’homme qui est l’autorité de la maison mais la voix de la femme compte », a-t-elle conclu.


A en croire Carmélita Siwa, en dehors du choix du chiffre 7 indiquant le nombre des performeuses mais aussi celui symbolisant la femme, la joie vient de la fierté d’avoir mené cette action de la déambulation de danses afin de « briser les chaînes des charges conjugales, sociales et des pesanteurs de toutes sortes », autant de facteurs justifiant qu’elles apparaissaient enragées, furieuses, révoltées. Pour elle, la performance indiquée constitue « un grand pas ».

Marcel Kpogodo Gangbè 

jeudi 9 juillet 2020

Le maire Angelo Ahouandjinou au ’’Centre’’ de Godomey

Dans le cadre de sa démarche de prise de contacts

Le maire de la commune d’Abomey-Calavi, Angelo Ahouandjinou, a effectué une visite de découverte au ’’Centre’’ de Godomey, situé à Atropocodji, le mercredi 8 juillet 2020. Il en a profité pour connaître les différents compartiments de l’espace culturel.

Ci-contre, de gauche à droite, Angelo Ahouandjinou, Marion Hamard et Dominique Zinkpè, au cours de la visite

La bibliothèque, la galerie d’exposition, le ’’Petit musée de la Récade’’. Ce qu’il a été donné au maire d’Abomey-Calavi, Angelo Ahouandjinou, de découvrir au cours de sa visite, au milieu de l’après-midi du mercredi 8 juillet 2020, au ’’Centre’’ de Godomey, sis quartier de Lobozounkpa, à Atropocodji.


A 16h45, les véhicules du cortège de la délégation se sont immobilisés, à tour de rôle, dans la cour de l’espace culturel multidimensionnel. L’autorité a alors été accueillie par Marion Hamard, Directrice générale du ’’Centre’’, entourée des membres de son équipe. Angelo Ahouandjinou avait, à ses côtés, entre autres, Sénamy Christelle Dan, sa Deuxième adjointe. Sans tarder, il s’est fait expliquer par son hôte les conditions de la création de l’espace culturel et ses objectifs avant qu’elle ne le conduise à la bibliothèque dont les conditions de fonctionnement lui ont été détaillées par le responsable des lieux, Salinas Hinkati.


Ensuite, Angelo Ahouandjinou a découvert les dédales de la galerie d’exposition, de même que la présentation artistique en cours, intitulée ’’Déambulations urbaines’’, qui s’achève le 31 juillet 2020, puis la synthèse d’idées que Marion Hamard leur a évoquée des œuvres des artistes Richard Di Rosa, Joannès Mawuna et de la vidéo d’Eric Médéda.


Enfin, au ’’Petit musée de la Récade’’, Marius Dakpogan, son conservateur, a démontré au maire et à sa délégation la richesse et la valeur des pièces, d’une part, en récades de rois du Danhomè, de ministres de la cour, de dignitaires des religions endogènes et de dirigeants de ce qui est devenu la colonie du Dahomey. D’autre part, les visiteurs ont pris de l’intérêt à connaître des récades contemporaines créées par des artistes de passage au ’’Centre’’ pour une exposition.


Le maire Angelo Ahouandjinou, donnant ses impressions de visite dans le livre d'or du "Centre"

Angelo Ahouandjinou a clos sa visite par une brève déclaration devant la presse et par la signature du livre d'or, en présence de l’artiste Dominique Zinkpè, Président d’Honneur du ’’Centre’’ et de Marion Hamard.


Il reste à espérer que ce déplacement du maire d’Abomey-Calavi déclenche, au sein de la municipalité, une dynamique qui puisse aller au-delà de l’auto-satisfaction qu’il ait été mis à disposition du ’’Centre’’ un terrain pour héberger ses structures d’existence et de fonctionnement.


Si, d’aujourd’hui jusqu’à la fin de son mandat, Angelo Ahouandjinou n’a pas conçu, déterminé et appliqué un système judicieux d’implication financière et d’autres ordres, complémentaire dans la vie du ’’Centre’’, cette visite n’aura été que folklorique, d’ailleurs, comme celles respectives des ministres Aurélien Agbénonci, Oswald Homéky et Jean-Michel Abimbola. Ainsi, Angelo Ahouandjinou porterait, avec ces personnalités, solidairement, sur la conscience, de n’avoir rien fait pour que le ’’Centre’’ existe de manière pérenne après que ses actuels bailleurs français auraient cessé tout financement, après avoir espéré en vain la relève du Bénin, avec toutes ses exigences, à travers les différents niveaux d’autorité de ce pays, en ce qui concerne les arts et la culture, en particulier, et le domaine politique, en général.


Marcel Kpogodo

mardi 21 janvier 2020

"Le petit musée de la Récade" enrichi de 28 nouvelles pièces

Dans le cadre d'une grande cérémonie effervescente

"Le centre" a connu une véritable atmosphère de fête culturelle le vendredi 17 janvier 2020, à l'occasion de la remise officielle de 28 nouvelles pièces historiques à son entité de conservation patrimoniale, "Le petit musée de la Récade". Pour l'occasion, des personnalités de haut rang ont fait le déplacement, parmi lesquelles le principal mécène de l'espace culturel, "Le centre", Robert Vallois.


18 récades d'anciens rois du Danhomè exposées, 8 sabres bien visibles et 2 objets religieux de l'ethnie fon. La moisson dont "Le petit musée de la Récade" s'est fait le récepteur au "Centre" de Godomey et dont il est le gardien et le conservateur depuis l'après-midi du vendredi 17 janvier 2020 où une cérémonie grandiose a eu lieu pour marquer l'événement.


L'ont immortalisée de leur présence Robert Vallois, fondateur et mécène de l'espace culturel, appuyé par une délégation des antiquaires de Saint-Germain-des-Prés, donateurs des pièces reçues, Éric Torah, Directeur de Cabinet, représentant le Ministre béninois de la Culture, et appuyé par le staff dudit Cabinet, Ousmane Alédji, Conseiller culturel du Président Patrice Talon, un représentant du Maire d'Abomey-Calavi et des élus locaux, Dominique Zinkpè et Marion Hamard, respectivement, Président d'honneur et Directrice générale du "Centre", de même que plusieurs artistes contemporains béninois et étrangers, des apprenants puis la population de Lobozounkpa, qui a massivement fait le déplacement.


Avant que le public ne puisse suivre les discours respectifs de Dominique Zinkpè, du représentant de l'autorité communale et d'Eric Torah, il a assisté à la majestueuse déambulation de l'artiste qui a développé son talent en la matière, Prince Toffa, et de sa troupe de combattantes et de combattants, sans oublier qu'un groupe folklorique féminin a joué sa partition d'animation tout le long de la soirée.


Dans son intervention, Dominique Zinkpè a fait connaître l'évolution du "Centre" de Godomey depuis sa création le 6 février 2015, cet espace qui trouve à son actif plusieurs résidences de création, des expositions effectuées par des artistes émanant de quatre horizons continentaux et, "Le petit musée de la Récade" au niveau duquel tout visiteur peut venir découvrir 120 décades et "objets royaux". Puis, après l'allocution d'Éric Torah, il a été donné à Marius Dakpogan, le conservateur du "Petit musée", de faire parcourir aux invités et au public les 28 nouveaux objets reçus du Collectif des Antiquaires de Saint-Germain-des-Prés.

Marcel Kpogodo

jeudi 16 janvier 2020

Don de nouveaux objets précieux au "Petit musée de la Récade", de grands invités annoncés

Annonce faite par une conférence de presse donnée au "Centre" de Godomey

Une conférence de presse a été animée au "Centre" de Godomey le lundi 13 janvier 2020 par ses deux premiers responsables, Dominique Zinkpè et Marion Hamard. Ils ont saisi la circonstance pour annoncer aux journalistes la réception par "Le petit musée de la Récade" de près d'une trentaine de nouvelles pièces muséales.


28 pièces historiques parmi lesquelles des récades, des sabres et des "objets de culte fon", ce qui va officiellement enrichir la collection du "Petit musée de la Récade" dès le vendredi 17 janvier 2020, dans l'après-midi. L'information capitale qu'ont apportée aux journalistes, dans la matinée du lundi 13 janvier 2020, les responsables au sommet du "Centre" de Godomey, que sont Dominique Zinkpè et Marion Hamard, respectivement, Président d'honneur et Directrice générale du complexe culturel, au cours d'un partage avec les professionnels des médias.


A en croire la première personnalité, la remise de ces objets précieux de témoignage de l'histoire du Danhomè donnera lieu à une cérémonie officielle à laquelle prendront part plusieurs invités de poids avec, en prestigieuse place, Robert Vallois, le fondateur du "Centre", à la tête d'une douzaine de personnes dont des journalistes de médias français tels que "France 24". De même, Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture, et Georges Bada, Maire de la Commune d'Abomey-Calavi, sont prévus pour prendre part à la manifestation. Ainsi, pour l'animation seront tenues une déambulation de l'artiste performeur très connu, Prince Toffa et l'exécution de danses traditionnelles.


Par ailleurs, pour Dominique Zinkpè, les oeuvres dont la réception sera faite proviennent de la collection privée de deux hommes : Alfred Testard de Marans, ayant en charge la Direction du Service administratif au cours de l'expédition ayant eu cours au Dahomey en 1890, et l'abbé Le Gardinier, qui était curé lors de cette mission. En outre, les pièces concernées ont été acquises par les membres du Collectif des Antiquaires de Saint-Germain-des-Prés lors d'une vente aux enchères le 23 mars 2019 à Nantes, et sont placées sous la responsabilité d'une association que cette structure a créée au Bénin : le Collectif des Artistes du "Centre" (Cac).


De plus, avec l'ajout de ces objets précieux à la collection existant depuis l'inauguration du "Petit musée de la Récade" le 1er décembre 2015, ce sont désormais 128 "récades contemporaines et anciennes, sculptures et objets de culte" qui constituent la collection dudit musée dédié aux récades, précise le communiqué rendu public à l'issue de la conférence de presse. 


Concernant la conservation des récades, Marion Hamard a rassuré qu'elle s'effectue dans de bonnes conditions, surtout que les matières dont elles sont faites que sont le bois et le métal, ne présentent pas des exigences particulières en matière d'entretien, que la température à laquelle elles sont soumises fait l'objet d'un contrôle pour éviter les "chocs climatiques", sans oublier que le conservateur du musée époussète régulièrement les pièces à l'aide d'un pinceau.
Marcel Kpogodo

dimanche 15 décembre 2019

Les Frères Guèdèhounguè sur les "Échos de Lobozounkpa" 2019

Selon une conférence de presse tenue à Godomey

La 3e édition des "Échos de Lobozounkpa", se tient sous peu au Centre de Godomey, sur le fondement d'un programme riche et diversifié dans lequel sont enregistrés pour un concert les Frères Guèdèhounguè, ce qu'a révélé une conférence de presse, ayant été organisée le vendredi 13 décembre à l'espace de spectacles de la structure indiquée.

De gauche à droite, Auré, Hector Sonon, Marion Hamard et Carole Ahodékon, au cours de la conférence de presse
Une exposition, des productions sur scène, dont celle des Frères Guèdèhounguè, une conférence-débats, du cirque et, notamment, un podium hip-hop. Le menu du programme qui s'annonce comme devant mettre en effervescence le "Centre" de Godomey, où a été animée, le vendredi 13 novembre 2019, une conférence de presse de présentation et d'explication des différentes activités prévues pour meubler le programme concerné. 


A en croire Carolle Ahodékon, responsable à la communication du "Centre", les "Échos de Lobozounkpa", ce festival brassant plusieurs domaines artistiques, se tiendra du vendredi 20 au dimanche 22 décembre 2019 au sein du complexe culturel. Il s'inaugure alors, à la fin de l'après-midi du premier jour, par un spectacle déambulatoire qui parcourra tout Lobozounkpa, ce après quoi s'ouvrira l'exposition intitulé "In Situ", du nom de tout le festival.


Ensuite, selon la chargée des médias, "Pépit'Art", un groupe de jeunes de 8 à 16 ans, se fera valoir sur scène en milieu de soirée, sans oublier qu'après cette prestation, "Dj Roto" rejoindra les spectateurs pour les régaler pendant une bonne quinzaine de minutes avant que ne soit lancée la performance de danse, dénommée, "Hors norme", qui sera assurée par les jeunes danseurs contemporains, Arouna Guindo et Yvon Ékué.


Quant au samedi 21 décembre ''Dj Roto" est prévu pour clore les manifestations de cette journée à travers une nouvelle prestation sur scène qui démarrera à 22h30, bien avant le concert qu'animeront les Frères Guèdèhounguè dès 20h30. Mais, de 16h30 à 18h30, des performances s'organiseront dans l'espace public par "des artistes qui seront déployés à Lobozounkpa pour créer des oeuvres sur place", a précisé Carolle Ahodékon, sans oublier qu'à 15h, selon ce qu'a annoncé l'artiste dessinateur, illustrateur et créateur de bandes dessinées, Hector Sonon qui était aussi au podium de la conférence de presse, un " atelier jeune public" sera ouvert pour "initier les jeunes aux techniques du dessin et pour leur expliquer comment utiliser cet art pour raconter une histoire". En outre, a-t-il poursuivi, il se donne comme mission de réaliser un "reportage dessiné de tout ce qui se passera au "Centre" pendant les 3 jours". 


Par ailleurs, de 10h à 12h30, une "rencontre-discussion" est prévue pour réunir, ce 21 décembre, plusieurs responsables de centres culturels sur un questionnement lié à la programmation dans ces espaces, à leur fonctionnement dans l'environnement géographique dans lequel ils sont implantés et à la participation des habitants qui leur sont voisins. 


De plus, la journée du dimanche 22 décembre démarrera musicalement à 14h avec la Compagnie artistique, "Toffodji", qui circulera dans les dédales du quartier de Lobozounkpa en pratiquant de la danse traditionnelle. Une heure plus tard, un spectacle de cirque sera donné à l'intention du jeune public, a fait savoir l'artiste rappeur, Auré, du groupe, "Mamba noir", et membre du Comité d'organisation du Festival.


A en croire ses propos, dès 18 heures précises, dans le cadre d'une "création pluridisciplinaire" sur le thème, "De Harlem à Cotonou, une histoire subjective du hip-hop", en réalité, un projet à l'actif, entre autres, du Collectif, "Alia", plusieurs rappeurs se succèderont sur la scène d'une soirée hip-hop. Et, à 19h30, " Dj Seven" assurera une animation.


Pour Marion Hamard, Directrice du "Centre" de Godomey, le festival, "Les Échos de Lobozounkpa", est devenu, depuis 2019, une biennale.

Marcel Kpogodo