Signatures et Balivernes, bientôt dans les kiosques
Jérôme-Michel
Tossavi publie, aux Editions
Christons, à Cotonou, son premier recueil de poèmes, intitulé « Signatures
et Balivernes ». Une œuvre d’engagement qu’il signe prestement avec la
plume acoustique qui dénote d’un hymne citoyen. Pour l’auteur du recueil dont le
lancement est prévu pour le 20 octobre prochain, à l’auditorium du l’Institut français
du Bénin (Ex-Ccf de Cotonou), c’est un devoir pour la génération montante de hisser
au plus haut sommet la littérature contemporaine béninoise qui a encore de beaux
jours devant elle. Il nous livre ici ses impressions.
Dans quelques jours, le marché du livre de notre pays connaîtra votre premier recueil de poèmes, intitulé
« Signatures et Balivernes ». Pouvez-vous nous parler des raisons qui
sous-tendent une telle initiative ?
L’intérêt
de cette publication, c’est, d’abord, de partager des émotions - les miennes,
bien sûr - après tant de contenance sociale, tant de refoulements objectifs et,
parfois subjectifs, qui proviennent de tout mon être. Dire à mes contemporains
que je suis à terme d’une longue et profonde érosion qui m’a longtemps démangé
et, qu’à présent, je suis en travail comme une femme en gésine pour accoucher
l’humanité. Captiver le temps, l’espace autour de moi, dans ma cervelle
étourdie. Montrer à tout venant mes nombreuses cicatrices récalcitrantes que le
temps n’a pas réussi à effacer. Panser enfin les plaies béantes d’une société -
la mienne - qui gambade, chavire au gré du vent. Voilà les quelques raisons qui
sous-tendent la sortie de Signatures et Balivernes dont le
lancement est prévu pour le 20 octobre prochain.
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Jérôme-Michel Tossavi |
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A vous entendre parler, on sent les
marques d’une poésie d’engagement, d’audace. Que réserve concrètement
« Signatures et Balivernes » aux férus des Belles lettres ?
L’expression
’’Poésie d’engagement, d’audace’’ est toute trouvée et répond vraiment à
l’allure imprimée à ces quelques mots, jetés pêle-mêle, sur du papier blanc. Le
titre évocateur et invocateur se donne même le méta-sens de confirmer votre
expression que je trouve assez judicieuse. Signatures et Balivernes dit, à travers trente-cinq petits poèmes,
les charmes et les larmes d’une société. Titre éponyme, Signatures et Balivernes se présente
ainsi comme l’annuaire de mes propres ennuis ; une sorte de bloc-notes du
damné qui espère avec arrogance le bout du tunnel. Ce faisant, j’étais loin de
penser que je donnais libre coup à l’engagement. En fait, en transcrivant ces
mots, je ne pensais pas, au départ, que j’écrivais de la poésie. Je prenais
plutôt plaisir, comme le sculpteur, à imprimer mes ennuis, mes déboires sur les
êtres et les choses, d’où Signatures
et Balivernes, qui se présente
comme une calebasse de mon vécu quotidien. Au fur et à mesure que les mots tels
que « Necripture », « Gyrophare », « Lettre
anonyme », « Poème de mes sens », « Termitières »,
« Poème à ma mère », « Salam Alekoum »… découlaient du bout
de ma plume, j’attendais la voix incessante qui me demandait de congédier la
peur pour laisser la place à ’’l’engagement’’, à ’’l’audace’’, pour vous
paraphraser.
A présent que le fœtus est prêt à
quitter sa coque, pouvez-vous nous dire les difficultés rencontrées avant la
publication de cette poésie de facture sociale ?
Les
difficultés sont celles liées à la promotion et à la diffusion malsaines du
livre dans notre pays. Vous savez, la littérature stricto sensu ne constitue pas encore, malheureusement, une
priorité pour nos dirigeants dont il faut se méfier des discours flatteurs qui
constipent le peuple. Ce recueil de poèmes a été réalisé à mes propres frais
avec l’engagement de certaines personnes dont mon éditeur, Christophe Tonon,
ainsi que mon Doyen, Jean-Marc-Aurèle Afoutou, dont le sens de sacrifice n’a
point de mesure. C’est, d’abord, grâce à ces deux cœurs généreux que le recueil
a pu paraître. Je pense que c’est la meilleure tribune pour les remercier
franchement pour leur dévouement. Au Doyen Jean-Marc-Aurèle Afoutou, qui a
accepté de postfacer ce recueil, je dis toute ma gratitude et mes sincères
remerciements. Je ne peux donc oublier mes parents et quelques amis qui,
jusque-là, continuent de me prodiguer de sages conseils pour la réussite totale
de cet évènement qui réunira les grandes sommités de la littérature
contemporaine béninoise, le 20 octobre prochain à l’Institut français du Bénin.
Propos
recueillis par Ibrahim O. Falola
Jérôme-Michel Tossavi, en quelques mots ...
Jeune Béninois natif du Département des Collines (Ouèssè Wogoudo) en République
du Bénin, diplômé en Lettres Modernes, à la Faculté des Lettres de l’Université
d’Abomey-Calavi, il prépare, actuellement, une Licence en Sciences Juridiques.
Journaliste-Communicateur, Jérôme-Michel Tossavi exerce, depuis quelques
années, à la Médiathèque de l’Institut français du Bénin (ex-Ccf), en tant que
bibliothécaire. Passionné de Lettres, l’homme est aussi dramaturge et metteur
en scène. Auteur de la pièce de théâtre Les
complaintes de la sirène, en cours d’adaptation, il focalise l’avenir sur l’engagement
d’une jeunesse capable de se faire une place au soleil.
I.
O. F.