mardi 28 août 2018

L’Association ’’Le Noyau Critique’’ transmet un Mémorandum au Ministre Oswald Homéky

Dans le cadre d’une rencontre tenue par la personnalité avec les journalistes culturels

A l’initiative d’Oswald Homéky, Ministre du Tourisme, de la culture et des sports, des échanges francs, cordiaux et enveloppés d’une profonde simplicité se sont tenus entre l’autorité ministérielle et les journalistes culturels. Cela se passait le vendredi 17 août 2018 dans la Salle ’’Vivo’’ du Bénin Marina hôtel, à Cotonou. ’’Le Noyau Critique’’, l’Association de journalistes culturels et de critiques d’art pour le développement, a considéré cette manifestation comme l’opportunité pour transmettre au Ministre de la Culture un document intitulé : ’’Mémorandum à l’attention de M. Oswald Homéky, Ministre du Tourisme, de la culture et des sports’’. Il fait la synthèse des préoccupations actuelles des journalistes culturels pour l’épanouissement de leurs conditions de travail et de vie. L’intégralité du Mémorandum …

Marcel Kpogodo, Président du ''Noyau Critique'', transmettant le Mémorandum au Ministre Oswald Homéky


Intégralité du Mémorandum du ’’Noyau Critique’’ au Ministre de la Culture, Oswald Homéky


MEMORANDUM A L’ATTENTION DE M. Oswald HOMEKY, MINISTRE DU TOURISME, DE LA CULTURE ET DES SPORTS

Au niveau du fonctionnement des arts et de la culture au Bénin :
-          Réformer en profondeur le Fonds des Arts et de la Culture en procédant :
§  A la dotation financière annuelle des baobabs des arts et de la culture au Bénin, tous secteurs confondus, à la discrétion du Ministre, dans une cagnotte créée spécialement à cet effet ;
§  A la bancarisation au niveau des artistes, des acteurs et des promoteurs culturels, pour bénéficier des prestations du Fonds des Arts et de la Culture ;
§  A la mise en place d’un ’’sous-fonds de privilège’’ à l’endroit des artistes, tous domaines confondus, reconnus et ayant fait leurs preuves, ce qui leur faciliterait le financement de leurs initiatives ;
§  A la mise en place d’un système pour une plus grande responsabilisation des administrateurs dans le suivi des projets dont ils promeuvent le financement ;
-          Relancer le Fonds des Arts et de la Culture, dès 2019, avec, tout au moins, la dotation initiale de Cinq Milliards de Francs, et la conception puis la relance d’un Agenda Culturel consensuel.


Au niveau des associations des journalistes culturels :
-          Créer le poste d’attaché de presse au niveau des directions techniques et des agences relevant du Ministère de tutelle, comportant quatre gros secteurs que sont le Tourisme et la Culture ;
-          Nommer des journalistes culturels à ces postes d’attachés de presse ; 
-          Conserver le poste d’Administrateur réservé aux journalistes culturels dans le Conseil d’Administration du FITHEB ;
-          Porter les frais de reportage, au niveau du Ministère du Tourisme, de la Culture et des Sports, à 25.000 F CFA ;
-          Faire participer, par rotation, au niveau des membres des trois Associations, les journalistes culturels actifs dans des organes de presse aux tournées ministérielles, à travers le pays ;
-          Acheter, périodiquement, des espaces de communication dans des journaux, des radios, des télévisions et des sites Internet, pour mieux montrer les actions du Ministre, aux fins de la rentabilité du service commercial de ces médias, en général ;
-          Doter les 3 associations de journalistes culturels d’un fonds annuel global de fonctionnement de Neuf millions de Francs (9.000.000 F) CFA, chacune, pour faire d’elles des structures responsables ;
-          Prendre en charge des organes de presse promus par des journalistes culturels, pour valoriser une lucarne sur les activités ministérielles quotidiennes ;
-          Ressusciter le Portail Culturel du Bénin et en faire une structure pleine du Ministère du Tourisme, de la Culture et des Sports ;
-          Prévoir au niveau du Théâtre national, dans le plan, une salle de presse pour la gestion des journalistes culturels ;
-          Proscrire la couverture de vos activités par des journalistes non culturels ;
-          Proscrire la participation de journalistes non culturels aux tournées et aux reportages culturels à l’international ;
-          Procéder à une consultation trimestrielle du Bureau des associations des journalistes culturels, d’une part, et à une rencontre mensuelle, d’autre part, avec les journalistes culturels.


Annexe : Le Noyau Critique ….
          En juillet-août 2007 et en mars-avril 2008, respectivement, des journalistes culturels, émanant de journaux, de radios et de télévisions exerçant dans plusieurs Départements du Bénin, ont été sélectionnés par l’Association des Journalistes culturels du Bénin (AJCB) pour participer à deux formations initiées dans le cadre du Programme de Soutien aux Initiatives Culturelles Décentralisées (PSICD), et exécutées par l’Ecole du Patrimoine Africain (EPA). Avec des experts de poids comme Soulé ISSIAKA et Pascal ZANTOU, notamment, des universitaires tels que le Professeur HAZOUME, un écrivain comme Florent COUAO-ZOTTI, une journaliste culturelle de carrure internationale comme Ayoko MENSAH, et des sorties de terrain très nourricières des aptitudes à la critiques d’art des stagiaires, tout s’est solidifié en ceux-ci pour développer des affinités vers un creuset pour pérenniser, exploiter et enrichir les acquis techniques obtenus : Le Noyau Critique.
Des objectifs, notamment …
-          Susciter la production d’articles de critique d’art chez les journalistes culturels dans tous les domaines de la culture : musique, cinéma, art plastique, littérature, théâtre, danse, etc ;
-          Rendre visibles les productions journalistiques en matière de critique d’art ;
-          Concrétiser les différentes aptitudes acquises lors des formations de Lokossa et de Cotonou ;
-          Faire des publications mensuelles des articles, etc.
Des références administratives …
-          Le Noyau Critique est une Association à but non lucratif enregistré à la Préfecture de Cotonou sous le numéro 2010/0506/DEP-ATL-LITT/SG/SAG-ASSOC du 14 septembre 2010.
-          Il est inséré dans le Journal Officiel de la République du Bénin, n°14 du 15 juillet 2011, à la page 288.
-          Il est agréé au n°170 /SPR/DPAC/MCAAT/SA du 24 juin 2014, par la Direction de la Promotion Artistique et Culturelle (DPAC), du Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation de l(Artisanat et du Tourisme (MCAAT)


Du Bureau Directeur
Président : Marcel KPOGODO
Secrétaire Général : Victorin FASSINOU
Trésorier Général : Rodéric DEDEGNONHOU
Premier Organisateur : Hector TOVIDOKOU  
Deuxième Organisateur : Aubin AKPOHOUNKE
Du Conseil d’Administration
Président : Jacques LALEYE
Secrétaire Administratif: Donatien GBAGUIDI
Secrétaire chargé des Etudes, des Projets et du Suivi : Henri MORGAN

Fait à Cotonou, le 16 août 2018
Pour l’Association,
Le Président,

Marcel KPOGODO

lundi 27 août 2018

Le Manager Fidèle Arnaud Dossou évoque 4 formations cardinales dans le domaine musical dès le mardi 28 août 2018


Dans le cadre de la deuxième édition du Festival ’’Arts en couleurs’’

L’Association culturelle ’’Premiers pas’’, sous la conduite de son Président, le manager d’artistes, Fidèle Arnaud Dossou, tient, dans sa phase pratique, à partir du mardi 28 août 2018, entre autres activités, pas moins de quatre formations liées particulièrement au secteur de la musique, sous le couvert de la deuxième édition du Festival international, ’’Arts en couleurs’’. Deux espaces culturels sont prévus pour abriter ces séances de renforcement des capacités.

Fidèle Arnaud Dossou
Régie générale, photographie, techniques vocales et management. Les quatre domaines qui sont pris en compte pour voir se dérouler, respectivement, une formation d’une durée de quatre jours au maximum, pour le premier et, de trois, pour les autres, à partir du mardi 28 août 2018, au niveau du ’’Centre’’ de Lobozounkpa du quartier d’Atropocodji, dans l’Arrondissement de Godomey de la Commune d’Abomey-Calavi, et au ’’Parking’’, un espace culturel des environs de la ruelle se trouvant derrière la place du ’’Calvaire’’ du quartier de Fidjrossè, à Cotonou, dans un contexte simple : la deuxième édition du Festival ’’Arts en couleurs’’, qui s’effectue, à travers ses activités, jusqu’au 9 septembre.


L'affiche officielle du Festival
Dix mille francs Cfa. La somme d’argent dont les personnes intéressées devaient se munir pour réaliser leur inscription à l’un ou l’autre de ces ateliers, pour une date limite arrêtée au lundi 27 août. A en croire, Fidèle Arnaud Dossou, Président de l’Association culturelle, ’’Premiers pas’’, manageur d’artiste et initiateur du Festival, la formation en régie générale, de loin, la plus intense, sera animée par un expert togolais, Osdok, se déroulera du mardi 28 au vendredi 31 août au ’’Centre’’ et prendra cinq heures pour chacun de ces jours, réparties en trois, de 10h à 13h, dans la matinée, et de 14h à 16h, dans l’après-midi. Et, si le Gabonais Dorval Rizogo instruira ses auditeurs dans les techniques vocales du 30 août au 1er septembre, selon l’horaire unique de 10h à 13h, au ’’Parking’’, ce même cadre verra l’artiste Sophie Négrier animer l’atelier de photographie du 5 au 7 septembre, toujours de 10h à 13h, pendant que lui-même se chargera de la formation en management dans le même espace culturel du 3 au 5 septembre, de 10h à 13h, aussi.


Des manifestations artistiques

’’Arts en couleurs’’ donnera aussi lieu, d’abord, à des ateliers respectifs de création en Arts plastiques, en danse et en mode. Ensuite, il sera organisé un défilé de mode enrichi de  chorégraphie, de même qu’une exposition, deux concerts et « un géant spectacle thématique de clôture, qui fera intervenir les acteurs de chaque forme d’expression artistique » a ajouté Fidèle avant de préciser : « Ce sera un spectacle unique conçu sous la forme d’un atelier de création avec, en première partie, des prestations des jeunes talents ».


Appel à souscriptions

L'affiche de l'appel au soutien financier
Même si, grâce aux équipes bénévoles constituées, fonctionne normalement l’organisation conçue pour la réussite des différents compartiments mis en place, Fidèle Arnaud Dossou en appelle aux bonnes volontés qui voudraient bien accompagner financièrement le Festival.

Marcel Kpogodo

samedi 11 août 2018

Les larmes amères, pathétiques, attristantes et révoltantes de Miss Espoir

Suite au déroulement réussi du Concours de beauté ’’Mister Kponon’’

Tard dans la soirée du jeudi 9 août 2018, le Concours de beauté dénommé ’’Mister Kponon’’ a livré son verdict, à l’issue d’une compétition à trois phases, à laquelle se sont soumis pas moins de dix candidats émanant des armées de terre et de l’air, de la douane et des eaux et forêts, dans le cadre de la tenue de la sixième édition du concert ’’Hommage aux forces de défense et de sécurité’’, initié par la chanteuse béninoise, Miss Espoir, et qui a vu se produire un peu moins d’une vingtaine d’artistes. Celle-ci, s’étant confiée à la presse, curieuse de connaître ses impressions, n’a pu qu’exprimer une profonde amertume.

De gauche à droite, Kora Sounkaré, 2ème Dauphin, Coffi Wilfried Dokoui, Mister Kponon 2018, Miss Espoir, Hervé Mivlesso, 1er Dauphin,  et, enfin, Damien Gandonou,  Prix ’’Fair play’’ du Jury.
« Arrêtez de regarder mon handicap, arrêtez de regarder ma différence ! … ». Les propos, à la limite, touchants et remuants de Miss Espoir, réagissant devant les professionnels, non loin des lauréats du Concours de beauté, ’’Mister Kponon’’, dans la nuit profonde du jeudi 9 août 2019, au niveau de la grande cour gazonnée du Quartier général de l’Etat-major général des Forces armées béninoises (Fab), au Camp Guézo de Cotonou, avec un contexte de la production sur scène d’une brochettes d’une quinzaine d’artistes béninois, sous le couvert de la sixième édition du Concert, devenu annuel, intitulé ’’Hommage aux forces de défense et de sécurité’’.
Selon Miss Espoir, il est regrettable que, depuis 2011 qu’elle a commencé à concrétiser ce projet de concert au Quartier général des Fab, à Cotonou, dans le but de détendre les militaires qui, compte tenu des exigences de leur métier, ne trouvent pas à jouir de moments de loisir, il n’y a que les autorités de cet Etat-major, qui se sont toujours battues pour l’accompagner en mettant gracieusement à sa disposition l’espace pour la tenue de la manifestation musicale. Dans ses analyses désenchantées où, sur son visage, même si elles n’étaient pas visibles, les journalistes sentaient couler les larmes de son âme, de son cœur reconnu comme d’or, vu l’état dépité de son visage et la douleur profonde que projetaient ses yeux, elle a ajouté que, si, juste une autorité politique haut placée avait vu son projet trouver grâce à ses yeux, on aurait assisté à un concert plus géant, avec un podium plus vaste, plus impressionnant, pour accueillir un public davantage plus abondant de militaires avides de divertissement.
Cet aspect des réflexions de Miss Espoir a montré qu’en réalité, les concerts d’hommage aux hommes en uniforme, tenus six fois en sept ans, dans leur déroulement modeste, ne sont rien devant la logistique plus que gigantesque que l’artiste en porte en elle.
Finalement, comme révoltée par l’indifférence des autorités, au plus haut sommet de l’Etat, face à son initiative qui ne demande qu’un petit coup de pouce de leur part pour se développer et atteindre l’ampleur, l’importance, la force et la valeur dont elle rêve pour ce Concert annuel qui commence à devenir une institution, elle n’a pas hésité à conclure qu’en réalité, ces autorités de notre pays, étant donné qu’elle est une handicapée, ne la considèrent pas, en dépit de tout ce qu’elle fait pour échapper à la place que la société attendait qu’elle occupe, c’est-à-dire se trouver à côté de ses congénères, dans les feux tricolores, en train de travailler à vivre de la mendicité. Cette étape de l’intervention de l’artiste, étant donné la poigne avec laquelle elle a été évoquée, a manqué de faire couler des larmes à ceux qui l’écoutaient.


Promesses tenues

Le premier élément montrant la réussite de la sixième édition du Concert ’’Hommage aux forces défense et de sécurité’’ reste la tenue effective de la cerise sur le gâteau de l’événement : la première édition du Concours de beauté désormais annexé à l’événement, plus précisément, ’’Mister Kponon’’. Après trois passages respectifs en tenues interne, traditionnelle et militaire, après avoir répondu à une question du Jury dirigé par Esther Gaba et, après avoir été évalués selon les critères d’élégance, de beauté, de danse et de présence sur scène, les dix candidats, ayant postulé au prix du roi de la beauté militaire, ont été fixés sur leur sort. Par ordre de mérite, Coffi Wilfried Dokoui, de l’armée de terre, a été déclaré ’’Mister Kponon’’ 2018, Hervé Mivlesso, des Eaux et forêts, 1er Dauphin, Kora Sonkparé, des Forces aériennes, 2ème Dauphin et, enfin, Damien Gandonou, de la Douane, a reçu le Prix ’’Fair play’’ du Jury.

Mister Kponon, ayant pris possession de sa moto et, bisouté par Miss Espoir, ...
Quant au deuxième facteur de réussite, il concerne la remise effective de leurs prix respectifs aux lauréats : une moto de gamme supérieure, une moto de gamme moyenne et, un réfrigérateur, notamment, sans oublier que ces trois premiers victorieux ont reçu, en plus, un bon d’achat de vêtements, de la part d’une boutique de la place.

... sans oublier le 1er Dauphin recevant aussi son engin
Troisième niveau de réussite : le concert d’hommage, tant annoncé, a tenu ses promesses. Plusieurs artistes se sont alors succédé sur la scène, des plus connus à ceux qui l’étaient moins, des plus conformistes aux plus imprévisibles, même si, de temps à autre, la sonorisation montrait sa qualité douteuse : Yvan, Faty, Sweet Glory, Belmonde Z, Wp, Charly Charlot, Maasta Mc, As 2 Pik, Fanny Sènan, Khaled Kélani, Bpm, Master Ked, Diaaze, Nelly, Beezy baby, Chance. En outre, soutenant l’événement, le ’’Papy Grande’’, le monument Stan Tohon, a fait son apparition, au début de la manifestation et a assisté aux prestations musicales jusqu’à une certaine heure de la nuit.
Quatrième niveau de succès : le public qui a fait un déplacement, malgré la fraîcheur de la nuit, pouvait, comme prévu, se régaler de nourriture, s’abreuver de boissons au choix, se procurer des produits de beauté et, même, se faire embellir. A foison, du bon pop-corn réjouissait enfants et adultes.
Ci-contre, l'inénarrable Gbodja

Quant à l’autre point point de satisfaction : l’animation de la soirée. Conduite par Edwige Klutsé et par Steeve Berchet, elle a connu son piment et son caractère particulièrement plaisant et comique avec Gbodja qui, dans une observation profonde des faits et gestes, faisait rire abondamment par leur relation en toute finesse.

Marcel Kpogodo         

jeudi 9 août 2018

Miss Espoir invite le grand public au Concours de beauté ’’Mister Kponon’’


Dans le cadre de la tenue de la sixième édition du concert ’’Hommage aux forces de défense et de sécurité’’

A l’Hôtel ’’Best western’’ de Cotonou a eu lieu, le mercredi 8 août 2018, à l’initiative de l’artiste béninoise de la chanson, Miss Espoir, une conférence de presse qui a permis de faire connaître la tenue d’un événement inédit : ’’Mister Kponon’’. Le contexte en est l’organisation de la sixième édition du concert annuel gratuit dénommé ’’Hommage aux forces de défense et de sécurité’’.

Miss Espoir, au centre, au cours de la conférence de presse
’’Mister Kponon’’. Le concours de beauté qui se déroulera le jeudi 9 août 2018, dès 14 heures, au Quartier général des Forces armées béninoises (Fab), sis Camp Guézo de Cotonou, à son entrée principale, ceci, en marge de la tenue du concert gratuit très connu intitulé ’’Hommage aux forces de défense et de sécurité’’, la substance de la conférence de presse qu’a animée Miss Espoir le mercredi 8 août 2018 à l’Hôtel ’’Best Western’’, toujours à Cotonou.
A en croire l’artiste, le Concours de beauté indiqué mettra en compétition tous les corps des hommes en uniforme, sachant que chacun de ces corps que sont la police républicaine, les eaux et forêts, l’armée et la douane, enverra un membre qu’il considère comme le plus représentatif en matière d’élégance et de beauté dans l’uniforme. Les trois meilleurs, reconnus comme tels, recevront, chacun, un prix dont le contenu reste une surprise.


Les attractions d’une sixième édition

Yvan, Nikanor, Faty, Sweet Glory, Belmonde Z, Fo Logozo, Charly Charlot, Maasta Mc, As 2 Pik, Fanny Sènan, Khaled Kélani, Bpm, Master Ked, Diaaze, Nelly, Beezy baby, Chance et, cerise sur le gâteau, Ricos Campos !, a triomphalement annoncé Miss Espoir. Ce sont les artistes, parmi lesquels de nombreuses célébrités, qui sont prévus pour animer un concert gratuit dédié à rendre hommage aux membres des forces armées, chez qui la musicienne fait ressortir le sens de patriotisme, de sacrifice de leur vie pour la nation, de l’assurance de la sécurité du pays, des qualités qui leur sont peu reconnues par le commun des Béninois, et qu’elle entend mettre en valeur par la manifestation musicale.

L'Affiche officiel du Concert gratuit
Si, à celle-ci, hommes, femmes et enfants sont invités à participer gratuitement, tout est mis en place pour leur rendre agréable et inoubliable leur arrivée sur les lieux de son déroulement : assister au concours de beauté évoqué, pouvoir s’acheter de la grillade et des boissons, de même que des produits de beauté, sans oublier qu’on peut se faire réaliser une belle coiffure et des soins de beauté, comme Miss Espoir sait bien en bénéficier, auprès de ses prestataires personnels qu’elle promet de faire venir. Quant aux enfants, des stands de jeux leur sont réservés, selon l’artiste.

Marcel Kpogodo   

vendredi 3 août 2018

Les indépendances en Afrique, un vrai chemin de croix de Jésus-Christ


Dans le cadre d’une impressionnante performance de l’artiste Eric Médéda

Le mercredi 1er août 2018, le tronçon Carrefour du Calvaire de Fidjrossè-Espace culturel ’’Le parking’’, à Cotonou, a été secoué par une performance atypique intitulée ’’Mots de l’esclave’’ et liée à la commémoration du cinquante-huitième anniversaire des indépendances africaines. L’artiste peintre Eric Médéda, appuyé par le performeur stylé Prince Toffa, a laissé voir une mise en scène assez remuante.

La férocité des indépendances octroyées à l'Afrique par l'Occident
Un homme, jeune, rudement enchaîné, le corps luisant d’une sueur collante, d’une vigueur certaine, remarquable par une abondante barbe dont la noirceur forte s’harmonise avec celle de sa peau cuisant sous le soleil en déclin, et avec celle du slip, son seul vêtement, étroitement à la peau collée, est violemment tiré d’un bout de la chaîne par un autre personnage, plus élancé, complètement et élégamment vêtu, qui, à chaque coup dont il arrachait des pas au premier, s’écriait furieusement, « C’est ça l’indépendance ! », cueillant, périodiquement, à une chaîne de bonbon local communément appelé ’’Toffi’’, l’amuse-gueule pour s’en délecter de manière visible. La performance-spectacle dénommée ’’Mots de l’esclave’’, donnant froid dans le dos, qui a mis en émoi, pendant, plusieurs minutes, le tronçon Carrefour du Calvaire de Fidjrossè-Espace culturel ’’Le parking’’, à Cotonou, drainant un beau monde hétéroclite, vers la fin de l’après-midi du mercredi 1er août 2018, du fait du cinquante-huitième anniversaire des indépendances dont le Bénin ouvrait le bal de la célébration de celle des pays d’Afrique occidentale francophone, anciennement colonisés par la France.
« Haaa !!!! » était le cri que lançait douloureusement celui qu’on tirait et, qui, visiblement, était un esclave. Le point de départ de sa souffrance s’est révélé le carrefour de la Place du Calvaire du quartier de Fidjrossè de Cotonou où, maintenu immobile par la chaîne ayant été enroulée à son cou et dont l’un des bouts était attaché à un pieu métallique. Le personnage faisait dos au monument blanc surmonté de la sculpture de Jésus crucifié, isolé du public par une clôture.

Eric Médéda, les chaînes difficilement surmontables de l'Afrique
Visiblement, l’esclave, qui n’était personne d’autre que l’artiste peintre et performeur Eric Médéda, tentait de se défaire des chaînes qui entravaient son cou. En vain. Son expression faciale libérait une souffrance apparemment insupportable. Brusquement surgit un autre personnage à l’habillement assorti, dont les actes allaient l’imposer comme le bourreau du premier ; il jeta aux pieds de sa victime une pancarte blanche sur laquelle était écrit, en rouge : « Plus besoin de liberté ». A la vue du nouveau venu, l’agitation de l’esclave augmenta ; il s’accrochait aux chaînes qui lui servaient de collier comme pour s’en libérer. Dans ses va-et-vient, il tomba, dos au sol, face à son bourreau qui en profita pour manifester sa domination en lui posant lourdement chaussé sur la poitrine et martela : « Plus besoin de liberté ! », ce que l’esclave répétait chaque fois que l’autre scandait la phrase du déni de liberté. 
Ainsi, le maltraité donnait l’impression de se comporter de cette manière dans le but de voir ses souffrances s’amoindrir, ce qui ne se réalisait pas. 

Le périple douloureux de l'esclave, l'Afrique, vers une destination de jouissance par et pour l'Oocident
Le contremaître, alors, contraignit sa victime à se mettre sur ses pieds, d’où le début de son golgotha, lui qu’il tirait par la chaîne, comme un chien en laisse, le provoquant par des mots cruels : « C’est ça, l’indépendance ! ». Comme si la souffrance était le prix de la situation d’autonomie tant convoitée. L’esclave était si secoué qu’à l’’entrée de la place du Place du Calvaire d’où il sortait, il tomba, un peu comme Jésus-Christ. Et, l’artiste, performeur aussi, Prince Toffa, dans son rôle noir de l’impitoyable contremaître, arrachait régulièrement à celui-ci un douloureux et pathétique « Haaa ! ». 

''Le parking'', le Golgotha artistique, lieu de synthèse et non de crucifixion
De façon, il emmena son esclave, cahin-caha, dans une perturbation circonstancielle de la circulation, chemin, dans un espace culturel qui, depuis plusieurs mois, au cœur du quartier de Fidjrossè, développe une émulation artistique : ’’Le parking’’. S’imposa alors un débriefing de la performance-spectacle.


Décryptage d’un film de calvaire


Les artistes Médéda et Toffa, à l'heure de l'analyse de la performance avec le public
En fond sonore, une séquence de flûte d’un morceau de John Arcadius. Et, Eric Médéda, assis, à ses aises, malgré une lassitude bien perceptible dans ses crache : « Si tu ne sais pas où tu vas, tu dois savoir d’où tu viens », introduit-il avant de questionner le public qui s’est spontanément suivi dans son parcours golgothique typiquement de Fidjrossè : « L’histoire de notre pays est-elle l’histoire de l’esclavage ou est-ce l’histoire connue ou celle que nous a racontée le colon ? ». Sans attendre  de réponse, il dénonce : « Dans nos administrations, nous sommes un bon nombre de Noirs bien payés qui empêchent un bon nombre de Noirs d’évoluer dans leurs activités ; l’hôpital de référence n’en est plus un, tu y vas pour souffrir, de même que dans la maison ’’Justice’’, à cause de l’argent ». Puis, partiellement, il conclut : « Nous avons 58  ans d’indépendance, mais ce ne sont pas  58 ans de liberté ; nous n’avons plus besoin d’indépendance, nous avons plus besoin de liberté ». En outre, il livre une sorte de verdict : « Que l’esclave, dans sa chaîne, se batte pour le bien-être de son pays ! ».


1 appelle toujours 2

Le 1er août 2018, l’artiste béninois Eric Médéda, plus connu comme peintre, a effectué une performance déambulatoire aux contours d’un pathétisme aigu, étant donné le réalisme avec lequel, devenu, pour la circonstance, un bon acteur, il a incarné le rôle de l’esclave. Et, de son côté, l’autre artiste, Prince Toffa, en prenant au sérieux sa posture de contremaître cynique, a donné au parcours d’Eric Médéda une allure de la marche du Christ vers le Golgotha, le lieu de sa crucifixion. Contrairement au fils de Dieu, le jeune performeur a abouti à un discours amenant la population à réfléchir sur le sens et sur la portée des indépendances africaines : « La situation d’esclavage profite à tout le monde pour effectuer tous les types de dépenses, alors nous dépendons tous de l’esclavage ; l’Occident est esclave de l’Afrique et l’Afrique est esclave de l’Occident : […] l’escroquerie aussi a pour base l’esclavage ».
Devant un propos aussi politique, Eric Médéda donne l’impression de ne pas se cantonner à des performances de moindre impact, lui qui, en matière de démonstration publique, n’en est pas à sa première expérience, s’étant illustré, aussi, couvert de chaînes, dans une performance esclavagiste qui avait fait sensation, dans la soirée du samedi 3 octobre 2015, lors de la troisième édition de la ’’Nuit blanche’’, initiée par l’Institut français de Cotonou, avec une déambulation intitulée ’’A qui la liberté ?’’, ce qui lui avait permis de dénoncer l’oppression de la liberté par les lois, la famille, le mariage et la religion.
De son côté, Prince Toffa a apporté une contribution essentielle à l’expressivité de la performance, jouant le rôle de l’esclavagiste à qui le rudoiement, la maltraitance de sa victime ne faisaient pas froid aux yeux, incarnant, sûrement, l’Occident, l’ancienne puissance colonisatrice, selon le pays africain concerné, une entité politique qui, tout en chargeant de souffrances celui-ci, ne s’embarrasse pas de jouir de ses richesses de tous ordres, d’où la scène du ’’toffi’’, mis en chaîne, mélangé aux chaînes de l’esclave, et qu’il détachait allègrement comme si celui qu’il faisait souffrir n’était pas un être humain. D’ailleurs, il poussait le cynisme jusqu’à inviter le public à venir cueillir, comme lui, le ’’toffi’’, au cou de l’esclave. En outre, apparemment, c'est volontairement qu'Eric Médéda n'est pas recouru à un homme de peau blanche pour incarner le rôle du dominateur, surtout que, depuis que les indépendances sont intervenues, l'Occident passe par le Noir pour garantir ses intérêts en Afrique, pour appauvrir, chaque jour, davantage, ce continent.
Avec ce courage de création et de jeu, Eric Médéda semble vouloir marcher dans les pas de déambulateurs artistiques béninois de poids et d’influence, tels que Meschac Gaba, Dominique Zinkpè et, notamment, le metteur en scène Alougbine Dine. La verve, qu’il développe actuellement, davantage structurée et aboutie, l’y aidera et le déploiera plus loin et plus haut.

Marcel Kpogodo                

jeudi 2 août 2018

Elon-m, deux escapades sénégalaise et chinoise


Dans le cadre des activités de l’artiste peintre

Dans un intervalle de deux mois, l’artiste peintre Elon-m Catilina Tossou, alias Elon-m, a participé à deux rendez-vous artistes importants : la Biennale de Dakar, en avril-mai 2018, et les ’’Camps d’été’’ de l’Université de Chongqing, la quatrième ville développée de la Chine, en juillet de la même année. Ces deux événements viennent enrichir l’expérience d’un jeune créateur béninois aux horizons plus que jamais ouverts.

Elon-m, à Pékin, plus précisément à Hanban, la base de l'Institut ''Confucius''
Deux expositions en ’’off’’, plusieurs rencontres et un carnet d’adresses enrichi. Le bilan que réalise l’artiste peintre béninois Elon-m Catilina Tossou, alias Elon-m, de sa participation à la treizième édition de ’’Daka’art’’, la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, ce qui l’a amené à séjourner dans la capitale sénégalaise du 26 avril au 23 mai 2018, pour un événement qui s’est déroulé du 3 mai au 2 juin, sur le thème de ‘’L’heure rouge’’.
A en croire Elon-m, ’’Dak’art’’ 2018, comme dans les éditions précédentes, s’est fait le rendez-vous des professionnels des arts plastiques et des arts visuels. De son côté, l’artiste a été intégré dans la catégorie des expositions en ’’Off’’, l’apanage d’institutions particulières qui en sont les hôtes : les banques, les hôtels, les restaurants, les musées, les ambassades, les espaces publics et les résidences privées.
Un aperçu des toiles au Restaurant ''The Hub''
Ainsi, une vingtaine de ses toiles réalisées au couteau, a pu être consultée. D’abord, au Restaurant ’’The Hub’’, situé au centre-ville dakarois, trois peintres, deux installateurs et un architecte se sont produits du 7 au 14 mai. En compagnie de l’un des co-organisateurs de l’exposition, le peintre sénégalais Taha Diakhaté, notamment, Elon-m a fait contempler neuf tableaux majoritairement consacrés au Bénin, entre autres, aux revenants ’’Egungun’’. « Il s’agissait pour moi de faire la promotion de mon pays », commente-t-il, à ce propos. Quant aux sept dessins, ils portaient aussi sur le même sujet.
De gauche à droite, Yves Alavo, le mentor de l'artiste et, Elon-m, à la galerie du Restaurant ''Le Hub''

Ensuite, ’’Convergence’’ fut le thème de la seconde séance de démonstration collective de travaux artistiques, initiée par le promoteur culturel Daouda Dia. Cette exposition s’est tenue à l’Ecole de Bibliothécaires, d’archivistes et de documentalistes (Ebad), de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, du 3 mai au 2 juin 2018. Ici, le Camerounais Abdias Ngateu, les Guinéens Alseny Sakho et Ibrahima Thiam, puis le Béninois Elon-m étaient à l’honneur, et onze peintures du compatriote ont pu être vues.


Analyses

« Le système artistique fonctionne en des réseaux, dirigés par des mentors qui émanent des grands maîtres, des galeristes ou des responsables d’écoles internationales d’art », s’est désillusionné Elon-m, devant l’absence d’un tel processus dans son pays. 

Elon-m, posant avec son aîné, El Anatsui (à gauche)
En effet, l’un ou l’autre de ces types de mentors est essentiel pour que l’artiste intègre les réseaux internationaux de l’art contemporain. Dans le cas d’espèce, l’artiste ghanéen El Anatsui, le plus cher de l’Afrique, chapeautait ses compatriotes créateurs ghanéens et ceux nigérians ayant utilisé son sillage pour participer à ’’Dak’art’’ 2018. Par ailleurs, un autre aspect des constats dakarois d’Elon-m : la prédominance des artistes contemporains de l’Afrique anglophones. 

De gauche à droite, les artistes de la jeune génération, Rémy Samuz, Elon-m, Achille Adonon, Eric Médéda, Benjamin Déguénon, Eliane Aïsso et, leur aîné à tous, Charly d'Almeida
Selon lui, du côté des francophones, le Sénégal, à travers ses artistes participants, s’est révélé comme un véritable chef de file, sans oublier qu'Elon-m a eu le plaisir et la satisfaction de croiser des confrères béninois à ''Dak'art'' 2018. 


Randonnée chinoise

Elon-m, devant la façade de l'Université d'accueil
De retour de Dakar, juste le temps de poser ses valises pour reprendre son souffle, Elon-m s’envole pour la Chine, pour Chongqing la « ville-marmite », telle qu’on l’appelle, du fait de la très grande chaleur qui y règne en été. Dans le cadre des ’’Camps d’été’’, un projet annuel de visites touristiques et pédagogiques, destiné aux apprenants étrangers de la langue chinoise au sein de l'Institut ''Confucius'', aux fins de récompense et de motivation de ceux-ci, l’artiste béninois a été accueilli dans la plus grande université de la ville, la ’’Chongqing Jiaotong University’’, spécialisée dans la formation en construction de ponts, du 1er au 19 juillet, comme les autres jeunes apprenants béninois sélectionnés avec qui il constituait une vingtaine de visiteurs.
En réalité, le Centre culturel chinois de Cotonou a désigné l’artiste pour prendre part à ce projet avec, comme missions, de faire connaître l’art béninois dans cette institution, de le promouvoir par des expositions et de mettre en valeur son talent de dessinateur à travers la représentation d’infrastructures de la ville de Chongqing, ce qui fut fait par un vaste répertoire d’œuvres : trente dessins sur divers éléments de la culture béninoise, six tableaux, tous partis du Bénin, et huit travaux de dessins réalisés dans la ville, en plus de deux toiles.

Elon-m, posant devant ses oeuvres, au cours du vernissage d'une exposition à l'Université de Chongqing ...
Concernant ces huit œuvres, elles montrent les points névralgiques de Chongqing : entre autres, la gare de métro faisant face à l’université, un site de tournage de films, les entrées numéros 1, en peinture, et 2, en dessin, de la ’’Chongqing Jiaotong University’’. 

... laissant les visiteurs contempler ses dessins ...
Quant aux deux toiles, elles matérialisent, respectivement, la façade l’Université et la coopération entre les universités de Chongqing et d’Abomey-Calavi, cette seconde étant de fondement d’inspiration cubiste. 
... et ses toiles
En fin de compte, la satisfaction d'Elon-m, après cette visite laborieuse en Chine, la deuxième de sa jeune carrière. « J’ai beaucoup aimé ce séjour ; j’ai aimé nos hôtes et eux aussi m’ont aimé », se réjouit-il, d’un œil nostalgique.  

Marcel Kpogodo

vendredi 22 juin 2018

Christel Gbaguidi, la vision de loisirs infantiles authentiquement endogènes

Dans le cadre de l’expérimentation des « jeux d’enfance »

’’Les jeux d’enfance’’ sont un concept que développe, depuis plusieurs semaines, le promoteur culturel Christel Gbaguidi, ce dont il a donné à sentir la force, la consistance et l’abondance au ’’Centre’’ de Lobozounkpa, à Godomey, dans la Commune d’Abomey-Calavi, le samedi 7 avril 2018, en compagnie, notamment, de plusieurs dizaines d’enfants.

A gauche, ci-contre, Christel Gbaguidi, en superviseur du déroulement de l'un des jeux, de même que Serge Zossou, dans le cercle
La cour intérieure d’un espace culturel, prise d’assaut par des dizaines d’enfants exécutant divers jeux de leur âge mais que leur époque ne connaît plus trop. L’atmosphère qu’il fallait vivre dans l’après-midi du samedi 7 avril 2018 au niveau du ’’Centre’’, ce complexe culturel dirigé par l’artiste peintre Dominique Zinkpè et situé à Lobouzounkpa, dans l’Arrondissement de Godomey, inclus dans la Commune d’Abomey-Calavi.
Particulièrement, quatre jeux étaient simultanément en exécution par des enfants différemment répartis, apparemment conquis, passionnés et embarqués à ne plus pouvoir s’en défaire : l’arc-en-ciel, le chou, la course en sac de jute et le ’’ko ko ko ko ma do azin kpo dé’’. Serge Zossou, homme de théâtre, était l'un des co-superviseurs de la manifestation.

Le ’’ko ko ko ko ma do azin kpo dé’', en déroulement
Concernant le tout premier, il s’agissait d’évoluer linéairement d’un point de départ à un autre, d’arrivée, dans des cadres tracés à même le sol, en s’aidant d’un miroir. Pour le deuxième, il fallait sauter sur le sol d’un carré à l’autre, dans un système de trois carrés verticaux rompus par deux autres à l’horizontale, puis par un, à la verticale et, enfin, par deux autres de nouveau à l’horizontale avant de s’arrêter dans un demi-cercle terminal ; le joueur fait précéder son arrivée d’un carré à l’autre par le jet d’un morceau de caillou. Troisièmement, il était question de courir le plus vite possible, dans un sac de jute, pour être le premier à franchir la ligne d’arrivée. Enfin, le dernier jeu exécuté consistait pour celui qui le débutait à jouer avec un objet, fondement de poursuites au bout desquelles il ne devait se faire rattraper.

Des enfants se livrant à la course en sac de jute
En réalité, simple était le cheminement à suivre pour mener l’un ou l’autre de ces jeux. D’abord, devant les enfants adhérents, il fallait consulter le livret concernant les éléments d’amusement en question. Ensuite, il s’agissait de retrouver le règlement de celui qui allait s’exécuter et le partager avec ceux qui s’y étaient inscrits. Enfin, dernière étape : la phase opérationnelle où le jeu serait effectué.
Selon Christel Gbaguidi, Président de l’Association ’’Arts vagabonds rezo Afrik Bénin’’ et concepteur de ce processus de remise en selle, chez les enfants béninois, de ces jeux purement locaux en voie de disparition, c’est un total d’une douzaine d’entre eux, de ce genre, qu’il a répertoriés mais parmi lesquels il n’a choisi que les quatre précédemment évoqués pour être effectués, étant donné qu’il se trouvait à des étapes d’expérimentation et de rodage de l’exercice. Un exercice devant consister à ressusciter ces jeux et à en encourager, à en généraliser la pratique chez les enfants d’aujourd’hui, en remplacement de ceux liés aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, et qui ne développent pas autant les capacités physiques, mnémotechniques, psychologiques, entre autres. Toujours à en croire Christel Gbaguidi, la télévision, les jeux vidéos et les réseaux sociaux distraient, égaient les enfants d’aujourd’hui, mais il n’y trouve aucune plus-value morale, d’où la nécessité pour les Africains, en général, et les Béninois, en particulier, de revenir aux fondamentaux de distraction sociale de leur culture intrinsèque, ce qui a conduit à l’actualisation qu’il a réalisée des jeux d’enfance au Bénin. 
L'ouvrage ''Mes jeux d'enfance au Bénin''
Une initiative qui a débouché sur la publication par ses soins d’un ouvrage intitulé ’’Mes jeux d’enfance au Bénin’’. Un livret indicatif que les lecteurs intéressés pourront se procurer à 1500 F Cfa.   

Marcel Kpogodo

samedi 16 juin 2018

Daavo, l’inlassable travail face à la quête de l’insaisissable


Dans le cadre de sa nouvelle exposition

’’Come see’’ est l’exposition présentée par l’artiste contemporain Gaël Daavo, qui se tient jusqu’en juillet 2018, et dont le vernissage a eu lieu au Restaurant ’’Le lambi’s’’ de la Haie-vive, à Cadjèhoun, à Cotonou. Les pièces qu’il a présentées démontrent l’âme d’un jeune créateur qui ne se satisfera de son travail qu’après avoir conquis l’impossible : la démarche artistique qui le mettra face à la vérité profonde de soi.

Daavo, s'expliquant au cours du vernissage
’’Caméléons’’. Le nom de la série des toiles à visages, que le jeune artiste plasticien béninois Gaël Daavo, alias Daavo, a porté à la connaissance du public qui a fait le déplacement du Restaurant ’’Le lambi’s’’, sis quartier Cadjèhoun de Cotonou, au début de la soirée du vendredi 18 mai 2018, à l’initiative de la structure culturelle ’’Cotonou creative’’ ayant mis en œuvre l’exposition ’’Come see’’.
Aperçu des oeuvres ...
Pour l’artiste, cette présentation doit être comprise comme l’aboutissement du travail qu’il avait initié, qu’il avait commencé à travers une précédente exposition qu’il avait tenue à la Galerie ’’Guèlèdè’’, le 6 avril dernier. Et, avant cette date, Daavo avait exposé des sculptures assez magistrales au ’’Centre’’ de Lobozounkpa à Godomey. En réalité, à la Galerie ’’Guèlèdè’’, précisément, dans une dénonciation de l’hypocrisie humaine se manifestant par l’offre au dehors d’une figure qui reflète peu le ressenti intérieur, une stigmatisation qui s’affirmait féroce par l’épaisseur, la profusion et la variété des touches de couleurs des tableaux, Daavo avait effectivement planté le décor du rejet carrément violent d’un phénomène, l’hypocrisie, l’alternative pour des relations communautaires fondées sur l’engagement pour la satisfaction de l’intérêt individuel.

... exposées
Au ’’Lambi’s’’, le peintre, de ses yeux intenses de l’éclat d’une révolte à peine contenue sur les frasques morales de l’homme, de son verbe incisif, de ses yeux cerclés de lunettes dénuées de verres, ces lunettes atypiques, la preuve d’un anticonformisme producteur de l’interrogation dont la réponse révélerait son sentiment de saturation de l’usage par l’homme de l’hypocrisie, de sa voix rauque de jazziste américain, explique, apparemment, le fait que son inspiration a viré à un intérêt sur la duplicité, l’instabilité psychologique, d’où, sûrement, le commentaire d’Adrien Guillot, Commissaire de l’exposition ’’Come see’’, Directeur de ’’Cotonou creative’’, qui précise sur les ’’Caméléons’’, un processus dans lequel le créateur s’est lancé en 2007 : « [Daavo] interroge la question des représentations du masque, de l’hommes et de ses failles ». Oui, le mot a été projeté : le « masque » ! Et, c’est cela, semble-t-il, le nœud, le clou de la démarche actuelle du jeune artiste, le point culminant de son esprit qu’il fatigue à conditionner à saisir, dans ses tréfonds, l’essence de la métamorphose perpétuelle de sa psychologie par l’homme. C’est à se demander jusqu’à quels sacrifices d’ordre artistique est prêt Daavo dans cette quête.


Analyse de visiteuse

Prise, identifiée au pifomètre, interrogée par surprise sur ses impressions à chaud sur les œuvres exposées dans le cadre de la ’’Come see’’, elle laisse se succéder des mots émus : « J’ai beaucoup aimé, c’est très beau. J’ai aussi aimé les couleurs, l’harmonie des couleurs, le vert, le jaune : c’est très beau, quand même ! ». 
Béathys Affiavi Dadjo
Loin d’être critique d’art, Béathys Affiavi Dadjo rêve de devenir avocate pour rendre opérationnelle la défense des opprimés, le journalisme, la communication, le marketing étant d’autres champs professionnels qu’elle pourrait explorer.  

Marcel Kpogodo