Dans une interview qu'il a bien voulu nous accorder
(Il a rendu un grand hommage à Jean-Michel Abimbola)
Depuis la soirée du
dimanche 14 décembre dernier, la 12ème édition du Festival
international de théâtre du Bénin (Fitheb) a vu tomber ses derniers rideaux.
D’abord annoncée pour être reportée, elle a fini par avoir lieu. Osséni
Soubérou, l’Administrateur générale de la Biennale, a accepté, à travers cet
entretien, de nous accorder, exclusivement, ses premiers mots de bilan. En
toute humilité et en parfaite satisfaction du devoir accompli …
Osséni Soubérou |
Le
Mutateur :
Osséni Soubérou, vous êtes l’Administrateur général du Festival international
de théâtre du Bénin (Fitheb), une biennale qui a connu la clôture de sa 12ème
édition, le dimanche 14 décembre dernier, en soirée, avec la dernière pièce de
la programmation, intitulée ’’Mon cancer aux tropiques’’. Quelles sont vos
impressions maintenant que les rideaux sont tombés sur le Fitheb 2014 ?
Osséni
Soubérou :
Ce sont des impressions de satisfaction, parce que ce n’était pas gagné
d’avance, il y a à peu près trois semaines et quelques jours que la décision de
tenir l’événement a été prise de façon formelle ; c’est un secret de
polichinelle de dire qu’à un moment donné, il y a eu des doutes, il y a eu des
hésitations mais, de façon formelle, il a été décidé que l’édition 2014 du
Fitheb aurait lieu, du 6 au 14 décembre. On savait que ce serait dur, parce
que, trois semaines pour dérouler un projet comme celui du Fitheb, c’est très
difficile, c’est court, c’est dense. Donc, on a dû travailler 20 heures sur 24,
parfois et, on avait une équipe vraiment magnifique qui a su comprendre les
enjeux, parce que le problème qui se posait, c’était de relever le défi et, il
ne fallait pas le faire pour que ce soit une catastrophe du point de vue de
l’organisation ni pour qu’il y ait un gap financier ni pour que le public soit
absent. De ces points de vue, nous avons tenu le pari, l’édition a eu lieu, les
spectacles ont été très bien appréciés, les invités étaient contents, ils nous
l’ont fait savoir, certains nous ont même déjà écrit. Donc, on est rassurés, on
a tenu l’événement, le public était présent partout où on était, même les
lectures faisaient salle comble.
Evidemment, il faut
reconnaître qu’en début de tout événement, il y a quelques crispations,
quelques éléments à ajuster, ce qui est normal ; une machine, quand elle
est en route, on corrige ce qu’il faut pour qu’elle soit au mieux de ses
capacités. Je pense qu’on a atteint très vite, au bout du deuxième jour, la
vitesse de croisière et, tout se passait comme on le souhaitait.
105
représentations théâtrales ont été programmées, au niveau de différents espaces
culturels. Est-ce la programmation a été exécutée totalement ?
Je vous certifie, au
jour d’aujourd’hui et, j’en mets quiconque au défi : tous les spectacles,
toutes les représentations programmées ont été tenues, à l’exception d’une
seule représentation qui devait se tenir au Centre culturel ’’Artisttik
Africa’’ ; le comédien qui devait arriver a eu des problèmes de visa et
est plutôt venu le lendemain de sa représentation. Donc, nous avons déplacé ce
programme du jour où il était prévu, du jeudi au vendredi et, il a joué sa
deuxième représentation. Donc, à 100%, c’est-à-dire en termes de nombre, on a
respecté notre programmation ; c’est la seule fois où on a dû déplacer un
programme, pour des raisons qui arrivent dans tout événement, pour des raisons
de visa ou de déplacement, et qu’on a dû maîtriser très rapidement. Tous les
spectacles programmés ont été tenus, à l’heure, au lieu prévu et dans les
conditions requises, sauf ce cas qui a été une épreuve et que nous avons su
solutionner par le concours, par exemple, des autorités, parce que c’était à
deux heures du spectacle que nous avons été informés que le comédien n’avait
pas réussi à avoir son visa pour entrer au Bénin et, tout de suite, on s’est
déplacés pour aller à la Direction de l’Immigration, où le Directeur m’a reçu
personnellement et, il a traité le dossier. S c’était trois heures avant, il
prenait son vol. Donc, il est arrivé le lendemain, sur le vol Air France …
Qu’en
est-il de la logistique, c’est-à-dire la nourriture, l’hébergement des
festivaliers, leur déplacement d’un point à l’autre, les hôtels, la logistique,
de manière générale, comment tout cela s’est passé ? Quel bilan peut-on en
faire ?
Je pense que, de ce
point de vue, nous sommes vraiment satisfaits, parce qu’on a évité les hôtels
de passe, pour une fois ; les festivaliers sont resté, soit à l’Hôtel du
port, soit à l’Hôtel ’’Sénator’’, soit à l’Hôtel ’’Gl’’ soit à l’Hôtel
’’Gibson’’, qui sont d’un certain standing. Vous pouvez vous rapprocher de ces
hôtels-là pour voir les prix affichés. Donc, nous avons durement négociés avec
ces hôteliers que nous remercions, que nous saluons, qui ont compris que le
Festival est un patrimoine, est un événement qui leur apporte une plus-value de
même qu’à toute la chaîne de l’économie nationale ; ils ont accepté des
conditions que nous avons négociées avec eux ; je crois que, du point de
vue de l’hébergement, personne ne s’est plaint.
Concernant la
nourriture, on a travaillé avec l’une des structures les plus connues de la place,
’’Saveurs du Bénin’’, qui a fait la restauration. Je pense qu’en la matière, de
façon générale, les gens ne se sont pas plaints. De ce point de vue, également,
nous avons mis la barre à un niveau quand même sérieux.
Au niveau du
déplacement, il faut dire que je me dois de saluer les membres de
l’équipe ; j’ai collaboré aves des gens formidables, parce qu’ayant
coordonné toute la logistique, j’ai travaillé avec des gens formidables qui
savent régler les problèmes. Vous savez, on a consacré, d’abord, cette édition
du Fitheb à la chance ; elle se passait essentiellement à Cotonou, donc, à
90% et, après, il y a eu quelques activités à Porto-Novo et à Parakou.
Mais, à Cotonou, on a
assuré le déplacement pour que tous les festivaliers qui avaient envie d’aller
voir un spectacle, que ce soit à Agla, à l’Institut français ou à la Place
Lénine, soit transporté dans de bonnes conditions. On faisait un briefing par
rapport à un programme établi chaque jour et les festivaliers en étaient
informés. Il faut dire également que l’idée géniale que nous avons eue, c’est
que, l’Hôtel ’’Gl’’, qui a abrité, par exemple, la plupart des festivaliers,
était en face du Village du Fitheb, et le siège en était à trois ou cinq
minutes de cet Hôtel ’’Gl’’ ou de la Place Lénine. Donc, les gens n’avaient pas
beaucoup de problèmes de déplacement, on a su tout coordonné, c’était un
problème de timing que nous avons essayé de régler … Il est arrivé que certains
aient dû attendre quelques minutes et, pas plus. Cela fonctionnait à coups de téléphone.
Sincèrement, ce n’est pas pour jeter des fleurs à l’équipe, je pense qu’on a
fait ce qu’on devait, même s’il y a eu certainement quelques aspects à
améliorer. Ce qui s’est passé, c’est vraiment une question de vision d’une
équipe, d’un homme et, il y a eu d’autres hommes pour l’accompagner avec
foi ; ils ont exécuté le projet, tel qu’il a été conçu.
Qu’en
est-il de la fréquentation des différents lieux de spectacles et de
représentations théâtrales ?
Au bout de deux jours,
après le début du Festival, on a retrouvé la vitesse de croisière. D’abord, le
samedi 6 décembre, à la conférence inaugurale, la grande salle du Fitheb était
complètement pleine ; c’était pareil pour les premiers spectacles. Pour
moi, on n’a pas eu un problème de public, il était là tout le temps. A
l’Institut français, j’ai reçu les confidences du Directeur Sylvain Treuil, qui
me disait que, de ce point de vue-là, on n’avait rien à reprocher au
Fitheb ; le public était toujours là, parce qu’on a su avoir une démarche
qu’on aurait voulu affiner davantage, si on avait eu plus de temps, une
démarche de médiation envers les élèves, les étudiants pour qu’ils se
déplacent. Je pense que le public a fait le grand déplacement, nos photos et
nos vidéos en témoignent, sans parler de la Place Lénine ! Là, chaque
fois, c’était le succès.
Avez-vous
une idée du déroulement du Fitheb à Porto-Novo et à Parakou ?
Aujourd’hui, on est
dans le domaine de l’image et ce sont elles qui dictent leur loi. J’en ai
beaucoup qui montrent que les deux spectacles qu’on a programmées à Porto-Novo
étaient des spectacles de rue, donc, on n’a pas eu un problème de public ;
naturellement, il devait juste poser son regard pour assister au spectacle.
Donc, cela s’est très bien passé à Porto-Novo.
Du côté de Parakou, c’était
pareil, on a eu deux espaces : l’Institut français de Parakou et le Centre
culturel ’’Ancrage’’. Selon les retours et les images que j’ai pu consulter, le
public a fait également le déplacement. C’est une très belle opération que nous
avons réalisée, dans l’ensemble.
Qu’en
est-il du Fitheb ’’0ff’’ ?
Par rapport au Fitheb
’’Off’’, le Comité provisoire de supervision du Fitheb (Cps-Fitheb) a, à juste
titre, décidé que l’événement, compte tenu de son délai court mais, aussi, par
rapport à des objectifs précis d’un Festival, qui n’a pas vocation à gérer le
’’Off’’, a demandé que le Fitheb ’’Off’’ soit coupé de la machine du Fitheb,
tel qu’on l’a mis en place, ici, au Siège. Donc, on a fait appel à des
promoteurs de centres privés ; il y en a deux, particulièrement : le
Centre culturel ’’Ancrage’’ et l’Espace ’’Mayton’’, à Calavi.
Je pense que ces
promoteurs aussi ont fait un travail formidable. Sur les réseaux sociaux, nous
en avons vu, ils ont fait des visuels, eux-mêmes, ils ont fait de la communication
et, le public, me basant sur les images, les rapports et les articles de
presse, a fait le déplacement ; je pense que ça s’est très bien passé, de
ce côté-là, et que c’est une belle initiative. Il faut aller dans ce sens, de
plus en plus, pour déléguer le ’’Off’’ à des espaces ou à des promoteurs
responsables qui ont de la matière, qui ont du métier, pour que cela soit géré
de manière professionnelle et sérieuse.
Néanmoins, j’ai appris
qu’il y a eu des critiques selon lesquelles les artistes qui étaient dans le
’’Off’’ n’ont pas eu de badge …
Effectivement,
sur le terrain, nous avons vu beaucoup de comédiens et des metteurs en scène
qui poireautaient, qui n’avaient pas de badge ; ils avaient du mal à avoir
accès aux spectacles … Certains étaient même très connus.
Oui, s’il y en a qui
étaient vraiment connus, cela veut dire qu’il y a eu un problème … C’est
pourquoi, on n’est jamais informés de tout. Tous les jours, je signais des
badges pour les comédiens. Tous les jours ! Il aurait suffi que les gens
en aient fait la demande et ils l’auraient reçu, on n’a refusé le badge à
personne. Au contraire, je peux vous en donner la preuve, on a fait des badges
que les gens ne sont pas venus chercher, je peux vous citer des noms …
Il
semble alors que l’information n’a pas circulé selon laquelle les artistes non
satisfaits devaient se rapprocher de vous pour obtenir leur badge …
Vous savez, ils
pouvaient venir nous voir pour faire leur réclamation, à moins qu’eux-mêmes
avaient des positions qui les empêchaient de venir au Fitheb demander un badge.
Ils étaient libres de ne pas venir, mais personne n’a demandé un badge et que
j’ai refusé de lui en donner. Si j’ouvre mon placard, vous allez voir plein de
badges signés, pour des personnalités, pour des hommes non connus, d’autres
bien connus du milieu théâtral, mais ils ne sont pas venus les chercher … On en
a appelé certains aussi … Le Directeur a insisté pour qu’on fasse le badge de
tous ceux qui étaient sur la liste des invités pour les Journées de réflexion
de Grand-Popo. Près de deux cents badges pour tous ceux qui y étaient plus
ou moins impliqués ! J’ai signé tout ça, mais un bon nombre m’est resté sur les
bras. On les a appelés, puisqu’on avait quelques numéros de téléphone ;
certains même ne passaient pas …
Dans l’autre versant,
je pense qu’on a fait des tarifs préférentiels, on n’a pas été exigents,
c’était flexible, j’ai demandé aux gens d’être très corrects aux entrées. Mais,
je ne peux pas être assuré qu’il n’y ait pas eu quelques problèmes. Les gens
avaient même la possibilité d’avoir des billets de 500 francs ! Je connais
des cas où, même quand vous avez un badge, on vous demande un certain soutien,
mais il n’a été refusé à personne d’avoir un badge, quand la demande en a été
faite. C’est difficile, parce qu’on avait très peu de temps, et on était
concentrés sur les urgences, les grandes questions. Quand l’équipe qui
préparait les badges me les apportait, je les signais sans aucun problème.
Est-ce
que tous les prestataires sont satisfaits ? Est-ce qu’ils ont tous été
payés ? Pouvez-vous nous rassurer qu’à ce propos, dans les prochains
jours, il n’y aura pas des scandales déballés dans la presse ?
Le Festival s’est juste
terminé dimanche dernier. Nous n’avons pas d’inquiétude, tout le monde sera
payé avant la fin de cette semaine, d’abord, parce que, le budget, c’est vrai,
n’a pas été ce qu’on aurait souhaité, mais, nous avons retravaillé le projet
pour le mettre au format que vous avez constaté, ce qui fait qu’on n’a aucun
souci à régler les prestataires ; c’est une question de démarche, il faut
que cela se passe dans les règles. Mais, aujourd’hui, on est très à l’aise,
tous les prestataires seront payés ; il n’y a pas de soucis, de ce point
de vue.
Réussirez-vous
réellement à éviter le gap financier ?
Je vous le certifie.
Vous savez, c’est comme pour le résultat des élections ; le premier jet
que j’ai m’indique qu’on est dans le droit chemin et qu’il n’y a pas de
gap ; je reste serein, il n’y aura pas de gap, à l’arrivée.
En
tant qu’artiste comédien, à la base, vous avez suivi plusieurs Fitheb.
Pensez-vous que l’édition 2014 est un Fitheb label, en comparaison à toutes les
autres éditions que vous avez eu l’occasion de suivre ?
C’est une question
embarrassante, parce que je suis partie prenante de ce Fitheb-ci. Je pense que
je laisserai les autres le dire. Mais, si on regarde cette édition, telle
qu’elle s’est passée, on reconnaîtra que, si elle n’est pas la meilleure, elle
fait partie de l’une des meilleures éditions qui aient été organisées. Je le
dis par rapport à la programmation, à la qualité des spectacles qu’on a
proposés au public, à leur positionnement dans les salles et dans l’espace, au
déplacement des publics. De ces points de vue-là, je crois qu’on a tenu le
pari.
Un Festival, c’est
aussi les à-côté : est-ce que le Béninois lambda s’est senti
impliqué ? Je crois que ce choix d’envoyer la Biennale dans les espaces
publics, dans les rues, cela a été très bon, parce que, des gens, sans le vouloir,
ont participé au Fitheb ; le public y a participé.
Aujourd’hui, on est
sereins mais, je pense qu’au départ, on était un peu crispés, ce qui est
normal, parce que le défi était là, grand ; plein de gens ont dit plein de
choses. Mais, à l’arrivée, ceux qui se sont déplacés ont vu, ceux qui se sont
déplacés ont vu et, je crois que ça suffit, je laisse les autres porter un
jugement, apprécier ce qui a été fait. Mais, je suis convaincu que cette
édition fait partie d’une des meilleures éditions que le Fitheb ait connues. Le
label, ce n’est pas quelque chose de gagné, c’est une construction, c’est une
maturation, c’est un défi permanent ; il ne faut pas penser qu’on
l’atteint aujourd’hui et que c’est définitif … Jamais ! On l’a vu, il y a
des événements qu’on peut avoir bien organisés, et puis, les éditions d’après,
si on relâche, ça tombe. Et, aux camarades, aux collègues, aux amis de l’équipe
d’organisation, je disais, jusqu’à dimanche nuit, « Ne baissez pas la
garde, restez vigilants, ce n’est pas terminé ». On a encore deux ou trois
festivaliers sur le territoire, ils partiront d’ici le 17 décembre, en ce
moment, ce sera fini, au moins, pour ce qui est de l’aspect visible.
Après, il y a les
questions de rapport, de relations publiques, de remerciements aux personnes
qui se sont impliquées, on est en train de préparer tout cela. J’en profite
pour dire merci à toutes ces personnes qui ont cru qu’on pouvait le
faire ; on a rencontré des personnes magnifiques qui ont compris que c’est
différent. Déjà, je n’ai pas entendu une seule critique sur un seul spectacle
disant que c’était mauvais, très mauvais et que cela ne méritait pas d’être au
Ftiheb ; on pouvait ne pas en aimer la thématique, la démarche, mais dire
que c’était très mauvais, je n’ai pas entendu ça. Et, cela fait partie des critères
pour lesquels on peut dire que le Fitheb 2014 est un label.
Avez-vous
un mot de fin ?
Mon mot de fin, c’est
de saluer l’esprit patriotique, citoyen de toute la presse, de tous les
Béninois, parce que, quoi qu’on dise, les gens, malgré que cela se passait
bien, les gens pouvaient écrire ce qu’ils voulaient ; je crois que j’ai
noté de la retenue, à ce niveau-là.
Et puis, pour l’équipe,
en trois semaines, avec les moyens que nous avions, on n’a pas fait ce qu’on
pouvait, on a fait ce qu’on devait, pour que ça se passe d’une façon qui honore
notre pays. C’est de ça qu’il s’agit ; il faut que le Bénin apprenne à se
repositionner dans le concert des nations, en tout cas, au niveau de la
sous-région, il faut que nous existions. Si on continue de s’entre-déchirer,
les autres en seront ravis, puisqu’on parlerait d’eux en bien et, de nous, en
mal.
Donc, il faut être
serein, si nous ne sous entendons pas, ce n’est pas vers nous que les gens
iront s’il y a quelque chose de bien à faire ; je pense que nous devons
cultiver cet esprit de paix, de concorde. Je sais qu’il y a un petit de
clivages et, dans tous les pays, ça existe. On a l’impression que ça se passe
mieux ailleurs, je suis désolé ; j’ai quand même circulé un peu, je
connais les acteurs culturels, je sais que ce n’est jamais totalement la grande
paix, mais on doit, à un moment donné, se concentrer pour se demander ce que le
pays mérite et ce que nous devons faire pour que ce pays grandisse au sein des
autres pays.
Je dois saluer cela, de
même que le public qui a fait le déplacement, tous ceux ont contribué à ce que
cette 12ème édition ait lieu et, surtout, le Ministre de la Culture
à qui je tiens à faire une mention spéciale : en tout cas, moi, je l’ai vu
à trois ou quatre endroits différents, où il a regardé des spectacles, de bout
en bout ; ce n’est pas qu’il est venu faire de la figuration, il est resté
jusqu’au bout, que ce soit à ’’Artisttik Africa’’, à l’Institut français de
Cotonou, au ’’Blackstage’’ … On ne demande pas mieux : que les autorités puissent
se déplacer, ça encourage les artistes, ça montre qu’ils sont considérés. Dans
le cas contraire, si on donne l’impression de se dire : « Voilà, on a jeté
quelques miettes à ces gens-là, elles n’ont qu’à se débrouiller dans leur
coin », cela ne donne pas une bonne image. Il faut aller jusqu’au
bout ; c’est un projet de l’Etat béninois, aujourd’hui, le Fitheb, tout le
monde doit s’y impliquer, les populations doivent sortir pour aller regarder
les représentations, les journalistes doivent accompagner l’événement. Je pense
qu’en somme, on peut noter, quand même, qu’il y a une belle dynamique, il y a
une sérénité, il y a moins de polémiques ; tout n’est jamais parfait.
Mais, aujourd’hui, on peut dire que le Fitheb 2014 a été fait ; c’est fait,
c’est vendu, c’est plié et, on ne doutera plus, ça s’est bien passé.
Propos
recueillis par Marcel Kpogodo
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