lundi 3 août 2015

Christelle Yaovi à cœur ouvert : « […] je cultive la lumière, même si ce n’est pas facile tous les jours»

Dans une interview exclusive


Elancée, teint d’or, arborant un port altier, Christelle Yaovi, de famille de Souza, s’inscrit, depuis peu, dans une logique de jet de ses projecteurs sur des inspirations d’artistes béninois et étrangers. Dans le cas d’espèce, elle initiait, le 3 juillet 2015, à l’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou, l’exposition ’’Voyage imaginaire’’ faisant valoir l’œuvre de Sœur Henriette Goussikindey. Une énergie ainsi investie suscite, vis-à-vis de cette personnalité qu’est Christelle Yaovi toute une curiosité très vite étanchée par cet entretien qu’elle a bien voulu nous accorder. Il en ressort que la lumière constitue l’un de ses puissants moyens d’action ….  

Christelle Yaovi
Stars du Bénin : Bonjour Christelle Yaovi. Vous êtes une artiste franco-béninoise. Pouvez-vous définir votre place dans les arts au Bénin ?


Christelle Yaovi : Je suis peintre ; je pense que c’est le domaine que je préfère. Je suis plasticienne, puisque je fais aussi des installations ; j’ai eu l’occasion de pouvoir le faire, en résidence, avec Meshac Gaba, également, à Bakou, à Azerbaïdjan, où j’ai été invitée après la Biennale, celle de Cotonou.
Je sculpte, je fais de la photographie et j’écris, j’écris aussi beaucoup. D’ailleurs, lors de mes expositions, quand je mets mes œuvres, j’écris sur les murs ; j’aime beaucoup l’écriture (Voir des textes de l’artiste, à la fin de l’interview, Ndlr).


Pouvez-vous nous parler de votre passage à Azerbaïdjan ?
Au cours de la Biennale du Bénin en 2012, il y a eu plusieurs artistes qui y ont participé, des Japonais, des Brésiliens, des Sud-Américains, des Français, notamment, Daphné Bitchatch, artiste française, qui a, elle-même participé à différentes expositions à Azerbaïdjan, a parlé de mon travail qu’elle a découvert ici. C’est comme cela que je me suis retrouvée à y être invitée pour réaliser une grande installation.


Et, comment c’était, à Azerbaïdjan ?
Moi, j’ai adoré. D’abord, ce sont des gens qui vous accueillent de manière extraordinaire, qui adorent les artistes et, c’est un pays controversé parce qu’on parle de dictature, - mais, bon, nous sommes en Afrique, donc, nous savons de quoi nous parlons … - mais qui investit énormément sur les artistes. Ils aiment recevoir et, surtout, découvrir des artistes du monde entier. Donc, l’artiste franco-béninoise que je suis, a été découverte et appréciée à sa juste valeur.  


Comment une artiste plasticienne, franco-béninoise, comme vous, exerce au Bénin ? Comment travaillez-vous, dans ce contexte de double nationalité ?
Déjà, comme tu peux le voir dans mon atelier, je participe à certains projets, mais dont je suis souvent l’initiatrice, puisque j’ai créé ’’Le monde de Sica’’, qui a pour concept de faire des expositions collectives, justement, pour prononcer le lien entre les artistes, entre les œuvres, mais, aussi, toujours dans mon côté assez spirituel de la chose, en me disant que « l’union fait la force » et qu’on est tous ensemble, qu’on n’est pas si séparés. C’est quand même mon grand concept.
Comme j’ai pu aussi travailler avec ’’Air France’’, en présentant Sébastien Boko et Dina, j’initie surtout des projets, entre autres, ’’Starting block’’, avec Meshac Gaba et Thierry Oussou, ’’Le monde de Sica’’, avec Daphné Bitchatch, Diagne Chanel et Dominique Zinkpè, d’une part et, Sébastien Boko et Dina, d’autre part. Mais, voilà, c’est un travail très personnel. Comme on ne m’inclut pas souvent dans les projets, je crée les miens, je vends lors des visites de mon atelier. L’édition de mes propres catalogues permette aussi de faire connaître mon travail. C’est à peu près comme cela que je fonctionne.


En tant qu'artiste plasticienne, après nous avoir dit de quelle manière vous avez commencé à peindre ou ce qui vous a amenée à ce métier, pouvez-vous décrire votre démarche artistique ?
Ma démarche artistique?
En premier, je dirai que cela a été ma thérapie, la peinture m'a permis d'exorciser la souffrance, la douleur de mon héritage et ainsi garder un espoir envers et contre tout. C'était la première étape. 

Ma démarche artistique est constituée d'étapes. Je n'en avais pas conscience en commençant.
Il y a cette première étape douloureuse, tourmentée, et l'étape suivante a été d’entrer en contact avec les autres, mettre en lumière les différents liens, autant dans la mémoire collective que le tragique collectif, ou dans l'histoire de chacun d'entre nous.

Il y aura toujours une part de cette étape dans les suivantes.

Aujourd'hui, je commence l'étape où l'on sait en grande partie qui on est, où on assume tout, et où on se met à nu, on met à nu aussi les autres.

Ma démarche est toujours un pas vers les autres, des pas, vers soi même ...

Les thèmes s'imposent et je les suis, mais avec toujours une grande liberté! Art= Liberté. Avec une immense ouverture d'esprit, qui, d'une manière, entraîne vers un hors thème, selon d'autres... Lors d'une résidence, je ne m'attache pas trop au thème, je le rends extensible pour pouvoir laisser libre cours à ma créativité.


Vous dites qu’on ne vous inclut pas souvent dans des projets. Est-ce que cela veut dire que l’univers des arts plastiques au Bénin ne vous accepte pas ?
Me rejeter ? Non ; je ne suis pas la seule dans ce cas. Je pense que la première place, qui est la place de choix, est faite aux hommes. Les hommes artistes, au Bénin, sont reconnus bien plus facilement ; les femmes, elles, émergent. Et, c’est plus compliqué pour les femmes, c’est franchement plus compliqué. Mais, je dirais aussi que, par exemple, quand vous prenez le domaine des artistes chanteurs ou autres, vous avez ceux qu’on mettra toujours sur le devant de la scène et ceux à qui on ne va pas la laisser forcément accéder. Je pense que c’est dans ce cas de figure que je me retrouve. Mon métissage est parfois un handicap, parce que ma légitimité, du coup, d’être aussi Béninoise ne m’est pas reconnue ; ce sont des moments où on me l’enlève. D’un seul coup, on se dit : « Elle est un peu trop blanche … ». Et, même, il y a des visites de projets qui viennent de l’Extérieur, où des Blancs, qu’ils soient Américains, Français ou autre, ont jugé que je suis trop blanche pour représenter une artiste béninoise. L’art contemporain est universel, il n’y a pas l’art contemporain fait pour moi, béninois ou africain, français ou autre ; c’est de l’art contemporain.
On stigmatise encore les gens et, du coup, moi, je n’entre pas forcément dans des cases. Quand quelqu’un dit, à propos de moi : « Tiens, je vais te présenter une artiste béninoise ! ». On le dit comme ça et, moi, je rectifie toujours, « franco-béninoise … ».      


Cela veut dire que votre côté européen, parlant de votre peau blanche, n’est pas un avantage pour vous …
Pas toujours. Il l’est, cela dépend où je me trouve. Que je sois en Europe ou en Afrique, par exemple, c’est un avantage ou un handicap, selon les situations et, selon, aussi, la bonne ou la mauvaise foi des gens.
J’ai l’impression qu’au Bénin, les gens se diraient, en me voyant, la peau claire, l’air distingué, que je suis trop à l’aise pour entrer dans certains projets. Et, de l’autre côté, on se dirait que je ne suis pas assez dans la précarité pour bénéficier d’un projet visant à faire sortir les artistes locaux de l’ombre …
De toute façon, j’ai écrit un texte sur mon métissage. Au fait, c’est selon les gens, parce que le métissage, ça dérange toujours. Quand vous prenez Obama, on dit qu’il est noir, or il est métis. Il est métis, on est bien d’accord ? Et, pourtant, on te dit qu’aux Etats-Unis, on s’obstine à dire qu’il est noir. Il est noir et blanc, à la fois.
Finalement, ça dérange les gens, parce que c’est une forme d’unité et de résilience ; on unit plusieurs cultures, selon les différents métissages, les différentes couleurs, les différents héritages, en une seule personne, la plupart des gens ne sont pas à l’aise avec ça.
Moi, que j’aille bien ou pas, que j’aie de l’argent ou que je n’en aie pas, vous n’allez pas le voir ; c’est peut-être comme cela que j’ai été élevée où on est toujours très fiers, avec beaucoup de dignité. Mais, comme tu le dis, les gens qui me voient me perçoivent juste grande, avec une forme très distinguée. Du coup, quand on me voit, on se dit : « Hum, celle-là, elle n’a besoin de rien, donc elle n’a pas besoin de venir faire partie de ce projet … », « Celle-là, elle en a tellement qu’elle ne va même pas nous regarder ... ». Et, il y a des jeunes artistes qui, parfois, me disent : « Je n’ai pas osé venir vous dire « bonjour » ou vous proposer quelque chose … ».
Moi, je dois respect à toute personne qui me respecte.  En dehors de ça, il n’y a pas de grand, il n’y a pas de petit, on est tous faits pour apprendre ; les aînés m’aident à quelque chose, je suis aînée de certains, je suis là, je discute avec tout le monde, je ne fais pas de snobisme, du tout ! On préfère me mettre cette étiquette, avant d’apprendre à me connaître. On ne me donne aucun bénéfice du doute, puisque les gens estiment que je suis trop belle pour être intelligente et talentueuse. C’est quand ils se mettent à parler avec moi qu’ils se disent : « Ah, elle est belle, mais elle a quand même aussi un cerveau … », parce qu’on aime dire que les femmes qui sont belles n’ont pas de cerveau … Ils disent : « Ah non, elle a aussi un cerveau, elle sait réfléchir, elle sait analyser et, elle est aussi généreuse, elle est aussi très gentille et, à l’écoute, quand elle peut rendre service, elle le fait ». Pour les gens, ça fait trop … Donc, je suis trop …, pas assez … Enfin, voilà …


Pour résoudre ce problème, vous ne vous enflammez pas, vous ne vous aigrissez pas, vous mettez plutôt un système pour vous positionner, en créant des projets. D’où vous vient cette faculté de dépassement ?  
Je vais t’expliquer cela le plus simplement possible. J’ai toujours eu la faculté de m’accrocher au positif et non au négatif. Tout au long de ma vie, bien évidemment, depuis ma plus tendre enfance, j’ai rencontré des personnes généreuses, attentionnées et bienveillantes qui ont laissé leur empreinte, une empreinte si forte que mon expérience avec les autres malveillants, méchants, assassins, dans leur comportement, ne m’a jamais inspirée. Ma spiritualité, ma foi me permettent de savoir que la vie met les pendules à l’heure, d’elle-même ; je n’ai donc pas à me soucier de me venger. Du coup, je n’ai pas besoin d’être aigrie. J’aime la lumière, je baigne dans la lumière, mes œuvres sont empreintes de lumière, je suis une lumière, je cultive la lumière, même si ce n’est pas facile tous les jours. De cultiver la lumière, d’être positive, d’évoluer dans la bienveillance, permet de construire dans l’espoir et de transmettre l’espoir.  


Pouvez-vous parler un peu de votre vie de famille ? Etes-vous mariée ? Avez-vous des enfants ?
Je suis divorcée avec un fils qui aura bientôt 19 ans et que j’ai élevé seule, en grande partie. Mais, je suis également la maman de 9 filles, mes sœurs.


Etant mère d'un garçon, pouvez-vous évoquer les relations que vous entretenez avec votre fils?
Mon fils! Avant de pouvoir répondre, je me suis demandé si ce n'était pas trop privé. Ça l'est.
Et, en même temps, je peux en parler un peu.
Mon fils a un œil très critique, une critique que je qualifie de constructive. J'aime qu'il puisse avoir sa propre vision. J'ai réussi une partie de mon rôle de mère. J'ai toujours voulu qu'il exerce son œil sur le monde dans lequel il vit, qu'il ne prenne jamais pour argent comptant ce qu'il entend, ce qu'il lit, ce qu'on lui apprend et même ce que je peux lui dire. Il est vital d'apprendre à nos enfants qu'ils ont un cerveau qu'ils doivent utiliser au maximum et qu'ils doivent trouver leur propre vérité, car je pense qu'il existe autant de vérités que d'humains dans l'univers.
Nous avons une grande complicité et un respect mutuel de notre individualité.
Nous apportons beaucoup à nos enfants, mais ils nous apportent énormément aussi, et mon fils est une vraie bénédiction! 


Propos recueillis par Marcel Kpogodo



Textes de Christelle Yaovi de Souza, illustrés de quelques œuvres significatives pour l'artiste


Il paraît

Il paraît que je ne suis personne, ni noire, ni blanche, trop noire, trop blanche...
Je suis noire, je suis blanche, je suis toutes les couleurs de l'arc-en-ciel... Je suis Or, je suis
Sica... Je suis métisse, un mélange harmonieux de tout ce que contient l'Univers.
Il paraît que je suis guenon et je me sais Reine en Héritage. Je suis Amazone, guerrière Femme.
On me réduit à un vagin sur pattes, je me sais sacrée et habitée du Divin.
Nous sommes tous issus de la lumière! Les liens sont et demeurent envers et contre tout. Toutes les étiquettes restent le bla bla des âmes perdues! Compassion pour les âmes perdues ... Le bla bla n'est que du néant!

Christelle Yaovi de Souza




Merci


Merci c'est rendre Grâce ... Un mantra de gratitude pour l'Amour, pour la Vie... Merci pour tant de courage...



Les larmes de l'âme


Pleurer à l'intérieur ... Taire ses larmes, taire sa souffrance... L'âme pleure... Les larmes de l'âme 



 Papa où t’es ?




Mon père est décédé, il m'a inspiré cet œuvre ... Il n'a pas été un bon père, il reste mon père et la chanson de Stromae conte d'une certaine manière une partie de notre histoire... Le titre a été une évidence ... 



Animus



Crédit photos : Christelle Yaovi


Sœur Henriette Goussikindey en exposition à l’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou

Depuis le 3 juillet 2015


Le début de soirée du vendredi 3 juillet 2015 a permis d’assister au vernissage de l’exposition ’’Voyage imaginaire’’, sous le couvert du concept ’’Le Monde de Sica’’ dont l’artiste plasticienne franco-béninoise, Christelle Yaovi de Souza, est la promotrice. La manifestation s’est révélé une opportunité pour les invités et les visiteurs de découvrir la spécificité avec laquelle l’artiste en exposition, Sœur Henriette Goussikindey, récupère et transmet les réalités de son milieu d’inspiration.
Soeur Henriette Goussikindey, au vernissage du 3 juillet 2015
23 toiles de l’artiste béninoise, Sœur Henriette Goussikindey, exposées jusqu’au 3 octobre 2015, aux murs de l’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou. Le contexte de cette manifestation artistique reste ’’Le Monde de Sica’’, un concept que fait valoir l’artiste franco-béninoise, Christelle Yaovi de Souza. C’est ainsi que le vendredi 3 juillet dernier, elle a lancé l’exposition ’’Voyage imaginaire’’ par laquelle Sœur Henriette, comme on l’appelle communément, donne à voir des tableaux exprimant le résultat de l’exploitation de la latérite et du calcaire, de même que de la sève de bois en guise de colle, pour graver les réalités qui captent son attention, dans notre quotidien.
Cette artiste a aussi fait comprendre, dans son propos, au cours du vernissage, le 3 juillet dernier : « Je m’évade, je m’amuse, je communique et dialogue avec Dieu, à travers des techniques simples de gravure, de récupération ». Ceux qui ne l’ont pas encore fait doivent donc effectuer le déplacement du hall climatisé, accueillant, chaleureux de l’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou, sis Route de l’aéroport, pour prendre connaissance de la manière dont des tableaux, contrastant fortement entre le noir, le blanc et le rouge,  rayonnent d’un engagement écologique de l’artiste, mis au service d’une peinture mi-réaliste, mi-abstraite, ne laissant aucun doute sur la proximité de Sœur Henriette avec le commun de la vie au Bénin, notamment.

Eric Michel, posant avec Sœur Henriette
Bien avant elle, Eric Michel, le Directeur de l’Agence ’’Air France-Klm’’ avait pris la parole pour souhaiter la bienvenue au public et saluer l’événement de cette exposition. Celui-ci se révèle inédit, vu qu’il permet aux clients, tout en attendant de se faire servir, de récompenser leur intérêt instantané pour des œuvres d’art.
A sa suite, Christelle Yaovi de Souza a fait connaître ses réflexions. Initiatrice de l’événement qui fait désormais de Sœur Henriette une membre à part entière du ’’Monde de Sica’’, elle a montré que l’exposition ’’Voyage imaginaire’’ se justifie : « […] vous faire découvrir le monde de l’artiste Sœur Henriette ». Pour elle, ceci constitue la 2ème édition d’une initiative cultivée par le Directeur de l’Agence, celle-ci visant à faire de ce lieu de travail « une vitrine pour les œuvres d’artistes béninois ». A en croire toujours les propos de la Franco-béninoise, la 1ère édition avait permis, quelques mois plus tôt, d’exposer les travaux du sculpteur Sébastien Boko et de l’artiste peintre Dina, dans le cadre du Projet ’’L’envol’’.

Christelle Yaovi de Souza, au cours de son allocution
Selon Christelle Yaovi, Sœur Henriette, qu’elle considère comme « une artiste confirmée, reconnue talentueuse », l’a inspirée à lui faire tenir l’exposition « pour son talent, sa vision, son engagement auprès des jeunes artistes, notamment, auprès des jeunes artistes femmes ». Elle la voit comme « un bel exemple ».
En réalité, Sœur Henriette Goussikindey, 47 ans, membre de la Congrégation des Sœurs de Saint-Augustin, est une artiste autodidacte, dont l’expérience dans le milieu de la peinture se densifie par la mise en place de résidences de création, l’initiation d’expositions et par la participation à bon nombre d’autres, depuis la deuxième moitié des années 1990. Par ailleurs, elle a reçu une première formation fondamentale, de 1997 à 2001, à l’Institut de formation artistique (Ifa), au Cameroun, puis, une formation en gravure et en art visuel, de janvier à octobre 2011, à l’Atelier de gravure Claude Langlois au Gesu, à Montréal, au Canada.  

Crédit photos : Christelle Yaovi de Souza


Marcel Kpogodo

mercredi 29 juillet 2015

Eléphant mouillé fait paraître le film ’’Maintenant ou jamais’’ de Diamant noir

Sous la bannière d’ ’’Eléphant mouillé production’’

Le 1er août 2015 permettra d’assister à un certain événement cinématographique. La parution de ’’Maintenant ou jamais’’, un film dans lequel on verra évoluer Amir et Anouar, les deux chanteurs du groupe ’’Diamant noir’’. Le célèbre comédien béninois, ’’Eléphant mouillé’’, est le producteur de cette œuvre.
L'affiche du film ''Maintenant ou jamais''
’’Maintenant ou jamais’’ est un film du genre comique, de 13 minutes, qui connaîtra un lancement officiel, par sa première diffusion, sur la chaîne de télévision béninoise, ’’Golfe Tv’’, à 17 heures précises, le 1er août prochain, jour de la commémoration de l’an 55 de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale. Symbole ’’nationalistement’’ fort, à coup sûr ! Le comédien béninois, Eléphant mouillé, se trouve être le producteur de cette œuvre, sous le couvert de son propre label, ’’Eléphant mouillé production’’.
A en croire le communiqué de presse publié à l’effet de ce lancement par le Groupe ’’Diamant noir’’, le caractère comique du film ne cache aucunement un ton satirique, dénonciateur. En effet, les deux rappeurs que sont Amir et Anouar stigmatisent la nécessité pour les artistes africains de perdre leur identité artistique pour satisfaire les canons musicaux imposés par les labels panafricains, avant d’espérer une consécration hors de leur pays, le Bénin, où ils sont déjà largement reconnus, après une dizaine d’années d’exercice de leur musique, le rap. « C’est un cri de révolte face au formatage de la musique africaine », précisent-ils.    
Reste pour eux deux alternatives : soit finir par se soumettre à ce qu’ils appellent si bien un « diktat », soit faire partager leur vision à la génération actuelle des musiciens béninois, de façon à ce qu’eux tous s’entendent sur un rythme typiquement du Bénin qu’ils valoriseront, au plan national, dès ces moments, par des productions musicales successives, ce qui amènera ce rythme à s’imposer de lui-même à l’Afrique, dès que les vagues musicales actuelles seraient arrivées à l’étape de l’épuisement.
Pour l’instant, les yeux doivent se tourner vers les écrans de ’’Golfe Tv’’, le samedi 1er août prochain, à 17 heures, pour découvrir, en toute exclusivité, le film ’’Maintenant ou jamais’’. C'est Amir et Anouar qui prennent ainsi le risque de jouer une nouvelle image, celle aussi exigeante d'acteur de cinéma.

Marcel Kpogodo  

mardi 28 juillet 2015

La pièce ''Ômon-mi'' d'Ousmane Alédji jouée dès la soirée du jeudi 30 juillet prochain

Au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ d’Agla


Nicolas de Dravo Houénou, metteur en scène de la pièce ’’Ômon-mi’’, d’Ousmane Alédji, a animé une conférence de presse, le lundi 27 juillet 2015, à la Salle Cheick Anata Diop du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, du Quartier Agla, à Cotonou. Selon lui, cette pièce sera jouée 4 fois, à partir de la soirée du jeudi 30 juillet.

Les acteurs d' ''Ômon-mi'', au grand complet, en costume de scène
Les jeudi 30 et vendredi 31 juillet, de même que les samedi 1er et dimanche 2 août 2015, en soirée, plus précisément à 20 heures précises. Ce sont les dates auxquelles sera jouée la pièce ’’Ômon-mi’’ d’Ousmane Alédji, au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ de Cotonou, dans une mise en scène de Nicolas de Dravo Houénou. Voilà l’annonce faite par celui-ci, au cours d’une conférence de presse à laquelle il a convié les journalistes culturels. Ceux-ci ont eu l’opportunité de bénéficier, en vingt minutes, d’une séquence forte d’un spectacle d’une adaptation universelle mais fortement inculturée, que le public devra venir savourer.
Ainsi, un peu moins d’une dizaine d’acteurs évolueront sur scène, pendant 90 minutes, pour faire vivre une réalité socio-culturelle poignante qu’est la condamnation à mort des enfants dits sorciers. Ce sera à partir d’une histoire simple : une mère vient s’en remettre au chef de la collectivité du sort de son nouvel enfant menacé d’être tué parce que considéré comme un jumeau, après qu’elle s’est déjà laissée faire, par le passé, pour deux naissances successives d’un albinos et d’un nain.
L’attraction irrésistible de ce spectacle reste à plusieurs niveaux. D’abord, l’action de la pièce qui se verra prise en charge par des acteurs dont certains font régulièrement leurs preuves dans la tenue de rôles aussi variés les uns que les autres : Raphaël Hounto, Nicolas de Dravo Houénou, Mireille Gandébagni, Bardol Migan, notamment. Ensuite, leur costume uniforme, très moderne, qui ancrera une réalité sociologique béninoise dans une actualité universelle. Par ailleurs, le français et plusieurs autres langues béninoises serviront de véhicule au message de ces acteurs : le fon, le goun, le yoruba, le sahouè, le kotafon, l’adja, le mina, le mahi, le tori, le dendi et le ditamari. En outre, le public devra voir à l’œuvre Martin Adadja, un régisseur son et lumière faisant son chemin, et Farouk Abdoulaye, un scénographe à l’inspiration toujours inattendue.
En cette période de début des vacances, voilà une pièce, relevant d’un loisir sain, que les parents devront voir et, en même temps, faire découvrir à leurs enfants de tous âges, avec un montant de 2000 Francs Cfa par représentation, et de 5000 Francs pour toutes les 4 séances. ’’Ômon-mi’’, rien de mieux pour rendre compte des réalités profondes de notre pays.



Marcel Kpogodo 

L’Apj-Cap initie la formation de 25 d’artistes en notions de spiritualité

Au siège de la Faplag-Bénin


Le siège de la Fédération des associations des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) a servi de cadre à une formation en notions de spiritualité et de développement personnel. Initiée par l’Association pour la promotion de la jeune création en arts plastiques (Apj-Cap), à l’endroit de 25 artistes béninois, elle a été lancée le vendredi 24 juillet dernier.

Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin
« Le plasticien à l’écoute de l’esprit pour la création d’œuvres majeures ». Le thème de la formation qu’a lancée Isabelle Gnancadja, représentante du Directeur du Fonds d’aide à la culture, le vendredi 24 juillet 2015, au Siège de la Fédération des associations de plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), lieu prévu pour abriter les deux jours de renforcement des capacités de 25 artistes plasticiens béninois, en notions de spiritualité et de développement personnel. Pour celle-ci, il s’agit d’une initiative louable, ce qui l’a amenée à inviter les participants à prêter une oreille attentive aux enseignements, pour relever leur niveau de création.
Ainsi, les vendredi 24 et samedi 25 juillet 2015, ces stagiaires devaient se trouver instruits par le spiritualiste béninois, Sylvain Adoho, alias Maître Bobos. Le premier jour, l’Homme, dans sa dimension d’être créateur, devait être exploré à travers deux sous-thèmes : « Qu’est-ce que l’Homme ? » et « La notion de Pure potentialité ». Quant au second jour, les éléments cardinaux et déterminants de la réussite de la création chez l’artiste susciteraient l’intérêt du formateur, par le biais de trois sous-thèmes : « Importance de la connaissance de l’Aura par les participants : les couleurs », « La vie de l’Esprit : la notion de l’intention et du désir » et, enfin, « Conseils pratiques : nombres et symbolismes ».
Parmi les 25 artistes présents au lancement et devant prendre part à la formation, il fallait compter, notamment,  Laudamus Sègbo, Thierry Gansa, Eliane Aïsso, Elon-m Catilina Tossou, Yamferlino’s, Ibraïma Batia, Parfait Gbogbé, Mahoussi, Ziki. C’est ainsi que le grand nombre des participants ayant fait le déplacement a réjoui Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin, ayant pris la parole, bien avant le lancement de la formation. A en croire ses propos, leur engagement et leur disponibilité devraient les amener à contribuer à faire du Bénin, à partir de leurs nouvelles inspirations artistiques, une grande nation de création contemporaine. Pour finir, il a remercié le Fonds d’aide à la culture pour avoir accepté de financer cette formation.
De son côté, Guy Domingo, Trésorier de l’Apj-Cap et représentant de son premier responsable, a rappelé le projet phare que son organisation a exécutée l’année précédente, avant de montrer aux stagiaires qu’il était important de réveiller en chacun d’eux « les bornes essentielles, aux plans spirituels et personnels, pour mieux faire le travail », pour produire des chefs-d’œuvre qui vont susciter séduction et contemplation. Par conséquent, il les a exhortés à s’impliquer et à s’appliquer afin d’acquérir le meilleur, de la formation indiquée. Comme le précédent intervenant, il a clos son propos par des remerciements à toutes les parties impliquées dans la tenue de l’événement.
Enfin, avant qu’Isabelle Gnancadja ne prenne la parole pour lancer l’atelier, le formateur principal, Sylvain Adoho, est intervenu brièvement en ces termes : « Ma mission est de vous aider à vous souvenir de ce que vous savez déjà ». Ainsi, il devrait conduire ses stagiaires à produire des œuvres de qualité, afin d’influencer le Bénin, l’Afrique et le monde.


Marcel Kpogodo

jeudi 16 juillet 2015

Hodall Béo sort le ’’Carica show’’ 2 et le met en projection en salle

A partir du samedi 18 juillet 2015


Après 5 ans de silence, l’artiste béninois Hervé Alladayè, alias Hodall Béo, met sur le marché le ’’Carica show’’ 2, l’humoristique dessin animé s’illustrant par une satire des mœurs socio-politiques. Mais, la particularité de cette édition reste que le nouvel album n’est exploitable par le public que par des projections en salle démarrant le samedi 18 juillet prochain à Cotonou. Voilà l’information primordiale qui ressort de cette interview qu’il a accepté de nous accorder.  

La pochette du ''Carica show '' 2
Stars du Bénin : C’est brûlant, c’est tout chaud, tu viens de sortir le 2ème album de la bande dessinée humoristique ’’, Carica show’’, après 5 années de silence. A ce que nous avons appris, tu entrevois des conditions innovantes de diffusion du ’’Carica show’’ 2. Qu’en est-il réellement ?
Hodall Béo : Le ’’Carica show’’ 2 reste dans la même logique que le 1, mais, seulement, c’est un peu différent, parce que ce ’’Carica show’’ a la particularité d’être un film qui ne sera pas disponible facilement sur Cd, il sera plutôt projeté en salle, pour vraiment permettre aux gens de venir dans l’ambiance d’une salle. C’est pour recréer l’univers de ces cinémas qui sont fermés, aujourd’hui, au Bénin ; on essaie donc de recréer cette atmosphère où les gens pourront s’amuser, rire ensemble autour de faits socio-politiques qui minent notre pays. C’est vraiment un ’’Carica show’’ de rassemblement, pour retrouver une ambiance perdue, une ambiance de salle sombre dans laquelle on s’émeut, on joue, on rit et on partage une émotion.


Le samedi 18 juillet prochain est le jour prévu pour la première projection de ce film. Où l’événement se déroulera-t-il ?
Cet événement se déroulera dans l’enceinte du bâtiment de ’’La Maison de l’entreprise’’, situé derrière le Stade de l’Amitié de Kouhounou. En venant du quartier Vèdoko, comme si vous alliez à Zogbo, vous bifurquez à gauche et vous vous retrouvez sur la voie pavée passant derrière le Stade, et vous empruntez la 1ère rue à votre droite. Au fond de celle-ci, toujours à droite, vous trouvez l’immeuble à façade bleue de ’’La Maison de l’entreprise’’. C’est au 2ème étage de ce bâtiment qu’est installée la salle de cinéma de ’’Reliefs entertainment’’, qui propose le ’’Carica show’’ 2.


Sur la pochette du nouvel album, on voit une caricature qui semble être celle du Chef de l’Etat, Boni Yayi et, c’est un Président en larmes. En outre, en bas de la pochette du Cd, on lit quelques mots : « Coton, courant, lépi, même galère ». Que supposent ces éléments par rapport au contenu du ’’Carica show’’ 2 ?
Le ’’Carica show’’ 2 est un court métrage d’au plus 25 minutes, qui permet de camper une certaine actualité ; il s’agit de notre réalité, avec le personnage du ’’Buffle’’ qu’on connaît très bien, qui est en larmes parce qu’il connaît toujours des sévices, des difficultés, l’Opposition ne le lâchant pas et, lui-même étant aux abois, surtout que, bientôt, c’est la fin du mandat. Tout cela, mis ensemble, lui fait un bilan qui le met en émotion et qui lui fait peur.

Hervé Alladayè, alias Hodall Béo
Selon ce que tu nous as confié, cette projection sera faite à 500 Francs par personne, mais le choix de faire connaître le nouvel album du ’’Carica show’’ par les projections en salle serait lié aux difficultés que tu as connues, lors de l’édition du ’’Carica show’’ 1 …
Oui, lors de la publication du ’’Carica show’’ 1, sous forme de Cd, il s’est fait qu’il fallait rester dans une certaine dynamique commerciale, ce qui nécessitait sa distribution sur toute l’étendue du territoire national. Cela ne s’est pas réalisé parce que le dessin animé n’est pas du tout connu chez nous comme un genre cinématographique à part entière.
Entre autres, il y a aussi le désir de pouvoir mieux capitaliser des ressources afin que le distributeur ne s’accapare pas la part belle du produit, de façon à ce que le concepteur et les acteurs puissent profiter un peu mieux des revenus de la vente de ce produit. Ainsi, nous centralisons la distribution à notre niveau, sous forme de projection ; avec un distributeur, on n’a pas toujours le feed-back du public, on ne sait pas s’il a aimé le film, comment il le trouve, ce qu’il aimerait voir, …
En fait, concernant cette relation directe avec les gens, on peut toutefois capter tout ce qu’ils veulent. Autre chose : le ’’Carica show’’ 1 a été victime de la piraterie ; aujourd’hui, il est présent sur tous les petits téléphones, on peut le visualiser quand on veut. Donc, la piraterie a tellement pris le devant que nous ne sommes pas rassurés que le produit ne retournera pas à elle, si on l’éditait sur Cd. Le mieux est d’endiguer, d’empêcher le phénomène de la piraterie de nous rattraper et de nous empêcher de pouvoir exister. Chaque produit commercial ayant sa stratégie de distribution, selon les exigences que cela demande. Nous prenons ainsi des dispositions pour être encore plus capables de produire continuellement le ’’Carica show’’ et de ne pas nous arrêter, comme on l’a fait, pendant 5 ans, avant de pouvoir encore avoir l’énergie de sortir un nouvel album.
Si les Béninois peuvent nous faire confiance, s’ils peuvent adopter le fait de se déplacer pour aller voir le film, ce sera bon ; venir partager avec nous ces instants de distraction serait nous accompagner et nous soutenir. Nous leur en serons reconnaissants, en produisant régulièrement du contenu.  


Pour une soirée de projection comme celle qui aura lieu le samedi 18 juillet prochain, il y aura plusieurs séances de visualisation. Comment cela va-t-il se passer ?
Les séances commencent à 15h et s’achèvent à 20h ; Toutes les 30 minutes, il y aura une nouvelle projection de l’album. Donc, ceux qui ne seront pas à l’heure pourront se rattraper, 30 minutes plus tard, avec un autre groupe de personnes qui entreront en salle. De façon continue, les groupes vont se relayer et tout le monde sera satisfait, avec un peu de patience, les temps que les précédents sortent pour qu’on puisse accueillir les nouveaux entrants. Ce sera donc une sorte de projections alternées, les samedis après-midi et les dimanches, au même moment. Il en sera ainsi durant tout le mois de juillet. Mais, dans la semaine ouvrable, il n’y aura pas de projection. Ce sera plutôt le cas, les weekends, parce que les gens veulent bien s’amuser, sortir, se distraire ; à ces occasions, ce serait bon de pouvoir les accueillir et leur permettre de se détendre un peu, avec le ’’Carica show’’.  


Quel appel as-tu donc à lancer au public ?
Nous demandons au public de se déplacer, de ne pas tenir compte de la pluie, et de venir constater que le travail a progressé et que les réalités socio-politiques sont toujours en évolution et que le contenu du ’’Carica show’’ relaie ces réalités. Ils pourront vraiment beaucoup rire, se détendre, parce que le rire est très important. Comme le dit le ’’Carica show lui-même, « faut pas fâcher, nous s’amuser ». Donc, c’est juste pour s’amuser que nous sommes là.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

L’Association des artistes plasticiens du Bénin forme une trentaine d’artistes en décoration

Au Siège de la Faplag-Bénin


Le Siège de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) a servi de cadre au lancement officiel de la formation d’une trentaine d’artistes dans l’art de la décoration. Cette initiative de renforcement de capacités relève de l’Association des artistes plasticiens du Bénin (Apb). La cérémonie a été présidée par le maître des lieux, Philippe Abayi.
De gauche à droite, Grégoire Noudéhou, Philippe Abayi et Wassi Oyéyèmi
« Obtenir le maximum en peu de temps ». L’exhortation de Grégoire Noudéhou, Secrétaire à l’Organisation de l’Association des artistes plasticiens du Bénin (Apb), au lancement de la formation initiée par sa structure à l’endroit de trente artistes. Pour cette personnalité, le défi reste de cultiver en ces stagiaires les qualités de décorateurs et d’accessoiristes pour le cinéma, le théâtre et la télévision. Il s’est ainsi exprimé à la cérémonie qui s’est tenue, à l’effet de ce lancement, au Siège de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), le mercredi 15 juillet 2016, en présence, au podium aussi, de Philippe Abayi, Président de la Fédération indiquée et de Wassi Oyéyèmi, représentant Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle.
Bien avant de conclure sa prise de parole par l’appel vibrant aux stagiaires, Grégoire Noudéhou avait salué toute l’assistance et montré que l’activité intitulée « Formation des décorateurs et accessoiristes pour le théâtre, le cinéma et la télévision », prévue pour se tenir des 14 au 17 juillet, intervenait pour combler un vide créé par l’absence d’écoles de formation de ce type de spécialistes qui sont, à l’en croire, des « faiseurs d’espaces aménagés ». Ce manque contraste fortement avec le grand besoin des réalisateurs formés dans certaines structures privées de la place, d’où la nécessité d’activer un processus de transmissions de connaissances et de perpétuer l’excellence reconnue aux Béninois en matière de décoration au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Closant son intervention, il a invité les stagiaires à développer les qualités ci-après : l’écoute, la discipline, l’assiduité et beaucoup de curiosité.



Selon Philippe Abayi …

Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin, était intervenu bien avant que Grégoire Noudéhou ne prenne la parole. Au-delà de la joie et de la satisfaction qu’il a manifestées de voir le cadre de son institution choisie pour abriter la formation, il a légitimé, justement, Grégoire Noudéhou comme étant la personnalité appropriée pour diriger et animer le stage, vu qu’il a été formé par le très renommé Feu Joseph Kpobly dont il s’est révélé « le collaborateur de tous les temps » et dont il a pris le relais des formations des décorateurs et des accessoiristes, « partout dans la sous-région ». Il a alors apprécié que le Secrétaire à l’Organisation de l’Apb s’inscrive dans la même ligne de transmission de connaissances que son mentor et s’est empressé de montrer que les décorateurs qui sont recherchés ne sont pas ceux qui se contentent de faire de l’embellissement mais, par extension, ceux qui se révèlent des créateurs et des communicateurs d’émotions. Selon lui, il est question d’initier les stagiaires à mettre en place des décors pour « créer un choc », pour « créer une émotion », ce qui devient « complexe et pointu » et qui, à en croire ses analyses, oblige les élus du jour à cultiver des capacités de créativité.
De son côté, Philippe Abayi a demandé aux stagiaires de faire preuve d’engagement, d’ouverture et de disponibilité. En outre, ils seront autant édifiés par Grégoire Noudéhou, Hervé Alladayè et lui-même, notamment, selon un volume horaire global de 16 heures, sur des thématiques aussi variées que celles du décor, en général, des trois types de décors en jeu, que sont les décors cinématographique, théâtral et cinématographique et, entre autres, sur le dépouillement et le scénario, sans oublier qu’une place importante sera réservée aux accessoires. Ce processus consistant s’achèvera par des projections de films et par des échanges avec les stagiaires.
Enfin, donnant le coup d’envoi de la formation, Wassi Oyéyèmi a, dans une courte intervention, souhaité un grand succès aux activités liées à cette formation.


Marcel Kpogodo 

mercredi 15 juillet 2015

Le Ministre Paul Hounkpè s’émerveille de l'exposition "Romuald Hazoumè-Arè" de la Fondation Zinsou

Sous la direction de Marie-Cécile Zinsou


Dans l’après-midi du mardi 14 juillet 2015, le Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, s’est fait le devoir de visiter la magistrale exposition d’inspiration socio-politique, intitulée ’’Romuald Hazoumè-Arè’’. Elle est celle de la commémoration des 10 ans de la Fondation Zinsou et par laquelle elle présente des œuvres de Romuald Hazoumè, depuis le 6 juin dernier. Marie-Cécile Zinsou, Directrice de l’institution culturelle, a guidé la personnalité vers les 10 pièces présentées par l’artiste.
Le Ministre Paul Hounkpè et Marie-Cécile Zinsou contemplant l'oeuvre, ''Osa nla''
Du masque ’’Pantalonnade’’, du rez-de-chaussée de l’immeuble de la Fondation Zinsou, à l’installation ’’Mongouv.com’’ au 1er étage, en passant par l’autre grande installation, ’’Osa nla’’, la vidéo d’une dizaine de minutes montrant en couleurs très réalistes la danse ’’egungun’’, et par le petit espace réservé à la démonstration de l’utilisation de l’application ’’Wakpon’’ développée par un jeune Béninois. C’est un total de 10 pièces que Marie-Cécile Zinsou, Directrice de la Fondation Zinsou, s’est donné la patience de faire visiter à Paul Hounkpè, Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme, dans le cadre de ses activités.

Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d'aide à la culture, et Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle, accompagnaient le Ministre Paul Hounkpè
L’événement s’est produit le mardi 14 juillet, en milieu d’après-midi. Pour une exposition se déroulant dans le contexte du dixième anniversaire de la création de la Fondation Zinsou, le Ministre Paul Hounkpè, en compagnie des membres de son Cabinet et des Directeurs techniques de son Département, a découvert plusieurs pièces : successivement, ’’Pantalonnade’’, un masque composé, notamment, de pointes de talons de chaussure de femme, et évoquant la très célèbre ’’Affaire Talon’’, ’’Egungun’’, la photo d’un masque désormais rarement présenté à Porto-Novo depuis 19 ans par les adeptes de la divinité concernée, ’’Osa nla’’, une grande divinité du panthéon yoruba, représentant 4 ’’egungun’’ rassemblés et fabriqué rien qu’avec du bidon, le matériau favori de Romuald Hazoumè, et, enfin, pour le rez-de-chaussée, une vidéo de la danse ’’egungun’’.

Paul Hounkpè, expérimentant l'application ''Wakpon''
Au 1er étage de la Fondation Zinsou, Paul Hounkpè a eu l’occasion de visiter un espace où sont exposées plusieurs autres pièces : ’’Ton pied mon ventre’’, identifiant l’homme politique ne pensant qu’à son intérêt, ’’Cadjèhoun boy, Joncquet man’’, évoquant la querelle Boni Yayi-Candide Azannaï, ’’TranshumEnts’’ retraçant la transhumance des députés à l’Assemblée nationale, ’’Rouleau décompresseur’’, une installation abordant l’écrasement des basses couches par les pouvoirs politique, religieux et financier, ’’Mammy water’’, une autre installation matérialisant la sirène des eaux dont le buste en bois relève du travail du sculpteur Kifouli Dossou, appelant la jeunesse au travail et non à la recherche de la richesse facile. Enfin, le Ministre de la Culture a contemplé ’’Mongouv.com’’, une autre installation comportant 168 masques formant un demi-cercle, superposés en 6 rangées. Dans ce cercle s’isole un ensemble d’autres masques incarnant le Gouvernement, l’œuvre étant un appel à une autre vision de gestion du peuple par l’Exécutif.

Marie-Cécile Zinsou, transmettant des documents au Ministre Paul Hounkpè, à l'issue de la visite
Enfin, Paul Hounkpè a visité l’espace de démonstration de l’exploitation de l’application ’’Wakpon’’ créée par le Franco-béninois, Pierrick Chabi, permettant de visiter, à partir de n’importe quelle partie du monde, les œuvres exposées par la Fondation Zinsou, au Musée de Ouidah, à l’aide d’un appareil Androïd. Emerveillé par une telle innovation, le Ministre de la Culture s’est essayé, sous la conduite de Marie-Cécile Zinsou, à la découverte de quelques œuvres dudit musée.  


Des impressions ministérielles …

Se confiant à la presse, à l’issue de la visite, Paul Hounkpè a montré qu’il s’agissait pour le Ministère dont il a la charge de constater l’expérience de la Fondation Zinsou et de vivre les efforts qu’elle consent pour la valorisation de la culture béninoise, au-delà des frontières du Bénin. Il en a profité pour féliciter Marie-Cécile Zinsou et son équipe, pour la technologie mise au service de l’exposition et, notamment, pour la possibilité donnée au public et, surtout, aux enfants, de vivre la culture. « Je suis séduit, Madame et, la République vous remercie ; vous êtes une nouvelle ambassadrice de notre pays ! », s’est exclamé le Ministre, espérant que le Ministère de la Culture et la Fondation Zinsou travaillent de manière plus rapprochée, constatant, avec le fonctionnement de cette institution, qu’il existe des moyens très innovants pour sauvegarder la richesse de la culture béninoise.

                                                                                                              Crédit photos : Didier Kpassassi

Marcel Kpogodo