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jeudi 7 septembre 2023

Ezin Pierre Dognon, la résistance pour le doctorat

Dans le cadre de la soutenance de son mémoire


Le mardi 18 juillet 2023 a été proclamé un résultat remarquable à Aix-Marseille université (Amu), en France. Il s’agit du décernement d’un grade universitaire de haut niveau. En était bénéficiaire Ezin Pierre Dognon, un acteur culturel du Bénin, son pays d’origine. Le résultat universitaire élogieux révèle la victoire de l’homme contre une dizaine d’années de situations d’adversité.


De gauche à droite, Nicolas Darbon, Ezin Pierre Dognon, Pierre Albert Castanet, derrière les deux, Martin Laliberté, Odile Blin et Jean Vion-Dury, au niveau des ordinateurs, en distantiel, Apollinaire Anakésa-Kululuka, Sophie Stévance et Romuald Tchibozo. 
 

Contre vents et marées, Ezin Pierre Dognon, désormais, titulaire d’un PhD en Musique et musicologie. Ainsi en ont décidé, le mardi 18 juillet 2023, à Aix-Marseille université (Amu), dans la ville d’Aix-en-Provence, les huit membres du jury constitué dans le sens de la soutenance de son mémoire par le concerné, sur le thème, « Trajectoire des musiciens de style tradi-moderne entre l’Afrique (Golfe de Guinée) et la France au XXIème siècle : étude des conditions de réussite esthétiques, technologiques et interculturelles ». 


Ce jury a été présidé par Martin Laliberté, Professeur des Universités à l’université de Paris-Est. Le mémoire qu’a défendu Ezin Pierre Dognon avait trois co-directeurs. Il s’agit de Nicolas Darbon et de Jean Vion-Dury, tous deux Maîtres de Conférences avec Habilitation à Diriger des recherches (Hdr), à l’Amu, puis d’Apollinaire Anakésa-Kululuka, Professeur des universités aux Antilles. Deux rapporteurs et deux examinatrices ont renforcé le jury. 


Il est question, respectivement, d’une part, de Pierre Albert Castanet, Professeur émérite des Universités à l’université de Rouen, et de Romuald Tchibozo, Professeur des Universités à l’université d’Abomey-Calavi, au Bénin. D’autre part, il s’agit d’Odile Blin, Maître de Conférences Hdr, à l’université de Rouen, et de Sophie Stévance, Professeur des Universités à l’université Laval, du Québec, au Canada. Apollinaire Anakésa Kululuka, Romuald Tchibozo et Sophie Stévance ont pris part à la soutenance en distanciel, par la voie numérique.  


Le nouveau grade qu’a conquis le lauréat n’a pas fait l’objet d’une mention ni donné lieu au port de la toge de Docteur d’Etat par l’élu. Cette double tradition n’a plus cours dans les universités françaises. Pour en arriver à son fait d’armes, Ezin Pierre Dognon a dû franchir bon nombre d’obstacles, depuis son arrivée en France, une dizaine d’années plus tôt. 



Une victoire qui s’est bâtie sur la durée


Il arrive en France le 30 juillet 2013. Il avait bénéficié d’un visa de touriste. Son but : prendre part au mariage de sa sœur. En quittant le Bénin, il s’était enrichi d’une batterie de diplômes : un Baccalauréat de série B, obtenu en 2007, un Brevet de Technicien supérieur (Bts) en Communication d’Entreprise, en 2009, puis une Licence en Communication et Relations internationales, un Master I et un Master II dans la même filière, respectivement, en 2010, 2011 et en 2012. 


Sur le territoire français, il ne parvient pas à régulariser sa situation administrative. Il avait obtenu une inscription à l’Ecole d’Art et de la culture de Paris. Il l’a effectuée pour un Master of Business administration (Mba) en Médiation culturelle, dans l’option de ’’Management de la Musique, des festivals et du patrimoine’’. C’était grâce au processus promu par une structure appartenant à l’Institut français. Elle se dénomme ’’Campus France’’. Cette inscription s’était produite pendant qu’il était à Cotonou. Il préparait son arrivée à la Métropole. Cependant, il n’en avait pas obtenu le visa, même après avoir subi l’entretien classique. 


En France, il s’est mis à préparer, dans l’établissement mentionné d’enseignement universitaire, le diplôme évoqué. Il en avait profité pour s’adresser à une préfecture. Il poursuivait le but d’obtenir un titre de séjour. Elle lui a enjoint de reprendre le processus avec ’’Campus France’’. Pouvait-il en retourner au Bénin, pour autant ? « Un rude combat », cette conquête de sa régularisation administrative en France, commente Ezin Pierre Dognon.


En 2014, il s’offre le Master of Business administration (Mba). Il était sans papiers ; il n’avait obtenu qu’un Récépissé de la part de la préfecture. La situation rend difficile qu’il s’inscrive à l’université pour poursuivre ses études afin d’obtenir un doctorat d’Etat. Pour lui, elle n’est, néanmoins, pas impossible. Il opte pour la musicologie. Il y confectionne un protocole de recherche. Il suit des cours dans bon nombre d’enseignements de cette filière. Ce sont, entre autres, l’Histoire de la musicologie, l’Histoire de la musique contemporaine et l’Histoire des musiques. Il a même reçu des cours de guitare à un certain conservatoire, celui de la ville du Bouc-Bel-Air


Ces différents acquis ont facilité que son inscription en doctorat soit reçue. Ezin Pierre Dognon a, ainsi, mené des recherches et en a déposé un mémoire. Il l’a soutenu, avec succès, le mardi 18 juillet 2023. 


Ezin Pierre Dognon, au cours de sa soutenance ...


Il fait, de cette expérience, un vrai bilan. « Ce sont sept années de recherches intenses dont cinq ont été passées en situation irrégulière, c’est-à-dire sans titre de séjour  ni revenus ni ressources, avec une interdiction de travailler légalement mais, avec le devoir d’aller à la faculté, d’aller lire des ouvrages, de faire des recherches, de proposer des séminaires, des conférences, de répondre à des publications scientifiques, et le devoir de se rendre disponible pour les activités de son laboratoire et de son école doctorale. Donc, c’étaient des moments intenses de galère », achève-t-il, comme essoufflé. 


Il a puisé en lui des ressources en courage, en endurance, en foi en l’avenir, en positivité et, notamment, en persévérance. Il fallait triompher de l’adversité ambiante pendant les moments difficiles évoqués. Pour Ezin Pierre Dognon, il a réussi à tenir grâce aux membres de sa famille, à ses directeurs de recherche et aux responsables de ’’Perception, représentations, image, son, musique’’ (Prism), le laboratoire dans lequel il a servi. Ce fut un « long combat psychologique, mental et physique », ajoute-t-il, de 2013 à 2021, l’année où il finit par obtenir un titre de séjour de dix ans, en France.  



Musicologue, pratiquant musical, ...


Jeune Docteur d’Etat, il garde, à son actif, pas moins de sept articles publiés dans des revues dédiées, une dizaine de participations à des conférences scientifiques, six cas d’animation de rencontres scientifiques, sept concernant des projets du même ordre, plus précisément, en musicologie. Il ne s’épanouit pas, pour autant, de ces acquis. Il se met en quête de pragmatisme. Il risque sa tête hors de la science. Il plonge ses doigts dans le cambouis de la fabrique du produit musical. Il les en ressort et, le voilà, slameur ! Il a écrit des textes, des poèmes, le temps de cette immersion. Il est entré en contact avec un ingénieur de son. Il s’installe une symbiose entre eux deux. Il peut aller plus loin : voir son inspiration textuelle devenir un morceau, deux morceaux, plusieurs autres morceaux, neuf morceaux ! Cela s’est fait, progressivement, l’air de rien ! 


Cette prouesse est une véritable surprise. Elle l’est pour ceux qui ignorent que, par le passé, il avait écrit trois livres. Le premier est un roman, ’’Dullah, la grosse énigme’’. Il paraît en 2015. Le deuxième ouvrage est un recueil de nouvelles, ’’Désolé madame, j’épouse mon portable’’. Il est édité en 2017. La troisième parution s’effectue en 2021 : ’’Les dames du Castellet’’. 


Neuf textes de slam ! Lui, l’analyste formé à l’ ’'analysme’’, se met en condition pour devenir un analysé, un jugé, un conspué ou un accepté, un adulé, un vomi, un haï ou un idolé. Ezin Pierre Dognon prend la marque de ''Myster Ezin''. Cela s’opère pendant les phases laborieuses de sa rédaction du mémoire de soutenance, pendant les moments éprouvants des réajustements que demandent les directeurs de thèse, des rejets, des reprises et des corrections qu’ils imposent. Tout va à la vitesse d’une fusée. 


En 2022, Myster Ezin est l’auteur de son premier album de slam, '’EspoirS’'. Des clips sont même disponibles : '’Caroline’’ et ’’Te chérir’’. En 2023, il a déjà fait plusieurs scènes de spectacles : le ’’Casino de Paris‘’, les ’’Folies bergères’’, le ’’Théâtre du Gouvernail’' de Paris, l’espace ’’Jeunesse’’ d’Aix-en-Provence et, entre autres, la Salle ’’Dupuy’', dans la commune du Tholonet, toujours en France.   


La résistance contre les situations d’adversité offre une moisson des charmes du succès. D’Ezin Pierre Dognon, acteur culturel béninois, en tant que Président de l’association, ’’Oladé tourisculture du Bénin’' (Otb), de 2010 à 2013, on aboutit à Myster Ezin et à Docteur Ezin Pierre Dognon. Grâce à la détermination de l’homme, les solutions de gain de son titre de séjour et du grade de Docteur en Musique et en musicologie se sont imposé. Elles ont avalé les obstacles de tous genres jalonnant ce chemin. 


Ezin Pierre Dognon a la vocation de l’investissement de sa personne dans l’action culturelle. Il n’a pas laissé ses difficultés, d’une certaine période, en terre française, en avoir raison. Il contribue à la tenue de l’événement, ’’Miss Bénin France Europe’’.  Cette implication concerne les éditions de 2014 à 2016. « Il reste indélébile parmi les événements de la diaspora béninoise en France », en dit-il. Il s’est, aussi, fait remarquer par l’organisation de ’’La nuit du 229 à Paris’’. 


Cours à l’université, morceaux d’albums à faire, concerts à tenir et événements à conduire au sein d’une vie associative. Des défis pour le Docteur Ezin Pierre Dognon. La flamme d’un souffle à entretenir …    

Marcel Gangbè-Kpogodo

mercredi 14 septembre 2022

Quand Myster Ezin relève le défi ’’Mc Solaar’’

Dans le cadre de la parution de son album


Acteur culturel bien connu au Bénin pour avoir dirigé l’association ’’Oladé’’ tourisculture du Bénin (Otb), Ezin Pierre Dognon, doctorant en musicologie, a mis au point un album dont la parution officielle est prévue pour le mois de septembre 2022 en France. Se métamorphosant en ’’Myster Ezin’’, en tant qu’artiste musicien, il a fait de son « coup d’essai un coup de maître », en interprétant un morceau remarquable du rappeur français, Mc Solaar, pour porter l’album concerné.


La pochette de l'album, ''Espoirs''

’’Caroline’’ interprété et clippé. L’un des morceaux mythiques du tout premier album du rappeur français, Mc Solaar, que Myster Ezin, de son nom, à l’état-civil, Ezin Pierre Dognon, a choisi d’interpréter à travers l’album qu’il met sur le marché discographique dès le 23 septembre 2022 dans l’Hexagone où il vit et étudie.

Intitulé ’’Espoirs’’ et édité en France par le label, ’’III Lumière’’, ce disque comporte 9 titres dont ’’Caroline’’ qui reste la preuve que, de la même manière que, comme l’a pensé Voltaire, « on n’écrit bien qu’après avoir lu ceux qui ont bien écrit », on ne peut bien chanter qu’après avoir écouté ceux qui ont bien chanté. Dans le don par Myster Ezin de sa version  de ’’Caroline’’, l’enveloppe rythmique est similaire à l’originelle, avec l’artiste dont la voix chaude rassure, la bonne articulation des mots aidant. 

Si, en s’attaquant à la citadelle ’’Mc Solaar’’ et en la conquérant, le Béninois d'origine, Myster Ezin, a chanté comme un rappeur, le slam est le genre musical qu’il choisit de pratiquer. Cet engagement se justifie par le fondement nostalgique de l’impact de la puissance de la parole proférée sur son bas âge. « Quand j’étais enfant, j’aimais écouter les griots raconter des histoires au clair de lune. Je pense qu’il y a eu cette influence dans le choix, pendant les discussions, autour de la direction artistique du projet », en déclare-t-il. De même, avec le slam, il est question, se rapportant à lui, d’une relation de grande symbiose, ce qu’il clarifie : « Le slam est un art qui me correspond et auquel correspondent mes valeurs ».  En outre, selon lui, il s’agit d’un genre avec lequel il est fusionnel : « Le slam dégage, pour moi, une esthétique musicale dans laquelle je me retrouve complètement ».

Quant à l’album, ’’Espoirs’’, Myster Ezin en prévoit une cérémonie officielle de présentation pour le 15 octobre 2022 à l’espace ’’Jeunesse’’ d’Aix-en-Provence, la ville de ses études de 3ème cycle. Coîncidence ? Le 15 octobre est, aussi, la date de la sortie, en 1991, de l'album, ’’Qui sème le vent récolte le tempo’’, sur lequel se trouve ’’Caroline’’ ...


 

Musicologue et artiste musicien


De l’étude de la musique à sa pratique, Myster Ezin a vite franchi le fossé, vivant l’expérience comme une marque de pragmatisme scientifique : « Il y a comme une aisance, [comme] une assurance, [comme] un sentiment que l’on sait ce que l’on fait, [comme] un sentiment que l’on sait où l’on va parce qu’en tant que spécialiste de la musique, musicien et chanteur, on sait de quoi l’on parle. Il n’y a pas de place pour l’improvisation. Et, même quand il y a de l’improvisation, c’est un chaos qui est voulu ». Pour lui, la passion servant à faciliter l’exercice des deux postures, le théoricien et l’artiste se complètent : « Etre enseignant-chercheur est une profession. La pratique musicale n’est qu’un prolongement des connaissances et une envie de vivre d’autres expériences ».

Aussi, revendiquant, de manière convaincue, son nouveau statut d’artiste musicien, Myster Ezin ne fait pas les choses à moitié, se donnant un pseudonyme, comme le font les artistes, et renouvelant son apparence physique, en arborant des tresses dont la fonction n’est pas limitative : « Mon nouveau look date d’avant le projet d’album et de carrière musicale. Comme beaucoup de personnes, avant moi, je ne suis qu’un homme qui lutte contre la calvitie. Sur conseil de ma nièce, coiffeuse de profession, j’ai adopté ce look et cela semble le bon choix pour faire pousser mes cheveux, en plus de me permettre de me sentir bien ».


 

Parcours conséquent


Myster Ezin, artiste slameur, aujourd’hui, succède à Ezin Pierre Dognon, acteur culturel, par le passé, ancien président de l’association, ’’Oladé’’ tourisculture du Bénin (Otb). Il en garde, dans son palmarès, la médaille d’avoir décroché un financement de 100 mille euros, de la part de l’Union européenne, pour la tenue, en 2012, de la 7ème édition du festival, ’’Itinér’ance’’, que portait annuellement l’organisation.

Deux années après ce fait d’arme, il s’établit en France pour la poursuite de ses études, ce qui débouche sur l’obtention, en 2014, d’un Master of Business administration (Mba) en médiation culturelle, dans l’option, ‘’Management de la musique, des festivals et du patrimoine’’. En 2017, il s’inscrit à un doctorat en musicologie. Polyvalent, il tient, à son actif, la publication de deux ouvrages narratifs de fiction, ’’Dullah, la grosse énigme’’ et ’’Désolé madame, j’épouse mon portable’’, parus, respectivement, en 2015 et en 2017, de même que de ''Petites chroniques de Castellet'', un livre édité en 2021.

Marcel Gangbè-Kpogodo

jeudi 18 septembre 2014

L'Agence "Creative" tient le Concours ’’Miss Bénin France Europe’’ en juin 2015

Selon Ezin Pierre Dognon : « [...] la communauté béninoise en Europe a besoin de se doter d’une ambassadrice de beauté ... »


En juin 2015, les Béninois de la diaspora vivant en France et en Europe devront compter avec un événement qui s’annonce de taille : ’’Miss Bénin France Europe’’. Ezin Pierre Dognon, nommé Directeur de l’équipe d’organisation de l’événement, aborde, à travers cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, les tenants et les aboutissants d’une telle manifestation, tout en évoquant sa portée hautement sociale. Avec la mobilisation de la diaspora béninoise en Europe, autour de "Miss Bénin France Europe", la Miss élue sera une grande ambassadrice de lutte contre l'ulcère de Buruli.  
 Ezin Pierre Dognon, Président du Comité d'organisation de "Miss Bénin France Europe"
Stars du Bénin : Bonjour Ezin Pierre Dognon. Vous êtes, depuis peu, le Directeur de l’équipe d’organisation de l’événement ’’Miss Bénin France Europe’’. Pouvez-vous nous dire ce que c’est, ’’Miss Bénin France Europe’’ ?

Ezin Pierre Dognon : Tout d’abord, je vous remercie de me donner l’opportunité de parler de ’’Miss Bénin France Europe’’, via votre canal. ’’Miss Bénin France Europe’’ est le concours de beauté, au sein de la communauté béninoise, en France et en Europe. C’est un événement culturel qui se veut fédérateur de tous les Béninois de la diaspora européenne. Il est conçu et créé par l’Agence Créative, agence de communication et d’événementiel, basée en France.


On sent qu’il y a une nette différence avec Miss Bénin tout court …

Nous ne sommes pas dans une logique de comparaison entre notre événement et celui de l’Association Culturelle Miss Bénin. Cette dernière a quand même 20 éditions à son actif. Il ne peut donc pas y avoir de comparaison avec nous qui sommes à la première édition. Loin d’être deux événements opposés ’’Miss Bénin’’ et ’’Miss Bénin France Europe’’ doivent être complémentaires, car il s’agit de la même communauté, même si ces événements sont sur deux territoires différents.


L’organisation de "Miss Bénin France Europe" se fait-elle en rapport avec l’Association culturelle Miss Bénin (Acmb) qui travaille au Bénin alors ?

C’est ce que nous souhaitons. En effet, nous avons mené plusieurs démarches auprès de l’Acmb afin de trouver un consensus de collaboration, et je puis vous dire que les tractations sont en cours. Nous avons fait des propositions de partenariat qui sont certainement en étude. Nous espérons que les choses évolueront dans les prochains jours.


Ne craignez-vous pas un conflit d’attributions entre la structure préparant "Miss Bénin France Europe" et l’Acmb ?

Aucune crainte à ce sujet puisqu’il s’agit de deux entités différentes mais qui peuvent être complémentaires, comme je l’ai évoqué précédemment. Les échanges avec le Président de l’ACMB ont été très cordiaux et fraternels, ce qui suppose qu’il n’y a visiblement pas de conflit d’intérêts.


Il nous est revenu que "Miss Bénin France Europe" est un événement qui s’est illustré, très récemment, dans un scandale, retentissant, de malversations de tous ordres. Etiez-vous de l’équipe ayant cela à son actif ? Que s’était-il passé ?

Déjà, à l’époque, le concours ne s’appelait pas ’’Miss Bénin France Europe’’ mais ’’Miss Bénin France’’, tout court. Nous ne sommes associés ni de près ni de loin à l’organisation de cet événement.
Avant de se lancer dans la création de ’’Miss Bénin France Europe’’, l’agence Creative et toute l’équipe ont fait un état des lieux, en l’occurrence, par rapport à ce qui avait été fait par le passé. Nous avons, certes, eu des échos très peu favorables au sujet de ’’Miss Bénin France’’, de 2012. Mais, n’ayant pas été présent à cet événement, nous ne saurions décrire avec précision ce qui s’était passé.
Ceci étant dit, il est avéré, des conclusions de notre état des lieux, que ’’Miss Bénin France’’, tel que conçu et organisé en 2012, a été une déception totale pour, en premier lieu, les participantes, les membres de l’équipe organisatrice, les partenaires et, en second lieu, pour la communauté béninoise elle-même.
Au regard de tout ceci, les Béninois de la diaspora se retrouvent privés d’un événement capable de les réunir autour d’un thème d’adhésion générale qu’est la promotion de la culture, à l’international. Au même moment, les autres communautés, dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, la Guinée, le Togo, etc., font un travail formidable, dans ce domaine, ce qui leur permet de valoriser leur culture, tout en créant un creuset d’union.
La question principale qui fonde ’’Miss Bénin France Europe’’ est de savoir s’il fallait s’arrêter à l’échec des autres ou s’il fallait donner à la communauté béninoise d’Europe une vraie opportunité d’avoir un événement culturel digne de son image.


Qu’est-ce qui nous montre que "Miss Bénin France Europe" n’a aucun rapport avec ce dont nous avons entendu parler et qui est très malsain pour la réputation des porteurs béninois de projets vivant en France ?

Comme je vous l’ai signifié précédemment, ’’Miss Bénin France Europe’’ est organisé par l’Agence Creative qui n’a aucun lien avec l’autre société qui s’était essayé à la chose en 2012. Je ne porte pas de jugement personnel à l’égard du promoteur de 2012, car un événement de cette envergure demande beaucoup de travail, d’énergie et toute une organisation, sur une longue durée. Il a certainement fait un travail formidable qui s’est heurté à des couacs qui l’empêchent de rééditer l’événement. Il faut aussi dire que nous avons tous droit à l’échec car c’est de ceci que naissent les grandes réalisations. Je pense que la communauté béninoise en Europe a besoin de se doter d’une ambassadrice de beauté et c’est ce à quoi mon équipe s’attelle.


Avez-vous fait un sondage auprès des Béninois vivant en France pour savoir s’ils sont prêts à faire à nouveau confiance à une nouvelle équipe, la vôtre ?

Vous le savez, sans doute, un promoteur culturel ne lance pas son événement sans réaliser un benchmark. Je vous avais dit plus haut que nous avons fait un état des lieux, ce qui implique que nous avons écouté un certain nombre de personnes et de responsables d’associations représentant la communauté béninoise. Le besoin d’avoir un cadre d’échanges existe mais, vu ce qui s’est passé en 2012, le travail de confiance doit être permanent. Nous avons donc comme défi de réussir cette première édition afin de gagner la confiance et l’adhésion totale des Béninois de France et d’Europe.


En réalité, quelles sont les innovations de "Miss Bénin France Europe" ?

Déjà, on ne s’improvise pas créateur d’événement. Le directeur d’équipe que je suis a été recruté sur un appel à candidatures, dont les critères de sélection sont stricts sur les compétences techniques et l’expérience. Les autres membres de l’équipe que j’ai constituée ont été aussi sélectionnés sur des critères assez pointus, du point de vue motivation, intérêt pour la chose culturelle, en général, et pour le développement du Bénin, en particulier, sans oublier les compétences.
Ce premier point, pour vous dire le sérieux que l’agence a voulu mettre autour de l’événement. En plus, nous ne comptons pas organiser un concours de beauté de plus mais nous voulons faire de la Miss élue une ambassadrice de la lutte contre une maladie très sérieuse que beaucoup ignorent et qui fait des ravages dans notre pays, le Bénin. Par ailleurs, il y a cette ouverture vers les autres communautés béninoises de l’Europe afin d’élire une Miss unique de la diaspora béninoise en Europe qui représentera celle-ci à la finale de Miss Bénin, dans les éditions à venir.


Quels sont les moyens dont vous disposez pour réussir l’organisation de cette manifestation, dès juin 2015 ?

En toute chose, « il n’est de richesses que d’hommes », pour citer Jean Bodin. Il y a les moyens humains, des compétences, de la volonté et de la détermination de mon équipe. Celle-ci a mis en place des stratégies pour mobiliser des partenaires institutionnels et privés autour de l’événement. En elle-même, la communauté béninoise constitue un moyen fort de par son adhésion et sa spontanéité à inciter les candidatures des proches.


Comment pensez-vous procéder pour recruter des candidates ?

Le casting a été déjà lancé et est étendu sur une durée allant jusqu’au 31 janvier 2015. Cela permettra aux potentielles candidates, ayant 17 ans, en 2014, de pouvoir postuler. Une vaste campagne sur les réseaux sociaux et la diffusion des informations dans les réseaux associatifs, dans la presse, via des mailings, etc., sont des procédés adoptées par l’équipe pour atteindre un maximum de personnes. De plus, des flyers et des affiches sont en cours de diffusion, à des points stratégiques, dans toute la France et, dans les autres représentations diplomatiques du Bénin en Europe. Nous espérons que nos sœurs répondront nombreuses à l’appel.


Vous attachez, si notre compréhension est bonne, "Miss Bénin France Europe" à l’éradication de l’ulcère de Buruli au Bénin. Pourquoi le choix de cette maladie ? La Miss élue viendra-t-elle en mission au Bénin, dans le cadre de la lutte contre cette maladie ?

Je pense qu’il y a plusieurs concours de beauté qui s’organisent, de nos jours, de par le monde. La question d’une démarcation sérieuse s’est posée au sein de l’équipe d’organisation qui s’est donné le défi d’apporter une touche particulière à l’événement, afin de faire porter par la Miss un véritable projet de société. Des réflexions ont donc été engagées sur les maladies qui affectent la jeune enfance au Bénin. Le choix s’est porté sur l’Ulcère de Buruli qui fait partie des 17 maladies tropicales négligées en Afrique, en général et, en particulier, au Bénin.
Il résulte de l’infection par Mycobacteriumulcerans, un micro-organisme appartenant à la famille des bactéries responsables de la tuberculose et de la lèpre. 6000 à 7000 nouveaux cas sont détectés, chaque année, au Bénin, en majorité chez les enfants de moins de 15 ans, ce que je trouve personnellement énorme. La Miss élue sera au cœur d’une grande campagne de sensibilisation sur les causes, les symptômes et les traitements de cette maladie. Elle apportera également son appui pour l’insertion et l’épanouissement des personnes atteintes. Vous convenez donc avec moi qu’elle fera des déplacements sur place pour la mise en œuvre de ce projet. Tout ceci se fera en collaboration avec la Fondation Raoul Follereau qui travaille dans toute l’Afrique avec les Coordinations nationales de lutte contre l’Ulcère de Buruli.


L’Etat béninois est-il, d’ores et déjà, impliqué ?

Nous organisons un événement de promotion de la culture béninoise en Europe. La logique oblige que les représentations diplomatiques et consulaires soient associées. Des démarches sont en cours, à cet effet. Il en va de même pour le Gouvernement, via le Ministère de la Culture. A ce sujet aussi, des démarches ont été faites. Nous espérons des ouvertures d’adhésion à ces différents niveaux.


En guise de clôture de cette interview, avez-vous un appel à lancer aux Béninois, en général, et à ceux vivant en France et en Europe, en particulier ?

La culture est ce qu’il nous reste quand nous avons tout oublié et, un peuple qui ne valorise pas sa culture rend les autres ignorants de son existence. Je pense que nous avons le devoir de porter au-devant de la scène internationale ce que nous avons de mieux à vendre puisque nous sommes caractérisés par notre culture. Je comprends l’amertume des acteurs impliqués, de près ou de loin, dans l’organisation de 2012. Mais, il importe de fermer la parenthèse et d’avancer vers de nouveaux horizons. Je demande donc aux parents de nous faire confiance et de permettre à leurs filles d’être des ambassadrices de la beauté au sein de la diaspora béninoise en Europe. Aux partenaires, je pense que c’est une occasion unique de se rendre visible en choisissant de se positionner sur ’’Miss Bénin France Europe’’. Je tiens à remercier l’Agence Creative qui a porté son choix sur ma candidature pour diriger l’équipe d’organisation de ce grand événement.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo