Dans le cadre d’une interview
accordée à notre Rédaction
Le ’’Fayolart’s
international festival’’ (Fif) se tiendra du 21 au 23 décembre 2018, organisé
par l’Association ’’Fayolart kulture’’ dont l’homme de théâtre et de danses, Eric
Orphée Gnikpo, est le Président. Il explique à notre Rédaction, pour nos
lecteurs, les tenants et les aboutissants de cet événement qui, apparemment,
entend faire tache d’huile, de manière intemporelle, à travers un « Appel fort » …
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Eric Orphée Gnikpo |
Le Mutateur
: Bonjour Eric Orphée Gnikpo. Vous êtes le Président de l’Association dénommée
’’Fayolart kulture’’ qui organise un événement, le ’’Fayolart’s international
festival’’ (Fif), à l’issue duquel nous aurons l’Appel culturel de Bohicon pour
l’Afrique (Acba). De quoi s’agit-il ?
Eric Orphée Gnikpo
: Merci à vous. D’entrée de jeu, je tiens à faire une petite précision : quand
on parle d’Eric Orphée Gnikpo, on pense aux ’’3L Ifèdé’’ et aux activités que
ce groupe mène. Nous nous sommes dit un instant qu’on ne pouvait pas greffer
nos ambitions d’un festival international aux activités de cette structure,
d’où la création de l’Association ’’Fayolart kulture’’ qui, essentiellement,
depuis son enregistrement en 2015, a mentionné l’organisation d’un festival
international.
Donc, déjà, en 2016,
nous avons lancé les prémices de ce festival en créant le cadre qu’il fallait ;
cela s’était passé sans tambour ni trompette. A présent, en 2018, nous en
sommes à l’acte 2. Et, comme vous l’avez si bien souligné, au cours de cet
événement qui va se dérouler du 21 au 23 décembre 2018, dans les Communes de
Bohicon, d’Abomey-Calavi et de Cotonou, il y aura une manifestation majeure :
c’est la tenue du Forum africain sur l’économie de l’art. On doit le faire, il
a toute sa place parce que, jusqu’à présent, dans le secteur des arts, nous
sommes vraiment incompris du politique. Nous qui avons la chance d’être allés,
ne serait-ce qu’un tout petit peu, à l’école du Blanc, nous avons le devoir de
produire un impact sur ce milieu ; si ce n’est pas le cas, si l’on ne fait pas
comprendre aux politiques, si l’on ne fait pas comprendre à nos dirigeants
toute l’importance de l’art dans la cité, je crois que ce secteur est voué à
l’échec. Vous, vous êtes journaliste culturel ; c’est parce que vous croyez en
l’art. Si, ce rêve, tous les dirigeants le partageaient, comme vous, je crois
qu’on n’en serait pas à ce stade.
Au cours de ce
Festival, ce Forum que nous tiendrons a pour thème central, « Economie de
l’art, économie créative face au marché local et international ». C’est autour
de lui que les communicateurs vont porter à la face du monde ce qu’ils pensent
de la question. Il y aura aussi plusieurs sous-thèmes. Le premier est formulé
comme suit : « Economie de l’art, économie créative : ce que c’est ». Pour le
développer, nous avons fait appel à un spécialiste sous-régional très bien
connu dans ce domaine ; il s’appelle Léonard Yakanou. Ce sous-thème intéresse
beaucoup d’acteurs culturels béninois qui m’ont appelé, qui ont manifesté le
désir de venir sur ce Forum pour y partager leur vision. Au passage, je salue
mon jeune frère, Donatien Gaglozoun, qui est en formation, mais qui m’a dit : «
Je ne peux pas être présent, mais tout ce que je connais de ce sujet, je le
mettrai par écrit et te l’enverrai ». Il m’a aussi dit : « On ne peut faire
l’Appel culturel de Bohicon sans que mes idées n’y soient ». Je l’en remercie.
Le deuxième sous-thème
concerne « Les stratégies à mettre en place pour le développement de l’économie
de l’art ». Il se déclinera sous la forme d’un panel comportant plusieurs
animateurs de grand prestige, dont je vous réserve la surprise de la présence.
La liste en est longue et, on a choisi Bohicon à juste titre ; on s’est dit
qu’à Cotonou, les participants auraient d’autres programmes et qu’ils
n’auraient pas pu se concentrer pour donner le meilleur d’eux-mêmes, il aurait
fallu qu’on s’enferme quelque part pour que le travail soit fait, pour la cause
de l’évolution de l’artiste.
Quant au troisième
sous-thème, c’est une question : « Comment sortir l’artiste africain de la
précarité ? ». Il lui sera donné des clés. Comme j’ai souvent l’habitude de le
dire, nous connaissons tous les commandements de Dieu, de même que ce qui est
bon et ce qui est mauvais. Nous allons nous appesantir sur ce que l’artiste
doit faire pour sortir de la précarité ; il lui reviendra de mettre ces
principes en application. Le Nigérien Cheikh Kotondi est le communicateur qui
sera chargé d’en parler, avec d’autres personnalités d’ici. Enfin, « La gestion
de la production » est le quatrième sous-thème qui sera animé par Hermas
Gbaguidi, sans oublier que nous appellerons spécifiquement la contribution du
Président Coffi Adolphe Alladé.
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L'Affiche officielle du Fif |
En dehors de ce volet
purement intellectuel, nous créerons le cadre qui nous permettra de recevoir,
pour le compte du Bénin, deux modèles de réussite ; ce sont des personnalités
qui ont évolué, sous nos yeux, sans quitter le pays. Nous les découvrirons au
cours du Forum, pour leur faire honneur. Elles partageront avec nous leur
parcours et les secrets qui leur ont permis d’arriver à ce niveau de
réussite.
Ce sont donc les quatre
sous-thèmes qui seront développés au cours du Forum. Et, quand toutes les têtes
pensantes que nous avons identifiées et invitées à nos côtés s’assiéront et
réfléchiront sur les conditions de vie des artistes, il y a forcément des
résolutions qui seront prises, des solutions qui seront apportées. De façon
unanime, toutes ces données seront consignées dans un Appel et, quand on émet
un appel, c’est comme un pacte ; en nous levant, nous saurons que, pour sortir
notre secteur de l’ornière, il nous faudra, désormais, appliquer un certain
nombre de principes, que ce soit du côté des autorités politiques, des acteurs
culturels et des artistes.
Cet Appel sera lancé
et, ceux qui sont venus de l’extérieur sont déjà prêts à repartir avec lui ;
ils nous ont dit : « Nous allons retourner dans notre pays avec cet Appel et,
partout où nous passerons, sur tous les festivals africains, nous en laisserons
toujours une copie ». Depuis Bohicon, quelque chose doit naître ; cet Appel
sera comme un pèlerin qui va sillonner les pays. Donc, nous croisons les doigts
; nous espérons que les muses seront au rendez-vous pour que cet Appel soit
vraiment fort, pour qu’il puisse toucher le Chef de l’Etat.
Nous nous sommes dit
que nous ferons tout pour rencontrer le Ministre de la Culture, afin de le lui
remettre. Nous demanderons aussi une audience à la Présidence de la République
pour remettre cet Appel au Chef de l’Etat, tout en espérant que les portes de
l’auguste institution nous seront ouvertes.
En réalité, lorsque
l’Acba sera proclamé à Bohicon, le samedi 22 décembre, le lendemain, le
dimanche 23, nous serons à Cotonou, au siège du Fitheb et, devant la presse et
les acteurs culturels, nous donnerons lecture de cet Appel et nous en
remettrons une copie à chaque participant, à chaque Béninois en leur demandant
de le faire voyager le plus loin possible. Si celui qui n’accorde aucune
importance à la culture arrive à tomber sur cet Appel, cela peut l’amener à
changer un tout petit peu.
Mais, votre
préoccupation peut être de savoir si notre programme ne comporte pas un volet
festif. Comme nous sommes sur un festival, celui-ci a bien sa place.
A Bohicon, nous avons
prévu un Village du Fif avec de l’animation ; nous le rejoindrons au sortir du
Forum. Pour la circonstance, nous y avons érigé un grand podium. Donc, les
populations, les festivaliers, tout le monde pourra s’y retrouver pour passer
de très bons moments en compagnie des artistes.
Qui sont ceux qui sont
attendus pour faire partie du public du Forum, à Bohicon ?
Le public, ce sont les
acteurs culturels de la localité, de Bohicon et d’Abomey. Même si certains
d’entre eux sont membres du Comité d’Organisation, nous en attendons une
centaine, qu’ils soient des artistes confirmés ou non, des élèves capables
d’inverser l’ordre des choses dans leur secteur, de même que des journalistes.
Avez-vous un message à
lancer ?
Je veux remercier la
Direction du Fonds des Arts et de la culture. Je le dis parce que, depuis que
cette institution existe, c’est la toute première fois que nous recevons un
accompagnement de l’Etat. Donc, de ma position, je me dis que quelque chose a
changé simplement dans le système. J’en profite pour remercier le Directeur
général du Fac, M. Gilbert Déou Malé, de même que le Ministre Oswald Homéky. Au
passage, je demanderais au Chef de l’Etat de multiplier les actions en faveur
du Fonds des Arts et de la culture, pour le salut et le rayonnement de la
culture.
Propos recueillis par
Marcel Kpogodo