vendredi 24 octobre 2014

"Le Centre’’ bientôt inauguré sous l'égide de Dominique Zinkpè

Dans le cadre de la mise en place d’espaces de création artistique


Une conférence de presse s’est tenue, le vendredi 17 octobre dernier au Quartier Lobozounkpa, dans la Commune d’Abomey-Calavi. C’était l’occasion pour l’artiste-plasticien, Dominique Zinkpè, d’annoncer l’inauguration prochaine d’un espace culturel dénommé ’’Le Centre’’.

Dominique Zinkpè, au centre, Timothée Grimblat, à sa gauche, Hippolyte Attakoun, à sa droite
Décembre 2014 est le mois au cours duquel sera inauguré l’espace culturel et artistique dénommé ’’Le Centre’’. C’est la substance de l’information apportée par, notamment, le très célèbre artiste-plasticien béninois, Dominique Zinkpè, qui s’en trouve être le Directeur. Cet échange avec les professionnels des médias s’est déroulé au siège de la structure à Lobozounkpa, de la Commune d’Abomey-Calavi.
Selon l’intervenant, ce centre culturel s’étend sur une superficie de 4000 mètres carrés et a déjà bénéficié d’un investissement de 200 millions de Francs Cfa. Subdivisé en trois grands compartiments que sont la bibliothèque, hébergeant une partie ’’Petit musée’’, le bloc de trois ateliers de résidence et, enfin, un mini-bar, il relève d’un domaine octroyé par la Mairie d’Abomey-Calavi.
A en croire toujours ce premier responsable, ’’Le Centre’’ est destiné à accueillir des résidences de création, ce qui permettra aux artistes de disposer d’un espace de réflexion, de recueillement et de conquête de l’inspiration. A cet effet, tous les domaines artistiques seront pris en compte, et ce lieu est prévu pour être un cadre où les professionnels du théâtre pourront préparer leur pièce, où des concerts seront donnés et, aussi, où des projets de films pourront connaître leur concrétisation. De même, il sera un endroit dans lequel un artiste, qui en aurait manifesté la volonté, pourra donner corps à son besoin de développer un projet nouveau, de changer de démarche de travail. Ce sera, en outre, un tremplin pour des artistes confirmés d’accompagner d’autres, jeunes commençants, dans le métier.
Par ailleurs, concernant les critères d’admission, ils sont assez souples ; il suffira pour des candidats à une résidence ou à une activité d’en manifester une demande qui sera étudiée et validée.


Deux artistes déjà en résidence

La conférence de presse a permis à Dominique Zinkpè de présenter aux journalistes deux artistes déjà en résidence, qui préparent leurs travaux pour l’inauguration de décembre prochain : Rafiy Okéfolahan, plasticien, et Charly Djikou, sculpteur de pierre. La visite de leurs ateliers respectifs a permis à l’auditoire de se rendre compte de l’état d’évolution du travail de chacun d’eux.


Des participants aux échanges

Remarquons qu’à la conférence de presse, se tenaient, à la table des organisateurs, Hippolyte Attakoun, Coordonnateur en fin de fonction, de l’espace, et Timothée Grimblat, Directeur artistique du ’’Centre’’ et bras-droit de Robert Vallois, antiquaire français et tête pensante du Projet ; par le biais de l’Organisation non gouvernementale ’’L’Hospitalité et développement (L’hed), il a contribué à lui donner corps, avec, à peu près 85% d’exécution du chantier, à en croire l’ancien Coordonnateur.

Pour ’’Le Centre’’, destiné, comme l’a expliqué Dominique Zinkpè, à « créer une plateforme artistique pour un lien entre les artistes et le public », il ne reste qu’à voir dans quelle mesure ce rêve pourra se réaliser.



Marcel Kpogodo

Le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, un système qui contraint à l’excellence

Une structure culturelle de pointe

A l’épreuve de l’atteinte de défis majeurs, la jeunesse béninoise se fait remarquablement présente. C’est ce que donne l’occasion de constater une structure entièrement culturelle dont les principaux animateurs, des jeunes, témoignent d’un sens inouï de rigueur et d’organisation : le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’ (Caco).

Denis Abiona, Président du Centre artistique et culturel "Oshala"

Une structuration efficace

La promotion de la culture béninoise reste le fondement profond d’une organisation qui a imposé ses preuves : le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, une association relevant de la Loi 1901, ayant vu le jour, en 2006, s’étant armé de l’objectif de s’illustrer dans les arts de la scène, s’enrichissant de la participation d’une trentaine de membres actifs et, s’illustrant, par excellence, dans l’art du ballet à thème, c’est-à-dire, dans la pièce de théâtre dansée, « le ballet intellectuel ! », s’exclamera quelqu’un. Une connaissance de plus grande proximité avec le système de fonctionnement de cette structure permet de se rendre compte de sa subdivision savante en quatre sous-sections : la danse traditionnelle patrimoniale, la danse contemporaine, l’art dramatique et la musique moderne d’inspiration traditionnelle. Les jeunes dirigeants de ces domaines n’ont pas requis un anonymat vain : respectivement, Raphaël Tokplonou, Clément Kakpo, Humbert Boko et Denis Abiona. Tout est donc bien parti, pour des résultats respectables.

Clément Kakpo, Chef de la Section "Danse contemporaine"
Un système exigent de formation

En dépit de sa naissance récente et de la jeunesse de son équipe dirigeante, le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’ ne laisse aucune place à la complaisance, lorsqu’il s’agit de transmettre à des apprenants les précieuses connaissances devant leur permettre de faire leurs preuves dans les arts de la scène. D’abord, l’aspirant au professionnalisme se fait accepter comme simple observateur, pendant 90 jours, et se laisse analyser, après avoir rédigé une bonne demande et avoir été présenté au groupe. Au cours de son évolution, il est l’objet d’une enquête de moralité et, gare aux résultats défavorables pour sa personnalité ! De mauvais échos sur son caractère font renvoyer purement et simplement cet apprenant indélicat. Mais, un petit bémol : on peut le racheter, en cas de repentance et d’un engagement signé à adopter des comportements moraux. Comme l’explique Denis Abiona, Président du Cac ’’Oshala’’, « il ne faut pas tolérer qu’un apprenant se cache derrière la formation pour développer ses caprices, son mauvais caractère ». De même, il fait ressortir qu’à ’’Oshala’’, signifiant, en français, ’’la divinité’’, on ne tolère pas l’usage de stupéfiants tels que la cigarette, le tabac, l’alcool, la drogue, notamment, ce qui fait expulser sans pardon, celui qui s’y adonne. « Quand on est dépendant de cela, on n’est plus soi-même », ne manque pas d’ajouter Clément Kakpo, du haut de son expérience à succès dans la danse contemporaine. Voilà de quoi assainir l’image d’une corporation que beaucoup associent à la manifestation par ses acteurs de comportements déviants. En conclusion, la formation, au Caco, laisse les responsables s’imposer de réussir une relation réellement connivente, une forte collaboration entre l’aspirant à la formation, ses parents et son entourage. Qui aurait pu y croire ? Et, il s’agit d’une organisation où ne vient pas qui veut, étant donné la rigueur qui en caractérise le fonctionnement et la promotion de valeur comme la ponctualité et l’assiduité aux répétitions : « Il vaut mieux être seul que d’être mal accompagné », conclut Abiona, devant la remarque que la rigueur de ce groupe ne lui fait pas une abondante compagnie.

Raphaël Tokplonou, Chef de la Section "Danse traditionnelle"

Des dirigeants ’’baraqués’’

La jeunesse des dirigeants du Cac ’’Oshala’’ peut tromper, mais ils sont des poids lourds dans leur domaine, à commencer par le Président Denis Abiona, Directeur artistique, de surcroît et, Chef de la section ’’Musique moderne’’. N’allez pas croire qu’il est un expositeur de titres ; ancien membre de la célèbre troupe ’’Towara’’, il a participé à plusieurs manifestations internationales, a fait le tour du monde pour des prestations artistiques en danse patrimoniale, est l’auteur d’un album de musique traditionnelle et, l’observateur averti ne manquera de le voir évoluer sur des scènes de danse, à l’heure actuelle, malgré ses humbles vêtements de comptable d’un établissement scolaire de la place, le Complexe scolaire ’’La Synthèse’’, un cadre qui sert aux membres de l’Association à s’entraîner, tenir des événements d’ampleurs variables et à former des scolaires.
Ce Denis Abiona, s’il n’est pas harcelé de questions, parle peu, mais n’en est pas moins percutant quand on le voit évoluer, dans une captation vidéo actuelle, dans un accoutrement de danse, resplendissant. Ce n’est pas non plus Clément Kakpo qui aime s’exhiber, mais ses faits d’armes sont énormes et multiples : père de la formation en danse contemporaine au Bénin, depuis les années 1987-1988, père intellectuel, scientifique des désormais célèbres Richard Adossou, Rachelle Agbossou, entre autres. Quant à Humbert Boko, il s’est dernièrement illustré, à la grande paillotte de l’Institut français de Cotonou, par la comédie musicale, ’’Miriam Makéba’’, et, le succès qu’il en a remporté ne lui monte pas à la tête, son leitmotiv étant de travailler encore plus. Le plus discret de toute l’équipe, devant l’éternel, n’est personne d’autre que Raphaël Tokplonou ; peu loquace, il ne retrouve tous ses repères que sur des scènes de danse où il faut jouer littéralement avec le feu, dans un flot de paroles incantatoires prouvant une initiation sacrée à laquelle les autres dirigeants avouent n’avoir pas échappé, de quoi s’abreuver à la source de la réelle connaissance culturelle séculaire de nos aïeux, et s’enlever les moyens de verser dans l’à-peu-près artistique.
En réalité, ces membres dirigeants du Caco, si, à divers niveaux, ils se connaissent depuis plusieurs années, n’ont fait que se retrouver dans cette association, un véritable creuset d’esprits convergents qu’ils sont, vers le sens de la libre entreprise, eux qui ont fini par s’imposer par leur foi, leur persévérance et par leur réussite artistique, à leurs parents, autrefois réticents à leur orientation à risques.

Humbert Boko, Chef de la Section "Art dramatique"

Une noble ambition  

Des formations diplomantes, désormais. C’est la préoccupation essentielle de cette équipe de jeunes gagneurs qui n’ont jamais postulé à quoi que ce soit dans la fonction publique, mais qui vivent bien de leur vie d’artiste, montrant à leur génération un exemple de prise en charge de soi pour se réaliser, s’épanouir et faire resplendir la nation, eux qui sont les ambassadeurs de la culture de ce pays vers l’Extérieur. A coup sûr, leur foi inébranlable ne manquera pas de leur faire obtenir les moyens et les circonstances favorables à la réalisation de ce défi de formations diplomantes.


Marcel Kpogodo

Dah Aligbonon lance une académie traditionnelle à Bohicon

Dans le cadre de la promotion d'une éducation endogène


Une académie d’obédience traditionnelle a été lancée, le mercredi 8 octobre dernier, à Houawé Ouassaho, dans la Commune de Bohicon, du Département du Zou. C’était à l’initiative du dignitaire des religions endogènes, Dah Aligbonon, sous le couvert de l’Ong ’’Les Récades’’, dont il est le premier responsable.

Dah Aligbonon, à droite, au cours de la cérémonie de lancement
’’Houendotchité’’. Tel est le nom de l’académie de type traditionnel, lancé, le mercredi 8 octobre dernier, à Houawé Ouassaho, dans le Commune de Bohicon, du Département du Zou, par le représentant des religions endogènes, Dah Aligbonon, sous le couvert de l’organisation non gouvernementale, dont il est le Président, l’Ong ’’Les Récades’’. Selon cette personnalité, l’objectif d’une telle initiative, est de « communiquer » et de « faire ressortir l’histoire des réalités de notre pays, de faire connaître l’explication des différentes divinités » de notre pays, le Bénin.
Ceci ne va pas sans un fondement visant à reconditionner complètement le système d’acquisition des connaissances par la jeune génération, ce qui a amené Dah Aligbonon à interpeller vivement les cercles de décision, capables de réussir une telle mission : « Revoyons nos programmes de télévision et ceux de l’Internet, assainissons la haute technologie en évitant, par exemple, la libre diffusion des films pornographiques et celles de violence, mettons au service de nos enfants les moyens nécessaires pour leur éducation et leur épanouissement, ayons la force de caractère d’être à la fois les maîtres et les confidents de nos enfants, ayons l’humilité  d’être l’idéal de nos employés, bref, soyons, autant que nous sommes, des exemples pour notre société ».
Dans des propos aussi enflammés, l’orateur, dans son allocution, n’a pas manqué de fustiger le manque d’intérêt des autorités politiques pour les activités relevant des religions endogènes, avant de préciser que l’académie ’’Houendotchité’’ est ouverte à deux catégories d’étudiants, la première pouvant être formée pour six mois et, la seconde, pour douze, cette structure pédagogique endogène détenant des ouvrages didactiques, notamment, sur les lois de la nature.


Marcel Kpogodo

lundi 20 octobre 2014

Ifè dévoile les morceaux "Ayanfè" et "Biotou", de son album "Témi"

Dans le cadre du Prix "Découvertes Rfi"


L’artiste béninois de la musique, Ifè, finaliste du Prix ’’Découvertes Rfi’’, à deux doigts de détenir la consécration, nous dévoile profondément ses deux morceaux ’’Ayanfè’’ et ’’Biotou’’, grâce auxquels elle est devenue finaliste. De même, elle nous présente tous les dignes ’’faiseurs’’ de l’album, "Témi", hébergeant ces deux titres et, ainsi de suite …

Ifè, irrésistible, sur scène ... (Photo de Sophie Négrier)
Stars du Bénin : Bonjour Ifè. Etant donné que tu es finaliste du Prix "Découvertes Rfi", peux-tu nous parler de chacun des titres, "Ayanfè" et "Biotou", qui t'ont permis d'accéder à cette situation? Que signifie "Ayanfè"? Que signifie "Biotou"? Dans quelle langue du Bénin ces titres sont-ils?



Ifè : Tout d’abord, je souhaiterais dire que je suis très honorée de faire partie des dix artistes finalistes du Prix "Découvertes Rfi". C’est un concours qui est très attendu par les musiciens du continent. Il apporte de la visibilité médiatique et donne la possibilité au lauréat de faire une tournée africaine.

J’ai donc concouru pour ce prix avec Témi, mon premier album. Il comporte douze titres et les membres du Jury du Prix ’’Découvertes’’, présidé par Fally Ipupa, ont choisi de mettre en compétition les deux titres Ayanfé et Biotou. Je suis heureuse qu’il s’agisse de ces titres là car ils ’’groovent’’ bien et donnent envie de danser (Rires).

Témi est un album que j’ai écrit en yorouba, ma langue maternelle. ’’Biotou’’ veut dire, en quelque sorte, « Passe à droite » et, Ayanfé, qui signifie « La destinée ».



Quel est le message qu'ils portent ? Quelle leçon tu voudrais en faire tirer par le public ?



Je ne sais pas si je peux donner des leçons à qui que ce soit (Rires).
Mais, dans ces deux morceaux, comme dans les autres titres de l’album Témi, je m’inspire de ce que j’ai vécu ou de ce que je vois autour de moi. J’évoque des situations de mon propre parcours ou celles dont je suis le témoin.

Dans le titre Biotou, je parle des doutes que l’on peut avoir quand on est amené à faire des choix. Dans notre vie personnelle ou professionnelle, on s’est tous demandé, à un moment donné, le meilleur chemin à emprunter. Le meilleur moyen de le savoir est de suivre son intuition, d’écouter son cœur, en quelque sorte.

Pour Ayanfé, j’évoque l’histoire d’une femme qui a été «détournée» de son amour et qui, pour finir, lui reviendra. Tout est écrit et, quoique la main de l’Homme puisse faire, ce qui est pour toi t’appartient et te revient.


Quels rythmes tu joues dans chacun de ces deux morceaux ? De quelle région du Bénin sont-ils?




Le rythme emprunté pour Ayanfé est le Juju et, pour Biotou, un mélange de Juju et d’Akpala. Deux rythmes de la région de Porto-Novo. En même temps, au cours de l’histoire, les hommes se sont déplacés en emportant avec eux leur culture et, notamment, leur musique. Ayanfé est proche de ce que l’on entend au Brésil, par exemple. C’est sans doute pour cette raison qu’au-delà des mots prononcés en yoruba, ma musique parle au delà des frontières.



Toi-même, Ifè, de quelle région du Bénin es-tu originaire ?


Mon nom de naissance est Awoulath Alougbin. Je suis de Porto-Novo, 100 % béninoise !





Selon toi, quels ont été les atouts artistiques qui t'ont permis d'être ainsi distinguée ?

C’est un peu difficile de répondre à cette question. Il y a de très bons musiciens et chanteurs sur le continent aux qualités artistiques incroyables. Ce que je sais, c’est que, dans ma démarche artistique, qu’il s’agisse de la danse ou de la musique, je ne cherche pas à ressembler à quelqu’un. Je suis moi ! J’ai d’ailleurs intitulé ce premier album Témi, qui signifie, en yoruba, « De moi », parce que je le ressens comme une partie de moi-même. C’est un album très personnel, qui me ressemble.

Un morceau ou un album, c’est, surtout un travail d’équipe. L’arrangeur, les musiciens, les chœurs, les ingénieurs du son, le manager, l’attaché de presse, les photographes, … Bref, il y a une multitude de personnes et de métiers qui travaillent à la réalisation d’un album.
Ma maison de production É&A Music, dirigée par Elise Daubelcour, a tout orchestré. J’ai eu la chance  exceptionnelle d’être accompagnée, pour ce premier album, par Lionel Louèkè, qui a réalisé les arrangements. Des musiciens béninois incroyables ont joué sur cet album  : Lionel Louèkè, à la guitare, Magloire O. Ahouandjinou, à la trompette, Manu Falla, à la basse, Josaphat Christian, aux percussions et, à la batterie, et Didier S. Ahouandjinou, au clavier. Les très belles voix d’Adunni Néfertiti, du Nigéria, et, Raphaël Houédécoutin, m’ont également accompagnée. Gérard Fanouvi, le magicien des sons, a réalisé les enregistrements à Cotonou. Je pense que c’est un peu de chacune de ces personnes qui m’ont permis, aujourd’hui, d’être parmi les dix finalistes du Prix ’’Découvertes Rfi’’.


Quel message as-tu pour tous afin de les amener à voter massivement pour toi ?



C’est un honneur pour moi de représenter, cette année, le Bénin, comme d’autres l’ont fait, avant moi, notamment, le Trio Tériba ou Sessimè. Si vous aimez ma musique et si vous souhaitez voir le Bénin à la première place, votez Ifé sur le site www.prixdecouvertes.com !



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 15 octobre 2014

Jean-Michel Abimbola, le Ministre de la Culture à qui tout réussit

Face à l'augmentation de la cagnotte du Fonds d’aide à la Culture
(Quelques acteurs culturels se prononcent)


Le Conseil des Ministres, du 2 octobre dernier, dans son communiqué rendu public, a fait connaître une mesure très importante intéressant le monde des artistes, des acteurs et des promoteurs culturels : l’augmentation très sensible du Fonds d’Aide à la culture (Fac), ce qui révèle un fait de succès pour Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (Mcaat). A cet effet, en marge du méga concert de clôture des vacances, tenu à Parakou, le samedi 11 octobre 2014, certains artistes participants et des acteurs culturels ont accepté de nous confier leurs impressions.


Le Ministre Abimbola, entouré, à gauche, de M. Nahouan, son Directeur de Cabinet et, à droite, d'Eric Totah, le Secrétaire général du Ministère
3 milliards de Francs Cfa. C’est désormais le montant du Fonds d’aide à la Culture (Fac), structure d’octroi de subventions aux artistes, aux acteurs et aux promoteurs culturels, chapeautée par le Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (Mcaat). A en croire le communiqué du Conseil des Ministres du 2 octobre dernier, concernant « le portefeuille des investissements publics et les mesures prioritaires du Gouvernement, pour la gestion 2015 », le 15ème point de la rubrique « Infrastructures productives autres que l’Energie », se libelle comme suit : « l’augmentation des capacités opérationnelles du Fonds d’aide à la culture : 3 milliards en 2015 contre 1,5 milliard en 2014 ».
Ainsi, il n’y a plus aucun doute que le Fonds d’aide à la culture détient une cagnotte qui est passée du simple au double. D’une part, ceci montre l’efficacité du lobbying actif du Directeur de ce Fonds, Blaise Tchétchao, mais, surtout, du sens du résultat de son autorité de tutelle, le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola. La discrétion essentielle que manifeste ce membre du Gouvernement donne l’impression d’une stagnation dans son action. Cependant, au vu de ses résultats, on se rend compte qu’il s’agissait d’une fourmi qui travaillait ardemment dans l’ombre. Voilà du pragmatisme chez un homme dont beaucoup ne donnaient pas cher de l’efficacité, dès son arrivée à ce Ministère chargé de gérer une corporation parmi l’une des plus exigentes de la nation, celle des artistes, des acteurs et des promoteurs culturels.
D’autre part, une conséquente immédiate de ce doublement de la capacité financièrement opérationnelle du Fonds d’aide à la culture semble être la possibilité pour cette structure de soutenir plus de projets et, peut-être, d’accorder un montant plus conséquent à ceux qui seront retenus dans le cadre de l’appel à projets, clos le 8 octobre dernier, surtout lorsqu’on sait que les artistes financés se plaignent souvent de ne pas bénéficier de la totalité du financement demandé.
Par conséquent, dans le contexte d’une gestion satisfaisante, il deviendrait exceptionnel d’enregistrer des contestations, comme par le passé, de la part des bénéficiaires d’un Fonds hautement convoité.

Marcel Kpogodo


Impressions de quelques artistes et de certains acteurs culturels


Anice Pépé :
« Trois milliards, pour le Fonds d’aide, honnêtement, c’est bon ; moi, j’ai apprécié la chose. Vous savez, je suis un artiste de couleur très rare. Donc, quand c’est juste, je le dis, quand cela ne l’est pas, je le dis aussi. On n’était même pas à 1 milliard, avant l’arrivée du Président Yayi Boni qui a ramené la chose à ce montant, puis, de doléances en doléances, il a accordé que cela aille maintenant au tri-milliard. Donc, sincèrement, moi, je tire chapeau au Président de la République, j’en fais de même au Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, qui est mon ami, qui est mon frère. Je lui tire chapeau aussi d’avoir bossé. Je remercie aussi tous les artistes, toutes les fédérations qui ont bossé, qui ont œuvré à ce que le Gouvernement béninois nous accorde 3 milliards pour soutenir la chose culturelle. 
Mais, une chose est de donner 3 milliards et, une autre est de suivre, pour que l’argent ne soit pas dilapidé, pour qu’il aille vraiment vers les cibles retenues pour la subvention. Vous savez, si vous avez besoin de 500 mille, pour faire le commerce de motos, et que celui à qui vous demandez l’argent en a bien la possibilité mais ne vous donne que 100 mille, je crois que vous pouvez acheter des bouteilles et commencer à faire le commerce de l’essence au bord de la voie. Donc, quand on ne donne pas ce qui doit normalement aller à un artiste qui travaille bien, qui bosse pour le développement, pour l’épanouissement, pour le progrès de la musique, de la culture de son pays, il ne pourra pas bien faire le travail.
Moi, j’en suis un exemple : depuis que je chante, je n’ai jamais adressé une demande au Fonds d’aide à la culture pour sortir mes albums mais, je les sors de moi-même, avec l’aide de ceux qui me soutiennent de jour en jour. Je profite de votre canal pour leur dire merci.
Quand je vais constater que les 3 milliards se gèrent comme cela se doit, que l’on attribue les subventions à qui de droit, réellement, je pourrai adresser, moi, personnellement, ma première demande de subvention ou de financement de mon album, au Fonds d’aide à la culture, donc, au Ministère de la Culture. Sinon, moi, je n’en ai jamais demandé ; si je le fais, ils vont me le donner.
En réalité, moi, Anice Pépé, je suis un Disque d’or, au Bénin. Et, quand on le dit, c’est l’artiste le plus vendu de toutes les catégories de la musique, que cela soit moderne ou traditionnel. Vous voyez donc que j’ai reçu le Disque d’or ; il se décerne par le Bureau béninois de droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra). Le Bubédra étant sous la tutelle du Ministère de la Culture, cela veut dire que c’est l’Etat qui me donne ce Disque.
Comme je l’ai reçu, on ne doit plus attendre que je fasse un dossier pour que l’on me donne une subvention, avant que je ne produise ; on doit dire : « Désormais, on met tel montant à la disposition de tel artiste, chaque année, désormais, pour qu’il continue de faire ce qu’il a fait, pour mériter ce Disque d’or ». Le Disque d’or, c’est un trophée de mérite, ce n’est pas un trophée d’affaires ; il consiste à évaluer ce que tu as fait comme nombre de ventes de disques avant de le décerner.
Donc, il faut que l’on prenne soin de bien répartir ces 3 milliards, parce que, et le Président de la République, et le Ministre de la Culture, ils ont, tous les deux, eu le cœur de donner ; je leur demande, en tant qu’artiste, professionnel de mon domaine, de bien suivre la gestion de ce Fonds pour que cela puisse bien prospérer. Il faut que le Président de la République ait le courage, la vigueur de pouvoir suivre la gestion de ce gros montant qu’il a mis à la disposition de la culture béninoise, parce que, quand on dit 3 milliards, ce n’est pas seulement la musique, ce n’est pas seulement le cinéma ni le théâtre, c’est aussi la culture, la tradition, nos couvents, nos royaumes, la danse, le ballet, c’est ça ! Il faut que l’argent soit réparti comme cela se doit. »


Koffi Alladé Adolphe :
« Le milliard culturel a été multiplié par trois ; nous en sommes très contents, pour le Gouvernement de notre pays. Et, en deuxième position, je suis très content parce que le Ministre Jean-Michel Abimbola est dynamique ; voilà un ministre sur qui on peut compter, voilà un ministre qui connaît la culture de son pays, qui se mouille pour la culture de son pays. Avant, c’était avec M. Toléba qu’on est allé à 1 milliard. Aujourd’hui, c’est avec M. Jean-Michel Abimbola qu’on a atteint le tri-milliard. Donc, je dis un grand merci à notre Gouvernement et, un grand merci à notre Ministère de la Culture. Bravo ! On espère : si cela peut aller jusqu’à 6 milliards, ce serait bien. 
Mais, en ce qui concerne la gestion correcte de ces 3 milliards, elle est claire : nous avons le Fonds d’aide à la culture ; comme cette structure a pu gérer le milliard, je suis sûr qu’elle va bien gérer le tri-milliard. Donc, je lui laisse le soin de le faire. »    


Jolidon Lafia :


« Mes impressions sont très bonnes. Mais, avant, je voudrais rendre hommage à quelqu’un, quelqu’un qui mérite qu’on lui dise merci, c’est le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola. Moi, je n’y croyais pas ; il faut reconnaître que cette personnalité a sa façon à elle de gérer son Département, donc, notre Département et, il a mis toute son énergie, tout son savoir-faire et, surtout, son calme, qui est un calme très très productif. Avant, on avait 1 milliard, avec le Ministre Toléba ; aujourd’hui, on en a 3 avec le Ministre Jean-Michel Abimbola. Je crois que, c’est à lui le grand merci. Mais, avant lui, il y a quelqu’un qui a compris que la culture est une force, que la culture est notre identité, quelqu’un qui a compris que les artistes doivent être encouragés, doivent promus, soutenus, pour que, à leur tour, ils fassent la promotion de la culture béninoise : c’est le Chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi, que je salue, avec tout le respect dû, vraiment, à son charisme, à son fair-play. Honnêtement, un grand merci au Docteur Yayi Boni qui a compris que les artistes ne sont pas que des amuseurs publics, mais, qu’ils participent à l’éclosion de l’image et de la diplomatie béninoises. Vraiment, merci à lui ! Nous le soutiendrons toujours, nous, artistes. Vive la culture béninoise au service des peuples et, au service, d’abord, de notre Etat, parce que c’est lui qui nous a donné ces 3 milliards. J’espère que, nous, artistes, désormais, allons mieux nous organiser pour que ces 3 milliards nous profitent et que nous cessions nos différentes querelles ; il n’y a pas une corporation où les gens s’entendent comme dans une famille. Donc, il nous appartient de taire nos petites différences intestines, pour que nous profitions de ces 3 milliards pour faire grandir notre culture. Et, je sais que, désormais, les Béninois ont compris, les artistes, également, que nous devons aller plus loin, refuser, cesser d’être colonisés ; aujourd’hui, c’est le Nigeria et le Ghana qui font un tandem très fort et qui dictent leur loi. Je crois que, en disant merci au Chef de l’Etat, il nous revient, maintenant, de tout faire pour que notre musique puisse, à un moment donné, s’imposer ; c’est vrai que quelque chose a commencé et, il ne faut pas l’arrêter, il faut continuer. Aujourd’hui, les gens peuvent danser, en boîte, sur la musique béninoise, du début jusqu’à la fin ; c’est un acquis qu’il faut renforcer par ce que nous sommes en train de faire, ici, à Parakou : le jeu live. Il faut encourager les artistes à jouer et à chanter de leur voix, encourager la pratique instrumentale et, que les trois milliards qui vont venir ne soient pas seulement comme un somme qu’on va utiliser pour donner à manger au bétail, mais, que ça soit les journalistes culturels, les promoteurs culturels, que nous nous organisions, et que cela profite réellement à la corporation, que la culture béninoise soit hissée à son plus haut paroxysme.
En ce qui concerne la gestion de ces trois milliards, je propose que les fédérations se retrouvent, parce que, voici ce qu’on a remarqué avec le seul milliard : il y a des fédérations qui étaient seules à en profiter et, cela, chaque année ; je ne voudrais pas les citer, tout le monde les connaît. Et, le milliard est devenu comme s’il était localisé seulement à Cotonou ; celui qui est à Tcoumi-Tchoumi, à Ouidah, au fin fond, celui qui est à Bassila, doivent forcément venir à Cotonou, avec les risques que cela comporte et, quand il vient, il est tourné en bourrique, alors que les Directions départementales existent …
Je pense qu’en ce qui concerne ces 3 milliards, quand on va dégager la part qui revient au fonctionnement du Ministère, que l’on distribue le reste afin qu’il profite à tout le Bénin, et que les Directions départementales soient renforcées, pour la gloire de la culture béninoise. »


Ignace Don Métok :


« Mes impressions sont bonnes, parce que, cela fait des années que nous attendons cette nouvelle et, nous sommes très heureux d’apprendre, d’ailleurs, que le Gouvernement a fait cet effort-là ; nous ne pouvons que saluer cela. Je vais simplement demander que les projets porteurs qui seront proposés, qui seront à l’attention de ceux qui décident, au niveau du Fonds d’aide, soient soutenus, véritablement comme il faut, parce que, jusque-là, nous ne sommes pas toujours satisfaits ; quand vous demandez le soutien du Fonds, vous n’êtes jamais appuyés à la hauteur de vos projets. Donc, nous allons demander simplement que, désormais, les projets soient beaucoup plus considérés et que les fonds qu’on met à la disposition des artistes soient beaucoup plus considérables pour, vraiment, amener les projets à bon port. »

Simba Franco Junior :
« L’Etat, le Gouvernement a déjà fait ce qu’il peut. Si mes souvenirs sont bons, on était partis de 800 millions, pour en venir à 1 milliard, à 1,300 milliard pour 1,500 milliard, avant d’aboutir à 3 milliards. Mes impressions en sont très bonnes ; j’en remercie le Gouvernement, mais, il ne faut pas que l’Etat mette de l’argent et que les gens écrivent des projets et que, nous, on serait toujours là. Moi, des fois, cela m’étonne. Il faut nécessairement que, d’ici un an à deux ans, on puisse avoir des musiciens internationaux, par des formations, de vraies formations et non par des formations fictives où les gens prennent l’argent pour ne rien faire.
Aujourd’hui, au Sénégal, au Cameroun, au Congo, notamment, ils n’ont pas ce Fonds, ce qui est notre cas, au Bénin. En temps normal, on doit faire plus que ça … Et, je demande à tous mes collègues artistes-chanteurs, promoteurs culturels, de ne pas recevoir de l’argent sans accomplir ce que nous avons annoncé dans notre projet ; si on est conscients, après deux ans d’exécution, on aura un bon résultat.
N’étant pas politicien, je peux quand même dire merci au Gouvernement du Docteur Yayi Boni, parce qu’il a au moins pensé qu’il faut  ça. Maintenant, le travail nous revient à nous, acteurs culturels, artistes, de dire merci au Gouvernement, pour qu’un jour, ce Fonds vienne à 10 milliards ; cela dépendra de ce que nous allons faire. Chers amis, chers artistes, chers acteurs culturels, si les projets marchent, réalisons au moins ce que nous y avons écrit et, si on le fait, dans deux ans, nous serons des artistes internationaux.
Quant à la gestion de ces 3 milliards, il ne faut qu’on prenne l’argent pour réaliser la photocopie de la culture des autres ; il faut plutôt financer ceux qui font la promotion de notre culture. Après cela, on a des espaces, on a des terrains, ce qui nous permettra d’avoir des lieux de spectacles dignes de ce nom, de même que de vrais formateurs qui vont former de vrais artistes ; il ne faudrait pas qu’on prenne l’argent pour aller s’acheter des motos, pour commencer, après, à critiquer le Gouvernement. Je demande au Directeur du Fonds d’aide, comme il a mis sur le terrain une équipe de suivi, il faut que celle-ci fasse son travail. »

Gogoy Akouègnon Prosper:
« Depuis fort longtemps, j’ai toujours dit que le Gouvernement joue une partition qui est totalement pleine, parce que, vous savez, on est partis de 300 millions, pour arriver à 1,5 milliard et à 3 milliards ; je crois que ce sont des efforts considérables que le Gouvernement est en train de consentir pour le rayonnement de la culture béninoise, en générale. Donc, il revient seulement à nous, acteurs culturels, de pouvoir exploiter ces fonds qui sont mis à notre disposition pour créer la richesse, afin de susciter une augmentation perpétuelle. Donc, on ne peut que remercier le Gouvernement, dans cet effort et, dans cet engagement.
Pour la gestion, c’est autre chose : cela dépendra de nous tous, que ce soit ceux qui chez le Fonds est domicilié et ceux qui en sont bénéficiaires, cela dépend de nous tous ; il faut que, dans chaque secteur, dans chaque corps de métier, que nous soyons beaucoup plus professionnels et que nous proposions des projets vraiment porteurs. Et, ce serait pour le bien de tous. Donc, pour la gestion, c’est nous tous qui devons contribuer à une bonne gestion de la chose. »

Alpha Mim :
« Je suis très content ; si le milliard passe à 3 milliard, cela montre que le monde culturel est un secteur qui entre dans le développement de l’économie de notre pays. Et, c’est à l’actif de notre Chef de l’Etat qui a su, très tôt, comprendre que la culture est un des maillons d’une grande chaîne qui entre dans le développement harmonieux de notre pays. Donc, de 1,5 milliard à 3 milliards, c’est très important. Seulement, là où il y a un hic, c’est qu’il faut essayer de revoir la répartition de ces trois milliards ; j’ai compris que la plupart de nos artistes, on leur donne de l’argent sans essayer de voir un certain suivi dans sa gestion. Donc, j’aurais souhaité, comme proposition, qu’on prenne nos artistes, qu’on essaie de les écouter dans ce qu’ils font, et qu’on aille jusqu’à la réalisation du clip, voire à la promotion de l’album. Sinon, la plupart de ces artistes prennent l’argent et en font autre chose, parce qu’il faut d’abord gérer le quotidien ; vous voyez un artiste, qui se cherche d’abord, et qu’on lui donne 1 ou 2 millions, il faut qu’il gère son quotidien, il doit paraître, il doit faire ceci il doit faire cela, avant de penser à l’album et, le suivi en est un peu raté.
Donc, 3 milliards, c’est beaucoup, ce qui va permettre d’augmenter la part octroyée aux artistes. Mais, dans ce cas, il va falloir qu’on puisse les suivre, de la production de l’audio à la promotion de l’album. »


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

vendredi 10 octobre 2014

Béninois, tous au vote pour Ifè !

Pour le Prix ''Découvertes Rfi''


Ifè, artiste béninoise de la musique, est finaliste du Prix ‘’Découvertes Rfi’’. Face à cette nouvelle qui est tombée la semaine dernière, le peuple béninois doit se mobiliser pour un vote massif en sa faveur. Cela permettra à l’artiste d’être choisie face à neuf autres candidats au sacre.

Ifè
Le 30 octobre au plus tard, les Béninois ont l’obligation de voter en grand nombre pour Ifè, sur le site www.prixdecouvertes.com/fr/vote. C’est dans le cadre de la compétition liée au prix ’’Découvertes Rfi’’. En effet, Ifè, de son nom, à l’état-civil, Awoulath Alougbin, vient de décrocher le titre de finaliste du Prix concerné, avec les titres ’’Ayanfè’’ et ’’Biotou’’. Elle se trouve dans l’obligation de s’imposer face à neuf autres finalistes, parmi lesquels Krotal, du Cameroun, Maréma, du Sénégal, Ceuzany, du Cap-Vert, Oupta, de la Rdc, Idylle Mamba, de la Centrafrique. Elle devra aussi compter avec d’autres candidats, en provenance, respectivement,  du Mozambique, du Burundi, de l’Ouganda et de la Namibie.
La partition du peuple béninois, pour la victoire de sa représentante, est d’autant plus indispensable qu’en dehors du vote qu’opéreront les membres d’un Jury avec, à sa tête, Fally Ipupa, celui du public sera d’un certain poids pour départager les concurrents. Il est donc question que tous les Béninois aillent au vote en ligne, surtout que les candidats qui les ont représentés par le passé n’ont pas réussi à relever ce défi ; il s’agissait, respectivement, du trio Tériba, en 2012 et, de Sessimè, l’année dernière.  Pour une fois, un sursaut patriotique sans précédent devra naître pour soutenir et faire gagner Ifè, cette chanteuse béninoise qui, avec seulement un album, ’’Témi’’, paru en novembre 2012, arpente déjà les escaliers qui la conduiront au piédestal de la célébrité. 

Marcel Kpogodo

L'épilogue des élections pour le prochain Ca du Fitheb

Ce vendredi 10 octobre au Ministère de la Culture

La Salle Vip du Ministère de la Culture, de l'alphabétisation, de l'artisanat et du tourisme (Mcaat) a permis d'assister, ce vendredi 10 octobre 2014, à la dernière phase de la constitution du prochain Conseil d'administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Quatre membres de cette instance ont été élus.

De gauche à droite, Fernand Nouwligbèto, Luc Kounouho, Denis Abiona et Léa Kpakossou
Denis Abiona, Léa Kpakossou, Luc Kounouho et Fernand Nouwligbèto sont les derniers membres attendus du prochain Conseil d'administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Ils ont été élus, dans le milieu de la matinée de ce vendredi 10 octobre 2014, à la Salle Vip du Ministère de la Culture. Ils représentent, respectivement, les metteurs en scène, les comédiennes, les comédiens et les dramaturges, et ont postulé, chacun, pour leur organisation d'appartenance : le Centre artistique et culturel ''Oshala'', les ''Initiatives Gbadalisa'', le ''Théâtre ''Wassangari'' et la Compagnie '' Espace tropical''. 
26 votants constituaient le corps électoral, à raison d'un mandaté, pour chacune des 29 associations qui ont finalement été validées par un Comité restreint ayant travaillé à cet effet, à la suite de l'échec qu'a connu la précédente tentative de désignation des tenants du monde du théâtre dans le Ca du Fitheb, le 12 septembre dernier. 
A la vérification des mandats, 3 représentants dont le document manquait de clarté et de crédibilité ont été purement et simplement priés de se retirer des lieux, ce qui a porté le nombre des votants à 26. 
En réalité, Fernand Nouwligbèto est l'élu ayant reçu la totalité des voix du corps électoral. Seul candidat en lice pour sa catégorie, appelé pour défendre sa candidature, il a d'abord lancé que son adversaire était le nul avant d'exposer ses idées, montrant les différentes missions qu'il serait amené à remplir au sein du Ca du Fitheb. Ceci a convaincu l'assistance qui n'a pas manqué de lui témoigner un suffrage exhaustif.
Si, comme lui, Léa Kakpossou était aussi une candidate unique, mais, avec 7 voix nulles, du côté des metteurs en scènes et des comédiens, il a fallu départager les adversaires par un vote qui, dans chacun des cas, s'est aussi révélé de 19 voix en faveur de Denis Abiona, d'une part, et de 20, pour Luc Kounouho, d'autre part, le premier ayant été amené à affronter Nicolas de Dravo Houénou qui a récolté 6 voix, et, le second, Alfred Fadonougbo, avec 5 suffrages. Ici, Luc Kouhouho a bénéficié du désistement en sa faveur de Wahab Zimé Chabi Gado.   
Un autre élément de particularité de cette élection est l'absence du candidat Alexandre Atindoko, annoncé pour se présenter dans la catégorie des metteurs en scène, au nom de la Compagnie de théâtre ''Tout terrain''. 
Par ailleurs, quel Fitheb nous réservent l'ensemble des sociétaires, élus et nommés, de son nouveau Ca ? Il faudra les laisser exercer, pour le savoir.


Marcel Kpogodo

dimanche 5 octobre 2014

Selon Denis Abiona : « [...] quand on ne parvient pas à tirer le drap de son côté, on sème le désordre … »

Dans le cadre de l'élection manquée des représentants du secteur théâtral au Ca/Fitheb


Plus de trois semaines après l’élection manquée des représentants des comédiens, des metteurs en scène et des dramaturges dans le Conseil d’administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), Denis Abiona, candidat favori des metteurs en scène, a accepté de se confier à nous pour faire partager son analyse des événements, en appelant au consensus.


Denis Abiona
Stars du Bénin : Bonjour M. Abiona. Nos informations nous permettent de croire que vous étiez le favori, pour le compte des metteurs en scène, lors de l’élection qui devait se tenir le vendredi 12 septembre dernier, dans le cadre de la désignation des représentants des comédiens, des metteurs en scène et des dramaturges dans le prochain Conseil d’administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Finalement, cette élection n’a pas eu lieu. Pouvez-vous nous dire ce qui s’était passé ?

Denis Abiona : Ce qui s’était passé réellement, c’est que, à l’entrée, ce jour-là, les membres du bureau de vote ont d’abord commencé par vérifier les agréments, ce qui leur a permis d’éliminer, déjà, tous ceux qui n’appartenaient pas au secteur du théâtre. Donc, ils ont fait entrer tous ceux qui avaient un agrément lié à la danse et au théâtre ; c’est ceux-là qui ont été acceptés dans la salle, pour les élections.
Mais, force est de constater que quand les choses sérieuses devaient commencer, les amis ont commencé à soulever un certain nombre de préoccupations que j’avais trouvé légitimes, parce qu’ils ont parlé du décret ayant fixé les conditions de déroulement de l’élection. C’est vrai qu’au niveau de ce texte, il y a des choses qu’on peut corriger, mais, là, le moment n’était pas opportun pour le faire. Quand le débat a évolué, j’ai compris qu’en réalité, les amis s’attaquaient à ma personne ; ils disaient me voir plus dans le domaine de la danse que du théâtre, alors que, moi, je suis metteur en scène, chorégraphe, artiste chanteur et compositeur, je suis Directeur artistique et pédagogique du Centre artistique et culturel (Cac) ’’Oshala’’. Or, dans cette structure, nous faisons du théâtre, de la danse, de la musique, un peu de tout ce qui concerne les arts de la scène.
Donc, ils ont commencé à contester ma présence dans la salle, puisqu’ils prétendaient que mon électorat venait plus du milieu de la danse. Prenons, par exemple, Adolphe Alladé, qui est, certes, connu pour la danse, mais, qui a quinze dates de tournée nationale, chaque année, pour le théâtre. Nos amis disaient que nous avons amené des gens du ballet, alors qu’Adolphe fait de la danse et du théâtre. Des gens comme Stanislas  Dègbo aussi étaient là.
En bref, comme mes amis ont vu que j’étais quand même avec un nombre d’électeurs, qui allait me permettre de gagner, ils ont commencé à faire du bruit … Mais, je dis à mes amis qu’il y a un malentendu entre nous parce que, même quand je prends la danse, il y a une mise en scène qui se fait ; surtout quand vous faites de la danse thématique, vous travaillez autour d’un thème. Donc, il y a une mise en scène qui se fait. En dehors de cela, nous faisons aussi du théâtre, dans son genre populaire et, même au sein du Cac ’’Oshala’’, nous faisons le genre classique ! Voilà que les amis disent que nous sommes seulement du côté de la danse ; cela a fait que les élections n’ont pas pu se dérouler.
Personnellement, j’attends. J’ai appris qu’ils ont écrit et j’ai consulté ma base, parce que, après tout, je suis membre de la Fédération nationale des troupes de danse et de théâtre du Bénin. Nous attendons de voir quand la Direction de la Promotion artistique et culturelle va convoquer le corps électoral pour le déroulement des élections.


Nous avons entendu dire qu’à cette élection, il y avait plus de votants dans le camp du ballet et de la danse que dans celui du théâtre classique. Est-ce que vous confirmez cela ? Comment avez-vous fait ?

Comme vous le savez, quand il y a une élection, il faut battre campagne. Moi, de mon côté, comme je suis de la danse et du théâtre, j’ai contacté les amis qui font la même chose que moi et, ils ont répondu présents, ils sont venus là pour me soutenir. C’est vrai que, si l’élection s’était passée, ceux qui étaient là auraient voté pour moi. Et, même ceux qui font du théâtre classique sont aussi venus  voter pour moi. Donc, j’avoue que j’avais la majorité, ce jour-là. 


Est-ce que vous confirmez qu’il y a une différence entre les hommes du ballet et du théâtre, d’une part, et ceux du théâtre pur, d’autre part, surtout qu’on entend dire que les premiers n’ont pas fait de longues études, qu’ils n’ont pas un niveau intellectuel élevé, qu’ils sont plus brutaux, plus instinctifs, alors que les seconds seraient plus intellectuels ?

Ecoutez, à quoi comparez-vous l’intellect ? Ce jour-là, mon électorat n’avait pas le manteau de danseurs. Je ne voulais même rien dire … Quand certains se voient plus intellectuels, ils veulent me dire que, parmi eux, ils ont tous des diplômes universitaires ? Quand on fouille, ce n’est pas vraiment le cas ! Moi, de mon côté, j’ai fait au moins un Bac+2 ! Donc, on ne peut pas me dire que je ne suis pas un intellectuel … C’est vrai qu’au niveau du théâtre populaire, il y en a beaucoup qui n’ont pas fait de grandes études, ce qui fait qu’on a l’impression que ceux-là sont des gens qui ne réfléchissent pas, alors que l’intellect n’est pas synonyme de diplôme. Moi, je ne veux pas entrer dans ce débat. Quand ils disent que, dans notre groupe, nous n’avons pas de grands diplômes, je le leur concède. Mais, dans ce que nous faisons, on se connaît ; quand on entre dans le domaine du théâtre classique, on sait qui fait quoi et qui a quel diplôme ; on se connaît …
Donc, avec cette affaire de diplôme, ils cherchent tout simplement des prétextes pour distraire l’opinion publique, dans je ne sais quel objectif …


Est-ce que vous pouvez présenter un peu votre parcours ?

J’appartiens au Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, ’’Oshala’’ qui veut dire ’’La grande divinité’’. Mais, je n’ai pas commencé mes expériences avec cette structure, j’étais le metteur en scène et le chorégraphe de l’Ensemble artistique et culturel ’’Towara’’, que tout le monde connaît. C’est à ce niveau que j’ai commencé à faire de la mise en scène. Par la suite, j’ai décidé de prendre mes responsabilités et, c’est là où j’ai mis en place le Centre artistique et culturel Oshala, en 2006 ; nous y faisons de la danse, du théâtre, de la musique moderne d’inspiration traditionnelle. Chacun de ces domaines constitue une section avec, à sa tête, un responsable. Concernant le Cac ’’Oshala’’, j’en suis le Directeur artistique et pédagogique. Nous nous sommes lancés dans la formation des élèves, une des activités du Centre, puisqu’ils constituent la relève efficiente de demain.


Avez-vous un appel à lancer ?

Nous avons l’obligation de nous mettre ensemble pour que la politique n’entre pas dans la culture, parce que tout se passe de telle sorte qu’aujourd’hui, on veut tout politiser si bien que quand on ne parvient pas à tirer le drap de son côté, on sème le désordre. L’appel que j’ai à lancer est que, nous sommes dans le domaine et nous y resterons, donc, si nous sommes divisés, on ne peut rien ; il faut que nous restions soudés et que nous nous entendions. Il faut que nous cultivions l’écoute ; quand l’autre parle, il faut que son interlocuteur ait la patience de l’écouter. Pour finir, je dirai que « ce qui nous réunit est plus fort que ce qui nous divise ».



Propos recueillis par Marcel Kpogodo