dimanche 14 septembre 2014

Arsène Codo, Nicolas Houénou de Dravo, Arsène Kocou Yémadjê et Alfred Fadonougbo parlent du fiasco des élections des représentants du monde du théâtre au Ca/Fitheb

Pour une montagne qui a accouché d'une grosse souris


Les élections du vendredi 12 septembre dernier, celles comptant pour la désignation des représentants respectifs des comédiens, des metteurs en scène et des dramaturges dans le prochain Conseil d'administration du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) n'ont pas pu se tenir. Dans la salle Vip du Ministère de la Culture, la tension était si vive, et on était au bord de l'affrontement entre membres de différents. C'est alors qu'Arsène Codo, Président du bureau de vote et actuel Conseiller technique juridique du Ministre Jean-Michel Abimbola, a mis un terme aux travaux. Etant sur les lieux, nous avons tendu notre micro à cette personnalité, de même qu'à trois hommes de théâtre : Nicolas Houénou de Dravo, Arsène Kocou Yémadjê et Alfred Fadonougbo. Ils éclairent, chacun, à sa manière, notre lanterne sur les tenants et les aboutissants du conflit ayant conduit à la suspension des travaux. 



Arsène Codo, Président du bureau de vote et Conseiller technique juridique du Ministre de la Culture

Stars du Bénin : Bonjour M. Arsène Codo, vous êtes le Président du bureau de vote devant conduire l'élection des représentants des acteurs culturels du théâtre au Conseil d'administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Nous vous voyons en train de sortir de la salle Vip du Ministère de la Culture, où devait se tenir le scrutin et d'où on entend un grand brouhaha. Que s'est-il passé? 

Arsène Codo : Là, c’est un malentendu entre les artistes ; certains disent que d’autres ne sont pas du théâtre … De toute façon, nous, on a procédé à la vérification des mandats, on a constaté. Maintenant qu’il y a un désordre impossible, nous sommes obligés de suspendre les opérations et de rendre compte à l’autorité, quitte à reprogrammer  l’élection.

Est-ce que vous pouvez nous décrire ce désordre, s’il vous plaît ?

En toute élection, il y a des gens qui arrivent avec des intentions ; on a constaté que, là, il y a des groupes organisés qui ne veulent pas de l’élection et qui sont en train de faire du désordre. Et, comme nous, nous n’allons pas voulu aller à l’extrémité et appeler la police pour vider les gens, et que nous avons toujours voulu du consensus, c’est pourquoi, en tant que Président du bureau de vote, j’ai pris la responsabilité de surseoir à la poursuite aux opérations, rendre compte à l’autorité et faire une autre programmation.




Stars du Bénin : M. Nicolas de Dravo Houénou, vous venez de sortir de la salle du déroulement des élections des représentants du monde du théâtre au Conseil d’administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin. Que s’est-il passé ?

Nicolas de Dravo Houénou : Effectivement, nous sommes là pour les élections, en tant que comédien, metteur en scène et directeur de troupe. C’est un secteur qu’il faut quand même assainir, c’est un secteur qu’il faut amener à son émergence, comme on a l’habitude de le dire. Mais, ce secteur est pris d’assaut par des gens qui ne sont pas du métier.


Tout le monde est du métier. Mais, comme j’ai souvent l’habitude de le dire, il faut qu’on arrive à dissocier les arts de la culture, parce qu’on dit que l’art et la culture, cela englobe tout. Les acteurs même, ceux-là qui vivent, qui travaillent, qui sont présents dans le domaine doivent apprendre à se faire diriger ou à prendre en mains ce que eux-mêmes sont en train de faire.
On constate que c’est un mélange, un fourre-tout ; vous venez, vous allez, vous participez et vous constatez que ceux qui sont des professionnels sont là et ce sont d’autres personnes qui vont vous diriger, d’autres personnes qui ne sont pas de votre secteur, je ne vais pas participer à ça. Je n’étais pas parti nécessairement pour dire que si je n’étais pas responsable, que si je n’étais pas membre du Ca, ce serait la fin du monde ; il faudrait que qui que ce soit qui participe à ce vote, pour peu qu’il ait un beau projet, une bonne mentalité, une vision, je crois que ça peut permettre de faire quelque chose. Le Fitheb a fait 20 ans et on en est encore là à choisir et à pleurnicher sur les responsables, c’est vraiment malheureux, c’est malheureux !
Nous sommes tous au Bénin, on sait qui est comédien, qui est metteur en scène, qui est dramaturge. « Ce n’est pas l’habit qui fait le moine », dit-on, mais quand on voit le moine déjà, on sait que ça, c’est un moine. Quand vous êtes là et que tout le temps, chaque année, ce sont les mêmes problèmes, on prend les mêmes, on commence et, quelques jours après, on va commencer à dire que le Fitheb ne marche pas, il vaut mieux commencer à faire une autre politique ; les gens n’aiment pas démissionner dans ce pays, mais, moi, je dis qu’il vaut mieux qu’on commence un jour à le faire et, ce serait mieux.


On a appris que vous étiez candidat à siéger au Ca du Fitheb …

Oui, j’ai été candidat pour représenter les metteurs en scène, mais, j’y ai renoncé parce que ce qui devait commencer depuis neuf heures, on est à quatorze heures moins quinze et, c’est maintenant qu’on veut démarrer, on en train de tirailler sur des choses qui n’existent pas. Le décret est biaisé, il y a trop de choses à revoir, ce qui m’a amené à me dire qu’il vaudrait mieux me retirer pour permettre aux autres de continuer.
Le problème du décret est que des gens décident à la place des acteurs ; les responsables des fédérations ou des associations qui se sont réunis et qui ont validé ces textes-là ne sont même pas là, maintenant, aujourd’hui, et ce sont les acteurs qui sont là, ce sont quelques acteurs qui sont là. Ces responsables, ils restent dans un bureau, on les réunit pour des journées de réflexion ou pour des journées de sommeil, je ne sais pas, où ils écrivent, ils viennent, ils vous plaquent ça et, c’est fini, vous, vous allez rester et subir cela.
Ce qui est même grave : un metteur en scène ne peut pas être nécessairement membre d’une association, un comédien ne peut pas être membre d’une association ; c’est vrai qu’il faut réunir tout le monde, mais, je suis comédien, je ne suis pas appelé à jouer rien que dans mon association. Cela veut dire que je ne suis pas associativement comme ça et on ne peut pas me prendre pour m’imposer ce qu’il faut faire. Un comédien qui est reconnu par le Ministère de la Culture est libre de venir postuler, est libre de venir participer à une élection, alors qu’on nous dit que vous serez représentés par une association, ou bien que c’est une association qui va vous envoyer. Et, si, demain, je ne suis pas membre de cette association mais que je suis comédien ? Non, il faut arrêter ça. 



Arsème Kocou Yémadjê


Stars du Bénin : La salle devant abriter l'élection des représentants des hommes de théâtre dans le Conseil d’administration du Fitheb se vide de plus en plus et, vous, vous êtes dehors. Que se passe-t-il ?


Arsène Kocou Yémadjê : La situation s’explique par le fait qu’il y a une belle pagaille qui s’est organisée et que les véritables hommes de théâtre qui sont dans la salle n’ont pas voulu laisser faire la pagaille. Tout simplement, c’est de ça qu’il s’agit. Je suis venu ici par curiosité. Excusez-moi, j’ai pratiquement 17 ans de carrière théâtrale ; quand je regarde dans la salle, je n’ai pas identifié beaucoup de comédiens et de metteurs en scène. Pourtant, il s’agit d’élire un représentant des metteurs en scène et des comédiens. Excusez-moi, je n’en ai pas identifié beaucoup. C’est une belle pagaille, une très belle pagaille ; j’ai été heureux que des candidats aient refusé de se faire élire dans des conditions pareilles et se soient retirés ; c’est responsable !



Qui sont ces candidats qui ont refusé de se faire élire dans de telles conditions ?

Nicolas Houénou de Dravo et Alfred Fadonougbo ; je suis tout à fait d’accord avec eux.  






Alfred Fadonougbo 


Stars du Bénin : Nous avons appris que vous étiez candidat à l’élection des représentants des acteurs du théâtre dans le Conseil d’administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), dans la catégorie des comédiens. Nous voyons une salle qui s’est pratiquement vidée complètement des votants. Que s’est-il passé ?


Alfred Fadonougbo : Il faut dire que, quand les membres du Comité d’organisation des élections ont lancé le processus, il y a eu des interventions qui ont énuméré un certain nombre d’insuffisances par rapport, d’abord, au libellé des agréments qui ont permis aux gens d’entrer dans la salle, pour constituer le corps électoral. Et, en substance, il a été relevé que ces agréments ne portent pas, de façon explicite, l’objet de ces associations. Donc, on ne peut pas savoir si les associations qui ont mandaté ceux qui entrent dans la salle en tant que votants sont effectivement dans le domaine du théâtre. Et, même s’ils sont dans le domaine du théâtre, cela ne règle pas le problème.
Concernant le deuxième point, il y a des associations qui ont relevé qu’on ait mis ensemble les dramaturges, les metteurs en scène et les comédiens, et que le corps électoral qui a été constitué procède à l’élection de ces gens-là. Il s’est posé un problème parce que le décret qui institue les nouveaux statuts du Fitheb n’a jamais dit qu’il faut mettre tous ces corps ensemble ; le décret a bien dit que les associations professionnelles se réunissent pour élire leurs représentants, mais le décret n’a jamais dit qu’il faut mettre plusieurs domaines ensemble.
Si les promoteurs culturels se sont mis entre eux pour élire leur représentant, si les journalistes culturels se sont mis ensemble pour élire leur représentant, pourquoi on ne ferait pas de même avec les autres corps de métier qui concourent à la création d’une œuvre théâtrale ? Les comédiens, c’est un corps responsable. Les metteurs en scène, c’est un corps responsable. Les dramaturges, c’est un corps responsable. Ce sont des gens qui ont leurs compétences. Et, s’ils doivent se faire élire, ce sont des gens qui doivent être convaincus de la compétence de ceux qui vont les élire, de ce qu’ils sont, de ce qu’ils représentent, ils doivent savoir s’ils sont membres du secteur.
En fait, un autre problème, c’est que les acteurs culturels sont très minoritaires au sein du Conseil d’administration ; sur les 15 personnes qui le constituent, il y en a 6 – si je compte les journalistes culturels parmi les acteurs culturels et, je crois que je ne me trompe pas en le faisant – le reste, ce sont des administratifs qui n’ont aucun intérêt particulier, qui ne maîtrisent pas forcément les enjeux que portent les nouvelles réformes, les enjeux du Fitheb.
Le Fitheb est tombé, nous voulons le relever et, nous nous sommes associés à ces réformes-là, nous avons soutenu le Ministre de la Culture en nous associant à ces réformes, et nous n’entendons pas être là pour que ces réformes-là, qui sont bien parties, commencent à avoir des couacs. Et, nous disons que les collaborateurs du Ministre de la Culture ne nous écoutent pas forcément ou, du moins, ceux qu’il écoute sont des gens qui ne sont pas bien aguerris, qui ne sont bien au fait des problèmes, des réelles préoccupations des hommes de théâtre. Le D/Pac (Directeur de la Promotion artistique et culturelle, Ndlr) décide d’écouter les fédérations d’associations d’artistes, alors qu’il ne cherche pas à comprendre si ceux qui sont dans ces fédérations connaissent réellement les vraies questions qui se posent au niveau du théâtre.
A la suite de ce problème qui a été soulevé, il y a eu beaucoup de remous, beaucoup d’interventions et, le candidat Nicolas Houénou de Dravo, qui était candidat pour représenter les metteurs en scène, a décidé de retirer sa candidature, ce que j’ai fait aussi, et j’ai argumenté ma décision ; en substance, j’ai dit ceci : le Rcb (Réseau des comédiens du Bénin, Ndlr), que j’ai représenté, d’abord, aux Journées de réflexion, a fait un travail colossal ; nous avons pris beaucoup de risques, nous connaissons les coups que nous avons reçus pour que les réformes se fassent de façon responsable. Mais, si on laissait faire ces élections-là ... ! parce que ceux qui étaient dans la salle, il faut l’avouer, on ne les maîtrisait pas, on ne les connaissait pas … Nous sommes combien ?
Aujourd’hui, tout le monde est comédien, tout le monde est metteur en scène, tout le monde est dramaturge ; il faut arrêter cette pagaille-là ! Et, les autorités, les cadres du Ministère ont dit d’écrire au Ministre pour dénoncer ces insuffisances et, nous avons dit : « Non ! »  On ne peut pas continuer à écrire … Il faut que vous sachiez que nous ne sommes pas d’accord. C’est ce qui s’est passé, ce matin.
En dehors de tout cela, il y a eu quelqu’un qui n’a pas pu se contrôler et qui a voulu porter des coups, cela a créé une pagaille. Ainsi, les gens ont été obligés de suspendre cette séance qui devait procéder à l’élection des représentants des acteurs du théâtre au Ca/Fitheb.
Mais, toute cette expérience pose un problème, c’est celui de la volonté réelle des autorités du Ministère de la Culture et des acteurs culturels que nous sommes, à vouloir faire des réformes vraiment conséquentes, pour le Fitheb. C’est hyper important, il faudrait que nous nous posions la question ! Et, il faut que le Ministre instruise ses collaborateurs pour qu’ils associent les vrais acteurs du milieu du théâtre ; ils les connaissent bien ! Si ces collaborateurs ne veulent pas les associer, il n’a qu’à leur demander pourquoi.
Moi, je dis que c’est eux qui sont responsables de ce qui s’est passé aujourd’hui ; il faut qu’on en tire les leçons. Malgré tout, nous allons adresser une correspondance au Ministre de tutelle pour faire le point de ce qui s’est passé aujourd’hui, pour déplorer cela et lui dire que nous, nous étions engagés dans les réformes mais, que, si cela continue comme cela, nous ne sommes plus partant. En effet, il faut qu’on arrête, dans ce pays, de mélanger torchon et serviette.
Nous sommes une corporation responsable et, nous devons être considérée comme telle. Vous voyez, il y a des flics qui ont été commis ; les comédiens et les metteurs en scène ne sont pas des gens violents. Mais, pourquoi on a été obligé d’appeler des policiers ? Est-ce que ces responsables-là qui nous ont convoqués sont bien outillés pour gérer les acteurs culturels que nous sommes ? Nous ne sommes pas des gens violents ! Ceux qui ont amené la violence, ils n’ont qu’à les chercher à les identifier. C’est important. Et, désormais, si on doit relancer ce processus, il faut que cela se passe dans les normes ; tant qu’on va amener des gens qu’on ne connaît pas, pour désigner des gens qui doivent porter des combats responsables, on ne pourra que déplorer des situations de ce genre. Il faut que les autorités et les acteurs culturels tirent les leçons de la situation que nous avons vécue aujourd’hui. Je vous remercie.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 10 septembre 2014

Happy Goudou représentera les Journalistes culturels au Ca/Fitheb

A partir d'un scrutin d'une simplicité absolue

Le représentant des Journalistes culturels dans le prochain Conseil d'administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) est connu, à l'issue d'un scrutin très simple, depuis ce mercredi 10 septembre 2014. Il s'agit de Happy Goudou, journaliste et animateur culturel exerçant à Radio Planète.
Happy Sylvestre Goudou
2 voix pour, 0 contre, 0 nul, 0 abstention. C'est le verdict du vote ayant débouché sur l'élection de Happy Sylvestre Goudou, membre de l'Association "Le Noyau critique", l'organisation agréée par la Direction de la Promotion artistique et culturelle du Ministère de la Culture, dont il a été le candidat. La simplicité du processus de vote s'explique justement le fait que les autres associations de journalistes culturels n'ayant pas fourni un dossier d'obtention d'agrément au niveau de la structure ministérielle concernée, seule l'Association "Le Noyau critique" s'est vu habilitée à présenter un candidat et à envoyer un représentant pour prendre part au vote.
Après la proclamation de son élection, Happy Goudou n'a pas manqué de se confier aux journalistes présents : 
« Je vous remercie, vous, mes amis, qui avez toujours compté sur moi et qui m’avez donné encore cette chance de nous représenter au sein de cet organe. 
« Mes remerciements vont aussi à l’endroit du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, qui est le seul Ministre, le premier Ministre de la Culture, qui a compris qu’un journaliste peut rester dans un concept d’administration, qui plus est, un festival international qui est la seule organisation, en matière de théâtre, en Afrique, d’envergure internationale.
« On ne peut jamais faire la promotion d’une organisation, vouloir la mettre sur la sellette, sans les journalistes, sans les médias ;  c’est ce que le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola et son équipe, très dynamique, ont compris et, malgré la réticence de certains membres du Conseil d’administration défunt, qui ne voulaient pas qu’un journaliste culturel intègre le Conseil d’administration du Fitheb, malgré leur résistance, cela a été fait et, là, justement, je crois que c’est devenu un défi pour nous, les journalistes, de prouver réellement que nous avons réellement notre place au sein de ce Conseil d’administration. 
« Je crois que c’est un grand défi qu’on nous a lancé ; nous avons eu cette victoire mais, pour nous, c’est encore un défi, parce qu’il faut pouvoir l’assumer, il faut démontrer effectivement que nous méritons cette place que l’équipe du Ministre Jean-Michel Abimbola nous accordée parce que, justement, c’est sous cette équipe que nous constatons la réalité de ce fait. Depuis les Journées de réflexion des 6 et 7 juin 2013, à Grand-Popo, l’idée a été émise, c’est vrai, à la plénière, où tout le monde n’était pas d’accord mais, après, il a fallu beaucoup de négociations, beaucoup de lobbying, pour que les esprits soient éclairés. Aujourd’hui, c’est chose faite et j’en remercie Dieu, je remercie le Ministre de la Culture pour cette confiance placée en nous, je remercie tous les acteurs culturels qui, finalement, ont compris qu’effectivement, il fallait un journaliste culturel au sein du Conseil d’administration du Fitheb, pour que le Fitheb puisse avoir une autre dimension, une dimension positive, toujours ascendante ... »
En rapport avec les élections comptant pour le choix du reste des membres du Ca du Fitheb, le vendredi 12 septembre reste la dernière étape qui permettra d'assister à la désignation, par leurs pairs, d'un metteur en scène, de deux comédiens et d'un dramaturge. Ce sera à la Salle Vip du Ministère de la Culture, en début de matinée. 

Marcel Kpogodo

mardi 9 septembre 2014

Oscar Kidjo, élu représentant des promoteurs culturels au Conseil d’administration du Fitheb

Dans le cadre de la constitution des organes du nouveau Fitheb


Le processus de constitution des organes de la nouvelle formule du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), validée par le décret gouvernemental du 30 décembre 2013, vient d’entamer sa phase élective. Ce mardi 9 septembre 2014, la Salle de conférence de la Direction de la Promotion artistique et culturelle (D/Pac) du Ministère de la Culture, de l'alphabétisation, de l'artisanat et du tourisme (Mcaat) a connu l'élection d'Oscar Kidjo comme le représentant des promoteurs culturels dans le prochain Conseil d'Administration du Fitheb. 

Oscar Kidjo, quelques secondes, après son élection ...
11 voix, pour Oscar Kidjo, 1, pour Ali Wassy Sissy, 1 bulletin nul, 0 abstention. Tel est le verdict du vote ayant sanctionné le scrutin lié à la désignation du représentant des promoteurs culturels dans le Conseil d'Administration (Ca) de la nouvelle mouture du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Celle-ci a été mise en place par le Conseil des ministres du 30 décembre 2013. Avec elle, le Ca comporte quinze membres dont quelques-uns sont élus par leurs pairs. 
Dans ce processus, les promoteurs culturels viennent de porter leur choix sur Oscar Kidjo, Directeur général de "Phonivision" et membre de l'Association des promoteurs culturels (Apc), l'institution qui a présenté sa candidature. 
Quelques minutes après son élection, Oscar Kidjo n'a pas manqué de confier ses premières impressions aux journalistes présents : « Je crois que je suis heureux ; les promoteurs culturels ont certainement trouvé en moi la personne qui devait valablement les représenter. Il y a des personnes très valables, au niveau des promoteurs culturels. Mais, le choix a été porté sur ma modeste personne ; je ferai de mon mieux parce que c’est le seul Festival international que nous ayons au Bénin, ici et, ce Festival a besoin certainement de s’enraciner dans le paysage culturel de notre pays. Donc, en tant que représentant des promoteurs, je participerai certainement à la promotion de ce Fitheb-là, à travers l’expérience que j’ai dans les domaines de la promotion des arts et de la direction des projets culturels ; je ferai l’effort effectivement d’apporter ma modeste contribution au rayonnement du Festival. Je pense que c’est très important : c’est le seul Festival international que nous avons et, il se doit de grandir, d’être fort. J’espère seulement que les pouvoirs publics donneront les moyens au Festival pour que ce soit vraiment un Festival à la hauteur des attentes du Gouvernement et du monde culturel. »
Les regards sont tournés, à présent, sur la matinée de demain, mercredi 10 septembre 2014, pour connaître le représentant des Journalistes culturels dans le même Conseil d'administration du Fitheb, nouvelle formule.

Marcel Kpogodo  

mercredi 3 septembre 2014

Les ‘’ambassadeurs’’ du Bénin font piètre figure

A la 1ère Edition du Trophée ’’Livre d’Or’’

La première édition du projet scolaire panafricain d’incitation à la lecture intitulé Livre d’or a connu sa phase finale, le samedi 30 août 2014. La cérémonie, qui a connu le sacre du Sénégal, chez les juniors et, du Togo, chez les séniors, a eu lieu au Palais des Congrès de Cotonou, dans la Salle rouge. C’était en présence de nombreux invités venus de toute l’Afrique.

Abdel Hakim Amzat Lalèyè, en blanc, en compagnie des lauréats et, notamment, de Florent Couao-Zotti, de Koffi Agboyibor et de Jean-Michel Abimbola
Cette messe du livre, initiée par l’Ong ’’Aide sociale et réinsertion des oubliés’’(Asro), en collaboration avec le Groupe Laha, visait à stimuler chez les plus jeunes le goût de la lecture mais, surtout, à contribuer à réduire la fracture entre les nantis et les défavorisés, en leur donnant les mêmes chances d’accès aux livres.
C’est la Béninoise Mirabelle Koutchami, dans la catégorie des Juniors, qui a ouvert le bal des prestations. Elle a planché sur un extrait  du roman : Le premier amour est toujours le dernier d’Abdel Hakim Amzat Lalèyè, à travers une lecture, suivie d’un commentaire, avant de répondre aux questions du jury. Par la suite, c’était le tour des candidats du Togo, du Sénégal et du Congo de plancher, à travers le même exercice. Leurs aînés, de la catégorie ’’Sénior’’, ont subi le même exercice.
Au bout de deux heures environ, le jury, présidé par le Burkinabè Yves Dakouo, a consacré, à la grande satisfaction du public, dans la catégorie ’’Junior’’, Maïmouna Mbacké Fall, du Sénégal, qui est venu en tête, avec une moyenne de 16/20, devant le Togolais Laurent Damétouglé, avec une moyenne de 13,83/20. La 3ème place est revenue à la Béninoise Mirabelle Koutchami, qui a convaincu très peu le public, avec une moyenne de 13,66. C’est le Congo-Brazzaville qui a occupé la dernière place, avec une moyenne de 06.33/20.
Les différents lauréats, respectivement, ont reçu une enveloppe financière d’un million, de 750 000, de 500 000 et de 350 000 Francs Cfa, un diplôme de participation et, un ordinateur portable, pour, exclusivement, les deux premières par catégorie.
Dans celle des Séniors, c’est Mademoiselle Afi Lucia Komiza, du Togo, qui a épaté le public, à travers son éloquence et sa bonne maîtrise de la langue française, autant d’aspects qui se sont révélé payants pour celle-ci ; elle est partie avec une somme d’un million de Francs Cfa, un trophée, un diplôme de participation et un ordinateur portatif de dernière génération.
Quant à la deuxième place, elle est revenue à la Béninoise Harmonia Cindy Sagbo,  pendant que les 3ème et 4ème ont été détenues par le Sénégal et au Congo-Brazzaville. Tous les lauréats ont reçu des médailles en or. La cérémonie, qui a connu la présence de l’ancien Premier ministre Togolais, Koffi Agboyibor, du Ministre béninoise de la Culture, Jean-Michel Abimbola et de nombreux écrivains.


Abel Dako

La Faplag-Bénin relève le défi de l'inauguration de son siège au quartier Gbéto-Gbèdomidji de Cotonou

Sous la férule du Président de la structure, Philippe Abayi


Le siège de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), sis quartier Gbéto-Gbèdomidji, non loin du Complexe scolaire protestant (Csp), à Cotonou, a fait l’objet de son inauguration, le jeudi 28 août 2014. C’était en présence des responsables de la structure associative et de plusieurs ordres de participants à la cérémonie.

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Pierre Ayilolé, représentant du Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (Mcaat), a, solennellement, déclaré officiellement inauguré le siège de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin). Il est possible de le retrouver dans la deuxième rue à gauche, après l’Eglise protestante ’’Shalom’’ de Gbéto, au niveau de l’immeuble 567, de couleur rose, à droite.

Rahimi Moussa, Secrétaire à la Communication de la Flaplag-Bénin, évoquant le programme de la cérémonie d'inauguration

Cette inauguration s’est effectuée, le jeudi 28 août dernier, à l’issue d’une cérémonie ponctuée d’intermèdes remuants de musique traditionnelle et d’interventions, entre autres, de certains invités, plus précisément, Pascal Wanou, ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) et Florent Eustache Hessou, Journaliste et animateur culturel.

Vue partielle des invités de classe
Bien avant Pierre Ayilolé, Philippe Abayi, Président de la Faplag, a prononcé une allocution dans laquelle il a fait la genèse du combat ayant mené à la mise en place de ce siège, de même qu’il a remercié les autorités à divers niveaux ayant contribué à ce facteur de réussite de la Faplag. En particulier, il a focalisé ses propos de gratitude sur Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’aide à la Culture, dont la contribution de l’institution a permis, notamment, de solder deux années de bail de l’immeuble du siège.

Une idée de l'ambiance artistiquement épanouissante de la cérémonie

Enfin, la Président Abayi a décliné les activités importantes du second semestre de l’année en cours et a insisté sur la tenue, dès la fin de la cérémonie d’inauguration, jusqu’au 4 septembre prochain, de la mini-exposition dénommée « collective des arts plastiques béninois », qui permettra de faire découvrir les œuvres de « quelques figures de proue des arts plastiques et graphiques du Bénin », avait-il fini.

Les hommes aussi étaient de la partie

Ainsi, après la coupure du ruban symbolique par Pierre Ayilolé et lui, Philippe Abayi a guidé les invités et les artistes présents à la cérémonie d’inauguration vers les œuvres exposées. Il ressort de sa présentation que 33 artistes étaient à l’honneur ; parmi eux, il fallait trouver le Président de la Faplag, lui-même, Grégoire Noudéhou, Dominique Zinkpè, Charly d’Almeida, Midy, Henriette Goussikindey, Rafiy, Marius Dansou, notamment. Voilà une inauguration qui préfigure d’un exercice prometteur des activités de la Faplag-Bénin.

Marcel Kpogodo



L'intégralité du discours du Président de la Faplag-Bénin

Monsieur le Représentant du Ministre en charge de la Culture,
Monsieur le Directeur de la Promotion Artistique et Culturelle,
Monsieur le Représentant du Directeur du Fonds d’Aide à la Culture,
Eminents Présidents des Associations et Fédérations soeurs
Honorables invités.
Cher(e)s ami(e)s
           
Le Président, Philippe Abayi, présentant son allocution
            Au nom du Bureau Exécutif de la Faplag-Bénin que j’ai l’honneur de présider, je voudrais avant tout, vous souhaiter la bienvenue et vous adresser mes vifs et sincères remerciements pour avoir répondu à notre invitation ce matin, en dépit de vos multiples occupations. Cela témoigne de l’intérêt que vous portez à la culture et, particulièrement, aux arts plastiques, dans notre pays.

          Mesdames et Messieurs, Honorables invités, la Fédération des Associations Professionnelles des Plasticiens et Graphistes du Bénin, qui vous accueille, ce jour, dans ses espaces, est née le 29 novembre 2011, de la volonté commune d’une dizaine d’Associations intervenant dans le domaine des arts plastiques et graphiques, de se mettre ensemble pour fusionner leurs énergies, afin de mieux travailler à l’amélioration des conditions de travail et de vie de leurs membres.
             Mesdames et Messieurs, comme vous le savez, les Arts plastiques constituent l’un des maillons de la chaîne des valeurs qui permettent à la communauté d’assurer son équilibre et son développement. Aussi, la grandeur de cet art ne peut se concevoir sans l’épanouissement de ses acteurs. C’est pourquoi, l’événement qui nous réunit ce jour, j’ai nommé, l’inauguration officielle du siège de la Faplag-Bénin revêt, pour les plasticiens et graphistes de notre pays, une importance capitale.

              Voici plus d’un quart de siècle que l’APB, la toute première Association des Artistes Plasticiens du Bénin, reconnue officiellement en 1988, se bat  pour doter la corporation d’un siège et d’un espace pouvant abriter ses activités sans jamais avoir pu,  pour des raisons qui ne puissent rien enlever à sa volonté d’y arriver.
             Aujourd’hui, jeudi 28 août 2014, nous pouvons affirmer, haut et fort, que l’union fait réellement la force. En témoigne la cérémonie officielle d’inauguration du siège de la Faplag-Bénin, notre siège, celui des plasticiens béninois qui est  également un espace d’Information, de Formation, de Promotion et de Valorisation des créateurs béninois en arts plastiques.
              C’est bien le couronnement d’un long cheminement qui, n’eût été la volonté politique au sommet de l’Etat de soutenir, d’une manière ou d’une autre, la culture au service du développement, et aussi la détermination de mon équipe, à ne pas céder au désespoir et au découragement, le chantier d’aujourd’hui n’aurait pu voir le jour.

              C’est le lieu, Mesdames et Messieurs, honorables invités, de remercier particulièrement le Chef de l’Etat, son Excellence le Docteur Boni YAYI, qui ne ménage aucun effort pour soutenir, depuis quelques années, le secteur de la culture, en général et les créateurs d’œuvres de l’esprit, en particulier.  En dotant le Fonds d’Aide à la Culture, d’abord, d’un milliard, qui est  passé, respectivement, depuis quelques mois, au milliard cinq, puis, au tri-milliard, d’ici à 2015, les plasticiens tiennent à le féliciter et à l’encourager à aller plus loin dans l’aide à la création, dans notre pays.

               Mes remerciements vont ensuite à l’endroit du Ministre Jean-Michel ABIMBOLA, en charge de la Culture, qui travaille constamment à la création d’un environnement favorable à l’exercice de la profession d’artiste dans notre pays. 
            La FAPLAG-BENIN tient aussi à exprimer sa gratitude à l’endroit de ses partenaires, d’aujourd’hui et de demain, en particulier, le Fonds d’Aide à la Culture (FAC) et son Directeur, M. Blaise TCHETCHAO, dont l’appui financier institutionnel a permis, respectivement, d’acquérir une partie du matériel informatique indispensable aux formations et aux recherches et, à assurer, pour quelques mois, le contrat de bail du siège, qui s’étend, pour le moment, sur deux ans. 

            Chers amis, Présidents de fédérations sœurs,  je vous sais gré de votre soutien, sans réserve. Au nom du Bureau Exécutif de la Faplag-Bénin, je vous dis simplement merci. Merci infiniment.

          A vous, Chers collègues plasticiens et graphistes, pleins de volonté, je dois vous exprimer mes sentiments de totale satisfaction, pour tous les efforts que vous ne cessez de déployer pour m’accompagner, chaque jour, vers l’atteinte de nos objectifs. Le résultat que nous savourons tous aujourd’hui est à votre actif. Et, comme vous le constatez, il est la solution aux problèmes de relations interpersonnelles, entre artistes que nous sommes.

            A vous, membres du Bureau Exécutif de la Faplag-Bénin, je vous dis merci pour votre engagement et que l’Eternel nous protège et nous donne la force et les moyens nécessaires pour œuvrer à asseoir un environnement favorable à l’exercice de notre profession.

          Chers collègues plasticiens, cet espace vous offre désormais l’opportunité de vous informer sur les opportunités dans votre domaine : « les arts plastiques ».
·                              Vous disposerez également de cet espace pour vous faire initier ou former aux techniques modernes de création en arts plastiques et graphiques, à  partir des outils des technologies nouvelles de l’information et de la communication. Dans cet espace, il sera question de diffuser et de promouvoir la  jeune création, avec l’organisation périodique de mini-expositions-vente, d’ateliers d’échanges et de performances.

           Aussi importe-t-il de préciser que, pour le reste du second semestre, en dehors du programme de renforcement de capacités en développement personnel à mettre en place au profit de nos membres, trois (03) principales activités sont prévues:
1-      L’exposition nationale d’arts plastiques dénommée « Arts 7 sur 7 » prévue pour le 04 septembre 2014, dédiée aux professionnels béninois à la Galerie de la médiathèque des diasporas (Ex-Place des martyrs),
2-      La deuxième édition du Symposium International de la Jeune Création en Arts Plastiques dont le thème est : « VOIR »,
3-      La  célébration de la Journée Internationale des Arts Plastiques (JIAP 2014) qui aura lieu le 04 novembre 2014 à Cotonou, Porto-novo, Parakou, Lokossa et Abomey.
          D’autre part, nous profitons de votre présence pour informer le public béninois, en général, et les plasticiens et graphistes, en particulier, que la Fédération des Associations Professionnelles des Plasticiens et Graphistes a son siège sis quartier Gbéto-Gbèdomidji, 2è rue après l’Eglise protestante Shalom de Gbéto – 1ère maison à étage rose n° 567 à droite, lequel siège constitue un Espace de Formation, d’Information, de Diffusion, de Promotion et de Valorisation des créateurs béninois en arts plastiques.
            Le public béninois et étranger est invité à découvrir, jusqu’au 4 septembre 2014, la mini-exposition dédiée à la jeune création contemporaine dénommée « Collective des arts plastiques au Bénin », avec quelques figures de proue des Arts Plastiques et Graphiques du Bénin.
            Honorables invités, Mesdames et Messieurs, puisse le Seigneur tout-puissant vous accorder sa grâce et sa bénédiction afin que vous soyez toujours en mesure de soutenir les arts plastiques dans notre pays.

Vive la culture,
Vive les arts plastiques au service du développement
Vive la devise de Faplag-Bénin «  Unus pro omnibus, omnès pro uno » Un pour tous, tous pour un.

A toutes et à tous, je dis merci.


Album-photos de l'explication exclusive de leur oeuvre par des artistes, en marge de la cérémonie d'inauguration
Le terrible Elon-m, avec la lumineuse, "Mentalisme"
Mahoussi Ahodoto, expliquant "Les regards"
Alihossi Alofan, démystifiant "Le gardien du temple"
Eliane Aïsso, avec "Effervescence"
Le Doyen, Philippe Abayi, dans sa magistrale, "Gogoloto"
Youchaou Kifouli, restituant la logique de "L'avenir"

Le Fitheb 2014, une exigence d'intérêt pour le Chef de l'Etat, Boni Yayi

Ce qui ressort de la conférence de presse d'Ousmane Alédji, au siège du Festival, hier


Le Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), Ousmane Alédji, a tenu une conférence de presse, le mardi 2 septembre 2014, au siège de l’institution, à Cotonou. Il s’agissait pour lui de partager avec les professionnels des médias le point des préparatifs de cette manifestation d’envergure internationale. Devant l’impossibilité de cette personnalité de proposer un budget et une programmation définitifs, il s’impose qu’un montant satisfaisant soit affecté par l’Etat au Festival, ce qui nécessite l’implication personnelle du Président Boni Yayi, afin qu’il soit donné corps au Fitheb très ambitieux voulu par son Directeur intérimaire.

Ousmane Alédji, au centre avec, à gauche, Fortuné Sossa, Responsable à la Communication du Fitheb, et, à droite, Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle et, représentant du Ministre béninois de la Culture à la conférence de presse
Le Chef de l’Etat, le Président Boni Yayi, doit se positionner efficacement pour que soit affecté un budget convenable au Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), dans son édition 2014. C’est l’analyse qu’impose la conférence de presse qui s’est tenue ce mardi 2 septembre 2014 à l’ex-Ciné Vog de Cotonou et qui a été initiée par Ousmane Alédji, Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). L’objectif que poursuivait cette personnalité était, selon elle, de mettre toutes les parties impliquées dans le déroulement du Festival au même niveau d’information concernant les préparatifs le concernant. Ainsi, le Fitheb 2014 en est à sa douzième édition et est prévue pour avoir lieu du 6 au 14 décembre prochains, contrairement à la date préalablement annoncée. Aussi, elle prendra en compte les villes de Cotonou, de Porto-Novo et de Parakou, pour une programmation nationale et internationale qui permettra à une quarantaine de compagnies professionnelles de déployer leur savoir-faire artistique, à travers 105 représentations pour 450 professionnels espérés et des pays participants, de tous les continents, notamment, à part le Bénin, 26 pays parmi lesquels nous avons le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Nigéria, le Niger, le Cameroun, les deux Congo, les Comores, l’Algérie, la France, la Guadeloupe, Haïti, l’Allemagne, la Belgique, le Mexique.

Cependant, le caractère provisoire de la programmation mise en place par le Directeur Ousmane Alédji fait ressortir la situation incertaine d’un budget du Fitheb 2014 encore inconnu mais, qui, s’il est insuffisant, imposerait une autre programmation, peu représentative des ambitions de l’actuel premier responsable de l’événement, ce qui laisse attendre un Fitheb complètement amélioré par rapport à ce à quoi le public habitué a toujours assisté. Ainsi, il faudrait que le Président Boni Yayi manifeste une implication personnelle afin que le budget qui sera définitivement alloué au Fitheb soit d’une consistance à la mesure du « Fitheb label » voulu par Ousmane Alédji.  

Marcel Kpogodo

"L'enfant du péché", en lecture-spectacle à l'Eitb d'Alougbine Dine

Le tremplin pour découvrir une belle pièce de théâtre

Le samedi 30 août 2014 a permis d'assister à la lecture-spectacle de la pièce de théâtre, "L'enfant du péché", écrite par Josiane Bio Dafia. C'était à l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), de Togbin, dirigée par Alougbine Dine. La manifestation a fait révéler une pièce très intéressante.

Jean-Louis Kédagni,au premier plan, 
dans son oeuvre de lecture expressive des didascalies de la pièce
"L'enfant du péché" est une pièce de théâtre contenue dans le recueil "Il faut battre l'amour quand il est fou", édité par les Editions plurielles. Il a fait l’objet d’une lecture-spectacle, à l'Ecole internationale de théâtre (Eitb) d'Alougbine Dine, le samedi 30 août dernier.

Elle raconte l’histoire des amoureux, Kinrou et Aïcha, voyant leur rêve d'union réduit en poussière par l'intransigeance de Kora, le père du prétendant, à briser cette idylle. Celui-ci a pris langue avec Gado, l'ami sincère du jeune homme, lui faisant croire que c'est parce qu'il avait eu des relations intimes avec la même Aïcha qu'il s'opposait au mariage de celle-ci avec son fils ; l’ayant corrompu, il l’amène à s’arranger pour compromettre la réputation de la jeune fille devant son amoureux, et le prétendant rompt avec sa bien-aimée, enceinte.
Les autres acteurs à l'œuvre passionnante du déchiffrage du texte de la pièce
Un jour, Kinrou découvre la vérité, et, quelques temps après, la plus totale, de la bouche de son père, révélant avoir eu Aïcha des suites de ses relations extra-conjugales avec la défunte mère de celle-ci, Khadidja. Stupéfaction générale. Impossibilité du mariage entre les frère et sœur, Kinrou et Aïcha ; le père Kora est la cible du mépris général.

Josiane Bio Dafia, à gauche, et Alougbine Dine, le Directeur de l'Eitb, à droite, au cours de la séance de critique de la pièce du jour
Cette lecture-spectacle a montré le talent de restitution de texte de la part de Jean-Louis Kédagni, jeune conteur et bon ’’manifestateur’’ des didascalies de l’ouvrage, plantant ainsi le décor d’une lecture expressive des répliques échangées entre les personnages, incarnés, pour la circonstance du jeu théâtral, par des étudiants de l’Eitb. Cette lecture-spectacle a, en outre, permis de découvrir la jeune auteure, Josiane Bio Dafia, âgée de 24 ans, celle qui a réussi à restituer l’ambiance inter-ethnique, à la sauce béninoise, du mariage forcé, elle qui, en trois actes, répartis, respectivement, en quatre, cinq et trois scènes, a peint, dans un réalisme purement classique, les conflits inter-générationnels, inévitables, consécutifs à l’entrée des jeunes dans le mariage. 
Un aperçu des acteurs de la lecture-spectacle ...
Ce premier essai qu’on peut assimiler à une véritable performance littéraire témoigne que la jeune génération dramaturgique du Bénin relève d’une bonne graine, de même qu’une autant jeune maison d’édition, les Editions plurielles, qui a concouru à la découverte et à la formation de ce talent. 

Le plateau critique d'après-lecture-spectacle : de gauche à droite, Koffi Attédé, Directeur des Editions plurielles, Fortuné Sossa, Président de l'Association des Journalistes Culturels du Bénin (AJCB), auteur de l'analyse critique de la pièce de théâtre, Josiane Bio Dafia et, enfin, Gratien Ahouanmènou, Journaliste-Animateur de l'émission culturelle, "Orature", sur Radio Tokpa
Enfin, le metteur en scène et dramaturge béninois, Hermas Gbaguidi, à qui Josiane Bio Dafia, a rendu hommage, au cours de la phase de critique de la prestation des élèves de l’Eitb, est celui qui a travaillé à l’amélioration de la pièce de théâtre. 
Koffi Attédé, à l'extrême droite, brandissant "Le kleenex qui tue" d'Hermas Gbaguidi, complètement à gauche
D’ailleurs, selon Koffi Attédé, Directeur de cette maison d’édition, le vendredi 5 septembre prochain, Hermas Gbaguidi lance son troisième ouvrage, un recueil de cinq pièces. C’est à partir de 16 heures précises, à la Salle bleue du siège du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), à l’ex-Ciné Vog, à Cotonou. 

Marcel Kpogodo