jeudi 8 novembre 2018

Jiap 2018 : la Faplag-Bénin donne à contempler de bonnes toiles et des sculptures à Cotonou


Dans le cadre du vernissage de l’exposition internationale mise en place

La Fédération des Associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) a commémoré la cinquième Journée internationale des Arts plastiques (Jiap), le dimanche 4 novembre 2018 à la Médiathèque des Diasporas de Cotonou. Ce fut l’occasion pour l’institution faîtière chapeautant les créateurs du secteur des arts visuels de lancer une grande exposition, ce qui permet au public, jusqu’à la fin du mois du mois de novembre, de se délecter de nombreuses œuvres produites par des artistes béninois.

De gauche à droite, Philippe Abayi et Koffi Attédé, visitant l'exposition
José Bèwa, Monel Pie Domingo, Philippe Abayi, Verckys Ahognimètché, Cyrus D’Hyzo, Patrice Yao Tomédé, alias Pat’ace, Alaba Kouassi Quenum, alias Ziki, Emmanuel Déwakloun, Ansène K. Amoussou, Gilbert H. Yinmadi, Youssouf Atacora, Kiffouly Youchao, Marie-Elise Akplogan, Erick Ahouansou, Mohamed Zine-El-Abidine, Myckael Kouessi Agbénomba, Abdoul-Mouk’al Abou, Francel Marius Dagbéto, alias Aris, Mensah de-Souza, Joseph Dama, Basile Moussougan, alias Bamouss, Bertin Azagba, Aimé Eugène Coffi Atchotin, Attéré Lionel Ogoudjobi, Mahoussi Ahodoto, Patrick Aureil Messan, alias Patricorel et Frigg Toss. Le nombre impressionnant des artistes plasticiens ayant vu au moins une de leurs œuvres sélectionnée pour animer l’exposition, sans titre, organisée par la Fédération des Associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) et dont le vernissage s’est déroulé le dimanche 4 novembre 2018, dans le contexte de la célébration annuelle de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap) dont le thème choisi pour cette année est : « Plasticiens et univers inconnus ».
Ainsi, ce sont 51 tableaux et 9 sculptures, notamment, qu’il faudrait que le public se donne le loisir d’aller découvrir, de quoi se faire une idée des démarches de travail qui encadrent l’inspiration des artistes contemporains béninois, à l’époque actuelle, et qui donnent de la valeur à leur art. Ce serait aussi le moment idéal pour les visiteurs de se bâtir une opinion sur la qualité du travail de ces créateurs, pour une exposition qui a cours jusqu’au 30 novembre 2018.


Des cérémonies importantes 

Le vernissage de l’exposition collective liée à la Jiap 2018 a donné lieu à deux cérémonies. La première a consisté pour Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin, à présenter une allocution qui l’a amené à faire la genèse de la naissance de la Jiap, à décortiquer le thème de l’année 2018, à montrer l’importance et la place des arts plastiques dans le fonctionnement quotidien de la société humaine, puis à, entre autres, formuler quatre doléances à l’endroit des pouvoirs publics : « doter notre pays d’infrastructures de formation (Ecole ou institut de beaux-arts …) », « concrétiser la construction de la Galerie et du Musée d’arts contemporains », « démarrer sans délai, un programme de constitution d’une collection nationale des œuvres majeures pour nos futurs musées » et « créer l’environnement propice à l’exercice et à l’épanouissement des acteurs de premier ordre que sont les artistes dans la filière ’’Arts visuels’’, permettant à l’Etat de s’assumer en se conformant à l’esprit et à la lettre de l’article 28 de la loi 91-006 du 25 février 1991 portant Charte Culturelle en République du Bénin qui stipule : ’’Le Budget de tous édifices et espaces publics doit comprendre une part réservée à la décoration artistique’’ ».  
Puis, il est revenu à Koffi Attédé, Directeur des Arts et du livre, représentant Oswald Homéky, Ministre de la Culture, de lancer officiellement les activités liées à la célébration de la Jiap, après être intervenu en trois points. D’abord, se rapportant à l’initiation, depuis 2014, par la Faplag-Bénin, de la Jiap, il a évoqué la naissance d’un véritable enjeu à travers l’existence d’une « force diplomatique dans le champ de la culture ». Ensuite, il est revenu sur l’article 28 de la Charte culturelle, pour répondre : « Le processus est en cours ; il s’agit pour nous de trouver l’alternative la plus facile à faire passer ». Enfin, il a montré que la renaissance du secteur des arts et de la culture était une réalité, expliquant que le Gouvernement était attaché à la réalisation de certains projets phares tels que la Galerie nationale d’art, le musée d’art et la Maison de l’artiste. « Je suis à vos côtés, je suis attentif, je suis disponible », a-t-il affirmé, très rassurant, en guise de conclusion de son propos. Et, le top fut donné pour l’ouverture et la visite symbolique de l’exposition.
Quant à la seconde cérémonie, elle a donné lieu à la proclamation des résultats du concours d’arts plastiques, qui avait été lancé par la Faplag-Bénin, dans le cadre de la Jiap 2018, et qui a vu 16 artistes entrer en compétition. 

Verckys Ahognimètché, posant devant l'oeuvre qui lui a permis d'être lauréat
Selon Laetitia Faladé Gnélé, Porte-parole du Jury dont le Président était Gratien Zossou et, Raïmi Amoussa, le troisième membre, Verckys Ahognimètché a été déclaré lauréat, donc, bénéficiaire d’une enveloppe de Cinq cent mille Francs, avec l’œuvre, ’’De l’autre côté du miroir’’. Il a été suivi du deuxième, José Bèwa, et de Mahoussi Ahodoto, troisième.

Marcel Kpogodo




Intégralité du discours prononcé par Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin


Philippe Abayi, au cours de son allocution ...

Monsieur le Directeur des Arts et du Livre,
Mesdames et Messieurs les responsables des services centraux et techniques du MTCS,
Mesdames et messieurs les Administrateurs du FAC,
Mesdames et messieurs les Présidents de Confédération, de Fédérations et d’Associations d’artistes,
Chers plasticiens, créateurs d’œuvres de l’esprit,
Distingués invités.

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais du fond du cœur vous dire merci.
Merci d’avoir sacrifié tant d’obligations pour vous rendre disponibles ce Dimanche 4 novembre 2018, afin de prendre part à la célébration des artistes plasticiens et de leurs œuvres.

Je dois aussi saluer tous ces artistes du Cameroun, du Burkina Faso, du Sénégal et de la Cote d’Ivoire qui, finalement, n’ont pu effectuer le déplacement pour être à ce Vernissage prévu pour lancer les activités marquants la célébration de la 5è Journée Internationale des Arts Plastiques.
En regardant les choses avec plus d’attention, la Faplag-Bénin a trouvé qu’il était temps d’inviter l’Homme à s’attarder, ne serait-ce que le temps d’une journée comme celle de ce jour 4 novembre, pour méditer, magnifier et célébrer toutes leurs splendeurs, ces possibilités et avantages qu’offrent les créations plastiques tant pour le bien-être que pour l’épanouissement au quotidien.

... pour des artistes ayant fait le déplacement des grands jours
Et, c’est pourquoi, à l’instar des centaines de journées célébrées dans le monde entier, notre pays, par le biais de la Faplag-Bénin, a inscrit, depuis 2014, les arts plastiques au rang des préoccupations nationales et internationales d’aujourd’hui.
En faisant de la toute première édition en 2014, une journée thématique, le principe était donc retenu pour que les éditions suivantes le soient.

Ainsi, le thème retenu pour  la 5è Journée Internationale des Arts Plastiques JIAP 2018 est : « Plasticiens et univers inconnus ».

A travers le thème : « Plasticiens et univers inconnus », un point d’honneur sera mis, cette année, sur la nécessité d’éveiller les artistes plasticiens à l’audace pour braver la peur de l’inconnu, à la transcendance des limites humaines pour porter le regard vers un ailleurs autre et authentique. Aussi doivent-ils désormais entreprendre le voyage du dépassement de l’habituel pour s’ouvrir aux mondes jamais visités ou restés jusque-là mystérieux. Le plasticien d’aujourd’hui doit prendre le risque jubilatoire de découvrir des univers nouveaux et singuliers afin de « Voir » pour nous « Donner à Voir » de riches, originales et sublimes créations.

Mesdames et Messieurs, comme mode d’expression d’une catégorie d’acteurs culturels dans nos pays, les arts plastiques favorisent de développer notre sensibilité, notre imaginaire, notre curiosité, notre sens critique, notre sens de l'observation et de perception, notre mémoire, nos facultés d'analyse, de concentration et de créativité.

Est-il besoin de rappeler encore ici, qu’ils sont utiles dans tous les compartiments de la vie, y compris sur le plan touristique, diplomatique, sanitaire, etc. ? et, tout ce qu’ils apportent de bénéfique à l’échelle individuelle, trouvent du répondant à l’échelle des pays. Ils comprennent de multiples formes d'expression telles que la peinture, la sculpture et le dessin pour les plus classiques mais, aussi, la photographie, le photomontage, la vidéo, l'infographie, le collage, la gravure, l'assemblage, la performance, l'installation, l'architecture, etc., autant de disciplines qui contribuent à notre  équilibre et à notre bien-être physique, mental et spirituel.

Je sais que les ambitions de notre pays, le Bénin, en matière d’Arts plastiques ne s’arrêtent pas qu’aux exploits de ces talents reconnus un peu partout dans le monde, mais qu’un travail se doit d’être fait, pour mettre au service de l’humanité la richesse et la diversité du patrimoine culturel béninois qui non seulement ne laisse nulle place au désert de compétences, mais surtout, doit nourrir un tourisme de développement générateur de devises pour l’économie de notre pays.

Permettez-moi, Mesdames et messieurs, de me réjouir d’un certain nombre de réalisations prévues le Président Patrice TALON dans son Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), qui tient à combler un vide criard en programmant de doter notre pays d’un certain nombre d’infrastructures importantes pour accompagner les efforts des créateurs d’œuvres de l’esprit dans leur noble mission d’œuvrer à hisser le Bénin au rang des grandes nations de créations contemporaines dans le monde.

Malgré les difficultés d’aujourd’hui, le devoir à court, à moyen et à long termes impose à chacun et à tous, à commencer par nos gouvernants qui l’ont heureusement compris, d’exploiter la puissance de la créativité de nos artistes pour pourvoir notre pays d’œuvres artistiques majeures afin de booster notre économie par un tourisme générateur de plus-value. Pour se faire, nous devons œuvrer à :
·         doter notre pays d’infrastructures de formation (Ecole ou institut de beaux-arts…)
·         concrétiser la construction de la Galerie et du Musée d’arts contemporains,
·         démarrer sans délai un programme de constitution d’une collection nationale des œuvres majeures pour nos futurs musées,
·         créer l’environnement propice à l’exercice et à l’épanouissement des acteurs de premier ordre que sont les artistes dans la filière « Arts visuels », permettant à l’Etat de s’assumer en se conformant à l’esprit et à la lettre de l’article 28de la loi 91-006 du 25 février 1991 portant Charte Culturelle en République du Bénin qui stipule : « Le Budget de tous édifices et espaces publics doit comprendre une part réservée à la décoration artistique », ce qui veut dire que, depuis 1991, il y a donc plus d’un quart de siècle, le législateur béninois a déjà imaginé l’apport du génie créateur des plasticiens béninois à la culture et au tourisme béninois en obligeant l’Etat à les solliciter pour qu’ils apportent leurs touches, à chaque fois que l’Etat doit construire un bâtiment public ou ériger une place publique.

La France qui nous sert de modèle en tout presque, l’applique et en tire profit jusqu’à aujourd’hui. A titre d’exemple, des moyens ont été donnés au Français Gustave EIFEIL pour rêver et réaliser la ’’Tour EIFEIL’’ qui suscite, aujourd’hui, de par le monde, la destination ’’Paris’’. Une fierté et un avantage pour le tourisme et l’économie de la France.  C’est pourquoi, nous lançons ce jour, dimanche 4 novembre, jour de la célébration, dans notre pays, de la 5è JOURNEE INTERNATIONALE DES ARTS PLASTIQUES, un vibrant appel à leurs Excellences :

Oswald HOMEKY, Ministre du Tourisme, de la Culture et des Sports, et José TONATO, Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable, pour œuvrer à la prise de ce Décret d’application qui a fait l’objet de propositions de la part des acteurs culturels de ce secteur, depuis bientôt trois ans, par rapport à un projet transmis à leurs autorités, et qui peine à voir le jour.

Mesdames et Messieurs, Chers invités, Il importe désormais:
-          que nous prenions conscience du rôle des artistes plasticiens dans l’amélioration de la qualité de notre vie de tous les jours ;
-          que nous gardions l’esprit ouvert aux arts plastiques ;
-          que nous adoptions de considérer et de consommer les œuvres d’arts plastiques béninois sans modération.

C’est sur ces mots d’exhortation, d’espérance et de joie, que je souhaite à chacun et à tous, une bonne fête, en ce dimanche 04 novembre 2018, date de la célébration, au Bénin et dans le monde entier, de la 5è JOURNEE INTERNATIONALE DES ARTS PLASTIQUES, « JIAP 2018»

·         Vive les arts plastiques au service du bien-être individuel et collectif !
·         Vive l’exposition internationale d’arts contemporains !
·         Vive le plasticien de type nouveau, explorateur de tous univers inconnus des profanes !
·         Vive la 5è Journée Internationale des Arts plastiques « JIAP - 2018» !
·         Vive le Bénin !

Je vous remercie.

mercredi 7 novembre 2018

Cyrus D’Hyzo, une endurance porteuse dans la Jiap 2018


Face à une grande exposition collective

Le vernissage de l’exposition commémorative de la cinquième édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap) a eu lieu, à la galerie de la Médiathèque des Diasporas, sis Place du Souvenir, à Cotonou, dans l’après-midi du dimanche 4 novembre 2018. Il s’agit de la date arrêtée par la Fédération des Associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), pour célébrer, de façon annuelle, cette Journée, au plan mondial. Parmi la plus d’une trentaine d’artistes plasticiens participant à cette exposition se trouve Cyrus Orfin Don’kui D’Hyzo, n’ayant pas encore atteint la première moitié de la vingtaine d’âge, mais, qui, déjà, manifeste une poigne et une expérience remarquables, le résultat d’une pratique patiente et positive du secteur béninois des arts plastiques.

Cyrus D'Hyzo, dans son explication de la toile, ''Le marché''
’’Le marché’’ et ’’Femme au foyer’’. Les deux toiles que donne à voir au public Cyrus D’Hyzo, depuis le dimanche 4 novembre 2018, jour de la célébration de la cinquième Journée internationale des arts plastiques (Jiap), une date à laquelle a eu lieu le vernissage de l’exposition collective sans titre, qui a été mise en place par la Fédération des Associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), à la Médiathèque des Diasporas de Cotonou.
Le premier tableau, réaliste à souhait, peint à l’acrylique, faisant cohabiter des couleurs communicantes, présente un marché, dans ses manifestations : « J’y montre les différents mouvements de ce genre de lieu, les va-et-vient des femmes, l’énergie qu’elles développent, les cris qu’elles lancent pour appeler les clients », précise Cyrus D’Hyzo. 

Cyrus D'Hyzo, avec ''Femme au foyer''
Et, comme si prendre la cause de la femme faisait l’objet d’un engagement, relevait d’une obsession, était lié à un problème qu’il voulait contribuer à résoudre, l’être humain de sexe féminin est au centre de sa seconde œuvre exposée à la Jiap 2018 : ’’Femme au foyer’’. « Je décerne une couronne à la femme qui est la reine de la maison, elle y suit tout ce qui s’y passe, met tout en ordre, la maintient dans la propreté, la nourrit », a argumenté l’artiste. Il s’agit d’une toile d’une expression aussi bien discrète que répétitive, de quoi, effectivement, faire ressortir la démultiplication physique de la femme, une démarche que viennent appuyer des stratégies de collage de tissu, de mise en relief d’étoffes et de trois ustensiles de cuisine, ce dernier trait, inévitablement, rappelant un domaine qui est souvent l’apanage de la femme : la cuisine. Un sens créatif ainsi bien marqué, chez Cyrus D’Hyzo. Par conséquent, des toiles à aller voir, absolument …


Gros faits d’armes

Jeune artiste peintre d’une vingtaine d’âge légèrement dépassée, fils d’Hippolyte D’Hyzo, père du même métier, Cyrus D’Hyzo, par ses réalisations, ne laisse aucunement penser qu’il ne vient que d’arriver dans la peinture, en particulier, et dans les arts plastiques, en général. En réalité, ses explications laissent comprendre qu’il se fait valoir, en tant qu’artiste, depuis les bancs de l’école primaire, du collège et du lycée, contraint qu’il était, déjà, à cette époque, de se prendre en charge, de payer un loyer et de soutenir une petite sœur qui partageait son local. Ami des autorités scolaires, du fait de sa connaissance de l’art du dessin, il récoltait de certains d’entre eux qui l’aimaient bien, de petits cadeaux financiers qui l’aidaient à résoudre ses petits besoins. Elève au Collège d’Enseignement général (Ceg) de Pahou, il rencontrait des camionneurs originaires du Burkina Faso, en arrêt, en transit dans la zone, à qui il proposait de décorer, par des dessins, leurs véhicules, ce qu’ils trouvaient intéressant et qu’ils acceptaient. Ainsi, il gagnait, selon le cas, vingt, vingt-cinq ou trente mille francs Cfa, selon le cas, le weekend. « C’était un job de nourriture et un job de peinture ; je faisais face à mon loyer, à mes besoins alimentaires de même qu’à ceux de ma sœur, et je m’achetais des pots de peinture », explique-t-il. « C’est aussi dans ces moyens que je m’achetais des fournitures scolaires, le moment venu », dit-il, en complément.
Désormais, courant 2009 et 2010, distribuant son temps entre les cours et ses petits contrats de dessin, il percevait, selon lui, la grande différence entre ses camarades et lui. « Je les plaignais car eux qui étaient assidus étaient démunis alors que, moi, j’avais toujours un peu d’argent dans les poches », confie-t-il. Evoluant dans sa pratique artistique, il opère une réalisation de poids. L’ouverture à un véritable déclic. Le 2 novembre 2011, il remporte le deuxième Prix du concours de création de logo, organisé par le Centre national de Transport rural (Cntr) du Ministère des Travaux publics et des transports de l’époque, ce qui lui a valu une enveloppe de cinq cent mille francs Cfa et le respect total, dans son entourage, pour son art et pour lui. Deux années plus tard, il décroche la subvention de l’ex-Fonds d’Aide à la Culture (Fac), pour un montant de sept cent mille francs Cfa, d’où la tenue d’une exposition personnelle, à l’espace d’exposition de la Place du Souvenir, sur « La déperdition en milieu scolaire et la cybercriminalité ». Gonflé d’assurance, la même année, il met en place, avec certains de ses collègues, l’Association des Jeunes artistes plasticiens (Ajap) dont il préside aux destinées.
Par ailleurs, il enchaîne les participations aux séances de renforcement de ses capacités techniques et professionnelles, en l’occurrence, en 2016 : du 13 au 15  septembre, il est un stagiaire à la Phase 2 de l’atelier national de formation des décorateurs et des accessoiristes au théâtre, au cinéma et à la télévision, à l’initiative de l’Association des Artistes plasticiens du Bénin (Apb). Puis, du 29 juillet au 28 septembre, il manifeste une présence régulière à la formation mise en place par l’Association pour la Promotion de la Jeune création en Arts plastiques (Apj-Cap), en collaboration avec l’Ong ’’Chandelier de la Paix’’, sur le thème : « Fâ, une source intarissable d’inspiration pour les plasticiens béninois ». De plus, entre 2009 et 2017, il prend part à pas moins de huit expositions collectives, ce qui témoigne de sa reconnaissance par ses pairs du secteur des arts plastiques. 


Cyrus D'Hyzo, confiant en l'avenir
Armé du triple sens du contact, de la vision et de la foi en soi, son rêve se veut libéré de tout facteur d’obstruction à son projet phare : « Il me faut exposer un peu partout dans le monde et, je compte beaucoup sur le travail pour m’ouvrir les portes que je souhaite, même si être artiste au Bénin, ce n’est pas facile ».

Marcel Kpogodo  

mardi 6 novembre 2018

Erick-Hector Hounkpê : les statistiques clés du Fitheb 2018


Dévoilement au cours du point de presse du Directeur

Le point de presse qu’a animé Erick-Hector Hounkpê, Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), le jeudi 11 octobre 2018, à Cotonou, a permis aussi bien de rassurer sur la tenue effective de la 14ème édition de la biennale de théâtre, en novembre prochain, que de faire connaître les grands chiffres de cet événement tant attendu par les professionnels du secteur.

Le Directeur Erick-Hector Hounkpê, au cours du point de presse
6 villes d’accueil, 11 pays participants, 20 spectacles programmés, 3 activités et 4 personnalités invitées. Les statistiques globales à retenir de la tenue, du 16 au 24 novembre 2018, de la 14ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), celles-ci ayant été annoncées et développées aux journalistes au cours d’un point de presse qu’a animé le Directeur de la Biennale, Erick-Hector Hounkpê, dans l’après-midi du jeudi 11 octobre 2018, dans la grande Salle bleue du siège de l’institution, sis Ciné Vog, à Cotonou.
Avec, en fond de décor, l’image de l’icône béninoise, artiste du théâtre et du cinéma, Ignace Yètchénou, le conférencier a décliné le thème qui servira de fondement au déroulement de l’événement : « Théâtre, engagement critique et social pour un développement durable au Bénin, en Afrique et dans le monde ». Puis, il lui est revenu de préciser que le Fitheb 2018 se tiendra simultanément à Cotonou, Porto-Novo, Lokossa, Abomey, Parakou et à Natitingou, allant jusqu’à donner des détails sur les espaces qui seront exploités dans chacune de ces communes : pour la capitale économique, l’Institut français de Cotonou, la Salle bleue du Fitheb, le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, l’Espace ’’Mayton promo’’ et l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), sans oublier que plusieurs places publiques verront s’organiser des spectacles d’attraction, pour la capitale politique, la Maison internationale de la Culture, l’Espace ’’Ouadada’’ et le Jardin des Plantes naturelles (Jpn), à Lokossa, la Maison du Peuple et l’esplanade de sa devanture, les Palais des Rois Béhanzin et Guézo, à Abomey, puis, notamment, à Natitingou, l’Espace ’’Tv5’’.
Se rapportant aux pays étrangers qui manifesteront leur présence sur la Biennale, ils sont une dizaine à avoir été retenus : le Burkina Faso, le Cameroun, le Canada, la Chine, la Côte d’Ivoire, Madagascar, le Mali, le Niger et la Tunisie. Et, les vingt pièces de théâtre, qui seront représentées, selon Erick-Hector Hounkpê, elles sont une dizaine émanant du Bénin et, une autre, concerne les pays invités. Du côté béninois, il faudra s’attendre à voir programmer ’’Le chroniqueur du Pr’’, ’’Yêkou ou Le conte chez nous’’, ’’Mon père est un comique’’, ’’L’os de Mor Lam’’, ’’La Tragédie du Roi Césaire’’, ’’7 milliards de voisins’’, ’’25 décembre’’, ’’Touch my body, don’t touch my body’’, ’’Tache noire sur le cœur’’ et, enfin, ’’La honte du prétexte ou Une leçon de calcul’’.
De l’étranger, comme annoncé par la première autorité du Fitheb, dix autres pièces ont attiré l’attention du Comité chargé de la sélection des œuvres à représenter : ’’Le fabuleux destin d’Amadou Hampâté Bâ’’ (France, Burkina, Mali), ’’Je suis Charlotte’’ (Cameroun), ’’Palabres de cordonnier’’ (Togo), ’’L’Humanité Plage’’ (Burkina Faso), ’’L’écrivain public’’ (France), ’’Qui es-tu, toi qui m’entraînes ?’’ (Côte d’Ivoire), ’’Chemins de fer’’ (Haïti), ’’Les voix de …’’ (Madagascar) et ’’Violences’’ (Tunisie). Du côté de la Chine, la Troupe artistique chinoise présentera une prestation.


Des activités et des personnalités invitées

Dans la suite de son propos, Erick-Hector Hounkpê a évoqué la tenue de manifestations qui auront lieu parallèlement aux représentations théâtrales liées au Fitheb. A l’en croire, trois catégories différentes de celles-ci sont prévues : une campagne de communication, les « sous-activités du Pré-Fitheb » et les rencontres professionnelles. S’étant étendu sur les deux derniers aspects, il a d’abord fait remarquer que le « Pré-Fitheb » donnera lieu à trois types d’activités.
Premièrement, en symbiose avec les journalistes culturels mobilisés massivement, il s’effectuera, dans un premier volet, la mise au propre des espaces dédiés à l’accueil de villages du Fitheb et l’exercice d’actes sociaux et culturels à la maison d’arrêt de Cotonou, de même que des visites seront organisées vers des « maisons d’accueil des diminués mentaux », un ensemble d’initiatives qui seront menées et qu’il a désignées par l’ « impact social du Fitheb » (Isf). Un deuxième volet donnera lieu, du 8 au 15 novembre 2018, à des lectures scéniques qu’abriteront des établissements secondaires appartenant aux villes mentionnées précédemment pour accueillir des pièces de théâtre de la Biennale. Enfin, le troisième volet, selon l’orateur, se rapporte à l’organisation de spectacles d’attraction au niveau des places publiques de ces mêmes villes, ce à quoi il pourrait être associé des spectacles de contes, à l’intention des enfants. Ce sera du 10 au 17 novembre 2018.
Concernant les rencontres professionnelles, le Directeur Erick-Hector Hounkpê a indiqué qu’il sera tenu deux ateliers régionaux, une table ronde, une « rencontre des directeurs de festivals de théâtre » et une cérémonie de distinction.
Le premier des ateliers mettra en communion, du 16 au 18 novembre 2018, les journalistes culturels, qu’ils soient de la presse écrite, de la radio, de la télévision ou du web. Quant au second, il réunira, du 18 au 20 novembre, les professionnels du théâtre sur le facteur de la lecture scénique, avec des séances de « restitution publique ». Par rapport à la table ronde, Erick-Hector Hounkpê en a défini le thème, elle qui se tiendra les 15 et 16 novembre : «Théâtre, engagement critique et social pour un développement durable au Bénin, en Afrique et dans le monde ».
En ce qui concerne ce que le Directeur du Fitheb a dénommé la « rencontre des directeurs de festivals de théâtre », elle se tiendra, selon lui, le 21 novembre, pour assurer la fécondation d’un bébé qu’on fera accoucher avec des dents, le Marché actif du théâtre en Afrique (Mata), celui à qui il sera assigné une grande mission : « Asseoir un Marché de théâtre sud-sud, dynamique et inclusif, qui dessine et offre deux itinéraires qui vont, in fine, s’asseoir, se rencontrer et s’imbriquer pour la circulation libre de nos offres artistiques ». Ces deux itinéraires ont fait l’objet, de la part de l’orateur, à une précision : « L’itinéraire côtier qui intègre les pays de la côte et, celui, sahélien, pour les pays sahéliens ». En outre, à l’en croire, le Mata constitue la résultante de deux rencontres antérieures, en 2016 : la 13ème édition du Fitheb, à Cotonou, et, une autre, qui s’est tenue, en novembre de cette année, à Tunis, à l’occasion des Journées théâtrales de Carthage.
Enfin, pour Erick-Hector Hounkpê, ’’Fitheb-Distinction’’ est le dernier événement qui marquera la 14ème Biennale ; il aura lieu le 18 novembre et verra décerner une distinction à de grands noms du théâtre et à des structures, au Bénin et en Afrique. Au plan national, Tola Koukoui, Alougbine Dine, Koffi Gahou et José Pliya, pour les personnalités, l’Institut français de Cotonou et le Centre culturel chinois, pour les institutions, ont été sélectionnés pour être honorés. Dans la sous-région ouest-africaine, le Togolais Kossi Assou, l’Ivoirien Zié Coulibaly et le Burkinabè Hamadou Mandé le seront. Et, respectivement, la petite Salle bleue du Fitheb et la Salle de conférence de l’institution se verront attribuer un nom : ’’Antoine Dadélé’’, pour la première, et ’’Oscar Kidjo’’, pour la seconde, en souvenir du fait que la première personnalité, décédée, depuis peu, a co-fondé et dirigé la Biennale, pendant que la seconde en a été membre du Conseil d’administration. 
  
Marcel Kpogodo         

lundi 5 novembre 2018

Lancement par l'Agence Jlc d'un concours pour les apprenants des classes terminales


Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de l’Abolition de l’esclavage (Jiae)


L’Agence ’’J’aime la culture’’ (Jlc), dirigée par le journaliste culturel béninois, Henri Morgan, a conçu un concours pour lequel sont appelés à entrer en compétition les élèves des classes terminales. Prévu pour se clore le 23 novembre 2018, il a été initié pour marquer la célébration, le 2 décembre 2018, de la Journée internationale de l’abolition de l’esclavage (Jiae). Justement, les dix questions auxquelles doivent répondre les candidats portent sur le commerce triangulaire, dans son exercice dans l’ex-Dahomey d’une certaine époque. Tous les détails liés au déroulement de cette compétition intellectuelle ont été rendus publics par le biais d’un appel à candidatures, parvenu à notre Rédaction, et dont l’intégralité est livrée ci-dessous.

Marcel Kpogodo   

Affiche officielle du Concours de l'Agence Jlc


Intégralité de l’Appel à candidatures


APPEL À CANDIDATURES : CONCOURS « CONNAIS-TU LE PATRIMOINE TOURISTIQUE LIÉ À L’ESCLAVAGE AU BÉNIN » ?

Henri Morgan, Directeur de l'Agence Jlc

Règlement du concours


Article 1: En vue de marquer d’une pierre blanche la célébration de la Journée Internationale de l’Abolition de l’Esclavage, le 02 décembre 2018, l’Agence JLC lance, du 02 au 23 novembre 2018, le concours « Connais-tu le patrimoine touristique lié à l’esclavage au Bénin? ».

Article 2 : Ce concours a pour but de révéler le riche potentiel touristique de l’esclavage au Bénin touristique, d’abord, à ses filles et fils puis au monde entier, d’une part, et de célébrer le 02 décembre par le prisme des arts, de la culture et du tourisme, d’autre part.

Article 3 : Le thème de cette 1ère édition s’intitule : ’’Cartographie de l’esclavage au Bénin : un circuit touristique inexploité’’.

Article 4: Ce concours est ouvert aux élèves en classe Terminale, âgés d’au moins 18 ans.

Article 5: Constitution du dossier de candidature
Tout postulant à ce concours doit constituer un dossier composé :
– d’une copie simple de la carte d’identité nationale ou de la carte scolaire en cours de validité ;
– d’une preuve de son Collège de provenance ;
– de son adresse au complet ;
– de ses propositions de réponses au questionnaire ci-dessous :

Article 6 : Questionnaire du concours
1- Quels sont les types d’esclavages qui ont existé au Bénin ?
2- Au temps de quel roi, l’esclavage est-il devenu une réalité au Danxomè, Bénin d’aujourd’hui ?
3- Avec quel roi du Danxomè l’esclavage a été aboli ?
4 – Citez trois dates consacrées à la célébration de l’abolition de l’esclavage.
5- Citez deux personnalités de notre pays ayant marqué l’histoire de l’esclavage.
6- Citez douze communes de l’actuel Bénin qui ont connu les affres de l’esclavage.
7- Citez au moins un site touristique sur chacune de ces douze communes.
8- Quelle est la commune qui regorge de plus de sites touristiques liés à l’esclavage au Bénin ?
9- Précisez cinq des sites touristiques de ladite commune.
10- Citez deux communes qui n’ont pas connu l’esclavage.

Article 7 : Un jury composé de trois spécialistes des questions du patrimoine culturel va procéder à la sélection des 12 meilleurs candidats. Après la délibération le lundi 26 novembre 2018, ces douze finalistes seront conviés à la grande finale prévue pour le 02 décembre 2018 à Ouidah, assortie d’une visite des sites touristiques de la cité de Kpassè.

Article 8: À la grande finale 3 prix seront décernés.
1er prix : un Tableau d’honneur, une enveloppe de 50.000F, 10 Tee-shirts, 10 livrets et 10 porte-clés sur le patrimoine touristique lié à l’esclavage au Bénin.
2ème prix: un Tableau d’honneur, une enveloppe de 35.000F, 05 Tee-shirts, 05 livrets et 05 porte-clés sur le patrimoine touristique lié à l’esclavage au Bénin.
3ème prix : un Tableau d’honneur, une enveloppe de 20.000F, 05 Tee-shirts, 05 livrets et 05 porte-clés sur le patrimoine touristique lié à l’esclavage au Bénin.

Article 9 : Les autres finalistes bénéficieront, chacun, d’une enveloppe de 10.000F, de 02 Tee-shirts, de 02 livrets et de 02 porte-clés sur le patrimoine touristique lié à l’esclavage au Bénin.

Article 10 : Les dossiers de candidature sont à envoyer à l’adresse jaimelaculture@yahoo.fr au plus tard le vendredi 23 novembre 2018 à 18h. Passé ce délai, aucune candidature ne sera prise en compte.

Le Comité d’organisation

vendredi 5 octobre 2018

’’Frankosun and the family’’, le défi de l’Afrobeat en Finlande


Face à la reconstitution du Groupe musical

’’Frankosun and the family’’, un groupe musical bénino-finlandais, fondé en 2013, est passé par le double prisme de la participation à plusieurs scènes et d’une décisive recomposition pour se donner sa voie : l’adoption de l’afrobeat, dans sa source, telle que créée, expérimentée, pratiquée et laissée en héritage à la postérité par l’anticonformiste chanteur et musicien nigérian, Fela Kuti. Un gros cahier artistique de charges !

Au grand complet, le Groupe ''Frankosun and the family''
Chanter en yoruba, de même que dans un anglais de rue du Nigeria, le ’’pidgin’’, et réussir, matérialiser  une formation dans la pratique du rythme très africain de l’afrobeat. Ce à quoi doit se conformer, se déterminer, se consacrer ’’Frankosun and the family’’, le groupe musical dirigé par le Béninois Franck Koumolou, de son nom d'artiste, Frankosun, et dont tous les autres membres sont des Finlandais, qui est né en 2013, a traversé un certain désert jusqu’en mars 2017 où il a été reconstitué par son initiateur qui l’a renouvelé à 30% de son effectif manquant. Si s’est imposé cette orientation, c’est, selon ce jeune leader artistique, à cause du choix du public que l’orchestre a pratiqué au cours de ses différentes prestations sur plusieurs scènes finlandaises : ’’Festafrica’’, ’’Kallio block party’’ et ’’Kulturnatten’’, entre autres.
Ainsi, les mélomanes finlandais, après avoir assisté à des productions du Groupe en salsa, en reggae et, notamment, en afrobeat, ont senti la fusion se réaliser avec le ’’Frankosun and the family’’ lorsqu’il exécute le troisième rythme. Et, comme les artistes ne s’épanouissent qu'en provoquant le même effet chez le public, la question du style musical qui allait identifier, spécifier le Groupe ne se posait plus.


Bonne carte d’identité

A en croire Frankosun, la fraternité et la solidarité cimentent la nouvelle formule du ’’Frankosun and the family’’, ce qui lui a permis de faire beaucoup de scènes en 2018 à Helsinki en Finlande, si bien que l’artiste n’a pu s’empêcher d’en marquer une profonde satisfaction : « C’est l’équipe idéale que j’ai toujours cherchée ». Par ailleurs, le fon, le yoruba, l’anglais ’’breaking’’ sont les langues par lesquelles se transmettent les messages qui tiennent à cœur au Groupe.
Se rapportant aux morceaux lui permettant de marquer sa spécificité musicale, ’’Welcome to Benin’’ étant le single de valorisation des « icônes » du berceau du vodoun, que le nouvel ensemble a mis sur le marché, en avril 2018, de quoi marquer sa cohésion et son unité, il se trouve, inscrit dans son patrimoine, de manière générale, un pré-album de trois titres, disponibles depuis la même année, qui ont fait le tour de plusieurs plateformes musicales en ligne, telles que ’’Spotify’’, ‘’  Itunes’’ et ’’Youtube’’, sans oublier qu’au total, six morceaux seront validés pour constituer le premier album du Groupe. 

Franck Koumolou, alias Frankosun
Et, une chanson, déjà bien connue comme ’’Manasalélé’’, a fait l’objet d’un clip vidéo qui a été tourné au Bénin et en Finlande, pendant  qu’un morceau intitulé ’’Fatima’’, ayant réalisé un certain parcours, s’est vu refait, dans sa version afrobeat, ce que Frankosun annonce devoir être mis en ligne incessamment. En outre, le nouveau des plus nouveaux existe : ’’Malaria’’ est, à l’en croire, un « nouveau morceau de sensibilisation des parents et des enfants sur le paludisme ». Un enregistrement live, précise-t-il. Une vidéo à voir sur la chaîne ’’Youtube’’ de l’orchestre.


Perspectives …

2019. L’année qui suscite l’intérêt du ’’Frankosun and the family’’ pour franchir des étapes remarquables, dans son évolution : détenir un site Internet officiel « avec un logo distinctif », insiste Frankosun, faire paraître le premier album entièrement enregistré sur le rythme de l’afrobeat, faire découvrir le Bénin à la grande majorité des membres finlandais du Groupe et, enfin, mettre en place un grand festival musical. Le moyen d’un brassage qu’il appelle de tous ses vœux entre les artistes béninois et les musiciens de son orchestre, ce qu’il entrevoit comme devant se révéler l’opportunité pour que le ’’Frankosun and the family’’ travaille sur des rythmes béninois et, entre autres, tienne des spectacles sur différents sites artistiques et culturels de son pays natal.


Ouverture – visibilité


De gauche à droite, Frankosun et Mohamed du Groupe ''Aigle de Guinée, à la ''Radio Basso''
Vivant et travaillant en Finlande, Frankosun fait l’objet, au vu de ses activités dans le groupe musical dont il est le fondateur, de l’intérêt de son entourage professionnel. L’effet : il se voit associé à des événements se déroulant dans son environnement. Le cas en est ’’Afrobeat club’’, un festival de la promotion des groupes musicaux constitués d’étrangers ayant résidence dans le pays d’accueil concerné et montrant le point commun de l’exercice du célèbre rythme d’origine nigériane. Ayant connu son lancement le 30 juin 2018, ce creuset culturel a servi de fondement à une interview qu’a accordée, le jour d’avant, Frankosun, à un média de la capitale finlandaise : ’’Radio Basso’’. Reconnaissance, oui et, certainement, pour une popularité en explosion, pour une visibilité finlandaise, européenne, africaine, internationale, puis planétaire, celle entrevue du ’’Frankosun and the family’’.


Des membres du Groupe


Franck Koumolou vocals and perc. (Bénin)
Elina Koskela vocals (Finlande)
Suvituuli Siikasaari vocals (Finlande)
Mikael Siljanen – basse (Finlande)
Lauri Kallio – guitare (Finland)
Ville Sirviö guitare (Finlande)
Johannes Sarjasto – saxophone (Finlande)
Panu Luukkonen – trombone (Finlande)
Keijo Koskenharju drums (Finlande)
Aapo Watanen percussion (Finlande)

Marcel Kpogodo

samedi 29 septembre 2018

Franck Hantan : « Je veux révéler les valeurs culturelles, cultuelles et historiques de mon pays, le Bénin […] »

Dans une interview accordée à notre Rédaction

Franck Hantan est un artiste béninois tenturier, peintre et sculpteur. Dans sa démarche de travail, il franchit ses paliers, traversant des étapes, explorant, chaque fois, de nouvelles phases, pour un but à deux bras, qui, lui, manifeste sa persévérance : l’immersion dans la pratique séculaire de la tenture par ses ancêtres d’artistes, et la remise au goût de l’actualité de pratiques que la religion africaine, dénommée le ’’vaudun’’, retient comme salvatrices pour l’homme. Ce second aspect, qui valorise la démarche artistique de ce créateur, fonde une nouvelle affinité de toiles que Franck Hantan soumet à la découverte du public : ’’La série des initiés’’. Plus de détails dans cette interview …

Franck Hantan
Le Mutateur : Bonjour Franck Hantan. Vous êtes un artiste peintre et, un peu sculpteur, qui s’affirme par la pratique modernisée de l’art de la tenture, hérité des ancêtres, ce qui s’est rendu remarquable par votre dernière exposition du 21 octobre 2017 à Cotonou, intitulée ’’Succès’’. Presqu’un an après cet événement, quel bilan pouvez-vous faire de cette exposition ? A-t-elle été un succès ?

Franck Hantan : Ma dernière exposition du 21 octobre 2017, à Cotonou, intitulée ’’Succès’’, était déjà un succès avant d’être car, le succès, pour moi, est l’avancement dans ma création et l’ouverture qu’elle m’apporte. Je peux donc dire que cette exposition a été un succès car elle m’a permis de décrocher d’autres expositions en Europe.


En mars 2018, vous avez tenu une autre exposition à Paris. Dans quelle galerie l’avez-vous organisée ? Quel en était le thème ? Quelles œuvres pouvait-on y voir ?

Le 26 mars 2018, j’ai tenu une autre exposition à Paris, sous la direction de la Galerie ’’Arts Design Africa’’. Le thème de cette exposition était ’’Houindonomboua’’, ce qui veut dire, en langue fon,  « La culture ne s’éteint jamais ». On pouvait y voir quelques œuvres de ma collection ’’Succès’’ et de ’’La série des initiés’’.


En ce début du mois de septembre 2018, la Page Facebook de la ’’Galerie Hantan’’ laisse admirer de nouvelles œuvres, celles de ’’La série des initiés’’. Une nouvelle démarche semble se dessiner, celle de la rentrée. Pouvez-vous nous expliquer ? Pouvez-vous nous décrire cette nouvelle démarche ?

’’Les initiés’’ est une série sur laquelle je travaillais avant l’exposition du 26 octobre 2017. Cette inspiration vient des divers aspects de Gbôzunmê, la forêt sacrée où vivaient mes ancêtres avant d’être capturés comme esclaves par le roi Agadja, et aussi de mon attachement à l’environnement sain, au terreau.


Apparemment, ces œuvres abordent des réalités historiques et culturelles typiquement béninoises. Pouvez-vous les évoquer ?

« La culture nous apparaît comme la connaissance de ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers », a affirmé André Malraux, pour signifier l’importance de la culture en chaque être humain. 


''Le temple des pythons'' et ...
Platon ira plus loin en affirmant qu’ « une culture est le mode de vie d’une société ». Chaque individu, chaque peuple n’existe donc qu’à travers sa culture. La culture étant vaste et très diversifiée, surtout, dans mon pays aux multiples facettes comme le Bénin, il paraît judicieux de l’aborder au travers d’un de ses pans les plus importants, notamment, le ’’vaudun’’.


''Place Agondji'', deux toiles de ''La série des initiés''
Quel message voulez-vous faire passer par ces œuvres ?

Dans cette série, je veux expliquer que l’initiation dans le vaudun comporte plusieurs étapes : l’isolement, l’initiation, les initiés, la danse des initiés et, les jumeaux, qui sont un peu spéciaux.


Elles vous ont demandé combien de temps de travail ?

Il m’a fallu environ trois mois pour les réaliser.


Pour vous qui vivez et travaillez en France, quel est le sens de votre recours à ces réalités historiques et culturelles typiquement béninoises ? Nostalgie ? Excitation de vos compatriotes à un retour aux sources ? Rappel historique ?

Je veux révéler les valeurs culturelles, cultuelles et historiques de mon pays, le Bénin, pays de l’Afrique de l’ouest, à travers le monde entier.


Ces œuvres montrent l’abandon de l’art modernisé, à votre goût, de la tenture. Cet abandon est-il momentané ou définitif ?

Non, ce n’est pas un abandon, car il y a toujours la présence de l’histoire des tenturiers, Hantan et Zinflou, dans chaque œuvre créée. Les fils tissés que j’applique sur mes œuvres constituent l’héritage que j’ai gardé de l’art de mes aïeux.


Il nous a semblé que vous vous lancez simultanément dans la sculpture. Qu’en est-il ?

Oui je fais aussi de la sculpture à partir de mes pots de colle et de peinture. Je sculpte surtout quand je n’ai pas beaucoup d’inspiration pour peindre.


Avez-vous des projets pour le Bénin ? Lesquels ? Dans quelle durée ?

En août dernier, j’ai été reçu par Madame Gaëlle Baujean qui est conservatrice au Musée ’’Jacques Chirac’’, à Paris. Lors de cette rencontre, j’ai découvert trois tentures réalisées par mes ancêtres vers les années 1800. Reprendre ces tentures, dans une nouvelle technique, puis en faire une grande exposition itinérante, en commençant par mon pays, est mon objectif. Le sens de cette exposition sera une plongée dans l’histoire du Danhomè. Et, je pense la faire vers la fin de 2019.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

jeudi 27 septembre 2018

Oluwa Kèmy : bientôt de nombreux gâteaux musicaux pour les mélomanes


Dans le cadre de la sortie de son cinquième album

L’artiste béninoise de la chanson, Oluwa Kèmy, a animé une conférence de presse le mercredi 26 septembre 2018 à Cotonou. Il ressort de ses échanges avec les journalistes qu’au cours du dernier mois de l’année paraîtra son cinquième album avec, à la clé, une tournée musicale qui la mettra en contact avec les mélomanes de six villes du pays.

De gauche à droite, Oluwa Kèmy et Efoé la Joie
15 titres enrichis d’un bonus de deux morceaux. Le contenu du cinquième album d’Oluwa Kèmy, dénommé ’’Egolo’’ et dont la sortie officielle est prévue pour le dimanche 16 décembre 2018, ce qui a été annoncé par le manager de l’artiste, Koffi Efoé Dovi, alias Efoé la Joie, dans l’après-midi du mercredi 26 septembre 2018, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue dans l’un des espaces de détente du ’’Groupe Empire’’, sis quartier de Guinkomey, à Cotonou.  
« Cet album sera disponible d’une manière digitale et donnera lieu, au cours de son lancement, dès seize heures, à un concert Vip qui se déroulera au ’’Concerto’’, a informé Efoé la Joie, précisant que le disque, dans sa version physique, pourra être acquis par les mélomanes à l’entrée payante, d’une valeur de deux mille francs Cfa, à chacun des six concerts que l’artiste donnera à travers le pays, dès le début de l’année prochaine, dans le cadre d’une tournée dont la plupart des dates de déroulement sont connues. 
Efoé la Joie, brandissant l'affiche du coocert de lancement
Ainsi, a toujours éclairé le manager, tous les concerts auront lieu un dimanche dans l’après-midi : le 27 janvier 2019 à Parakou, le 24 février 2019 à Sèmè-Kpodji, le 24 mars 2019 à Porto-Novo, le 28 avril 2019 à Djougou et le 26 mai 2019 à Bohicon. Cotonou étant la dernière date, celle-ci sera déterminée ultérieurement, vu qu’elle est « une ville stratégique », selon Efoé la Joie qui semble croire que le staff de l’artiste se décidera peut-être pour le mois de novembre 2019.


’’Egolo’’, des contours particuliers

Dans son propos très détaillé, Efoé la Joie a montré que l’album ’’Egolo’’, qui sera distribué sous le label ’’Major Sony’’, concentrera le génie d’inspiration de pas moins de huit arrangeurs dont Fifi Finder, Charly Charlot, Jah Baba et Goby Maestro, sans oublier que trois voix collaboreront avec celle d’Oluwa Kèmy sur, respectivement, trois morceaux, l’une de celles-ci étant la très suave, langoureuse et ’’zoukement’’ charmeuse de Richard Flash.
Quant à Oluwa Kèmy, dont la prise de parole était très attendue par les journalistes, elle s’est lancée dans un préambule significativement conciliant, à l’endroit des professionnels des médias, en dépit, a-t-elle nuancé, de sa pleine conscience de ne rien se reprocher : « Je vous demande pardon si je vous ai fait quelque chose qui vous a offensés par des faits, des gestes et des paroles ». En outre, se prononçant sur ’’Egolo’’ qui, en langue fon, signifie ’’échec des entreprises de nuisance contre [sa] personne’’, elle a déclaré : « Grâce à Dieu, tous les obstacles qui m’empêchaient d’aller de l’avant ont été repoussés ».
En réalité, Oluwa Kémy, dont la voix chaude et éclatante trouve de l’épanouissement à chanter l’amour, de quelque ordre qu’il soit, arbore un historique discographique d’une consistance de quatre albums : ’’Ma destinée’’, ’’Ainsi va la vie’’, confirmation’’ et ’’Evolution’’, mis sur le marché, respectivement, en 2006, 2007, 2013 et 2013.

Gilbert Déou-Malé, à la conférence de presse
La conférence de presse a été rehaussée de la présence de Gilbert Déou-Malé, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), une institution dont Oluwa Kèmy espère bénéficier ultérieurement du soutien financier, elle qui, à l’occasion, a révélé être sa propre productrice.

Marcel Kpogodo