lundi 5 avril 2021

Ishola Akpo : "Agbara women", le cheval de la projection de la femme africaine d'influence

Dans le cadre de l'exposition collective, "[In]visibles : Femmes souveraines"


L'exposition collective intitulée "[In]visibles : Femmes souveraines" laisse contempler, depuis le vendredi 5 mars 2021, les œuvres de cinq artistes visuels que sont Sophie Négrier, Sènami Donoumassou, Moufouli Bello, Joannès Mawuna et Ishola Akpo. Les oeuvres qu'ils présentent forcent l'admiration et édifient, faisant se surprendre de l'érotisante projection grandeur nature de tétons féminins, de l'installation d'une récade de reine, de produits de beauté et de maroquinerie féminines de luxe, de l'imposition d'un portrait de l'unique femme reine du royaume du Danhomè, Tassi Hangbé, de la matérialisation photographique de la robustesse de la femme dans l'exécution de métiers masculins et, enfin, de l'érection de postures imposantes de celle-ci. Si la particularité de l'exposition indiquée reste d'avoir réuni des réalisations artistiques ayant été vues dans le cadre d'expositions passées, Ishola Akpo en est le commissaire et ses photos méritent une attention particulière, étant donné la posture qu'elles campent de femmes mûres déployant un charisme frappant de reines.

Un aperçu de la série, "Agbara women"

Une couronne, de la prestance, de la présence et une autre marque extérieure de pouvoir. Ce qui caractérise les quatre portraits de femmes que présente, sous le titre d' "Agbara women", depuis le 5 mars 2021, à la galerie "Joseph Kpobly" de l'Institut français de Cotonou, l'artiste photographe béninois, Ishola Akpo, dans le cadre de l'exposition collective, "[In]visibles : Femmes souveraines". 


Si le mot "agbara" émanant de la langue igbo du Nigeria signifie "femme puissante d'âge mûre", cela ne surprend nullement que les portraits qu'Ishola Akpo donne à voir au public intéressent par le fait qu'ils soient ceux respectifs de femmes appartenant à la classe du pouvoir, qu'il soit politique, militaire ou spirituelle. Une façon, apparemment, pour l'artiste d'identifier et d'immortaliser de la femme une potentialité non communément vue de pratiquer la décision engageant le devenir d'une communauté, d'un peuple ou d'un pays. Avec lui, c'en est fini des clichés de la femme africaine réduite, socialement, à rester le bastion de la tradition, la procréatrice par excellence, l'être des durs travaux champêtres, des tâches ménagères, de la prise en charge éducative des enfants ou la proie de fléaux comme l'excision ou le mariage forcé.


Elles arpentent alors les couloirs du pouvoir, même le plus suprême, surtout, d'ailleurs, que, pour Ishola Akpo, il a existé des reines, en Afrique, qui, en dépit de leur passage à la tête de royaumes redoutables à une certaine époque, n'ont pas marqué la mémoire de leurs peuples respectifs, avec tout l'effort qu'un système patriarcal têtu et jaloux a réussi à mener pour les extraire de cette mémoire collective. Il se souvient, en l'occurrence, de Tassi Hangbé, au Danhomè, et de Nzinga, en Angola.


Et, ce qui reste fondamentalement frappant et qui vaut la visite massive du public est la contemplation directe et concrète de la magie, du miracle qu'il a pu opérer sur des femmes ordinaires de notre époque, qu'il a réussi à métamorphoser, le temps d'une pose de photo, en des souveraines, en des êtres puissants armés de l'influence et de la force de la décision publique. A cet effet, il faudra scruter le moindre trait, les caractéristiques d'une couronne, d'une arme ou d'un objet religieux significatif, de même que le caractère unique d'un vêtement voulu de classe. 

De gauche à droite, Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice de l'Institut français de Cotonou, son mari et Ishola Akpo, à la soirée du vernissage de l'exposition collective

Par conséquent, pour les amateurs ou non d'arts visuels, qui n'ont pas encore vu les œuvres photographiques d'Ishola Akpo de la série d' "Agbara women", ils disposent jusqu'au 19 avril 2021 afin d'aller se faire une idêe, à leur manière, de la stratégie technique qu'a pu appliquer l'artiste pour composer ces postures réconfortantes pour l'Afrique, celles de femmes dont l'Afrique pourra, à coup sûr, rêver, dans un certain avenir, pour prendre des commandes peut-être plus satisfaisantes de la gestion des pays africains.

Marcel Kpogodo Gangbè

dimanche 4 avril 2021

"Awòli", l'ésotérisme multidimensionnel sous le prisme des arts visuels

Dans le cadre du déroulement d'une exposition atypique


Dans la soirée du vendredi 19 février 2021 s'est tenu le vernissage de l'exposition, "Awòli", au "Centre" de Lobozoukpa. A l'origine de cette entreprise de présentation artistique, Violaine Lochu et Marcel Gbèffa ont fait connaître, de manière, à la fois, commune et individuelle, le résultat de plusieurs jours d'une quête ayant cherché à cerner la substance du rapport de l'être humain à l'indéfini et au sacré s'annonçant comme pourvoyeurs de bonheur, d'équilibre et de paix.

De gauche à droite, un visiteur de l'exposition "Awòli", face à Violaine Lochu

Différents outils ésotériques, des objets de divination, toutes cultures confondues, du matériel de purification de l'atmosphère, une sorte de silence propice au recueillement et, notamment, une succession d'actions de manifestation de l'une ou l'autre des situations précédemment évoquées. Ce qui justifie qu'en entrant dans l'exposition "Awòli", qui s'est officiellement ouverte dans la soirée du vendredi 19 février 2021, il fallait se déchausser purement et simplement, pour entrer dans le lieu sacré, saint qu'est devenu, pour la circonstance, le grand hall d'exposition du "Centre" de Lobozounkpa.

Cette formalité préalable réalisée, le public, par petits groupes, rencontre Violaine Lochu, circonstanciellement imprégnée d'une technique de divination du Sud-Bénin ou d'une culture occidentale ou, encore, d'une obédience asiatique. Les gestes parlent plus fortement que les paroles qui n'expliquent pas mais qui exécutent comme un rituel sacré. A un moment inattendu, un long cri lui échappe, un souffle se matérialise, des murmures se font jour pendant qu'entre temps, des tiges d'encens brûlent, libérant une fumée fine dont l'odeur apaise. 

Les petits groupes de visiteurs, qui découvrent ces postures profondément et diversement initiées de Violaine Lochu ne mesurent pas, à coup sûr, la portée de leur chance, de leur opportunité de communication, de symbiose et de communion instantanées avec l'artiste, vu que ceux qui leur succéderont les jours d'après le vernissage ne découvriront les mêmes circonstances qu'à travers une vidéo, celle très précieuse de la relation des actions de maîtrise de faits d'initiation.

Généreuse, la performeuse n'entend pas sortir de ces expériences sans partager quelque chose avec le public. Elle sollicite que certaines personnes choisissent une carte de divination, quitte à leur faire connaître un verdict de prévision de vie. Elle amène d'autres à souffler dans une sorte de récipient par le biais d'un tuyau, ce qui donne lieu à une évocation de vie, s'imprégnant de la situation spécifique du souffleur, ce qui occasionne la prédiction en lien avec le système d'oracle dont elle se tient dans la tentative de l'expérimentation.

Le petit groupe peut alors passer à une autre étape d' "Awòli" qui, en langue béninoise fon, signifie "le chemin de l'initiation".

Ce chemin, Violaine Lochu, la "femme hérisson", l'a parcouru, ce dont renforce le témoignage le deuxième petit compartiment de l'exposition, dans sa présentation d'objets d'ésotérisme avant que la deuxième grande curiosité ne livre ses éléments d'identification.



A la révélation de l'art propitiatoire


Cette fois-ci, Violaine Lochu est accompagnée. Marcel Gbèffa et elle s'engagent sur un parcours très ordinaire dans un pays comme le Bénin, celui de l'art propitiatoire, celui du rituel permettant à l'humain de communiquer avec les divinités appropriées afin qu'elles le délivrent des pesanteurs de toutes sortes bloquant son bonheur, son épanouissement ou son évolution dans un secteur donné de sa vie. Des pas feutrés de ses pieds toujours nus, le public pénètre dans la pièce de la deuxième grande étape de l'exposition, "Awòli".

Un extrait de la vidéo ...


... que les visiteurs, en position couchée, visualisent ...

... dans un contenu de dépôt du symbole d'un composant propitiatoire à un carrefour

Toujours recueilli comme dans un temple, dans une église, dans un lieu de culte, sous la direction inspirée et autant recueillie d'un guide, le public, toujours en un nombre réduit, est invité à prendre céans sur un lit afin de lire une vidéo sur un écran fixé au plafond, cet instrument environné et couronné d'habits débordant de leurs diversités de couleurs de longueurs, de textures, sûrement, l'incarnation d'êtres humains, potentiels solliciteurs de services de propritiation : Violaine Lochu et Marcel Gbèffa sont les personnages principaux des images, comme engagés dans une performance sur différents carrefours d'un certain quartier ; par l'escale qu'ils réalisent à chacun d'eux, ces deux acteurs de l'instant symbolisent le sacrifice propitiatoire traditionnel propre à la religion vodoun. Le deuxième niveau d'une initiation sacrée, surtout que, dans sa réalité, elle est menée par un prêtre ancré, initié.

Par rapport à la troisième et dernière étape, Marcel Gbèffa s'y réalise seul, comme en symétrie à Violaine Lochu, au début. Les visualiseurs de la vidéo ont, encore, entre temps, laissé leur place couchée à d'autres. "Mémoires d'Océan", la destination finale.

Vue sur le "bac" à découvrir concrètement

Il est impérieux pour le nombreux public non encore dans l'économie du déroulement d' "Awòli" d'effectuer le déplacement pour découvrir de quelle manière, dans un « bac d'eau », Marcel Gbèffa, l'artiste béninois  très connu de la danse contemporaine, capitalise un nombre incommensurable de souffles, ceux de toutes les âmes noires ayant perdu la vie dans leur traversée, contrainte ou volontaire, de la mer afin d'atteindre des contrées lointaines d'exploitation de force de travail par l'esclavage, ou de quête des fruits de l'Eldorado par l'immigration clandestine. A l'instar d'un mausolée aquatique, l'installation de Marcel Gbèffa interpelle concernant la lecture que chaque visiteur se fait de l'oeuvre, d'où la nécessité d'aller découvrir "Awòli" jusqu'au 22 mai 2021, pour ceux qui ne l'ont pas encore fait.

Marcel Kpogodo Gangbè

mardi 30 mars 2021

Lancement de "Je te dis : « Bravo ! »", le single d'Éric Thom'son qui magnifie l'oeuvre de développement du Président Patrice Talon

Dans le cadre d'une cérémonie organisée à Fignonhou


Depuis le jeudi 11 mars 2021, le morceau, "Je te dis : « Bravo ! »" est disponible dans les discothèques, ayant été officiellement lancé par l'artiste béninois de la chanson, Eric Thom'son, au siège de la société "Gangan production" sis quartier de Fignonhou, dans la commune d'Abomey-Calavi. A l'occasion, il était entouré de ses co-intervenants sur le morceau indiqué qui contribue à huiler la campagne électorale se déroulant pour le compte du premier tour de l'élection présidentielle, prévu pour s'effectuer le 11 avril 2021.

La pochette du single lancé

4 minutes 27 secondes, pour une chanson dont les paroles en français et en fon sont boostées par un reggae dynamique à l'aide des voix d'Eric Coffi Thossou, alias Eric Thom'son, du député Rosine Dagniho et d'Hector Houégban. Les caractéristiques de "Je te dis : « Bravo ! »", le single destiné à faire valoir les actions de développement du Chef de l'État, Patrice Talon, et qui a été officiellement lancé dans la matinée du jeudi 11 mars 2021 au siège de la société "Gangan production", du quartier de Fignonhou, dans la commune d'Abomey-Calavi.

De gauche à droite, l'Honorable Rosine Dagniho, Éric Thom'son et Hector Houégban, au podium de la cérémonie de lancement

« Les populations, dans les hameaux, ont le coeur meurtir mais encourageons-les à accompagner le Chef de l'État », a alors estimé Éric Thom'son qui a décerné un satisfecit au Président Talon, à la fin de son mandat. Selon lui, après avoir parcouru plusieurs régions des départements du pays, un bilan éloquent de gouvernance s'impose, ce par rapport à quoi il a été amené à assigner une mission précise au single indiqué : agir sur l'état d'esprit des Béninois afin qu'ils soient fiers de ce qu'ils sont et de ce qui a été exécuté par l'équipe actuellement aux affaires, ces dernières années. « Les réalisations sont formidables pour notre pays ; amplifions les gestes de réussite de la République ! », a-t-il exhorté, en guise de conclusion à son propos. 

De gauche à droite, notamment, Gaston Éguédji, et ...

... ci-contre, Claude Balogoun

En réalité, le Cd lancé, dont la pochette est estampillée du timbre du Bureau béninois du Droit d'auteur et des droits voisins (Bubédra), comporte le morceau proprement dit, en version complète, en plus d'une autre, en choeur uniquement, et d'une dernière, en version guitare. 


Par ailleurs produite au studio, "Sitou com", par Éric Thom'son et masterisée par Éric Gbèha, la chanson de motivation à soutenir le candidat Patrice Talon pour un deuxième mandat, laisse percevoir des instruments comme la guitare bass, le piano et des percussions, sans oublier que le chanteur Éric Thom'son y tient le choeur avec l'Honorable Rosine Dagniho. 

De gauche à droite, Marie-Noëlle Paraïso, 2ème Vice-présidente du Moélé-Bénin, recevant le coffret de disques du single lancé

Closant la cérémonie de lancement ayant connu la présence de plusieurs personnalités dont Gaston Éguédji, Administrateur du Fonds des Arts et de la culture (Fac), et de Claude Balogpun, membre et Trésorier du Conseil économique et Social (Ces), le single, "Je te dis : « Bravo ! »", a fait l'objet d'une remise officielle du coffret aux représentants du Parti du Renouveau démocratique (Prd) et du Mouvement des Élites engagées pour l'émancipation du Bénin (Moélé-Bénin), entre autres.

Marcel Kpogodo Gangbè

lundi 29 mars 2021

Le "Noukiko" 2021 s'annonce avec 6 pays participants

A en croire une conférence de presse tenue à Cotonou


Le siège de la Fédération nationale de Théâtre (Fénat), situé à Cotonou, a abrité, le lundi 15 mars 2021, une conférence de presse à l'issue de laquelle il s'est révélé la tenue, courant avril 2021, de la 6ème édition de "Noukiko", le Festival international d'humour, organisé par l'association, "Ifè culture" que préside le comédien et humoriste béninois, Bardol Migan. En outre, 6 pays sont prévus pour prendre part à l'événement.

De gauche à droite, Pascal Wanou, Bérénice Célia Gainsi et Kromozom

Le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Conakry, la République démocratique du Congo et le Togo. Les pays avec lesquels le Bénin constitue le sixième, et qui participeront à la 6ème édition du Festival international d'Humour, dénommé "Noukiko", à en croire les explications de Bérénice Célia Gainsi, Chargée à la Communication de l'événement, au cours de la conférence de presse, qu'elle a animée, dans l'après-midi du lundi 15 mars 2021, au siège de la Fédération nationale de Théâtre (Fénat), sis quartier de Mènontin à Cotonou. 


"Humour au Bénin : professionnalisation et modèle d'autonomisation économique" est, à en croire l'intervenante, le thème qui servira de fondement au "Noukiko" 2021 qui se déroulera du 14 au 18 avril avec, à la clé, une formation de trois jours, à laquelle seront appelés à s'enrichir, de par leurs connaissances techniques, en matière d'humour et de pratique du "one man's show" encore appelé "Stand-up", des humoristes en herbe, qui seront recrutés par un appel à candidatures, et choisis dans le cru des stagiaires ayant été précédemment formés en août 2020. 


Ainsi, il leur sera communiqué des "astuces et des techniques pour cerner les difficultés du métier d'humoriste", a précisé la conférencière Bérénice Célia Gainsi. Et, en sus, une soirée de restitution donnera au public de découvrir le savoir-faire en constitution chez les nouveaux formés, en même temps que des humoristes béninois et, beaucoup d'autres, émanant des pays invités, se produiront devant les spectateurs du "Village du Festival" qui semble devoir être érigé au centre culturel, "Africa sound city". Ce sera au cours d'une soirée exceptionnelle : "La Grande nuit de l'humour".


Parmi ces professionnels qui seront accueillis de l'étranger, Bilia Bah, humoriste de poids originaire de la Guinée-Conakry, et, de surcroît, Directeur du Festival "Univers des Mots", renforcera les capacités des stagiaires indiqués, de même qu'il sélectionnera de ceux-ci les deux meilleurs qui auraient fait montre de "talent et de professionnalisme", selon Bérénice Célia Gainsi, afin qu'ils participent à l'édition 2021 du festival guinéen attendu pour se tenir en octobre. 


Dans l'approfondissement de la volonté du Comité d'Organisation du "Noukiko" 2021 de faire hommage aux personnalités représentatives de l'humour, l'une d'elles, béninoise, sera choisie, mise sous les feux de la rampe et couverte d'honneurs, elle dont l'identité sera révélée en temps opportun, selon Bérénice Célia Gainsi.


"On a assez de faits polémiques au Bénin, on a de la matière", a, de plus, laissé entendre Judicaël Avaligbé, alias Kromozom, l'humoriste béninois à présent très connu, au même podium que la conférencière. Il abordait ainsi les sources d'inspiration des séquences de stand-up, surtout qu'il est aussi appelé à transmettre les secrets de la pratique de l'humour.


Par ailleurs, une autre activité du "Noukiko" 2021, financé par le Fonds des Arts et de la culture (Fac), reste le tourisme donnant l'occasion aux festivaliers de découvrir diverses villes du Sud-Bénin : Cotonou, Abomey-Calavi, Ouidah et Porto-Novo.


Enfin, prenant aussi la parole, suite aux deux premiers intervenants, Pascal Wanou, Président de la Fénat, a félicité les membres de l'association "Ifè culture" pour l'initiative concernant l'organisation du festival mentionné, affirmant : "Le public en a besoin ; cela lui a manqué l'année dernière".

Marcel Kpogodo Gangbè

samedi 27 mars 2021

Le projet du retour des 26 biens culturels au Bénin présente des actes de concrétisation

Dans le cadre d'une conférence de presse tenue à Cotonou


Le jeudi 25 mars 2021 s'est tenue une conférence de presse au Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (Maec). Face aux journalistes, Jean-Michel Abimbola, Aurélien Agbénonci, respectivement, Ministres béninois de la Culture et des Affaires étrangères, puis, entre autres, Emmanuel Kasarhérou Président du Musée du Quai Branly, ont évoqué les activités d'un dialogue entre le Bénin et la France, ce qui préfigure de la réalisation de l'accueil par le premier pays d'un certain nombre de biens culturels qui lui avaient été arrachés pendant la conquête du Dahomey.

De gauche à droite, Jean-Michel Abimbola, Aurélien Agbénonci et Emmanuel Kasarhéro, au cours de la conférence de presse
"Les biens sont attendus pour la fin de l'année 2021". La déclaration tendant à rassurer de Jean-Michel Abimbola, Ministre du Tourisme, de la culture et des arts, au cours de la conférence de presse, qu'il a tenue dans l'après-midi du jeudi 25 mars 2021 au niveau du hall du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, entouré qu'il était alors de son homologue, Aurélien Agbénonci, et d'Emmanuel Kasarhérou, Président du Musée du Quai Branly. 



A en croire le développement du Ministre Jean-Michel Abimbola, le transfert au Bénin par la France des 26 biens culturels enlevés au cours de la guerre de conquête menée par le Général Dodds, est en train de s'imposer comme une réalité, ce que justifie les activités d'une "Mission de préparation technique du transfert physique des biens culturels". Celle-ci comporte une dizaine de membres, du côté français, et environ une vingtaine, du côté du Bénin. 


Pour Emmanuel Kasarhéro, ces deux équipes, constituées pour conduire la restitution, travaillent ensemble, de façon à se connaître et à se familiaruser, aux fins du déroulement d'un "chemin" complètement "tracé". Après qu'elles se seront entendues sur le processus efficace qui devrait conduire à la réception par le Bénin des biens indiqués et sur la manière dont devrait s'effectuer le transfert des compétences nécessaires aux techniciens béninois qui devront prendre en charge les pièces, il sera question de se pencher sur les facteurs respectivement liés à la logistique, aux données techniques afférentes, aux événements qu'il serait nécessaire de tenir dans le cadre de cette restitution, à l'évolution des initiatives juridiques devant sécuriser l'opération de restitution, et, enfin, à la présentation de l'image des 26 oeuvres à remettre au Bénin.


Tous ces détails qu'ont apportés les différents intervenants à la conférence de presse montrent que la question de la restitution des biens culturels passe de la vision du Président de la République du Bénin, Patrice Talon, à sa concrétisation, surtout que depuis le 16 août 2016 où il en a lancé la demande officielle à la France, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, amenant, le 16 décembre 2019, les Ministères de l'Europe et des Affaires étrangères, et de la Culture de la France, du côté du Bénin, les Ministères des Affaires étrangères et de la Culture, à s'entendre sur un document fondamental : le "Programme de Travail commun". En outre, la loi n° 2020-1673 du 24 décembre 2020 a été votée par l'Assemblée nationale française, autorisant l'ancien colonisateur à restituer des biens culturels au Bénin et au Sénégal. 


Il ne reste qu'à s'en remettre au prochain rendez-vous de Jean-Michel Abimbola avec la presse afin qu'il communique, conformément à sa promesse, la date précise de l'arrivée des 26 biens culturels au Bénin.

Marcel Kpogodo Gangbè

jeudi 25 mars 2021

Cyrielle Ahouandogbo lance le "Fayolart's international festival" sur fond de l'appel de la population au vote dans la paix

Dans le cadre d'une cérémonie qui s'est tenue à Cotonou


La 4ème édition du "Fayolart's international festival" (Fif) a été officiellement lancée le samedi 20 mars 2021 au quartier de l'ex-société nationale d'Assurances et de réassurance (Sonar) à Vodjè dans le 11ème arrondissement de Cotonou sous la direction de Cyrielle Ahouandogbo, élue municipale de la zone, appuyée qu'elle avait été de plusieurs autorités aussi bien administratives que de l'univers des arts et de la culture. La population fut alors appelée à sortir massivement pour voter dans la paix lors du premier tour de l'élection présidentielle prévue pour le 11 avril 2021.

Au centre, Cyrielle Ahouandogbo, entourée de ses collaborateurs, au cours de sa prise de parole sur le podium du Fif 2021
Sortir massivement afin d'aller voter dans la paix et dans la sécurité. L'appel final effectué par Cyrielle Ahouandogbo, élue municipale, à la population béninoise du 11ème arrondissement de la ville de Cotonou, qu'il faudrait retenir de la cérémonie d'ouverture de la 4ème édition du "Fayolart's international festival" (Fif) au niveau de la rue de la "Sonar-Vodjè" de Cotonou, dans la soirée du samedi 20 mars 2021, en présence du Chef du 11ème arrondissement et de plusieurs autorités politiques du parti du Bloc républicain (Br) et de personnalités appartenant au secteur des arts et de la culture.

Pour l'intervenante, coordonnatrice de la formation politique indiquée dans le 11ème arrondissement, et, surtout, marraine du Fif, entourée de ses collaborateurs, il était question de rappeler aux populations qui s'étaient déplacées massivement afin de suivre les prestations artistiques initiées à leur intention de remplir leur responsabilité d'assurer leur devoir citoyen consistant à sortir en grand nombre aux fins du choix de leur duo de candidats à l'élection présidentielle du 11 avril. Elles devraient le faire en toute sérénité, surtout que toutes les mesures sont prises par les dirigeants pour assurer leur sécurité. 

Georges Raymond Ayaovi, Chef du 11e arrondissement de Cotonou, dans son intervention

Bien avant qu'elle ne monte sur le podium géant afin de féliciter Éric Orphée Gnikpo, Délégué général du Fif, pour l'organisation réussie du lancement de l'événement, et de délivrer son message, plusieurs personnalités l'avaient précédée dans cet exercice : Georges Raymond Ayaovi, Chef du 11ème arrondissement, et Euloge Béo Aguiar, alias Master Cool.

Euloge Béo Aguiar, alias Master Cool


Arrtiste comédien et humoriste reconnu mais portant le titre de responsable du Br à Cotonou, il a montré que l'observation des gestes de barrière de lutte contre le coronavirus devaient aussi être respectées lors de ce vote du 11 avril. 

Ci-contre, Gilbert Déou Malè, au cours de sa sensibilisation du public

Après lui, ce fut le tour de parole de Gilbert Déou Malè, responsable influent du Br dans les Collines mais portant la casquette du Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), l'institution de financement du Ministère de la Culture ayant apporté un soutien financier substantiel au déroulement du Fif 2021. A l'effet de sa sensibilisation de la population à sortir massivement pour voter le 11 avril, il était entouré de Gaston Éguédji, Administrateur du Fac, de Marcel Zounon, Directeur de l'Ensemble artistique national (Dean), de Coffi Adolphe Alladé, Président de la Confédération béninoise de Danses (Cobed) et d'Eusèbe Dossou, Président de l'Association des Managers culturels actifs du Bénin (Amacab). 

Éric Orphée Gnikpo, souhaitant la bienvenue aux participants à la cérémonie de lancement

Ouvrant le bal de toutes ses interventions, Éric Orphée Gnikpo, dans un propos d'une grande sobriété, avait présenté ses remerciements aux autorités de divers ordres et aux populations pour leur participation à la cérémonie du lancement de la 4ème édition du Fif. 



Prestations artistiques


De l'après-midi du samedi 20 mars 2021 jusqu'à la soirée, plusieurs artistes de l'humour et de la chanson, en herbe et en phase de reconnaissance, se sont succédé sur le podium géant qui a été érigé. 

Une séquence théâtrale de sensibilisation, ..., 

... suivie de quelques moments de cirque ...

... et d'un extrait du spectacle à sensations, "Gbèxo", des "3L Ifèdé"

De grands noms du théâtre et du cinéma se sont aussi illustrés à travers des sketches de sensibilisation de la population à aller voter le 11 avril : James Salanon, alias Major, Jean-Luc Tohozin et, entre autres, Lucas Allavo. De même, des troupes professionnels ont impressionné les centaines de spectateurs : le "Cotonou cirque company" pour ses tours de magie, le lancer du diabolo et pour sa mise en place d'échafaudages humains, d'une part, et, d'autre part, les "3L Ifèdé" et "Les élites du Bénin", qui ont tenu en haleine le public.

Marcel Kpogodo Gangbè

samedi 20 mars 2021

’’Fayolart's international festival’’ 2021 : un rouleau compresseur de 4 grandes activités

Dans le cadre du déroulement de la 4ème édition


Le ’’Fayolart's international festival’’ (Fif) a fait l’objet d’une conférence de presse de lancement le mercredi 17 mars 2021 à la Salle bleue du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb). Selon les explications qu’en a apportées Orphée Gnikpo, son fondateur et son Délégué général, l’événement amorce sa quatrième édition avec, au programme, 4 bonnes activités aux fins d’une animation artistique, culturelle et scientifique.

Au centre, Eric Orphée Gnikpo, au cours de la conférence de presse

Un lancement officiel bien mouvementé, des conférences-débats, des formations et la recherche sur des biens culturels à sauvegarder. La batterie des activités qui se dérouleront pour le compte de la 4ème édition du ’’Fayolart's international festival (Fif), selon ce qu’a annoncé le Délégué général de l’événement, Orphée Gnikpo, dans la matinée du mercredi 17 mars 2021, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée à la Salle bleue du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), cet exercice ayant une valeur de lancement du Fif.


Cependant, selon l’intervenant, le démarrage officiel du Festival sera donné dans l’après-midi du samedi 20 mars 2021, plus précisément, à 15 heures précises, au niveau de la rue de l’ex-Société national d’Assurances et de réassurances (Sonar) du quartier de Vodjè, une zone communément dénommée ’’Sonar-Vodjè’’. Ce sera « pour permettre à tous les publics de répondre à notre appel », a justifié Orphée Gnikpo, que ce soient les spectateurs de salles et les curieux, entre autres, précisant qu’il sera donné au lieu indiqué des arts de rue, des spectacles déambulatoires, des arts de la scène comme du cirque, de la danse et des performances artistiques. « Ce sera riche en son et en lumière », a promis le conférencier qui a alors annoncé l’intervention de plus de 70 artistes mobilisés à l’effet de cette géante animation multidimensionnelle.


Il sera alors érigé, au ’’Village Iléwa’’ de Vodjè, tenu par Alexandrine Avognon, un podium géant d’où seront tenus de nombreux spectacles animés par des groupes de danse comme les ’’3L Ifèdé’’, des comédiens et des humoristes qui s’illustreront à travers, entre autres, un théâtre de sensibilisation à la paix. Particulièrement, à ce niveau, l’orateur a présenté Cyrielle Ahouandogbo, élue municipale du 11ème arrondissement de la ville de Cotonou, comme la marraine de la présente édition du Festival, elle grâce à qui, il sera possible de vivre des spectacles au niveau des 13 quartiers de l’arrondissement concerné avec, à la clé, des présentations déambulatoires surprise à des domiciles et dans des zones inattendues.


Pour Orphée Gnikpo, la deuxième activité du Fif 2021 sera un volet purement intellectuel. Ainsi, deux conférenciers de poids animeront, chacun, une communication. D’abord, William Codjo, expert en Economie et en gouvernance de la culture, se prononcera sur un thème bien étudié le mercredi 24 mars 2021 : « Les arts de la scène au Bénin : quel modèle économique ? ». En dehors de cet expert de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) pour le Mali et la Côte d’Ivoire, il est prévu l’intervention du Docteur Franck Comlan Ogou, Directeur de l’Ecole du Patrimoine africain (Epa).


Par ailleurs, comme troisième activité du Fif 2021, Orphée Gnikpo a évoqué trois jours de séances de renforcement des capacités en danses patrimoniales, ce qui sera l’occasion pour le formateur principal, Oscar Allossè, d’explorer les danses traditionnelles de toutes les régions du Bénin, sans oublier qu’il sera assisté par Armand Ahouansou et Philippe Amoussou.


Enfin, de l’investigation sera au rendez-vous, en matière de quatrième activité. Pendant une dizaine de jours, des jeunes gestionnaires du patrimoine culturel seront mis à contribution pour localiser des biens culturels à sauvegarder à Cotonou.


Selon Eric Orphée Gnikpo, le Fif 2021, qui connaîtra la participation de pays comme la Burkina Faso, la Côt d'Ivoire et la France, a pris son envol le 17 mars par une conférence de presse et se clôt le 3 avril.

Marcel Kpogodo Gangbè   

jeudi 18 mars 2021

’’Xwéssi’’, la déambulation qui a secoué Cadjèhoun le 8 mars 2021

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des Droits des femmes


Il fallait y assister afin d’en sentir l’impact. ’’Xwéssi’’, la déambulation artistique animée par les membres de la Compagnie ’’Arts ca’danser’’, s’est déroulée le lundi 8 mars 2021 à Cotonou sur un tronçon de plus de deux kilomètres. A la cadence de la déclamation d’un griot et de rythmes mixés d’une musique traditionnelle béninoise très vivante, sept jeunes femmes ont fait passer, par plusieurs séquences de danse, le message de l’exigence de la libération sociale de la femme, dans une atmosphère glissante savamment entretenue entre la joie et la révolte.  

Un aperçu de la performance déambulatoire, ''Xwéssi''

« Tu as le droit de maîtriser ta reproduction », « 73,6% des femmes béninoises sont privées de liberté », « Tu as le droit à l’égalité salariale », « Femme, tu as le droit de voter librement », « Droit à la formation professionnelle ! », « Prévalence actuelle du taux des violences faites aux femmes : 69% », « Pesanteurs socio-culturelles et économiques », « Minoritaires dans l’art », « Minoritaires dans les institutions publiques, politiques, privées », « Droit aux soins de santé », « Droit à l’éducation ». Une idée du constat alarmant, défavorable et des exigences liées aux femmes que sept artistes de sexe féminin ont portés au-devant de la population au cours de la déambulation profondément danseuse intitulée ''Xwéssi'', ''Maîtresse de maison'', en langue nationale fon, qui s’est déroulée au milieu de la matinée du lundi 8 mars 2021 au quartier de Cadjèhoun à Cotonou sur le tronçon allant du siège de l’Urban dance center (Udc) au marché de fruits, la manière que les concernées ont choisie pour célébrer la 25ème Journée internationale des Droits des femmes (Jif).

Un des instants de présentation au public de leurs préoccupations par les performeuses

En dehors des propos interpellateurs mentionnés sur des pancartes de fortune, que les danseuses déambulatrices présentaient, de véritables questions à l’allure de problématiques ont aussi été exhibées : « Manque de confiance ??? », « Suprématie des hommes ??? », « Contraintes conjugales ??? », « Stéréotypes ??? », « Analphabétisme ??? », « Pourquoi ??? ». En outre, le public a pu lire des groupes nominaux assez identificateurs du statut des déambulatrices, « Des femmes », « Des artistes », « Des sœurs », sans perdre de vue que les écrits suggéraient une véritable revendication : « Liberté d’expression … ».

La déambulation évoquée avait commencé quelques minutes après onze heures. Toutes de noir vêtues et, la taille attachée d’un foulard rouge orné de motifs géométriques blancs, un foulard si long qu’il avait une allure de pagne, les sept danseuses contemporaines tiennent en mains des objets symbolisant la condition sociale qu’elles dénoncent : balai, palette, éventail, panier et poupée faisant office de bébé.

Ci-contre, le griot, incarné par Chakirou Salami, présentant des louanges aux femmes

Elles qui portent comme identité Sahadatou Ami-Touré, Marie-Rose Djagba, Christie Dossou, Larissa Dossou-Yovo, Florence Gnarigo, Cybelline de Souza et Carmélita Siwa se sont positionnées, dans un alignement symétrique apparemment bien préparé, à la devanture de l’Udc. Un griot de circonstance, joué par le comédien Chakirou Salami, lance la manifestation en exécutant des paroles, cadencées par son tambour, le ''dougba'', d’encensement des femmes, appuyant ses propos laudateurs par un aplatissement au sol, en signe d’allégeance à la gent féminine.

Ainsi, la performance déambulatoire prend son envol pour une bonne soixantaine de minutes. Les sept artistes marchent très peu, alternant pas rapides, sauts coordonnés, mouvements d’ensemble et stationnement aux fins d’une danse bien rythmée et synchronisée. A la devanture du ’’Festival des Glaces’’ de Cadjèhoun, le premier arrêt fort.

Des percussionnistes aussi étaient de la partie

Les danseuses prennent tout leur temps, faisant de la démonstration d’exécution de pas de danses traditionnelles béninoises. Aliou Guésséré et son équipe de trois percussionnistes sont à l’œuvre, offrant, au choix, à l’aide du tambour ’’gbon’’,  du rythme agbé’’, et même de l’ ’’agbé-djembé’’, faisant constater la combinaison entre le’’gbon’’ et le tambour ’’Djembé’’. La cloche, un autre instrument musical, résonne, ravivant l’esprit, l’attention du public.

Sur le visage des artistes se succèdent la joie, l’épanouissement et une sorte de colère, de rage. Leurs pas intrépides et violents, guerriers en disent long sur un esprit d’amazone, qui les envahit parfois comme si cette manière artistique qu’elles manifestaient de célébrer le 8 mars leur permettait de déverser tout un ressenti intense longtemps gardé enfoui et repoussé à l’expression. C’est ainsi que le quartier de Cadjèhoun a ressenti l’effervescence et la puissance de la revendication de meilleures conditions de vie pour la femme.

Ci-contre, Carmélita Siwa, appuyée par son équipe, au marché de fruits de Cadjèhoun ...

Deuxième arrêt fondamental, le marché de fruits, après avoir traversé la passerelle de la devanture de l’école primaire publique et d’avoir clairement et ostentatoirement présenté leurs constats, leurs interrogations et leurs revendications, tous, lisibles sur des feuilles blanches de papier, érigées en pancarte. A leur descente, l’évolution des danseuses s’effectue rapidement vers le marché de fruits, après de brefs moments d’arrêt afin de faire savourer par le public leur savoir-faire dans la symbiose et la communion de pas de danse articulés de manière à frapper les esprits.

... avec une sensibilisation active auprès des marchandes ...

Au niveau du marché, le statut de danseuses se mue en celui de conscientiseuses citoyennes. Elles prennent gentiment et joyeusement d’assaut les étalages dans une jovialité si communicative que les marchandes ne peuvent manquer de sourire à leur arrivée brutale. Elles leur expliquent, en langue maternelle fon, leur place stratégique dans le développement d’une nation, leur parlent de leurs droits, leur précisent leurs devoirs et leur rappellent la célébration du 8 mars et le sens de cette journée internationale. Elles appuient leurs dires enflammés par des performances époustouflantes de danses, ce que leur permet une devanture opportune du marché, de par son caractère étendu et à ciel ouvert.

... sans oublier une démonstration impressionnante ...

Quant au griot, il continue à jouer son rôle d’éveilleur sur les points de la valeur multidimensionnelle de la femme, et à manifester ses comportements d’allégeance à cet être dont la journée de célébration de la journée internationale de ses droits la fait hisser sur un piédestal si haut qu’il lui procure respect et considération, sur l’instant.


... qui a révélé ...

Conquises et enthousiasmées face à ce déferlement subit d’artistes danseuses loquaces et démonstratives de leur art, les marchandes répondent par des bénédictions qu’elles profèrent sur elles, ce qui les met, à leur tour, en position d’allégeance, face à leurs aînées. Réceptives et reconnaissantes, elles gratifient leurs mamans d’un spectacle gratuit de danse à couper le souffle, plus que jamais, les mouvements s’exécutant dans un ensemble défiant toute unité et toute synergie. Carmélita Siwa et les siennes ont, par conséquent, démontré que la danse qu’elle exécutait sortait d’un cadre purement profane pour se hisser à une dimension artistique que les spectatrices d’un instant ont hautement valorisée par des applaudissements nourris et convaincus. Apparemment, le message des performeuses est passé, laissant comprendre aux spectatrices de marchandes que la femme pouvait se prévaloir d’un pesant meilleur.

... un véritable savoir-faire

C’est donc devant elles, ces femmes productives dans leurs activités de propositions de fruits de tous les ordres, et devant ces femmes enfermées dans l’exercice des différentes brimades subies par la gent féminine qu’a pris fin la performance déambulatoire des danseuses de la Compagnie, ’’Arts ca’danser’’, sans oublier qu’une dernière note symbolique est intervenue afin d’immortaliser l’événement pour lequel l’association artistique en est à la première édition de l’organisation. 

Signature sur le tableau, ''Femme''

Ayant pris part, de bout en bout, à la déambulation de danse, Gilles Atrokpo, artiste peintre, fait apparaître une toile, le fruit de son inspiration circonstancielle. Intitulée ’’Femme’’, elle véhicule, par, en relief, le visage d’un enfant, qui frappe, l’émergence d’une nouvelle génération de personnes plus en phase avec une  mentalité plus constructive pour les conditions de vie de la femme. Tout le monde a alors été invité à y inscrire, au marquer noir, le mot symbolique que lui inspirait la femme. Et, en peu de temps, plusieurs personnes se sont manifestées pour se prêter à l’exercice.


De manière remarquable, ''Xwéssi'' a déchaîné la participation, à toutes les étapes de la performance de danses, de figures importantes du secteur des arts et de la culture au Bénin, notamment, celle de Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice de l'Institut français de Cotonou, et de Marion Hamard, Directrice de l'espace culturel, ''Le centre'', sans oublier celle de Prime Ezinsè, Directeur de ''Circo Bénin'', l'école des arts du cirque au Bénin.

 


Impressions 


L’agencement de la joie et de la révolte, deux sentiments contradictoires ayant marqué la déambulation de danses dans la mise en œuvre de la performance intitulée ’’Xwéssi’’, a trouvé sa justification à travers les explications qu’ont bien voulu en donner quelques artistes performeuses de la Compagnie ’’Arts ca’danser’’.


A en croire Marie-Rose Djagba, technicienne audiovisuelle et danseuse, la joie perceptible sur le visage des danseuses, au cours de la performance indiquée, avait une bonne justification : « Elles manifestaient la fierté d’être femmes et d’être la réincarnation des amazones ». Quant à la fureur, elle avait son fondement dans l’absence de reconnaissance de la place des femmes dans la société. « Elle est présente partout même dans les couvents », a-t-elle rappelé. Pour elle, la performance avait un but précis : « Amener les femmes à reconnaître sans état d’âme ni culpabilisation ce qu’elles sont, c’est-à-dire des êtres faibles, sensibles, fragiles ».


Pour Christie Dossou, il fallait lire à travers la joie « le plaisir de rappeler quelque chose qui ne devrait pas être un combat : la reconnaissance du respect à l’homme », ce à côté de quoi se greffe une obligation, « l’exigence de la réciprocité ». Selon elle, ceci n’est pas un combat mais un rappel. « C’est une façon pour nous de dire : ’’Réveillez-vous ! Réveillez-vous !’’ ». Puis, elle continue : « La femme a quelque chose que l’homme n’aura jamais, de même que l’homme a quelque chose que la femme n’aura jamais ; il doit y avoir une complémentarité entre les deux. Ceci ne signifie pas la volonté de la femme de prendre la place de l’homme qui est l’autorité de la maison mais la voix de la femme compte », a-t-elle conclu.


A en croire Carmélita Siwa, en dehors du choix du chiffre 7 indiquant le nombre des performeuses mais aussi celui symbolisant la femme, la joie vient de la fierté d’avoir mené cette action de la déambulation de danses afin de « briser les chaînes des charges conjugales, sociales et des pesanteurs de toutes sortes », autant de facteurs justifiant qu’elles apparaissaient enragées, furieuses, révoltées. Pour elle, la performance indiquée constitue « un grand pas ».

Marcel Kpogodo Gangbè 

lundi 8 mars 2021

Carole Borna, un parcours féminin célébré par l’association ’’Ilé ya Africa’’

Dans le cadre du vernissage d’une exposition à Cotonou


Le 8 mars, la date immortalisée comme la Journée internationale des Droits des femmes (Jif), reste celle au cours de laquelle la préoccupation commune est de rendre hommage à l’être humain de sexe féminin, au vu de ses qualités essentielles. Cette date, dans son édition de l’année 2021, est l’occasion qu’a choisie l’association culturelle, ’’Ilé ya Africa’’, pour mettre sous les feux de la rampe une femme publique mais discrète dans ses actions ; elle n’a cessé de marquer cette organisation par son évolution : Carole Borna. Selon Erick Ahouansou, artiste plasticien et Président d’ ’’Ilé ya Africa’’, cette personnalité se verra décerner un trophée créé par l’association, et dont la première édition de la cérémonie de distinction aura lieu sous peu.

Carole Borna

Carole Borna tenant entre ses mains le Trophée ’’Ôla’’. Le rêve que travaille à rendre réalité l’association culturelle, ’’Ilé ya Africa’’, ce dont s’est expliqué son Président, Erick Ahouansou, le lundi 8 mars 2021, à l’occasion de la 25ème édition de la Journée internationale des Droits des femmes.


Selon lui, Carole Borna est la première femme à se voir décerner le Trophée ’’Ôla’’ que vient de concevoir ’’Ilé ya Africa’’. « ’’Ôla’’, en langue yoruba, veut dire ’’volonté’’ », explique Erick Ahouansou. « Il s’agit de la volonté, celle de l’Afrique qui est mère de l’humanité », continue-t-il, avant de préciser : « Dans une société où l'image de la femme est souvent peinte négativement en raison de mythes culturels et traditionnels, il urge d'apporter de la lumière ». Vraisemblablement, la lumière dont il s’agit est celle qui induit la puissance capable de faire évanouir les préjugés sociaux empêchant la femme de faire valoir ses aptitudes au sein de la société. Etouffer la femme dans ses potentialités, voilà une conséquence de l’absence de la lumière qui se matérialise par la volonté, ce qui pousse Erick Ahouansou à évoquer une attitude : celle consistant à générer de soi « un point de vue différent » qui est « nécessaire pour changer les stéréotypes négatifs sur les femmes, en général, et, en particulier, sur celles qui accompagnent entièrement les bonnes visions artistiques et culturelles ».


De manière évidente, il n’est pas difficile pour ’’Ilé ya Africa’’ de lire en Carole Borna un esprit qui incarne la deuxième catégorie d’êtres humains de sexe féminin, qu’aborde le propos du Président Erick Ahouansou. Pour lui, Carole Borna, à travers ses actions dans le secteur des arts et de la culture, de par, surtout, sa position actuelle, constitue une vraie volonté, cette volonté efficace car, conclura-t-il, « là où il y a une volonté, il y a un chemin », celui qui, inévitablement, ouvre la voie à des perspectives radieuses pour ceux qui se confient à elle, cette volonté, productrice. Par conséquent, l’association dont Erick Ahouansou assure la présidence prévoit la cérémonie de distinction pour le samedi 20 mars 2021, à Cotonou, au cours du vernissage de l’exposition intitulée ’’Célébrer l’Afrique’’. 



Qui est Carole Borna ?


Actuel Conseiller technique aux Arts du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, Carole Borna a été, par le passé, entre 2016 et 2019, Directrice adjointe du Patrimoine culturel et, plus tard, Directrice pleine de la même institution. Ces différents niveaux de responsabilités relèvent peu du hasard puisqu’elle fait corps avec le secteur des arts et de la culture du Bénin, en tant que fondatrice et Directrice de la galerie d’art, ’’Espace ABC’’, étant, à la base, détentrice d’un Master en Coopération artistique internationale, sans oublier qu’elle a été instruite à la ’’Parson’s School of Design’’, située à New York.

Le Trophée ''Ôla''

Un fait qui la moule davantage dans l’univers artistique et culturel reste l’ensemble de ses activités comme galeriste, d’une part, et en tant que promotrice culturelle, d’autre part : la tenue d’expositions au Bénin et entre ce pays et la France, son intérêt pour le développement chez les enfants d’aptitudes en arts visuels et le parrainage d’activités culturelles.


Enrichissant davantage son profil de femme responsable dans l’appareil politique dans le secteur de la culture, son bilan se révèle élogieux autant à ses différents postes à la Direction du Patrimoine culturel qu'à celui de Conseiller technique aux Arts du Ministre du Tourisme, de la culture et des arts. Carole Borna, première titulaire du Trophée ’’Ôla’’ de l’association, ’’Ilé ya Africa’’, tient une médaille conséquente à sa boutonnière.

Marcel Kpogodo Gangbè 

samedi 6 mars 2021

’’Ronde et influente’’ : Maxime Lima révolutionne les formes généreuses

Face à des échanges en conférence de presse à Cotonou


Au cours d’une conférence de presse, qui s’est tenue à Cotonou le mercredi 3 mars 2021, le coach en mannequinat, Maxime Lima, a entretenu les professionnels des médias d’un concept novateur visant à faire exploser les clichés contribuant à enfermer les femmes aux formes généreuses dans une prison de méfiance, de réserve, de fermeture et d’hostilité vis-à-vis de la société. ’’Ronde et influente’’ est ce projet dont il a détaillé les tenants et les aboutissants.

Ci-contre, Maxime Lima, au cours de la conférence de presse, entouré de ses modèles

Une véritable et inédite télé-réalité en vue. Le contenu du projet dénommé ’’Ronde et influente’’ que porte Maxime Lima, coach en mannequinat, et dont il a révélé le contenu dans l’après-midi du mercredi 3 mars 2021 au cours d’une conférence de presse, qui s’est tenue au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou.


Selon le Président-Directeur général de la Société, ’’Mindjomin house’’ qu’il est, le but d’une telle initiative reste de « valoriser les femmes rondes, les femmes africaines, les femmes de chez nous ». Pour lui, il est question de briser les clichés accompagnant la femme aux formes généreuses et qui concernent des défauts comme la nonchalance, le manque d’élégance, l’absence de dynamisme, la réserve, la timidité et, notamment, le repli sur soi. Ainsi, la télé-réalité dont le tournage des différents épisodes a commencé donnera l’opportunité aux téléspectateurs de découvrir pas moins de huit femmes à la corpulence forte, qui mèneront des activités sportives, se feront belles, exerceront des métiers d’hommes dans leur dureté et développeront une véritable bataille afin de « réaliser leurs rêves », selon Maxime Lima. Le public pourra aussi les remarquer manifester leurs talents artistiques à travers de la danse, de la chanson et, entre autres, du théâtre.    


Avec Maxime Lima, il a aussi fallu comprendre que ’’Ronde et influente’’ est un concept qui, en même temps qu’il met en valeur des femmes aux corpulences généreuses, laissera découvrir des villes africaines et même des pays du même continent. Dans le cas d’espèce, son édition 2021 porte dans son programme de focaliser les images sur Cotonou et Ouidah.


Concernant les épisodes de la télé-réalité à la Béninoise, il en est prévu 25 de 50 minutes, qui sont prévus pour être diffusés sur la chaîne nationale de l’Office de Radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb). Et, les tout premiers seront dans cinq mois.


Par ailleurs, le conférencier a précisé qu’à l’issue du processus général, trois gagnantes seront sélectionnées parmi les participantes et recevront, chacune, un prix qui sera converti en une initiative de concrétisation d’un projet professionnel pertinent.


Au cours de son intervention devant les journalistes, Maxime Lima était entouré de plusieurs femmes rondes : Hermione, Estelle, Symphorose, Irène, Dariam et Aminata.

Marcel Kpogodo Gangbè