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lundi 28 avril 2025

Eric Médéda peint les silences maternels

Dans le cadre d’une exposition à Cotonou


L’artiste plasticien béninois, Eric Médéda, est, de nouveau, en exposition. Elle a connu son vernissage le mercredi 9 avril 2025. Le lieu de déroulement en était l’Institut français de Cotonou. Elle s’intéresse à la mère. L’exposition traite de ces moments préoccupants où elle se tait.


Eric Médéda, barbu, expliquant une œuvre à des visiteurs ...

Lorsque la mère s’abstient de paroles. Le sens d' ’’Éïtò tî inã’’, le titre de la nouvelle exposition de l’artiste plasticien béninois, Eric Médéda, dont le vernissage s’est tenu le mercredi 9 avril 2025, à la galerie ’’Joseph Kpobly’’, de l’Institut français de Cotonou.

Elle laisse voir, par le public, seize toiles peintes, aux formats variés. L’objectif en est d’exprimer des histoires humaines. Ce sont celles que les femmes africaines n’ont jamais racontées. Leur réserve se justifie par le silence que la société leur a imposé. « Nous avons une tradition très orale », commence à expliquer Eric Médéda. « Plus on avance vers la connaissance, plus on nous dit de nous taire ». Ainsi, il continue puis il détaille. « Plus tu sais, plus tu te tais ». Il insiste sur les victimes de la situation. Ce sont « surtout les femmes, qui semblent être privées de liberté d’expression ». En outre, le moment pour l’artiste de s’interroger. « Si la connaissance impose le silence, quel héritage pour la génération suivante ? ». Il précise le fondement de sa démarche de travail. « Cette question m’a profondément traversé ; je donne corps à ces mots, à ces propos interdits ». Alors, il conclut. « Je tisse cette matière pour raconter les histoires longtemps tues ».

Ces histoires, ces vérités maternelles, pour l’artiste, sont le parcours de nombreuses mères. Les canaux en sont multiples. Ce sont la cuisine, les rites, les cultures traditionnelles et l’éducation initiale. Plusieurs œuvres portent un tel message. Ce sont, notamment, ’’Initiation muette’’, ’’Hounsi danse encore’’, ’’Hohoo’’, ’’Atchô inam’’ et ’’Transmission’’.

Les œuvres qu’expose Eric Médéda mêlent trois matériaux de travail. Il s’agit de la peinture acrylique et de la combustion de matières naturelles. Il y a, aussi, des incrustations symboliques de tamis tissés par l’artiste.

Chacune des seize toiles met en valeur cet outil symbolique, le tamis. Celle, éponyme, présente une particularité de traitement. Elle est dénommée ’’Éïtò tî inã’’.


L'oeuvre éponyme, ''Éïtò tî inã''


Ce titre signifie ’’Vérités maternelles’’, dans la langue d’idaatcha, parlée au Bénin. L’artiste la représente plus grande, brûlée, incrustée dans un dialogue entre ombres et couleurs. Eric Médéda en donne l’explication. « La manière dont je brûle cette matière est personnelle », commence-t-il. « Elle est issue d’une communication spirituelle », dit-il, poursuivant. « Les ombres que je représente sont des humains que j’invente ou qui ont existé dans des histoires que je raconte ». « C’est comme un cliché photographique qui disparaît à l’ère du numérique », dit-il. « Je tente de lui redonner vie pour tuer les stéréotypes entre humains », achève-t-il.

Eric Médéda exerce une telle démarche depuis le début de sa carrière. Il fallait retracer l’histoire des peuples par la mémoire et la transmission. Le fil rouge de l’actuelle exposition s’est révélé en approfondissant la question. « Quand on écoute dix femmes, on retrouve un point commun dans leurs récits », reprend-il. Selon lui, au contraire, « chez dix hommes, on entend dix histoires différentes ». Il en déduit : « La femme détient notre histoire ». L’artiste en détermine un creuset unique de l’histoire longtemps tue. Elle est contenue dans des objets du quotidien, plus précisément, le tamis.

L’autre aspect de la démarche de l’artiste est l’inculturation linguistique. Il pense que titrer une œuvre, dans sa langue maternelle, est significatif. Cet acte lui sert à montrer l’abondance de ressources d’expression. Elles se trouvent dans son environnement immédiat. Elles lui servent à parler, à créer et à s’exprimer. Il s’en explique plus largement. « Aujourd’hui, en tant qu’artiste africain, nous ne pouvons pas peindre comme des Asiatiques », partage-t-il. « Moi, je parle de l’histoire de l’humain, de mon environnement, de mes réalités », continue-t-il. « Il faut que [...] nous fassions émerger un homme [...] capable de se défendre », finit-il.


De gauche à droite, Eric Médéda, en compagnie d'Anne-Marie Akplogan et d'Achille Adonon, deux artistes contemporains venus le soutenir, lors du vernissage de son exposition

’’Éïtò tî inã’’ est une exposition particulière. Elle ne se contentera pas de montrer. Elle fondera l’animation de trois ateliers à destination du jeune public. Cette activité se déroulera les 16, 22 et 30 avril 2025. Ce sera à l’Institut français de Cotonou. Eric Médéda se produira aussi à travers deux performances artistiques. Elles sont prévues pour les 8 et 14 mai. L’exposition connaîtra sa clôture le 17 mai. .

Léandre Houan / Marcel Kpogodo

jeudi 25 juillet 2024

’’Autopsie d’un misanthrope’’ pour mobiliser des fonds

Dans le cadre de la Biennale de Dakar 2024 


’’Autopsie d’un misanthrope’’ a connu son vernissage le vendredi 12 juillet 2024. C’était au restaurant-galerie, ’’La gallery’’, à Cotonou. Cette exposition collective a été initiée par ’’Sac o dos’’. Il s’agit d’un groupe d’artistes contemporains. Ils doivent prendre part à la Biennale de Dakar 2024. Il leur faut des ressources financières pour assurer leurs différentes charges ...

     

Ci-contre, à gauche, Achille  Adonon, au vernissage d' ''Autopsie d'un misanthrope''  


Organiser une résidence de création et participer à la Biennale de Dakar en ''Off''. Les deux objectifs pour lesquels les artistes du groupe, ’’Sac o dos’’, ont tenu ’’Autopsie d’un misanthrope’’, une exposition dont le vernissage a eu lieu le vendredi 12 juillet 2024 à ’’La gallery’’, un restaurant-galerie de la ville de Cotonou.

Eric Médéda est l’un des membres de ’’Sac o dos’’. Il voit plus loin que la volonté de ses collègues et de lui. Elle est celle de vendre des oeuvres pour financer leurs activités à Dakar. Il entrevoit, à travers la Biennale de Dakar 2024, la vie du contact. « L’objectif du projet est d'aller à la rencontre du monde ». Il lance et justifie sa position. « La Biennale de Dakar est un carrefour où le monde se réunit ». Il s’agit, pour lui, de « discuter de sujets et de pratiques artistiques ». Il faut aussi expérimenter les conditions d’un cadre original de création. D’abord, cela « permet une remise en question personnelle ». Ensuite, cela fait « participer à un atelier de formation artistique », finit-il.


’’Sac o dos’’, un trio d’artistes contemporains créatifs et prolifiques

Les trois artistes de ’’Sac o dos’’  font perveoir une introspection collective. Eric Médéda utilise une technique mixte. Elle associe acrylique et pigments naturels. Il explore les profondeurs de l'homme à travers ses œuvres épurées. Elles défient les conventions et interrogent les normes sociétales. Ses séries à découvrir : ’’Corps mouvement’’, ’’Résiliences’’ et ’’Mes héritiers’’.

Achille Adonon est meilleur sculpteur à la Biennale de Dakar, en 2022. Il enrichit l'exposition par des œuvres capturant l'immatérialité de l'humain. Il présente deux séries : ’’Amour’’ et ’’Empreintes’’. Il s’en confie. « Quand je parle d’amour », c’est « de l'amour qui vient du cœur ». Puis, il se justifie. « Si l'on ne s'aime pas, on ne peut aimer autrui ». Enfin, il établit le rapport entre sa vision et ses séries. « À travers la première série, je m'interroge : pourquoi l’homme n’aime-t-il pas les autres ? ». Avec la seconde, le thème en est tout autre. La série, ’’Empreintes’’, aborde l'héritage. Il est question de celui que laissent les ancêtres à leurs descendants. Il prend toutes les formes de contenu. 

Eliane Aïsso manifeste un éventail de réalités. Elles sont liées à la vie et à la mort. L’artiste aborde aussi la quête de l'équilibre de l'être. Elle cherche, en outre, à atteindre le point de rencontre des cultures. Elle présente les œuvres, ’’Imonlè’’, et la série, ’’Identité’’. Sa technique de travail est mixte.

’’Autopsie d’un misanthrope’’ s’achève le 30 juillet 2024. Les amateurs d’art contemporain, les collectionneurs et les mécènes y sont attendus. Leurs acquisitions d’œuvres sont leur manière de promouvoir l’art contemporain béninois. Les artistes de ’’Sac o dos’’ en participeront à la Biennale de Dakar 2024. Ce sera en novembre-décembre. 

Léandre Houan / Marcel Kpogodo

mardi 28 novembre 2023

Éric Médéda, des questions vitales sur la tradition

Dans le cadre d'une exposition à Cotonou

Une exposition collective s'est ouverte le samedi 25 novembre 2023. L’événement se passait au Centre culturel chinois de Cotonou, au Bénin. Eric Médéda, artiste contemporain, appartient au groupe des créateurs chinois et béninois. Il y montre quatre œuvres. Elles concernent la tradition béninoise. Il l’explore par des questions sur les trois dimensions du temps.


Eric Médéda, au cours du vernissage au Centre culturel chinois

Qu'avais-je été avant aujourd'hui ? Qui suis-je ? Que suis-je devenu ? Les questions fondamentales que se pose l’artiste contemporain béninois, Eric Médéda, pour le compte d’une exposition collective bénino-chinoise dont le vernissage a eu lieu le samedi 25 novembre 2023, à la salle polyvalente du Centre culturel chinois de Cotonou.

Les trois questions indiquées sont au centre de l’œuvre, ’’Tombée des masques’’. Le visiteur peut en découvrir trois autres, produites par Eric Médéda. Elles l’ont été au cours de la résidence de création ayant débouché sur l’exposition.

’’Partir ou Rester’’ porte un message profond dont seul le contact visuel du visiteur lui permettra le décryptage. Selon Éric Médéda, la toile aborde la soif du citoyen béninois d'aller vers les traditions étrangères. « Pour nous, Béninois, la question se pose tous les jours : est-ce que je dois partir ou rester, avec la richesse de mes traditions spirituelles, sociales, etc. ? Où aller et par quel chemin ? », a clarifié l’artiste, lors d'une brève présentation, au vernissage de l'exposition en question.

Sur cette peinture abstraite, il s’aperçoit trois portes ouvertes sur une ombre indécise d'un début de voyage vers d'autres horizons. Cette œuvre nourrira certainement la réflexion des visiteurs sur la question de la rencontre avec les traditions de différents pays.

Quant à ’’La Rencontre’’, il s’agit d’un tableau à découvrir absolument. Avec ’’L'Oubli’’, l’artiste s’exprime à travers la conception de jeux de flèches. Il y dénonce une faille importante de la mémoire de l'humanité, donc, la tradition. Elle laisse disparaître des pans remarquables de l'histoire.

La plupart des œuvres de l'artiste sont réalisées à travers une technique mixte, avec de l'acrylique sur toile. Elles appartiennent à une exposition collective qui se clôt le 29 novembre 2023. Elle a pour thème, “Traditions - Transversées - Transmissions”. Elle est le fruit d’une résidence de création. Elle a débuté le 10 novembre 2023 pour s’achever le 23. Elle a engagé la synergie du travail entre cinq artistes contemporains béninois et six, chinois, tous, de la nouvelle génération. Premièrement, à part Eric Médéda, il y avait Pierre Mahoussi Ahodoto, Charles d’Almeida, Anne-Marie Akplogan et Sika da Silveira. Deuxièmement, Junxian Zhang, Kai Yan, Haimian Li, Waiwai, Yuan Huang et Bin Liu sont spécialement venus de la Chine pour s’impliquer dans la manifestation artistique.



Eric Médéda, une énergie profonde et abondante


L'artiste contemporain vient d’une précédente exposition. Elle s’intitulait ’’Anonymous’'. Elle s’est déroulée du 15 septembre au 16 novembre 2023. Elle avait pour site le restaurant, ’’La gallery’’, situé à Cotonou, au quartier de Ganhi. Eric Médéda y avait présenté non moins d’une quinzaine de toiles amenant à une profonde réflexion sur les êtres anonymes et les ombres. Elle avait connu un vernissage auquel a pris part Jean-Michel Abimbola, ministre béninois du Tourisme, de la culture et des arts.

A l’occasion, l’artiste s’était exprimé pour aider le public à la compréhension de ses productions du moment : « Ce que nous voyons dans cette salle nous invite à un spectacle orchestré par les ombres. Pour moi, les ombres, particulièrement, dans l'obscurité, incarnent la richesse de notre tradition initiatique au Bénin, en Afrique. En effet, huit initiations sur dix se déroulent dans la nuit, dans notre culture, symbolisant, ainsi, notre passage de l'obscurité à la lumière ».

A travers ses œuvres, l'artiste faisait percevoir la préservation du précieux héritage culturel immatériel du Bénin. Il expliquait sa démarche de travail, en ces termes : « J'ai choisi, au départ, la technique du tamis pour rétablir les liens avec notre histoire. Cependant, en le faisant, j'ai ressenti que nous laissions de côté les acteurs de cette histoire. C'est pourquoi, je représente, désormais, ces personnes dansantes, disparues, impossibles à identifier, sur mes toiles. Ce sont peut-être des individus issus d'histoires que j'ai entendues ou qui naissent de mon imagination quotidienne. Mon but est aussi de révéler le secret immatériel caché dans le couvent ».

Coffi Adjaï, curateur de l'exposition, avait donné son décryptage du choix du thème de l’exposition, ’’Anonymous’’. Selon lui, il est né d'une question fondamentale : « Pourquoi ne pouvons-nous pas voir les visages de ces êtres invisibles qui viennent et qui repartent sans que nous puissions identifier leur identité ? » Cette interrogation a naturellement conduit à l'utilisation du mot “Anonyme”, se traduisant, en anglais, par “Anonymous”, pour désigner l'exposition.

« L'exposition, ’’Anonymous’’, explore le mystère des visages que nous cherchons mais que nous avons perdus. Nous rencontrons des individus, au quotidien, sans aucune garantie de les revoir le lendemain, parfois, même, sans nous souvenir d'eux. Ces rencontres fugaces et ce message sont partie intégrante de cette exposition », avait ajouté Coffi Adjaï.


Des œuvres qui ont beaucoup questionné


Les œuvres exposées invitaient à la réflexion. Parmi elles, ’’Messagers Communs’’ se préoccupait de la communication et de l'harmonie entre les êtres humains. Éric Médéda avait, alors, partagé sa compréhension de cette œuvre. « À l'origine, j'avais baptisé cette œuvre, ’'Tolègba’’. Il s'agit de l'être commun à chacun de nous, qui communique intérieurement des messages d'union et de paix ».

L'œuvre éponyme de l'exposition, ’’Anonymous’’, encourageait, quant à elle, les visiteurs à plonger au plus profond d'eux-mêmes, là où ils restent souvent anonymes pour les autres, afin de construire et de définir leur véritable identité. « C'est une invitation à chacun de nous, confronté à sa propre profondeur anonyme, à se construire et à découvrir sa véritable essence ». Cette exposition pouvait, ainsi, être considérée comme un fondement pour conduire à un certain développement personnel chez les visiteurs.

Lors du vernissage, le ministre, Jean Michel Abimbola, avait adressé ses félicitations à l'artiste, Éric Médéda. « Nous croyons en cet artiste qui a fait ses preuves et qui possède une signature artistique reconnaissable. En nous associant à l'exposition, ’’Anonymous’’, nous nous engageons à transmettre son message, un message qui puise au plus profond de notre patrimoine culturel immatériel au Bénin. Éric Médéda explore l'anonymat, les ombres, avec une délicatesse qui semble caresser la toile. Son approche légère résonne avec une quête philosophique transcendante, questionnant l'essence de l'anonymat, des fantômes, des revenants, et de l'esprit. Tout cela transparaît dans ses peintures et dans les thèmes qu'il aborde ».


En relation avec le retour au Bénin des 26 trésors royaux ...


Éric Médéda s'était illustré en participant à l'exposition contemporaine ayant accompagné le retour des 26 trésors royaux. Elle s’intitulait : « Art du Bénin d'hier à aujourd'hui : De la restitution à la révélation ». L'artiste, à travers l’exposition, ’’Anonymous’’, en avait exploré la dimension spirituelle par son œuvre, ’’Seules ou deux’’. Il y partageait une expérience personnelle, à en croire ses explications. « En peignant cette œuvre, j'ai rencontré spirituellement ma défunte mère, à plusieurs reprises, en me posant inlassablement la question : est-elle seule dans son univers éternel ou sommes-nous à deux dans mon atelier de travail ? ».

La démarche thématique d'Éric Médéda, lors de l’exposition, ’’Anonymous’’, mettait aussi en lumière le rôle essentiel des femmes dans la préservation de la richesse culturelle. Il faisait comprendre que l'anonymat imposé aux femmes avait une valeur culturelle significative : « On pourrait penser que, dans notre environnement, au Bénin, les femmes sont privées de liberté d'expression mais c'est une idée fausse. Les hommes, avec sagesse, préservent toute la richesse que détient la femme. Par exemple, lors de l'intronisation d'un roi, dans la culture béninoise, les femmes jouent un rôle prépondérant ».

Léandre Houan / Marcel Gangbè-Kpogodo



Des personnalités se sont prononcées sur l'exposition, ’’Anonymous’’, après l’avoir visitée


Ludovic Fadaïro, artiste plasticien : 

« Éric est un artiste que je suis depuis un certain temps, et mes impressions ne peuvent qu'être empreintes de fierté. La manière dont il franchit les étapes, sans difficulté, montre qu'il a le désir d'aller plus loin et de se révéler davantage au monde. Le Bénin est un grand pays de création, car nous avons eu la chance d'avoir un cousin qui est le ’’vaudou’’. Nous avons l'accoutrement, le geste, le son, la danse, etc., les couleurs et les formes, aussi. 

Et, j'ai l'habitude de dire que l'artiste issu de la culture ’’vaudou’’ a un potentiel d'âge, de possibilités, pour s'exprimer au monde entier. Donc, nous avons de quoi puiser pour nous exprimer et, qu'on le veuille ou non, on n'a pas forcément besoin d'être ’’vaudouisant’’ mais il faut savoir que cela existe, que c'est l'esprit qui nous guide. Aujourd'hui, les jeunes artistes font mieux, et je ne peux que les admirer, les accompagner, pour le bonheur de la création béninoise ».



Gildas Agonkan, Ambassadeur du Bénin au Niger :

« Un véritable travail est accompli. J'ai constaté l'abstraction de la peinture et de l'art mais d'un art qui parle, qui dit quelque chose. Il faut avoir de l'intelligence, du doigté pour pouvoir lire le message derrière chaque tableau de l'artiste. C'est là que réside la force des artistes. Lorsqu'on peut facilement détecter un artiste, à travers ses tableaux, cela signifie qu'il y a un problème. 

La valeur d'un artiste réside dans la complexité de son œuvre et dans la cohérence du message qu'elle porte. Ce soir, à mon arrivée, j'ai constaté que tout était en place. Aux jeunes qui s'identifient dans l'art plastique, aujourd'hui, je souhaite qu'ils prennent le temps de s'améliorer, qu'ils puissent approfondir leur art pour transmettre un message authentique, comme l'a montré l'artiste, ce soir ».



Agboka Sankara, artiste togolais, Promoteur du festival, ’’Emomé'art’’ :

« L'artiste a travaillé, et j'ai remarqué que son travail a beaucoup évolué. Il a une touche particulière. […] La thématique que l'artiste développe est celle de nombreux questionnements. Qui sommes-nous en tant qu'être ? Que voulons-nous faire ? Que voulons-nous devenir ? Quel est notre rapport à la société ? Quelle est notre dimension spirituelle, psychologique et physique ? Autant de questions que l'artiste a développées dans ses œuvres. Et, comme on le dit souvent, chaque lutte commence, d'abord, spirituellement, avant de se manifester physiquement. 

J'ai constaté, ce soir, que l'artiste est parti de cette étape spirituelle pour transcender le physique. Pour moi, c'est une création qui invite au respect de nos ancêtres, qui que vous soyez. Aujourd'hui, il existe des gens qui sont sortis de familles religieuses catholiques, mais qui possèdent tous une racine, une origine ’’vaudou’’. Ici, la relation entre le ’’vaudou’’ et Éric, qui n'est pas un initié mais le descendant de parents initiés, montre le regard de cet enfant non initié vers la tradition. 

En observant ses œuvres, on s'aperçoit qu'il n'a pas créé un conflit intergénérationnel, mais, plutôt, qu'il a puisé des éléments de la tradition pour concilier les deux générations. C'est ce que j'ai retrouvé ce soir, et, en tant qu'activiste des droits humains et artiste togolais, je me suis retrouvé pleinement dans ses œuvres. Il m'a donné, une fois de plus, la certitude de cultiver ma relation avec les ancêtres de ma tradition. 

J'ai vu, aussi, le public qui a apprécié ces toiles, avec la présence du ministre, qui a livré un message positif sur la création d'Éric. Je crois qu'avec cette progression, Éric s'imposera davantage dans l’art plastique, au Bénin, en Afrique et dans le monde entier ».



Imorou Boubacar, un visiteur de l'exposition, sur le tableau, ’’Dialogue’’ :

« […] j'aperçois un personnage, et, à travers sa tête, en croquis, je vois une coupe. Pour moi, c'est l'essence de la vie. Comme je le conçois toujours, les artistes sont spirituels. Ici, particulièrement, l'artiste ne parle pas, mais arrive à combiner la tradition et la modernité, dans son art. Pour moi, l'exposition, ’’Anonymous’’, a transformé un simple restaurant en un lieu d'expression artistique et de questionnement sur notre identité, notre tradition et sur notre recherche spirituelle. L'art d'Éric Médéda résonne au-delà des toiles, invitant chacun à plonger dans son propre anonymat pour mieux se découvrir ».

Propos recueillis par Léandre Houan 

vendredi 21 avril 2023

Une exposition à trois thèmes se déroule à Porto-Novo

Dans le cadre de la biennale internationale, ’Dow’art’’ 2023


La Maison du Patrimoine, au grand marché de la ville de Porto-Novo, a abrité, le mardi 28 février 2023, le vernissage de l’exposition intitulée ’’La spiritualité, l’astrologie, les guerres évitables-inévitables’’. Elle se déroule pour le compte de la première édition de la biennale internationale de performance d’art, dénommée ’’Dow’art’’. Elle montre des œuvres d’artistes plasticiens originaires du Bénin et de 5 autres pays. L’évènement a eu lieu en présence de quelques autorités.


Youchaou Kiffouly, en face, expliquant l'exposition de la biennale, ''Dow'art'', aux visiteurs

’’Observation’’, ’’Le dialogue’’, ’’La paix’’, ’’Sombre et obscure’’, ’’Mouvement’’ et ’’Union’’ prenant en compte la spiritualité, l'astrologie et les guerres « évitables-inévitables ». Le titre de quelques peintures qui s’offrent au regard du public avec une exposition dont le vernissage a eu lieu le mardi 28 février 2023 à la Maison du Patrimoine, située au grand marché de la ville de Porto-Novo, la capitale du Bénin. Elle est intitulée ’’La spiritualité, l’astrologie, les guerres évitables-inévitables’’.


L’exposition indiquée intervient à la fin de la première édition de la biennale internationale de performance d’art dénommée ’’Dow’art‘’. César Gildas Godonou, Directeur départemental du Tourisme, de la culture et des arts de l’Ouémé et du Plateau, de même que Richard Hounsou, Coordonnateur de la Maison du Patrimoine, étaient présents à cette cérémonie.


Les œuvres exposées donnent l’occasion aux visiteurs de découvrir la lecture des multiples guerres qui font l’actualité. Elles permettent d’établir une relation entre ces guerres, l’astrologie et la spiritualité. « Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de guerres autour de nous » a justifié Youchaou Kiffouly, artiste plasticien, performeur et Directeur de la biennale. Selon lui, ce constat a déclenché une série d’interrogations auxquelles 11 artistes, lui compris, ont essayé d’apporter des réponses. En préparation à l’exposition, cinq jours de résidence se sont effectués à l’espace ’’Kiffouly’’. Cette rencontre a permis aux artistes de livrer le fruit de leur inspiration. Plusieurs techniques de peinture dont le collage, y ont contribué.

 


Des artistes exposants 


Asprina, de son nom à l’état-civil, Assogba Prisca Nina, est une artiste plasticienne et performeuse béninoise, qui prend part à l’exposition. Son œuvre, intitulée ’’Observation’’, un diptyque, transmet un message de paix. A cet effet, il part de la colombe, un oiseau symbole de la sagesse, en acte, et de la pureté, en matière de spiritualité. Par ailleurs, l’artiste plasticien malien, Togola Siaka, présente ’’Union’’. Il a conçu cette peinture à partir de plumes empruntées à différentes espèces d’oiseaux. Elle communique à sa manière sur le thème central de l’exposition. Respectivement, du Togo, du Congo, de l’Allemagne et de la France, Zododo Ekué et Apeli Agboka, Glory Kanga et Chancelier Muluayi, Marcel Elsy puis Judith Husch sont les autres artistes étrangers prenant part à l’exposition. Eric Médéda et Myckaël Agbénomba sont aussi des artistes plasticiens béninois y participant, le premier étant également performeur.

 


Fondement de la biennale, ’’Dow’art’’


’’Dow’art’’ est né du besoin de ses initiateurs de promouvoir la performance d’art et de valoriser cette discipline artistique inconnue au Bénin. « C’est parce qu’on a l’habitude de voyager, d’aller dans les autres pays », a commencé à s’en expliquer Asprina, l'assistante de Youchaou Kiffouly, avant de poursuivre : « On constate qu’il s’organise des performances artistiques mais, au Bénin, on ne connaît pas ce que c’est que la performance artistique », a-t-elle déploré, pour finir par conclure : « De là, notre espace s’est donné les moyens d’ouvrir cette discipline de l’art au public, surtout, la performance de rue ». 


Asprina, au centre, posant avec des invités du vernissage de l'exposition liée à la biennale, ''Dow'art'' 2023


Pour mieux atteindre cet objectif de promotion, l’événement a été baptisé ’’Dow’art’’. Cette dénomination se compose des trois premières lettres du nom du quartier, Dowa, le siège du centre culturel, ’’L’Espace Kiffouly’’, et du mot ‘’Art’’.

La première édition de la biennale internationale de la performance d’art a eu lieu du 24 au 28 février 2023, parcourant les rues et les centres artistiques du cinquième arrondissement de la ville de Porto-Novo. L’exposition s’en achève le 28 avril 2023.

Léandre Houan

jeudi 20 avril 2023

Eric Médéda, la chaîne pour réduire exclusion et pauvreté

Dans le cadre d’une performance qu’il a effectuée sur le ''Dow'art performance Bénin''


Éric Médéda a animé une performance à l'espace ’’kiffouly’’ de Dowa, un quartier du cinquième arrondissement de la ville de Porto-Novo. Intitulée « Maintenant le futur », elle s’est déroulée le samedi 25 février 2023, dans le cadre de la tenue du ’’Dow'art performance Bénin’’. Il était question pour lui d'attirer l'attention sur la nécessité de lutter contre la précarité dans la vie des êtres humains, pour limiter les conflits dans les pays.

 

Eric Médéda, dans sa déambulation, sur le ''Dow'art performance Bénin''

Torse nu, barbe abondante, de l’huile d'olive dégoulinant sur le corps, des chaînes nouées autour du cou et allongées au bout de ses mains. L’aspect extérieur préoccupant d’Eric Médéda, artiste plasticien, au cours de la performance qu'il a tenue dans l'après-midi du samedi 25 février 2023, à l'espace ’’Kiffouly’’ de Dowa, un quartier du cinquième arrondissement de Porto-Novo, la capitale politique du Bénin.


La performance a débuté par des va-et-vient de l’artiste sur la voie publique. Il y déambulait, perturbant momentanément la circulation, suscitant la curiosité et le questionnement des usagers. Il continuait à se mouvoir concentrant sur lui les regards de ceux-ci.


Selon lui, les chaînes symbolisent la souffrance des ancêtres des Africains. Elles le poussent à rejeter tout fatalisme, tout abandon du combat face aux situations d’adversité. Elles l’amènent à entrevoir de l’espérance pour continuer à se battre pour des lendemains meilleurs. A en croire ses explications, il s’agit d’une lutte pour un mieux-être ne devant pas exclure de ses préoccupations l’autre, peu importe son statut social. Il s’intéresse surtout aux êtres humains dont les conditions de vie restent déplorables, eux qui meurent, de manière basique, de faim.  


Cette focalisation circonstancielle le pousse à interpeller le rôle que peuvent jouer les décideurs dans l’amélioration des conditions de vie des plus démunis. La résolution des souffrances de ceux-ci reste le moyen de mettre fin aux conflits, selon Eric Médéda. Le performeur en appelle à la garantie de chances égales dans la préparation du mieux-être des citoyens des pays. Il en aboutit à la question de l’héritage. Pour lui, cet héritage, qui doit être d’amour, s’exerce dans une tri-dimension sociale d’enfants, d’adolescents et d’adultes. 


A considérer les explications de l’artiste suivi par le public, au cours de sa performance, les enfants doivent s’engager pour ce type d’héritage. Quant aux adolescents, ils ont pour mission de le maintenir. Concernant les adultes, il leur revient de léguer cet héritage d’amour aux générations futures. Au bout de cette tri-dimension, Eric Médéda a pointé l’être humain, tout simplement, le fondement du développement, pour anéantir les conflits, les guerres. C’est ainsi qu’il a laissé le public perplexe.


En matière de déambulation remarquable de rue, l’artiste béninois en devient progressivement un professionnel, lui qui en enchaîne depuis quelques petites années, notamment, à Cotonou, la capitale économique du Bénin. D’ailleurs, sa participation au ’’Dow'art performance Bénin’’ est bien mûrie, Youchaou Kiffouly, l’initiateur de l’événement, étant, lui aussi, un performeur avéré.

Reportage : Daniel Hountondji – Rédaction : Marcel Gangbè-Kpogodo

lundi 29 août 2022

Grande productivité de Jérôme Tossavi inspiré par Eric Médéda

Dans le cadre d’une résidence de création


Le 12 août 2022 s’est ouverte, aux ’’Ateliers Médéd’art’’, sis quartier de Fidjrossè, à Cotonou, la résidence de création artistique dénommée ’’Au clair de lune’’. Elle était prévue pour mettre en symbiose l’observation de l’écrivain béninois, Jérôme Tossavi, avec la démarche de travail de l’artiste plasticien et performeur, Eric Médéda, afin de générer une production littéraire de la part du premier. Une semaine après, l’espace culturel indiqué pullule d’écrits du poète, romancier et dramaturge …


Jérôme Tossavi, ci-contre, en production instantanée à partir d'une inspiration directe ...

Des textes partout remarquables et des toiles de peinture. Le résultat de la résidence de création qu’ont effectuée les artistes Jérôme Tossavi et Eric Médéda, du 12 au 18 août 2022, aux ’’Ateliers Médéd’art’’ du quartier de Fidjrossè, à Cotonou, plus précisément, en venant du carrefour du quartier d’Adjaha, dans l’angle gauche de la deuxième ruelle avant la place du ’’Calvaire’’.


Tout calcul fait, des citations, des compositions dans l’ordre de la trentaine, se manifestant sous la forme de courts poèmes et de mots en association, ont envahi tous les recoins, même les plus inattendus du centre indiqué, que ce soit sur du papier, au sol, aux murs que sur des toiles de peinture. Celles-ci sont au nombre d’une douzaine. Les ayant entamées avant la résidence, Eric Médéda les a achevées aux ’’Ateliers Médéd’art’’, au fur et à mesure que Jérôme Tossavi le regardait travailler, appréhendait sa démarche et s’en inspirait, déversant instantanément le fruit de son analyse sur le support immédiat qu’il avait à portée de main. 


... concernant Eric Médéda, sur plusieurs jours de travail en symbiose

Bien que libre, l’écrivain avait pour mission de laisser canaliser son inspiration par le fondement d’un sujet bien précis : le patrimoine culturel.



Justification d’une sélection


Il existe un grand nombre d’hommes de plume actifs. Eric Médéda, à en croire ses explications, entretenait en lui la flamme d’une vision si précise qu’il a identifié, pour le soutenir à concrétiser le projet de résidence de création, le lauréat du prix international 2015 de la poésie, dénommé ’’Léopold Sédar Senghor’’, et, en même temps, le Grand prix littéraire 2020 du Bénin, dans la catégorie du théâtre : « J’ai opéré le choix de Jérôme Tossavi parce qu’il a écrit ’’Incinérés’’, une pièce de théâtre sur la restitution à notre pays des 26 trésors royaux. Il s’agit d’une commande de l’Ambassade de la France près le Bénin et d’une œuvre qui a été mise en scène par Alougbine Dine. C’est après que j’ai vu cette pièce que le projet est né. Donc, [j’ai directement associé Jérôme Tossavi] parce qu’il a abordé cette question de la restitution. Ainsi, pour moi, il est plus facile d’évoluer, de retracer l’histoire parce qu’il l’a déjà écrite et que cette restitution a été ma source d’inspiration concernant le projet, ’’Au clair de lune’’. Cela me permet de faire de cette pièce représentée une source et de ne pas mettre de côté la source d’inspiration du projet ».


L'affiche officielle de la résidence de création, ''Au clair de lune''

Ancré dans ce fondement d’honnêteté intellectuelle, Eric Médéda se montre, par ailleurs, attaché à l’une des anciennes pratiques culturelles africaines, aujourd’hui complètement ensevelie dans le mouvement de la modernité et de la mondialisation. « Le titre du projet, c’est ’’Au clair de lune’’ ; c’est comme l’ ’’adjrou’’ » (’’Conte’’, en langue béninoise du fon, Ndlr), a-t-il précisé, « qui se faisait au clair de lune dans l’Afrique traditionnelle pour que les sages racontent des histoires. Voilà pourquoi le projet porte le titre, ’’Au clair de lune’’ ».


Quant aux productions de l’écrivain, il en a prévu l’évolution : « Les textes de Jérôme Tossavi finiront sur des toiles comme sur des supports encadrés ». Elle se trouve bien ciblée dans le temps : « Ce sera à la fin du projet, lors de la grande exposition, celle qui va rassembler les créations liées aux ateliers avec tous les corps artistiques prévus ».



Un projet de longue haleine


Dans son esprit, l’artiste contemporain et performeur engagé, Eric Médéda, ne limitera pas sa collaboration artistique à l’univers de l’écriture, surtout qu’il prévoit que son projet du moment tienne d’août 2022 à octobre 2023. « C’est un projet qui s’étend sur un an », s’ouvre-t-il, avant de déterminer : « Après la littérature, ce sera une rencontre successive avec la danse et avec la musique ». De même, il éclaire : « A chaque nouvelle édition, le thème va changer mais sera axé sur le patrimoine culturel à cause de l’actualité liée à la restitution des trésors royaux au Bénin par la France ». Puis, il s’introduit dans la perspective d’une ambition aux contours incommensurables : « Ces trésors constituent le socle pour réécrire notre histoire, pour écrire la vraie histoire de l’ex-Dahomey, la vraie histoire de l’Afrique ».


Se rapportant aux manifestations auxquelles il faudra que le public s’habitue pour l’expression du vaste projet en cours, Eric Médéda décline des expositions, des journées de portes ouvertes, des échanges et des séances de performance.


« En matière de performances », a-t-il ajouté, « elles donneront lieu à des rencontres avec d’autres performeurs de la place au Bénin et à l’international. Dans ces conditions, le projet prend en compte mon déplacement sur le Cameroun, pour participer à un autre festival ».


Pour l’instant, « l’exposition reste ouverte jusqu’au 30 août et donne l’occasion d’échanges de divers ordres avec les visiteurs sur le projet, ’’Au clair de lune’’ », a-t-il terminé.

Marcel Gangbè-Kpogodo

mercredi 10 février 2021

Coline-Lee Toumson-Vénite réussit la 2ème phase du ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’

Dans le cadre du vernissage de l’exposition à Cotonou


A eu lieu le samedi 6 février 2021 le vernissage de l’exposition liée au ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’ à la devanture de l’Institut français de Cotonou (Ifc). Plus d’une dizaine d’artistes plasticiens lançaient alors la présentation du fruit de leur inspiration circonstancielle visant à sensibiliser la population béninoise à continuer à suivre scrupuleusement les règles de barrière contre la propagation du coronavirus. Une victoire pour Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice déléguée de l’Institut français du Bénin (Ifb) qui, ainsi, exécutait la deuxième phase du projet indiqué.

Aperçu de l'exposition lancée à la devanture de l'Institut français de Cotonou

29 œuvres d’arts plastiques. La moisson dont peut se prévaloir Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice déléguée de l’Institut français du Bénin, au vernissage de l’exposition en relation avec le projet, ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’, qui s’est effectué dans le début de la soirée du samedi 6 février 2021 à la devanture de l’Institut français de Cotonou (Ifc).


Bien qu’elle fût absente à l’événement pour des raisons de santé, il s’est déroulé en présence de son représentant, Noël Vitin, responsable à la programmation de l’Ifc, de Gratien Zossou, porte-parole des plasticiens, et de Dominique Zinkpè, initiateur du ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’, le projet dont il est le Directeur exécutif et qu’il a fait porter par le Collectif des Artistes du Bénin (Cab) dont il assure aussi la présidence.


L’exposition annoncée a donc été officiellement ouverte au public cotonois qui a, depuis lors, l’opportunité de prendre conscience de l’obligation de persévérer dans l’observation des règles de barrière contre le coronavirus, surtout que la pandémie du moment a repris de l’ampleur par le biais de ses variants qui en permettent l’expansion plus rapide et plus large.


En effet, les toiles et leurs sculptures présentées parlent le langage unique de l’appel aux Béninois à se conformer aux gestes de barrière. Ces œuvres émanent de plus d’une dizaine d’artistes plasticiens ayant travaillé, à leurs rythmes respectifs, depuis le 26 janvier 2021, dans un atelier aussi ouvert au public, à la même devanture de l’Ifc.

Sophie Négrier, l'une des exposantes, expliquant son oeuvre à la presse

Par conséquent, Aimé Akpinkou, alias Azé Baba, Benjamin Déguénon, Charly d’Almeida, Euloge Glèlè, Marius Dansou, Florent Nagoba, alias Nagoba, Nathanaël Vodouhè, Sébastien Boko, Sœur Henriette Goussikindey, Sonia Djèdatin, alais Soniart, Sophie Négrier et Dominique Zinkpè ont défini la formule d’expression plastique, qui leur est spécifique, afin que la ville de Cotonou observe plus que jamais les règles de barrière, concernées qui consistent à se laver régulièrement les mains, à respecter la distance entre les personnes d’au moins un mètre, à éviter les accolades, à saluer en tendant le poing et non la main, à tousser et à éternuer dans le coude.


Chaque créateur a, alors, à sa manière, attiré l’attention du public sur l’un ou l’autre de ces comportements à respecter. De façon particulière, Euloge Glèlè, le sculpteur reconnu de l’argile, dont le ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’ jouit de l’occasion de faire découvrir une rare toile, exhorte à l’espoir en un avenir vainqueur sur le coronavirus par la mise à disposition de la population mondiale d’un vaccin efficace. Quant à Azé Baba, en l’occurrence, il appelle au retour aux pratiques ancestrales de chassage des épidémies par des cérémonies traditionnelles menées sous le couvert de la divinité de la terre, ’’Sakpata’’. Justement, l’artiste a appuyé cette inspiration dans l’une de ses toiles par une performance valorisant la purification spirituelle de la nature afin de chasser le coronavirus.

Azé Baba, au cours de sa performance

En dehors des artistes plasticiens attendus, des invités surprise ont manifesté leur présence dans l’exposition, l’enrichissant de leur contribution : Martial Adjaka, Lucien Houessou, alias Kaman Esso, Charles d’Almeida, alias Dal-C, Eric Médéda, Carlos Sodokpa et Sylvain Loko, alias Syl Loko.

Le duo, ''Landry +'', au cours de son concert

Par ailleurs, le vernissage indiqué a été précédé d’une conférence de presse, animée par le représentant de Coline-Lee Toumson-Vénite, Noël Vitin, Dominique Zinkpè et Gratien Zossou, sans oublier que la soirée s’est poursuivie avec la prestation des ’’Landry +’’, dans un concert récréatif.


En réalité, la première phase du "Spécial Boulev'art Covid-19" se déroule depuis le 15 janvier 2021 au Carrefour "Sainte-Cécile" de Cotonou avec la présentation en plein air d'une bonne centaine de tableaux focalisés sur la sensibilisation concernée. Cette exposition et celle de l'Institut français de Cotonou prennent fin le 15 février 2021.

Marcel Kpogodo Gangbè       

mercredi 20 janvier 2021

Effervescence et apothéose pour le vernissage de l’exposition, ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’

Dans le cadre d’une manifestation grandiose au Carrefour ’’Sainte-Cécile’’ de Cotonou


L’exposition collective intitulée ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’, destinée à sensibiliser la population béninoise à la continuation de l’observation des gestes barrière de lutte contre le coronavirus,  a connu son vernissage le vendredi 15 janvier 2021 au Carrefour ’’Sainte-Cécile’’ de Cotonou. Ont fait le déplacement de l’événement des membres du cabinet du Ministre du Tourisme, de la culture et des arts, l’artiste contemporain, Dominique Zinkpè, appuyé de son Comité d’Organisation, les artistes exposants et invités puis une foule immense de curieux en provenance des quartiers de Sainte-Cécile, d’Aïdjèdo et de leurs environs. Une véritable liesse …

Ci-contre, Dominique Zinkpè, dans son explication au public de sa performance de la crucifixion

Quatre performances drainant, à tour de rôle, un nombre impressionnant de personnes derrière les artistes y étant engagés. L’aperçu de la participation massive de la population de la ville de Cotonou au vernissage de l’exposition collective dénommée, ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’, qui se tenait en plein air au Carrefour ’’Sainte-Cécile’’ de Cotonou dans le milieu de l’après-midi du vendredi 15 janvier 2021 à l’organisation de l’initiateur du projet, l’artiste contemporain, Dominique Zinkpè, qui, à l’occasion, était entouré d’autorités du Ministère du Tourisme, de la culture et des arts, des artistes membres et non de l’exposition et d’une foule immense.

De gauche à droite, Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice de l'Institut français de Cotonou, Idelphonse Affogbolo, collectionneur, et Carole Borna ...
... de même qu' à droite, Blaise Tchétchao, se faisant expliquer son tableau par l'artiste Germain Lanha ...
 
... sans oublier, de gauche à droite, les actrices culturelles, Noëlie Houngnihin et Silvana Moï Virchaux, puis Marion Hamard, Directrice du ''Centre'' de Lobozounkpa ...
... et, entre autres, à gauche, Valentine Plisnier, ...

... de même que Dominique Zinkpè échangeant avec Florent Couao-Zotti ...

Représentant le cabinet du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, Blaise Tchétchao, Directeur des Arts et du livre et Coordonnateur des Actions artistiques d’Appui au profit des acteurs culturels (2Apac), Florent Couao-Zotti, Conseiller technique à la Culture et Carole Borna, Conseiller technique aux Arts, ont participé au vernissage de l’exposition indiquée, de même que Valentine Plisnier, représentante de la Galerie ’’Vallois’’, et Gratien Zossou, porte-parole des artistes plasticiens ayant animé les ateliers de création et laissant le fruit de leur inspiration à la contemplation du public.

Adjoss Togbé, au cours de sa prestation musicale

Concernant la cérémonie proprement dite, elle a été essentiellement meublée par la prestation musicale live de l’artiste Adjoss Togbé qui a gratifié le public de la chanson inédite, ’’Attention corona !’’.

Le public avait fait le déplacement ...

... des grands jours 

Ensuite, Gratien Zossou a présenté le mot de remerciement des artistes plasticiens. Enfin, Dominique Zinkpè, Président du Collectif des Artistes du Bénin (Cab), l'association porteuse du projet qu'il a initié, a pris la parole pour retracer la genèse du ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’ qui se déroule sous le couvert des 2Apac, dans son volet ’’Arts plastiques’’ et afin de présenter les remerciements des membres du Comité d’Organisation du projet à toutes les parties prenantes ayant concouru à la concrétisation du vernissage. Le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, ayant effectué un déplacement sur le site de l’exposition collective deux jours plus tôt, le mercredi 13 janvier, ses représentants n’ont pas jugé utile de déléguer une personnalité pour prendre la parole en leur nom.

L'équipe des performeurs de Mahoussi Ahodoto

En outre, avant la visite des œuvres exposées, quatre performances ont produit un grand effet d’animation et de mobilisation du public, celle produite par Mahoussi Ahodoto qui, à la tête d’un quartuo d’artistes ont fait sept fois le tour du Carrefour ’’Sainte-Cécile’’, la tête enfermée dans un cache-nez géant se terminant par un canon de fusil, « une arme pour se protéger et se défendre contre la pandémie », explique l’artiste.

Prince Toffa, à droite, dans son accoutrement, en pleine action de performance ...

De son côté, bien avant lui, Prince Toffa, le corps complètement enveloppé d’une longue robe, à la base en un vaste éventail, a parcouru les lieux en drainant un groupe d’enfants tenant chacun à la main un balai qu’ils manipulaient en signe de renvoi violent de quelque chose de dangereux : la Covid-19.

Eric Médéda, dans l'aboutissement de sa performance

Par ailleurs, l’artiste Eric Médéda, un véritable personnage, le visage décomposé, meurtri de préoccupations noires liées au devenir macabre de l’Afrique face au coronavirus, le corps vêtu de chaînes et d’une culotte en jeans, le portait difficilement, par une démarche incertaine, le faisait zigzaguer jusqu’à ce qu’il aille tomber lourdement quelque part, entouré par un nombre massif de curieux.

Quatrièmement, le nec plus ultra de la performance s’est révélé avec une inspiration mise en œuvre par Dominique Zinkpè, laissant voir un jeune homme mis à une croix, chacun des quatre membres attaché à sa place, le visage peinant sous le coup d’un certain inconfort, le personnage laissant voir un corps peint lui donnant l’aspect d’un homme blanc : la Covid-19 crucifiée.


Drainant, l’une après l’autre, un grand nombre de curieux, ces performances ont fait connaître une dimension inimaginable de l’inspiration des artistes plasticiens sur le coronavirus et ses ravages, de quoi inspirer au public le retour à l’observation des très salvatrices règles barrière de lutte contre la pandémie.


Par conséquent, jusqu’à la nuit totale, les visiteurs ont découvert plus d’une centaine de toiles et environ une dizaine de sculptures incitant à revenir aux gestes de protection contre la Covid-19. Menée à ciel ouvert, l’exposition collective se tient jusqu’au 16 février 2021 avant d'être déplacée vers d'autres villes du Bénin.

Marcel Kpogodo Gangbè