jeudi 10 juillet 2014

Segun Olabisi, au cœur d'un spectacle de fusion musicale

Le vendredi 11 juillet 2014 à l'Institut français de Cotonou (Zeynab Abib, Sergent Marcus et David Sax aussi seront là !)

L'artiste polyvalent nigérian, Segun Olabisi, est à l'initiative du spectacle, « Mix afrobeat madingue ». Il aura lieu le vendredi 11 juillet prochain, à partir de 20h30, à la paillotte de l’Institut français de Cotonou. Pas moins d’une dizaine d’artistes annoncés pour se produire, parmi lesquels des noms respectables et respectés de la musique béninoise.

Segun Olabisi ...
La star de la musique, Zeynab Abib, le rappeur-slammeur, Sergent Marcus, et l’incontournable du saxophone, David Sax. Trois noms très bien connus du microcosme musical béninois qui sont invités à se produire. C’est au cours de l’événement « Mix afrobeat madingue », prévu pour avoir lieu, demain vendredi 11 juillet 2014, à la paillotte de l’Institut français de Cotonou, à partir de 20h30. « Mix afrobeat madingue », c’est le spectacle dont Segun Olabisi, l’initiateur, qui a bien voulu se prêter à nos questions le concernant, définit comme « un cocktail musical, une rencontre musicale entre trois pays d’Afrique de l’Ouest qui sont des voisins : le Burkina, le Nigeria et le Bénin ».
Selon lui, il s’agit de fusionner la musique afrobeat, pratiquée au Bénin et au Nigeria à la musique mandingue, la « musique griot », ce qui, toujours à en croire ses propos, amène à « l’Union africaine qui devra commencer quelque part », en marge des initiatives politiques sous-régionales et régionales, des conférences internationales, notamment.
La réalisation concrète du « Mix afrobeat madingue » fera évoluer sur la scène de la paillotte de l’Institut français de Cotonou, du côté du Burkina Faso, Ibrahim Babanguida et Moussa Gnoumou que, explique Segun Olabisi, dans la logique des vrais griots mandingues, l’on verra exploiter leur voix au rythme des mythiques instruments que sont la kora, le balafon, de même qu’à celui des calebasses et des percussions. Au niveau du Bénin, des instrumentistes très connus parmi les plus compétents évolueront sur la scène : Didier Ahounadjinou, « un des plus grands pianistes béninois », Raphaël Sheyi, « un grand percussionniste-tromboniste », et Sam Isaac, un autre excellent multi-instrumentiste qui jouera de la trombone et de la guitare basse. Au niveau du Nigeria, Segun Olabisi s’en fera le digne représentant à travers la flûte, la percussion et le chant.
Ces musiciens, qui fusionnent donc leurs énergies artistiques, prônent le retour de l’Africain à ses sources culturelles, lui qui, dans le monde d’aujourd’hui, dominé par l’informatique, les tic, les réseaux sociaux, est musicalement « perdu dans son chemin réel», puisque les artistes imitent beaucoup l’occident, une manière de « passer à côté de la réalité » et de « ne pas avancer », constate Segun Olabisi. « Si on ne règle pas le problème des fondements culturels, on ne pourra pas avancer », lance-t-il, proposant la thérapie culturelle du mélange des atouts fondamentalement africains aux apports occidentaux : « On ne peut pas pratiquer uniquement le nouveau système et oublier les réalités typiquement africaines ». Pour lui, le plus dur n’est pas immédiatement perceptible : « ce sont nos enfants qui viennent demain», fait-il éclater. « Quel futur on va leur laisser ? Si, nous-mêmes, nous perdons le chemin dès aujourd’hui, et nos enfants ? Il ne faut pas qu’ils passent à côté comme nous, nous le faisons aujourd’hui », détaille-t-il toujours, évoquant les données contemporaines auxquelles le spectacle aspire à faire réfléchir le public.
« Mix afrobeat mandingue », dans la logique que développe son promoteur, entend aussi brasser, au cours du spectacle de demain, des considérations, entre autres, liées à l’éducation des enfants à notre époque, eux dont les parents, emportés dans l’obligation de la gestion et de la rentabilisation du quotidien, gagnent de l’argent qu’ils considèrent comme l’essentiel, mais qui est « une futilité », puisqu’il les pousse à « passer à côté de la réalité », l’éducation des enfants, que ces parents abandonnent, comme le dénonce Segun Olabisi, aux employés de maison et aux enseignants. « L’argent est important mais, ce n’est pas tout non plus », conclut-il. Pour lui, l’argent pousse aussi à faire n’importe quoi pour le gagner, ce qui amène au vol, à la corruption, « et on se fout au retour que cela peut nous ramener de même qu’à nos enfants », précise-t-il encore. « On n’est pas là comme un pasteur ou un professeur qui donnent des leçons de morale ; on est là juste pour faire réfléchir le public aux réalités de notre époque, tout en lui faisant déguster de la bonne musique », achève-t-il.
Segun Olabisi lance donc un appel aux mélomanes béninois : « Venez soutenir ce projet parce qu’il n’est pas seulement du Bénin et de l’Afrique mais, aussi, du monde ; c’est un projet de l’humanité … Quand vous viendrez à ce spectacle du vendredi 11 juillet, vous comprendrez qu’avec un mélange musical tel que celui que nous réalisons, on peut avoir de bons résultats. C’est bon pour les enfants, c’est bon pour les grands, …  Venez, c’est comme un médicament bio qui va régler la tête et l’esprit ». 
Prix cadeau pour le spectacle : 1000 F, pour les adhérents, 2000 F, pour les non adhérents.

Marcel Kpogodo

dimanche 29 juin 2014

Le Ministère de la Culture lance un Conaasco 2014 très innovant

Au point de presse qu'a donné la Coordonnatrice du Projet

A l'Espace ’’Adjadi’’ du quartier Kindonou à Cotonou, siège de l'Organisation non gouvernementale, ’’Inov'art Bénin’’ s'est tenu, ce samedi 28 juin 2014, le lancement de l'édition 2014 du Concours national d'arts scolaires (Conaasco). Judith Bernice Adivignon, la Coordonnatrice du Projet, au cours d'un point de presse, a présenté les grandes innovations de son déroulement. Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d'aide à la culture mais, intervenant en tant que représentant du Ministre de la Culture, a eu l'honneur de lancer le Conaasco 2014. C'était aussi en présence de Baï Guanming, Directeur du Centre culturel chinois du Bénin, et de Patrick Idohou, Président d' ’’Inov'art Bénin’’. 

De gauche à droite, Blaise Tchétchao, Judith B. Adivignon, Baï Guanming et Patrick Idohou
Blaise Tchétchao, représentant le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, a clôt le point de presse qui a eu lieu, ce samedi 28 juin 2014, à l'Espace ’’Adjadi’’ de Cotonou, siège de l'Organisation non gouvernementale ’’Inov'art Bénin’’. Il a ainsi procédé au lancement officiel du Concours national d’arts scolaires (Conaasco) 2014. Cette manifestation culturelle aura quelques points de différence avec l'édition précédente. Voilà ce qu'a précisé, bien avant cette personnalité, Judith Bernice Adivignon, Coordonnatrice du Projet, au cours de son intervention devant les journalistes culturels. 
Dans sa 9ème édition, cette année, le Conaasco se déroulera sous le couvert du thème : « Royauté et chefferie traditionnelle au Bénin », « pour se rapprocher de ceux qui détiennent les rênes du pouvoir endogène », a précisé Madame Adivignon, en substance, partageant que les personnes appelées à rivaliser de talent pour remporter les prix en jeu devront être des élèves et des étudiants béninois, de 18 à 28 ans. Ensuite, ils produiront leurs œuvres dans les trois secteurs artistiques que sont : la peinture, la sculpture et les écrits illustrés.
Par ailleurs, comme l’expliquera la Coordonnatrice du Conaasco, contrairement aux éditions passées du Projet, les participants élus ne seront plus sélectionnés sur la base d’œuvres envoyées, ce qui donnait lieu à des situations de trucage où les aspirants se faisaient aider dans la conception et la fabrication par des artistes expérimentés. Mais, en 2014, ils participeront directement à une résidence de création à l’Espace ‘’Adjadi’’. Ainsi, le Comité de sélection les verra produire leurs pièces avant d’évaluer leur qualité.
Un autre élément d’innovation : les organisateurs du Conaasco 2014 feront éditer un ouvrage didactique, sous la forme d’un catalogue, d’une part, dans la catégorie « Arts plastiques » et, un autre, sous celle d’une bande dessinée, pour les travaux du domaine des écrits illustrés, d’autre part, en tenant compte des différentes œuvres achevées. A en croire la Coordonnatrice, « ces ouvrages et documents seront réalisés par les jeunes eux-mêmes et mis à la disposition de tout le milieu scolaire et universitaire ».


De la sélection et des prix

Finalement, selon Judith Bernice Adivignon, trois lauréats seront retenus, ce qui leur donnera le bénéfice de deux prix : pour chacun, une « bourse d’études de courte durée en Chine », d’une valeur unitaire de 5 millions de francs, et la participation à l’édition 2014 du Concours international d’arts scolaires (Coniasco), une biennale. Ainsi, le trio de gagnants affrontera les trois autres sélectionnés de chacun des pays du Conseil de l’Entente, organisation sous-régionale à laquelle appartient le Bénin, ces nations étant le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Togo. A l’issue de la délibération finale, le Comité d’organisation remettra, respectivement, les prix suivants aux trois meilleurs de tous : 1 million de Francs Cfa, 750 et 500 mille Francs.


Du calendrier

Si la résidence de création devant donner lieu à l’évaluation générale des concurrents au Bénin et à la sélection des trois meilleurs d’entre eux se tient des vendredi 11 au dimanche 13 juillet 2014 à l’Espace ’’Adjadi’’, ce même lieu abritera l’exposition des œuvres retenues, des mardi 15 au jeudi 31 juillet 2014, sans oublier que, le samedi 19 juillet sera organisée, au Centre culturel chinois du Bénin, la soirée culturelle de délibération et de remise des prix.

Marcel Kpogodo