vendredi 4 mars 2022

« [A ’’Emblèmes’’, Coline-Lee Toumson-Vénite] a échangé personnellement avec les artistes », dixit Salinas B. Hinkati

Dans le cadre du vernissage de l’exposition concernée


Le vendredi 25 février 2022 s’est effectué le vernissage de l’exposition, ’’Emblèmes’’, au ’’Lieu unik’’, situé au quartier de Tohizanly, à Abomey. Parmi les personnes et les personnalités ayant participé à l’événement se trouve Coline-Lee Toumson-Vénite, Chargée de Mission au Tourisme, à la culture et aux arts du Chef de l’Etat, Patrice Talon. Elle a marqué sa présence par l’intérêt particulier qu’elle a manifesté aux artistes exposants, ce que nous rapporte Salinas Berthold Hinkati, membre du Comité d’Organisation du vernissage indiqué, qui a bien voulu accorder à notre rédaction une interview dans laquelle il nous explique le déroulement du vernissage.


Coline-Lee Toumson-Vénite, au vernissage d' ''Emblèmes'' au ''Lieu unik'' d'Abomey - Crédit photo : Carlos Sodokpa

Stars du Bénin : Bonjour, Salinas Berthold Hinkati. Par rapport à l’exposition, ’’Emblèmes’’, en combien d’étapes s’est déroulé son vernissage qui a eu lieu en fin d’après-midi, le vendredi 25 février 2022 à l’espace artistique et culturel dénommé ’’Lieu Unik’’, à Abomey, vous qui y avez participé en tant que membre du Comité d’Organisation ?


Salinas Berthold Hinkati : Bonjour et, merci, pour votre question. Effectivement, j’ai participé à l’organisation de l’exposition, ’’Emblèmes’’, qui réunit, au total, 12 artistes contemporains.

En ce qui concerne le vernissage qui a eu lieu le vendredi 25 février 2022, il s’est déroulé en quatre étapes.

La première est la performance in situ de l’artiste, Gratien Zossou. Il a peint un tableau en plein air ; il est intitulé ’’La jarre des dynasties’’. Il a débuté la réalisation de l’œuvre avant 17h30, le moment indiqué aux visiteurs pour le démarrage du vernissage. La deuxième étape est le transport de 45 apprenants vers le ’’Lieu Unik’’ et leur participation à la manifestation. 



Ils provenaient des Complexes scolaires Sathia Saï et Blaise Pascal, du Collège d’Enseignement général 1 et du Lycée Houffon, tous à Abomey. En troisième lieu, il y a eu la distribution à ceux-ci du magazine, ’’Spiruline’’. Nous avons fait d’une pierre deux coups. La dernière étape est celle du positionnement de chaque artiste contemporain exposant devant ses œuvres, à partir de 17h30. 

 

Salinas Berthold Hinkati - Crédit photo : Carlos Sodokpa

 

Pourriez-vous nous donner des détails selon chacune des étapes que vous avez évoquées ?

Premièrement, nous avons eu la performance du Doyen, Gratien Zossou qui s’est mis sous un arbre à proximité des salles d’exposition pour peindre un tableau. Cet acte a permis aux visiteurs qui, déjà, à partir de 14h, venaient à compte-gouttes, de comprendre le procédé de réalisation d’un tableau d’art et, la manière dont l’artiste reçoit l’inspiration et, automatiquement, l’applique. Il leur a aussi permis de comprendre qu’une œuvre d’art est unique en son genre, qu’il est difficile de réaliser la même œuvre en quantité industrielle ; l’inspiration arrive et l’artiste la matérialise au fur et à mesure.

Sur ce tableau de performance, on a remarqué du collage, celui des emblèmes des différents rois du Danxomè. On y a vu aussi la représentation d’une jarre que porte un couple. Selon ses explications, l’œuvre raconte, en filigrane, l’histoire de la dynastie royale d’Abomey. Gratien Zossou l’a achevée après 17h30.

Deuxièmement, nous avons l’arrivée et la visite des scolaires. Le ’’Lieu Unik’’ d’Abomey a mis à disposition son bus pour le transport de 45 apprenants des écoles et des établissements que j’ai mentionnés précédemment. Ils ont parcouru les salles d’exposition et se sont montrés très satisfaits, ayant posé des questions pertinentes auxquelles a répondu le médiateur culturel qui est aussi le responsable de la ’’Belle bibliothèque’’, M. Jonas Kounou.


Les apprenants indiqués, en possession de leurs exemplaires du magazine, ''Spiruline'' - Crédit photo : Carlos Sodokpa

Cette visite a laissé place à la distribution de différents numéros du magazine, ’’Spiruline’’, destiné aux enfants de 8 à 12 ans. Depuis plusieurs mois, le ’’Lieu Unik’’ procède à cette distribution gratuite, grâce à son partenaire, l’Ong, Aad-Fund. Les élèves sont entrés en possession de ce support de culture en présence de leurs encadreurs. Ce fut aussi un moment de divertissement. On a pu avoir droit à un spectacle de théâtre, à de l’interprétation musicale, à des séances de diction de contes par une association qui exerce dans ce domaine. Il s’agit du Festival international de Contes d’Abomey (Fithéca). 


L'artiste, Renaud Rémadon, dans l'explication de ses œuvres à des visiteurs - Crédit photo : Carlos Sodokpa


En réalité, la distribution indiquée devait bénéficier à 150 apprenants. C’est symboliquement que nous l’avons faite à l’endroit des 45 écoliers et élèves. Les numéros restants du magazine ont été remis aux directeurs des différents écoles et établissements pour qu’ils puissent les remettre aux autres apprenants qui ne sont pas arrivés au ’’Lieu Unik’’.

Enfin, à partir de 17h30, tous les artistes sont partis se positionner devant leurs œuvres respectives. Ils en donnaient des explications approfondies aux visiteurs qui allaient à eux. Le médiateur culturel, par moments, renchérissait la présentation des artistes. 

Les visiteurs étaient de plusieurs catégories : les scolaires dont je vous ai parlé, d’autres aussi étant venus d’eux-mêmes, des conducteurs de taxi-moto d’Abomey, une délégation d’artistes contemporains venus de Cotonou, ceux d’Abomey et de Bohicon.

Une visite-surprise a été celle de la Chargée de Mission du Président de la République dans les domaines du Tourisme, de la culture et des arts, Madame Coline-Lee Toumson-Vénite. Elle a parcouru toutes les œuvres, a posé des questions à des artistes, a voulu en savoir plus sur chaque œuvre exposée et a félicité le comité d’organisation de l’exposition pour le travail méticuleux qui a été fait pour montrer au public les œuvres.


Au centre, Dominique Zinkpè, au vernissage d' ''Emblèmes'', posant en compagnie de quelques artistes visiteurs - Crédit photo : Carlos Sodokpa

Elle a profité de l’occasion pour féliciter personnellement M. Dominique Zinkpè, le Directeur de l’espace artistique et culturel, le ’’Lieu Unik’’ d’Abomey. Même après avoir vu les productions, elle a échangé personnellement avec les artistes. C’était fabuleux. Sa visite les a ragaillardis parce qu’à travers elle, c’est tout le gouvernement qu’ils voyaient, c’est le Président Patrice Talon lui-même, qu’ils voyaient. Sa présence donnait l’impression que le Président de la République en personne avait fait le déplacement de l’exposition, ’’Emblèmes’’.

 

Selon vous, quelles sont les difficultés que le vernissage a connues ?

Je n’aime pas trop m’attarder sur les difficultés parce que, dans toute œuvre humaine, il y a un peu de peine. Et, c’est quand on les surmonte qu’on a les résultats escomptés. Nous n’en avons pas connu beaucoup. Cela a été un travail proactif, l’exposition ayant commencé à être préparée plus d’un mois et demi à l’avance. Cela a donné le résultat que nous avons constaté le jour du vernissage. Donc, personnellement, je n’aime pas m’attarder sur les difficultés parce que cela fait partie de la vie. Cela appartient aux œuvres humaines. L’essentiel reste que les résultats soient atteints.

En parlant de l’exposition, ’’Emblèmes’’, nous les avons atteints. De par la catégorie des visiteurs que nous avons eus, je pense que nous sommes en droit de nous auto-féliciter. Quand on considère que les conducteurs de taxi-moto, les apprenants, leurs parents et même des marchandes, sont venus, sans oublier, entre autres, la Chargée de Mission du Président de la République, quand on voit les artistes venir soutenir leurs collègues qui exposent, je pense que nous avons réussi. Nous espérerons d’autres réussites dans les jours à venir parce que d’autres expositions s’annoncent.   

 

En guise de mot de fin, quelles leçons tirez-vous de la tenue du vernissage indiqué ?

L’exposition, ’’Emblèmes’’, a fait ressortir une réalité que rappelle toujours M. Dominique Zinkpè : Abomey est une ville artistique et historique dans laquelle les populations connaissent la valeur de l’art. Même les conducteurs de taxi-moto se sont déplacés pour venir voir l’exposition, de même que les marchandes, les écoliers et les élèves. Cela montre qu’Abomey demeure une ville artistique.

L’autre leçon : quand il y a la qualité, les gens vous le disent et sont prêts à revenir ; des visiteurs de l’exposition précédente nous ont rejoints pour voir ’’Emblèmes’’. Si cela a été le cas, c’est parce qu’ils voient la qualité de l’équipe de travail du ’’Lieu Unik’’, de même que la qualité de ce qui s’y fait.

C’est un challenge pour nous de continuer dans cette lancée et, surtout, de ne pas les décevoir. D’autres expositions s’annoncent et, chaque fois, il faut se battre pour faire un peu plus. Tel est notre leitmotiv. Nous ne sommes jamais satisfaits. Après chaque événement, nous faisons des analyses, à l’interne, afin de voir les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités puis nous en tirons les conclusions. Nous avons fait ce travail à notre niveau pour offrir d’autres expositions de qualité supérieure comme celle en cours, ’’Emblèmes’’.

Merci beaucoup aux journalistes qui s’y sont intéressés, à toutes les couches sociales qui ont fait d’elle une réalité. Je rappelle qu’elle continue et qu’elle s’achève le 18 avril 2022.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo Gangbè

vendredi 25 février 2022

’’Emblèmes’’, 12 artistes contemporains pour la grande lumière sur Abomey

Dans le cadre du vernissage de l’exposition indiquée au ’’Lieu unik’’


Le vendredi 25 février 2022 est prévu pour se tenir, au ’’Lieu unik’’ d’Abomey, le vernissage de l’exposition, ’’Emblèmes’’, qui se trouve à l’initiative de Dominique Zinkpè, Directeur de cet espace artistique et culturel.  La curiosité face aux œuvres d’une douzaine d’artistes contemporains béninois s’étant inspirée d’emblèmes des rois de l’ex-Dahomey devrait drainer du monde sur la ville historique qui, à l’occasion, se retrouverait sous les feux de la rampe.




Renaud Agbémadon, Oswald Matro, Marcel Nangbé, Carlos Sodokpa, Albert Sossa, Michel Taïwo, Marius Tchiakpè, Edouard Tokoudagba, Elise Tokoudagba, Mathias Tossa, Dominique Zinkpè et Gratien Zossou. Les 12 artistes contemporains béninois engagés dans ’’Emblèmes’’, l’exposition qu’abrite le ’’Lieu unik’’ d’Abomey et dont le vernissage a lieu le vendredi 25 février 2022.


Les sept premiers artistes énumérés et Mathias Tossa constituent un cru émanant des ’’Ateliers Zinkpè’’. La présentation officielle de leur talent s’est effectuée à la tenue du Festival, ’’Boulev’art spécial Covid-19’’, entre décembre 2020 et février 2021, à Cotonou, à travers, notamment, l’exposition qui avait eu lieu au Carrefour ’’Sainte-Cécile’’.


Se rapportant à Elise et à Edouard Tokoudagba, ils incarnent l’héritage artistique qu’a laissée leur célèbre géniteur, Cyprien Tokoudagba. Tout porte, alors, à croire que le concepteur d’ ’’Emblèmes’’, Dominique Zinkpè, s’est donné comme objectif de mettre en valeur un talent en provenance de l’Abomey, fondamentale, de ce que cette ville historique remarquable porte de réellement authentique, en matière de pratique artistique. « Edouard et Elise Tokoudagba ont baigné dans cette tradition d’Abomey », confie-t-il, à ce propos, au blog d’informations culturelles, ’’Dèdègnonhou’’.


Lui-même, Dominique Zinkpè, représente, au sein de cette exposition, une génération intermédiaire entre les dix artistes contemporains précédemment évoqués et le douzième des exposants, Gratien Zossou, septuagénaire, mais résolument actif, productif. « Un artiste majeur comme un aîné […] s’est aussi prêté au jeu », affirme le Directeur du ’’Lieu unik’’, en l’évoquant.


Par ailleurs, les artistes exposants, dans leur majorité, appartiennent à la nouvelle génération de l’art contemporain béninois, à celle montante, comme s’il était cher à Dominique Zinkpè de leur faire porter une certaine forte responsabilité de sauvegarde d’acquis d’un talent plastique irrévocable et, par extension, de leur donner l’opportunité d’un sillage de grande visibilité pour être davantage découverts, connus et appréciés, valorisés.


Et, il n’est pas un hasard que Dominique Zinkpè ait fait se dérouler l’exposition, ’’Emblèmes’’, à Abomey ; elle a été conçue dans la vision de soutenir une autre exposition organisée, tambour battant, par le gouvernement béninois, au palais de la République, pour tenir la présentation au grand public, entre autres et, prioritairement, des vingt-six trésors royaux récupérés à la France en novembre 2021, eux que le Général Dodds avaient emportés, comme des trophées, de l’ex-Dahomey conquis, comme un témoignage, comme une preuve de sa victoire dans la guerre contre le royaume mentionné.


« Cette exposition, [’’Emblèmes’’], tente de répondre au retour de nos biens culturels au Bénin, c’est-à-dire que nous sommes heureux que le gouvernement béninois ait récupéré vingt-six des œuvres de nos aïeux […] », s’en explique Dominique Zinkpè, à la même source médiatique, détaillant : « Je pense que l’idée nous a motivés, au Centre, le ’’Lieu unik’’ d’Abomey, à ne pas être indifférents à cet événement inédit […] ».


De même, le choix que les artistes contemporains de l’exposition d’Abomey s’inspirent, pour leur création, des emblèmes des douze rois de la dynastie de l’ex-Dahomey, se soutient bien par un double objectif d’expérimentation contemporaine du talent des aïeux créateurs artistiques et d’adaptation de ce talent aux normes de la pratique plastique moderne, une sorte de rencontre entre le passé et le présent, comme le certifie Dominique Zinkpè, au blog, ’’Dèdègnonhou’’ : « […] pour nos 12 rois connus, 12 artistes contemporains se sont prêtés à ce jeu de travailler spécialement en observant les emblèmes de chaque roi du Danxomè pour essayer de les traduire par rapport à leur écriture plastique à travers la peinture, la sculpture et le dessin, entre autres ».


Par conséquent, ce talent des aïeux, que Dominique Zinkpè appelle le « puits de pétrole » des Béninois mérite d’être mis « en abyme afin de lui donner une nouvelle visibilité et aussi de continuer à célébrer les artistes qui ont travaillé sur les emblèmes des rois, auparavant », comme il l’annonce à la même source.

Face à toutes ces données, le public n’a donc plus qu’un comportement à exercer : faire un déplacement massif vers le ’’Lieu unik’’, à Abomey, sis quartier de Tohizanly, à cent mètres du Tribunal annexe de Première instance de deuxième classe, pour le vernissage d’ ’’Emblèmes’’, le vendredi 25 février, en fin d’après-midi.

Marcel Kpogodo Gangbè