mardi 30 décembre 2014

La Cbaac sur les fonts baptismaux avec Philippe Abayi comme Président

C’était ce 30 décembre au Stade de l’Amitié de Cotonou


Le Stade de l’Amitié de Cotonou vient de connaître un événement capital dans la vie culturelle de notre pays : la naissance de la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (Cbaac), un creuset des fédérations d’associations de tous les secteurs artistiques. A l’issue du Congrès constitutif de ce mardi 30 décembre 2014, un Bureau de 17 membres a été élu avec, à sa tête, l’artiste plasticien, Philippe Abayi.

Philippe Abayi, Président de la Cbaac

La Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (Cbaac) a vu le jour, ce mardi 30 décembre 2014, à la Salle Vip n°110 du Stade de l’Amitié de Cotonou. Elle est le regroupement de pas moins de 13 fédérations d’associations d’artistes de tous les domaines des arts et de la culture du Bénin. Si le discours à la nation, prononcé par le Chef de l’Etat, Boni Yayi, en milieu de matinée, au Parlement, n’a pas permis la participation du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, et de son cabinet au lancement des travaux du Congrès constitutif de l’organisation faîtière, les délégués des structures concernées se sont attelés aux travaux de toilettage des Statuts et du Règlement intérieur de la méga-structure, sous la direction d’un présidium de trois membres : Michel Loukou, alias Alèkpéhanhoun, Président, Grégoire Noudéhou, en tant que Secrétaire et Sandra Adjaho, Rapporteur.
A l’issue de plus de quatre heures de travaux entrecoupés d’une pause-café, de conciliabules de tous ordres, les 27 délégués ont pris part à l’élection du premier Bureau de la 1ère Confédération de toutes les fédérations d’associations des artistes du Bénin ; il est constitué des 17 membres qui sont les suivants :

Les membres du Bureau de la Cbaac

Président : Philippe Abayi

Vice-président chargé de la Mobilisation, du développement du réseau et des relations extérieures : Pascal Wanou

Vice-président chargé de la Communication et des relations avec les médias : Florent Eustache Hessou

Vice-président chargé de la Gouvernance et de l’éthique : Michel Loukou

Vice-président chargé de la Médiation, de la cohésion et du marketing social : Coffi Adolphe Alladé

Vice-président chargé du Contrôle et du suivi : Bourou Assouma

Vice-président chargé des Affaires juridiques et de la défense des droits : Claude Balogoun

Secrétaire général : Léon Zoha

Secrétaire général adjoint : Stanislas Dègbo

Trésorière générale : Josiane Hènadou

Trésorier général adjoint : Aboubakar Sana

Secrétaire aux Affaires sociales et à la promotion du genre : Charrelle Hounvo

Secrétaire à l’Organisation : Pierre Zinko

Secrétaire adjoint à l’Organisation : Erkman Tansi

Secrétaire à la Formation : Dimitri Fadonougbo

Secrétaire aux Projets : Gaston Eguédji

Secrétaire aux Relations avec les institutions : Serge Yéou

1er Commissaire aux comptes : Jules Koukpodé

2ème Commissaire aux comptes : Sandra Adjaho.

En dehors des artistes élus dans ce Bureau, plusieurs autres ont participé aux travaux parmi lesquels Gbessi Zolawadji, Bardol Migan, Alexandre Atindoko, Ismaël Hètchili, Jordy Mègnigbèto, Raphaël Hounto, Euloge Béo Aguiar.


Marcel Kpogodo



Film du déroulement du Congrès constitutif de la Cbaac


10h30 : Lancement des travaux

11h30 : Pause-café, avec disparition de la salle du Congrès de quelques mécontents

11h45 : Poursuite des travaux d’amendements des textes fondamentaux, consensus sur la dénomination de la superstructure faîtière : Confédération nationale des acteurs des arts et de la culture (Cnaac)

13h30 : Arrêt momentané des travaux pour faire revenir les mécontents

14h00 : Retour des mécontents : Pierre Zinko, Euloge Béo Aguiar, Coffi Adolphe Alladé, Stanislas Dègbo, Serge Yéou. Marque forte de la contribution des nouveaux venus : mutation du nom de la Confédération ; elle devient : Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture.

14h16 : Adoption par le Congrès des textes fondamentaux, sous réserve de l’intégration des amendements.

14h28 : Lancement des concertations entre Présidents des différentes Fédérations pour la mise en place d’un Bureau de consensus.

15h36 : Retour des Présidents avec un Bureau de consensus.

15h40 : Lancement de l’élection du 1er Bureau de la Cbaac, avec un corps électoral de 27 membres.

16h32 : Fin de l’élection des 17 membres du Bureau de la Cbaac avec, pour chaque poste, le même score : 27 pour, 0 abstention, 0 nul.

16h35 : Premiers mots de Philippe Abayi, Président de la Cbaac.

16h40 : Mot de chacun des Vice-présidents, du Secrétaire général et de la Trésorière générale.

17h00 : Rafraîchissements et clôture du Congrès.




Marcel Kpogodo

mardi 23 décembre 2014

Ce mardi 23, deux grands spectacles de l'Ensemble artistique national

Dans le cadre de sa sortie officielle


L’ensemble artistique national (Ean) réalise deux grandes sorties artistiques, ce mardi 23 décembre 2014. Ces manifestations ont pour cadre la Grande salle de spectacle du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), à Cotonou.
Jean-Michel Abimbola
L’entrée sera libre et gratuite, ce mardi 23 décembre, à 20h, à la grande Salle de spectacles du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), sis ex-Ciné Vog. Ce sera dans le cadre de deux grands spectacles que propose au public béninois l’Ensemble artistique national (Ean), dirigé par Marcel Zounon, et qui se déroulent sous le Haut patronage du Président de la République, Boni Yayi et, le parrainage de Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture.
Le premier consiste en la représentation de la pièce, ’’Tonton Dindin’’, une adaptation de la pièce de théâtre, ’’Georges Dandin’’ de Molière, mise en scène par Alougbine Dine, assisté de Nicolas Houénou de Dravo et d’Eliane Chagas.
Deuxièmement, la Ballet national comblera le public du spectacle de ballet à thème intitulé ’’Oshumaré’’, conçu par le chorégraphe béninois Coffi Adolphe Alladé, assisté de Richard Adossou. Voilà un spectacle dont la direction artistique est assurée par Marcel Zounon.

Il ne reste à la population de la ville de Cotonou et de ses environs qu’à faire massivement le déplacement pour découvrir de quel talent regorgent les nouvelles recrues de l’Ensemble artistique national.

Marcel Kpogodo

Le Fitheb 2014, une réussite qui impose silence

Après sa tenue des 6 au 14 décembre


Le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) s’est tenu des 6 au 14 décembre 2014, sous la responsabilité officielle de Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (Mcaat) et, plus directe, d’Oumane Alédji, Directeur intérimaire de l’institution. Si la biennale a eu lieu malgré les prévisions peu optimistes, le succès de son déroulement laisse sans parole ses détracteurs auparavant aussi très critiques et sceptiques.

Ousmane Alédji, au cours de la cérémonie de lancement du Fitheb, le 8 décembre 2014
Beaucoup ne donnaient pas cher de la peau de la 12ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) après le déroulement duquel toutes les bouches médisantes ont dû, du fait des circonstances, être vouées au silence. Du 6 au 14 décembre 2014, cette 12ème édition a drainé un nombre impressionnant de femmes et d’hommes du monde du théâtral, du Bénin, de l’Afrique et de l’Europe, vers plusieurs espaces de jeu de non moins de 105 représentations : ceux de l’ex-Ciné Vog, du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, de l’Institut français de Cotonou, de l’Espace ’’Mayton’’ d’Abomey-Calavi, de la Maison internationale de la culture de Porto-Novo, du Centre culturel ’’Ancrage’’ de Parakou, sans oublier que toutes les catégories d’autres publics se sont ruées vers le ’’Village du Fitheb’’, situé à la Place Lénine de Cotonou, qui a fait foule forte autour de spectacles de tous genres, rationnellement programmés, et que le ’’Blackstage’’ d’Akpakpa, espace sélect, discret, singulièrement niché non loin de l’usine de la Société béninoise de brasserie (Sobébra), a fait vibrer, au son des sonorités chaudes et inoubliables des Eric Dagbo, Vi-Phint, du Groupe ’’Woodsound’’, de Jah Baba et des Polyrythmo, un autre type d’un public d’un certain niveau de raffinement, intéressant ainsi les musiciens béninois à l’événement théâtral qu’est le Fitheb.
Dans ces conditions de la réussite incontestable du Fitheb par l’organisation effective de la biennale, en seulement deux semaines de préparation, pour un budget squelettique de 150 millions de nos francs, du côté des détracteurs d’Ousmane Alédji, Directeur intérimaire de la manifestation théâtrale d’envergure internationale, on travaille à remettre en cause le choix de la première autorité de l’événement d’avoir positionné telle représentation théâtrale en ’’in’’ ou en ’’off’’, d’avoir porté un système logistique n’ayant pas pu pourvoir en badges les comédiens ayant officié dans cette seconde catégorie, d’avoir présenté des menus trop peu consistants et insuffisants en quantité, d’avoir maladroitement opérationnalisé tel facteur ou tel autre, sans précision aucune, ce qui montre qu’ils manquent, souvent, dans leurs analyses, de mots, pour identifier ce qui n’a pas marché.
Les ennemis de ce Fitheb spécial, celui de l’édition 2014 sont donc abattus, aussi bien par le direct de la cérémonie d’ouverture du 8 décembre dernier sur la chaîne béninoise du développement, ’’Bb24’’, que par des éléments d’innovation en communication comme ’’Le mensuel du Ftiheb’’, anticipatif à ’’La gazette du Fitheb’’. Sont aussi décontenancés les détracteurs de ce Fitheb de transition vers des Fitheb de plus grande vision d’une ’’bi-milliardisation’’ du montant de financement, d’une ambition plus pragmatique d’ ’’annualisation’’ de l’événement, d’une union plus réussie des professionnels du théâtre autour de leur chose, de la solidarité de ces professionnels, de ces dramaturges, de ces comédiens, de ces accessoiristes, de ces costumiers, de ces ingénieurs de son et lumière, de ces metteurs en scènes, de ces promoteurs d’événements liés au théâtre, notamment, autour de ce que personne ne pourra jamais leur disputer : le Fitheb. Ces détracteurs, ces ennemis jurés sont en mal d’un scandale qui n’arrive pas ! Sur les chaînes de radio ou de télévision, dans les journaux, sur Internet, … Il est têtu, le scandale, il n’arrive désespérément pas !
Indéniable est donc une chose : Ousmane Alédji, dans sa mission d’intérim à la tête du Fitheb, a relevé le défi de la tenue d’un événement qu’il a réussi à mettre à un niveau respectable, bâtissant une confortable case, en lieu et place d’un somptueux château, même si certains de ses ennemis les plus profonds semblaient tapis dans ses rangs, dans le ventre de son esprit, dans le ventre de son organisation, en l’occurrence, ses compagnons de la Cellule de communication qui, contrairement à la vision de l’homme, ont échoué à fédérer les énergies de la presse culturelle autour de l’événement Fitheb ! Oui, eux, ces compagnons, ils n’aiment pas Ousmane Alédji, malgré leurs larges sourires et leurs rires ouverts quand ils le voient ; ils ne l’aiment pas, parce que, toute leur mission durant, ils l’ont consacrée à développer les motifs de désaveu de cet homme de vision, de la part de la presse. Mais, fort comme un roc, Ousmane Alédji a aussi survécu à cela ; sa réputation n’en est plus que grandie, ceci, se manifestant par des demandes, par-ci, par-là, qu’il n’abandonne pas un tel flambeau, celui de l’organisation, dans les prochaines éditions, du Festival international de théâtre du Bénin (Ftiheb).

Marcel Kpogodo

mercredi 17 décembre 2014

« Je fais des bijoux qui définissent la personnalité … », selon Sarah Codjo, de ’’Perlicious accessoires’’ :

Dans un entretien qu'elle nous a accordé


Travailleuse comme la fourmi, créatrice comme une fée, la non encore trentenaire, Sarah Codjo, conceptrice, entre autres, de bijoux, artiste, jeune chef d’entreprise, a accepté d’aborder profondément, avec nous, le concept de sa marque ’’Perlicious et accessoires’’, quelques petites semaines après le lancement de sa nouvelle collection ’’Terre précieuse’’. Réflexions captivantes par un rare pragmatisme féminin, qui fait autorité …

Sarah Codjo
Le Mutateur : Bonjour Sarah Codjo. Vous êtes la Directrice générale de la Société ’’Perlicious’’ et, vous êtes aussi créatrice des bijoux de la marque ’’Perlicious accessoires’’. Pouvez-vous nous parler de tout ce que vous produisez sous le label ’’Perlicous accessoires’’ ?

Sarah Codjo : Merci beaucoup. ’’Perlicious accessoires’’ regroupe quatre volets. Le premier, c’est la création de bijoux à perles, donc en pierres précieuses. Le deuxième, c’est la création et/ou l’habillage d’accessoires de mode avec du batik sud-africain. Le troisième volet, c’est le perlage de robes de soirées, de robes de mariage, de boubous ou de chaussures, avec des perles ou des pierres ; tout dépend de la demande de la clientèle. Et, le quatrième volet, qui est le nouveau, c’est la création de tableaux d’art, avec de la peinture acrylique et des pierres précieuses.


Quelle est la particularité de chacune de ces offres de ’’Perlicious accessoires’’ ?
En commençant par le volet ’’bijoux’’, leur particularité est qu’ils sont très colorés, et ils sont très métissés ; il y a un métissage dans le sens où chaque bijou, en fait, comporte toujours des perles et des pierres précieuses, ou des matières qui viennent du Bénin et d’ailleurs ; c’est toujours, au minimum, deux origines avec, toujours, l’Afrique en vedette. Donc, il y a, d’abord, les couleurs, ensuite, le métissage des matières et, enfin, la qualité de celles-ci.
Je fais des bijoux qui définissent la personnalité ; ce ne sont pas des bijoux importés, pour aller faire des courses, ou pour quelque chose de ce genre, et qu’on va jeter parce qu’ils se sont gâtés ; ce sont des bijoux qui sont là pour la vie.
Par rapport aux accessoires de mode, en batik sud-africain, leur particularité est le batik sud-africain est produit en Afrique et qu’il a un côté un peu brillant. Donc, il peut être porté, de jour comme de nuit … Une autre chose très importante est que les accessoires sont fabriqués ici, ce ne sont pas des pagnes qu’on amène en Chine pour produire des accessoires de mode destinés aux Africains ; le batik sud-africain est fait en Afrique du sud, exporté vers le reste de l’Afrique et dans le monde, il est exploité ici, au Bénin, par ’’Perlicious accessoires’’ sur des accessoires de mode. Voilà un peu.
Il y a aussi le perlage qu’on peut définir comme le fait d’appliquer, de coudre ou d’intégrer des perles à des vêtements, à des parties de certains vêtements ou d’accessoires. C’est le cas, par exemple, des robes de mariée sur lesquelles on peut coudre des perles ou des sequins, - c’est un type de perle -, des paillettes ou des pierres précieuses.
Quant au quatrième volet, la particularité des tableaux d’art que je fais, c’est qu’ils ne sont pas en peinture acrylique seulement, c’est une technique mixte où je mêle les perles et les pierres précieuses, qui sont mes matières favorites.
Globalement, la particularité de la marque ’’Perlicious accessoires’’, c’est une offre de création colorée, de qualité, mêlant la mode et l’art.


Nous avons compris, en visitant votre boutique, que vos clients peuvent vous faire des commandes personnalisées. Qu’en est-il réellement ?
Il suffit que la clientèle, soit apporte ses propres pagnes ou ses accessoires, ou rien du tout, soit ne fait que commander, choisir parmi les imprimés que j’offre. Et, dans ce cas, on fait de l’habillage d’accessoires pour la clientèle, à sa mesure et à son goût.


Qu’en est-il des prix ?
Les prix varient selon la qualité et la quantité de la matière utilisée.


Sont-ils accessibles ?
Ils sont accessibles, absolument par la clientèle que je vise ; elle est composée, en général, des cadres d’entreprises, des deux sexes, d’une tranche d’âge de 20 à 50 ans.


Et, concernant le délai de livraison ?
En général, le délai de livraison est de 72 heures, au maximum, sauf si la tâche est très complexe. Dans ce cas, cela peut aller jusqu’à 5 jours.


Dans votre secteur qui est l’artisanat de luxe, quelle place pensez-vous avoir sur le marché béninois, après trois années d’existence de la marque ’’Perlicious accessoires’’ ?
Après trois années d’exercice, je pense que je suis la première marque à m’être lancée dans ce domaine qu’est l’artisanat de luxe ; ’’Perlicious accessoires’’ est la seule marque déposée, dans le domaine, la première entreprise du genre, et la seule qui offre ces quatre volets que j’ai cités, qui opèrent dans le domaine de la mode et de l’art. Je suis quand même reconnaissante d’avoir une place centrale ; on verra comment les choses vont évoluer.

  
A la fin du mois de novembre, vous avez tenu un grand événement, qui a drainé un grand monde et tes clients de tous ordres. Pouvez-vous en parler et aborder les résultats que vous as obtenus ?
Il s’agissait du lancement de ma nouvelle collection, ’’Terre précieuse’’ ; elle s’articule autour de tout ce que la terre de chez nous, la terre du Bénin, peut nous offrir. Au-delà du lancement de la collection, c’était aussi une occasion de rencontre entre jeunes entrepreneurs. En fait, c’était le premier événement que j’organisais depuis deux ans ; il était très important pour moi de travailler à ça, pour essayer de réunir tout le monde, de relancer l’ancienne clientèle, d’accueillir la nouvelle et, surtout, travailler avec un réseau d’entrepreneurs comme moi. Il était très important de créer un événement autour des produits de la marque, présenter à tous son nouveau volet, le quatrième, dont je vous ai parlé précédemment.


Avec ’’Terre précieuse’’, votre nouvelle collection, on a l’impression que vous allez exploiter un nouveau matériau, la terre rouge, l’argile de chez nous …
L’argile rouge est un peu compliquée à utiliser en bijouterie. En revanche, ce que nous avons fait, c’est d’introduire, au niveau de chaque accessoire, une notion liée à la terre ; il y a beaucoup de sacs et de chaussures qui ont été habillés avec le batik sud-africain ayant les couleurs des différents sables qu’on trouve au Bénin.


Parlant du batik sud-africain, pourquoi aller jusqu’en Afrique du sud alors qu’on peut trouver du tissu purement de chez nous, au Bénin, à exploiter ?
Le problème, au Bénin, c’est que nous ne produisons pas de pagnes qui soient typiquement de chez nous ; nous consommons le pagne d’ailleurs, nous consommons le wax hollandais qui est le plus cher, nous consommons des wax qui sont une imitation du wax hollandais, et qui sont produits en Chine, nous consommons l’extérieur, nous consommons le non Africain.
Par rapport à ce qui est produit au Bénin, nous avons des bases comme la percale, mais le travail sur ce tissu exige un prix de revient très élevé. Donc, on ne peut pas offrir des accessoires avec de la percale travaillée, à des prix abordables pour tout le monde. Cela risque d’écrémer un peu la clientèle, ce qui n’est pas l’objectif voulu ; il est plutôt que l’Africain consomme Africain. S’il est vrai que le batik est Sud-africain, cela reste Africain et, c’est ça le plus important ; c’est de l’Africain travaillé, modifié et utilisé au Bénin par des Béninois.


Sarah Codjo, vous êtes une artisane qui travaille sur les bijoux et les accessoires de beauté, mais vous êtes aussi une intellectuelle de haut niveau. Pouvez-vous nous en parler un peu ?
J’ai eu la chance de faire les études très tôt ; juste après mon Bac G2, je me suis envolée vers le Sénégal où j’ai obtenu une Licence en Finances et, ensuite, un Master en Audit et contrôle de gestion. En outre, j’ai eu la chance de travailler très tôt dans les entreprises ; dès ma première année à Dakar, je travaillais dans les entreprises.  Donc, à partir de ce moment, lorsque j’ai obtenu mon Master, j’avais déjà cinq ans d’expérience dans différents domaines et, entre temps, j’ai pu faire aussi deux attestations, respectivement, en Anglais couramment parlé et en Anglais d’affaires.
Mais, j’ai toujours rêvé de créer ma propre entreprise, c’est clair que c’était le but ultime pour moi. Et, je suis contente de l’avoir réalisé, parce que, après, il faut savoir que je me suis toujours orienté vers des domaines qui devaient me servir plus tard dans mon entreprise . Tous mes choix même d’études et, l’anglais, très important, tout a été fait dans le but de créer mon entreprise. Et, je ne pouvais pas le faire dans un domaine où je n’étais pas passionnée, c’est ce qui a fait que j’ai créé ’’Perlicious et accessoires’’ ; c’est la passion qui est le pivot dans mon entreprise.


Donc, dans la gestion de la marque ’’Perlicious accessoires’’, j’ai l’impression que vous risquez d’éliminer cet aspect cadre de la gestion, de l’audit et du contrôle de gestion, de votre personnalité, de ton expérience professionnelle …
Elle n’est pas éliminée, elle est utilisée, elle est intégrée tous les jours ; quand je fais le contrôle de mes factures, je fais du contrôle de gestion, quand je fais la comptabilité de mon entreprise, cela fait partie du contrôle de gestion, quand je contrôle ce que font mes artisans, je fais de l’audit qualité, quand je discute avec mes fournisseurs et avec mes partenaires étrangers, je parle anglais. Donc, tous les domaines que j’ai appris ou touchés, pendant mes études, je les exploite, d’une manière ou d’une autre, mais, je les exploite concrètement pour ma propre entreprise. Quand on travaille pour d’autres personnes, c’est qu’on désapprend sur certains domaines ; quand on travaille pour soi, on pratique : soi-même, on peut voir ses propres erreurs, ce n’est plus le patron qui vous fait des remarques, c’est vous-même qui vivez vos erreurs et, forcément, vous vous corrigez plus vite et, à vie …


Avez-vous un appel à lancer à vos clientes, à vos clients ? 
Mes clientes et mes clients, je les remercie d’être là et d’être toujours aussi fidèles, de comprendre, l’essence même de ’’Perlicious et accessoires’’, qui mêle la mode et l’art. Aux potentiels clients, nous sommes là pour les recevoir, pour les écouter et pour leur faire exactement ce qu’ils désirent, pour les conseiller aussi.


Et aux jeunes filles qui voudraient réussir, comme vous, à mettre en place leur entreprise ?
Un seul conseil : vivez de votre passion.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

"Towara" réussit la 5ème édition du Feridama

Le déroulement de la manifestation s'est effectué le dimanche 14 décembre dernier

Le Festival des rituels et des danses masquées a tenu sa 5ème édition, le dimanche 14 décembre dernier, au Stade de l’Amitié de Cotonou. Si plusieurs groupes se sont succédé pour impressionner le public dense et insatiable, la manifestation a été un véritable succès, sous la houlette de Marcel Zounon, Directeur de l’Ensemble artistique national (Dean) et Président du Groupe ’’Towara’’.

Une vive démonstration
Les groupes de Guèlèdè de Kétou, d’Agonlin-Covè et de Cotonou, ’’Hwénuxo’’ de Porto-Novo et du Nigeria, les ’’Bourian’’ des de Souza de Ouidah, des Oloubi et des Codjia de Cotonou, les ’’Zangbéto’’ de Zogbo, d’Ahouansori-Agué, de Godomey et ceux de Hèvè-Dogbadji. C’est le tableau des ensembles culturels ayant meublé le programme des démonstrations à la charnière du cultuel, de l’ésotérique et du culturel.

Ainsi, Marcel Zounon, par le biais du groupe artistique et culturel ’’Towara’’, qu’il dirige, a tenu en haleine la population de la ville de Cotonou, sur l’esplanade extérieure gauche du Stade de l’Amitié de Kouhounou. C’était le dimanche 14 décembre 2014, dans le cadre de l’organisation de la 5ème édition du Festival des rituels et des danses masquées (Feridama). Selon lui, justifiant l’organisation de cette manifestation par sa structure culturelle, ’’Towara’’, il affirmait : « La culture traditionnelle est encore vivante dans notre pays et cette culture mérite d’être valorisée ». A la fin du spectacle, presqu’à la nuit tombante, des attestation de participation ont été décernées à chacun des 10 groupes ayant garanti l’animation et la réussite du 5ème Feridama.  

Marcel Kpogodo

Les ’’Embuscades de la scène" 2014 : 10 jeunes compétences en exercice

Dans le cadre de la 2ème édition de l'événement


Une conférence de presse a été animée au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, sis quartier Agla, du côté des pylônes. Elle s’est déroulée à l’initiative des jeunes responsables des ’’Embuscades de la scène’’, un événement purement théâtral qui se trouve à sa deuxième édition et qui embarque, dans son sillage, une dizaine d’autres jeunes, mobilisés pour se garantir un avenir professionnel, dans leurs domaines respectifs.

De gauche à droite, Giovanni Houansou et Ramanou Alédji (Photo d'Hurcyle Gnonhoué)
Humbert Boko, Guy-Gervais Dansou, Arèkpa Kamarou Dine, Donatien Sodégla et Fancy-Carlos Zinsou, pour la mise en scène, d’une part, et, Mimosette Kodjo, Inès Missinhoun, Elie N’Donoussè, Paterne Tchaou et Carole Tonoukouen, d’autre part, du côté de la critique de spectacle. Voilà la dizaine de jeunes esprits, avides de faire leurs armes dans leurs secteurs respectifs, qui exerceront dans le cadre des ’’Embuscades de la scène’’. Les organisateurs de cette manifestation théâtrale en ont présenté les tenants et les aboutissants de la 2ème édition, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue le lundi 15 décembre 2014, au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, avec, au pupitre d’intervention, Giovanni Houansou, Manager de la manifestation et Ramanou Alédji, Coordonnateur de l’espace d’accueil.
Cet événement, désigné comme le ’’boulevard du théâtre semi-professionnel’’, se déroulera du 17 au 21 décembre 2014 au Centre culturel concerné, pour une cérémonie d’ouverture qui aura lieu dans l’après-midi de ce mercredi 17 décembre, au Siège du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), à l’ex-Cinéma Vog.
S’adressant aux journalistes, le premier des deux intervenants a montré que les ’’Embuscades de la scène’’ constitue une opportunité pour former, sur deux ans, les cinq metteurs en scène et les cinq critiques de spectacles, en question, précédemment sélectionnés, avec, comme conséquence positive pour eux la possibilité d’être techniquement édifiés sur deux éditions de l’événement théâtral, sans compter qu’ils ont déjà été aussi tenus par des professionnels avérés, dans leurs domaines respectifs. Ces facteurs, selon Giovanni Houansou, constituent des éléments d’innovation de cette deuxième édition.
Ainsi, chacun des deux groupes ayant déjà reçu une première étape de renforcement de ses capacités techniques, le premier ordre de futurs professionnels fera ses premières preuves à travers la prise en charge des représentations théâtrales, gratuites pour le public, qui se dérouleront toutes les soirées, du 18 au 20 décembre à ’’Artisttik Africa’’.
Quant aux futurs critiques des arts de la scène, ils exerceront leur jugement sur les pièces et produiront des articles qui seront publiés sur le site Internet de l’événement.

Toujours à en croire Giovanni Houansou, cette initiative vise à créer des « compétences de théâtre et de critiques au plan national », de même qu’à faire bénéficier à ces jeunes des avantages d’un réseau actif comportant des professionnels aînés et, d’autres, opérant dans des pays étrangers, sans compter qu’il parie que cinq années plus tard, la grande partie de ceux qui sont formés devront être au « sommet de leur pratique professionnelle ». Le déroulement des ’’Embuscades de la scène’’, dès le jeudi 18 décembre prochain, donnera à connaître de la facture des prestations des 10 ’’compétences’’.

Marcel Kpogodo

Laudamus Sègbo présente les 15 psychologies animales de l’homme

Dans le cadre de la 2ème édition de l’exposition ’’Instinct animal’’

Le Café des arts du Quartier Fidjrossè, à Cotonou, abritera la 2ème édition de l’exposition ’’Instinct animal’’. Le vernissage en est prévu pour avoir lieu, dans la soirée du jeudi 18 décembre prochain. L’auteur de l’initiative, Laudamus Sègbo, entend montrer une quinzaine de fonctionnements animaux de la psychologie humaine.

Laudamus Sègbo
Faire découvrir au public de quelle manière l’être humain, tout en se défendant de ressembler à l’animal, s’en rapproche plutôt, de façon à porter en lui profondément ses caractéristiques intrinsèques.  C’est le nouveau cheval de bataille que se donne Laudamus Sègbo, dans son exposition intitulée ’’Instinct animal’’, dont le vernissage aura lieu à la galerie d’exposition du Café des arts, chez Carine, au quartier Fidjrossè de Cotonou, en soirée, le jeudi 18 décembre 2014.

Deux ans après la 1ère édition de cette séance de présentation de ses œuvres plastiques, sous la même dénomination, l’artiste plasticien béninois, Laudamus Sègbo, revient avec la deuxième partie de l’initiative, ce qui lui permettra de montrer une nouvelle facture d’œuvres nouvellement réalisées sous ce thème. Selon l’artiste, 15 de ses nouveaux tableaux, concernant l’analogie homme-animal, seront à l’ordre du jour avec, à la clé, des analyses, des interprétations complètement inattendues des rapports complexes, interdépendants et fusionnels de l’homme à l’animal, l’homme pris dans plusieurs couches sociales différentes. Les personnes présentes se réjouiront d’avoir honoré cet événement, surtout qu’il leur permettra de relancer leur réflexion sur l’animal qui, en fait, devrait être un allié pour l’être humain.

Marcel Kpogodo

« On peut dire que le Fitheb 2014 a été fait … », selon Osséni Soubérou, Administrateur général de la Biennale

Dans une interview qu'il a bien voulu nous accorder

(Il a rendu un grand hommage à Jean-Michel Abimbola)

Depuis la soirée du dimanche 14 décembre dernier, la 12ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a vu tomber ses derniers rideaux. D’abord annoncée pour être reportée, elle a fini par avoir lieu. Osséni Soubérou, l’Administrateur générale de la Biennale, a accepté, à travers cet entretien, de nous accorder, exclusivement, ses premiers mots de bilan. En toute humilité et en parfaite satisfaction du devoir accompli …

Osséni Soubérou
Le Mutateur : Osséni Soubérou, vous êtes l’Administrateur général du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), une biennale qui a connu la clôture de sa 12ème édition, le dimanche 14 décembre dernier, en soirée, avec la dernière pièce de la programmation, intitulée ’’Mon cancer aux tropiques’’. Quelles sont vos impressions maintenant que les rideaux sont tombés sur le Fitheb 2014 ?

Osséni Soubérou : Ce sont des impressions de satisfaction, parce que ce n’était pas gagné d’avance, il y a à peu près trois semaines et quelques jours que la décision de tenir l’événement a été prise de façon formelle ; c’est un secret de polichinelle de dire qu’à un moment donné, il y a eu des doutes, il y a eu des hésitations mais, de façon formelle, il a été décidé que l’édition 2014 du Fitheb aurait lieu, du 6 au 14 décembre. On savait que ce serait dur, parce que, trois semaines pour dérouler un projet comme celui du Fitheb, c’est très difficile, c’est court, c’est dense. Donc, on a dû travailler 20 heures sur 24, parfois et, on avait une équipe vraiment magnifique qui a su comprendre les enjeux, parce que le problème qui se posait, c’était de relever le défi et, il ne fallait pas le faire pour que ce soit une catastrophe du point de vue de l’organisation ni pour qu’il y ait un gap financier ni pour que le public soit absent. De ces points de vue, nous avons tenu le pari, l’édition a eu lieu, les spectacles ont été très bien appréciés, les invités étaient contents, ils nous l’ont fait savoir, certains nous ont même déjà écrit. Donc, on est rassurés, on a tenu l’événement, le public était présent partout où on était, même les lectures faisaient salle comble.
Evidemment, il faut reconnaître qu’en début de tout événement, il y a quelques crispations, quelques éléments à ajuster, ce qui est normal ; une machine, quand elle est en route, on corrige ce qu’il faut pour qu’elle soit au mieux de ses capacités. Je pense qu’on a atteint très vite, au bout du deuxième jour, la vitesse de croisière et, tout se passait comme on le souhaitait.


105 représentations théâtrales ont été programmées, au niveau de différents espaces culturels. Est-ce la programmation a été exécutée totalement ?
Je vous certifie, au jour d’aujourd’hui et, j’en mets quiconque au défi : tous les spectacles, toutes les représentations programmées ont été tenues, à l’exception d’une seule représentation qui devait se tenir au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ ; le comédien qui devait arriver a eu des problèmes de visa et est plutôt venu le lendemain de sa représentation. Donc, nous avons déplacé ce programme du jour où il était prévu, du jeudi au vendredi et, il a joué sa deuxième représentation. Donc, à 100%, c’est-à-dire en termes de nombre, on a respecté notre programmation ; c’est la seule fois où on a dû déplacer un programme, pour des raisons qui arrivent dans tout événement, pour des raisons de visa ou de déplacement, et qu’on a dû maîtriser très rapidement. Tous les spectacles programmés ont été tenus, à l’heure, au lieu prévu et dans les conditions requises, sauf ce cas qui a été une épreuve et que nous avons su solutionner par le concours, par exemple, des autorités, parce que c’était à deux heures du spectacle que nous avons été informés que le comédien n’avait pas réussi à avoir son visa pour entrer au Bénin et, tout de suite, on s’est déplacés pour aller à la Direction de l’Immigration, où le Directeur m’a reçu personnellement et, il a traité le dossier. S c’était trois heures avant, il prenait son vol. Donc, il est arrivé le lendemain, sur le vol Air France …


Qu’en est-il de la logistique, c’est-à-dire la nourriture, l’hébergement des festivaliers, leur déplacement d’un point à l’autre, les hôtels, la logistique, de manière générale, comment tout cela s’est passé ? Quel bilan peut-on en faire ?
Je pense que, de ce point de vue, nous sommes vraiment satisfaits, parce qu’on a évité les hôtels de passe, pour une fois ; les festivaliers sont resté, soit à l’Hôtel du port, soit à l’Hôtel ’’Sénator’’, soit à l’Hôtel ’’Gl’’ soit à l’Hôtel ’’Gibson’’, qui sont d’un certain standing. Vous pouvez vous rapprocher de ces hôtels-là pour voir les prix affichés. Donc, nous avons durement négociés avec ces hôteliers que nous remercions, que nous saluons, qui ont compris que le Festival est un patrimoine, est un événement qui leur apporte une plus-value de même qu’à toute la chaîne de l’économie nationale ; ils ont accepté des conditions que nous avons négociées avec eux ; je crois que, du point de vue de l’hébergement, personne ne s’est plaint.
Concernant la nourriture, on a travaillé avec l’une des structures les plus connues de la place, ’’Saveurs du Bénin’’, qui a fait la restauration. Je pense qu’en la matière, de façon générale, les gens ne se sont pas plaints. De ce point de vue, également, nous avons mis la barre à un niveau quand même sérieux.
Au niveau du déplacement, il faut dire que je me dois de saluer les membres de l’équipe ; j’ai collaboré aves des gens formidables, parce qu’ayant coordonné toute la logistique, j’ai travaillé avec des gens formidables qui savent régler les problèmes. Vous savez, on a consacré, d’abord, cette édition du Fitheb à la chance ; elle se passait essentiellement à Cotonou, donc, à 90% et, après, il y a eu quelques activités à Porto-Novo et à Parakou.
Mais, à Cotonou, on a assuré le déplacement pour que tous les festivaliers qui avaient envie d’aller voir un spectacle, que ce soit à Agla, à l’Institut français ou à la Place Lénine, soit transporté dans de bonnes conditions. On faisait un briefing par rapport à un programme établi chaque jour et les festivaliers en étaient informés. Il faut dire également que l’idée géniale que nous avons eue, c’est que, l’Hôtel ’’Gl’’, qui a abrité, par exemple, la plupart des festivaliers, était en face du Village du Fitheb, et le siège en était à trois ou cinq minutes de cet Hôtel ’’Gl’’ ou de la Place Lénine. Donc, les gens n’avaient pas beaucoup de problèmes de déplacement, on a su tout coordonné, c’était un problème de timing que nous avons essayé de régler … Il est arrivé que certains aient dû attendre quelques minutes et, pas plus. Cela fonctionnait à coups de téléphone. Sincèrement, ce n’est pas pour jeter des fleurs à l’équipe, je pense qu’on a fait ce qu’on devait, même s’il y a eu certainement quelques aspects à améliorer. Ce qui s’est passé, c’est vraiment une question de vision d’une équipe, d’un homme et, il y a eu d’autres hommes pour l’accompagner avec foi ; ils ont exécuté le projet, tel qu’il a été conçu.


Qu’en est-il de la fréquentation des différents lieux de spectacles et de représentations théâtrales ?
Au bout de deux jours, après le début du Festival, on a retrouvé la vitesse de croisière. D’abord, le samedi 6 décembre, à la conférence inaugurale, la grande salle du Fitheb était complètement pleine ; c’était pareil pour les premiers spectacles. Pour moi, on n’a pas eu un problème de public, il était là tout le temps. A l’Institut français, j’ai reçu les confidences du Directeur Sylvain Treuil, qui me disait que, de ce point de vue-là, on n’avait rien à reprocher au Fitheb ; le public était toujours là, parce qu’on a su avoir une démarche qu’on aurait voulu affiner davantage, si on avait eu plus de temps, une démarche de médiation envers les élèves, les étudiants pour qu’ils se déplacent. Je pense que le public a fait le grand déplacement, nos photos et nos vidéos en témoignent, sans parler de la Place Lénine ! Là, chaque fois, c’était le succès.


Avez-vous une idée du déroulement du Fitheb à Porto-Novo et à Parakou ?
Aujourd’hui, on est dans le domaine de l’image et ce sont elles qui dictent leur loi. J’en ai beaucoup qui montrent que les deux spectacles qu’on a programmées à Porto-Novo étaient des spectacles de rue, donc, on n’a pas eu un problème de public ; naturellement, il devait juste poser son regard pour assister au spectacle. Donc, cela s’est très bien passé à Porto-Novo.
Du côté de Parakou, c’était pareil, on a eu deux espaces : l’Institut français de Parakou et le Centre culturel ’’Ancrage’’. Selon les retours et les images que j’ai pu consulter, le public a fait également le déplacement. C’est une très belle opération que nous avons réalisée, dans l’ensemble.


Qu’en est-il du Fitheb ’’0ff’’ ?
Par rapport au Fitheb ’’Off’’, le Comité provisoire de supervision du Fitheb (Cps-Fitheb) a, à juste titre, décidé que l’événement, compte tenu de son délai court mais, aussi, par rapport à des objectifs précis d’un Festival, qui n’a pas vocation à gérer le ’’Off’’, a demandé que le Fitheb ’’Off’’ soit coupé de la machine du Fitheb, tel qu’on l’a mis en place, ici, au Siège. Donc, on a fait appel à des promoteurs de centres privés ; il y en a deux, particulièrement : le Centre culturel ’’Ancrage’’ et l’Espace ’’Mayton’’, à Calavi.
Je pense que ces promoteurs aussi ont fait un travail formidable. Sur les réseaux sociaux, nous en avons vu, ils ont fait des visuels, eux-mêmes, ils ont fait de la communication et, le public, me basant sur les images, les rapports et les articles de presse, a fait le déplacement ; je pense que ça s’est très bien passé, de ce côté-là, et que c’est une belle initiative. Il faut aller dans ce sens, de plus en plus, pour déléguer le ’’Off’’ à des espaces ou à des promoteurs responsables qui ont de la matière, qui ont du métier, pour que cela soit géré de manière professionnelle et sérieuse.
Néanmoins, j’ai appris qu’il y a eu des critiques selon lesquelles les artistes qui étaient dans le ’’Off’’ n’ont pas eu de badge …


Effectivement, sur le terrain, nous avons vu beaucoup de comédiens et des metteurs en scène qui poireautaient, qui n’avaient pas de badge ; ils avaient du mal à avoir accès aux spectacles … Certains étaient même très connus.
Oui, s’il y en a qui étaient vraiment connus, cela veut dire qu’il y a eu un problème … C’est pourquoi, on n’est jamais informés de tout. Tous les jours, je signais des badges pour les comédiens. Tous les jours ! Il aurait suffi que les gens en aient fait la demande et ils l’auraient reçu, on n’a refusé le badge à personne. Au contraire, je peux vous en donner la preuve, on a fait des badges que les gens ne sont pas venus chercher, je peux vous citer des noms …


Il semble alors que l’information n’a pas circulé selon laquelle les artistes non satisfaits devaient se rapprocher de vous pour obtenir leur badge …
Vous savez, ils pouvaient venir nous voir pour faire leur réclamation, à moins qu’eux-mêmes avaient des positions qui les empêchaient de venir au Fitheb demander un badge. Ils étaient libres de ne pas venir, mais personne n’a demandé un badge et que j’ai refusé de lui en donner. Si j’ouvre mon placard, vous allez voir plein de badges signés, pour des personnalités, pour des hommes non connus, d’autres bien connus du milieu théâtral, mais ils ne sont pas venus les chercher … On en a appelé certains aussi … Le Directeur a insisté pour qu’on fasse le badge de tous ceux qui étaient sur la liste des invités pour les Journées de réflexion de Grand-Popo. Près de deux cents badges pour tous ceux qui y étaient plus ou moins impliqués ! J’ai signé tout ça, mais un bon nombre m’est resté sur les bras. On les a appelés, puisqu’on avait quelques numéros de téléphone ; certains même ne passaient pas …
Dans l’autre versant, je pense qu’on a fait des tarifs préférentiels, on n’a pas été exigents, c’était flexible, j’ai demandé aux gens d’être très corrects aux entrées. Mais, je ne peux pas être assuré qu’il n’y ait pas eu quelques problèmes. Les gens avaient même la possibilité d’avoir des billets de 500 francs ! Je connais des cas où, même quand vous avez un badge, on vous demande un certain soutien, mais il n’a été refusé à personne d’avoir un badge, quand la demande en a été faite. C’est difficile, parce qu’on avait très peu de temps, et on était concentrés sur les urgences, les grandes questions. Quand l’équipe qui préparait les badges me les apportait, je les signais sans aucun problème.


Est-ce que tous les prestataires sont satisfaits ? Est-ce qu’ils ont tous été payés ? Pouvez-vous nous rassurer qu’à ce propos, dans les prochains jours, il n’y aura pas des scandales déballés dans la presse ?
Le Festival s’est juste terminé dimanche dernier. Nous n’avons pas d’inquiétude, tout le monde sera payé avant la fin de cette semaine, d’abord, parce que, le budget, c’est vrai, n’a pas été ce qu’on aurait souhaité, mais, nous avons retravaillé le projet pour le mettre au format que vous avez constaté, ce qui fait qu’on n’a aucun souci à régler les prestataires ; c’est une question de démarche, il faut que cela se passe dans les règles. Mais, aujourd’hui, on est très à l’aise, tous les prestataires seront payés ; il n’y a pas de soucis, de ce point de vue.


Réussirez-vous réellement à éviter le gap financier ?
Je vous le certifie. Vous savez, c’est comme pour le résultat des élections ; le premier jet que j’ai m’indique qu’on est dans le droit chemin et qu’il n’y a pas de gap ; je reste serein, il n’y aura pas de gap, à l’arrivée.


En tant qu’artiste comédien, à la base, vous avez suivi plusieurs Fitheb. Pensez-vous que l’édition 2014 est un Fitheb label, en comparaison à toutes les autres éditions que vous avez eu l’occasion de suivre ?
C’est une question embarrassante, parce que je suis partie prenante de ce Fitheb-ci. Je pense que je laisserai les autres le dire. Mais, si on regarde cette édition, telle qu’elle s’est passée, on reconnaîtra que, si elle n’est pas la meilleure, elle fait partie de l’une des meilleures éditions qui aient été organisées. Je le dis par rapport à la programmation, à la qualité des spectacles qu’on a proposés au public, à leur positionnement dans les salles et dans l’espace, au déplacement des publics. De ces points de vue-là, je crois qu’on a tenu le pari.
Un Festival, c’est aussi les à-côté : est-ce que le Béninois lambda s’est senti impliqué ? Je crois que ce choix d’envoyer la Biennale dans les espaces publics, dans les rues, cela a été très bon, parce que, des gens, sans le vouloir, ont participé au Fitheb ; le public y a participé.
Aujourd’hui, on est sereins mais, je pense qu’au départ, on était un peu crispés, ce qui est normal, parce que le défi était là, grand ; plein de gens ont dit plein de choses. Mais, à l’arrivée, ceux qui se sont déplacés ont vu, ceux qui se sont déplacés ont vu et, je crois que ça suffit, je laisse les autres porter un jugement, apprécier ce qui a été fait. Mais, je suis convaincu que cette édition fait partie d’une des meilleures éditions que le Fitheb ait connues. Le label, ce n’est pas quelque chose de gagné, c’est une construction, c’est une maturation, c’est un défi permanent ; il ne faut pas penser qu’on l’atteint aujourd’hui et que c’est définitif … Jamais ! On l’a vu, il y a des événements qu’on peut avoir bien organisés, et puis, les éditions d’après, si on relâche, ça tombe. Et, aux camarades, aux collègues, aux amis de l’équipe d’organisation, je disais, jusqu’à dimanche nuit, « Ne baissez pas la garde, restez vigilants, ce n’est pas terminé ». On a encore deux ou trois festivaliers sur le territoire, ils partiront d’ici le 17 décembre, en ce moment, ce sera fini, au moins, pour ce qui est de l’aspect visible.
Après, il y a les questions de rapport, de relations publiques, de remerciements aux personnes qui se sont impliquées, on est en train de préparer tout cela. J’en profite pour dire merci à toutes ces personnes qui ont cru qu’on pouvait le faire ; on a rencontré des personnes magnifiques qui ont compris que c’est différent. Déjà, je n’ai pas entendu une seule critique sur un seul spectacle disant que c’était mauvais, très mauvais et que cela ne méritait pas d’être au Ftiheb ; on pouvait ne pas en aimer la thématique, la démarche, mais dire que c’était très mauvais, je n’ai pas entendu ça. Et, cela fait partie des critères pour lesquels on peut dire que le Fitheb 2014 est un label.

Avez-vous un mot de fin ?
Mon mot de fin, c’est de saluer l’esprit patriotique, citoyen de toute la presse, de tous les Béninois, parce que, quoi qu’on dise, les gens, malgré que cela se passait bien, les gens pouvaient écrire ce qu’ils voulaient ; je crois que j’ai noté de la retenue, à ce niveau-là.
Et puis, pour l’équipe, en trois semaines, avec les moyens que nous avions, on n’a pas fait ce qu’on pouvait, on a fait ce qu’on devait, pour que ça se passe d’une façon qui honore notre pays. C’est de ça qu’il s’agit ; il faut que le Bénin apprenne à se repositionner dans le concert des nations, en tout cas, au niveau de la sous-région, il faut que nous existions. Si on continue de s’entre-déchirer, les autres en seront ravis, puisqu’on parlerait d’eux en bien et, de nous, en mal.
Donc, il faut être serein, si nous ne sous entendons pas, ce n’est pas vers nous que les gens iront s’il y a quelque chose de bien à faire ; je pense que nous devons cultiver cet esprit de paix, de concorde. Je sais qu’il y a un petit de clivages et, dans tous les pays, ça existe. On a l’impression que ça se passe mieux ailleurs, je suis désolé ; j’ai quand même circulé un peu, je connais les acteurs culturels, je sais que ce n’est jamais totalement la grande paix, mais on doit, à un moment donné, se concentrer pour se demander ce que le pays mérite et ce que nous devons faire pour que ce pays grandisse au sein des autres pays.
Je dois saluer cela, de même que le public qui a fait le déplacement, tous ceux ont contribué à ce que cette 12ème édition ait lieu et, surtout, le Ministre de la Culture à qui je tiens à faire une mention spéciale : en tout cas, moi, je l’ai vu à trois ou quatre endroits différents, où il a regardé des spectacles, de bout en bout ; ce n’est pas qu’il est venu faire de la figuration, il est resté jusqu’au bout, que ce soit à ’’Artisttik Africa’’, à l’Institut français de Cotonou, au ’’Blackstage’’ … On ne demande pas mieux : que les autorités puissent se déplacer, ça encourage les artistes, ça montre qu’ils sont considérés. Dans le cas contraire, si on donne l’impression de se dire : « Voilà, on a jeté quelques miettes à ces gens-là, elles n’ont qu’à se débrouiller dans leur coin », cela ne donne pas une bonne image. Il faut aller jusqu’au bout ; c’est un projet de l’Etat béninois, aujourd’hui, le Fitheb, tout le monde doit s’y impliquer, les populations doivent sortir pour aller regarder les représentations, les journalistes doivent accompagner l’événement. Je pense qu’en somme, on peut noter, quand même, qu’il y a une belle dynamique, il y a une sérénité, il y a moins de polémiques ; tout n’est jamais parfait. Mais, aujourd’hui, on peut dire que le Fitheb 2014 a été fait ; c’est fait, c’est vendu, c’est plié et, on ne doutera plus, ça s’est bien passé.




Propos recueillis par Marcel Kpogodo