jeudi 26 janvier 2012

"J'apprends avec Donami", Nouvelle parution

Révolution audiovisuelle dans l'éducation maternelle au Bénin


Parution de J'apprends avec Donami, le dessin animé éducatif


Depuis quelques jours, "J'apprends avec Donami", la version rénovée du Cd éducatif créé par Hervé Alladayè, en direction des écoliers de la Maternelle, est dans les kiosques. L'auteur nous confie tout concernant ce produit.


Marcel Kpogodo : Hervé Alladayè, le numéro 2 du Cd de vidéo éducative pour la maternelle, Donami, vient de paraître ....


Hervé Alladayè : Ce Cd est paru dans le contexte du Saed qui est un concept assez novateur dans notre sous-région et, particulièrement au Bénin ; c'est un Support audiovisuel d'appui éducatif qui permet, par la vidéo, d'apprendre et d'améliorer son savoir.
Le Cd qui vient de paraître est J'apprends avec Donami ; c'est, en quelque sorte, une refonte du Cd qui est précédemment sorti. Actuellement, nous avons J'apprends avec Donami, Maternelle 1 et 2.


Hervé Alladayè


Donc, le contenu repose entièrement sur le programme scolaire développé aujourd'hui dans les classes de la maternelle. Nous projetons de réaliser d'autres Cd pour chaque classe, jusqu'en classe de Cm2 ; c'est en cours de travail actuellement, ce sera bientôt prêt.



Combien coûte ce nouveau Cd, J'apprends avec Donami, Maternelle 1 et 2 ?

Il est à la portée de toutes les bourses et le prix a été revisité de façon à être accessible à tout le monde ; le Cd est à 1500 F Cfa et est disponible un peu partout sur toute l'étendue du territoire béninois.


Le Cd, "J'apprends avec Donami" ...



Et la cible ?

Le Cd est destiné aux enfants de la maternelle ; les enfants du Ci qui ont un niveau assez bas peuvent aussi le suivre afin de rehausser leur niveau, d'améliorer leurs connaissances.
Mais, la cible primordiale, c'est vraiment les parents qui doivent faire attention à la progression de leurs enfants dans ces petites classes ; ils doivent acquérir ce Cd pour leurs enfants parce qu'aujourd'hui, il faut le souligner, la chicotte n'est plus d'actualité, on ne peut plus frapper l'enfant pour l'amener à apprendre, on ne peut que motiver l'enfant.
Et, cette motivation, c'est déjà de lui offrir ce qu'il étudie en classe, c'est de le lui offrir sous forme audiovisuelle, donc, de manière assez ludique, pour qu'il puisse s'amuser en apprenant.


Si un parent achète J'apprends avec Donami, que peut-il espérer y trouver pour la formation intellectuelle de nos petits bouts de chou ?

Comme je le disais tout à l'heure, c'est l'ensemble du programme de la Maternelle. Par exemple, nous avons l'alphabet complet A-B-C-D- ...., qu'il apprend, ensuite, il apprend à reconnaître et à lire 1-2-3-4- .... jusqu'à 10 et, il apprends à écrire jusqu'à 5.
On trouve aussi dans ce Cd le graphisme des formes, des bâtonnets, des tirets, des colimaçons, ... C'est donc la petite fille du nom de Donami qui apprend tout cela aux enfants. Du coup, l'enfant est plus à même de suivre ce que la petite fille lui donne comme indications.
Au-delà de cela, il apprend à découvrir les animaux sauvages, les animaux domestiques, les animaux de son milieu, parce que, il y a la basse-cour, par exemple, dans laquelle il y a la poule, le coq, ... ; il arrive à reconnaître ces différents animaux-là, ceux de son entourage immédiat. Globalement, c'est cela.


Quels sont les éléments d'innovation par rapport au premier Cd ?

Le premier Cd était resté fixé seulement sur l'apprentissage à l'alphabet, et sur le compte de 0 à 10 ; on a constaté que beaucoup de gens se sont plaints en disant que ce serait bon qu'on étoffe cela davantage et qu'on y apporte des notions que le tout-petit rencontre à l'école, c'est-à-dire la différenciation au niveau des nombres, notamment.
Donc, on a dû réorienter nos ambitions vers cette forme de scolarisation de nos contenus ; c'est l'école qui est en priorité aujourd'hui dans nos contenus : c'est exactement ce qu'ils apprennent à l'école qu'on rend de façon ludique.



Un appel à nos lecteurs ?

Je voudrais lancer cet appel aux lecteurs et aussi aux vidéastes. En fait, ce Cd a été produit pour créer un certain engouement chez l'enfant.
Donc, je demanderais aux parents de faire le détour et d'acheter ce Cd afin de susciter un certain éveil chez l'enfant très tôt, parce qu'à force de regarder et de répéter, l'enfant apprend, un peu comme dans une forme d'hypnose et il retient très facilement, il n'a pas besoin de faire un effort particulier ; tout est intégré en lui, ce que le maître lui dira à l'école sera juste un rappel.
En outre, pendant les vacances, alors qu'ils sont distraits, c'est toujours bien de leur faire voir ce Cd, de temps à autre, afin qu'ils recommencent l'année scolaire avec, encore fraîches dans la tête, les notions qu'ils auraient eues, l'année écoulée ; ils seront alors performants à l'école.


Tout sur "J'apprends avec Donami" d'Hervé Alladayè ...



Et les points de vente du Cd ?

Les points de vente sont un peu partout sur le territoire national du Bénin : dans les librairies à Cotonou, telles que Notre-Dame, Buffalo, Le Bon Berger, dans les feux tricolores, dans certaines écoles qui ont déjà aimé et adopté le produit, et qui le distribuent directement aux parents d'élèves qui sont avec eux, c'est aussi à Bohicon, à Parakou, dans les kiosques de vidéo, à la Librairie Saint-Paul, et aussi à Natitingou, à la Librairie Dipada. C'est donc sur toute l'étendue du territoire national.

Réalisation : Marcel Kpogodo

mercredi 25 janvier 2012

"Elowa" innove avec "L'Un dans l'Autre" à Cotonou

Restitution de résidence artistique


Le Bénin et la France, l'Un dans l'Autre

Des artistes béninois et bellevillois en symbiose artistique.

La banderole de la résidence de création ...


Voilà le fondement d'une exposition qui s'est déroulée le dimanche 22 janvier dernier, à "Unik-lieu de création contemporaine", l'atelier de l'artiste-plasticien, Dominique Zinkpè, de Fidjrossè à Cotonou : le résultat de plusieurs jours de résidence, de travail en commun entre ces deux groupes d'artistes venus de deux horizons francophones, sous la férule de l'Association Elowa et, dans le cadre de Waba 2012. Cette exposition a été lancée en présence de nombreuses personnalités, notamment, de Rémi Secret, Directeur adjoint de l'Institut français du Bénin, et de plusieurs artistes.



"L'Un dans l'Autre": c'est le thème ayant donné naissance à environ une quarantaine de pièces jalonnant les murs d'exposition de l'Atelier Unik-lieu de création contemporaine de l'artiste-plasticien béninois, Dominique Zinkpè, situé dans le quartier cotonois de Fidjrossè.


L'installation inaugurale de l'exposition ...


Ces tableaux, de toutes dimensions et de toutes couleurs, ces sculptures, ces installations, ces carnets de route, de voyage, ces vidéos, sont le résultat de trois jours fermes de résidence de création collective entre des artistes béninois et de la ville française de Belleville.


Quelques carnets de route réalisés ....



Une sculpture de création collective ...


D'un côté, Philippe Abayi, Aston, Benjamin Déguénon, Marius Dansou, Grek, Kajéro, Romuald Mèvo-Guézo, Zansou et Dominique Zinkpè, ont communié avec Guillaume Berga, Marie Busson, Sarah Dugrip, Nicolas Dupeyron, Wallon-Leducq, Catherine Olivier et Quentin, de l'autre, ce qui a eu pour résultat de mettre à la disposition du public des productions relatant un partage de méthodes, de stratégies, d'expériences artistiques, et de fusion des inspirations, du jeudi 19 au samedi 21 janvier.


Au lancement de l'exposition ...


Des étapes bien huilées

Nous en sommes à la première phase du projet Waba, mis en place par l'Association Elowa ; elle suppose qu'en janvier 2012, des artistes français de Belleville fassent le déplacement vers Cotonou pour visiter des ateliers de leurs homologues béninois, habitant la capitale économique et Porto-Novo, notamment, et pour travailler avec eux.


Kajéro, ayant participé à la résidence ....


Ce volet a été atteint, vu que, arrivés à Cotonou le 08 janvier, les sept artistes bellevillois ont effectué une première visite d'ateliers de Cotonou, le lendemain, de même qu'une résidence, avant qu'ils ne se rendent à Ouidah pour la commémoration de la fête du vaudou, le 10 janvier. Du 11 au 17, Abomey a reçu les deux groupes d'artistes pour encore des visites d'ateliers et des échanges de tous ordres, ce qui s'est poursuivi, le 18, à Porto-Novo, avec leurs collègues de la localité.

Kaman Esso, entre Marie Busson et Sarah Dugrip, était venu soutenir ses collègues ...


En fin de parcours, l'Atelier Unik-lieu de création contemporaine s'est imposé comme le creuset d'expression et de brassage des apports artistiques spécifiques, les 19, 20 et 21 janvier.


Le reste du calendrier

Dès le départ de Cotonou des visiteurs bellevillois, le lundi 23, les organisateurs intégreront le laboratoire de la préparation de la deuxième phase du Projet Waba ; cette fois-ci, ce sont les artistes béninois qui se rendront à Belleville pour quatre jours, du 11 au 14 mai 2012.
Troisièmement, l'ultime rendez-vous est celui d'octobre-novembre 2012 à Cotonou, avec les Portes ouvertes sur les Ateliers d'artistes.



Des échanges enrichissants et épanouissants

La résidence de production collective d'oeuvres artistiques entre Béninois et Bellevillois s'est révélé une opportunité d'échanges d'ordres technique, intellectuel, artistique, mettant en commun, dans un contexte d'universalité de l'art, des manières de travailler rendues parfois différentes par le milieu géographique. Si, pour certains des artistes, la découverte d'un comportement de travail particulier est réel, pour d'autres, la résidence a suscité la reconnaissance chez l'autre d'un processus de création qui ne trompe pas. De toute façon, ils ont vécu un jeu. Mais, de part et d'autre des Béninois et des Bellevillois, l'enthousiasme et la joie d'avoir réussi quelque chose ensemble étaient à leur comble, ce qui a conduit un certain nombre d'entre eux à nous confier leur bonheur :

Guillaume Berga, peintre et graphiste :


"Je suis très ravi ! Nous avons eu trois jours très enrichissants, très productifs ... Il y a eu une petite hésitation sur le choix du thème ... Cela semblait très difficile de démarrer avec un thème ; il est arrivé après la première journée de travail, on a collaboré de façon très libre ... "



Philippe Abayi, artiste et Président des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) :


"Ce genre de rendez-vous est à répéter aussi longtemps que c'est nécessaire. Dans un pays où il n'y a pas d'école, le seul moyen que nous avons encore, c'est d'échanger entre professionnels, pour partager sur l'évolution de l'art contemporain, pour ne pas être en marge de l'actualité ; les artistes sont tous les mêmes, les discours n'ont pas été divergents. C'est à l'actif de l'évolution de l'art dans le monde et dans notre pays. Que l'idée des artistes béninois à Belleville puisse se concrétiser, avec tout ce que chacun peut faire !"


Marie Busson, sculptrice et plasticienne :


"C'est super ! C'est une vraie rencontre dans la joie, avec des surprises : le fait que les oeuvres aient évolué, ont commencé d'une certaine façon, c'était super !"


Benjamin Déguénon, palsticien :


"Je suis très content d'avoir eu la chance d'être sélectionné pour participer à cet atelier d'échanges avec les artistes de Belleville et ceux du Bénin. Ce qui m'impressionne : on n'a pas fait de l'individualisme ; ensemble, on a essayé de conjuguer nos efforts, ce qui fait que nous avons travaillé comme ça, sur le thème :"L'un dans l'autre" ; il y a eu une conjugaison des cultures et cela a marché. Je ne peux que remercier l'Association Elowa, pour une telle initiative."


Nicolas Dupeyron, peintre et carnettiste :

Rémi Secret (A gauche) et Nicolas Dupeyron (A droite)

"Je suis très heureux qu'on ait réussi à mettre en pratique ce qui avait été prévu, c'est-à-dire, que chacun travaille dans les toiles de l'autre ... "


Marius Dansou, spécialiste des masques :


"Une très belle expérience ! Ce qui est important, c'est l'échanges de cultures : est-ce qu'on va bosser sur ce thème ? Qu'est-ce qu'on va faire ? C'est tombé du ciel ... " (Rires)


Sarah Dugrip, plasticienne et graphiste :


"J'ai adoré ! J'ai trouvé ça très motivant ! J'ai aimé la facilité avec laquelle cela s'est passé ... Il y a eu un esprit de groupe, une émulation ... Pas de compétition ... Cela se passait naturellement comme si on avait toujours fait ça ..."


Romuald Mèvo-Guézo, plasticien :


"Il fallait voir ce que l'autre sait faire, à quel niveau nous sommes dans notre création. Il faut voir l'autre faire, voir si notre art est au top niveau ... "


Zansou, plasticien :


"Mes impressions sont bonnes. Tout ce que je souhaite, c'est que cette initiative puisse continuer ..."


Réalisation : Marcel Kpogodo

mercredi 2 novembre 2011

Sergent Markus à l'Institut français de Cotonou

Un concert qui va tout slammer !


En fin de matinée, ce mercredi 02 novembre 2011, l'Auditorium de l'Institut français du Bénin (Ifb) a abrité une conférence de presse animée conjointement par la chanteuse camerounaise, Queen Eteme, et Sergent Markus, au sujet du grand concert que va tenir le second, samedi 05 novembre prochain, au Théâtre de verdure du même Institut.


Samedi 05 novembre 2011, à 20h 30, au Théâtre de verdure de l'Institut français du Bénin (Ifb). C'est le rendez-vous que donne Sergent Markus aux Béninois et à tout mélomane, pour des billets coûtant juste 3000 francs Cfa. Il se produira en compagnie, naturellement, de Queen Eteme et d'une bonne kyrielle d'artistes béninois de la nouvelle génération : Kiinzah, Fanny, Sessime, Arisco et Vi-Phint. Selon l'artiste, le fondement musical de ce concert reste son dernier album purement slam intitulé "Mots pour maux", constitué d'un répertoire de 20 titres.


L'album "Mots pour maux"


Ce sera avec une particularité que personne n'aurait imaginée : sous la férule du metteur en scène et dramaturge béninois, Ousmane Alédji, une mise en scène en bonne et due forme qui permettra de ne pas constater une "césure entre les morceaux" mais, plutôt, un bloc musical supposant une profonde cohésion entre les textes. S'il n'a donc pas donné dans la dentelle quant à l'encadrement artistique du concert, les thèmes qui le sous-tendent sont également d'une pointure exigeante, puisque le panafricanisme ne sera pas absent de ce débat dans lequel les mots vont s'entrechoquer ; ce sera un fondement solide renforcé d'un "afro-optimisme" inévitable, vu que "le panafricanisme n'est plus un utopie", à en croire l'orateur.


Sergent Markus, apparemment confiant en la conquête du défi qui l'attend samedi prochain ...


Pour lui, toute cette soirée du samedi 05 novembre s'enrichira d'un plat de résistance aux élans d'une visite de tout le parcours scolaire et professionnel de ce jeune qui, ayant passé son enfance et son adolescence au prytanée militaire de Bembèrèkè, en est sorti enfant de troupe pour démissionner par la suite de l'armée et pour s'engager dans le rap en 1993 , en 1999, devenir journaliste et, pour, en 2005, emprunter, de manière résolue, la route du slam. "De la baïonnette à la plume", voilà donc qui résume l'itinéraire laborieux d'un artiste qui ne fait qu'incarner les vicissitudes intellectuelles, économiques, sociales, professionnelles, notamment, de la jeunesse de son époque. Sergent Markus intègre donc ce concert dans un vaste programme d'affirmation de la valeur méprisée de l'Afrique, aux fins de la manifestation de la lourde responsabilité de prise de conscience salutaire qui incombe à la jeunesse. A l'issue de ce concert, les fruits devraient avoir tenu la promesse des fleurs éloquemment présentées au cours de cet entretien avec les professionnels des médias.


Marcel Kpogodo

jeudi 20 octobre 2011

Représentation de Gnonnou glégbénou, la femme courageuse


Katoulati remplit sa mission


Samedi 15 octobre dernier, au soir, s'est tenue la seconde des deux représentations théâtrales de l'Association Katoulati intitulée Gnonnou Glégbénou, la femme courageuse. De nombreux spectateurs parmi lesquels une quantité non négligeable de femmes ont profondément apprécié la prestation des acteurs.



En toute douceur, l'Association Katoulati, le samedi 15 octobre dernier, au Théâtre de verdure de l'Institut français du Bénin, a satisfait les attentes du public venu découvrir, une fois de plus, la mise en scène de Patrice Toton. Il s'agissait de la représentation de la pièce, Gnonnou glégbénou, la femme courageuse, adaptée d'Antigone de Sophocle et de Jean Anouilh. Dans une parfaite maîtrise de leur rôle, les acteurs, en ce qui les concerne, ont réussi à émouvoir le public, pour la part de gestion de l'intrigue, qui se trouvait à leur charge ; en matière de profondeur de l'expression de la fougue, de l'exaspération, de la révolte, ils ont été à la hauteur des attentes, surtout en ce qui concerne les titulaires des rôles d'Antigone, Sandra Dos-Santos, d'Hémon, Gérard Tolohin, et de Créon, Bardol Migan. Par ailleurs, boycottant, dès les premières secondes de la pièce, les situations pouvant conduire le public à la monotonie et au sommeil, les deux personnages du choeur, Sophiatou Bello et Edouard Ahlonsou, ont fait savourer des voix complètement locales qui ont contribué à faire banaliser et à dédramatiser des séquences très tragiques qui auraient pu conduire à des pleurs dans le public. Cet aspect particulier constitue un élément non négligeable de la touche particulière de Patrice Toton chez qui tout habitué de ses spectacles a pu déceler un procédé de mise en scène qui lui est propre. Avec ses acteurs et les Marius Dansou, Décorateur, les Jean-Claude Ouangbey, Régisseur, les Patrice Tomédé, Costumier, notamment, il a si bien rempli sa mission que, c'est très spontanément qu'à la fin de la représentation, toutes les femmes présentes ont accepté de se retrouver sur la scène pour une photo finale et, avant cela, un engagement à lutter contre les violences faites aux femmes. Voilà une nouvelle réussite de Patrice Toton, ce génie béninois du théâtre, dont, d'année en année, le talent de mise en scène se développe davantage.


Marcel Kpogodo

mercredi 12 octobre 2011

Gnonnou glégbénou

A mi-chemin vers le spectacle des vendredi 14 et samedi 15 octobre prochains




Patrice Toton parle de Gnonnou glégbénou




Gnonnou glégbénou est une pièce de théâtre adaptée d’Antigone de Sophocle et de JeanAnouilh, qui se joue, vendredi 14 et samedi 15 octobre, à l’Institut français du Bénin (Ifb), anciennement dénommé Centre culturel français (Ccf). Au détour d’une répétition effectuée sur les lieux, mardi 11 octobre au soir, Patrice Toton a accepté de se confier à nous.



Journal Le Mutateur : Patrice Toton, tu es en train de boucler les répétitions pour le grand spectacle Gnonnou glégbénou des vendredi 14 et samedi 15 octobre prochains. Quelles sont tes impressions ?



Patrice Toton : Merci. Je rappelle que l’un des objectifs du Théâtre Katoulati, c’est de mettre l’art au cœur du développement humain, de mettre l’homme au centre de nos actions. Et, cette action-ci vient célébrer la femme ; ce n’est pas une simple célébration, ce n’est pas une célébration festive mais, c’est une célébration qui reconsidère la place de la femme dans les sociétés modernes.


Patrice Toton, Président du Théâtre Katoulati


Il est inconcevable qu’aujourd’hui, sous d’autres cieux, on interdise aux femmes d’être au volant et que, même sous nos cieux ici, on continue de forcer une femme à épouser un homme qu’elle n’aime pas. Donc, c’est notre devoir d’acteur culturel, notre devoir d’auteur, notre devoir de comédien ou de metteur en scène, de nous pencher un peu sur ce sujet concernant la place de la femme dans notre société, d’apporter notre contribution et, c’est ce que nous essayons de faire avec cette tragédie emblématique qui a été reprise par Jean Anouilh, cette tragédie grecque qui est connue presque de tous, Antigone, Antigone qui est l’une des toutes premières femmes à commencer les luttes des femmes, c’est-à-dire les luttes pour les droits de la femme, les luttes pour l’émancipation de la femme, pour l’instruction, l’épanouissement de la femme. Aujourd’hui, moi, je dépasse tout ça et, plus que n’importe qui, je parle de l’ascension de la femme, ce qui signifie le partage du pouvoir par les femmes et les hommes. Ce spectacle ne vise pas à inscrire dans l’âme des femmes la révolte, il ne vise pas à armer les femmes contre les hommes ; il s’agit juste que les femmes se lèvent et lèvent le ton pour réclamer leurs droits, pour demander ce qui, de droit, leur revient : le partage du pouvoir, la parité, comme on le dit, l’instruction, l’épanouissement, l’arrêt des interdits inutiles liés à la tradition, la lutte contre les violences faites aux femmes, contre l’excision, notamment. Ce spectacle, c’est le spectacle des femmes ; toutes les femmes doivent venir soutenir, comme une seule femme, ce spectacle. Et, je souhaiterais qu’à la fin du spectacle, toutes les femmes qui y seront venues lèvent un seul bras pour dire : « Non aux violences faites aux femmes ! » C’est cet appel que je lance à toutes les femmes béninoises, à toutes les femmes d’ailleurs, pour que l’égalité entre l’homme et la femme soit une réalité à tous les niveaux : politique, social, institutionnel, … A tous les niveaux ! Il est important que les gens comprennent, que les politiques comprennent, que les autorités à tous les niveaux comprennent que le Changement ou la Refondation, ou que toute action qui vise à toucher l’âme du peuple passe d’abord par la sensibilisation au moyen de l’art. C’est pourquoi, nous pensons que nous sommes une arme utile à tout le monde et, entre autres, aux femmes.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

vendredi 7 octobre 2011

Exposition à Cotonou

Après trois mois de résidence de création



Dodji Efoui propose Convocation


Le jeudi 29 septembre dernier s'est déroulé à Unik-Lieu de création contemporaine de l'Artiste-plasticien Dominique Zinkpè, à Fidjrossè, le vernissage de l'exposition "Convocation" de Dodji Efoui, plasticien togolais. Un bon nombre d'oeuvres étaient visibles.



Une trentaine de tableaux ! C'est le résultat d'une résidence de création de trois mois, exécutée par le plasticien togolais, Dodji Efoui, pour le compte de son exposition intitulée Convocation, réalisée à Unik-lieu de création contemporaine, de Dominique Zinkpè, au quartier Fidjrossè. Les nombreux invités ayant fait le déplacement ont savouré la délicatesse de la démarche artistique d'un homme qui, après s'être formé par lui-même, a choisi de projeter, à travers ses tableaux, un espace de dialogue avec l'autre, sur des thématiques intimes à l'artiste, mais qui ne manquent pas de refléter des préoccupations sensibles de la société africaine actuelle. S'ouvrant aux journalistes, il avoue aborder des réalités sordides: "les atrocités, l'impunité, le manque de valeurs à la vie, la société divisée par la religion, assommée par la politique, l'absence de sens critique chez les gens", notamment.


Une des toiles présentées à Convocation


Voilà donc les fondements d'une invite à découvrir et à lire une inspiration qui s'enferme dans le conformisme des instruments contemporains de la communication plastique en Afrique ; elle dessine, elle peint, elle colore fortement, elle suggère, elle tague et elle raconte ... Et, cela ne devrait pas surprendre : l'habileté et la volubilité de ce jeune Togolais à expliquer et à démontrer les tenants et les aboutissants de son art, ce jeudi 06 septembre, au vernissage de Convocation à Unik-Lieu de création contemporaine du plus que "gigantique" Dominique Zinkpè, montre sa cohérence avec une personnalité artistique tournée vers l'engagement socio-politique et son ancrage dans les défis de son époque, celle de l'Afrique soumise à la mondialisation et aux Technologies de l'information et de la communication.

Dodji Efoui



En réalité, il est impérieux de ne pas sous-estimer la volonté de Dodji Efoui de ne pas constituer un feu de paille dans la cycle des inspirations et des flux artistiques d'aujourd'hui ; en effet, dans leur grande majorité, les toiles exposées dans le cadre de Convocation manifestent un appel fort et poignant à lire comme un livre sur les espérances d'un esprit avide d'un meilleur se comporter africain. Ainsi, cet artiste a-t-il subi quelqu'influence de son hôte, ayant rôdé pendant un certain temps dans son environnement? De même, ces oeuvres se laissent conquérir et acquérir à un coût défiant toute concurrence. Oui, cet artiste veut aller très loin, ce processus qui ne peut s'opérer sans les spécialistes, les professionnels, les amateurs, les initiés et les profanes de l'art contemporain pour qui Convocation est ouverte jusqu'au samedi15 octobre prochain.


Marcel Kpogodo

mercredi 28 septembre 2011

Musique au Bénin



T-Marcos promeut la Salsa djèkpé



Parmi les rythmes musicaux qui naissent tous les jours au Bénin, il en est qui se trouvent spontanément récupérés et pratiqués par un nombre important d’artistes pendant que d’autres sont réduits à l’inspiration d’une poignée de musiciens en quête d’originalité. Dans ce contexte très impitoyable, la Salsa djèkpé fait son apparition, portée par un jeune musicien béninois convaincu de sa richesse. T-Marcos, en prélude à la parution de son premier album, a produit un single qui manifeste l’essence de ce nouveau rythme.




Un rythme dans lequel fusionnent plusieurs autres de notre époque et que tout mélomane pourrait aisément danser. Voilà la Salsa djèkpè, la toute nouvelle conception de l’ingénieur de son, arrangeur et producteur, Dr Quellef, et que, dès à présent, le jeune artiste béninois de 24 ans, T-Marcos, décide de pratiquer et de promouvoir. Faisant suivre d’un acte symbolique ses intentions, il sort le single ’’Djovinindo’’ qui passe, depuis quelques semaines, sur les radios et les télévisions béninoises.




T-Marcos




Dénonçant une aventure amoureuse compromise par la trahison féminine, il laisse le corps du mélomane se tordre et se détordre au rythme de sa Salsa nouvelle génération, qui est aussi pratiquée par d’autres jeunes chanteurs béninois. Si la philosophie qui sous-tend la promotion de cette danse est d’amener tout le monde à être à l’aise dans la musique, il ne reste qu’à mesurer sa force de pénétration du cercle, trop fermé d’ailleurs, des rythmes qui mettent les Béninois dans tous leurs états. Rassuré, en revanche, par des racines musicales enrichies par un père ancien trompettiste de la Gendarmerie nationale, et par Djoka et SK Punto qui sont, respectivement, son cousin et son oncle, T-Marcos s’engage sereinement sur le chemin laborieux de la naissance de son premier album qui, selon lui, comportera six titres variant entre la Salsa djèkpé, le Coupé-décalé et le Massègohoun modernisé, notamment. En situation d’auto-production, il manifeste un cri d’alarme en direction des bonnes volontés qui voudraient bien l’aider à concrétiser son rêve, pour la fin de l’année en cours.



Marcel Kpogodo

Beaufort Lager Beer

Grande promotion de la Beaufort Lager Beer

Opération réussie pour La Station Continue

L'événement s'est déroulé sous la houlette du propriétaire du débit de boissons, "La Station Continue", le vendredi 23 septembre dernier. Un dispositif intéressant a été mis en place par le gérant de la structure. Les fruits ont tenu la promesse des fleurs, quant à l’objectif de promotion initialement projeté.

Beaufort Lager Beer est la coqueluche des Béninois. C’est ce qu’il a été donné de constater, vendredi 23 septembre dernier, lors de la soirée de promotion de cette bière par l’espace La Station continue, situé à Sainte Rita. A n'en pas douter, cette boisson très stylée a coulé à flots. Les consommateurs présents ont bu à satiété, sans faire des gaffes alcooliques, bercés à l’aide de morceaux distillés par des artistes. A cet effet, l'orchestre de la Sobébra a sorti la grande artillerie musicale, permettant à ceux-ci de divertir le grand public qui a fait le déplacement, pour étancher leur soif par la Beaufort Lager Beer. Les servantes, habillées de tee-shirts griffés aux couleurs de la bière en promotion, étaient très sollicitées dans les quatre coins du périmètre délimité par l’espace allant de l'intérieur du site du débit de boissons à la ruelle du Collège La Marjolaine. Elles rivalisaient d’ardeur, qui pour satisfaire des clients, qui pour offrir des prestations. Pourquoi ne pas nouer, en passant, des relations sentimentales éphémères ou de longue durée ? Le gérant, quant à lui, tout yeux tout oreille, était sur le qui-vive pour, en cas de besoin, démêler l’écheveau qui pourrait surgir pendant les commandes de boissons, afin de s'éviter des trous dans la caisse de La Station Continue. Cette soirée de grande promotion a atteint ses objectifs ; elle visait à faire re-découvrir et à faire consommer à suffisance aux Béninois la Beaufort Lager Beer. Les autres liqueurs de ce débit de boissons ont leur baraka : s'ouvrir après la promotion de la Beaufort Lager Beer.

Kokou Amoussou

samedi 24 septembre 2011

En prélude à son concert ce soir à l'Ifb de Cotonou

Zeynab, toute à vous ….


En pleins préparatifs pour le grand concert de rentrée qu’elle donnera ce samedi 24 septembre, à partir de 20 h 30, à l’Institut français du Bénin (Ifb), ex-Ccf, Zeynab, son troisième album en mains, lancé le 16 septembre dernier au Palais des Congrès de Cotonou, a accepté de s’ouvrir à nous, pour vous, sur quelques réalités importantes liées à ce nouvel opus.


Le Mutateur : Bonjour Zeynab. ’’Olukèmi’’, ton troisième album, oscille entre fidélité à ton ’’bolojo’’ natal et une exploration davantage marquée de la musique moderne. Quelle est son originalité par rapport aux autres ?

Zeynab : Quoi de neuf? L'album tout simplement. Et, par rapport aux autres, sa maturité, ses textes et les sonorités élaborées. Ecoutez-le, vous en aurez une idée précise.




Quels sont les thèmes que tu privilégies, cette fois-ci ?

Je n'en ai pas de particulier de préférence. Je parle des thèmes naturellement liés à nos sociétés, la vie, nos vies …. Pourvu qu’ils m’inspirent.

Ce nouvel album coûte 10 mille francs. N’est-il pas cher pour le Béninois moyen ?

C’est peut-être cher à vos yeux, comparativement à ce qui se fait d’habitude. Mais, je pense qu’on ne peut pas évaluer l’inspiration d’un artiste, en général. Pour un CD de 16 titres, masterisés et dupliqué en Europe, contenant un livret en couleurs avec des photos, et des copies de tous les lyrics, des frais ont été forcément engagés en vue d’offrir un produit de qualité en son et en présentation. C’est un choix de la Production. Vu ces paramètres, c’est un prix raisonnable et, je crois que les Béninois méritent ce qu’il y a de meilleur en tout. Une version à moindre coût du même produit existe également en 8 titres et sans livret.

Le lancement de ton album au Palais des Congrès, le vendredi 16 dernier, t’a permis d’être entourée par de nombreux artistes béninois …

Entre nous les artistes, il est tout à fait normal plutôt que ce genre de solidarité existe. Vous savez, nous partageons les mêmes difficultés de terrain. Alors, le seul moyen de pouvoir se soutenir mutuellement, c’est, entre autres, ce genre de témoignage d’affection et de fraternité observé à ma soirée de lancement, ce vendredi 16 dernier, au Palais des Congrès, et je les en remercie très sincèrement, y compris ceux qui étaient avec moi de cœur ; j’en ai été très touchée. J’ai pour habitude de me rendre au lancement d’album de chacun d’eux également, quand ils me font appel, sans hésitation, selon ma disponibilité, éventuellement. Bref, on doit être et demeurer solidaires l’un envers l’autre.

Quel est ton message pour le public mélomane béninois ?

Mon message pour mon concert de ce soir à 20h 30 à l’Institut français du Bénin, ex-Ccf, est un appel à tous mes fans et à la population tout entière. Venez nombreux porter et soutenir notre culture, car c’est de cela qu’il s’agit concernant chaque artiste béninois. Je vous attends nombreux pour vivre et partager, avec moi, sur scène, une ambiance unique, et pour bien démarrer la rentrée ! Venez chanter et danser mais, venez à l’heure, surtout (Rires). D’avance, merci. Dieu vous bénisse …


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

Concours international de compositions épistolaires

Le nouvel exploit de Gontran Sèmado


Les résultats du Concours international de compositions épistolaires sont disponibles depuis quelques jours. Ayant occupé les trois premières places sur le plan national, le Collège Le Bon Berger de Godomey est aussi primé au niveau mondial, autant de résultats qui n’auraient été sans le coaching efficace des candidats de cet établissement par Gontran Sèmado, Professeur de Lettres.


Le Concours international de compositions épistolaires, version 2011, a donné son verdict le Collège Le Bon Berger de Godomey s’est taillé la part du lion : il a raflé les trois premières places au plan national et a reçu la cinquième Mention spéciale, quant au classement mondial. Avec ces résultats, le Collège Le Bon Berger vient de réaliser deux exploits littéraires successifs, surtout si l’on se souvient qu’en 2010, cet établissement avait été premier au plan national et qu’il avait remporté la première Mention spéciale dans le monde entier. Naturellement, les élèves candidats, par eux-mêmes, n’auraient pu atteindre un tel niveau d’excellence sans avoir bénéficié d’une qualité d’encadrement. Gontran Sèmado, Professeur de Lettres, est l’homme par qui ces différents exploits se sont réalisés et, ceci ne constitue en rien un hasard ; son profil est celui d’un écrivain béninois ayant remporté un grand nombre de prix littéraires, aux niveaux national et international. Il s’est notamment illustré à travers le Concours des Dix mots de la Francophonie, en 2008, où il avait dicté une loi implacable à ses concurrents.

Gontran Sèmado


Voilà donc un encadreur hors pair qui, dans sa boulimie d’excellence littéraire, se trouve à garder dans son camp le quatrième prix au niveau national, détenu par une apprenante qu’il a aussi suivie et qui fréquente le Collège Notre-Dame des Apôtres de Cotonou. Malheureusement, dans la distinction des apprenants méritants, les encadreurs sont souvent laissés pour compte, ce qui pourrait, les amener à baisser d’ardeur. De toute façon, il est impérieux que le Bénin puisse décrocher la Médaille d’or à ce Concours international des compositions épistolaires, ce qui ne pourra se réaliser que grâce à un processus de stimulation de ces encadreurs.

Marcel Kpogodo

Liste des Lauréats nationaux du Bénin au Concours international de compositions épistolaires

1er AMOUSSOU Robertson Abiola Kévin, 15 ans, Collège « Le Bon Berger »

2ème DJAHOUI Félicité, 15 ans, Collège « Le Bon Berger »

3ème VIANOU Linda Maria, 12 ans, Collège « Le Bon Berger »

4ème LIBLA Mirabelle Bidossessi, 15 ans, Collège Notre-Dame des Apôtres

5ème TONAN Amour Paterne, 11 ans, Ecole St Augustin

6ème DOSSOUMOU Gloria Marlyse Oboyè Bienvenue, 13 ans, Calavi

7ème LAOUROU Sapience-Espérancxe Oloyé, 14 ans, Complexe Scolaire Ste Félicité d’Abomey-Calavi

8ème TABE Cyrilla Jamabeline, 13 ans, Collège Catholique St Jean-Baptiste

9ème JOHNSON Grâce Murielle Aflim’Ba, 13 ans, CEG III de Djougou

10ème GANGBE B. Freesia, 13 ans, Collège Catholique « Les Hibiscuis »

mercredi 17 août 2011

Danse au Bénin

Mise en place d'un stage de formation en danse traditionnelle





Un processus réussi pour l'Afraac




Le début du mois de juin 2011 a permis d'assiter à la tenue d'un stage de danse traditionnelle, à l'Institut français du Bénin (Ifb), ex-Centre culturel français de Cotonou. Cette manifestation a été organisée par l'African Association for the arts and culture (Afraac), du 03 au 09 juin 2011.




Pour un peu plus d'une vingtaine de stagiaires, l'Atelier de danse traditionnelle, organisée par l'African Association for the arts and culture (Afraac) et, hébergé sur les installations de l'Institut français du Bénin (Ifb), ex-Ccf, du 03 au 09 juin derniers, a permis aux apprenants de s'initier à plusieurs danses traditionnelles de toutes les régions culturelles du Bénin : Zinli, Akonhoun, Houngan, Kaka, Agbadja, Sinsinnou, tipinti, tèkè, notamment. Toutes les matinées de la durée du stage, de 8h à 11h, ils étaient au rendez-vous pour se faire former par de jeunes noms, pas les moindres, du monde de la danse et de la musique traditionnelle béninoises : Rodrigue Totin et Guillaume Ahouansou. Quant à la scénographie du spectacle, elle a été assurée par Benjamin Déguénon, plasticien béninois de la jeune génération.








Donnant son avis sur l'initiative, le deuxième de ces trois arttistes la fonde sur la perte des valeurs culturelles liées à la danse traditionnelle, ce que le stage vise à corriger. Aussi, selon Rodrigue Totin, la disparition de la culture africaine devrait préoccuper et susciter des actions concrètes, ce qui a motivé cette manifestation de formation, soutenue par les frères Etienne et Bernardin Arèmon, respectivement, Président et Secrétaire général de l'Afraac. Se prononçant sur les stagiaires ayant suivi le processus d'apprentissage, Rodrigue Totin s'est dit fier et content d'eux, sentant en eux une grande conviction, vu que, "sans argent, sans rien, ils sont venus travailler".




Des retombées ...
Le stage de danse traditionnelle, qui s'est déroulé du 03 au 09 juin, a débouché sur un spectacle de restitution, le jeudi 10 juin, au Théâtre de verdure de l'Ifb, dès 20h30. Intitul' "Décalage horaire", il a permis aux stagiaires, dans une première partie, de montrer le savoir-faire acquis, en si peu de jours. Dans une deuxième, les professionnels de la danse expressive ont pris le relais, pour relater l'expérience difficile des voyages, avec leurs contraintes d'adaptation, entre autres, à un nouveau climat, à des mets inconnus, à des personnes d'une autre culture. Sur un fond de musique béninoise harmonisée à des instruments mandingues du Burkina Faso, du Mali, de la Côte d'Ivoire et du Sénégal, le tout, métissé à de la musique européenne, le message s'est laissé distiller dans le public par les gestes et les mouvements de scène des acteurs qui, pour la circonstance, étaient de vigoureux et agiles acteurs, danseurs et musiciens. Le spectacle de ce vendredi 10 juin avait impressionné plus d'un, dans le public.




Marcel Kpogodo

vendredi 12 août 2011

Théâtre du Bénin

Création de la pièce Gnonnou Glégbénou à Cotonou



Bouclage de la première étape de la mise en scène


L’Association Katoulati du Bénin, dirigée par Patrice Toton, s’est donné de mettre en scène la pièce Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, d’après Antigone de Sophocle et de Jean Anouilh. Dans ce cadre, elle a mis en place un programme dont la première phase a été exécutée en juillet dernier. La deuxième consiste en la mise en scène proprement dite, dont la première étape, commencée depuis le 02 août dernier à La Médiathèque des Diasporas, sise Place des Martyrs à Cotonou, s’achève le 12 août. Elle a permis à la troupe d’atteindre plusieurs objectifs.




Pour Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, un spectacle théâtral prévu pour se dérouler les 14 et 15 octobre prochains au Théâtre de verdure de l’Institut français du Bénin, ex-Ccf de Cotonou, la première étape de sa mise en scène, débutée le 02 août et qui s’achève le 12 du même mois, a permis aux artistes de tous genres qui vont y intervenir de découvrir et d’adopter le texte final relevant de l’adaptation de la pièce Antigone, écrite à deux époques différentes, respectivement, par Sophocle de l’Antiquité et Jean Anouilh de l’époque contemporaine. Ensuite, ce texte a fait l’objet, de la part des acteurs, d’une étude et de l’analyse des personnages qui lui donnent sa substance. Troisièmement, il a été lu de manière intentionnelle par les comédiens, avec comme bases, la psychologie et le caractère de ces personnages. Un autre objectif atteint concerne la possession par les acteurs de la situation générale de la pièce Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, et la maîtrise de l’espace dans lequel elle sera jouée. En ce qui concerne la deuxième étape de cette mise en scène, elle débutera le 25 août et permettra de projeter une forme précise pour la pièce, vu qu’il est prévu qu’elle soit consacrée aux jeux dans l’espace.


Patrice Toton, Président de Katoulati




Opinions en gigogne


Faisant le bilan de cette première étape de la mise en scène de Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, les propos de Patrice Toton sont ceux d’une réelle satisfaction ; il en profite pour lancer un appel à la récupération de cette pièce par la gent féminine : « Le spectacle est une invite à toutes les femmes, en général, et, en particulier, aux femmes ministres, aux femmes députés, aux femmes responsables d’Ong et d’associations, aux femmes intellectuelles, aux femmes étudiantes, aux femmes élèves. C’est une invite à se joindre à l’Association Katoulati pour mener le combat des droits et de l’ascension des femmes. Ce spectacle vient à point nommé appuyer les propos du Chef de l’Etat à l’endroit des femmes bénéficiaires du Projet de Micro-crédits aux plus pauvres ; il a déclaré :’’J’œuvre pour l’égalité des sexes, pour la parité, pour le droit des femmes, pour l’épanouissement des femmes …’’ »
Il ne reste qu’à attendre une appropriation par les femmes, toutes couches, tous domaines et toutes tendances confondus, de ce combat de l’Association Katoulati, ce qui pourrait se traduire par une mobilisation massive de leur part pour suivre le spectacle des 14 et 15 octobre 2011, et pour mener leur part de combat pour leur émancipation sociale.

Marcel Kpogodo


vendredi 15 juillet 2011

Théâtre au Bénin

Patrice Toton, Président de Katoulati





Adaptation de deux versions de la pièce Antigone





Chantal Yayi, Marie-Elise Gbèdo, Réckiath Madougou, Honorine Attikpa, Huguette Akplogan et consorts, interpellés




"L'ascension de la femme" est le projet dans lequel s'investit Patrice Toton, en cette deuxième moitié de l'année 2011. A travers Katoulati, l'Association socioculturelle qu'il dirige, ce comédien, dramaturge et metteur en scène béninois, a lancé un casting le 07 juillet dernier, dans le but de recruter des artistes comédiens, chanteurs, conteurs, danseurs pour la mise en scène d'Antigone, une pièce écrite par Sophocle, d'une part, et Jean Anouilh, d'autre part. Cette femme rebelle qu'est Antigone reste un tremplin pour mobiliser l'opinion nationale et internationale autour de la promotion de la femme, ce qui devrait amener les figures de proue de la réussite sociale féminine du Bénin à s'intéresser à ce combat.





La trame de la pièce Antigone tient en quelques mots : Après qu'Œdipe comprend qu'il a tué son père et épousé sa mère, il se crève les yeux, lègue le trône à ses deux fils qui devraient gouverner en alternant chaque année, et part avec Antigone, sa fille, errant dans les rues. À la mort de son père, Antigone regagne le palais de Thèbes, où elle vit avec sa sœur Ismène. Polynice vient, à la tête des armées d'Argos, ville ennemie de Thèbes, reprendre le trône à son frère Étéocle, qui refusait l'alternance prévue. Les deux hommes s'entretuent lors d'un combat singulier. Créon, nouveau roi de Thèbes et frère de Jocaste, ordonne des funérailles solennelles pour Étéocle, mais interdit d'ensevelir son autre neveu, Polynice, considéré comme traître à la Cité. Seule Antigone s'oppose à cette décision et refuse de s'y soumettre. Ayant fait donner une sépulture à Polynice, elle est condamnée par Créon à être enterrée vivante dans le tombeau des Labdacides. Son fiancé Hémon, fils de Créon, se tue sur le cadavre d'Antigone et l'épouse de Créon, Eurydice, se suicide après avoir appris la mort de son fils Hémon.


Cela est donc profondément perceptible : Antigone a tenu tête à Créon et en est morte. Mais, l'exploitation que Patrice Toton entend faire de cette histoire est de faire valoir la femme contestataire qui se rapproche de l'homme par une certaine force de caractère. Ainsi, il souhaiterait, désormais, faire entrer dans les habitudes langagières du Béninois, l'expression ''Gnonnou glégbénou'', au rejet de ''Gnonnou houessi''. Comme l'on le voit, après les journalistes, quelques années auparavant, la promotion de la femme est le nouveau cheval de bataille de Patrice Toton. Sans aucun doute, cette option qu'il a prise de traiter de ce sujet par le choix de l'ouvrage Antigone relève du fait que Katoulati aime mettre les problèmes de l'homme au coeur de la culture. Ensuite, Toton vise, d'une part, à soutenir la lutte en faveur de la femme, au profit des femmes analphabètes, des femmes miséreuses, à agir artistiquement pour attirer l'attention sur la précarité sociale qui les met davantage au ban de la prospérité et du bonheur. D'autre part, selon lui, il s'agit pour lui de montrer que le combat de la femme date de la nuit des temps, de retracer le processus de ce combat depuis l'antiquité et de revenir sur le fait que beaucoup d'interdictions sont faites à la femme à travers le monde. Ainsi, interrogé, le Président de Katoulati pense qu' "au lieu de piétiner, de tourner autour du pot, il faut que les femmes prennent le pouvour, qu'elles prennent leur part du pouvoir". Par ailleurs, il appelle expressément et ardemment les femmes béninoises de pouvoir, les ministres, les députées, les chefs d'entreprise, les responsables d'organisations non gouvernementales, toutes celles qui mènent la lutte pour la promotion de la gent féminine, qu'elles soient toutes présentes le jour des représentations théâtrales, qu'elles montent sur la scène, pour démontrer qu'il existe des femmes leaders et que, par là, la possibilité s'offre à des milliers, des millions d'autres jeunes filles et de femmes de réussir comme elles. Et, Patrice Toton ne manque pas de préciser qu'elles ne sont pas astreintes à payer quoi que ce soit, avant de s'impliquer ainsi dans ce combat.
Plus besoin alors de faire un schéma : un doigt se trouve pointé par l'artiste en direction de l'actuel Garde des sceaux, Porte-parole du Gouvernement, Marie-Elise Gbèdo, de la Ministre de la Microfinance, Réckiath Madougou, de la Présidente de regroupements d'Ong de promotion de la femme et fraîchement nommée Directrice de la Loterie nationale, Honorine Attikpa, et de bien d'autres femmes de grande visibilité, comme Huguette Akplogan, Présidente de Social Watch-Bénin, sans oublier la Première Dame, Chantal de Souza Yayi.



Le casting : un déroulement à succès


Antigone, qui sera donné dans quelques petits mois, trouve son fondement technique dans le casting lancé le 07 juillet dernier par l'Association Katoulati et qui s'est achevé le vendredi 15. Cette activité a consisté en la préparation de la création de ce spectacle, inspiré des pièces de théâtre écrites respectivement par Sophocle, de l'Antiquité, et Jean Anouilh, du 20ème siècle. Selon Patrice Toton, il s'agissait de sélectionner une dizaine de jeunes acteurs qui seraient mis à contribution pour confectionner ce qui sera un spectacle théâtral permettant de combiner harmonieusement la musique, le conte, la chanson et la danse. Et, trois langues seront d'actualité : le fon, le yoruba et le dendi. Cette création sera aussi le tremplin pour le développement des capacités techniques de trois metteurs en scène et pour la préparation à la vulgarisation par cinq professeurs de Français de la pièce dans leurs établissements respectifs. Par ailleurs, cet auteur et metteur en scène, reconnu pour son talent incontestable, explique que le casting concerné constituait l'entrée en matière d'un processus dont les autres parties sont la première étape de la mise en scène, prévue pour se tenir du 02 au 13 août 2011. Quant à la deuxième, elle aura lieu 25 août au 15 septembre. Enfin, en octobre, ce sera la phase finale de la mise en scène se tenant du 02 au 12 octobre, donnant lieu à la diffusion du spectacle les 14 et 15 octobre à l'Institut français du Bénin, ex-Centre culturel français de Cotonou. Si, en fin de compte, seulement 07 comédiens ont été retenus sur les 22 entrés en compétition, la distribution des rôles se présente comme suit: Sandra do Santos pour Antigone, Gérard Tolohin pour le cruel Créon, Bardol Migan pour Hémon, Virginie Gimenez pour Ismène et Serge Dahoui pour le garde. Enfin, Sophiatou Bello évoluera comme chanteuse et danseuse, tandis qu'Edouard Ahonlonsou sera aussi bien chanteur que percussionniste. Il ne reste qu'à souhaiter que les fruits tiennent la promesse des fleurs, les 14 et 15 octobre prochains.




Marcel Kpogodo