Dans le cadre de
l’organisation de l’événement
La 37ème édition de la
Fête internationale de la Musique (Fim) s’est déroulée le vendredi 21 juin 2019
dans plusieurs villes du Bénin, notamment, à Ouidah. Dans cette cité historique, la tenue de l’événement a été assurée par la Fédération des
Associations de musique moderne et tradi-moderne du Bénin (Fammob). Représentée
par son Président, Marius Fagbédji Missinhoun, alias Fadji, elle a travaillé à
l’érection et à l’animation d’un podium musical, jusqu’à une heure tardive de la nuit.
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Un aperçu de prestation musicale à la Fim 2019 au Fort français de Ouidah |
De 20h à plusieurs
minutes au-delà d’une heure du matin. Le moment qu’a duré le concert initié par
la Fédération des Associations de musique moderne et tradi-moderne du Bénin
(Fammob), le vendredi 21 juin 2019, au Fort français de Ouidah, à l’occasion de
la 37ème édition de la Fête internationale de la Musique (Fim). Ainsi, sous la
houlette de Marius Fagbédji Missinhoun, plus connu sous le pseudonyme de Fadji,
célèbre artiste de la musique moderne d’inspiration traditionnelle, ayant
appartenu au mythique groupe ’’H20’’, un podium a été monté à l’endroit
indiqué. Ceci a permis à un nombre impressionnant d’artistes de la musique
béninoise de se produire sur scène.
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Les têtes couronnées et les sages de la ville de Ouidah n'ont pas voulu se faire conter la Fim 2019 ... |
Ainsi, pour une
circonstance aussi vespérale, un public impressionnant a fait le déplacement
avec, à son premier rang, des têtes couronnées, des personnalités des religions
endogènes, des sages et des dignitaires de la ville, sans oublier des
représentants du Fonds des Arts et de la culture (Fac), une institution
relevant du Ministère du Tourisme, de la culture et des sports.
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... de même que Christelle Bokossa, représentante du Dg/Fac ... |
Il a été alors fait
l’honneur à des chanteurs bien connus d’ouvrir le bal des passages par des
prestations musicales en live. Ils étaient accompagnés par l’orchestre ’’Divine
mélo’’. Donc, Sk Punto, Djok Vicoz et Bless Antonio, notamment, ont été
respectivement lancés, présentant au public, plus d’une chanson, chacun, des
morceaux puisés d’un répertoire que le public, de par sa réaction
accompagnatrice, semblait bien connaître.
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... et la population de Ouidah ... |
Et, plusieurs autres
artistes ont successivement pris d’assaut le podium, avec, cette fois-ci, des
morceaux en play-black : Princesse Stella, Castella Ayélo, Réka Bell, Tonton
Monyo, Don Lucas, notamment. La succession des chanteuses et des chanteurs
était si abondante que l’animateur de circonstance, l’humoriste à l’hilarité
facile à déclencher et d’une finesse inégalée, Caporal ’’Djangoun’’, a dû
montrer une rigueur implacable : un morceau par personne, de peur d’être
purement et simplement coupé par la régie du son. Donc, chaque élu devait se
contenter de réussir sa prestation et de quitter la scène.
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... qui a fait le déplacement des grands jours |
De cette manière, des
artistes, accompagnés ou non d’un danseur ou plus, ont enchanté le public, de
par la variété des rythmes et même des différentes tendances d’un même rythme.
C’est ainsi qu’un peu moins d’une dizaine d’artistes venus de la ville de
Bohicon, appartenant à la génération montante de la musique béninoise, ont pu
s’illustrer par une pratique diversifiée du ’’soyoyo’’, de quoi montrer que
Robinson Sipa n’aura pas prêché dans le désert, à travers l’effervescence qu’a
connue, à une certaine époque, le Groupe, ’’La panthère noire’’. Par ailleurs,
le septentrion n’était pas du reste, par rapport à des artistes en provenance,
entre autres, de la ville de Parakou.
En outre, pêle-mêle,
plusieurs groupes ont enrichi le podium du Fort français de Ouidah, parmi
lesquels ’’Axwadi’’, ’’Oxygène’’, ’’Commando 229’’, et d’autres artistes : Guy
Alléchou, Too Jove, Z Claudel. Tchad P. Limac Jove, Papa Akouè, Adk Kurin.
Le live, une loi tenace
Cependant, coup de
théâtre … Après un bon moment de play-back, la programmation a choisi de
renouer avec le live, de quoi remettre en selle et en scène le Groupe ’’Divine
mélo’’ qui s’est donné d’accompagner des artistes musiciens qui ont clos la
succession jusqu’à une heure du matin, dans ses premières minutes : notamment,
Rich Savi et Tata Grâce.
Sécurité assurée
En réalité, le
déroulement du concert spécialement mis en place pour célébrer la Fête
internationale de la Musique a connu une telle explosion dans le public, un
engouement si intense, si fort que des mélomanes ne manquaient pas de se
déporter sur la scène pour esquisser des pas de danse en compagnie d’un artiste
préféré ou dans le but de communier de manière plus proche avec les notes d’un
morceau qu’ils appréciaient particulièrement. Ceci a permis de se rendre compte
de l’existence, au Fort français de Ouidah d’un dispositif sécuritaire qui,
pour la circonstance de la garantie de l’intégrité morale et physique des
musiciens prestants, a dû se faire remarquer. Ainsi, des agents du Groupement
des Sapeurs pompiers ne manquaient pas d’intervenir périodiquement pour limiter
la volonté de certains danseurs circonstanciels de déranger l’équilibre et
l’harmonie de l’évolution d’un artiste donné sur scène. D’un autre côté, au
moins un agent de la Police républicaine se devait de sortir du maquis pour
jouer le même rôle. C’est dire que le podium du Fort français de Ouidah a fait
l’objet d’une sécurisation exemplaire, d’un bout à l’autre de la manifestation.
Partition efficace du Fac
Pouvaient témoigner de ce bon déroulement, Christelle Bokossa et Ange Mèhinto,
deux fonctionnaires du Fonds des Arts et de la culture, qui, en lieu et place
de Gilbert Déou Malé, Directeur général de cette institution étatique de
financement des activités artistiques et culturelles, ont vécu la réussite de
la Fim 2019 à Ouidah. Le Fac ne devrait que se réjouir d'avoir apporté une contribution financière substantielle pour soutenir un tel événement.
Marcel Kpogodo
Fadji présente ses impressions
Fadji, à propos de la
Fim 2019 à Ouidah : « […] nous avons eu tout un mélange de genres parce que
c’est la célébration de la musique ! »
En marge de la
célébration de la Fim 2019 à Ouidah, Marius Fagbédji Missinhoun, alias Fadji, l’organisateur principal de l’événement, a
accepté de partager avec notre Rédaction ses analyses, suite à la tenue du
plateau musical spécial mis en place au Fort français de Ouidah.
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Fadji |
Le Mutateur : Bonjour
Marius Fabédji Missionhoun. Le public vous appelle Fadji. Vous êtes le
Président de la Fédération des Associations de musiques modernes et
tradi-modernes du Bénin (Fammob), avec laquelle vous êtes au sein de la
Confédération de la Musique moderne et de la musique moderne d’inspiration
traditionnelle (Cmmit), qui vous a permis d’organiser la Fête de la Musique
(Fim) 2019, ce vendredi 21 juin au Fort français de Ouidah. Avec ce défilé
d’artistes venus d’un peu partout, au Bénin, quel bilan pensez-vous pouvoir
nous faire de cette organisation ?
Fadji : Il faut dire
que l’édition 2019 de la Fête internationale de la Musique (Fim) a été une
édition spéciale parce qu’elle a permis aux Fédérations qui sont membres de la
Confédération de la Musique moderne et de la musique moderne d’inspiration
traditionnelle du Bénin (Cmmit) d’organiser leur propre plateau. De par le
passé, c’était un seul plateau pour toute la Confédération, avec toutes les
fédérations et les composantes qui s’y trouvent. Mais, aujourd’hui, on a
décidé, ensemble, de laisser chaque Fédération organiser son propre plateau,
bien sûr, sous la coordination de la Cmmit.
Donc, la Fammob, dont
j’ai l’honneur de diriger le Bureau exécutif, a organisé son propre plateau à
Ouidah, au Fort français. C’est une occasion qui a permis à plus d’une centaine
d’artistes de défiler. Certains même n’ont pas pu le faire parce qu’on a dû
arrêter les événements, vu l’heure tardive à laquelle nous sommes arrivés.
Il faut reconnaître que
notre Fédération a une emprise beaucoup plus large ; nous avons des
associations dont les membres sont un peu partout à travers le Bénin. Ces
associations ont envoyé des délégués qui ont quitté Bohicon, Abomey, le Mono,
Tori, Kissèmè, Ekpè, Cotonou, entre autres, et on s’est tous regroupés à Ouidah
et, la fête a été belle. Il y a eu du spectacle live, du spectacle play back ;
nous avons eu tout un mélange de genres parce que c’est la célébration de la
musique ! Ce n’est pas la célébration d’une musique mais de la musique. Donc,
nous avons eu tous les courants qui sont passés sur scène.
Nous sommes partis de
la musique moderne d’inspiration traditionnelle à la musique moderne en passant
par la salsa, le ’’soyoyo’’, la musique urbaine. On a eu un mélange, on a eu un
plateau assez varié, riche qui a duré quatre à cinq heures de temps.
Donc, par rapport à 2018,
la fête était concentrée à un seul endroit. Aujourd’hui, la Confédération a
occupé au moins cinq villes ; la Fammob était au Fort français de Ouidah, les
autres fédérations avaient leurs plateaux aussi. Cela a permis à des artistes
d’autres localités de vivre la ferveur de cette fête-là.
Donc, on peut dire
qu’en 2019, cette Fête a été un peu spéciale parce que nous avons voulu
diversifier les plateaux, permettre aux fédérations de la musique d’être
présentes sur le terrain, avec la coordination de la Confédération. On a eu
beaucoup d’artistes, hommes comme femmes, qui ont presté et le public est resté
debout jusqu’à la fin. Il faut noter que ce public avait soif de spectacles.
Malgré que, dans la soirée du 21 juin, il y a eu le match d’ouverture de la Coupe
d’Afrique des Nations (Can), le public était venu très nombreux et plusieurs
spectateurs ont rejoint le plateau après le match.
Nous, nous avions une
grosse inquiétude : à cause de la Can, on se disait que, pendant le match, il
n’y aurait pas du monde. Mais, c’était fou ; il faut noter que les gens avaient
une envie de sortir, de se distraire, de se déstresser. Donc, c’est ce qu’on a
vécu à Ouidah le 21 juin ; cela a été une très belle fête. Nous en remercions,
au passage, le Gouvernement, le Ministère du Tourisme, de la culture et des
sports, le Fonds des Arts et de la culture, la Direction des Arts et du livre,
de même que tous nos partenaires tels que la Mairie de Ouidah, les associations
et tous les artistes qui ont bien voulu participer pour donner un cachet
spécial à cette Fim, édition 2019.
Entre cette Fim 2019
qui vient de s’achever et celle de 2020, est-ce qu’il y aura le silence total
en attendant que se tienne une nouvelle édition, ou est-il prévu des activités,
de la part de la Confédération, pour meubler cette année ?
Oui, il y aura beaucoup
d’activités. Au niveau de la Fammob, nous entendons aller, d’abord, en une
assemblée générale pour renouveler les instances dirigeantes ; il en est de
même pour la Confédération. Nous, on ne fonctionne pas dans une Fédération où
les dirigeants passent vingt ans sans élection. Il y a le renouvellement des
membres du Bureau exécutif pour la Fédération, de même que pour la
Confédération.
De plus, avant la fin
de cette année, nous avons des activités de sensibilisation envers les
associations membres de nos fédérations ; ce sont des séances de travail afin
de redynamiser la troupe, de donner les nouvelles orientations à suivre. Nous
avons des événements en vue, des festivals qui sont prévus pour être organisés,
notamment, le Festival international de Musique du Bénin (Fimub) que la
Confédération entend relancer. En 2015, la première édition avait été
totalement réussie. Et, tous les partenaires continuent d’écrire pour réclamer
cette deuxième édition ; la Confédération projette de l’organiser. Donc, il y a
plein d’activités qui sont prévues.
Nos organisations sont
à la fois sur le terrain pour organiser des événements, que sur celui du plaidoyer,
de la veille citoyenne, pour l’amélioration des conditions de travail et de vie
des artistes béninois.
Nous souhaiterions
mieux connaître la Fammob …
La Fammob est née il y
a presque six ans. Elle est dirigée par ma modeste personne, avec un Bureau
exécutif de sept membres. Nous avons environ une quarantaine d’associations qui
en font partie, répandues qu’elles sont sur toute l’étendue du territoire
national. De nouvelles associations continuent d’adhérer à la Fammob. Certaines
ne se sont pas formalisées et nous leur demandons de le faire avant d’y entrer.
Nous avons organisé
beaucoup d’activités. C’est une Fédération qui est très dynamique et dans
laquelle s’identifient la plupart de tous les courants de la jeune génération
de la musique béninoise d’aujourd’hui, ce qui fait que nous occupons beaucoup
le terrain. Avec celles qui y sont, nous avons des démembrements un peu
partout.
Nous réglons beaucoup
de problèmes dans la corporation, sans bruit ni publicité ni radio ni
télévision. Nous participons beaucoup aussi à la lutte pour l’organisation de la corporation. Nous espérons qu’elle va
grandir indéfiniment, même si, demain, on en quitte la tête et que nous passons
le témoin à des gens, on espère que cela va continuer.
Je remercie beaucoup
les animateurs culturels qui nous accompagnent ; c’est une famille. Nous avons
besoin d’eux, de même qu’eux de nous, pour écrire. Donc, c’est comme le moulin
et le maïs : le moulin a besoin du maïs et le maïs a besoin du moulin ; c’est
une grande famille, mais une grande famille qui souffre beaucoup et à laquelle
la juste mesure du travail n’est pas reconnue. Nous espérons que cela va
changer, du jour au lendemain, toujours un peu plus.
Propos recueillis par
Marcel Kpogodo