Dans le cadre des
activités de l’artiste peintre
Dans un intervalle de
deux mois, l’artiste peintre Elon-m Catilina Tossou, alias Elon-m, a participé
à deux rendez-vous artistes importants : la Biennale de Dakar, en avril-mai
2018, et les ’’Camps d’été’’ de l’Université de Chongqing, la quatrième ville
développée de la Chine, en juillet de la même année. Ces deux événements
viennent enrichir l’expérience d’un jeune créateur béninois aux horizons plus
que jamais ouverts.
Elon-m, à Pékin, plus précisément à Hanban, la base de l'Institut ''Confucius'' |
Deux expositions en
’’off’’, plusieurs rencontres et un carnet d’adresses enrichi. Le bilan que
réalise l’artiste peintre béninois Elon-m Catilina Tossou, alias Elon-m, de sa
participation à la treizième édition de ’’Daka’art’’, la Biennale de l’art
africain contemporain de Dakar, ce qui l’a amené à séjourner dans la capitale
sénégalaise du 26 avril au 23 mai 2018, pour un événement qui s’est déroulé du
3 mai au 2 juin, sur le thème de ‘’L’heure rouge’’.
A en croire Elon-m,
’’Dak’art’’ 2018, comme dans les éditions précédentes, s’est fait le
rendez-vous des professionnels des arts plastiques et des arts visuels. De son
côté, l’artiste a été intégré dans la catégorie des expositions en ’’Off’’,
l’apanage d’institutions particulières qui en sont les hôtes : les
banques, les hôtels, les restaurants, les musées, les ambassades, les espaces
publics et les résidences privées.
Un aperçu des toiles au Restaurant ''The Hub'' |
Ainsi, une vingtaine de
ses toiles réalisées au couteau, a pu être consultée. D’abord, au Restaurant
’’The Hub’’, situé au centre-ville dakarois, trois peintres, deux installateurs
et un architecte se sont produits du 7 au 14 mai. En compagnie de l’un des
co-organisateurs de l’exposition, le peintre sénégalais Taha Diakhaté,
notamment, Elon-m a fait contempler neuf tableaux majoritairement consacrés au
Bénin, entre autres, aux revenants ’’Egungun’’. « Il s’agissait pour moi
de faire la promotion de mon pays », commente-t-il, à ce propos. Quant aux
sept dessins, ils portaient aussi sur le même sujet.
Ensuite, ’’Convergence’’ fut le thème de la seconde séance de démonstration collective de travaux artistiques, initiée par le promoteur culturel Daouda Dia. Cette exposition s’est tenue à l’Ecole de Bibliothécaires, d’archivistes et de documentalistes (Ebad), de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, du 3 mai au 2 juin 2018. Ici, le Camerounais Abdias Ngateu, les Guinéens Alseny Sakho et Ibrahima Thiam, puis le Béninois Elon-m étaient à l’honneur, et onze peintures du compatriote ont pu être vues.
De gauche à droite, Yves Alavo, le mentor de l'artiste et, Elon-m, à la galerie du Restaurant ''Le Hub'' |
Ensuite, ’’Convergence’’ fut le thème de la seconde séance de démonstration collective de travaux artistiques, initiée par le promoteur culturel Daouda Dia. Cette exposition s’est tenue à l’Ecole de Bibliothécaires, d’archivistes et de documentalistes (Ebad), de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, du 3 mai au 2 juin 2018. Ici, le Camerounais Abdias Ngateu, les Guinéens Alseny Sakho et Ibrahima Thiam, puis le Béninois Elon-m étaient à l’honneur, et onze peintures du compatriote ont pu être vues.
Analyses
« Le système
artistique fonctionne en des réseaux, dirigés par des mentors qui émanent des grands
maîtres, des galeristes ou des responsables d’écoles internationales
d’art », s’est désillusionné Elon-m, devant l’absence d’un tel processus
dans son pays.
Elon-m, posant avec son aîné, El Anatsui (à gauche) |
En effet, l’un ou l’autre de ces types de mentors est essentiel
pour que l’artiste intègre les réseaux internationaux de l’art contemporain.
Dans le cas d’espèce, l’artiste ghanéen El Anatsui, le plus cher de l’Afrique,
chapeautait ses compatriotes créateurs ghanéens et ceux nigérians ayant utilisé
son sillage pour participer à ’’Dak’art’’ 2018. Par ailleurs, un autre aspect
des constats dakarois d’Elon-m : la prédominance des artistes
contemporains de l’Afrique anglophones.
Selon lui, du côté des francophones, le
Sénégal, à travers ses artistes participants, s’est révélé comme un véritable
chef de file, sans oublier qu'Elon-m a eu le plaisir et la satisfaction de croiser des confrères béninois à ''Dak'art'' 2018.
De gauche à droite, les artistes de la jeune génération, Rémy Samuz, Elon-m, Achille Adonon, Eric Médéda, Benjamin Déguénon, Eliane Aïsso et, leur aîné à tous, Charly d'Almeida |
Randonnée chinoise
Elon-m, devant la façade de l'Université d'accueil |
De retour de Dakar,
juste le temps de poser ses valises pour reprendre son souffle, Elon-m s’envole
pour la Chine, pour Chongqing la « ville-marmite », telle qu’on
l’appelle, du fait de la très grande chaleur qui y règne en été. Dans le cadre
des ’’Camps d’été’’, un projet annuel de visites touristiques et pédagogiques,
destiné aux apprenants étrangers de la langue chinoise au sein de l'Institut ''Confucius'', aux fins de récompense
et de motivation de ceux-ci, l’artiste béninois a été accueilli dans la plus
grande université de la ville, la ’’Chongqing Jiaotong University’’, spécialisée
dans la formation en construction de ponts, du 1er au 19 juillet, comme
les autres jeunes apprenants béninois sélectionnés avec qui il constituait une
vingtaine de visiteurs.
En réalité, le Centre
culturel chinois de Cotonou a désigné l’artiste pour prendre part à ce projet
avec, comme missions, de faire connaître l’art béninois dans cette institution,
de le promouvoir par des expositions et de mettre en valeur son talent de
dessinateur à travers la représentation d’infrastructures de la ville de
Chongqing, ce qui fut fait par un vaste répertoire d’œuvres : trente
dessins sur divers éléments de la culture béninoise, six tableaux, tous partis
du Bénin, et huit travaux de dessins réalisés dans la ville, en plus de deux
toiles.
Elon-m, posant devant ses oeuvres, au cours du vernissage d'une exposition à l'Université de Chongqing ... |
Concernant ces huit
œuvres, elles montrent les points névralgiques de Chongqing : entre
autres, la gare de métro faisant face à l’université, un site de tournage de
films, les entrées numéros 1, en peinture, et 2, en dessin, de la ’’Chongqing
Jiaotong University’’.
... laissant les visiteurs contempler ses dessins ... |
Quant aux deux toiles, elles matérialisent,
respectivement, la façade l’Université et la coopération entre les universités
de Chongqing et d’Abomey-Calavi, cette seconde étant de fondement d’inspiration
cubiste.
... et ses toiles |
En fin de compte, la satisfaction d'Elon-m, après cette visite laborieuse en Chine, la deuxième de sa jeune carrière. « J’ai beaucoup
aimé ce séjour ; j’ai aimé nos hôtes et eux aussi m’ont aimé », se
réjouit-il, d’un œil nostalgique.
Marcel Kpogodo