samedi 4 mars 2017

Gaba et Pouyandeh : se guérir au ’’Centre’’ d'Atrokpocodji à Godomey

Dans le cadre d’une exposition que les artistes animent depuis février 2017


Depuis le 4 février 2017, deux artistes peintres sont en exposition au ’’Centre’’ de Godomey. Il s’agit de la Franco-iranienne Nazanin Pouyandeh et du Béninois Meschac Gaba. Une tendance très curative se dégage des œuvres que ces créateurs donnent à voir jusqu’en avril prochain.

Nazanin Pouyandeh
Se guérir du sentiment de détresse, d’angoisse, de perte de repères, cela est bel et bien possible, ce que montre un processus artistique simple mais percutant : installation d’un géant collier de phares de détresse de véhicules, allumés, d’une part, celle-ci mise en communication avec un tableau aux tendances de couleurs très apaisantes pour l’esprit, d’autre part, parmi un ensemble de six toiles, pendant que, d’un autre côté, une technique classique de peinture, modernisée est remarquable à travers des petits formats de tableau, et même par des objets typiques exposés. C’est ainsi que Meschac Gaba et Nazanin Pouyandeh, donnent à voir leurs œuvres, depuis le 4 février dernier, dans le bloc d’exposition du ’’Centre’’ d’Atrokpocodji, situé dans l’Arrondissement de Godomey, de la Commune d’Abomey-Calavi.

''Détresse''
Après environ une trentaine de jours de résidence de création, Meschac Gaba, monument des arts plastiques au Bénin, peintre, récupérateur, installateur, déambulateur, fait honneur à sa réputation d’artiste particulièrement inventif, en présentant six toiles ayant suivi un laborieux processus de création. Des feuilles de son jardin, recueillies, pressées selon un système d’étalement sur une feuille de journal, laquelle est mise en contact avec la plaque en bois qui doit entrer dans la composition physique de la toile. Un poids de surface est posé sur cet ensemble pendant plusieurs semaines. Résultat : les feuilles laissent de fortes et indélébiles empreintes sur la plaque de la future toile, celles-ci étant de plusieurs espèces : hysope simple, hysope blanche, hysope aquatique, hibiscus, notamment. Aussi bien des plantes médicinales que des plantes qui portent protection et bonheur.
Et, ces traces obtenues, Meschac Gaba appliquera différentes techniques artistiques pour affiner le travail : le pointillisme, la peinture sur toile à l’acrylique avec, comme support, des couleurs multiples : vert, violet, blanc, entre autres, avec leurs sensations apaisantes sur la psychologie du visiteur.
''Hysope blanc'' et ''Misère'' de Meschac Gaba
Ainsi, dans l’une des salles d’exposition du ’’Centre’’ de Godomey, l’installation ’’Détresse’’ laisse découvrir le collier géant, qui décline différentes couleurs clignotantes de feux de détresse de voitures de toutes marques, de quoi restituer ce sentiment qui atteint les êtres humains et qui les déstabilisent. Et, en diagonale, dans la salle ’’Mon jardin’’, le tableau ’’Misère’’, paradoxalement à sa dénomination, dans son ton violet, parsemé de pointillés blancs, détend profondément, faisant oublier cette détresse. De même, les autres toiles, ’’Cérémonie des couleurs’’, ’’Hysope aquatique’’, ’’Hysope blanc’’, ’’Feuilles de jazzmen sauvage’’, et ’’Kpatima’’, viennent renforcer cette atmosphère apaisante, caractéristique de l’espace ’’Mon jardin’’, dédié aux œuvres de Meschac Gaba, pour la durée de l’exposition.



Nazanin Pouyandeh, une thérapeute culturelle

La démarche de la Franco-iranienne s’enfonce dans une pratique purement classique faisant valoir la technologie contemporaine. Elle photographie ses modèles, affiche grandement à son ordinateur l’image choisie pour la peinture, regarde cette photo et la restitue, à l’aide de son pinceau. « Cette technique me permet d’améliorer la vision qu’on a de l’homme », explique-t-elle. « Il s’agit d’un jeu avec le spectateur ; je me mets très proche du réel mais je livre une scène improbable », appuie Nazanin Pouyandeh. Chez elle, la nudité est souvent de mise, ce qu'elle démythifie aisément: « La nudité présente l'aspect de l'homme dans son état le plus primitif, le plus vierge ».

Les toiles de Nazanin Pouyandeh
Ces modèles, par la peinture sur toile, elle reproduit ce que son inspiration de l’instant lui donne à voir d’eux, ce que son esprit lui dicte de ce qu’ils sont, de leur richesse intrinsèque, de ce que, eux lui donnent à exprimer d’eux, ce qu’elle livre aussi à partir de ce que son pinceau, de ce que sa main transmet du message de ses yeux qui captent la photo prise. Une manière aussi, pour l’artiste, de se mettre à la place de Dieu, pour procéder, à sa manière, à des retouches sur la personnalité physique originelle du modèle.

Des objets symboliques dont s'inspire Nazanin Pouyandeh
En outre, comme le décrit Nazanin Pouyandeh, trois niveaux sont perceptibles sur chacune de ses toiles de petit format. Le premier concerne le personnage, telle que son inspiration a choisi de le reproduire. Concernant le deuxième niveau, il livre ce qu’elle appelle des « objets symboliques » et, dans le cas d’espèce, il faut compter avec des masques, des objets traditionnels, représentatifs du culte vaudou. Quant au troisième niveau, il matérialise le pagne dit africain qui devient le fond de décor de la toile.  

Des oeuvres ayant établi la célébrité de Nazarin Pouyandeh
Voilà une technique qui, globalement, est productive. En effet, il est essentiel de se guérir de la perte de ses racines, dans un pays comme le Bénin, anciennement colonisé par la France et où l’on accorde plus de valeur et de crédit aux éléments culturels en provenance d’ailleurs, de l’Occident. Nazanin Pouyandeh nous met en contact, à travers ses toiles, avec notre vécu culturel authentique, à commencer par des personnages de notre environnement qui lui ont servi de modèle. En outre, les objets symboliques qu’elle choisit d’immortaliser constituent un sujet pour reconstituer et immortaliser la richesse de la civilisation africaine.
Jusqu’au 1er avril 2017, les œuvres présentées par Meschac Gaba et Nazarin Pouyandeh peuvent être visitées au ’’Centre’’ d’Atrokpocodji, à Godomey.


Marcel Kpogodo

mardi 28 février 2017

’’La fine fleur’’ travaille à une relève théâtrale de qualité

Dans le cadre d’une formation pour les apprenants du secondaire


La Salle ’’Théodore Béhanzin’’ du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a servi de cadre à une formation de certains élèves à la pratique théâtrale. La manifestation se tenait les 24 et 25 février 2017, dans le contexte de la deuxième édition d’un processus mis en place par l’Association culturelle, ’’La fine fleur’’.

Hermas Gbaguidi, supervisant la répétition des ses apprenants
Répétition d’un jeu de 4 minutes chrono, par des apprenants très concentrés et stressés. L’ambiance qui a régné dans la fin de matinée du samedi 25 février 2017, dans la Salle ’’Théodore Béhanzin’’ du siège du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), à l’ex-Ciné Vog de l’Avenue Steinmetz de Cotonou. Bérénice Sounton, Fidélia Assah et Edouard Ayéna Dossou proviennent du Collège d’enseignement général (Ceg) de Dantokpa, ayant été envoyés par le club littéraire de leur établissement, considérés qu’ils ont été comme les plus qualifiés pour prendre part à une formation en art théâtral, plus précisément sur les « techniques de dramatisation d’une fable » et concernant « comment rendre un poème tout en dépassant la récitation », précise le formateur qui n’est personne d’autre que le dramaturge et metteur en scène, Hermas Gbaguidi, faisant quelques dernières mises au point, avant de libérer ses apprenants. Ils ont pu consacrer huit heures de leur temps, à raison de quatre, pour chacun des deux jours de modelage de leurs capacités à faire du théâtre.
Selon lui, cette formation qui a pris en compte les journées des vendredi 24 et samedi 25 février, n’a été possible que par le fait des très courts congés de détente. Un moment dont a profité l’Association culturelle, ’’La fine fleur’’, dirigée par le bibliothécaire Alphonse Adéchina, pour concrétiser la deuxième édition de ce programme, que l’organisation exécute depuis l’année 2016, dans les établissements scolaires de Cotonou.
’’Le coche et la mouche’’, à en croire Hermas Gbaguidi, est la fable de La Fontaine ayant servi de fondement à l’encadrement de ce trio d’apprenants, eux qui, la veille, travaillaient en symbiose avec leurs camarades du Ceg de Houéyiho. ’’E non wa djo’’ de l’artiste Dossi, est la chanson dont les stagiaires fredonnent des extraits, au cours de la déclamation de leur texte. « Ce morceau triste cadre avec l’atmosphère socio-politique que traverse le Bénin », explique le formateur. « Les populations subissent des casses et, la dernière en date s’est passée au marché des faux médicaments, sans mesures d’accompagnement pour ces femmes marchandes », achève Hermas Gbaguidi, affligé, lui qui, en huit heures d’encadrement, s’est acharné à prodiguer l’essentiel pratique à ces jeunes qui devront désormais s’habituer à comment se tenir devant un public, dire un texte au lieu de le réciter platement.
Mission accomplie pour l’homme qui, en attendant le 7 avril 2017, date de la restitution par ces apprenants des connaissances acquises, à travers un spectacle, s’emploiera à les rencontrer encore pour affirmer davantage les notions transmises.


Des impressions

Bérénice Sounton
Sans complexes, Bérénice Sounton, Seconde AB, dans ses analyses post-formation, se montre satisfaite face à un formateur qu’elle trouve « bon », « gentil » et bon entraîneur. « J’ai appris à savoir me tenir devant un public, à déclamer un poème devant lui », confie-t-elle. « Depuis mon enfance, il me plaisait de faire une prestation devant des gens réunis, ce qui m’a amenée à saisir l’opportunité de cette formation, quand la porte s’en est ouverte », se satisfait-elle.
Fidélia Assah

Quant à Fidélia Assah, 1ère C, qu’Hermas Gbaguidi considère comme la meilleure de l’atelier, en matière de rendement : « J’ai retenu qu’il faut développer une esthétique avant la présentation devant un public et qu’il faut donner le meilleur de soi-même », se réjouit-elle aussi, avant d’appuyer : « J’ai aussi fait l’expérience du brassage avec des apprenants d’autres établissements ».


Marcel Kpogodo    

’’Père indélicat’’, furieux drame d’un double inceste

Dans le cadre d’une représentation théâtrale au Fitheb


La grande Salle du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a abrité, dans la soirée du jeudi 23 février dernier, la générale de ’’Père indélicat’’, une pièce de théâtre écrite par Dimitri Fadonougbo et mise en scène par Arsène Kocou Yémadjê. Elle retrace l’itinéraire catastrophique de Marc, un homme d’affaires dont l’appétit sexuel incontrôlé débouche sur deux situations incestueuses.

Une séquence sensible de ''Père indélicat''
Un coït subtilement présenté et assaisonné dont seul Arsène Kocou Yémadjê se trouve avoir le secret. Une séquence inouïe de la pièce, ’’Père indélicat’’, dont il a assuré la mise en scène et qui fut représentée, pendant 49 minutes, le jeudi 23 février 2017, à la grande Salle du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), de l’ex-Ciné Vog, à l’Avenue Steinmetz de Cotonou.

Meldy Gnamey, face au jeu du coït
La comédienne Meldy Gnamey, officiant, entre temps, comme un personnage neutre, s’est vue attribuer la lourde responsabilité de rendre compréhensible par le public une relation sexuelle, en bonne et due forme, entre Charbel et Angélique, deux amoureux transis, la seconde, présente sur scène, d’un bout à l’autre de la représentation, ayant été incarnée par Nadjibath Ibrahim. En effet, nous avions une scène circonstanciellement rendue romantique par un éclairage d’un sombre profond zébré d’un rouge cœur, et atténué par le jet d’une lumière blanche émanant d’un projecteur. Et, sur un fond du morceau mythique, ’’Sexual healing’’ du chanteur américain Marvin Gaye, Meldy Gnamey, armée d’un panneau en fond blanc sur lequel étaient marqués, de manière bien visible et, en noir, les noms de Charbel et d’Angélique, représentés, chacun, par la flèche correspondant à son sexe, a dispersé des fleurs de pétale avant de se saisir d’un string et d’une banane, un fruit qu’elle a passé dans l’un des espaces de la culotte, avant de l’éplucher, de le dévorer et de le recracher brutalement, répandant, de manière bien ostensible, la pâte sur le panneau. C’est ainsi que, symboliquement, se déroula la symbiose sexuelle entre les deux amoureux et, le jet de la banane mâchée, matérialisait une bonne éjaculation de Charbel. Du Arsène Kocou Yémadjê tout craché, un metteur en scène pour qui rien ne peut être tabou, même sur scène.
Cette séance copulative concrétisait un amour profond que contrariait Marc, homme d’affaires, père putatif d’Angélique, celui-ci qui, ignorant qu’elle était la fille qu’il avait eue d’Alice, son ancienne secrétaire qu’il avait mise enceinte et dont il avait rejeté la grossesse, s’était donné la mission de supplanter son fils Charbel dans le cœur de la jeune fille. Il y parvient superficiellement, entretenant des rapports sexuels avec elle, en contrepartie d’un legs important de ses biens. Le pot-aux-roses du père qui couche avec sa propre fille est découvert au cours d’une explication entre Alice et son ancien amant de Marc, en présence d’Angélique. Et, tout compte fait, Marc, la force thématique, sort grand gagnant du jeu, lui qui, à plusieurs années d’intervalles, a réussi à faire succomber Alice et Angélique, l’une et l’autre, s’étant constituées en personnages adjuvants de l’objet de cet homme qu’est la recherche effrénée de la jouissance sexuelle. L’une et l’autre ont aidé Marc dans sa victoire par leur situation de sujétion, la première ayant subi l’influence du patron et, la seconde, se laissant emporter par toute sa fascination du charisme de Pdg de Marc, de son statut social attrayant, de son bon train de vie, de ses possessions. Si, finalement, Angélique et lui constituent les destinataires de l’objet poursuivi par Marc, c’est que lui peut s’enorgueillir d’avoir enrichi son tableau de chasse et que la promise à Charbel a gagné du côté de son patrimoine qui s’est richement étoffé. Marc, ayant comme destinateur une concupiscence charnelle sans frein, fini comme un anti-héros bien gâté. En effet, les opposants à son action ont peu de ressources pour le faire tomber : Charbel, son fils, absent physiquement dans le jeu de la pièce et visiblement respectueux de son père, Solange, la secrétaire de Marc qui s’essaie à un certain chantage, et Alice qui occasionne la délivrance de la vérité.
Marc reste finalement impuni de ses graves écarts moraux, lui qui porte lourdement sur la conscience une relation sexuelle avec une fille de 13 ans, deux assassinats dont celui d’un ministre des finances, et de la fraude fiscale, un peu comme si la pièce voulait fortement toucher du doigt un sport en vogue dans notre pays : l’impunité des intouchables.  

De gauche à droite, Meldy Gnamey, Patrick Gbaguidi, Nadjibath Ibrahim, Arsène Kocou Yémadjê et Dimitri Fadonougbo
Il a fallu un décor à la fois sobre et suggestif pour rendre compte d’un drame dont toute la poigne a été quelque peu affaiblie par le jeu mal équilibré de Meldy Gnamey et de Nadjibath Ibrahim, Solange et Angélique dans la pièce, ces comédiennes chez qui l’on ne pouvait s’empêcher de sentir la tiédeur liée à la prise en charge, apparemment, pour la première fois, d’un rôle d’une telle envergure sociale, la première ayant fait perdre tout naturel à son jeu, la seconde qui en débordait plutôt, spectaculairement, et qui n’a pas trop bien ajusté le geste aux sentiments que suggérait le texte qu’elle tentait de dire si bien. Par ailleurs, Patrick Gbaguidi, dans le rôle de Marc, a-t-il pu restituer le charisme de l’influent homme d’affaires ? C’est juste s’il peut avoir à son actif d’avoir faire ressortir le caractère charnellement concupiscent de ce personnage. Comme si les trois acteurs s’étaient passés le mot de la tiédeur, lui aussi n’a pu échapper à une certaine fadeur de jeu. Ce sont autant de problèmes qu’est venue faire oublier l’imagination généreuse d’Arsène Kocou Yémadjê qui a aussi bien donné une chance à des comédiens de se produire qu’il a réussi à rendre possible ce qui apparaissait impossible à communiquer : le sentiment de la réalisation de l’acte sexuel.


Marcel Kpogodo      

vendredi 24 février 2017

’’Fifa’’, 6 titres en développement personnel de Kim Azas

Présentation de son nouvel album par l’artiste à notre Rédaction


Depuis quelques petits jours est disponible ’’Fifa’’, le nouvel album de Kim Azas, artiste béninois vivant en Allemagne. De passage à Cotonou, le reggaeman a accepté de nous présenter les 6 titres d’un disque très orienté développement personnel.    

Kim Azas, avec ''Fifa''
Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour Kim Azas. Vous venez de faire paraître un nouvel album intitulé ’’Fifa’’. Il est en Cd audio et comporte six titres. Sachant que vous êtes un reggae man, quelle est la particularité avec laquelle vous pratiquez le rythme reggae ?

Kim Azas : Moi, je ne fais pas le reggae direct, sorti de la Jamaïque ; j’essaie d’y mettre les percussions béninoises et de le faire entendre dehors en y ajoutant du hip-hop aussi.



Pouvez-vous décortiquer pour nous les six titres de l’album ?

D’abord, le titre ’’Fifa’’ ; je l’ai eu parce que le Bénin traverse un moment très critique ; on parle de Rupture, on parle de Nouveau départ et, tout le monde n’est pas prêt. Donc, il y a des tensions à gauche et à droite, les gens n’ont pas encore compris, ils ne sont pas encore prêts. Le Béninois, en tant que tel, n’aime pas trop le changement, il préfère rester sous son ancien système et évoluer comme il le faisait. Mais, les choses ont pris une autre tournure et, je me suis dit qu’il fallait faire réunir les Béninois en composant une chanson qu’on appelle ’’Fifa’’ qui veut dire la paix.

Quant au morceau ’’Gbèto’’, il parle de l’homme qui est un animal très compliqué ; c’est l’homme qui te fait du mal, tout de suite et, c’est encore lui qui viendra te sauver, c’est l’homme que tu as haï tout à l’heure et qui deviendra encore ton ami, demain. Donc, l’homme change au jour le jour ; dès que la température change, l’homme change, c’est le même homme que tu aimes qui deviendra ton ennemi, le même homme que tu détestes, c’est celui-là qui viendra te sauver sur la route. Ce titre parle de l’amour et de la complexité de l’homme. Dans le même sens, je parle, dans ce morceau, d’une lumière qui est descendue sur ce Bénin et qui a envie de changer le Bénin, de changer toute l’Afrique pour que demain soit l’Afrique. Donc, ’’Gbèto’’ parle de ça.

Le titre ’’Three baba’’, veut dire : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » ; ce morceau prône le ’’One love’’. L’homme est venu dans ce monde sans savoir pourquoi il est arrivé, sans savoir quand il devait arriver et, s’il y est arrivé, c’est qu’il y a un esprit qui l’y a envoyé et, cet esprit, il faudrait, tous les jours, le remercier. Quand tu te réveilles, tu dis « Merci » à Dieu, quand tu veux dormir, tu en fais de même, et aussi, quand tu veux manger.

Le quatrième titre est ’’Bitchifi’’, ce qui veut dire que tout ce que nous faisons, nous courons pour avoir une belle voiture, nous courons pour avoir un bateau, un avion, nous courons pour avoir une belle maison, mais quand le moment va arriver, le moment que Dieu définit pour nous enlever de cette terre, tout ce que nous avons acquis restera ici. Ce que je voudrais faire comprendre par là, c’est que nous ne devons pas trop nous focaliser sur le matériel, mais privilégions le spirituel, puisque le matériel, on va le laisser ici ; il faudrait qu’on soit humbles.

L’avant-dernier morceau est ’’See clear’’ qui veut dire « Maintenant, je vois clair » ; ce sont les Nigérians qui peuvent bien le comprendre parce qu’avant, quand j’arrivais de l’Europe, déjà, à l’aéroport du Bénin, la peur m’attrape, j’ai l’impression d’arriver dans un pays que je ne maîtrise pas ; tout un chacun de nous sait de quoi je parle, parce que ce petit pays qu’on appelle le Bénin n’est pas très facile à gérer. Donc, avec ma nouvelle conviction spirituelle, je commence à voir clair ; c’est de cela que je parle.

Le dernier morceau est ’’We don’t want trouble’’. Ce morceau me permet de répondre à ’’See clear’’, parce que ce n’est pas en voyant clair que je vais déclarer la guerre aux autres. Pour moi, c’est l’amour. Quelle que soit ta religion, dès que tu as un esprit positif envers moi, ça veut dire que tu es mon ami ; c’est que tu es mon frère. Donc, Dieu nous a créés à son image ; moi, je ne trouve pas que l’autre est d’un autre bord et que je le néglige. Pour moi, les Béninois, nous sommes un et unis, de même que l’Afrique.



Cet album est d’une tendance très spirituelle et appuyé en développement personnel. Confirmez-vous cela ?

Bien sûr ! Moi-même, je suis spirituel ; tant que tu vis sur cette terre, que tu le veuilles ou pas, il y a un monde visible et un monde invisible. Donc, si quelqu’un dit qu’il ne cherche pas à cultiver ce côté spirituel, c’est qu’il n’est pas sur cette terre et, il ne pourra pas vraiment avancer. C’est Dieu Qui a créé le monde et, tant qu’on est sur cette terre, on est sous la tendance de Dieu. Donc, tout ce que je chante s’oriente vers la spiritualité.



Kim Azas vit en Allemagne. Où peut-on se procurer l’album ’’Fifa’’ lorsqu’on est au Bénin ?

L’album est en vente à Ganhi, au niveau de la Boutique ’’Bon berger’’, au Hangar n°21, face à la Société ’’Delmas’’, au numéro 97162794.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 22 février 2017

La Fénat forme une dizaine de journalistes culturels aux ficelles du théâtre

Dans le cadre de la saison artistique de l’Organisation


La Salle de conférence du siège de la Fédération nationale de théâtre (Fénat) a abrité une formation, celle des journalistes culturels sur le théâtre. C’était le jeudi 16 février dernier, au quartier Mènontin, à Cotonou.

De gauche à droite, Pascal Wanou et Hermas Gbaguidi
4 grands compartiments intégrant chacun 3 sous-parties magistralement et intensément dispensées par Hermas Gbaguidi, Secrétaire à la formation de la Fédération nationale de théâtre (Fénat), sur le thème : « Etudier et écrire sur le théâtre ». La substance de la formation tenue par cette organisation, le jeudi 16 février 2017, à la Salle de conférence du siège de la superstructure, situé au quartier Mènontin, à Cotonou, à l’intention d’une dizaine de journalistes culturels en provenance d’organes de presse écrite et en ligne.
Pendant cinq heures de temps, le metteur en scène, Hermas Gbaguidi, a entretenu ses apprenants de circonstance du fonctionnement profond des rouages d’une pièce de théâtre, mise en représentation théâtrale et devant servir de fondement à la production d’un article de critique dramatique, émise par ceux qui, en ce moment, devraient être considérés comme des critiques d’art.
Déblayant le terrain et plantant le décor à des discussions préliminaires, Hermas Gbaguidi a soumis à ses auditeurs une ’’Note introductive’’ censée leur rappeler les généralités sur le théâtre, de même que les défis qui attendent le critique d’art dans son entreprise de l’analyse d’une représentation théâtrale. Ainsi, d’une part, il a fallu conclure que le journaliste culturel voulant réussir la critique de ce genre de spectacle ne devrait pas rester fermé au processus de mise en scène de la pièce de théâtre, pris qu’il devrait être comme l’un des membres de la mise en scène, ce qui n’empêcherait en rien une analyse défavorable ni ne devrait permettre l’enfermement dans une stratégie laudative.
D’autre part, Hermas Gbaguidi a été amené à faire toucher du doigt aux journalistes culturels présents le caractère extrêmement délicat de la critique dramatique, une entreprise rendue telle par la complexité de la composition de la pièce de théâtre.

Un aperçu des stagiaires
Cette étape préliminaire a permis au formateur d’entrer dans le vif du sujet, axant son propos sur les notions très techniques concernant la structure d’une œuvre dramatique, le lieu de l’action, le temps de l’action. Enfin, il a abordé « les propriétés du langage théâtral ». Au-delà de ces différentes évocations dont la présentation a été enrichie par Hermas Gbaguidi d’exemples précis, concrets, celui-ci a communiqué aux stagiaires la très stratégique clé de lecture d’une pièce de théâtre, celle sans laquelle une critique dramatique perd de son essence.
Cette journée de formation a été lancée par Pascal Wanou, Président de la Fénat. Celui-ci a placé cette activité dans un contexte clair : l’exécution du programme de la saison artistique 2017. Il a, en outre, précisé que deux formations ont précédé celle-ci, depuis le début de l’année.


Marcel Kpogodo      

vendredi 3 février 2017

Meschac Gaba, une exposition thérapeutique de la détresse au ’’Centre’’ de Godomey

Dans le cadre d’un vernissage prévu pour ce vendredi 3 février

’’Le Centre’’ de Godomey abritera une double exposition. Ce sera dans la fin d’après-midi du vendredi 3 février 2017. L’un des artistes invités à présenter ses œuvres n’est personne d’autre que le Béninois Meschac Gaba, très connu de par le monde pour ses très atypiques inspirations. Le visiteur qui fera le déplacement peut être alors certain de se faire embarquer dans une atmosphère résolument curative de la détresse.

Meschac Gaba, dans ses explications, entre autres, de l'exposition
Des phares de voitures assemblés, montés en deux séries verticales jointes, allumés, clignotant de la détresse, en blanc, en rouge ou en jaune, d’une part, et un peu moins d’une dizaine de toiles d’un genre assez singulier, d’autre part. Le menu du fruit de la toute nouvelle inspiration de l’artiste peintre, récupérateur, installateur et déambulateur béninois, Meschac Gaba, ce qui sera présenté ce vendredi 3 février 2017, dès 18 heures, au ’’Centre’’, le complexe culturel situé à Atrokpocodji, dans l’Arrondissement de Godomey, à Abomey-Calavi.
Dans la première salle d’exposition, relativement spacieuse, se l’accapare une sorte de géant collier composé de plusieurs tailles et de différentes formes de phares, ceux-ci qui dictent leur émotion des situations d’urgence, celles incarnant la détresse. Avec les deux plus petits phares qui, reliés à l’ensemble par un fil conducteur de courant, terminent chacun des bouts de la série, et qui demeurent détachés, l’ensemble donne l’impression d’un serpent aux mille couleurs au repos, repu. 

Le serpent aux mille couleurs de détresse de Meshac Gaba
Et, ce géant collier aux multiples scintillances clignotantes symbolise la détresse, dans tous ses états, telle qu’elle se manifeste partout, « au niveau de la santé individuelle, de la famille, de la société en général, du monde économique, de celui politique », confie Meschac Gaba, se risquant à décrypter une inspiration inédite. « La variété des couleurs de la détresse montre que ce sentiment touche toutes les races d’hommes de la terre, tout le monde entier, tous les hommes, tous domaines de différences confondus étant concernés par la détresse », conclue l’artiste, sans oublier que, selon lui, les différentes tailles de phare portent aussi une signification précise : l’homme dans toutes ses dimensions physiques.
Et, Meschac Gaba développe davantage en évoquant l’absence de gratuité du choix du thème de la détresse, étant donné qu’inspiré d’un instant éprouvant de maladie, qu’il a traversé, il s’en est sorti et décide d’en produire un impact positif sur la société, d’où l’effet purement catharsistique de cette installation, ce que le public est appelé à venir vivre, à expérimenter.
En outre, l’état de détresse trouve une solution inédite dans le deuxième pan de la présentation artistique du créateur, ce qu’il faut trouver par l’exposition dénommée ’’Mon jardin’’.  A travers des tableaux généreusement imprégnés de la fibre de plantes curatives qui poussent dans son jardin, à domicile,  Meschac Gaba renforce l’état de catharsis et de purgation de la détresse chez le visiteur. Ainsi, des plantes bien connues comme l’isope simple, l’isope aquatique, l’isope blanche, l’hibiscus, entre autres, ont généré une ingénieuse représentation sur des tableaux de couleurs plutôt apaisantes comme différentes teintes de vert, le blanc, le violet, ce qui guérit de la détresse ressentie dans la salle précédente ; l’artiste réussit la stratégie de communication entre l’installation et l’exposition de toiles, opportunément logée dans un espace plus étroit, plus rectangulaire, plus intime, aux fins d’une communication de la sérénité, d’un sentiment de profond apaisement. Cette démarche de conception de toiles  détermine plus que jamais en Meschac Gaba le génie d’imagination et de création que le monde entier s’arrache pour des productions artistiques au caractère inédit perpétuellement renouvelé, pour des enseignements universitaires en Occident, qui s’activent à lire un cerveau d’une productivité aux contours toujours imprévisibles. « C’est un nouveau départ », commente-t-il concernant cette technique de transposition curative des plantes sur des toiles. « Mais, j’ai besoin de le développer », finit-il. Une troisième surprise de Meschac Gaba pour le visiteur de l’exposition de cette fin d’après-midi du vendredi 3 février 2017, au ’’Centre’’ de Lobozounkpa : la déambulation, dont lui seul a le secret de la réussite, de ses perruques ayant fait le tour du monde ; elle est prévue pour ouvrir la manifestation de vernissage. Mille regrets aux absents !




Marcel Kpogodo

samedi 28 janvier 2017

L’artiste Damas tient l'exposition, ’’La réconciliation’’

Dans le cadre d’un vernissage organisé à Cotonou


Le restaurant ’’Le Steinmetz’’, sis quartier Guinkomey, à Cotonou, a accueilli le vernissage de l’exposition dénommée ’’La réconciliation’’, organisée par l’artiste peintre béninois, Joseph Dama, alias Damas. C’était dans la soirée du vendredi 20 janvier 2017.

Damas, en face du diptyque, ''La réconciliation'', à son atelier de travail
17 tableaux répartis aux murs du salon du restaurant ’’Le Steinmetz’’ de même qu’à ceux de l’espace d’exposition du 1er étage que le public pourra aller regarder. L’essentiel à retenir de l’exposition, ’’La réconciliation’’, dont le vernissage a eu lieu dans la soirée du vendredi 20 janvier 2017, devant un certain nombre d’invités. Parmi eux, l’artiste peintre Charly d’Almeida dont l’atelier a servi de centre d’apprentissage à l’artiste du jour, Damas, de son nom à l’état-civil, Joseph Dama, pendant un peu plus de sept années.
Dans ses explications aux visiteurs, au lancement de l’exposition, Damas a montré que, pour une manifestation prévue pour se terminer le 20 février, il donne à voir des tableaux dont les titres varient, notamment, ’’Rêve’’, ’’Femme africaine’’, ’’Destin’’, ’’La sagesse’’, ’’Femme enceinte’’, ’’Le monde’’, ’’Femme amazone’’, ’’La force’’, ’’Couple’’, ’’La réconciliation’’. Si la dernière est un diptytique indissociable, c’est-à-dire une toile réalisée en deux parties détachables mais illisibles l’une sans l’autre, elle symbolise pour lui une demande personnelle de pardon à tous ceux qu’il aurait offensés, l’année précédente, une attitude qui, selon lui, devrait être récupérée par tous, vu que chacun a quelque chose à se faire pardonner chez beaucoup de personnes. Et, dans le cas où l’on aurait réussi à atteindre cet objectif, chez nos offensés, cela amènerait une gestion de l’année nouvelle, dans de bonnes conditions.
Par ailleurs, concernant ses œuvres, abonné à l’acrylique, l’artiste la rend compatible avec le rouge de la latérite d’Abomey, qui reste un matériau de travail, sans oublier que ceux auxquels il tient le plus sont les filets de pêche et les moustiquaires, tous deux étant la base des reliefs remarquables sur la plupart des tableaux aux couleurs de prédilection dont les tons sont souvent foncés, sombres.
Dans le premier cas, l’utilisation des filets de pêche revêt pour Damas une importance capitale, vu qu’ils le réfèrent aux pêcheurs qu’il côtoie dans les environs de l’Hôtel ’’Eldorado’’, à Akpakpa, où se trouve son atelier. Ceux-ci l’impressionnent par la rudesse de leur travail relatif à la quête du poisson au fond des mers. En la matière, l’artiste se fait plus clair : le filet le renvoie à la corde et, celle-ci, au tissu, ce qui l’amène à considérer que la corde est la base de tout vêtement qu’utilise l’être humain, ce dont celui-ci ne saurait se passer, dans la civilisation actuelle, étant donné qu’il en tire toute la valeur que la société lui accorde ; elle reste, selon Damas, sa couverture contre les intempéries et contre l’accès de l’autre à son intimité physique.
Un autre matériau qui fait de cet artiste peintre un récupérateur est la moustiquaire. Elle lui sert de tremplin pour la suggestion d’un message d’appel à la protection de la mère et de l’enfant contre le paludisme.
Ce réalisme thématique inonde les 17 productions que le public devrait aller contempler au restaurant ’’Le Steinmetz’’, en face de l’Hôtel ’’Vertigo’’, situé sur l’Avenue ’’Steinmetz’’, tous les jours jusqu’au 20 février, de quoi se rendre compte de quelle manière Damas en a pris quelque peu de Charly d’Almeida, son principal maître et, aussi, des autres artistes peintres béninois reconnus, Tchif et Dominique Zinkpè ; il y a aussi acquis les repères de son art, pendant, respectivement, cinq et un an.

Marcel Kpogodo

jeudi 5 janvier 2017

Gislain Fadohan : « [ ’’Prom’arts jeunes international’’ vise à faire ] découvrir de nouvelles créations actuelles dans le domaine des arts visuels»

Propos tenus à travers un entretien accordé à notre Rédaction

La ville de Ouidah sera, sous peu, animée par un événement artistique et culturel d’une certaine envergure : le ’’Prom’arts jeunes international 2016’’. Arborant les vêtements prestigieux de sa 11ème édition, il se déroulera dans le processus de la célébration de la Journée nationale des religions endogènes, du 9 au 11 janvier 2017. Nous en parle en profondeur, à travers cette interview qu’il a bien voulu accorder à notre Rédaction, Gislain Fadohan, Coordonnateur général de l’Association béninoise d’arts plastiques (Abap), la structure initiatrice du Projet.


Gislain Fadohan

Journal Le Mutateur : Bonjour, Gislain Fadohan. Vous êtes le Coordonnateur général de l'Association béninoise des arts plastiques (Abap) et, vous organisez la 11ème édition de l'événement, ''Prom'arts jeunes international 2016'', qui se tiendra du 9 au 11 janvier 2017, à Ouidah. Pouvez-vous décrire ce Projet ?

Gislain Fadohan : ’’Prom’art jeunes international 2016’’ est un événement culturel et artistique d’envergure nationale, dédié aux arts visuels, destiné à promouvoir les créateurs  en arts plastiques par la formation, la production d’œuvres d’art de qualité et par une exposition, pour une large diffusion auprès de différents publics. Pour ses 10 ans, ’’Prom’art jeunes international’’ a enregistré 545 dossiers de candidature dont 218 participants en In et en Off, et 21 lauréats récompensés. ’’Prom’art jeunes international’’ est désormais très attendu, chaque année, par les jeunes artistes plasticiens du Bénin et d’ailleurs.
En outre, ’’Prom’art jeunes international’’ a, entre autres, pour objectif, de contribuer à l’émergence de jeunes talents en arts visuels, de donner plus de visibilité aux jeunes talents africains contemporains, de promouvoir et de diffuser les œuvres des jeunes artistes en confrontant les styles, les époques et les groupes, de susciter, à travers, les Résidences-mission, un intérêt pour les arts visuels souvent laissés pour compte par les habitants, et, enfin, de donner l’opportunité au public de découvrir de nouvelles créations actuelles dans le domaine des arts visuels.



Quelles sont les manifestations prévues pour meubler ces trois jours ?

Au programme, il y a plusieurs activités : une exposition collective internationale, pour dévoiler les nouvelles productions des créateurs d’ici et d’ailleurs, une exposition-photos des anciennes éditions pour montrer le parcours de l’évènement à la population de Ouidah, un atelier de création plein air (les Résidences-Mission) pour connecter la transe à l’inspiration, une formation sur « L’Audace créatrice ». Et puis, il est prévu des rencontres-échanges entres artistes de divers horizons, adeptes du vodoun, touristes et populations, notamment.



En quoi l'édition 2016 de l'événement est particulière à celle précédente ?

Elle est très particulière pour plusieurs raisons : il est délocalisé sur Ouidah, ville historique chargée d’histoires, pour favoriser la décentralisation artistique et culturelle dans notre pays, le Bénin. Ainsi, il permettra aux créateurs de Ouidah et de ses environs immédiats de vivre cet évènement, tant attendu et, souvent, suivi, comme d’habitude de Cotonou puis, parfois, de Natitingou. Ensuite, l’édition 2016 de notre événement veut magnifier le Vodoun par la création artistique, pour célébrer la fête du vodoun. L’artiste plasticien en inspiration est comparable à l’adepte de vodoun en transe. Et, ’’Prom'arts jeunes international 2016’’ est à Ouidah, ce 10 janvier 2017, pour mettre en symbiose ces deux états : la transe et l’inspiration.


Est-il permis d'avoir un état des lieux des artistes participants ?

Les artistes plasticiens participants déjà retenus pour cette 11ème édition sont venus du Bénin, avec des noms bien connus : Verkis, Mahoussi, Marius, Typamm, Fadohan, Makambo, Cyril, Parterne, Alofan, Gbaguidi, Albert ; il y en a plusieurs autres qui vivent et travaillent à Ouidah. Du côté du Togo, nous en aurons trois : Confitéor, Sika et Togbor. En provenance du Ghana, il faudra compter avec Aglamey et, de celui du Nigéria, avec Gbenga Ukueh. Je peux vous dire que le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire seront représentés à l’événement.  

L'affiche officielle de ''Prom'arts jeunes international'' 2017
Comment vous êtes-vous organisé pour le financement de cet événement ?

Cet événement bénéficie annuellement du soutien du Gouvernement béninois, à travers le Fonds des arts et de la culture, à environ 10%-20% de son budget. Mais, c’est peu de chose par rapport à l’envergure de l’événement puis à ses attentes. Souvent 50% du budget viennent des ressources propres de notre Association qui s’efforce, pour la pérennisation du Projet, car il répond à des besoins primordiaux du secteur des arts plastiques de notre pays, le Bénin.
Nos autres partenaires réguliers de l’événement à savoir, Sibic Sarl, Corivision, Doss’art, Ong Adecd-Bénin, Beninartsvisuels, et quelques sponsors puis des personnes ressources, contribuent à la réussite effective de l’événement.
A l’heure où je vous parle, la mise à disposition de la première tranche de la subvention du Fond des arts et de la culture n’est pas encore effective, pour des raisons que nous ignorons, ce qui nous amène à faire un événement de 2016 en 2017, sur fonds propres, après deux reports successifs, avec certaines prestations à faire à crédit.



Après onze ans de déroulement de ’’Prom’art jeunes international’’, quelles sont les leçons que vous avez capitalisées?

Pérenniser un événement annuel de cette envergure nécessite du temps, des moyens matériels puis financiers très importants, et les compétences requises. C’est la seule leçon pour nous ; nous l’avons comprise et nous nous préparons pour cela.



Comment pensez-vous faire évoluer cet événement, dans les années à venir ?

Nous pensons le rendre autonome, pérenne et plus connu du secteur, en l’améliorant, au fil des années.



L'Association dont vous êtes le Coordonnateur général a réussi l'édition, quelques années auparavant, d'un répertoire des artistes plasticiens du Bénin et des différents acteurs évoluant dans ce domaine. Allez-vous vous en arrêter là ?

Pas du tout. C’est une base de données, dynamique qui doit être régulièrement actualisée. Nous nous sommes donné une périodicité de cinq ans, pour sa mise à jour, à cause des moyens très importants pour ce travail, et nous nous organisons, pour cela.



Qu'avez-vous à dire à nos lecteurs pour les exciter à venir à votre événement, à Ouidah ?

«Transe et inspiration» est le thème de cette 11ème édition de ’’Prom’art jeunes international’’ qui se déroulera à Ouidah, du 09 au 11 décembre 2017. Venez massivement découvrir les dernières créations, poignantes et très éloquentes, de nos génies artistiques, sur nos divinités, lors de la fête du Vodoun. Et, surtout, venez découvrir les plasticiens béninois et étrangers, dans le couvent artistique, mis en public, qu’est l’atelier de création.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mardi 3 janvier 2017

Christel Gbaguidi : de nouvelles perspectives des ’’Arts vagabonds’’

Dans le cadre de la conférence de presse donnée par l’Association


Le Centre d’apprentissage de langue allemande dénommée, ’’Deutsch bei uns’’ a été le cadre d’une conférence de presse animée par Christel Gbaguidi, Président des ’’Arts vagabonds rezo Afrik Bénin’’. Il a été question pour l’intervenant de faire connaître les grandes orientations des actions à venir de l’Organisation, après qu’il a été présenté un bilan de ses dix années d’activités.

Christel Gbaguidi
’’Théâtre à l’école’’, ’’L’enfance et les jeux’’, ‘’Migrations et moi’’, les ’’Semaines culturelles béninoises en Allemagne (Secuba), notamment, sont les projets capitaux que l’Association culturelle ’’Arts vagabonds rézo Afrik Bénin’’ entend mettre en œuvre, sur la période 2017-2026. Ce qui ressort de la conférence de presse qu’a donnée Christel Gbaguidi, dans l’après-midi du lundi 2 janvier 2017, au Centre de formation à la langue allemande, ’’Deutsch bei uns’’, situé à Zogbadjè, dans la Commune d’Abomey-Calavi.
Concernant chacun de ces projets, l’orateur est parti du rappel des conditions de leur conception, pour finir par évoquer celles de leur réalisation, dans la décennie à venir. Ainsi, ’’Théâtre à l’école’’ en sera à sa troisième édition, en 2017, sans oublier que les supports écrits témoignant de l’exécution des phases précédentes sont en impression, ce qui est le cas aussi pour les deuxième et troisième projets. Pour ce qui se rapporte aux ’’Semaines culturelles béninoises en Allemagne’’ (Secuba), la troisième édition est prévue pour avoir lieu du 22 octobre au 7 novembre 2017, dans cinq villes allemandes restant à être déterminées.
En outre, Christel Gbaguidi n’a pas manqué de mentionner la réussite de l’édition de l’année 2016, qui s’est tenue du 1er au 15 novembre, « malgré les coups reçus ». Livrant un bilan de son exécution, celui-ci a fait remarquer la mobilisation de plus 23 artistes en provenance de quatre pays : Bénin, Afrique du Sud, Italie et Allemagne. Ensuite, les domaines artistiques qui ont été valorisés restent la danse, le théâtre et la musique, pour le Bénin, à travers les artistes respectifs que sont Nouratou Toffa, par le spectacle ’’Ma vie’’, le théâtre, à travers ’’Le leurre’’ d’Alfred Fadonougbo, et la musique avec Sagbohan Danialou qui a fait le déplacement du Festival, soutenu par ses 11 musiciens.
Par ailleurs, un spectacle de danse est venu d’une collaboration entre la France et l’Italie, par ’’Refus de visa’’ de Médard Sossa, un Béninois étant intervenu sous le couvert de sa nationalité italienne. Du côté de l’Allemagne, le cinéma a eu droit de cité avec la projection du film ’’Voodoo, die Kraft des Heilens’’ de Heinning Christoph, sans oublier la littérature, par l’ouvrage du Béninois Luc Dègla, intitulé ’’Une curieuse intégration’’, l’exposition dénommée ’’Gelede’’, de l’artiste plasticien béninois, Willy Gbédji et, enfin, la musique, avec la production de plusieurs groupes et artistes avec, de manière notable, Fôô Fanick, un artiste béninois vivant en Allemagne. De plus, selon Christel Gbaguidi, ce sont les villes allemandes de Berlin, Bielefeld, Braunschweig et Essen, qui ont abrité ces différentes manifestations culturelles.


En parallèle …


De gauche à droite, James Codjia et Fréjus Gbaguidi, à la conférence de presse
Deux faits importants ont également marqué la conférence de presse : l’information des journalistes culturels par Christel Gbaguidi de la tenue d’une Assemblée générale de l’Association ’’Arts vagabonds rezo Afrik Bénin’’, le vendredi 30 décembre 2016 avec, comme objectifs précis atteints, la relecture des textes fondamentaux de l’organisation et l’adoption des nouveaux, la « relecture », la « correction » et l’ « adoption » de ce qu’il a appelé les « objectifs artistiques de développement durable » (Oadd), pour la période 2016-2026, puis, entre autres, l’élection d’un nouveau Bureau dénommé, désormais, « Bureau exécutif », pour la nouvelle décennie à venir, une structure dont il a communiqué les membres, comme suit :

Président : Christel Gbaguidi
Secrétaire générale : Francette Pognon
Chargé à la Communication : Fréjus Gbaguidi
Trésorier général : James Codjia
Trésorier général adjoint : Jéchonias Fantognon

De gauche à droite, Christel Gbaguidi, Francette Pognon et Marc Bonou

Commissaires aux comptes :
Lionel Codjia
Espérance Gbaguidi

Et, du bilan des activités des ’’Arts vagabonds rezo Afrik Bénin’’, pendant la décennie 2006-2016, Christel Gbaguidi a laissé entendre la création de plus 500 emplois temporaires directs et plus de 90 millions d’investissements, au Bénin, dans des branches aussi variées que la rémunération des prestataires de services, la communication sur les différents projets, la logistique, l’hôtellerie, la restauration, la gestion administrative de l’Association et la prise en charge de la presse, aux plan national et international.

Christel Gbaguidi remettant symboliquement des documents à Marc Bonou
Quant au second fait de la conférence de presse, il a concerné la remise officielle par le Président des ’’Arts vagabonds’’ de documents de plusieurs ordres, en allemand, au Directeur du Centre ’’Deutsch bei uns’’, Marc Bonou.


Marcel Kpogodo