lundi 21 juillet 2014

Martin Hod, le phénix de zouker béninois

Il donne un nouveau souffle à sa carrière

Dans la soirée du 14 juillet 2014. Martin Hod, artiste béninois de la musique zouk, intervenait dans l’émission ’’Afronight’’, de la chaîne de télévision panafricaine, ’’Télésud’’. La manifestation d’un grand retour sur la scène médiatique internationale avec, à la clé, des projets d’un grand intérêt artistique et social, ce qui relance une carrière musicale qui, en toute apparence, semblait battre de l’aile.

Martin Hod, sur le plateau de l'émission "Afronight" de la chaîne, "Télésud"
Martin Hod, de son vrai nom, Martin Hodonou, partageait, ce lundi 14 juillet 2014, en soirée, le plateau de l’émission ’’Afronight’’ de la chaîne télévisuelle ’’Télésud’’, avec l’artiste de la République démocratique du Congo, Mj30. Dans les prochaines semaines, l’artiste béninois, qui vit depuis quelques années en France, disait-il, « pour trouver plus de feeling » à sa musique, s’envolera pour les Etats-Unis. Ce sera pour animer des concerts dans des lieux de spectacles appelés ’’Showcases’’. Déjà, quelques dates sont disponibles : les 13, 20, 21 et 26 décembre 2014, le zouker béninois est annoncé pour se produire, respectivement, dans les villes américaines de Philadelphie, New York, Chicago et d’Indianapolis.
En attendant ces événements, Martin Hod, celui qui, par ses antécédents musicaux, avait bien mérité le surnom d’ « Afro zouker de charme », a connu un parcours élogieux : en 2005, le voilà consacré « Meilleur artiste masculin d’Afrique de l’ouest » par la dixième édition des ’’Kora Awards’’. En 2009, c’est le Gouvernement de son pays qui le fait monter sur le piédestal de la reconnaissance nationale en le faisant, respectivement, Officier de l’Ordre national, Commandeur de l’Ordre du mérite et Chevalier de l’Ordre du mérite. Sans aucun doute, c’était en souvenir, entre autres, du fait que l’artiste avait, à son actif, quatre albums : « Omon arayé », « Kodjournan ichè », « Dis-moi » et « Biowa », respectivement, en 1991, 1996, 2003 et 2005.
Aujourd’hui, il a un passé musical qui l’honore, ce qui l’a poussé à déclarer, ce jeudi 14 juillet, sur le plateau de l’émission ’’Afronight’’, qui était à sa dernière saison, en cette période vacancière : « Je ne suis pas n’importe qui ». Ainsi, la seule évocation de son nom n’aurait d’autre effet que d’éveiller la nostalgie de ses compatriotes connaissant bien le caractère suave de sa voix déclamatrice des paroles de son zouk africain en langues fon et yoruba, même s’il vit désormais en permanence en France. Cet éloignement, le signe d’un enracinement culturel qui n’a pas toujours bien porté ses fruits, ne le maintient que plus proche de ses racines.
En effet, ses récents faits d’armes l’ont propulsé davantage sous les feux de la rampe du zouk international ; il a sorti, en duo avec le très connu zouker guadeloupéen, Cleeve, « Crois-moi », « Mes regrets », « C’est pour toi », respectivement, en 2010, 2011 et 2012, des morceaux qui ont fait le tour du monde de la planète zouk et romance. Et, il chante en langue fon du Bénin. Eux deux se sont donc organisés en auto-production, à en croire toujours Martin Hod sur ’’Afronight’’ ; ils ont émerveillé, de ces titres devenus tubes, les oreilles et l’esprit de leurs fans respectifs.
Ces singles, parus sur des compilations internationales de zouk, sont prévus pour appartenir au prochain album du zouker béninois, un opus qu’il annonce devoir sortir en 2015, avec des morceaux qui seront inédits et, en avant-goût, un nouveau titre qui nous ramène à la vraie essence musicale de Martin Hod : « Djessou gbèto », paru le 1er janvier 2014, dont le clip est disponible depuis le 27 mai de l’année en cours. Un délice, tout en fon, de 4mn05s. Pour un message montrant que la nature ayant des lois, l’homme doit réfléchir avant d’agir.
En annexe à ce fait artistique, une mesure de cœur, prise de commun accord, depuis le 5 mai 2014, avec Martin Hod music team, sa maison de production que Codjovi Tossou, son manager, dirige d’une main de maître : selon les ventes faites sur ses disques et les bénéfices de ses spectacles, Martin Hod consacrera 5% de ses revenus annuels d’artiste aux enfants orphelins, défavorisés, déshérités d’Afrique et du monde.

Le nouveau Martin Hod est de retour. Plus qu’une résurrection de phénix, c’est le réveil du dragon … Sa carrière gagne un nouveau souffle, un souffle de feu.


Marcel Kpogodo

vendredi 18 juillet 2014

"Le Noyau Critique" félicite Pascal Zantou et Kokou Claude Balogoun

A l'occasion de l'installation des nouvelles mandatures de la Haac et du Ces

"Le Noyau Critique", Association de Journalistes culturels et de critiques d'art pour le développement, a fait paraître un communiqué de presse. C'est à l'issue d'une réunion mensuelle extraordinaire de son Bureau Directeur, tenue le jeudi 17 juillet 2014. Il ressort de ce texte que l'organisation félicite Pascal Zantou et Kokou Claude Balogoun, respectivement, nouveaux Conseillers à la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (Haac) et au Conseil économique et social (Ces).



Pascal Zantou

Kokou Claude Balogoun

COMMUNIQUE DE PRESSE


Félicitations à Pascal Zantou et à Kokou Claude Balogoun !


Le Bureau Directeur du Noyau Critique, Association de Journalistes Culturels et de Critiques d’Art pour le Développement, a tenu une réunion mensuelle extraordinaire, ce jeudi 17 juillet 2014, à Cotonou. L’ordre du jour abordait, entre autres, le bilan de la participation des trois délégués du Noyau Critique à l’élection du représentant des artistes, des acteurs et des promoteurs culturels au Conseil Economique et Social (CES), le 27 juin 2014, de même que la prochaine installation des nouvelles mandatures des nouveaux Conseillers de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), d’une part, et du CES, d’autre part.
Tout en continuant de remercier les professionnels des médias membres du Noyau Critique et du Réseau des Journalistes et Acteurs Culturels (REJAC) pour la partition qu’ils ont, ensemble, jouée pour l’élection triomphale à la HAAC, du désormais Honorable Conseiller, Marie-Richard MAGNIDET, le Bureau Directeur du Noyau Critique présente ses félicitations à l’aîné des Journalistes Culturels béninois, M. Pascal ZANTOU, pour sa désignation par l’Assemblée Nationale pour siéger au sein de la cinquième mandature de la HAAC. C’est le signe de la reconnaissance du mérite individuel de cette personnalité et de la confirmation de la bonne réputation et du prestige dont bénéficie M. Pascal ZANTOU, dans sa corporation d’origine, celle des Journalistes Culturels.
Par ailleurs, Le Noyau Critique présente aussi ses félicitations à M. Kokou Claude BALOGOUN, brillamment reconduit, le 27 juin 2014, par l’élection des délégués des associations d’artistes, d’acteurs et de promoteurs culturels, en tant que représentant de cette vaste corporation, dans la nouvelle mandature du CES.
L’Association Le Noyau Critique, en profite pour souhaiter un mandat constructif et efficace à MM. Pascal ZANTOU et Kokou Claude BALOGOUN, de même qu’à M. Marie-Richard MAGNIDET et à tous les autres Conseillers respectifs de la HAAC et du CES.
Fait à Cotonou, le 17 juillet 2014
Pour Le Noyau Critique,
Le Président,

Marcel KPOGODO

mercredi 16 juillet 2014

Blaise Tchétchao, un bilan consistant

Après 15 mois à la tête du Fonds d’Aide à la Culture

Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’Aide à la Culture, vient de passer 15 mois à la tête de cette institution. Ayant accepté de partager avec nous ses analyses sur le bilan de ses actions, il se révèle qu’il a largement dépassé les objectifs qu’il s’était fixé … Lisez plutôt …



Blaise Tchétchao, un pragmatisme 

Stars du Bénin : Bonjour M. Tchétchao. En tant que Directeur du Fonds d’Aide à la Culture du Ministère de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme du Bénin, vous venez d’effectuer un peu plus d’une année à ce poste, y ayant été officiellement installé le 12 mars 2013. Pouvez-vous risquer un bilan de vos actions ?

Blaise Tchétchao : Merci, M. le journaliste. C’est vrai, cela fait un peu plus d’un an, exactement 15 mois, que je suis à la tête de la Direction du Fonds d’Aide à la Culture. Dès mon arrivée à ce poste, nous avons effectué une évaluation, une évaluation des 5 ans du Milliard culturel ; elle nous a permis de comprendre que, dès que le Milliard culturel a été mis en place, il y a eu l’éclosion des talents, les demandes se sont accentuées, ce qui, naturellement,  a amené au saupoudrage de la répartition de la subvention à un moment donné : dès le début, des gens prenaient de gros montants mais, quatre à cinq années après, pratiquement, la demande s’est accrue et on est passé à de petits montants.
Après cette évaluation, nous avons fait un tour dans le pays, nous avons effectué une tournée de prise de contact avec les acteurs culturels. Au cours de celle-ci, beaucoup de choses nous ont été dites, on en a tenu compte pour pouvoir intégrer cela dans les réformes que nous avons entreprises sous l’impulsion du Ministre de la Culture, M. Jean-Michel Abimbola.
Alors, nous avons compris que nos acteurs culturels se déplaçaient de leur lieu d’origine, pratiquement, vers Cotonou, avant toute information et pour le dépôt de leurs dossiers. Nous avons donc décidé d’intégrer les Directions départementales de la Culture dans le processus de la gestion du Fonds d’Aide ; deux agents ont été désignés par chaque Direction départementale et ces agents ont été formés, pour renseigner les acteurs culturels de leur département et pour recevoir leurs dossiers. Nous avons aussi décidé de mettre des panneaux d’affichage dans toutes les Directions départementales, pour que les informations que nous affichons au niveau du Fonds d’Aide à la Culture, ici, à Cotonou, y soient immédiatement relayées.
Après cela, nous avons commencé à afficher les résultats des sessions, ce qui est très important. A un moment donné, on ne connaissait pas le nombre d’acteurs culturels ayant été financés, ni la nature de ces acteurs-là. Nous avons commencé à afficher pour que les artistes voient, en leur sein, qui sont ceux qui bénéficient de la subvention du Fonds d’Aide à la Culture.

Par rapport à ces rencontres avec les artistes à travers les Départements du Bénin, y a-t-il d’autres éléments relatifs aux attentes des artistes ?
Je vous ai dit, tantôt, que les problèmes qu’ils ont posés sont ceux d’éloignement, d’information, plus précisément. Il y en a beaucoup qui n’étaient pas informés, par exemple, qu’il fallait se mettre en association pour bénéficier de la subvention des gros projets du Fonds d’Aide à la Culture ; certains pensaient que le Fonds devrait les détecter et leur donner des subventions, un peu, dans le Bénin profond, comme le diraient les autres.

Précisément, à votre prise de fonction, vous affirmiez : « Je place ma nomination sous le signe de la transparence, de l’impartialité, de la justice, de l’excellence et de l’espoir … ». Qu’en est-il, à ce jour ?
Nous avons démarré, nous avons commencé à travailler par rapport à cette vision, si je peux m’exprimer ainsi. Vous avez constaté, je l’ai dit tantôt, que nous avons commencé à afficher les résultats ; nous sommes beaucoup plus en contact avec les acteurs culturels : quand ils viennent ici, nos portes leur sont ouvertes. Cela ne nous empêche pas d’être rigoureux.

En prenant service, vous avez promis le toilettage des textes de l’institution que vous dirigez, plus précisément, « la relecture et la mise en exécution effective du manuel de procédures », ensuite, « le renforcement de la visibilité du Fonds d’Aide à la Culture », « le raffermissement des relations entre le Fonds d’Aide à la Culture et ses usagers ». Quel état des lieux faites-vous par rapport à ce cahier de charges que vous vous étiez donné ?
Tout cela a été réalisé, pratiquement à 100% : le manuel de procédures est relu, je l’ai devant moi, vous pouvez le constater ; depuis mars 2014, ce document a été relu. Comme vous le savez, le manuel de procédures est un outil de gestion, un outil qui contribue à la transparence de la gestion, un outil qui contribue à l’efficacité. Ce manuel de procédures a été réalisé.
Pour ce qui est du renforcement de la visibilité du Fonds d’Aide à la Culture, nous communiquons beaucoup. Naturellement, nous sommes en train de mettre en place le site Internet du Fonds d’Aide à la Culture, www.dfac.bj, qui sera définitivement mis en ligne, je pense, à la fin du mois de juillet. Vous voyez bien que c’est un très bon outil de communication ! Et, c’est en même temps un outil qui va servir aux artistes, qui va leur faciliter encore plus la tâche ; ils n’auront plus à se déplacer pour venir chercher des dossiers avant de postuler, ceux qui savent se connecter à Internet pourront directement y télécharger des formulaires, ils pourront facilement nous poser des questions, nous envoyer des mails, ils n’auront plus besoin de se déplacer nécessairement. A part ce qui a été réalisé dans les Départements, voilà encore un élément complémentaire pour faciliter la tâche aux artistes.
Concernant le raffermissement des relations entre le Fonds d’Aide à la Culture et ses usagers, nous sommes régulièrement en contact avec les acteurs culturels, nos portes leur sont très ouvertes ; quand ils viennent ici, même si ce n’est pas sur rendez-vous, je les reçois quand je peux et, je pense que c’est le plus important. Nous les écoutons aussi et nous tenons compte de leurs points de vue, si ceux-ci sont objectifs par rapport aux différentes réformes que nous menons.

A votre prise de service, le 12 mars 2013, vous disiez aussi : « Il est temps que l’artiste vive de son art ». Pensez-vous qu’on est, actuellement, au Bénin, en voie vers cela ?
C’est difficile … Après avoir fait l’état des lieux, malheureusement, c’est difficile de dire que l’artiste peut vivre, à moyen terme, de son art si les artistes doivent s’auto-produire, parce qu’ils pensent qu’ils n’ont plus de producteurs. Je dis bien qu’ils pensent qu’ils n’ont plus de producteur. Quand nous fouillons et que nous constatons qu’il y en a qui sont des producteurs mais, aujourd’hui, qui démissionnent, à cause de la piraterie, c’est difficile de dire que l’artiste va vivre de son art. Mais, nous nous battons, avec les différentes réformes qui sont menées au niveau du Ministère de la Culture, pour corriger progressivement cet état de choses.

Pouvez-vous donner quelques précisions sur ces réformes qui seront salutaires pour les artistes ?
Je vous remercie. Le statut de l’artiste est déjà  une réalité. Nous avons, aujourd’hui, au niveau des associations, une certaine organisation : elles doivent avoir, au-delà du Récépissé de la Préfecture et du Journal officiel, la reconnaissance du Ministère de la Culture ; elles doivent s’adresser à la Direction de la Promotion artistique et culturelle pour avoir un agrément.
Au niveau des artistes, ils prenaient jadis l’attestation d’artiste, valable pour 6 mois. Aujourd’hui, c’est la carte professionnelle d’artiste, valable pour 2        ans. Donc, cela soulage les artistes.
Au niveau des promoteurs culturels aussi, les réformes sont en cours pour que ceux-ci soient beaucoup plus professionnels, toujours avec la Direction de la Promotion artistique et culturelle.

Mais, il y a aussi des éléments de plainte venant des artistes, surtout quand ils ont l’occasion de parler aux journalistes ; ils disent ne bénéficier du Fonds d’Aide à la Culture que d’un financement largement en-deçà du minimum dont ils ont besoin pour réaliser leur projet. Qu’en est-il, depuis votre gestion ?
Je vous ai dit tout à l’heure que nous avons fait une évaluation et que le nombre de demandes de financement s’est régulièrement accru. Il faut constater qu’ici, on ne finance pas à 100% les projets des artistes ; on a parlé d’un fonds d’aide, c’est un fonds qui vient appuyer. Donc, ce Fonds ne peut pas prendre à 100% en compte les demandes de financement. Il faudrait que les artistes, que les acteurs culturels puissent se pencher vers d’autres sources de financement pour pouvoir réaliser leur projet à 100% ; ici, c’est seulement un appui qui est donné.

Nous avons ouï dire que vous vous battez pour faire passer le milliard culturel à 3. Est-ce vrai ? Où en est le projet ? Aurons-nous bientôt une issue favorable ?
Nous aurons une issue favorable, si tout va bien, si la gestion est toujours transparente. Alors, l’année dernière, nous étions à 1 milliard ; cette année, nous sommes déjà à 1,3milliard. Nous passerons bientôt à 1,5 milliard et à 3milliards. C’est le lieu de remercier le Chef de l’Etat, qui aime les artistes ; il aime si bien les artistes, le Docteur Thomas Boni Yayi, qu’il a décidé, entre l’année dernière et ce jour, de faire augmenter la subvention du Fonds d’Aide à la Culture. C’est une très bonne chose.

Des informations nous parviennent selon lesquelles une bonne partie du Fonds d’Aide à la Culture serait affectée à la gestion des administrateurs du Fonds, ce qui prendrait un fort pourcentage dans ce Milliard culturel. Qu’avez-vous à répondre à cela ?
Les administrateurs du Fonds d’Aide à la Culture n’ont pas de fonds à prendre, ils ne prennent pas de salaire, ils prennent des jetons de présence qui ne représentent même pas 1% du Milliard culturel ; les textes sont clairs là-dessus, cela n’a pas été inventé par les administrateurs, c’est prévu par les textes et, c’est par échelle que ces fonds sont répartis. Donc, que les gens n’intoxiquent pas ! La gestion est claire et les gens peuvent venir réellement se renseigner sur les chiffres ; les administrateurs ne prennent pas grand-chose ici.

Nous avons aussi appris que vous vous attelez à réfectionner les salles de cinéma du Bénin ? Qu’en est-il ? De quelle manière cela se passe-t-il et dans quel but ?
Après avoir constaté qu’il manque des salles de diffusion des œuvres de nos artistes, nous avons initié, sous l’impulsion du Ministre Jean-Michel Abimbola, la réfection de nos salles de cinéma.
Les travaux de réfection de la salle du cinéma ’’Concorde’’ sont à la phase d’achèvement ; nous allons bientôt lancer ceux de la salle du cinéma ’’Le Bénin’’, au cours de cette année. Les études sont actuellement en cours de réalisation pour ’’La maison de la Culture’’ de Ouidah, les salles de cinéma, ’’Le Borgou’’ de Parakou et ’’Sabari’’ de Djougou.

Se rapportant aux artistes victimes de maladie, cela fait souvent polémique au Fonds d’Aide à la Culture. Qu’est-ce qui est prévu pour régler ce problème au niveau de votre institution ?
Pour les cas de maladie et de décès, qui appartiennent à une même rubrique, des ressources sont prévues par le Conseil d’Administration pour faire face à ces charges : 20 millions de Francs pour chaque année. Depuis que le Milliard Culturel a été mis en place, ce montant n’a pas varié. Nous, au niveau du Fonds d’Aide à la Culture, nous sommes autorisés seulement à sortir, au maximum, 200 mille. Si nous nous amusons à faire de petits calculs, si nous donnons ce montant aux artistes et que nous supposons qu’il n’y a pas eu de mort, cela veut dire qu’on ne peut servir que 100 artistes. Chaque fois qu’un artiste souffre même du paludisme, il écrit au Fonds d’Aide à la Culture. L’essentiel est que, quand ils fournissent les papiers, on leur donne ce à quoi ils ont droit. L’année dernière, en 2013, en septembre déjà, les artistes ont fini la cagnotte qui a été mise à leur disposition ; tous ceux qui ont écrit d’octobre à décembre ont vu leur dossier renvoyé pour 2014. Donc, vous voyez qu’il n’y a rien de caché.
Cette allocation ne peut donc pas servir à faire des évacuations sanitaires pour les artistes malades.
Je voudrais ici remercier, une fois encore, le Chef de l’Etat qui a pensé au Régime d’assurance maladie universelle (Ramu), solution crédible pour toute la population béninoise, en général, et pour les artistes, en particulier.

Quelle marque de votre personnalité pensez-vous être en train d’appliquer au Fonds d’Aide à la Culture ?
C’est la rigueur et la transparence dans la gestion comme le Ministre Jean-Michel Abimbola a l’habitude de nous l’imprimer.


Votre poste actuel vous passionne-t-il ou donneriez-vous tout pour en conquérir un autre ?
Oui, il me passionne ; je suis avec les artistes et, avec eux, rien n’est prédit d’avance. Avec eux, tout peut changer, tout peut être bon comme tout peut être mauvais. Cela me passionne bien, c’est très formateur.

Avez-vous un mot de fin pour clore cette interview ?
Je pense que vous faites une très bonne chose, au niveau du site du Portail Culturel du Bénin, vous vous déplacez pour vous informer ; c’est une très bonne chose. Cela contribue naturellement à la promotion de notre culture. Je voudrais juste demander aux acteurs culturels de continuer à nous faire confiance. Bientôt, entre la fin du mois d’août et le début du mois de septembre, nous allons lancer les gros projets pour l’exercice 2015.
A cet effet, je tiens à préciser que les textes stipulent que sont concernés par ce prochain appel les associations d’artistes et les promoteurs culturels. Les premiers doivent détenir le Récépissé de la Préfecture et le Journal officiel, et se mettre à jour avec la Direction de la Promotion artistique et culturelle. Les promoteurs culturels, quant à eux, doivent avoir leur carte de promoteur culturel et être à jour avec les impôts et la Caisse nationale de sécurité sociale. Ces deux catégories peuvent postuler pour les gros projets. En plus de cela, au niveau de l’administration, les directions qui s’occupent de la promotion de la culture du Bénin peuvent aussi postuler pour les gros projets. Voilà ce que les textes ont prévu.
J’invite donc les acteurs culturels  à se mette à jour par rapport aux réformes qui sont en cours et que des projets fédérateurs soient conçus pour, qu’enfin, une plus-value soit apportée à l’économie de notre pays. Merci beaucoup.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

vendredi 11 juillet 2014

Darlène Abissi a réussi son défilé de mode

Selon les analyses du Professeur Abel Dako

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Cette citation du Cid de Pierre Corneille convient parfaitement à la jeune Darlène Abissi, dans sa seizième année. Le vendredi 13 juin 2014, elle a tenu un défilé de mode, à la Paillotte de l’Institut français de Cotonou, pour présenter des modèles d’habits de femmes, conçus par elle-même, de la collection « Femmes, soyez mystérieuses », portant la marque ''Funmilayo'', de l’un de ses prénoms. Abel Dako, Professeur de Français dans le collège où elle est apprenante, a accepté, ayant assisté au défilé de mode, de nous faire connaître ses impressions, à l’issue de la manifestation. Elles sont très élogieuses.

Darlène Abissi, à gauche, posant avec un mannequin du défilé

Stars du Bénin : M. Abel Dako, vous êtes Professeur de Français au Collège Houéyiho de Cotonou, un établissement scolaire dont Funmilayo Darlène Abissi est élève, elle qui a initié un défilé de mode que vous venez de vivre, en cette soirée du vendredi 13 juin 2014, à la Paillotte de l’Institut français de Cotonou. Pouvez-vous partager avec nous vos impressions par rapport à ce que vous avez vu ?


Abel Dako
Abel Dako : C’est pour moi une grande joie, une grande joie doublée de fierté d’avoir assisté à cet événement qui vient de se terminer. Je n’en reviens pas, je ne pouvais pas savoir, je ne pouvais pas imaginer qu’une âme, du haut de ses 15 ans, pouvait être aussi créative, parlant, bien sûr, du style de la création de modèles. Franchement, mademoiselle Funmilayo Darlène Abissi, je l’ai toujours côtoyée au collège … Il est vrai, j’ai lu des revues, des reportages sur elle, sur ses modèles, mais, je ne pouvais pas m’imaginer ce que j’ai vu ce soir ; c’était tout simplement beau, je manque même de mots pour qualifier, pour décrire véritablement ce que j’ai vu, elle n’a rien à envier à de grands stylistes, comme l’a dit le présentateur de la soirée.



Pouvez-vous nous décrire les étapes de ce défilé de mode ?
Comme le dit le nom de la collection, « Femmes, soyez mystérieuses », je trouve tout simplement que tout a été organisé de façon minutieuse et, il y a eu, comme on le voit à la présentation de collections de grands stylistes, il y a eu des parades individuelles, 6 au total. Après, nous avons assisté à une autre parade de tous les mannequins qui étaient passés ; ces jeunes filles sont revenues, cette fois-ci, encore, dans une tenue, de façon individuelle. De long en large, elles ont présenté le modèle qu’elles portaient, ce qui leur permettait de vanter un peu plus la marque ’’Funmilayo’’.
Je ne m’y connais pas trop en matière de tenues par rapport au nom qu’il faut leur donner, mais, entre autres, je peux citer ce que j’ai vu : des culottes, de petits corsages de femmes, de très belles robes, comme celle que Funmilayo elle-même portait d’ailleurs et dans laquelle on l’a vue, dans le défilé final, accompagnée de ses mannequins. Egalement, on a pu voir d’autres tenues telles que des sans-manches, des pantalons de femmes, … ; c’étaient de très beaux modèles.


Darlène Abissi et ses robes de marque "Funmilayo"
Pas de tenues traditionnelles ?
Non, rien que des tenues modernes, mais, des tenues modernes de dernière génération, qui répondent véritablement aux aspirations de nos jeunes filles : des tenues de plage, des tenues de soirée, des tenues de vérité. Dans le dernier cas, c’étaient vraiment des tenues de vérité, conçues, pratiquement, de la main de quelqu’un qui s’y connaît, de quelqu’un qui fait son petit bonhomme de chemin et qui était déjà loin. Une fois encore, comme l’a fait remarquer l’animateur du défilé, c’est la cadette des stylistes du monde entier, elle est prête à rivaliser avec qui que ce soit.


Comment avez-vous ressenti le thème du mystère, à travers les tenues qui ont défilé devant vous ?
C’est aussi simple que cela. Comme je l’ai évoqué tout à l’heure, les tenues que nous avons vues au cours de cette soirée sont uniques en ce sens que ce sont des tenues qui sortent du quotidien de tout ce que nous voyons, elles étaient simples. Quant à l’idée du mystère, elle résidait justement dans la simplicité des tenues, partant déjà des pagnes Woodin qu’on a utilisés, ce n’était pas encombrant ; le mystère réside en ceci que les touches étaient particulières sur ces tenues. Vous avez des robes qui paraissaient comme des robes habituelles, mais, lorsque vous vous en approchez, lorsque les jeunes filles mettent ces robes et que vous sortez, elles sont le centre de toute observation, de tout regard. C’est cela qui fait la particularité de Funmilayo : les culottes que nous avons vues cette soirée, les culottes de plage, ce sont des culottes qui portent, de part et d’autre, en bas, un peu comme des galons et, concernant le haut, les corsages sont sans manches, très simples, très souples, pas encombrants. Cela fait de la femme une véritable femme africaine, une femme béninoise, une véritable femme, tout simplement. Comme je l’ai dit, cela ne laisse personne indifférent.

Darlène, confiant ses impressions aux journalistes, après la manifestation
Et, c’est ce mystère qui attire vers ces femmes-là ?
Tout à fait, tout à fait, c’est cela qui fait leur particularité. Je trouve d’ailleurs que ce mystère réside dans l’adresse de celle-là même qui a conçu ces modèles ; quand vous les mettez et qu’on vous dit que c’est la collection de Funmilayo et que vous allez voir la personne qui s’y trouve derrière, c’est véritablement un mystère parce que, elle-même est une enfant de 15 ans, l’âge d’une adolescente. Pour la plupart, celles que nous voyons sont inconscientes, elles passent leur temps à s’amuser, à se dire que la vie est belle et, c’est l’insouciance totale. Déjà, Funmilayo, pour son âge, en classe de 1ère de série économique, trouve du temps pour dessiner, pour concevoir elle-même ces modèles-là, elle trouve également du temps pour ses études ! Nous avons jeté un coup d’œil sur son parcours scolaire, il s’agit d’une fille très brillante, aussi brillante dans ses études que dans ses créations de modèles. Donc, c’est là que réside, à mon sens, le mystère. Lorsque vous sortez avec une demoiselle qui met une de ses tenues, si on vous demande le nom de l’auteur du modèle et que vous dites que c’est Funmilayo, quand vous contactez la personne, vous allez tombez des nues, parce que, certains vont se dire : « C’est une tricherie, c’est un plagiat, ce n’est pas sa collection … ». Mais, véritablement, c’est elle qui l’a fait, parce qu’on nous l’a présentée, puisqu’elle n’est pas à sa première expérience ; c’est une jeune fille, c’est une adolescente qui a connu quand même un chemin avant d’être à ce point-là et, elle envisage de mettre bientôt une autre collection sur le marché. Donc, elle n’a pas fini de nous dévoiler ses mystères.


Un mot de fin à cette interview ?
Je dirai « Bon courage » à Funmilayo et, je lui souhaite une très bonne inspiration. Que les personnes de bonne volonté l’aident ; c’est une fille qui a de l’avenir et, si on l’encourage véritablement, elle est prête à rivaliser avec les grands stylistes de ce monde, parce que, déjà, si, pour son âge, elle nous a présenté ce que nous avons vu ce soir, à mon sens, elle ira très loin.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

41ème édition du Festival "Les Cultures du monde"

Une grande fête multi-culturelle annoncée


Du 18 au 28 juillet 2014 se tiendra dans la ville de Gannat, en France, la 41ème édition du Festival "Les Cultures du monde". Un grand événement en perspective ! C'est ce que laisse croire le présent Communiqué de presse signé par le Comité du Festival.



Communiqué de presse


Faites un tour du monde à Gannat


« Le comité du Festival vous attend autour d’un nouveau centre de spectacles, et des pôles de rencontres et d’échanges sur un espace qui laisse la place à la convivialité et à des choix multiples pour un festival « à la carte » !
Jean Roche, Fondateur du Festival "Les Cultures du monde"


À la frontière des pays d’Oc et d’Oil, Gannat, charmante petite ville d’Auvergne de 6 000 habitants, ouvre, chaque été, toute grande, ses portes au monde. Imaginez, 126 pays et 40 communautés différentes s’y sont déjà arrêtés ! Des visiteurs exceptionnels, puisqu’il s’agit de talentueuses troupes d’artistes traditionnels qui offrent à la cité gannatoise une parenthèse culturelle unique.

Chanteurs, danseurs, musiciens, artisans… des quatre coins de la planète partagent, pendant 10 jours et 10 nuits, leur héritage séculaire au cours du festival « Les Cultures du Monde ». Un tourbillon de sons, de rythmes et de couleurs organisé par l’Association Cultures & Traditions… depuis maintenant 40 ans !

L’édition 2014, du 18 au 28 juillet, poursuit sa valorisation et sa sensibilisation au patrimoine culturel immatériel de l’humanité avec un programme riche d’activités et de rencontres ; les danseurs de la fascinante culture du peuple Massaï, Jorge Rodriguez « l’homme- tango » argentin, les wadaiko ou tambours traditionnels japonais, les Gongs des hauts plateaux du Vietnam… sont quelques-uns des groupes qui enchanteront le Festival, fort d’un nouveau visage scénique, une place décorée avec les enfants des communes partenaires.

Le festival « Les Cultures du Monde », c’est un dépaysement garanti et un formidable tour du monde qui stimule la compréhension entre les peuples et le plaisir de s’enrichir de la culture des autres.


Depuis de 40 ans, Cultures & Traditions travaille sur le thème des cultures traditionnelles et mondiales. Aujourd’hui centre culturel pluridisciplinaire en milieu rural situé à Gannat (Allier) alliant tourisme, patrimoine, culture, traditions et création artistique, elle représente un vecteur de rencontres et d’expression artistique autour de la diversité culturelle et du Patrimoine Culturel Immatériel.

                                                                                                                                  
                                                                                                                             Le Comité du Festival

jeudi 10 juillet 2014

Deux ministres de la Culture à l'Atelier de Dominique Zinkpè

Pour une ouverture de l'opération "Portes ouvertes" qui a été un grand succès (Ganiou Soglo s'est confié aux journalistes après la visite)

Un mois auparavant, plus précisément dans la soirée du vendredi 13 juin 2014, cela était très animé à Fidjrossè, à l'Atelier Zinkpè, à l'entrée de la ruelle menant au "Café des arts". L'artiste béninois de renommée internationale, Dominique Zinkpè, tenait le vernissage d'une exposition de ses œuvres récentes. En toile de fond, il voulait faire connaître son nouveau lieu de travail, ayant déménagé de l'ancien. Plusieurs visiteurs, des artistes très connus aussi au Bénin et dans le monde, des particuliers, ont honoré de leur présence la manifestation et, notamment, deux Ministres de la Culture, dont l'arrivée effective en a rehaussé le prestige.


Jean-Michel Abimbola, recevant les explications de Dominique Zinkpè
L’ancien Ministre de la Culture, Ganiou Soglo et, l’actuel, Jean-Michel Abimbola, se sont succédé, sans se croiser, à l’Atelier de Zinkpè, au quartier Fidjrossè, au niveau de la maison à étages, dans l’angle, à l’entrée de la ruelle menant au ’’Café des arts’’, au quartier Fidjrossè. C’était le vendredi 13 juin dernier.
D’abord, Ganiou Soglo, à son arrivée sur les lieux, n’a pas manqué de visiter les 60 pièces en exposition, du rez-de-chaussée au deuxième étage de l’immeuble abritant désormais l’atelier et le domicile de Dominique Zinkpè. 

Ganiou Soglo, scrutant une oeuvre ...
Il a mené un laborieux parcours agrémenté par les explications de l’artiste. Ceci lui a permis de reconnaître des mini-installations, des tableaux, les sculptures géantes avec, comme matériau de base, les fameux ’’Ibéji’’, les statuettes de jumeaux, des œuvres majeures comme ’’L’Afrique sous perfusion’’, de visualiser aussi des extraits de vidéos, dont ’’Divine comédie’’, une œuvre diffusée, à l’époque de l'ouverture de l'Atelier de Zinkpè, en Allemagne. Jean-Michel Abimbola en a fait de même, venu sur les coups de 20h30. 

Ganiou Soglo : " [...] Dominique Zinkpè, c'est le top !"
Mais, contrairement à lui, Ganiou Soglo a fait connaître ses impressions ; à l’issue de ses mouvements dans le domaine de vie et de travail de Dominique Zinkpè, l’ancien Ministre n’a pas manqué de souligner aux journalistes sa satisfaction et de partager son processus de rencontre avec le travail du plasticien :

« C’est toujours fabuleux ! Dominique Zinkpè est l’un des artistes plasticiens phare de notre pays. […]. C’est toujours un plaisir de venir voir ses œuvres qui sont toujours aussi pétillantes, aussi parlantes. Dominique Zinkpè, j’ai pris du temps à l’apprécier ; on a commencé par les figurines qui représentaient les jumeaux. Après, j’ai appris à apprécier les statues des servantes, des déesses, des reines, j’en ai de très belles chez moi, d’ailleurs ! Et, j’ai mis trois à quatre ans pour découvrir ses tableaux et à réellement les apprécier. Et, maintenant, c’est ce qui me manque dans la collection de Dominique Zinkpè, il faut que je lui achète quelques tableaux, parce que j’ai appris à avoir un autre regard sur ses tableaux ; avant, ils ne me parlaient pas mais, aujourd’hui, ils me parlent. Donc, Dominique Zinkpè, c’est le top ! Il le sait ; je ne veux pas faire de jaloux, il y a énormément d’artistes plasticiens béninois qui méritent une attention particulière mais, lui, il est déjà de l’autre côté, à l’internationale, il est réputé, il est reconnu. Donc, c’est une très bonne émulation pour les autres plasticiens béninois ; il ne faut pas prendre ça en se disant : « Pourquoi lui et, pourquoi pas nous ? » Je pense que ce que vous devez faire comprendre aux jeunes qui arrivent, aux jeunes plasticiens béninois qu’ils doivent aussi apprendre de Dominique, pour ouvrir une autre porte. »  

Marcel Kpogodo

Segun Olabisi, au cœur d'un spectacle de fusion musicale

Le vendredi 11 juillet 2014 à l'Institut français de Cotonou (Zeynab Abib, Sergent Marcus et David Sax aussi seront là !)

L'artiste polyvalent nigérian, Segun Olabisi, est à l'initiative du spectacle, « Mix afrobeat madingue ». Il aura lieu le vendredi 11 juillet prochain, à partir de 20h30, à la paillotte de l’Institut français de Cotonou. Pas moins d’une dizaine d’artistes annoncés pour se produire, parmi lesquels des noms respectables et respectés de la musique béninoise.

Segun Olabisi ...
La star de la musique, Zeynab Abib, le rappeur-slammeur, Sergent Marcus, et l’incontournable du saxophone, David Sax. Trois noms très bien connus du microcosme musical béninois qui sont invités à se produire. C’est au cours de l’événement « Mix afrobeat madingue », prévu pour avoir lieu, demain vendredi 11 juillet 2014, à la paillotte de l’Institut français de Cotonou, à partir de 20h30. « Mix afrobeat madingue », c’est le spectacle dont Segun Olabisi, l’initiateur, qui a bien voulu se prêter à nos questions le concernant, définit comme « un cocktail musical, une rencontre musicale entre trois pays d’Afrique de l’Ouest qui sont des voisins : le Burkina, le Nigeria et le Bénin ».
Selon lui, il s’agit de fusionner la musique afrobeat, pratiquée au Bénin et au Nigeria à la musique mandingue, la « musique griot », ce qui, toujours à en croire ses propos, amène à « l’Union africaine qui devra commencer quelque part », en marge des initiatives politiques sous-régionales et régionales, des conférences internationales, notamment.
La réalisation concrète du « Mix afrobeat madingue » fera évoluer sur la scène de la paillotte de l’Institut français de Cotonou, du côté du Burkina Faso, Ibrahim Babanguida et Moussa Gnoumou que, explique Segun Olabisi, dans la logique des vrais griots mandingues, l’on verra exploiter leur voix au rythme des mythiques instruments que sont la kora, le balafon, de même qu’à celui des calebasses et des percussions. Au niveau du Bénin, des instrumentistes très connus parmi les plus compétents évolueront sur la scène : Didier Ahounadjinou, « un des plus grands pianistes béninois », Raphaël Sheyi, « un grand percussionniste-tromboniste », et Sam Isaac, un autre excellent multi-instrumentiste qui jouera de la trombone et de la guitare basse. Au niveau du Nigeria, Segun Olabisi s’en fera le digne représentant à travers la flûte, la percussion et le chant.
Ces musiciens, qui fusionnent donc leurs énergies artistiques, prônent le retour de l’Africain à ses sources culturelles, lui qui, dans le monde d’aujourd’hui, dominé par l’informatique, les tic, les réseaux sociaux, est musicalement « perdu dans son chemin réel», puisque les artistes imitent beaucoup l’occident, une manière de « passer à côté de la réalité » et de « ne pas avancer », constate Segun Olabisi. « Si on ne règle pas le problème des fondements culturels, on ne pourra pas avancer », lance-t-il, proposant la thérapie culturelle du mélange des atouts fondamentalement africains aux apports occidentaux : « On ne peut pas pratiquer uniquement le nouveau système et oublier les réalités typiquement africaines ». Pour lui, le plus dur n’est pas immédiatement perceptible : « ce sont nos enfants qui viennent demain», fait-il éclater. « Quel futur on va leur laisser ? Si, nous-mêmes, nous perdons le chemin dès aujourd’hui, et nos enfants ? Il ne faut pas qu’ils passent à côté comme nous, nous le faisons aujourd’hui », détaille-t-il toujours, évoquant les données contemporaines auxquelles le spectacle aspire à faire réfléchir le public.
« Mix afrobeat mandingue », dans la logique que développe son promoteur, entend aussi brasser, au cours du spectacle de demain, des considérations, entre autres, liées à l’éducation des enfants à notre époque, eux dont les parents, emportés dans l’obligation de la gestion et de la rentabilisation du quotidien, gagnent de l’argent qu’ils considèrent comme l’essentiel, mais qui est « une futilité », puisqu’il les pousse à « passer à côté de la réalité », l’éducation des enfants, que ces parents abandonnent, comme le dénonce Segun Olabisi, aux employés de maison et aux enseignants. « L’argent est important mais, ce n’est pas tout non plus », conclut-il. Pour lui, l’argent pousse aussi à faire n’importe quoi pour le gagner, ce qui amène au vol, à la corruption, « et on se fout au retour que cela peut nous ramener de même qu’à nos enfants », précise-t-il encore. « On n’est pas là comme un pasteur ou un professeur qui donnent des leçons de morale ; on est là juste pour faire réfléchir le public aux réalités de notre époque, tout en lui faisant déguster de la bonne musique », achève-t-il.
Segun Olabisi lance donc un appel aux mélomanes béninois : « Venez soutenir ce projet parce qu’il n’est pas seulement du Bénin et de l’Afrique mais, aussi, du monde ; c’est un projet de l’humanité … Quand vous viendrez à ce spectacle du vendredi 11 juillet, vous comprendrez qu’avec un mélange musical tel que celui que nous réalisons, on peut avoir de bons résultats. C’est bon pour les enfants, c’est bon pour les grands, …  Venez, c’est comme un médicament bio qui va régler la tête et l’esprit ». 
Prix cadeau pour le spectacle : 1000 F, pour les adhérents, 2000 F, pour les non adhérents.

Marcel Kpogodo