Dans le cadre du lancement officiel de la 2ème édition du Fiff-Cotonou 2021
La 2ème édition du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou) 2021 a été officiellement lancée le mardi 8 février 2022, à l’espace de projection cinématographique, ’’Canal Olympia’’, situé au quartier de Wologuèdè, dans le 8ème arrondissement de la ville de Cotonou. La manifestation, qui s’est tenue à l’initiative de Cornélia Glèlè, présidente du Comité d’Organisation de l’événement, a donné l’occasion d’assister à la reconnaissance du mérite de cinq « amazones » béninoises du cinéma.
De gauche à droite, Christiane Chabi Kao, Carole Lokossou, Cornélia Glèlè, Laure Agbo, Jémima Catrayé et Tella Kpomahou représentée à la cérémonie par Sandra Adjaho |
Laure Agbo, Christiane Chabi Kao, Jémima Catrayé, Carole Lokossou et Tella Kpomahou. Les cinq femmes du cinéma béninois, dont le mérite a été publiquement mis en valeur dans la soirée du mardi 8 février 2022 au cours de la cérémonie officielle d’ouverture du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou), qui s’est déroulée au cinéma ’’Canal Olympia’’ du quartier de Wologuèdè, à Cotonou.
A
été un moment crucial de la soirée indiquée la célébration de femmes
remarquables qui ont su marquer l’histoire du cinéma béninois tant par leur
résilience et leur courage que par leur savoir-faire, dans un secteur difficile
d’exercice pour les femmes africaines et majoritairement masculin, de par les
métiers qui s’y pratiquent. Ces cinq femmes, qui sont des figures bien connues
du cinéma béninois, ont saisi l’opportunité de leur distinction par le
Fiff-Cotonou 2021 pour partager avec le public leur expérience et les
difficultés auxquelles il leur est donné de faire face, au cours de leur
carrière professionnelle.
D’abord,
Laure Agbo, restée jeune malgré ses 76 années de vie, journaliste-cinéaste et
réalisatrice à la retraite, fut la première femme réalisatrice du Bénin. Elle
est l’auteur du documentaire, ’’Culte au pays mahi ’’. Quant à Christiane Chabi
Kao, scénariste, réalisatrice et productrice, elle fait partie des premières
femmes à avoir créé un film de fiction au Bénin. Directrice du festival,
’’Lagunimages’’, elle apporte son soutien aux jeunes cinéastes. De son côté,
Jémima Catrayé, ancienne directrice de la télévision nationale de service
public, femme discrète et pleine d’énergie, elle est la réalisatrice de
plusieurs films documentaires. Elle a dirigé le département documentaire de
l’Office de Radiodiffusion et de télévision du Bénin (Ortb). Elle a inspiré
plusieurs jeunes femmes par son potentiel dans le domaine de l’audiovisuel.
Carole
Lokossou, danseuse, vocaliste, ingénieure culturelle, interprète, traductrice, comédienne
béninoise et actrice de cinéma, elle a travaillé aux cotés de plusieurs
artistes de renom, tant dans le domaine du théâtre que du cinéma. Enfin, Tella
Kpomahou est une étoile montante du cinéma béninois.
La
cérémonie d’ouverture de ce grand rendez-vous de la cinématographie féminine
béninoise a été honorée par la présence de plusieurs invitées de marque :
Mariam Chabi Talata, Vice-présidente du Bénin, Véronique Tognifodé, Ministre
des Affaires sociales et de la Microfinance, Sylvia Hartleif, Représentante de
l’Union européenne au Bénin, Carole Borna, Conseiller technique aux Arts du
Ministre de la Culture, représentant cette autorité et, enfin, l’actrice sénégalaise,
Fatou Jupiter Touré, invitée spéciale du Fiff-Cotonou 2021.
Placé
sous le rhème, « Regard du cinéma africain sur le pouvoir économique de la
femme rurale », l’événement cinématographique concerné a donné au public de la
cérémonie d’ouverture de profiter de la projection du film documentaire intitulé ’’Quand
les caméras s’éteignent’’ de Christelle Azandémè et d’Egnonnoumi Tchaou. Il
fait ressortir les difficultés quotidiennes auxquelles les actrices béninoises
sont confrontées, du fait du rôle des personnages qu’elles incarnent dans les
films.
Vérités
d’une cinéaste
Armée
de l’éloquence qui lui est connue, Carole Lokossou a saisi l’occasion de sa
distinction pour se faire la porte-parole des femmes cinéastes. Elle a plaidé
leur cause auprès du Ministre des Affaires sociales, en déclarant : « [...]
Nous sommes dans un métier précaire, nous sommes dans un métier qui ne fait pas
de cadeau à partir de la quarantaine. Dans d’autre pays, j’aurais déjà eu des
intermittences et une maison pour assurer mes vieux jours. Dans d’autres pays,
j’aurais déjà eu des choses qui accompagnent quelqu’un qui a eu une carrière
aussi belle et qui ne m’amèneraient pas à me poser des questions pour demain
[…]. C’est ça qui fait que nous manquerons d’assurance, pas parce que nous
manquons d’assurance […]. Et, c’est une occasion de pouvoir plaider notre cause
auprès de vous, pas parce que vous êtes la Ministre des Affaires sociales mais
parce que vous êtes une femme. Et, qui dit femme, dit cœur, qui dit femme, dit
bonheur, qui dit femme, parle de l’intelligence émotionnelle. Aidez-nous à être
plus fières de ce métier […] ». « Malgré la précarité du métier, je suis
heureuse de faire ce que je fais […], je suis heureuse de porter un coup de
main aux plus jeunes parce qu’il n’y a pas un métier plus difficile que
celui-là. C’est un métier qui ne fait pas de cadeau aux femmes […] », a-t-elle
conclu.
Viviane Savi
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