mercredi 24 juin 2015

Tina Sèglé lance ''Bonne arrivée'' dans une grande ferveur solidaire régionale

Accueil de l’événement par le Palais des congrès de Cotonou


La Salle rouge du Palais des congrès de Cotonou a donné lieu au lancement de son deuxième album intitulé ’’Bonne arrivée’’, par l’artiste chanteuse de la musique béninoise, Tina Sèglé. C’était le dimanche 21 juin 2015. Parmi les personnalités ayant fait le déplacement de la manifestation se trouvaient un Ministre du Gouvernement, plusieurs jeunes opérateurs économiques et, surtout, une forte représentation de la localité d’Oumgbègamey dont est originaire la musicienne béninoise vivant en France.  
De gauche à droite, Kona, Tina Sèglé et, entre autres, Nelly Alia, à la fin de la cérémonie
Près de deux millions de Francs Cfa récoltés. C’est le résultat de la vente aux enchères ayant finalement pris une allure de collecte de fonds pour soutenir ’’Bonne arrivée’’, le nouvel album, le deuxième, que l’artiste béninoise, Tina Sèglé, a lancé, le dimanche 21 juin dernier, dans la Salle rouge du Palais des congrès. Cet intéressant résultat financier reste le fruit de la contribution, au premier chef, de Joseph Guinnou, parrain de l’événement, suivi de près par le Ministre Gustave Sonon, nouvellement affecté au Département ministériel des Travaux publics et des transports.
C’est ainsi que ces deux personnalités ont donné le ton d’une succession de dons émanant principalement des membres de la famille de l’artiste et aussi des nombreux ressortissants d’Oumgbègamey, sa localité d’origine, située dans la Commune de Djidja, du Département du Zou. Ces deux catégories de participants à la soirée de lancement ont manifesté un engouement, une ardeur de soutien que la perturbatrice pluie de la journée du dimanche n’a pas réussi à émousser.

Joseph Guinnou, le plus gros donateur de la soirée
Cette ferveur solidaire qui force l’admiration a semblé mettre Tina Sèglé dans toutes ses aises artistiques. Elle s’est produite en play back sur pas moins de sept morceaux. Elle a, en outre, reçu le soutien de plusieurs artistes confirmés, notamment, Tata Grâce, Nelly Alia et Kona. Ces deux dernières sont allées jusqu’à faire, en duo, un inédit morceau sentimental, genre dont elles ont particulièrement le secret de la confrontation des intérêts autour d’un partenaire commun. Quant à Tina Sèglé elle-même, les titres ’’Yèhoué’’, ’’Awobobo’’, entre autres, ont fait rayonner sa tendre et éclatante voix, déclamant en une pure langue fon appuyée par une world music érigeant l’artiste à un niveau artistique international. Reste à espérer que le bébé ’’Bonne arrivée’’ reçoive l’accueil chaleureux attendu des Béninois du pays.

Marcel Kpogodo      

mardi 23 juin 2015

Le petit Olaïtan et le public sidérés par l'album ''Zandé'' du Groupe ''Woodsound''

C’était à l’Institut français de Cotonou


Le samedi 13 juin dernier a donné lieu au lancement de l’album ’’Zandé’’ du Groupe béninois, ’’Woodsound’’. C’était en milieu de matinée à la grande paillotte de l’Institut français de Cotonou. Plusieurs étapes ont marqué une cérémonie dont il est ressort une grande admiration du public participant pour la démarche rythmique du groupe concerné. Le petit Olaïtan n’est pas resté en marge de cette ambiance de large fusion vis-à-vis d’un orchestre qu’il a été donné à tous de découvrir.

Le petit Olaïtan frappant du tam-tam, aidé par Bonaventure Didolanvi
Olaïtan, enfant métis, sidéré par le battement d’ensemble des baguettes de bois sur les côtés du tambour, du nom local de ’’gbahouélé’. Il danse, se remue, bouge, au rythme de la musique,  non loin de ses parents, et se retrouve sur la scène, s’approche du chef du groupe et parvient à se faire remettre les baguettes dont il joue à son tour sur le cuir tendu de l’instrument de musique. C’est l’apothéose dans le cadre devenu intime de la paillotte de l’Institut français de Cotonou. Nous sommes à un « showcase ». Olaïtan venait d’exploser publiquement de la joie artistique animant le public venu assister au lancement du jour. Il faut le comprendre, chaque morceau dont le public a pu jouir commençait magistralement par un irrésistible battement synchronisé des baguettes.
’’Mèton mèton’’, ’’Ijo’’, ’’Douwé’’, ’’Zandé’’, ’’Dagbé’’, ’’Awobobo’’, ’’Kaka’’, ’’Sè bo’’, ’’Zenli wassa’’ et ’’Tobolo’’ sont les dix chansons de ’’Zandé’’, lancé le samedi 13 juin 2015, à cette grande paillotte de l’Institut français de Cotonou. Six membres sur sept du Groupe ’’Woodsound’’, « Son de bois », en français, habillés en un ensemble local de tissu imprimé, incarnation de l’Afrique, appuyé par un chapeau feutre noir, symbole de l’occident, entretenant le contraste. Ils sont répartis sur la scène, trois à l’arrière, resserrés, et trois autres, en avant, espacés. Parmi ceux-ci, Bonaventure Didolanvi, le leader de l’orchestre. « A tout seigneur, tout honneur ». Le tissu de sa tenue, particulière, est, de la tête aux pieds, d’un jaune scintillant, atténué par des points noirs de peau de panthère.
L'album ''Zandé'' des ''Woodsound''
Sa voix forte explique le fondement de ’’Woodsound’’ : « C’est l’Afrique et l’Europe, c’est tout le monde, ce n’est pas que le Bénin … », rassure-t-il. « Nous jouons des rythmes du Bénin et d’ailleurs, on essaie d’avoir une musique universelle, de la world music, il n’y a pas de pays où cela ne passe pas », continue-t-il, mentionnant, en substance, que les guitares interviennent dans l’orchestre pour adoucir l’ambiance trop bruyamment violente du son des tambours.
Et, c’est avec six autres membres que tourne ’’Woodsound’’ : Fidel Agossou, William Codjo, Djawou Didolanvi, Yvan Atindokpo, Noël M’Bouéké et, Brice Tchègnon qui, lui, n’était pas du showcase. Tous sont chanteurs et percussionnistes, sans oublier qu’en ajout à ces compétences artistiques, William Codjo exerce à une batterie singulière, composée de deux cymbales, d’un rideau et du tambour traditionnel sacré dénommé ’’Ahouangbahoun’’. Quant à Yvan Atindokpo, il gratte de la guitare basse pendant que Noël M’Bouéké fait sortir ses notes d’une guitare électrique.
Des thèmes, Bonaventure explique que ’’Woodsound’’ en aborde plusieurs : la sincérité, l’amour, la paix, le bien-être, entre autres. Il auréole son propos du souhait du Groupe : « Que le bien soit au-dessus du mal, pour chacun ». 
En outre, pour un orchestre dont les membres travaillent ensemble depuis six ans, qui ont mis trois semaines pour l’enregistrement de l’album, dans un studio à Porto-Novo, et qui, par le cri de guerre, "Ki ni wé ! - Hé ya !", montrent l'empreinte en eux de Jean Adagbénon, Marcel Padey, musicologue béninois faisant autorité, n’a pas manqué de dresser des lauriers : « Ils ont réalisé une synthèse, un travail de groupe très original, ils ont beaucoup travaillé, ils ont valorisé les instruments traditionnels de chez nous et, ils ne coûtent pas cher ; ce sont des hommes d’expérience, ils ont beaucoup appris. Ce groupe va valablement représenter le Bénin à travers le monde ».

Les ''Tériba'' n'ont pu résister à s'inviter dans la partie ''Woodsound''
Et, Bonaventure Didolanvi, de ceux qu’il administre, ne pense pas moins du bien : « Ce sont des jeunes qui ont compris qu’il faut préparer avant de manger ; malgré la galère, ils sont toujours là ».
Parsemant la manifestation de présentation de l’album ’’Zandé’’, le public a pu en savourer quelques morceaux, résistant difficilement à bouger du siège : ’’Mèton mèton’’, ’’Zenli wassa’’, ’’Zandé’’, ’’Ijo o’’ et, surtout, ’’Dagbé’’, qui a sorti Olaïtan de ses gonds, annonçant une vocation du rythme en cet enfant. Demain, sera-t-il artiste comme son père, Romuald Hazoumè, mais dans le domaine musical ? Si même les ’’Tériba’’ n’ont pas pu résister à la furie rythmique des ’’Woodsound’’, c’est que quelque chose d’artistiquement grand semble devoir exploser de ce bout de chou, devenu adulte.


Marcel Kpogodo