Laudamus Sègbo, dit,
tout simplement, ’’Laudamus’’, est un artiste visuel multidimensionnel qui
tient le vernissage d’une exposition devant permettre de faire découvrir au
public une toute nouvelle série de toiles dédiées à la présentation d’une
réalité méconnue du Vodoun, redouté et fui : l’humanité, la compassion, l’amour,
notamment.
« Les dieux
chevauchent les hommes ». La nouvelle exposition de l’artiste peintre,
Laudamus Sègbo, dont le vernissage est prévu pour le tout début de soirée du
mardi 15 janvier 2019 à la Médiathèque des Diasporas, sis Place du Souvenir,
ex-Place des Martyrs, à Cotonou. 18 heures précises. Elle doit être précédée
d’une performance et cette exposition ne s’intègre nullement à une certaine
mode consistant pour les créateurs d’art à aborder la religion du Vodoun dans leurs
travaux pour appartenir à un certain air du temps où, en manque d’une
inspiration novatrice ou remarquable, il faut parler de la religion endogène
dont le Bénin est le berceau pour faire impression. Non !
Cette exposition au
titre frappant est l’aboutissement de plus d’une douzaine d’autres qui l’ont
précédée, entre 1999 et 2016, qui l’ont préparée, en dix-sept ans d’écart, elle
qui se révèle la jointure, la résultante de deux ou trois sujets abordés
séparément par Laudamus Sègbo, antérieurement, dans ses toiles : le Fâ, la
femme et le Vodoun.
Voici donc une
exposition de la maturité professionnelle et artistique chez celui que la
plupart de ses admirateurs préfèrent appeler ’’Laudamus’’. En effet, après
avoir, dans les années passées, tenté de circonscrire le Fâ, surtout, en 2012,
avec l’exposition intitulée, « Fâ, langage des dieux », l’année
suivante, il s’est imposé d’entrer dans un « Rêve flou » d’
« Hommage à la femme », en sous-titre, sans oublier qu’onze ans plus
tôt, l’artiste semait l’émoi sur cet être qu’il considère comme fondamental et
divin, en associant son inspiration à celle du grand photographe d’art
béninois, Erick Ahounou, par la mise en place de l’aventure, « Erotisme du
regard », une exposition attachée à une performance de sculptures
vivantes, des femmes nues habillées progressivement et, devant tous, de
peintures d’un agencement digital harmonieux !
Par conséquent, Laudamus
vient de vraiment de très loin, du tréfonds des entrailles de la royauté
savaloise, arc-bouté qu’il reste à une connaissance approfondie du Vodoun, de
son fonctionnement, des étapes et de l’échelle de ses divinités, de sa relation
avec le Fâ et du rôle irremplaçable que la femme y joue depuis la nuit des
temps, lui qui reste âprement conscient que ce système religieux endogène est
redouté, vomi, du fait de l’exploitation nuisible qu’en font les hommes.
C’est à ce niveau
qu’entre en jeu l’exposition, « Les dieux chevauchent les hommes »,
pour faire sentir que la religion du Vodoun est d’abord le premier tranchant du
couteau qui sert à couper de la tomate, des oignons ou, simplement, à tailler
une fleur pour la faire percevoir plus belle. Le sens qu’il faut accorder aux
innombrables toiles de l’exposition : la chaleur des couleurs, la finesse
du trait des prêtresses, la beauté, l’élégance de leurs danses, la force de
communication que déploient les fidèles, pris dans la volonté de telle divinité
ou de telle autre de faire passer un important message aux hommes, sans compter
les reliefs de lignes de tissus ou de faume, harmonieusement colorés pour
mettre à la vue les instruments du Vodoun ou du Fâ. Si, ainsi, « les dieux
chevauchent les hommes », c’est qu’ils les domptent, les
« possèdent », les « gèrent » pour se faire connaître, pour
matérialiser leur personnalité, leur force, leur puissance, leur voix, leur
utilité, leur complexité, leur dualité, notamment. « Les dieux chevauchent
les hommes », une exposition pour faire décrypter l’unité du Vodoun, sa
divinité, son amour de l’humanité, son caractère religieux intrinsèque et
authentique, son déni des excès humains de sa dévalorisation, la réalité de la
valeur du Vodoun pour le Béninois, pour l’Africain, pour l’homme : le défi
que se lance Laudamus.
Marcel Kpogodo
Bel article
RépondreSupprimerMerci infiniment, Consoeur et Amie !
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