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mardi 10 novembre 2015

La 3ème édition de ’’Rayons d’Afric’’ a vécu

Avec l’organisation de plusieurs activités


Le samedi 24 octobre dernier s’est déroulée au ’’Blue zone’’, sis Quartier Zongo, à Cotonou, la 3ème édition du Festival ’’Rayons d’Afric’’. Organisée par Pat’ace, cette manifestation a donné lieu à la tenue de plusieurs activités d’ordre culturel.

Une séquence du très apprécié défilé de mode
Une exposition d’arts plastiques, un autre de livres et d’œuvres de musique, un défilé de mode, la distribution de trophées et la délivrance d’attestations de formation. La substance du déroulement de la 3ème édition du Festival ’’Rayons d’Afric’’, le samedi 24 octobre 2015, au ’’Blue zone’’ de Cotonou, situé au Quartier Zongo.
Concernant la 1ère activité, elle a permis au public de découvrir des toiles d’artistes béninois de la peinture, tels qu’Avhec, de Rodriguez Germano, d’Elon-m et de Mahoussi, des sculptures de Sébastien Boko et des vêtements de mannequins dont l’artiste Bamouss a réalisé le design. D’ailleurs, l’une des productions de celui-ci a été vendue aux enchères, au cours de la soirée, sur le thème des enfants en conflit avec la loi.
Pour ce qui est de l’exposition d’œuvres littéraires, celles de plusieurs auteurs ont été exploitées : Jean Pliya, Florent Couao-Zotti, Florent Eustache Hessou, Apollinaire Agbazahou, Laha, Daté Atavito Barnabé-Akayi, Jérôme Tossavi et Houévi Tomédé. Pendant ce temps, des Cd des artistes Koudy Fagbémi et Sergent Markus faisaient l’objet de redécouverte par les visiteurs.

Les récipiendaires, munis de leur attestation, avec, au centre, en gris, Patrice Tomédé, Promoteur de ''Rayons d'Afric''
Par ailleurs, des attestations de fin de formation ont été remises à pas moins de 25 patrons couturiers dont le suivi technique a été assuré par le Fonds de développement de la formation professionnelle continue et de l’apprentissage (Fodefca), sans oublier qu’une dizaine de personnalités ont été nominées pour recevoir, chacune, un ’’Oscar du Guide de la jeunesse’’ : Boni Yayi, Aké Natondé, Angélique Kidjo, Marie-Elise Gbèdo, le Député Affo Ahmed Tidjani, Soumanou Tolèba, Hounon Béhumbéza, Rotimy Djossaya, Gisèle Nicoué et Gilbert Tonon.  Enfin, le clou de la soirée s’est révélé un défilé de mode ayant permis de découvrir le savoir-faire d’artistes plasticiens ayant réussi l’enjolivement de la tenue des mannequins. Et, ce fut l’épilogue de ce que Patrice Tomédé, alias Pat’ace, Promoteur de ’’Rayons d’Afric’’, styliste et costumier à la base, aime dénommer l’acte 3 de son événement dont les défis de la prochaine édition se profilent déjà à l’horizon.


Marcel Kpogodo

mercredi 13 mai 2015

Couleurs littéraires du professeur Midiohouan dans le Nonvitcha 2015

Dans le cadre de la 94ème édition de l’événement

Le Professeur Guy Ossito Midiohouan organise un Projet de rencontre littéraire, le 23 mai 2015, à Grand-Popo, à l’occasion du Festival Nonvitcha.

Guy Ossito Midiohouan
« Ecrivains de la Commune de Grand-Popo, d’hier à aujourd’hui ». Tel est le thème de l’événement littéraire qu’organise Guy Ossito Midiohouan, Professeur de Littérature africaine au Département des lettres modernes de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac).
Cette manifestation est prévue pour avoir lieu le samedi 23 mai 2015, à Grand-Popo, sous le couvert de la 94ème édition de la Fête dénommée ’’Nonvitcha’’ qui se tient, chaque année, dans cette ville, à la célébration de la Pentecôte. Il s’agit d’une rencontre littéraire qui se déroulera de 10h à 13h et qui permettra de prendre part à une exposition, à des lectures et, surtout, à des débats qui mettront, face au public participant, pas moins de huit écrivains béninois : Florent Couao-Zotti, Guy Ossito Midiohouan, Gorges Aballo, Jean-Paul Tooh-Tooh, Daté Atavito Barnabé-Akayi, Sylvain Luc Amoussou, Hermann Kouassi et Amour Gbovi. Par ailleurs, la mémoire de deux auteurs défunts ne manquera pas d’être saluée, au cours des échanges : Félix Couchoro et Eugène Codjo Kpadé.
Les réjouissances du ’’Nonvitcha’’ 2015 seront donc aussi littéraires.

Marcel Kpogodo

mercredi 23 avril 2014

"Le Bénin se cultive" s'ouvre ce mercredi 23 avril

Plusieurs activités littéraires programmées

Ce mercredi 23 avril 2014 s'ouvre la deuxième édition de l'initiative littéraire "Le Bénin se cultive". Placée sous l'égide de la Jeune chambre internationale "Océan Bénin", elle tiendra sur trois journées, selon une programmation bien riche. 

Landry Ouoko
Ce mercredi 23 avril 2014, à 18 heures, se déroule la cérémonie d'ouverture de l'événement littéraire, "Le Bénin se cultive", qui en est à sa deuxième édition. Ce sera au Champ de foire de Cotonou, plus précisément à l'Institut des sciences biomédicales appliquées (Isba). Selon Landry Ouoko, Coordonnateur du Projet, cette manifestation, ayant pour Président d'honneur, Jérôme Carlos, est un salon du livre qui a lieu dans le contexte précis de la Journée internationale du livre et des droits d'auteurs ; elle est prévue pour s'étaler jusqu'au samedi 26 avril, avec une diversités d'activités littéraires. Ainsi, du 23 au 26 avril, l'Isba abritera une exposition-vente d'ouvrages produits par des écrivains béninois. Ensuite, le plus célèbre d'entre eux, Florent Couao-Zotti, animera une conférence sur le thème : "Littérature et développement : quel lien ?", le vendredi 25 avril, à l'auditorium de l'Institut français de Cotonou, à 18 heures 30 minutes. A toutes ces séances, l'entrée est libre et gratuite.


Des activités annexes

"Le Bénin se cultive" 2014 comporte, notamment, des opportunités de formation, ce que précise Landry Ouoko, en évoquant, d'abord, un atelier de dessin ayant pris en compte des enfants de 5 à 12 ans ; ils ont suivi une formation les 12 et 19 avril, celle-ci qui connaîtra sa dernière séance, ce mercredi 23. Concernant des élèves plus grands, une séance de transmission de capacités en techniques d'art oratoire a permis à plusieurs jeunes, le 5 avril dernier, de se voir édifier sur les secrets d'une prise de parole réussie en public. Ceci aboutira, le samedi 26, à un concours d'art oratoire au cours duquel les stagiaires s'affronteront.  
Ce sont autant de circonstances de développement de la culture personnelle qui travaillent à faire du salon du live, "Le Bénin se cultive", un événement incontournable au Bénin, les années à venir, surtout que les propos de M. Ouoko font comprendre que, de l'édition 2013 à la présente, les partenaires sont passés de 5 à 17, tout en faisant remarquer que celle-ci mobilise deux librairies, une bibliothèque, une dizaine de maisons d'édition et plusieurs écrivains béninois. 

Marcel Kpogodo

dimanche 11 mars 2012

Institut français du Bénin

Club de lecture à l'Institut français du Bénin


Robert Asdé parle de sa passion pour l'activité


Depuis un petit bout d'années, l'Institut français du Bénin, ex-Centre culturel français de Cotonou, vibre périodiquement au rythme d'une activité très culturelle qui, l'air de rien, fait son petit bonhomme de chemin, en édifiant intellectuellement les collégiens et les lycéens béninois : le Club de lecture. Robert Asdé, premier responsable de cette manifestation, répond ici à quelques questions qui précisent les tenants et les aboutissants de cette activité.


Journal Le Mutateur : M. Robert Asdé, vous êtes le Président de l’Association ’’Aiyé Culture’’. Nous l’avons découverte dans le cadre de l’organisation des activités du Club de lecture à l’Institut français du Bénin. Pouvez-vous nous la présenter ?


Robert Asdé

Robert Asdé : L’association ’’Aiyé Culture’’ a vu le jour en 2003 à Parakou ; elle avait pour mission fondamentale de répandre la culture dans le Septentrion et dans tout le Bénin, à travers le théâtre, la littérature et l’éducation.

Elle fonctionnait en tenant des rencontres littéraires dans des collèges et lycées, elle donnait des spectacles de théâtre. Mieux, en 2008, s’est fait sentir la nécessité de créer un festival pouvant permettre à tous les collèges du Septentrion de se retrouver afin de se mesurer par rapport à la chose culturelle. C’est là que l’Association a organisé ce Festival qui a réuni presque tous les collèges du Septentrion, qui ont compéti dans les rubriques ’’Poésie’’, ’’Théâtre’’ et ’’Lecture’’.

Cette activité a duré près d’une semaine ; nous avons tenu les compétitions dans les collèges et, la finale a eu lieu au Centre culturel français de Parakou, où nous avons pu primer les meilleurs dans chacun de ces trois domaines.

A part le théâtre, l’Association ’’Aiyé Culture’’ intervient dans la rubrique ’’Littérature’’ ; nous avons des exposés sur des livres, nous tenons des rencontres littéraires autour de thématiques de livres ou autour d’écrivains.

Une vue du public d'apprenants participant à l'une des rencontres du Club de lecture, à l'Institut français du Bénin


Cela veut dire que nous descendons dans les collèges, soit avec les œuvres d’un écrivain, soit avec celui-ci et ses œuvres et nous les faisons découvrir par les élèves. Ce faisant, nous éduquons forcément ; le fait de rapprocher le livre et l’écrivain de l’élève, c’est une façon de l’éduquer parce que, forcément, l’écrivain, pour stimuler le goût de la lecture, de la culture chez l’élève, lui donne des conseils. C’est au vu de cela que nous affirmons que nous intervenons aussi dans l’éducation. Notre leitmotiv est donc : « La culture au service de l’éducation ».


Qu’en est-il de l’intervention de l’Association dans le Club de lecture à l’Institut français du Bénin ?

Qu’il me soit permis de faire une certaine genèse. En 2006, le Lycée Mathieu Bouké de Parakou a reçu une invitation de la part de Madame Irène Dèhoumon Koukoui, ancien Proviseur du Lycée Béhanzin et femme très active dans la culture, pour la participation des élèves à un concours intitulé ’’Défi- Lecture’’.

A cet effet, elle nous a envoyé une vingtaine de livres pour le premier cycle et une autre vingtaine pour le second. Il fallait donc organiser les élèves à lire ces ouvrages pour qu’ils concourent avec une dizaine d’autres collèges. C’est ainsi que le Proviseur du Lycée Mathieu Bouké de l’époque, Monsieur Noël Koussey, en tant que Professeur de Français, m’a choisi pour encadrer les apprenants des deux cycles ; nous sommes arrivés et nous avons remporté le premier Prix. Cela a surpris le Responsable d’antan de la Médiathèque du Centre culturel Français de Cotonou, M. olivier Carré, qui m’avait aussi identifié lors du Concours ’’Lu pour vous’’ de Madame Djamila Idrissou Souler, où j’avais été lauréat. Lorsque je suis arrivé à Cotonou, il m’a demandé de diriger le Club de lecture de l’Institut français du Bénin, l’ex-Centre culturel français de Cotonou, ce que j’ai accepté.

Le Club de lecture à l'Ifb

En 2009, nous avons donc commencé les activités du Club de lecture et, cela a pris. Elles consistaient à présenter aux participants un livre auparavant lu et, après, ensemble, on en débat. Avec le temps, ce Club de lecture est devenu ce qu’on peut même appeler un Club d’animation littéraire, c’est-à-dire qu’on a revu un peu le menu : il ne s’agissait plus simplement de venir parler d’un livre et des thèmes mais, aussi, d’aller plus loin, à travers l’étude de thèmes ayant un rapport avec des ouvrages mais, des thèmes qui ne sont pas forcément débattus par l’écrivain.

Une séquence d'animation ...

Donc, on a agrandi un peu le champ et, désormais, on a un exposé suivi de débat, on a la lecture de séquences de textes et, pour détendre l’atmosphère, on a un récital poétique, des déclamations de texte, du slam et une rubrique où l’équipe dirigeante du Club ou bien l’auteur invité donne des conseils pratiques aux apprenants en faveur de la lecture.

Dans une dernière rubrique, nous avons le compte-rendu d’un roman lu par l’un d’entre nous ou des participants. Cette rubrique est dénommée : « A la découverte d’un roman ».

Le Club de lecture se tient chaque dernier samedi de chaque mois à l’Institut français et, ponctuellement, les séances ’’Hors les murs’’ qui consistent à descendre dans les collèges pour le bonheur des apprenants et des directeurs d’école.


A combien peut-on chiffrer le nombre de séances de Clubs de lecture tenues depuis 2009 ?

On peut les chiffrer à une trentaine, à l’Institut français du Bénin et dans les collèges de la place.


Quels sont les auteurs que vous avez à votre actif ?

Nous avons reçu Florent Couao-Zotti qui ne ménage aucun effort toutes les fois où nous avons besoin de lui ; il se met toujours à la disposition du Club de lecture, même si c’est à Ouidah que nous l’invitons ! Nous avons reçu le Professeur Jean Pliya, Hilaire Dovonon, le Professeur Mahougnon Kakpo, Edgard Okiki Zinsou, Reine Oussou, Madame Adélaïde Fassinou Allagbada, Fernand Nouwligbèto, récemment.

L'écrivain béninois, Edgard Okiki Zinsou, planchant devant les apprenants

Le Club de lecture, c’est la chose de tout le monde … Je ne peux pas évoquer ces auteurs sans parler des professeurs de Français qui aident les apprenants à la veille des examens.

Léon Aoudji (au premier plan), l'un des collaborateurs chevronnés de Robert Asdé


Est-ce que la tenue des séances culturelles du Club de lecture nécessite beaucoup de moyens ?

Ces rencontres nécessitent beaucoup de moyens, notamment des moyens humains, avec les animateurs du Club, moi, Léon Aoudji et, notamment, Jean-Florentin Agbona, avec les écrivains et les professeurs de Français.

Il faut aussi des moyens financiers. A cet effet, nous avons monté un projet qui, bientôt, permettra de désintéresser toutes les personnalités qui animent nos rencontres littéraires. Evidemment, l’Institut français du Bénin ne reste pas les bras croisés ; lui-même n’ayant pas trop les moyens, il met quand même à notre disposition le strict nécessaire pour les affiches, l’eau minérale pour désoiffer les orateurs, la communication téléphonique pour joindre les personnalités que nous démarchons.


Personnellement, vous exercez au Ministère du Travail et de la fonction publique, en tant qu’archiviste. Comment faites-vous pour concilier votre profession et les exigences du Club de lecture ?

De par ma profession, je suis titulaire d’un diplôme de Technicien supérieur en Action culturelle. Le poste d’archiviste que j’occupe au Ministère de la Fonction publique et qui m’amène à gérer le dossier de tous les fonctionnaires de l’Etat me permet de me livrer corps et âme à la littérature, puisque, qui dit ’’Archives’’ parle de culture.

Robert Asdé, dans la chaleur d'une intervention arbitrale ....

Donc, je me sens à l’aise dans les archives et dans ces activités assez culturelles que je mène, par la passion que j’ai pour la chose culturelle ; moi-même je ne peux pas l’expliquer mais, c’est avec plaisir que, lorsque je vais au bureau et que je trouve qu’en toute conscience, j’ai déjà énormément travaillé pour l’Etat et que je peux faire rapidement un saut à l’Institut français, je le fais, pour le bonheur des autres … C’est un peu comme cela ; cette conciliation est très facile à mon niveau.


Sentez-vous que le Club de lecture, tel que vous l’exercez à l’Institut français et dans les collèges, a un impact sur les apprenants ? Pensez-vous que cela leur apporte quelque chose ?

Si, aujourd’hui, les ’’Hors les murs’’ se multiplient et sont très demandés dans plusieurs collèges à travers le pays, c’est justement parce que cela apporte un plus important aux apprenants. Par exemple, le 25 février passé, au Collège Sainte Félicité de Godomey, après la rencontre que nous avions organisée et qui avait été animée par l’écrivain Florent Couao-Zotti, les autorités de l’établissement ont demandé que nous fassions venir le Professeur Jean Pliya, avant la fin de l’année. C’est dire que notre passage stimule forcément le goût de la lecture chez l’apprenant.

Les livres, une passion noble que Robert Asdé se sacrifie pour communiquer aux apprenants de notre époque ...

Nous sommes certains que cet effet que cela a sur eux va apporter un plus dans l’amélioration des résultats dans les matières littéraires. Nous avons cette conviction. Voilà pourquoi nous disons que le Club de lecture a un impact positif sur l’apprenant et, cela, les autorités en charge des activités scolaires en sont très conscientes.


Avez-vous un mot de fin ?

Je voudrais d’abord dire merci sincèrement à tous les écrivains et à tous les enseignants qui ne cessent d’apporter leur aide aux apprenants. L’appel que je peux lancer aux autorités et à tous les amoureux de la culture, c’est de nous aider à aller de l’avant avec ce projet, parce que la culture est au début et à la fin de tout processus de développement. Par conséquent, il faut très tôt inculquer ce goût de la culture aux apprenants, à travers ces rencontres littéraires que nous tenons dans les collèges et lycées, et à l’Institut français du Bénin. Moi, je crois qu’avec ça, on pourra corriger quelque chose et on pourra donner ce réel goût de la lecture et, par ricochets, celui de la culture, à nos jeunes sœurs et frères qui sont les futurs cadres de ce pays.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

lundi 16 août 2010

Littérature au Bénin

Daté Atavito Barnabé-Akayi, l'auteur du recueil









Parution à Cotonou d'un recueil de pièces de théâtre








L'auteur Daté Barnabé-Akayi, expliquant l'ouvrage : "[...] c'est vrai que l'Afrique est de la tradition orale, mais il faudrait parfois qu'on laisse de côté cette tradition orale pour rester dans la tradition de la pratique"





Chaque jour au Bénin, l’univers littéraire s’enrichit. C’est ainsi que sous le sceau des Plumes Soleil vient de paraître un recueil de deux pièces de théâtre, Amour en infraction et Les confessions du PR, écrites par Daté Atavito Barnabé-Akayi. Grâce à la générosité de ce jeune professeur de Lettres, nous entrons exclusivement dans l’intimité de ce livre, par l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder. Sans qu'il en laisse rien paraître, Barnabé-Akayi est un boulimique de l'écriture.




Journal Le Mutateur : M. Daté Atavito Barnabé-Akayi, bonjour. Professeur de Français, vous vous illustrez par la pratique de l’écriture et, c’est en ce sens que vous venez de faire paraître un recueil de deux pièces de théâtre, Amour en infraction et Les confessions du PR. De quoi s’agit-il, respectivement, dans chacune d'elles ?





Daté Atavito Barnabé-Akayi : Merci. Dans ces deux pièces de théâtre, il s’agit dans Amour en infraction, de l’histoire de Saïd, un élève qui ne travaille pas trop en mathématiques et qui, régulièrement, à la fin de chaque cours, est prié d’attendre mais, à la fin, le professeur de maths, qui lui faisait cette demande, ne lui disait rien de précis. Alors, c’est ce qui s’est passé dans le premier tableau. Dans le second, nous avons Saïd en compagnie d’une élève avec qui il a rompu mais, celle-ci n’est pas trop d’accord pour cette rupture et est venue le menacer de lui créer des soucis, si jamais ils ne reprenaient pas ensemble. En réalité, Saïd a rompu parce qu’il a découvert qu’elle était sa belle-tante, c’est-à-dire la femme de son oncle ; il a estimé que c’était de l’inceste et qu’il ne pouvait pas cautionner cela. Finalement, la jeune fille a mis sa menace à exécution. Donc, nous sommes dans un troisième tableau où on présente Saïd qui remerciait le professeur de mathématiques qui lui demandait souvent d’attendre à la fin du cours, pour l’avoir sauvé, parce que la jeune fille qui était sa belle-tante et en même temps l’élève de madame Wali a accusé Saïd devant la police d’être un ’’Gayman’’, qui veut dire, chez nous, au Bénin, ’’Arnaqueur’’, ’’Cybercriminel’’, ce qui fait qu’on l’a emprisonné. Mais, grâce aux relations de Mme Wali, il a été libéré. Donc, c’est chez cette femme finalement que Saïd a compris que celle-ci était amoureuse de lui. Entre temps, Raïna, qui est la jeune fille, est venue, a essayé de tuer ces deux personnages et s’est aussi suicidée. Enfin, nous avons un quatrième tableau dans lequel Saïd se réveille et réalise que tout ce qui vient de se passer est simplement un rêve.



Dans la deuxième pièce, Les confessions du PR, il s’agit d’un président qui est venu se confesser à un prêtre qui lui posait des questions, parce que le président lui a demandé qu’il l’aide à répondre à des questions. Dans ce processus, le prêtre a abordé sa gestion du pouvoir, ses relations avec ses collaborateurs, sa vie privée, sa vie avec sa femme. Finalement, le vrai motif de ces confessions, c’est que le président voulait informer le prêtre qu’il avait mis une petite fille de douze ans en état de grossesse. Et, il se fait que, justement, dans son plan, il devait tuer l’homme d’église après que celui-ci aura reçu ses confessions, ce qui constituait pour lui une garantie que personne ne sache rien de ce genre de bassesse. Or, il se fait que le prêtre, en réalité, n’en est pas un vrai mais, le père de la fille avec qui le président a eu des problèmes de caleçon. Lorsque le chef d’Etat s’est rendu compte de la vraie identité du prêtre et aussi de sa qualité de chef de l’opposition avec qui il a de sérieux problèmes politiques, il décide de le tuer. Mais, l’opposant lui démontre qu’ils sont en direct sur des chaînes de radio et de télévision. Et, le président a compris qu’il ne pouvait pas commettre un meurtre en direct sur les grandes chaînes.







Au niveau des Confessions du PR, on constate beaucoup de situations qui se rapprochent un peu de ce que nous vivons au Bénin en politique, la tension politique, la prise d’ordonnances, par exemple. Est-ce qu’on peut dire que le président de la pièce incarne l’actuel chef d’Etat du Bénin ?

Il n’y a pas d’écrivain qui écrive en l’air ; ce sont forcément des faits réels qui l’amènent à écrire, mais l’autre problème aussi, c’est que, moi, je fais partie de ceux qui pensent qu’il ne faut pas tout écrire quand on écrit et qu’il faut respecter le lecteur, lui laisser la possibilité de deviner des choses, de penser à des choses, de dire que tel acte s’attache à telle personne ou à telle autre, de telle sorte que si vous, après la lecture, vous considérez que le président qui est décrit ressemble à un président que vous auriez reconnu, je crois que je dois respecter cette position.





En ce qui concerne la structure des deux textes, elle est complètement dépouillée, il n’y a pas d’actes ni de scènes, pas de tableaux, pas de titre au niveau des fragmentations. On a donc l’impression d’avoir affaire à un jeune dramaturge de la nouvelle génération qui s’inscrit dans une logique de nouvelles écritures …

Oui, c’est une très belle remarque ; il s’agit d’une nouvelle écriture sur plusieurs plans, comme vous l’avez noté : absence de didascalies, de scènes. C’est une nouvelle manière de rédiger la pièce de théâtre, ce qui permet au metteur en scène d’être relativement libre dans la mise en scène, dans les costumes, le décor, le bruitage, dans tout ce qu’il aura à faire. Donc, je crois quand même qu’aujourd’hui, il faudra essayer d’évoluer avec son temps et, c’est justement dans cette logique que je me suis permis de violer quelques lois classiques du théâtre. Si vous faites un peu attention, vous verrez d’ailleurs que l’origine du théâtre, c’est « Drama », « L’action ». Mais, quand on prend la première pièce, c’est-à-dire Les confessions du PR, on constate qu’il y a beaucoup plus de dialogues, beaucoup plus de paroles que d’actions ; c’est vers la fin qu’on sent quelques traces d’actions. Donc, c’est un moyen pour l’auteur de montrer qu’en politique africaine, il y a beaucoup plus de paroles que d’actions et, donc, qu’il faudrait qu’on pense à faire un peu plus d’actions pour faire prospérer le continent africain.







Finalement, quel est le message qui se dégage de chacune des deux pièces ?

Le message qui se dégage de la pièce Les confessions du PR, je crois que c’est un message de respect de sa parole, de respect de l’autorité de soi, c’est-à-dire que c’est un président mais, quand on voit ce qu’il a commis dans la pièce, ce n’est pas relativement digne d’un président. Donc, il s'agit du respect de soi et le respect de l'autorité par elle-même d'abord. Ensuite, on pourrait penser à l'exhortation des chefs d'Etat, des hommes politiques à l'action. La pièce étant venue juste après 50 ans d'indépendance, visiblement, au niveau du bilan d'actions, on n'a pas beaucoup de choses à se mettre sous la dent. En revanche, au niveau du bilan de paroles, on en a et, je crois qu'il faut qu'on quitte l'état des paroles ; c'est vrai que l'Afrique est de la tradition orale mais, il faudrait parfois qu'on laisse de côté cette tradition orale pour rester dans la tradition de la pratique.

Par rapport à la deuxième pièce, Amour en infraction, je l'aime bien, parce qu'elle traite de la jeunesse. Etant enseignant, c'est une pièce qui traite de l'éducation ; je crois que lorsque l'individu a la chance d'être bien éduqué dès le bas-âge, il peut éviter un certain nombre de choses quand il grandira. Donc, c'est une exhortation à la bonne éducation, tout simplement.

La pièce, Amour en infraction, par le dénouement, me rappelle un peu une autre pièce, Certifié sincère de Florent Couao-Zotti. Peut-on dire que tu t'es inspiré de lui pour exécuter le même dénouement ?

Florent Couao-Zotti a lu Amour en infraction, mais il n'a pas cru y reconnaître sa pièce ; Florent Couao-Zotti est un écrivain béninois que je respecte, que j'aime, que je consomme à satiété et, peut-être que, puisque toute la pièce est un rêve, peut-être que dans mon inconscient, sans m'en rendre compte, j'ai fait un clin d'oeil à Florent Couao-Zotti mais, au plan de la conscience, c'est une pièce que j'ai inventée de toutes pièces et je n'ai pensé à aucun écrivain en l'écrivant. Si, en tant que critique, vous estimez que cette pièce est inspirée de Couao-Zotti, je n'en sais rien.

Avez-vous d'autres écrits à votre actif ou en projet ?

Oui, bien évidemment. Vous savez, ce recueil de pièces que j'ai fait paraître est un accident, parce que mon voeu le plus cher était de faire sortir mon recueil de nouvelles, qui est mon premier ouvrage personnel ; sachez que, il y a à l'actif de deux collègues enseignants et amis qui me sont très chers, Anicet Mègnigbèto et Armand Adjagbo, et moi, des ouvrages d'ordre pédagogique. Mon voeu, au plan personnel, est de faire paraître un recueil de nouvelles, qui est, je crois, auprès des Editions Ruisseaux d'Afrique depuis l'année passée ; j'attends impatiemment ce livre intitulé L'affaire Bissi, sous-titré Il y a mieux que la neige, qui a d'ailleurs reçu la bénédiction, l'introduction de Florent Couao-Zotti et les post-faces de Claudine Nicolas, d'Apollinaire Agbazahou et même d'un professeur à la retraite à Bordeaux. Donc, c'est un recueil qui promet beaucoup de choses, qui montre mon côté traditionnel de l'Afrique, parce que c'est un recueil qui parle essentiellement de la tradition africaine, qui montre que je suis, non seulement progressiste, mais un progressiste qui pense qu'on doit s'inspirer de notre tradition. Au niveau du théâtre, je crois que, d'ici un à deux mois, nous aurons une nouvelle pièce intitulée : Quand Dieu a faim.

Espérez-vous faire carrière dans le monde de l'écriture, parallèlement au métier d'enseignant ?

Je suis un peu comme Apollinaire Agbazahou qui n'aime pas trop qu'on l'appelle écrivain ; il écrit par pédagogie, il écrit parce qu'il pense que ses élèves pourront facilement lire, étant donné qu'il est connu. En réalité, les élèves n'aiment pas trop les écrivains parce qu'ils estiment que ce sont des hommes un peu extraordinaires, alors que, lorsque vous connaissez quelqu'un qui écrit, vous avez plutôt tendance à lire ce qu'il écrit ; là, cela peut réellement aider à lire les autres qu'on ne connaît pas.

Donc, mon but, en écrivant, est pédagogique ; mes pièces ont déjà été mises en scène dans les écoles, et j'en ai d'autres, écrites, mais qui ne sont pas encore publiées et qui seront mises en scène ; faire une carrière d'écrivain, ce n'est pas mon rêve, mais plutôt écrire. D'ailleurs, j'ai toujours écrit dans ma vie.

Cela veut dire l'écriture, pour toi, aujourd'hui, est le résultat d'un processus qui a commencé depuis le bas-âge ...

Je crois que c'est le résultat d'un processus qui a commencé depuis le bas-âge ; depuis quand j'étais gosse, il y avait mon père qui était un grand lecteur de tout, il lisait les Zembla, les Amina, les Lancio Color, les revues scientifiques et même les revues bibliques Réveillez-vous des Témoins de Jéhovah, et même la Bible. En tout cas, mon père lisait un peu de tout et, moi, je m'étonnais qu'à tout moment, mon père soit avec un livre : même en mangeant, en allant aux toilettes, il lisait. Et, quand il finissait et qu'il déposait l'ouvrage, je le prenais à son insu et je le lisais. C'est comme cela que j'ai découvert la lecture. A l'école, je n'étais pas trop nul en lecture non plus, et quand je suis devenu collégien, les petites lettres d'amour étaient obligatoires en notre temps, parce qu'il n'y avait pas les sms, il n'y avait pas de portable ; forcément, il y avait de petites notes qu'on s'échangeait. Ensuite, je me suis décidé à l'écriture, j'ai écrit, mais je n'ai jamais pensé à me faire publier ; mon rêve, en réalité, était de me faire publier après ma mort, j'ai toujours aimé les Pensées de Blaise Pascal, qui ont été publiées après sa mort. J'ai bien envie d'avoir des oeuvres posthumes. Mon voeu d'écrire était vieux, mais celui de publier est vraiment récent ; il est né après l'ouvrage que j'ai conçu avec mes amis Anicet Mégnigbèto et Armand Adjagbo. Quant j'étais étudiant, j'écrivais dans la presse, j'avais travaillé avec L'aurore et avec d'autres organes de presse, mais je n'avais vraiment pas envie de publier, j'écrivais juste comme cela.

Et si tu étais un homme politique célèbre, tu serais qui ?

(Rires). Sans vous mentir, je n'ai jamais rêvé d'être un homme politique, mais, comme nous sommes dans l'imaginaire, j'ai bien envie de ressembler à Mandela.

Et si tu étais un roman ?

J'ai des goûts bizarres ; il n'y a aucun roman qui me plaise à 100%, je n'ai pas un roman réel en tête, mais je dirai que c'est la somme de plusieurs romans.

Un parfum ?

(Rires). C'est bizarre ; il y a l'odeur de cola qui éveille beaucoup de choses en moi.

Une couleur ?

J'aime le blanc et le noir, ou bien, je cherche l'intermédiaire entre le blanc et le noir.

Un repas ?

J'aime beaucoup l'escargot fait avec "amala" (Ndlr : pâte de coussettes d'ignames). Ce n'est pas une nourriture de chez moi, mais j'aime ça.

Une pensée ?

J'aime l'extrait des Pensées de Blaise Pascal qui dit : "Pour fare la grandeur de l'homme, travaillez à bien penser".

Une idéologie ?

Je crois que l'idéologie à laquelle je pense est défendue par Voltaire, Aimé Césaire, par beaucoup de gens, et je vais résumer cela à la liberté, la tolérance.

Un idéal de vie ?

Peut-être l'amour, l'amour prôné par les hommes, l'amour réel, pas l'amour propre, mais l'amour sale, l'amour humain, c'est-à-dire l'amour qui aime et qui haît à la fois, mais qui ne fait pas du mal parce qu'il est préconçu, parce qu'il est prémédité ; c'est l'amour qui fait du mal sans s'en rendre compte.

Une femme ?

Bien sûr, ma femme ! (Grands rires).

Un homme inoubliable pour toi ?

Sans mentir, beaucoup d'hommes m'ont marqué, mais celui qui m'a le plus marqué, c'est quelqu'un que je ne connais pas : Dieu.

Une ville ?

Lagos.

Une carrière ?

Bien sûr, celle que j'ai, l'enseignement.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

samedi 12 juin 2010

Projet "Théâtre au Bénin"

Une séquence de la pièce "Certifié sincère" de Florent Couao-Zotti (Photo de Jessica Vuillaume)



Représentation théâtrale au Centre culturel français de Cotonou






Certifié sincère ou la misère de l’âme humaine






Dans le cadre du Projet "Théâtre à l’école", les élèves du Collège catholique Père Aupiais ont interprété, le jeudi 27 mai, au Centre culturel français de Cotonou, la pièce "Certifié sincère", une œuvre théâtrale signée de Florent Couao-Zotti et mise en scène par Nathalie Hounvo-Yekpè.




En optant pour un jeu d’acteur et des costumes tout aussi sobres que le décor, Nathalie Hounvo-Yekpè, le metteur en scène, a dépouillé la présentation des acteurs de toutes les fioritures pour ne donner priorité qu’au texte, raison pour laquelle, au-delà de la prestation des élèves qui, pour la plupart, goûtaient au plaisir des planches pour la première fois, cette « prestation qui a frôlé le professionnel », selon Issa Kpara, ancien ambassadeur du Bénin près l’Allemagne, la beauté du texte accroche. Un texte plein de suspense et d’émotions autour d’une supposée mort. Il s'agit du test d’une grand-mère qui, pour mieux connaître le comportement par rapport à l’héritage de ses petites-filles, un héritage qui aussi n'existe pas, simule elle-même son trépas. Dès lors s’engage une bataille fratricide pour la succession. Intrigues, haines, jalousie, désir de meurtre et tentative de meurtre se dévoilent. Les trois filles se battent à mort jusqu’à l’instant où elles apprennent que leur grand-mère n’est pas morte et qu'héritage, elle n’en a jamais eu, qu’elle n’en aura jamais. De plus, que sa mort n’était qu’une farce, une plaisanterie dont le mérite est d’avoir dévoilé, comme le diront certains critiques de théâtre, la misère de l’âme humaine, la misère de l’homme, prêt à devenir un loup pour son second dès que surgissent les questions d’intérêt. "Certifié sincère" : une satire sociale rehaussée par des répliques savantes, que l’écrivain a placées dans la bouche des personnages. Des personnages qui intègrent la société contemporaine béninoise tant par les noms, les propos et les actes que Florent Couao-Zotti leur prête.




Alban Codjia