Le vendredi 11 juillet 2014 à l'Institut français de
Cotonou (Zeynab Abib, Sergent Marcus et David Sax aussi seront là !)
L'artiste polyvalent nigérian, Segun Olabisi, est à
l'initiative du spectacle, « Mix afrobeat madingue ». Il aura lieu le
vendredi 11 juillet prochain, à partir de 20h30, à la paillotte de l’Institut
français de Cotonou. Pas moins d’une dizaine d’artistes annoncés pour se
produire, parmi lesquels des noms respectables et respectés de la musique
béninoise.
Segun Olabisi ... |
La star de la musique, Zeynab Abib, le rappeur-slammeur, Sergent
Marcus, et l’incontournable du saxophone, David Sax. Trois noms très bien
connus du microcosme musical béninois qui sont invités à se produire. C’est au
cours de l’événement « Mix afrobeat madingue », prévu pour avoir lieu,
demain vendredi 11 juillet 2014, à la paillotte de l’Institut français de
Cotonou, à partir de 20h30. « Mix afrobeat madingue », c’est le spectacle
dont Segun Olabisi, l’initiateur, qui a bien voulu se prêter à nos questions
le concernant, définit comme « un cocktail musical, une rencontre musicale
entre trois pays d’Afrique de l’Ouest qui sont des voisins : le Burkina,
le Nigeria et le Bénin ».
Selon lui, il s’agit de fusionner la musique afrobeat, pratiquée
au Bénin et au Nigeria à la musique mandingue, la « musique griot »,
ce qui, toujours à en croire ses propos, amène à « l’Union africaine qui
devra commencer quelque part », en marge des initiatives politiques
sous-régionales et régionales, des conférences internationales, notamment.
La réalisation concrète du « Mix afrobeat madingue »
fera évoluer sur la scène de la paillotte de l’Institut français de Cotonou, du
côté du Burkina Faso, Ibrahim Babanguida et Moussa Gnoumou que, explique Segun
Olabisi, dans la logique des vrais griots mandingues, l’on verra exploiter leur
voix au rythme des mythiques instruments que sont la kora, le balafon, de même
qu’à celui des calebasses et des percussions. Au niveau du Bénin, des
instrumentistes très connus parmi les plus compétents évolueront sur la scène :
Didier Ahounadjinou, « un des plus grands pianistes béninois », Raphaël
Sheyi, « un grand percussionniste-tromboniste », et Sam Isaac, un
autre excellent multi-instrumentiste qui jouera de la trombone et de la guitare
basse. Au niveau du Nigeria, Segun Olabisi s’en fera le digne représentant à
travers la flûte, la percussion et le chant.
Ces musiciens, qui fusionnent donc leurs énergies
artistiques, prônent le retour de l’Africain à ses sources culturelles, lui
qui, dans le monde d’aujourd’hui, dominé par l’informatique, les tic, les
réseaux sociaux, est musicalement « perdu dans son chemin réel», puisque
les artistes imitent beaucoup l’occident, une manière de « passer à côté
de la réalité » et de « ne pas avancer », constate Segun
Olabisi. « Si on ne règle pas le problème des fondements culturels, on ne
pourra pas avancer », lance-t-il, proposant la thérapie culturelle du
mélange des atouts fondamentalement africains aux apports occidentaux : « On
ne peut pas pratiquer uniquement le nouveau système et oublier les réalités
typiquement africaines ». Pour lui, le plus dur n’est pas immédiatement
perceptible : « ce sont nos enfants qui viennent demain»,
fait-il éclater. « Quel futur on va leur laisser ? Si, nous-mêmes, nous
perdons le chemin dès aujourd’hui, et nos enfants ? Il ne faut pas qu’ils
passent à côté comme nous, nous le faisons aujourd’hui », détaille-t-il
toujours, évoquant les données contemporaines auxquelles le spectacle aspire à faire
réfléchir le public.
« Mix afrobeat mandingue », dans la logique que
développe son promoteur, entend aussi brasser, au cours du spectacle de demain,
des considérations, entre autres, liées à l’éducation des enfants à notre
époque, eux dont les parents, emportés dans l’obligation de la gestion et de la
rentabilisation du quotidien, gagnent de l’argent qu’ils considèrent comme l’essentiel,
mais qui est « une futilité », puisqu’il les pousse à « passer à
côté de la réalité », l’éducation des enfants, que ces parents abandonnent,
comme le dénonce Segun Olabisi, aux employés de maison et aux enseignants. « L’argent
est important mais, ce n’est pas tout non plus », conclut-il. Pour lui, l’argent
pousse aussi à faire n’importe quoi pour le gagner, ce qui amène au vol, à la
corruption, « et on se fout au retour que cela peut nous ramener de même
qu’à nos enfants », précise-t-il encore. « On n’est pas là comme un
pasteur ou un professeur qui donnent des leçons de morale ; on est là
juste pour faire réfléchir le public aux réalités de notre époque, tout en lui
faisant déguster de la bonne musique », achève-t-il.
Segun Olabisi lance donc un appel aux mélomanes béninois :
« Venez soutenir ce projet parce qu’il n’est pas seulement du Bénin et de
l’Afrique mais, aussi, du monde ; c’est un projet de l’humanité … Quand
vous viendrez à ce spectacle du vendredi 11 juillet, vous comprendrez qu’avec
un mélange musical tel que celui que nous réalisons, on peut avoir de bons
résultats. C’est bon pour les enfants, c’est bon pour les grands, … Venez, c’est comme un médicament bio qui va
régler la tête et l’esprit ».
Prix cadeau pour le spectacle : 1000 F, pour les adhérents, 2000 F, pour les non adhérents.
Marcel Kpogodo
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