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vendredi 12 août 2011

Théâtre du Bénin

Création de la pièce Gnonnou Glégbénou à Cotonou



Bouclage de la première étape de la mise en scène


L’Association Katoulati du Bénin, dirigée par Patrice Toton, s’est donné de mettre en scène la pièce Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, d’après Antigone de Sophocle et de Jean Anouilh. Dans ce cadre, elle a mis en place un programme dont la première phase a été exécutée en juillet dernier. La deuxième consiste en la mise en scène proprement dite, dont la première étape, commencée depuis le 02 août dernier à La Médiathèque des Diasporas, sise Place des Martyrs à Cotonou, s’achève le 12 août. Elle a permis à la troupe d’atteindre plusieurs objectifs.




Pour Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, un spectacle théâtral prévu pour se dérouler les 14 et 15 octobre prochains au Théâtre de verdure de l’Institut français du Bénin, ex-Ccf de Cotonou, la première étape de sa mise en scène, débutée le 02 août et qui s’achève le 12 du même mois, a permis aux artistes de tous genres qui vont y intervenir de découvrir et d’adopter le texte final relevant de l’adaptation de la pièce Antigone, écrite à deux époques différentes, respectivement, par Sophocle de l’Antiquité et Jean Anouilh de l’époque contemporaine. Ensuite, ce texte a fait l’objet, de la part des acteurs, d’une étude et de l’analyse des personnages qui lui donnent sa substance. Troisièmement, il a été lu de manière intentionnelle par les comédiens, avec comme bases, la psychologie et le caractère de ces personnages. Un autre objectif atteint concerne la possession par les acteurs de la situation générale de la pièce Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, et la maîtrise de l’espace dans lequel elle sera jouée. En ce qui concerne la deuxième étape de cette mise en scène, elle débutera le 25 août et permettra de projeter une forme précise pour la pièce, vu qu’il est prévu qu’elle soit consacrée aux jeux dans l’espace.


Patrice Toton, Président de Katoulati




Opinions en gigogne


Faisant le bilan de cette première étape de la mise en scène de Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, les propos de Patrice Toton sont ceux d’une réelle satisfaction ; il en profite pour lancer un appel à la récupération de cette pièce par la gent féminine : « Le spectacle est une invite à toutes les femmes, en général, et, en particulier, aux femmes ministres, aux femmes députés, aux femmes responsables d’Ong et d’associations, aux femmes intellectuelles, aux femmes étudiantes, aux femmes élèves. C’est une invite à se joindre à l’Association Katoulati pour mener le combat des droits et de l’ascension des femmes. Ce spectacle vient à point nommé appuyer les propos du Chef de l’Etat à l’endroit des femmes bénéficiaires du Projet de Micro-crédits aux plus pauvres ; il a déclaré :’’J’œuvre pour l’égalité des sexes, pour la parité, pour le droit des femmes, pour l’épanouissement des femmes …’’ »
Il ne reste qu’à attendre une appropriation par les femmes, toutes couches, tous domaines et toutes tendances confondus, de ce combat de l’Association Katoulati, ce qui pourrait se traduire par une mobilisation massive de leur part pour suivre le spectacle des 14 et 15 octobre 2011, et pour mener leur part de combat pour leur émancipation sociale.

Marcel Kpogodo


mercredi 10 novembre 2010

Société au Bénin

Marie-Elise Gbèdo, une combattante pour l'émancipation de la femme au Bénin




Malgré les luttes féministes de notre époque



Pas d’égalité entre l’homme et la femme



On entend souvent dire que l’homme et la femme sont deux êtres égaux, qu’ils doivent bénéficier de la même considération et du même prestige dans la société. Mais, une investigation profonde prouve tout à fait le contraire. L’homme et la femme ne s’égalent en rien du tout.



L’homme est la libido dominandi, le mâle ou le masculin, le sexe fort par excellence. Et, jusqu’à la fin des temps, cette réalité sera telle et il va falloir que les femmes comprennent qu’elles ne peuvent se substituer à l’homme pour quoi que ce soit. Il faut, pour confirmer le bien fondé de notre thèse, présenter quelques points clés de différence. D’abord, sur le plan naturel ou biologique, il faut dire que les deux êtres sont conçus différemment. L’homme présente des muscles plus développés et plus souples pouvant effectuer des travaux de force et d’énergie tandis que la femme doit être prudente dans ses activités pour ne pas perdre le fonctionnement de son système génital. En grandissant, la femme se trouve confrontée à quelques situations embêtantes. Primo, elle découvre une masse de chair encombrante qui apparaît sur sa poitrine : les seins. Elle est donc obligée de les traîner toute sa vie durant. Ceci l’empêche de courir, car on en remarque certaines qui se voient contraintes de les maintenir dans leur course avec leurs mains ou de les ranger dans un soutien-gorge souvent chaleureux. Cela devient véritablement une charge dont elles ont parfois envie de se débarrasser. La deuxième situation est celle de la menstruation. A partir de douze ans environ, la femme doit gérer tous les mois et, ce, pendant plus d’une trentaine d’années de sa vie, un liquide rougeâtre qui s’échappe de son organe génital : les menstrues. Elle s’étonne pour la première fois et s’y habitue par la suite. Conséquence directe, elle est tenue de porter sur elle régulièrement un sac contenant l’arsenal nécessaire pour ses soins corporels afin de ne pas être surprise à un endroit inadéquat, surtout quand la menstruation est irrégulière. Pendant ce temps où la femme se surveille assez, l’homme vaque librement à ses activités. Pour la petite histoire, une petite fille en classe de troisième s’est dirigée vers la pompe de son établissement pour se laver les mains. En se courbant, l’un de ses camarades aperçoit une tache rouge qui a déjà mouillé sa tenue kaki derrière. Il informe la directrice qui demande à la fille de rentrer pour se soigner alors que ses camarades étaient au cours. Elle aurait pu rester comme ceux-ci pour suivre les cours mais ses menstrues l’en ont empêchée. Toujours sur le plan naturel, la femme, à un moment donné de sa vie, a intérêt à faire des enfants sinon elle sera rattrapée par la ménopause : c’est naturel. Mais, en procréant, elle ralentit sa vie professionnelle car, non seulement elle doit traîner la grossesse pendant neuf mois mais, surtout, bien gérer la période post-accouchement pour la survie du bébé et aussi pour ne pas dégager une mauvaise haleine. Ce sont des soins qui prennent du temps alors que le service où elle travaille peut-être doit continuer de fonctionner. Son patron se verra donc dans l’obligation de procéder à un autre recrutement. Et, certainement, un homme serait choisi cette fois-ci, pour ne pas revivre le même événement.




Sur le plan littéraire




Sur le plan littéraire, nous constatons que la femme a du pain sur la planche. Pendant que l’homme rédige naturellement et avance vite, la femme est souvent sujette aux accords grammaticaux. Pour un « je suis parti » par exemple, la femme doit réfléchir et chercher à mettre un ’’e’’ muet avant de continuer. Ce qui engendre beaucoup de fautes d’accord dans ses rédactions diverses. Il faut dire également que le français est une langue qui accorde plus de privilège à l’homme. La présence de toutes les femmes du monde à une séance de travail, par exemple, devrait nous permettre de dire : « Elles étaient là ». Mais, il va suffire qu’un garçonnet s’infiltre dans ce groupe pour qu’on dise, en bon littéraire, « ils étaient là ». Même dans l’univers, les phénomènes les plus fantastiques et les plus incontrôlables sont du genre masculin : le soleil, le ciel, le séisme, le volcan, etc., comparativement à la lune et à la terre, notamment, qui sont plutôt douces et passives. Sur le plan social, la femme fait l’objet de beaucoup de polémiques. Elle est plus surveillée que l’homme, surtout quand elle est encore dans la fleur de l’âge. Les parents craignent souvent qu’elle contracte une grossesse indésirée sur les bancs de l’école ou lors d’une sortie. C’est pour cette raison d’ailleurs que les parents d’alors préféraient qu’elle s’occupe du ménage uniquement et ne sorte que pour des emplettes. Ceci transparaît encore dans les règles de vie de certaines sociétés actuelles.




Dans le rang des animaux




Il faut dire par ailleurs que Dieu a tout prévu pour que le mâle domine la femelle. Dans le rang des animaux, le phénomène existe aussi. Ceux du sexe masculin sont généralement plus grands que ceux de sexe féminin. Quand on parle du coq qui réveille tous les matins par son familier cocorico, par exemple, on voit la poule paresseuse. Le roi de la forêt, le lion : ’’le’’, genre masculin, présente une crinière imposante et un rugissement qui fait frémir tous les animaux de la forêt, tel un mari qui gronde dans un foyer. L’animal le plus rapide du monde est également au masculin : le guépard. Au-delà de cette réalité, on remarque aussi que, pour les accouplements, c’est toujours le mâle qui grimpe la femelle, comme pour prouver sa supériorité.




Tout repose sur l’homme




Sur le plan politique, on constate que la majorité des gouvernants des différents pays du monde entier sont des hommes car les femmes elles-mêmes réalisent qu’elles ne le peuvent pas. D’ailleurs, il serait horrible que le monde tourne à l’envers car lui-même est dirigé par un être suprême qui serait un homme, à en croire les images qu’on voit et les différentes appellations masculines qu’on lui accorde : le Dieu tout-puissant, l’éternel des armées, Jéhovah et autres. D’après les révélations bibliques, la deuxième puissance après Dieu est un être masculin : Lucifer. Les anges aussi portent des noms masculins : St Michel, St Gabriel, pour ne citer que ces deux. Dieu, pour créer le monde, se servit d’un outil masculin : le verbe. La première personne à avoir habité le jardin d’Eden était encore un homme : Adam. Autant de réalités expliquant l’inégalité hier, aujourd’hui et demain entre l’homme et la femme.



Thierry Glimman