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mardi 9 janvier 2018

Quand Oswald Homéky flirte avec la mafia

Dans le cadre de la gestion des dossiers du Bubédra


Le 22 décembre 2017 s’est tenue, à la Salle de conférence du Ministère du Tourisme, de la culture et des sports, une séance d’information organisée par le Conseil d’administration (Ca) du Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra), en direction des artistes du Département du Littoral. Du compte-rendu des activités du Bureau en fin de mandat de cette structure, présenté principalement par son Président, Eric Thossou, alias Eric Thom’son, il ressort que le tout nouveau Ministre de la Culture, Oswald Homéky, soutient, par un certain laxisme, la rébellion d’une douzaine de fonctionnaires de l’Etat face à une mutation opérée, plusieurs mois plus tôt, ce qui laisse croire à la compromission de l’autorité avec une mafia qui exerce dans la distraction des ressources dues aux artistes, et logées au Bubédra.


Oswald Homéky

Flora Fannou, Bruno Lokossa, Gauthier Sossou, Romain Djoffon, Jean-Baptiste Adjovi, Joseph Kiti, Elias Hounsou, Ferdinand Olouronto, Akitola Odoun-Iran, Félix Olougouna, Toussaint Kodégnonn et Laurent Sossaminou. Les douze agents de la structure sous tutelle du Ministère du Tourisme, de la culture et des sports (Mtcs), qu’est le Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra), couverts par le Ministre Oswald Homéky, qui refusent de se soumettre à l’ordre de leur affectation dans d’autres services, un acte qui a été pris depuis le 27 octobre 2017, sous la référence n° 056/MTC/DC/SGM/DAF/SA, par Richard Sogan, Secrétaire général du Ministère de la Culture, ayant agi sous les ordres d’Ange N’Koué, ancien titulaire du département ministériel, à en croire les explications d’Eric Thossou, au cours des échanges avec les artistes.
Selon cette personnalité, le refus de ces agents de s’exécuter a pris une allure de « défi » à l’autorité de l’Etat, en général, et, en particulier, à celle du Directeur général (Dg) du Bubédra, Samuel Ahokpa qui, le 13 novembre 2017, a pris la Note de service n° 1029/MTCS/BUBEDRA/SG/DAF/SA, pour organiser la passation de services entre ces mutés et les agents réceptionnaires de leurs charges respectives. Rien n’y fit. « Ils défient la République avec la complicité du Syndicat du Ministère », s’est outré Eric Thossou, après avoir expliqué qu’il a personnellement rencontré les intéressés qui n’ont en aucun cas voulu se justifier sur leur refus de rejoindre leurs nouveaux postes de mutation, arguant que seul le Syndicat des travailleurs du Mtcs pouvait se livrer à cette justification. Grave de leur part, vu que le Conseil d’administration chapeaute la Direction générale du Bubédra !


De gauche à droite, Serge Yéou, Eric Thossou et Euloge Béo Aguiar, membres du Ca du Bubédra, au cours de la séance de reddition de comptes 

Comme s’il n’en était pas assez, ces rebelles « refusent de travailler et bloquent toute activité » au sein de cet Office du Ministère de la Culture. C’est ainsi que, pour Eric Thossou, certains parmi les agents concernés se sont compromis dans des actes de sabotage des activités : aspersion de mixtures occultes dans des bureaux, blocage du matériel de la Commission technique d’Identification des œuvres par le changement du cerveau de la serrure de la porte sans en aviser Samuel Ahokpa, blocage des clés du matériel roulant, sans oublier que, pour le Président du Conseil d’administration (Pca), d’autres « sont trempés dans des vols, dans le détournement de fonds relevant des redevances collectées sur le terrain, dans la fabrication d’artistes fictifs et de perception des droits » de ces pseudo-créateurs. Donc, il s’agit d’un club fermé de personnes ayant mis en place un système interne, secret de jouissance des fonds devant revenir aux artistes. Rien de bien loin d’une mafia. Et, comme l’a poursuivi le Président, ce sont autant d’actes qui mettent en péril le fonctionnement normal et efficace du Bubédra, surtout que Samuel Ahokpa, le Dg nommé récemment, a fait adopter par le Conseil d’administration son Plan d’actions stratégiques (Pas) qui peine à faire mettre en œuvre sa vision révolutionnaire du développement du Bubédra, surtout que, selon ce Pas, la question de cette mutation des agents devait avoir été réglée depuis juillet-août 2017.


La partition ministérielle

A son entrée en service, après sa nomination comme Ministre du Tourisme, de la culture et des sports, Oswald Homéky s’est vu dans l’obligation de prendre connaissance des tenants et des aboutissants de la crise au Bubédra et, il ne tarda pas à prendre position. Pour Eric Thossou, plusieurs fois, il a reçu en audience des membres du Bureau du Syndicat du département ministériel, alors que ce n’est que le vendredi 5 janvier 2018 qu’il s’est donné de rencontrer les membres du Ca, pour se mettre au courant de leur version des faits. Bien avant cela, selon des sources dignes de foi, le Ministre, au cours d’une rencontre avec les travailleurs du Bubédra, au siège de l’institution, sis quartier Vodjè, le 2 janvier 2018, a promis d’annuler la décision de mutation des douze rebelles.
Dans le cas du respect d’une telle logique par l’autorité, il y aurait le jet d’un camouflet sur l’Etat, dans son autorité, sur le Ca et même sur la structure exécutive qu’est la Direction générale, qui, devant ces agents rebelles, ne serait plus que l’ombre d’elle-même, vu qu’ils n’auraient d’autre choix que de se réjouir de lui avoir fait mordre la poussière. Alors, l’ambiance de travail serait-elle désormais productive pour le Bubédra ?
Par ailleurs, au cas où Oswald Homéky prendrait fait et cause pour les agents non respectueux de leur ordre de mutation, cela prouverait la nullité du principe de la continuité de l’Etat, vu qu’un Ministre détruit, sans un motif imparable, la décision de son prédécesseur. De plus, étant donné les accusations de divers ordres de malversations pesant sur certains de ces travailleurs, les rétablir à leurs postes respectifs ne viendrait que confirmer les craintes des observateurs avertis : la compromission d’Oswald Homéky avec la mafia.


Marcel Kpogodo

vendredi 1 juillet 2016

Les réseaux Gsm dans le collimateur du ’’Mercredi rouge des artistes’’

Au cours d’une nouvelle manifestation de ce Mouvement


Le mercredi 29 juin 2016 s’est tenu un point de presse à l’initiative du Mouvement, ’’Mercredi rouge des artistes’’. L’événement se produisait à la salle de conférences du Bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins (Bubédra), sis quartier Vodjè à Cotonou. Etait à l’ordre du jour une certaine « escroquerie » dont les artistes béninois seraient victimes de la part des réseaux de téléphonie mobile.
Au centre, Patrice Adandédjan, au cours de son intervention
« Aujourd’hui, nous savons tous que les réseaux Gsm au Bénin ont des millions d’abonnés, et quand nous constatons, par un simple calcul, que ces réseaux nous grugent et nous escroquent en versant une somme minable de cinq millions (5.000.000 F) de Francs Cfa par an, sur des milliards que leur procurent les œuvres des artistes béninois, ça fait révolter ». Un extrait assez éloquent des accusations du ’’Mercredi rouge des artistes’’, à l’endroit des réseaux Gsm, le mercredi 29 juin, au cours du point de presse que ce Mouvement a animé, à la salle de conférence du Bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins (Bubédra), devant un nombre impressionnant de membres de cette organisation. Restant fidèle à cette ligne dénonciatrice, Patrice Adandédjan, Coordonnateur du ’’Mercredi rouge des artistes’’, assurant la parole au nom des membres du Mouvement, n’a pas manqué de continuer dans ses estimations : « Si, sur 3 millions d’abonnés, seulement 1 million d’abonnés téléchargeaient une seule chanson par an, nous avons un chiffre d’affaires, pour un seul morceau, d’un seul artiste, de 200 F x 1.000.000 d’abonnés, ce qui donne simplement une somme de 200.000.000 F Cfa, en un mois, et fait un total de 2 milliards 400 millions de nos francs, pour une année et, ceci va d’un réseau Gsm à un autre ». « Imaginez donc le nombre de morceaux que les consommateurs ont téléchargé et continuent, pour en faire leur sonnerie. Et ça, ce n’est qu’un simple calcul pour un seul morceau téléchargé par an, que vous venez d’entendre. Nous vous laissons faire votre propre calcul et vous laissons observer la vaste escroquerie dont font preuve ces réseaux Gsm », a ardemment continué l’orateur.

Les artistes ont fait un grand déplacement ...
Devant une telle situation, Patrice Adandédjan a adressé, avec une véhémence bien circonstancielle, une grosse mise en garde aux responsables de ces réseaux de téléphonie mobile, à qui il a réitéré l’accusation de faire un « usage abusif et anarchique » des œuvres des artistes, sans une « contrepartie équivalente et proportionnelle à leur exploitation ». Puis, il les a appelés à « revoir leur copie ».
En outre, le Coordonnateur Patrice Adandédjan a considéré le point de presse de ce 29 juin 2016 comme le moyen officiel pour le ’’Mercredi rouge des artistes’’ de porter à la connaissance du Chef de l’Etat, Patrice Talon, et du peuple béninois le problème de ce traitement économique fait par les opérateurs Gsm aux artistes, « afin que tous sachent que le non épanouissement des artistes béninois vient en partie de ces réseaux Gsm qui les exploitent et les grugent ».

... Occupant les moindres compartiments disponibles
Conséquence de cette évocation : l’invitation du Mouvement à tous les artistes béninois de toutes les catégories « à se tenir prêts pour toutes les actions publiques qu’il entend mener, dans les prochains jours, afin que cesse l’escroquerie abusive et destructrice des réseaux Gsm au Bénin ».
En marge de la nouvelle colossale dénonciation, Patrice Adandédjan, au nom des membres du Mouvement, portait un autre grief non moins épais contre les réseaux Gsm ; à cet effet, il n’a pas fait usage d’une langue de bois : « Comment peut-on comprendre que, dans un pays où ce sont les Béninois qui payent les recharges et enrichissent les réseaux Gsm, et quand il s’agit d’organiser des manifestations publiques, dans le cadre de la promotion de leurs produits et l’impression de leurs cartes de recharge, c’est surtout et, en grande partie, des artistes étrangers qui sont privilégiés et mieux traités ? ». « C’est inconcevable ! C’est inadmissible ! », s’est révolté le Coordonnateur, closant définitivement son propos sur les réseaux Gsm, entouré qu’il était de toute son équipe de travail, notamment, Ibrahim Padonou, le Coordonnateur adjoint du Mouvement, Yaovi Tossou, alias Nana Yao, le Secrétaire général, Blaise-Parfait Antonio, alias Bless Antonio, le Secrétaire à l’information et à la communication, Olga Nobre Vigouroux, alias Da Yovo, la Trésorière, Léon Hounyè, alias Sakpata Zogbo, le 3ème Organisateur, les 1er et 2ème étant, respectivement, David Houétchénou, alias ’’Vieux Caïman’’ et Hermann Quenum, alias ’’Fologozo’’.

Plusieurs membres du Bureau du Mouvement étaient aussi présents
Des applaudissements nourris, de la part des dizaines d’artistes présents parmi lesquels se trouvait le célèbre ’’Sweet Glory’’, ont accueilli ce fait pour le ’’Mercredi rouge des artistes’’ de mettre à nouveau le doigt sur une grosse plaie béante et puante. Le fort risque, un de ces matins, l’administration, dans notre pays, étant longue, lourde et inefficace : un gros tintamarre de concert bruyant, tonitruant et perturbateur devant le siège de l’une ou l’autre de ces sociétés de téléphonie mobile …

Marcel Kpogodo  

jeudi 29 octobre 2015

Jean-Pierre Hounti-Kiki exhibe les preuves des détournements de fonds

Face au mouvement de protestation des artistes de la musique traditionnelle au Bubédra


Les artistes de la musique traditionnelle ont déversé leur bile, le vendredi 16 octobre 2015, au siège du Bureau béninois des droits d’auteurs et des droits voisins (Bubédra). Ils ont dénoncé, par la voix du Président de leur Fédération, Jean-Pierre Hountin Kiki, les détournements de leurs droits au profit d’artistes fictifs tapis dans l’ombre, de connivence avec le Directeur du Bubédra.


Innocent Assogba, Directeur du Bubédra, au moment des faits
Le siège du Bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins (Bubédra) a été envahi, le vendredi 16 octobre 2015, par un grand nombre d’artistes de la musique traditionnelle du Bénin. Ceux-ci fustigent le « réseau de mafia » installé dans cette institution, qui observe des détournements de fonds destinés aux artistes réels, en l’occurrence, ceux de la musique traditionnelle. Selon leur porte-parole, Jean-Pierre Hountin-Kiki, Président de la Fédération des artistes musiciens traditionnels du Bénin (Famtab), le Bubédra délivre des cartes d’adhésion à des non artistes, lesquelles cartes leur permettant de percevoir des sommes colossales (400.000 F et, au-delà), que ces individus viennent chercher régulièrement.
Les investigations ont révélé cette réalité et le réseau a été démantelé. Les photocopies des chèques et des cartes d’identité des individus ont été retrouvées. Le Président de la Famtab, dans sa verve, a laissé entendre qu’il a, après détention de ses preuves, adressé une note au Ministre de la Culture, dont la réaction ne s’est pas fait attendre. Celui-ci a donné des instructions fermes et l’Inspection générale du ministère (Igm) est venue apprécier la gestion financière du Bubédra. Le rapport des audits a fait état de ce qu’il y a vol et, effectivement, de tels fonds arbitrairement décaissés, pour mettre à l’abri du besoin, des non ayant-droits.  Le Ministre, à en croire le porte-parole des artistes traditionnels, est revenu sur cette lugubre affaire dans le but de voir ces spectres qui circulent avec les acquis d’autrui, arrêtés et contraints à une immédiate restitution. Mais, le Directeur du Bubédra, dans les préparatifs du vote du budget de son institution, exercice 2016, s’y est opposé sans raison majeure.
Sur les lieux de la manifestation, Jean-Pierre Hounti-Kiki, vexé par la résignation d’Innocent Assogba, Directeur du Bubédra, qui a fait l’option de s’enfermer dans son bureau, à l’étage, pour écouter la motion des protestataires vociférant au-rez de chaussée, n’a pas pu retenir sa langue : «Nous disons non ! Nous sommes sociétaires. C’est notre argent qui est ici. Ce n’est pas l’argent du Bubédra. C’est les timbres que nous achetons, c’est ce que les buvettes payent qui est ici, c’est ce que les télévisions payent qui est ici ! C’est ce que ceux qui font le théâtre paient qui est ici ! Et que des individus viennent chercher et qu’on ait les preuves et qu’on ne les prenne pas, c’est injuste ! Tu fais tout, ils passent dans la nuit pour étouffer. Le Directeur général ne restera pas. La Directrice de la Répartition ne restera pas. Le réseau est à leur niveau. Il y a un individu qui est artiste, par exemple, je ne cite pas de nom, mais j’ai les preuves. Il est artiste, dit artiste, qui est, en même temps, maintenancier, dans cette maison, et on lui délivre des factures et des sommes mirobolantes, dans cette maison, au moment où les artistes réels viennent chercher 20.000 F et 4000 F … ».
A la question de savoir ce que voulait le collectif des artistes traditionnels, majoritairement présents dans les revenus du Bubédra, Jean-Pierre Hountin-Kiki a répondu : « Nous demandons de nous retrouver ceux qui sont venus chercher notre argent ici. Ils ont les noms à leur niveau. IIs ont la photocopie de leur carte d’identité. Le Bubédra est dans l’obligation de nous retrouver les artistes fictifs. Deuxième chose, les gens qui ont coopéré avec le réseau, les gens qui font ces répartitions, on doit les remplacer. On dit que la Directrice a accepté rembourser. Elle n’a pas volé et elle va rembourser. Ça ne se passera jamais ! ».
Les hommes des médias, qui ont vainement attendu le Directeur du Bubédra, au seuil de son bureau, n’ont pas pu recueillir sa version. Tout porte donc à croire que l’abatteur des agneaux serait le berger lui-même.

Thierry Glimman

mardi 23 juin 2015

Claude Balogoun produit 6 artistes béninois de la musique

Dans le cadre de l’opération ’’6 en 1’


Six artistes béninois de la musique font l’objet d’une production par l’acteur culturel et membre du Conseil économique et social (Ces), Claude Balogoun. C’est ce qui ressort d’une conférence de presse qu’il a initiée et tenue, en collaboration avec l’Association ’’Santa Maria’’, le dimanche 21 juin dernier. C’était au siège de la structure de communication, dénommée ’’Gangan production’’, dirigée par cette personnalité.  


De gauche à droite, Sadky, Claude Balogoun, au cours de ses explications et Chimo la diva (Photo de Blaise Ahouansè)

16 millions de Francs Cfa. Voilà le montant total qu’investit Claude Balogoun, entre autres, membre du Conseil économique et social (Ces), pour réaliser la production de l’album de chacun des 6 artistes de la génération naissante que sont Sadky Goudou, Chimène Josette Cakpo, Martinien Bodonon, Nicolas Tossou, Taofique Soumaïla et Valentin Hounyo, de leurs noms respectifs d’artiste, Sadky, Chimo la diva, Aïzé, Adjahoun Toffoton, Taofique et Alissa. L’opération ’’6 en 1’’ est le Projet sous le couvert duquel il entend atteindre cet objectif. Il conduit cette initiative, en partenariat avec l’Association ’’Santa Maria’’.



Claude Balogoun, au centre, entouré des 6 artistes en lancement (Photo de Blaise Ahouansè)
Cet ensemble d’informations a été communiqué par Claude Balogoun aux journalistes culturels, le dimanche 21 juin 2015, au siège de la Société ’’Gangan production’’, à Godomey. Selon l’orateur, s’il a choisi de mobiliser 16 millions de ses poches pour soutenir l’Association ’’Santa Maria’’ dans l’opération qu’elle a dénommée ’’6 en 1’’ et pour laquelle elle a déposé, avec succès, un projet au Fonds d’aide à la culture (Fac) sans avoir encore perçu la moindre somme d’argent, c’est pour contribuer véritablement à l’autonomisation des artistes de la musique dont il n’a manqué d’énumérer les nombreuses difficultés pour mettre un album sur le marché : la conception des morceaux, leur traitement en studio, la fabrication de l’album, la duplication des Cd, la cérémonie de lancement de l’opus et sa mise en vente sur le marché. Pour Claude Balogoun, il s’agit d’un processus très éprouvant pour l’artiste, surtout qu’il doit faire face à un cruel manque de financement. Par conséquent, sa conclusion a été très amère : si les 3 milliards du Fac ne peuvent permettre de rendre les artistes indépendants financièrement, c’est donc un investissement en perte pour l’Etat.
Ainsi, prenant le taureau par les cornes, il a choisi de produire les 6 artistes concernés, prenant en charge tous les frais y afférant, ceux des travaux en studio, de la duplication des disques, de la communication sur l’opération ’’6 en 1’’ avec, en cerise sur le gâteau, le lancement des 6 albums, pour un nombre de titres variant de 6 à 13, le vendredi 26 juin prochain, au Hall des arts de Cotonou, à 18 heures précises.
Mais, le nec plus ultra de cette entreprise que Claude Balogoun annonce purement philanthropique est la mise à la disposition de chacun des artistes pris en charge de 500 Cd portant, chacun, le timbre du Bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins (Bubédra), quitte à eux d’en contrôler la vente, d’une part, et de bénéficier des ristournes du Bubédra, d’autre part. A en croire la personnalité, elle se propose, par ailleurs, de suivre ces artistes pendant six mois à un an, et même de les faire bénéficier d’un contrat.



Du grand show du vendredi 26 juin


Claude Balogoun, au centre, avec les artistes en lancement et les artistes invités, prêts pour le spectacle du vendredi 26 juin (Photo de Blaise Ahouansè)
Se référant au spectacle du vendredi 26 juin prochain au Hall des arts de Cotonou, dont le ticket d’entrée est cessible à 1000 Francs Cfa, Claude Balogoun a précisé que plusieurs artistes seront de la partie pour soutenir ces nouveaux qui feront leur entrée officielle dans l’univers de la musique béninoise : Koudy Fagbémi, Lydie Chokki, Lèvodjo, Gopal Das, Nichè et, surtout, Ricos Campos ! Les heureux de la soirée pourront alors se produire sur scène, s’initiant à se créer leur public spécifique, surtout que trois sous-domaines de la musique seront mis en lumière par les albums lancés sur le marché : la musique moderne par du rap en fon, avec Sadky, de la musique moderne d’inspiration traditionnelle par rapport au rythme ’’gogohoun’’ modernisé de Chimo la diva et, de la musique traditionnelle matérialisée par des rythmes tels que le massègohoun, le tchinkoumè et le ’’gangan’’, notamment, pour l’un ou l’autre des quatre autres artistes. Vivement dont le vendredi prochain pour la découverte de ces nouvelles voix de la musique béninoise !


Marcel Kpogodo

mercredi 27 janvier 2010

Cbaccem 2010

Bobo D


En marge de l'installation du nouveau Directeur du Fitheb


L'artiste Bobo D, fraichement libéré de prison, crucifie Ganiou Soglo : "[...] je ne sais même pas ce qu'il fout à ce ministère ..."

Venu assister à la passation de service entre les directeurs sortant et entrant du Festival international du théâtre du Bénin (Fitheb), Bobo D, libéré seulement le lundi 25 janvier 2010, d'un écrouement relevant du conflit l'opposant au Bureau béninois des droits d'auteur (Bubedra), a accepté de se prononcer à notre micro sur la situation qu'il a traversée le weekend dernier. A cet effet, il n'a pas épargné Ganiou Soglo, Ministre de la Culture, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales.

Journal Le Mutateur : Bonjour Bobo D. On a appris la nouvelle : vous avez été incarcéré le weekend dernier. Aujourd'hui, mardi 26 janvier, nous vous voyons libre, dans les locaux du Fitheb. Est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu ?

Bobo D : Evidemment, il y a quelques personnes qui ont cru bon que Bobo aille en prison, tout simplement parce que Bobo D a créé le Cbaccem, le Conseil béninois des auteurs compositeurs comédiens et éditeurs de musique, pour défendre le droit des artistes. C'est une association qui a vocation de faire la même chose que le Bubédra (Ndlr : Bureau béninois de droits d'auteur). Il s'est avéré que la loi 12-2006 donne le monopole au Bubédra de vendre les timbres ici au Bénin. Mais, vu que le Bubédra n'a jamais rien fait de bon, et qu'il est soutenu par un Ministre qui ne comprend rien, je voulais parler de Ganiou Soglo, il ne comprend rien, il est complètement à côté de la plaque, je ne sais même pas ce qu'il fout à ce ministère et, nous, le Cbaccem, nous demandons au Président de la République de prendre ses responsabilités, nous demandons au Président de la République de nous débarrasser purement et simplement de ce ministre-là qui envoie un artiste en prison, car c'est sous lui qu'on envoie un artiste qui veut défendre ses droits et celui de ses compagnons, en prison, sous prétexte qu'il n'a pas le droit de vendre des timbres. Nous avons fabriqué des timbres, parce que nous sommes une association de fait. Evidemment, nous n'avons pas eu l'agrément auprès de la préfecture qui refusait parce que le Bubédra faisait la pression sur notre préfet, pour ne pas que le préfet nous signe cet agrément. Mais, comme nous sommes une association de fait, parce que le loi 1901 dit qu'on peut être une association de fait, même si le préfet ne signe pas, nous avons cru bon de fabriquer des timbres, parce qu'on ne peut pas être une association qui doit défendre le droit des artistes et ne pas pouvoir vendre des timbres, pour contrôler si ces artistes sont réellement inscrits pour récupérer leur droit et le leur donner. Evidemment, ils m'ont convoqué en donnant une autre qualification à la plainte, en disant que Bobo D est un pirate. Moi, je n'ai pas attendu Ganiou Soglo ou Eric Totah, je dis bien Eric Totah, qui n'a rien compris non plus, je ne les ai pas attendus pour commencer à promouvoir les artistes béninois en France ; je voudrais parler de Sonia, Lèvodjo, Les Pharaons, Pélagie la vibreuse, qu'ils connaissent bien, les Super Anges, Tohon Stan. Je n'ai attendu personne pour le faire et, moi, je n'ai jamais touché un centime du Fonds d'aide, ils ne m'ont jamais rien donné pour que je fasse ce que je fais, je ne les attends pas ; eux, ils sont partants mais, moi, je serai toujours artiste et producteur. La justice, elle est dite maintenant ; ces gens-là doivent comprendre maintenant que le Cbaccem existe, le juge m'a rendu les 200 mille timbres que nous avons faits et, ça fait jurisprudence à partir de maintenant, le Cbaccem est là et on sera deux sur le terrain : le Bubédra et le Cbaccem maintenant ! Je vous remercie.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo