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mardi 5 juin 2018

Barnabé Laye au Bénin, la fausse note d’Oswald Homéky


Découverte à la faveur d’une conférence tenue à Cotonou

L’amphithéâtre ’’Christophe Sadeler’’ de l’Institut des Sciences biomédicales appliquées (Isba) du Champ de foire, à Cotonou, a accueilli une grande conférence littéraire au centre de laquelle se trouvait un écrivain de forte stature : Barnabé Laye. L’événement s’est déroulé dans la matinée du jeudi 24 mai 2018 et a réuni une large brochette d’universitaires, d’écrivains, d’hommes et de femmes de lettres et de culture. Un couac, cependant : le Ministre de la Culture, Oswald Homéky, a été indexé dans un acte peu recommandable manifestant son profond mépris pour le secteur littéraire béninois.

Barnabé Laye
’’La parole et le feu’’, un livre que, depuis environ deux mois, Oswald Homéky, s’acharne à ne pas récupérer alors qu’il émane d’une personnalité dont l’influence dans la littérature béninoise est avérée : l’écrivain vivant en France, Barnabé Laye. Un tel comportement semble hautement méprisant et profondément révélateur du grand problème que pose un positionnement politique, ce qui a été vivement dénoncé dans la matinée du jeudi 24 mai 2018, à l’amphithéâtre ’’Christophe Sadeler’’ de l’Institut des Sciences biomédicales appliquées (Isba) du Champ de foire de Cotonou, au cours de la phase des débats, consécutive à la présentation des exposés liée à la conférence publique consacrée à rendre hommage à cet auteur béninois.

L'ouvrage ''La parole et le feu''
Selon Florent Couao-Zotti, en tant que représentant du Ministre de la Culture, mandaté comme tel par cette autorité, lui avait dirigé la délégation béninoise qui avait participé au Salon du livre de Paris, du 13 au 19 mars 2018. Et, ayant profité de ce séjour parisien pour rendre visite à Barnabé Laye, l’éminent poète avait demandé au chef de la délégation de transmettre au Ministre Homéky son ouvrage, ’’La parole et le feu’’, l’un des derniers qu’il a écrit et qui constitue l’anthologie de sa production littéraire, étant paru à Paris au début du mois de décembre 2017 à ’’Agora éditions’’, et ayant 416 pages.
A en croire toujours Florent Couao-Zotti, à son retour au Bénin, la fin du mois de mars l’a vu déposer le rapport des activités menées à Paris au cabinet d’Oswald Homéky, celle-ci, assortie d’une demande d’audience pour, entre autres, lui remettre l’ouvrage dont il était le porteur pour lui. Et, jusqu’au 24 mai, au moment de son intervention à la conférence sur Barnabé Laye, l’autorité ne l’avait encore reçu. Pire, contacté à ce sujet par notre Rédaction, le vendredi 1er juin 2018, l’audience n’avait pas encore été accordée à l’écrivain, en dépit de l’intervention, au niveau du Ministre, de personnalités de trempe du monde des arts et de la culture.  


Positionnement politique absurde

Pour un profane du secteur culturel, ne pas accorder plus d’importance à un écrivain de taille que lorsqu’il s’agit de l’envoyer en mission, cela ne pose aucun problème. Pour un non habitué du secteur culturel, banaliser la réception d’une commission envoyée par un écrivain de poids, cela n’est rien. Pour une personnalité qui ne connaît absolument rien aux codes de fonctionnement du monde culturel, ne pas contribuer à dresser le tapis rouge présidentiel à un cinéaste béninois qui, de haute lutte, a conquis l’Etalon d’Argent au Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou (Fespaco), dans son édition 2017, cela n’a rien de grave. Cependant, pour ceux qui fonctionnent nuit et jour dans le domaine des arts et de la culture, qui y souffrent pour créer, qui en tirent l’essentiel de leurs revenus substantiels, qui, par conséquent, se trouvent, consciemment ou inconsciemment, à l’affût du moindre signe visant à reconnaître la portée du fruit de leurs sacrifices, de leur labeur, de leurs peines, les cas d’actes de manquement, précédemment évoqués, sonnent comme un sacrilège, comme une faute forte qui devrait décourager de continuer à créer, si l’on devait tenir compte de sa profonde gravité.
Une grosse situation ! Le ver qui, malheureusement, détruit le fruit ! Si Oswald Homéky, chef d’entreprise, homme de confiance et d’écoute du Chef de l’Etat, le Président Patrice Talon, qui a été fait Ministre, entre autres, de la Culture, pour y rassembler une famille écartelée, désunie, et qui, après sa prise de service, dans ses premiers propos en direction des acteurs culturels, leur avait garanti de connaître et de maîtriser la maison et ses problèmes, puis de s’atteler à les résoudre, qui, le 21 février 2018, à l’Hôtel ’’Golden Tulip Le diplomate’’, avait présenté le Programme d’actions du Gouvernement (Pag), dans son orientation culturelle, rassurant de sa bonne foi, de sa bonne volonté, cette personnalité gouvernementale, dans ses actes, donne l’impression que c’est tout le contraire de cet état d’âme, qui fait battre son cœur, le mépris affiché vis-à-vis des écrivains Florent Couao-Zotti et Barnabé Laye n’étant que la face visible de l’iceberg, l’arbre cachant la forêt de toute une gestion déplorable du secteur culturel avec, à la clé, des promesses non tenues.
En effet, le 21 février 2018, Oswald Homéky avait notifié aux artistes le projet de recensement des festivals importants se déroulant à l’international et l’octroi d’un appui à ceux-ci pour une participation effective à ces rendez-vous. Dans la réalité, la treizième édition de la Biennale de Dakar, qui s’est déroulée du 3 mai au 2 juin 2018, n’a pas permis à son institution de financer le déplacement d’artistes contemporains béninois vers cet événement, malgré leurs démarches en direction de son cabinet. Pour un autre festival, en préparation de tenue dans un pays d’Amérique du Nord, le meilleur que le Ministère de la Culture a pu faire est d’octroyer une Attestation d’artiste comme un document pouvant faire obtenir un visa !
En réalité, les belles paroles, très rassembleuses mais politiquement réfléchies, ne suffisent plus : Oswald Homéky est difficilement à la hauteur de la tâche, ce qui devrait amener le Chef de l’Etat à prendre ses responsabilités en confinant cette personnalité aux Sports, vu qu’elle a réussi, par deux fois, en 2017 et en 2018, à octroyer des subventions aux fédérations sportives, et à donner du financement aux clubs de football des première, deuxième et troisième divisions. Et, ce ne sont pas les personnalités inculturées qui manquent pour voir confier à l’une d’elles un Département des Arts et de la culture, radicalement détaché des Sports.


Un carré pour un secteur culturel

En lieu et place d’Oswald Homéky à la Culture, il n’est pas besoin d’aller bien loin pour dénicher la perle rare, bonne connaisseuse du secteur et capable d’y apporter, enfin, le bonheur, surtout que plusieurs personnalités, quatre précisément, gravitent dans l’environnement plus ou moins proche du premier des Béninois.
Premièrement, Ousmane Alédji, comédien, metteur en scène, dramaturge, essayiste, administrateur d’espace culturel, collectionneur d’art, promoteur culturel et ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), est si compétent pour être Ministre de la Culture que le Président de la République l’a d’abord retenu auprès de lui comme ses Conseiller culturel et Chargé de mission. N’est-il pas temps de le mettre au fourneau de la charge ministérielle pour la réalisation de prouesses dans la maison ’’Culture’’ ?
Deuxièmement, Gilbert Déou-Malè, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), historien de formation et, par-dessus tout, artiste chanteur et danseur du ’’Tchingoumè’’, l’une des musiques traditionnelles phare du Bénin, de son nom d’artiste, Ohangnon, il pilote une troupe multivalente, artistiquement parlant, et manifeste une imprégnation des réalités intrinsèques du secteur culturel béninois, portant un langage et des idées qui fascinent les artistes et les acteurs culturels.
Troisièmement, Marcel Zounon, Directeur de l’Ensemble artistique national, artiste, à la base, du secteur de la danse, Directeur de la troupe ’’Towara’’ et Président du Festival des Rituels et des danses masquées (Féridama), pétri d’humilité, moulé dans le fonctionnement administratif et financier propre au circuit de l’appui aux initiatives culturelles, toujours vêtu de costumes de chez nous.
Quatrièmement, Claude Balogoun, comédien, metteur en scène, dramaturge, romancier, promoteur culturel, Directeur général de la Société ’’Gangan Prod’’, mécène culturel et représentant des artistes au Conseil économique et social (Ces). Une véritable tête pensante qui, à son actif, trouve, notamment, l’idée fonds de démarrage visant à faire tourner les arts et la culture au Bénin.
Si le nombre n’est nullement exhaustif des personnalités pouvant être pressenties pour prendre les rênes du Ministère de la Culture, ces quatre, évoquées ci-dessus, constituent une crème de profils affinés par une pratique et une expérience de plusieurs décennies dans le secteur culturel béninois, le prochain remaniement ministériel étant une chance qu'aurait dû saisir le Président Talon pour positionner une personnalité inculturée au Ministère de la Culture, ce qui aurait contribué à montrer sa rupture avec le comportement habituel des chefs d’Etat béninois consistant à faire de Département ministériel le point de chute et de remerciement des hommes politiques qu’on n’aurait pas réussi à caser à des postes considérés comme plus sérieux, plus influents.

Marcel Kpogodo  

mercredi 14 février 2018

Pour Claude Balogoun, « [Le ’’Séminaire Pag-Odd Culture’’], pour permettre aux acteurs culturels de mieux se défendre, de mieux se positionner et de mieux se vendre »

Dans le cadre du déroulement de l’initiative ce jeudi 15 février


Les acteurs et les journalistes culturels sont appelés à découvrir le contenu du Programme d’actions du Gouvernement (Pag) et des Objectifs du développement durable (Odd), adapté à la culture, dans un contexte bien précis qu’est la mise en œuvre du Projet dénommé ’’Séminaire Pag-Odd Culture’’, prévu pour se dérouler dans la journée du jeudi 15 février 2018, à Cotonou. Pour en détailler les fondements, Claude Balogoun, représentant des artistes et des acteurs culturels au Conseil économique et social (Ces), a bien voulu répondre à nos questions.

Claude Balogoun
Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour Claude Balogoun. Vous êtes une personnalité qu’on ne présente plus ... Unique représentant des artistes et des acteurs culturels au Conseil économique et social (Ces), vous êtes à l’initiative d’un événement dénommé ’’Séminaire Pag-Odd Culture’’, qui se tient le jeudi 15 février 2018, à la Grande salle de spectacles du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), à l’ex-Ciné Vog, à Cotonou. Pouvez-vous nous dire de quoi il s’agit ?


Claude Balogoun : L’initiative de demain, jeudi 15 février, a été prise par deux structures : ’’Réussir’’ qui est une Organisation non gouvernementale (Ong) de recherche et de formation, dans le domaine culturel, et ’’Sudcréa’’ qui est aussi une association culturelle.
C’est ensemble qu’en réfléchissant, nous nous sommes rendus compte que les acteurs culturels, d’une manière générale, sont largués ; ils sont délaissés, ils ne sont pas pris en compte. La raison en est qu’ils ne produisent pas véritablement de données quantifiables, qualitatives et quantitatives qui devaient pouvoir aider les autorités à connaître ce qu’ils apportent dans le budget de l’Etat, comme flux économiques. Voilà un secteur où près de 75 à 80% des acteurs travaillent dans l’informel. Cela ne facilite pas le regard que l’Etat et les Partenaires techniques et financiers doivent pouvoir jeter à leur endroit, comme c’est le cas des artisans qui se trouvent bien organisés.
Les acteurs culturels ne sont pas organisés. Donc, on ne peut pas dire, aujourd’hui, qu’en mettant 10 milliards dans le secteur culturel, on peut sortir de là un flux économique de 15 milliards. Si cela en est là, c’est parce que les acteurs culturels manquent d’information, ils manquent d’éducation et de formation, ce qui les empêche de se mettre à jour vis-à-vis de ce qui se fait.
Or, nous savons également que, dans la macro-économie, chaque Gouvernement qui s’installe le fait avec un projet de société, ceci qui contient des programmes en direction de chaque catégorie socio-professionnelle. Nous, acteurs culturels, nous ne lisons pas vraiment les documents qui fondent ces projets de société ; on n’a pas connaissance de cela.
Au cours du séminaire indiqué, nous parlerons du Programme d’actions du Gouvernement (Pag), du Président Patrice Talon, dans lequel il est prévu des réalisations pour la culture. Mais, est-ce que les acteurs culturels le savent ? Est-ce que les journalistes culturels sont bien au parfum de ce qui est prévu pour la culture ? Ce n’est pas évident. Donc, lorsque le Pag va s’exercer pendant cinq ans, est-ce qu’il faut en rester en marge ? Ne peut-on pas chercher à comprendre ce que ce projet de société a prévu, pour s’y arrimer aussitôt et évoluer avec lui ? C’est important ...
Sur le plan international, il y a les Objectifs du développement durable (Odd) qui sont des dispositions de développement, prévues au niveau mondial. Et, le Bénin, dans cet ensemble d’Objectifs, a choisi certains qui lui sont spécifiques, puisque chaque pays a le droit de le faire, c’est-à-dire de sélectionner les Objectifs qui lui sont prioritaires. Alors, quels sont ceux que l’Etat a retenus pour le secteur culturel ? Combien d’acteurs et de journalistes culturels les connaissent ? Ce n’est pas évident.
C’est ainsi que les deux structures que j’ai évoquées précédemment se sont rapprochées du Système des Nations unies, à travers le Programme des nations unies pour le développement (Pnud), pour proposer que certains de ses experts viennent faire une communication aux acteurs et aux journalistes culturels sur le contenu des Odd. De la même manière, une démarche a été effectuée vers le Bureau d’analyses et d’investigations (Bai), de la Présidence de la République, et vers le Ministère du Plan, pour demander que des spécialistes viennent parler de ce qui est prévu dans le Pag pour les acteurs culturels. Donc, le Séminaire permettrait à ces deux catégories d’institutions de se former sur ce qu’ils doivent pouvoir comprendre dans les deux documents, par rapport à la culture.
Il s’agit donc d’une initiative privée, financée par les deux associations, sans aucun autre partenaire financier. Nous avons aussi la caution morale du Ministère de la Culture dans le domaine duquel l’activité a lieu, et aussi de l’Etat béninois qui a mis en place le Pag. N’oublions pas d’évoquer le parrainage du Ces, vu que l’idée du séminaire est venue d’une manifestation qui s’est déroulée en son sein, par rapport au Pag et aux Odd.



Nous comprenons que ce sont les artistes, les acteurs et les journalistes culturels qui sont concernés par ce Séminaire d’une journée. Quelles en sont les conditions de participation ?

Elles sont simples ; on a établi des cartes d’invitation, qu’on a distribuées partout. Ceux qui disposent de la leur sont attendus au Séminaire, de même que ceux qui n’en ont pas, dans la limite des places disponibles, pour les acteurs culturels.



Combien de participants sont attendus pour le jeudi 15 février?

Nous sommes en train d’envisager six cents personnes qui vont venir.



La Grande salle du Fitheb pourra-t-elle contenir tout ce monde ?

Si la Salle est pleine et que des participants sont debout, l’autorité comprendra qu’il faut faire le Théâtre national qui est un autre combat que je mène.



Du point de vue de la logistique, qu’est-ce qui est prévu pour prendre en charge les participants ?

Je pense qu’il faudrait que nous apprenions aussi à nous sacrifier un peu pour véritablement travailler pour notre pays. Et, ce sacrifice vient déjà de ce que nous mettons du matériel confortable de sonorisation, du matériel de production audiovisuelle, donc, deux grands écrans, pour projeter les communications. Les participants auront sûrement droit à de petits carnets pour noter et, puis, il y aura des pauses-café …



Quel est le temps de déroulement du Séminaire ?

Cela commence à 8h30, pour se terminer à 14h.



Avez-vous un appel à lancer à cette cible que vous avez identifiée pour recevoir la formation ?

Je voudrais dire aux journalistes culturels de venir apprendre et s’informer, afin de bien relayer cet événement. Ensuite, je dis aux acteurs culturels que c’est leur frère qui a initié cette activité, sans aucun soutien financier. Il serait bien qu’ils viennent s’informer parce que, demain, dans un an, dans deux ans, lorsqu’ils vont commencer à gagner des financements internationaux, du fait de ce qu’ils seront arrivés à intégrer dans leurs projets les données du développement durable, je pense qu’ils vont me remercier.
Je voudrais aussi dire à ceux qui sont sceptiques que ce sont réellement des experts avérés qui viendront tenir les communications. Ceci n’a rien de politique. 
Savez-vous, ce sont seulement les acteurs culturels qui savent ce qu’ils souffrent dans ce pays et, il n’y a que des acteurs culturels qui défendront leurs intérêts, qui parleront en leur nom. Par ailleurs, la bonne connaissance du contenu du Pag et des Odd peut nous permettre, désormais, de mieux nous défendre, de mieux nous positionner et de mieux nous vendre. Le contraire reviendrait à marcher comme un aveugle. Nous sommes en train de lutter pour le Fonds d’aide, pour des financements, notamment, or, nous ne savons pas si, dans ce qui est prévu, il y a de nouvelles lignes qui nous concernent. Lorsque nous allons les découvrir, nous allons moins nous plaindre, nous allons moins nous énerver contre l’autorité. C’est lorsqu’en dépouillant les documents, on se rendra compte qu’il n’y a vraiment rien pour nous, qu’on aura toutes les raisons de parler. 
  

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

jeudi 5 octobre 2017

Claude Balogoun s’attaque à la plaie de l’enrichissement contemporain par la voie occulte

Dans le cadre de la production du ’’Pacte’’, son premier roman


La principale salle de conférence du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ de Cotonou s’est révélé trop exiguë pour abriter le monde impressionnant venu participer au lancement de son premier roman par Claude Balogoun : ’’Le pacte’’. C’était de l’après-midi à la soirée du samedi 30 septembre 2017. Dans ses explications, le tout frais romancier béninois a précisé son intérêt, dans cet ouvrage, pour l’enrichissement, par les procédés occultes très pratiqués, de nos jours, au Bénin, par les jeunes désoeuvrés.

Le romancier Claude Balogoun écrivant des dédicaces
« J’ai trouvé l’inspiration, pour écrire ce roman, à travers les jeunes riches, les cybercriminels, encore appelés ’’gayman’’, qui utilisent les fétiches, le ’’kinninsi’’, notamment, pour obtenir la fortune ». L’éclairage fondamental qui devrait amener le public à se procurer ’’Le pacte’’, les 168 pages du premier roman de Claude Balogoun, lancé, le samedi 30 septembre 2017, au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, du quartier Agla, à Cotonou.
Pour cet écrivain qui n’est personne d’autre que le membre du Conseil économique et social (Ces), unique représentant élu siégeant, dans cette institution, au nom des artistes et des acteurs culturels, Alain Coovi, le personnage principal du roman, se trouve aux prises avec une situation pénible du devoir de sacrifice de l’enfant mâle obtenu d’un lit adultérin ; « c’est le sort du Jésus-Christ à sacrifier », a-t-il ajouté, laissant le suspens entier planer sur le devenir de ce rejeton dont la mort, selon l’ordonnance du féticheur, reste la condition sine qua non du retour de son père à la prospérité perdue, du fait de la banalisation et de la violation d’un interdit fondant l’ouverture de cet ancien miséreux à une vie de puissance financière.


Pages de couverture du ''Pacte''

Bien avant que Claude Balogoun n’ait pris son tour d’intervention, le chroniqueur littéraire, Tanguy Agoï, présentateur du roman, a recommandé la lecture du ’’Pacte’’, dans le sens de la découverte du fin mot de l’histoire évoquée et, aussi, pour s’imprégner de l’instinct, de l’esprit de conteur qui a guidé l’auteur dans la confection de l’ouvrage censé porter de fortes traces de cette stratégie narrative.
En outre, s’il faut absolument lire ’’Le pacte’’, c’est pour analyser de quelle manière ce livre s’impose comme le résultat du dépassement, de la transcendance de son auteur d’un passé peu avantageux, peu glorieux concernant une discipline comme le Français, sur les bancs du primaire et du secondaire : « Je savais que je prenais une revanche sur la langue française ; j’avais difficilement 04/20 en Français, même si j’étais le premier de la classe ! », a lancé le Conseiller, n’ayant plus rien à perdre. « Dans les petites classes du collège, j’avais des difficultés à lire un ouvrage ; mes parents étaient dépourvus de moyens et d’opportunités pour m’acheter un livre de Français … », a-t-il achevé, complètement décomplexé.
Et, si la publication du ’’Pacte’’, qu’il faut considérer comme une prouesse, a pu être conquise, c’est aussi, comme l’a déclaré Claude Balogoun, grâce à l’acteur Osséni Soubérou qui, au cours d’un atelier d’écriture, initié par le tout nouveau romancier, en 2006, a initié le sujet ayant fondé l’écriture du roman, au centre de toutes les attentions, le samedi 30 septembre.

Gratien Zossou, présenté au public par Claude Balogoun
Par ailleurs, Claude Balogoun n’entend pas s’en arrêter là, lui qui, premièrement, pense déjà à un ’’Tome 2’’ du ’’Pacte’’, ce qui lui donnera l’occasion de creuser davantage dans la vie étrange des cybercriminels béninois, de retracer le parcours ordinaire qui s’avère le leur, dans le labyrinthe judiciaire. Deuxièmement, les révélations du membre du Ces permettent de croire que ’’Le pacte’’ sera porté au cinéma, surtout que l’incarnation des personnages de l’ouvrage semble déjà connue et qu’Alain Coovi a même été présenté au public : Gratien Zossou, connu comme artiste peintre, de même que comme poète à la verve savante et que comme acteur-comédien : « Nous allons le rajeunir pour en faire votre Alain Coovi », a alors commenté Claude Balogoun.
Celui-ci, visiblement comblé, épanoui d’avoir bénéficié de l’honneur du déplacement de plusieurs membres du Ces, d’artistes et d’acteurs culturels de tendances inconciliables, s’est fendu d’un grand appel au monde des Arts et de la culture : « Cette cérémonie de lancement n’est qu’un prétexte pour demander à tous d’être plus souples, plus tolérants, pour que nous nous imposions aux autres sans aller dans les épreuves de force ».

Marcel Kpogodo          

mardi 23 juin 2015

Claude Balogoun produit 6 artistes béninois de la musique

Dans le cadre de l’opération ’’6 en 1’


Six artistes béninois de la musique font l’objet d’une production par l’acteur culturel et membre du Conseil économique et social (Ces), Claude Balogoun. C’est ce qui ressort d’une conférence de presse qu’il a initiée et tenue, en collaboration avec l’Association ’’Santa Maria’’, le dimanche 21 juin dernier. C’était au siège de la structure de communication, dénommée ’’Gangan production’’, dirigée par cette personnalité.  


De gauche à droite, Sadky, Claude Balogoun, au cours de ses explications et Chimo la diva (Photo de Blaise Ahouansè)

16 millions de Francs Cfa. Voilà le montant total qu’investit Claude Balogoun, entre autres, membre du Conseil économique et social (Ces), pour réaliser la production de l’album de chacun des 6 artistes de la génération naissante que sont Sadky Goudou, Chimène Josette Cakpo, Martinien Bodonon, Nicolas Tossou, Taofique Soumaïla et Valentin Hounyo, de leurs noms respectifs d’artiste, Sadky, Chimo la diva, Aïzé, Adjahoun Toffoton, Taofique et Alissa. L’opération ’’6 en 1’’ est le Projet sous le couvert duquel il entend atteindre cet objectif. Il conduit cette initiative, en partenariat avec l’Association ’’Santa Maria’’.



Claude Balogoun, au centre, entouré des 6 artistes en lancement (Photo de Blaise Ahouansè)
Cet ensemble d’informations a été communiqué par Claude Balogoun aux journalistes culturels, le dimanche 21 juin 2015, au siège de la Société ’’Gangan production’’, à Godomey. Selon l’orateur, s’il a choisi de mobiliser 16 millions de ses poches pour soutenir l’Association ’’Santa Maria’’ dans l’opération qu’elle a dénommée ’’6 en 1’’ et pour laquelle elle a déposé, avec succès, un projet au Fonds d’aide à la culture (Fac) sans avoir encore perçu la moindre somme d’argent, c’est pour contribuer véritablement à l’autonomisation des artistes de la musique dont il n’a manqué d’énumérer les nombreuses difficultés pour mettre un album sur le marché : la conception des morceaux, leur traitement en studio, la fabrication de l’album, la duplication des Cd, la cérémonie de lancement de l’opus et sa mise en vente sur le marché. Pour Claude Balogoun, il s’agit d’un processus très éprouvant pour l’artiste, surtout qu’il doit faire face à un cruel manque de financement. Par conséquent, sa conclusion a été très amère : si les 3 milliards du Fac ne peuvent permettre de rendre les artistes indépendants financièrement, c’est donc un investissement en perte pour l’Etat.
Ainsi, prenant le taureau par les cornes, il a choisi de produire les 6 artistes concernés, prenant en charge tous les frais y afférant, ceux des travaux en studio, de la duplication des disques, de la communication sur l’opération ’’6 en 1’’ avec, en cerise sur le gâteau, le lancement des 6 albums, pour un nombre de titres variant de 6 à 13, le vendredi 26 juin prochain, au Hall des arts de Cotonou, à 18 heures précises.
Mais, le nec plus ultra de cette entreprise que Claude Balogoun annonce purement philanthropique est la mise à la disposition de chacun des artistes pris en charge de 500 Cd portant, chacun, le timbre du Bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins (Bubédra), quitte à eux d’en contrôler la vente, d’une part, et de bénéficier des ristournes du Bubédra, d’autre part. A en croire la personnalité, elle se propose, par ailleurs, de suivre ces artistes pendant six mois à un an, et même de les faire bénéficier d’un contrat.



Du grand show du vendredi 26 juin


Claude Balogoun, au centre, avec les artistes en lancement et les artistes invités, prêts pour le spectacle du vendredi 26 juin (Photo de Blaise Ahouansè)
Se référant au spectacle du vendredi 26 juin prochain au Hall des arts de Cotonou, dont le ticket d’entrée est cessible à 1000 Francs Cfa, Claude Balogoun a précisé que plusieurs artistes seront de la partie pour soutenir ces nouveaux qui feront leur entrée officielle dans l’univers de la musique béninoise : Koudy Fagbémi, Lydie Chokki, Lèvodjo, Gopal Das, Nichè et, surtout, Ricos Campos ! Les heureux de la soirée pourront alors se produire sur scène, s’initiant à se créer leur public spécifique, surtout que trois sous-domaines de la musique seront mis en lumière par les albums lancés sur le marché : la musique moderne par du rap en fon, avec Sadky, de la musique moderne d’inspiration traditionnelle par rapport au rythme ’’gogohoun’’ modernisé de Chimo la diva et, de la musique traditionnelle matérialisée par des rythmes tels que le massègohoun, le tchinkoumè et le ’’gangan’’, notamment, pour l’un ou l’autre des quatre autres artistes. Vivement dont le vendredi prochain pour la découverte de ces nouvelles voix de la musique béninoise !


Marcel Kpogodo

lundi 2 mars 2015

Bientôt l’effervescence des Riao à Cotonou

Dans le cadre des activités de l’Association ’’Katoulati’’


Les Rencontres internationales des arts de l’oralité (Riao), abordent leur quatrième édition. Ce sera à Cotonou, des 19 au 28 mars 2015, à l’initiative de l’Association ’’Katoulati’’. Avec plusieurs facteurs d’innovation.

Patrice Toton, Président de l'Association ''Katoulati''
« Le rôle du conte dans l’éducation des enfants ». Le thème sous lequel est placée la quatrième édition des Rencontres internationales des arts de l’oralité (Riao), organisée par l’Association ’’Katoulati’’, dans ses sections béninoise et française. Donc, du 19 au 28 mars, 2015, du côté béninois, Nicole Tamadaho, Marcel Orou Fico, Susuji Béhanzin, Hervé Wégbomé, Fancy Carlos Zinsou, Charrelle Tété Hounvo, Parfait Dossa et Claude Balogoun, sont les conteurs qui animeront plusieurs manifestations de diction de contes au cours de soirées opportunément organisées à cet effet, dites « contées, chantées, rythmées et dansées » et de séances identifiées comme des « balades contées sur la Routes des pêches ». Il est aussi prévu, dans le cadre des Riao 2015, des visites par les conteurs d’écoles, d’hôpitaux et de cadres prestigieux de notre pays, de même que ces artistes sont appelés à s’exprimer dans des espaces tels que l’Institut français de Cotonou, la Fondation Zinsou, le ’’Blackstage’’, au quartier Akpakpa et, notamment, l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb) . Du côté des étrangers, plusieurs compagnies seront de la partie : le Festival de contes ’’Yeleen’’, du Burkina Faso, la Compagnie ’’Naforo-ba’’ de la Côte d’Ivoire, la ’’Maison Gabité du conte’’ du Togo, l’Association des conteurs du Niger et, en complément à tout ce système, uns structure béninoise : la Fédération béninoise de conte et des arts de l’oralité. Des pays occidentaux comme la France et la Belgique seront de la partie. Selon Patrice Toton, cette quatrième édition des Riao réunira les « conteurs les plus talentueux de leur temps ».


Les Riao, côté intellectuel


Pas moins de trois ateliers de formation sont prévus à l’endroit des professionnels du conte : « Trouver le conteur en soi », animé par Alassane Sidibé, « Le travail de l’imaginaire des conteurs », tenu par Rogo et le thème « Le conte comme outil linguistique », avec la partition essentielle d’Adama Adépojo, dit ’’Taxi conteur’’, Directeur de la Compagnie ’’Naforo-ba’’. En outre, il sera tenu un  colloque sur le thème : « Importance du conte dans le développement socio-culturel, humain et économique au Bénin ».


Marcel Kpogodo

mercredi 5 février 2014

Erick-Hector Hounkpè et ses activités artistiques en ligne

Le site web du "Cactus" en fonction

Le site Internet de l'artiste comédien, conteur, poète, metteur en scène et entrepreneur culturel, Erick-Hector Hounkpè, est une réalité. Celui-ci a porté, à l’attention du public, l’information de la création de cet instrument de visibilité, à l'occasion d'une cérémonie de lancement, tenue le dimanche 26 janvier 2014, au siège de la Société "Gangan Production", dirigée par l'artiste et réalisateur, Claude Balogoun.

Erick-Hector Hounkpè, au cours du lancement de son site web.
www.aklanti.com. Voilà le site Internet d’Erick-Hector Hounkpè, dont le nom a été dévoilé au public ayant honoré son invitation, constitué par des collègues artistes de la troupe théâtrale ’’Kpanlingan’’, dans laquelle il a longtemps joué, des parents, des amis et des journalistes culturels. ’’Aklanti’’ signifie le cactus, et constitue le surnom à lui donné par l’un de ses grands-parents.

Un aperçu du public ayant fait le déplacement.
En réalité, cet espace numérique a pour mission de capitaliser les informations sur la personnalité privée et artistiquement professionnelle du très connu, Erick-Hector Hounkpè. « On sait tout ce que vous valez, mais on fait tout pour que cela n’existe pas ». C’est donc à partir de ce constat amer que l’idée lui est venue de matérialiser sa présence sur la toile, pour se donner une visibilité, la plus étendue possible, surtout qu’il a compris, à en croire ses propos, la nécessité de s’adapter aux technologies de l’information et de la communication, et d’en faire un atout pour faire valoir ses potentialités intellectuelles, spirituelles et artistiques. Ainsi, il met, désormais, à la connaissance du public, ses chroniques, ses opinions, ses recherches, ses contes, ses poèmes, notamment. Ceci reste une première partie des informations que dévoilera.
Dans un second compartiment, s’y feront une place de choix ’’Les Initiatives Gbadalisa’’, du nom de l’association culturelle que dirige l’artiste polyvalent ; elle est née en 1996, à partir du ’’Théâtre Gbadalisa’’ et, s’étant formalisée en 2007, elle se donne comme mission de « faire la promotion de l’art et de la culture béninoise, partout où besoin en sera et transformer le corridor Bénin en un corridor culturel et artistique avec le Nigeria », selon les termes du premier responsable de l’organisation, Erick-Hector Hounkpè. Cette association, matérialisant sa volonté de faire connaître sa façon spécifique de voir et de faire les choses, existera sur le site dans toutes ses formes et ses facettes d’activités.

M. Amouzouvi, complètement à gauche, présentant le site web.
En troisième lieu, www.aklanti.com, en dehors de l’information sur Erick-Hector Hounkpè, ses productions, ses œuvres et sur ’’Les Initiatives Gbadalisa’’, rendra service aux lecteurs du site en leur permettant de créer et d’exploiter des adresses électroniques sécurisées, de même que des blogs gratuits. Ce site Internet, dans une logique altruiste, révèle la dimension profondément attachante de son promoteur.

Marcel Kpogodo          

mercredi 29 janvier 2014

Retour sur le Festival ''Lagunimages" 2013

Noélie Noudéhou Houngnihin, la Directrice : "[...]c’est effectivement un peu difficile d’avoir de bons rapports avec les institutions qui ont à charge la promotion du cinéma, quand vous n’êtes pas insérés dans les réseaux de lèche-culs ... "


La 7ème édition du festival cinématographique béninois, "Lagunimages", s'est déroulée, du 5 au 8 décembre 2013. Les contraintes de l'organisation passées, Mme Noélie Noudéhou Houngnihin a accepté de nous en confier ses réflexions, n'ayant pas sa langue en poche pour dénoncer certaines tristes réalités techniques et morales du milieu cinématographique au Bénin.


Noélie Noudéhou Houngnihin

Stars du Bénin : Mme Noélie Noudéhou Houngnihin, vous êtes la Directrice du Festival ’’Lagunimages’’, dont la septième édition s’est déroulée, du 5 au 8 décembre 2013. Quelles en sont vos impressions ?


Noélie Noudéhou Houngnihin : C’est une motion de satisfecit ; on est très contents du travail réalisé par tous les bénévoles, le Comité d’organisation et moi-même. Notre plus grande fierté, c’est l’action d’éducation artistique que nous avons initiée dans une école publique de Cotonou ; nous avons initié les enfants à comment appréhender l’œuvre artistique et culturelle. C’est une des plus grandes réussites du Festival.


Est-ce que le Festival suivra ces enfants qui ont été formés ou seront-ils laissés à eux-mêmes, quitte à ce qu’ils puissent réinvestir les acquis recueillis ?


Absolument, il faudra les suivre ! D’ailleurs, ils nous mettent assez la pression psychologique pour ça, d’autant plus que tous les mercredis et tous les samedis, depuis qu’ils ont fait leur prestation, ils se retrouvent à leur lieu d’entraînement, à la Place du Souvenir. Effectivement, ils attendent quelque chose de nous. Évidemment  nous allons les insérer dans notre plan d’actions, pour les deux prochaines années et, approfondir la formation qu’ils ont reçue, continuer en intégrant certaines autres écoles parce que, pour des raisons budgétaires, nous n’avions pu intervenir que dans une seule, le Collège d’enseignement général ’’Océan’’. Mais, de plus en plus, on va en insérer d’autres dans notre plan, jusqu’à ce qu’on puisse faire inscrire les activités culturelles dans les programmes scolaires officiels.


Quel regard portez-vous sur le cinéma béninois ? Nous avons constaté, dans le déroulement de cette édition du Festival, une exploitation du cinéma ouest-africain … Le cinéma béninois n’est-il pas valable pour que vous puissiez l’exploiter ?


Il y a très peu de production cinématographique au Bénin ! Donc, le Festival, vu la programmation, vu le nombre de places publiques et de marchés où nous devions faire des projections, on ne pouvait pas se limiter à la production cinématographique béninoise qui est très maigre ; il y a combien de films qui sont produits par an ? Il y en a très peu. Mais, nous avons, quand même, ouvert une lucarne aux étudiants de l’Isma (Institut supérieur des métiers de l'audiovisuel, Ndlr.), dont nous avons présenté six ou sept films, réalisés par des étudiants en fin de formation. Donc, nous espérons que, petit à petit, le Bénin produira suffisamment d’œuvres cinématographiques pour bénéficier d’une programmation significative, parce que, dans la programmation de ’’Lagunimages’’, nous avons une section ’’Vision intérieure’’, qui devrait regrouper essentiellement des films béninois, ce qui fait que nous sommes demandeurs. Mais, il faut dire aussi que ’’Lagunimages’’ est un festival international, nous avons une certaine réputation, nous sommes très vus à l’international, donc, il n’est pas question pour nous de présenter des films béninois juste pour le faire ; ceux que nous présentons doivent répondre à un certain niveau, en matière de normes et de qualité, pour pouvoir être diffusés sur nos plateformes.


Ne pensez-vous pas que le cinéma béninois, malgré les limites qu’il présente aujourd’hui, a une certaine spécificité exploitable et valorisable à l’Extérieur, même s’il ne répond pas à des canaux internationaux ?


Vous savez, le cinéma, c’est une science, c’est une profession technique. Donc, chaque réalisateur qui fait un film donne une idée de sa pensée propre ; c’est d’abord une œuvre individuelle. Mais, c’est une œuvre artistique qui doit répondre à certaines normes techniques et de qualité, sinon, ce n’est pas possible ; quand vous avez fait un film et que le son est pourri, il n’est pas diffusable, c’est ça le problème ! On ne peut diffuser des films qui, techniquement, ne tiennent pas, parce qu’il faut mettre le spectateur dans un certain confort, c’est aussi ça le cinéma, lui permettre de voyager ; c’est pour ça que les réalisateurs, ceux qui se respectent et qui respectent leur métier mettent un point d’honneur à avoir des images de bonne qualité, un son de bonne qualité. Après, si l’œuvre artistique, en tant que telle, est discutable, c’est un autre débat. Mais, pour nous, il n’est pas question de diffuser, sur la plateforme du Festival, des œuvres qui, techniquement, découragent les spectateurs, parce que, nous, nous faisons des productions dans des conditions extrêmes déjà, elles sont en plein air ou dans les marchés, donc, il y a déjà énormément d’intrusions extérieures. Alors, il faut que, techniquement, l’œuvre tienne, que le son soit bon, que les images soient de bonne qualité, que le son soit synchro, qu’il soit mixé et talonné ! Pour nous, c’est vraiment très important que les œuvres respectent ces normes-là, pour que nos spectateurs aient envie de revenir plus tard, parce que, c’est tout l’enjeu du Festival ’’Lagunimages’’, nous n’avons plus de salles au Bénin mais, nous tenons à faire voir les productions cinématographiques des réalisateurs africains à leur public, le public d’ici. Et, nous ne pouvons pas leur montrer n’importe quoi, parce que cela n’honore pas notre profession.


A part ce que vous avez fait au niveau de l’Isma, quel travail pensez-vous effectuer pour amener les professionnels qui sont dans le domaine depuis bien longtemps à se conformer aux standards internationaux ?


C’est un travail que nous avons commencé depuis longtemps, depuis la toute première édition de ’’Lagunimages’’ ; nous avons toujours prévu des formations de renforcement de capacités et de mise à niveau, en direction des professionnels du cinéma. Donc, c’est une œuvre que nous allons continuer avec ceux qui veulent bien se rapprocher de nous et travailler avec nous. Cette année, par exemple, bien avant le Festival, on a donné une formation sur le jeu d’acteur face à la caméra, qui est très spécifique. Donc, l’année prochaine aussi, nous avons en projet de remettre cette formation, de l’approfondir, de la pratiquer sur un plateau de tournage.
C’est un travail que nous avons commencé depuis et que nous allons continuer, évidemment, de telle sorte que, de plus en plus, ceux qui ont envie de faire du cinéma sachent que c’est un métier qui est difficile, exigent et qu’il faut atteindre une certaine technicité ; c’est une question de respect du téléspectateur.


Quelles sont vos relations avec les cinéastes béninois ?


Elles sont très bonnes, on se connaît. Moi, je navigue dans ce milieu depuis 2002, donc, cela fait un certain moment ; on se connaît bien, on travaille beaucoup avec ’’Gangan Productions’’ que personne ne présente, avec Claude Balogoun, on travaille beaucoup avec Madame Rosalie Daaguè avec son groupe, on se connaît, on connaît bien Christian Noukpo, on se connaît, on fait des choses ensemble, avec ceux qui pensent comme nous, parce que, c’est vrai que le Bénin est un pays particulier où tout le monde a son avis sur tout. Mais, nous, nous croyons en la solidarité, nous croyons en l’économie sociale et solidaire et, les gens qui veulent travailler avec nous doivent adopter ces principes-là, sinon, ce n’est pas possible ! On ne vient pas à ’’Lagunimages’’ pour s’enrichir, pour s’acheter une voiture, pour se faire de l’argent, non ! Tout le budget que nous engrangeons doit être réinvesti dans le Projet et, effectivement, c’est difficile, ici, de trouver des gens qui épousent ce mode de pensée mais, il y en a beaucoup avec qui nous travaillons.
Quant à nos rapports avec l’institutionnel, ils sont un peu plus délicats, parce que, nous, nous ne sommes dans aucun réseau et, cela ne nous intéresse pas d’ailleurs, on n’a même pas le temps pour ça. Oui, c’est effectivement un peu difficile d’avoir de bons rapports avec les institutions qui ont à charge la promotion du cinéma, quand vous n’êtes pas insérés dans les réseaux de lèche-culs, voilà.


Pour finir, est-ce qu’on peut connaître vos perspectives pour 2015, l'année de la nouvelle édition de ’’Lagunimages’’ ?


Il faut dire qu’entre deux éditions du Festival, nous faisons énormément d’activités. Donc, pour les deux prochaines années, comme je le disais tantôt, nous allons approfondir le travail dans les écoles, agrandir le réseau, travailler plus avec les enfants, faire des choses avec eux, puisque ceux qui sont enfants aujourd’hui sont les adultes de demain ; si nous voulons que les Béninois de demain consomment les produits culturels, c’est aujourd’hui qu’il faut les former. Pourquoi pensez-vous qu’il y a très peu de Béninois qui achètent les œuvres de nos artistes ? C’est parce qu’ils n’ont pas été éduqués pour ; la consommation de l’art s’apprend comme la façon de manger, la façon de parler, c’est une éducation artistique qu’il faut. Nous, nous avons fait ce pari, de continuer dans les écoles, afin de faire de ces enfants, aujourd’hui, des consommateurs de culture, pour demain. En étant mis très tôt en contact avec l’esthétique culturelle, ils peuvent, un jour, signer un chèque d’un million pour acheter une œuvre culturelle, parce que cela aurait fait partie de leur univers et, c’est ça notre ambition pour les deux prochaines années.


Un mot de fin, pour clore cette interview ?


Je dis un grand bravo à nos partenaires, ceux qui nous ont suivis, l’Ambassade du Brésil et la Coopération suisse au Bénin, le Port autonome de Cotonou, … ; c’est difficile de citer des gens, parce qu’on en oublie toujours.
J’encourage mon Comité d’organisation ; ses membres ont été formidables : ils ont été là, du début jusqu’à la fin, ils ont tenu et, pour ça, je leur dis « Bravo ! », je leur demande qu’on reste unis, pour qu’ils ne se laissent pas distraire par le chant des sirènes, parce qu’on a encore de grandes choses à faire dans le futur. 
   
Propos recueillis par Marcel Kpogodo 

dimanche 27 octobre 2013

Fin de formation à la Compagnie Walô


Une douzaine d’attestations remises


Le mercredi 23 octobre 2013 symbolise pour la Compagnie Walô la fin d’un processus éprouvant. En l’après-midi de cette journée, au maquis ’’Le tata’’, à Cadjèhoun, les responsables de la structure ont procédé à la remise, à une douzaine de stagiaires, d’une attestation de la fin d’une formation ayant duré dix semaines. Plusieurs autorités du Ministère et du monde de la Culture ont marqué leur présence à la cérémonie.


« La danse moderne, composition + didactique, hip-hop + création de flash mob », « La santé de la reproduction et des droits sexuels », « Les diverses formes de violence », « Le rap ». Voici les modules qui ont servi à former, du 5 juin au 22 octobre 2013, une douzaine de jeunes danseurs des deux sexes, qui, à leur tour, devraient être capables de renforcer les capacités de bien d’autres personnes. Et, pour cette remise d’attestation aux douze stagiaires, ce mercredi 23 octobre au maquis ’’Le tata’’, du quartier Cadjèhoun, à Cotonou, ont fait le déplacement, bon nombre des formateurs parmi lesquels des représentants de Psi/Abms, des artistes dont Marius Missinhoun, dit Fadji, du Groupe H20, et, à la table d’honneur, Eric Totah, Secrétaire général du Ministère de la Culture, Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’aide à la Culture, Innocent Assogba, Directeur du Bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins, Claude Balogoun, Directeur de la Société ’’Gangan prod’’, Feri de Geus, Directeur artistique de la Fondation ’’Le grand cru’’, partenaire de la Compagnie Walô, Richmir Totah, Président de ladite Compagnie, notamment. Celui-ci, officiant en tant que maître de cérémonie, a rappelé la genèse du Projet ’’Touch my body, don’t touch my body’’ et annoncé que son déroulement, à travers les différentes séances de formation, a donné lieu à la création d’un spectacle enregistré en studio et programmé pour être édité sous forme de Cd, dans les prochains jours. Selon lui, cet aspect des choses justifiait la présence des autorités à des niveaux très influents du Ministère de la Culture.
Ensuite, ses explications lui ont permis de faire comprendre à l’assistance que, si plusieurs collèges de Cotonou ont été parcourus pour la présentation du spectacle de danse qui sensibilisait les adolescents sur les comportements sexuels de protection contre le Vih/Sida et les maladies sexuellement transmissibles, et sur ces attitudes de prémunition contre les violences vis-à-vis des femmes, il a annoncé que sa Compagnie entendait mobiliser des financements complémentaires pour une tournée dans plus d’établissements scolaires. Puis, ce fut l’étape de la remise des attestations aux stagiaires par les autorités présentes, à tour de rôle, avant quoi, celles-ci, se prononçant respectivement, ont manifesté leur satisfaction face à l’achèvement réussi de ce Projet de longue haleine par la Compagnie Walô.



Marcel Kpogodo

vendredi 11 janvier 2013

Lancement de la 11ème édition du Festival ''Quintessence''

Quatre récompenses attribuées

Le grand amphithéâtre de l'Institut régional de santé publique (Irsp) de Ouidah, rempli à bloc, a été le témoin, le mercredi 9 janvier 2013, dans l'après-midi, du lancement de la onzième édition du Festival cinématographique ''Quintessence'', initié par le cinéaste béninois, Jean Odoutan.  En présence de plusieurs autorités, cette cérémonie a été le tremplin pour son organisateur principal de distinguer trois personnalités béninoises et une institution de financement de la culture, ayant, chacune, à sa manière, contribué au rayonnement du Festival au Bénin, depuis sa création.

Moussa Sène Absa, saluant Sylvain Treuil, à son arrivée ....


Claude Balogoun, Directeur général de la Société ''Gangan Productions'', Akambi Akala, ancien Directeur de la Cinématographie, Bonaventure Assogba, Directeur du Fonds d'appui à la Production audiovisuelle (Fapa) du Ministère de la Communication et des technologies de l'information et de la communication (Mctic), et le Programme ''Société civile et culture'' (Pscc) ont été primés par Jean Odoutan, Délégué général de ''Quintessence'', au cours de la cérémonie d'ouverture de la onzième édition du Festival concerné, ce mercredi 9 janvier 2013, à l'Institut régional de santé publique de Ouidah. Ces trois personnalités et l'institution émanant de l'Union européenne ont reçu, chacune, le Prix spécial ''Python Pscc''.


 
Claude Balogoun, recevant son Python '' Spécial Pscc''


Au tour de Bonaventure Assogba de recevoir le sien, des mains du réalisateur, Mama Keita ...
Un aperçu du public venu assister à la cérémonie d'ouverture de  ''Quintessence '' 2013 ...


C'était en présence de plusieurs personnalités dont Jean-Michel Abimbola, Minsitre béninois de la Culture, Sévérin Adjovi, Maire de Ouidah, Sylvain Treuil, Directeur de l'Institut français du Bénin et représentant l'Ambassade de France, et une équipe du Pscc avec, à sa tête, Nicolas Méido, Coordonnateur de la Structure. 

Le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola avec, à sa droite, Sévérin Adjovi, le Maire de Ouidah et son épouse, suivi de l'ancien Ministre, Soulé Dankoro. Derrière eux, Sylvain Treuil, Représentant de l'Ambassade de France au Bénin  ...


Moussa Sène Absa, Président du Jury Long métrage de Quintessence 2013, les réalisateurs Moussa Touré et Mama Keita, Jean-Pierre Garcia, Directeur sortant du Festival international du Film de la ville d'Amiens, en France, le professeur Honorat Aguessy et Ousmane Alédji, Directeur du Centre culturel Artisttik Africa, aussi étaient, notamment, de la partie. 


Nicolas Méido, Coordonnateur du Pscc, remerciant pour la distinction ....
Dans son propos, Jean Odoutan, l"homme à l'origine de cette distinction, a fait ressortir que le Festival cinématographique ''Quintessence'', à travers son parcours jusqu'à cet onzième exercice, a connu l'appui de certaines personnalités et de quelques structures parmi lesquelles il a choisi de récompenser les plus clés. Ces distinctions sont donc, selon lui, une marque de reconnaissance vis-à-vis de la partition qu'elles ont spécifiquement joué dans l'essor de cet événement annuel. 


M. Agon, représentant Akambi Akala ....

Remarquons que l'édition de la présente année verra décerner huit trophées, après que cinq jurys auront statué sur, respectivement, douze longs métrages, quatorze documentaires, quinze courts métrages, neuf films d'animation et sept réalisations cinématographiques, dans la catégorie ''Demain, c'est aujourd'hui'', neuf dans celle ''TV/Moyen métrage''. Par ailleurs, deux tables-rondes, quatre ateliers et un Master-class ont commencé leur déroulement depuis le 10 janvier. Pour un Festival lancé le 9 janvier et prévu pour se clore le 13, voilà un vaste cahier de charges dont l'aboutissement est tant attendu : l'attribution des différents trophées Python, en début de soirée de la dernière journée.

Marcel Kpogodo