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vendredi 14 juillet 2023

« […] accompagnez-nous pour le Fithéca 2023 », demande Roméo Yallo

Pour l’organisation de l’événement 


La 6ème édition du Festival international de Théâtre et de contes d’Abomey (Fithéca) se tient à Abomey, au Bénin, dès le 29 juillet 2023. Roméo Yallo, Directeur de l’événement, en est préoccupé de la réussite. Des appels à l’aide, à son initiative, fusent, de toutes parts, sur les réseaux sociaux. Notre rédaction a décidé de lui tendre son micro pour en savoir plus. Roméo Yallo s’est montré engagé et tenace dans ses motivations à réussir le Fithéca 2023. Il continue d’appeler à la contribution des bonnes volontés ...  


Roméo Yallo, Directeur du Fithéca


Stars du Bénin : Bonjour, Roméo Yallo. Vous êtes le Directeur du Festival international de Théâtre et de contes d’Abomey (Fithéca). Vous préparez la 6ème édition de l’événement prévu pour se dérouler du 29 juillet au 4 août 2023. En ces moments-ci, vous vous êtes fait remarquer, sur les réseaux sociaux, par une demande d’aide, toutes rubriques confondues, aux personnes de bonne volonté, pour organiser cette 6ème édition, que ce soit pour des aliments ou pour du matériel permettant de tenir une manifestation culturelle. Pourquoi ne pas, carrément, abandonner cet événement si, après 5 éditions, vous n’avez pas développé l’autonomie minimale pour l’organiser ? 


Roméo Yallo : Merci, pour l'attention que vous avez décidé de porter au Festival international de Théâtre et de contes d’Abomey (Fithéca) et pour l'honneur que vous me faites, à travers cette interview.  


Comme tout autre festival, le Fithéca n'est pas destiné à son promoteur mais, plutôt, à la population. Pour un tel événement qui lui est destiné, il faudrait que la population se sente impliquée, surtout dans les zones urbaines, comme la nôtre, où les évènements culturels sont beaucoup plus faits dans le but de corriger, d'informer, d'animer et de régler quelque chose.  


Laissez-moi vous rassurer : nous ne pouvons pas envisager la possibilité d'abandonner, surtout qu'il s'agit d'un festival culturel qui est un marché d'art ! Arrêter tout, comme cela, serait vraiment du gâchis. Même si nous fonctionnons sans de grands moyens, il n'y a pas des possibilités d'abandon. 


Donc, nous ne pouvons pas abandonner de sitôt, vu qu'à Abomey, il n'y que ce festival, pour le moment, qui, non seulement anime la commune mais, aussi, valorise la culture de cette capitale historique du Bénin. Ce festival favorise le brassage culturel inter-pays. 




Un autre facteur préoccupe : pour le Fithéca 2023, vous attendez plus de 160 festivaliers, en provenance de 12 pays, pour 7 jours pendant lesquels il faudra les nourrir et les héberger, tout en les faisant participer aux manifestations prévues ! Comment entrevoyez-vous faire face à une telle logistique sans les moyens requis ? 


Il est vrai que cela ressemble un peu à la scène de Jésus qui nourrissait 5000 personnes avec quelques pains et des poissons. La providence ne nous a pas abandonnés. Nous avons, d'abord, le gouvernement de la République du Bénin, qui a su nous considérer, par les ministères de l'Enseignement secondaire, du Tourisme, de la culture et des arts, à travers le Directeur départemental du Tourisme, de la culturel et des arts des Zou / Collines et la direction départementale de la Police républicaine des Zou / Collines.  


Toutes ces entités ont su nous rassurer pour l'hébergement des festivaliers, au niveau du Lycée Houffon d’Abomey, et de l’assurance de leur sécurité, avec la police républicaine.  


Ensuite, nous nous souvenons de Messieurs Dominique Zinkpè, promoteur et président du ’'Lieu unik’’ d'Abomey, Jacques Fégo, président de l'Ong Sathya-Saï Bénin, qui nous aident beaucoup et, notamment, dans la recherche d'autres partenaires. Ils ne sont pas des fonctionnaires. Avec les moyens de bord, ils essaient d'apporter leur grain de sel pour que l'événement soit plus qu'une réussite.  


Je me souviens que, lors de l'un de mes voyages hors du continent africain, j'ai vu des jeunes concevoir du matériel de sonorisation et de régie, rien qu'avec du bricolage, sans des moyens de bord. Tout cela pour vous dire que quand la jeunesse veut et décide, plus rien ne l'arrête. Il en sera de même pour nous. 


Même si les soucis demeurent, nous restons optimistes que des personnes de bonne volonté percevront l'importance dudit festival, suite à son impact sur le développement social de la commune d’Abomey, et nous viendront en aide. Sans cela, l’événement sera hypothéqué. 



De manière générale, comment se présente le Fithéca ? Quelles sont les manifestations qui le meublent, au cours d’une édition ? 


Le Fithéca regroupe des conteurs, des slameurs, des compagnies de théâtre et de danse, en provenance du Bénin et de l'extérieur.  


Les soirs, lors du festival, des séances de diction de contes, de déclamation de poèmes, des spectacles de marionnettes et de danses traditionnelles sont présentés. Il y a aussi des représentations théâtrales. 


Les matinées sont consacrées à des sorties-découvertes guidées et à des conférences, de même qu’à des ateliers de formation en diction de conte, en art de la marionnette, du théâtre, du cinéma, de danses traditionnelles du Bénin et d'autres horizons puisqu'on est là pour un brassage culturel.  


L'une des affiches officielles du Fithéca 2023

En 2023, nous allons parcourir la Zone, Djidja, Abomey, Agbangnizoun (Daa), et la Zogbodomey, Bohicon, Zakpota (Zoboza). 


Cela permettra aux autochtones de nouer des relations avec des gens venus d'ailleurs et, si possible, des partenariats de long terme. 



Quel bilan pouvez-vous faire de la 5ème édition du Fithéca ?  


Les éditions précédentes du Fithéca ont réuni 2 à 3 pays. Aujourd'hui, nous en sommes de 9 à 16 pays dont la France, la Belgique, la Suisse, le Burkina-Faso, le Togo, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Gabon, la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, la Guinée-Conakry, la Guinée Équatoriale, l’Algérie, l'Égypte et bien d'autres. L'Afrique et l'Europe sont plus représentées. Nous prévoyons nous étendre à l'Asie.  


Parlant des précédentes éditions du festival, les habitants d'Abomey ne se sont pas montrés vraiment accrochés au théâtre. Mais, depuis trois ans, lors du passage d'une troupe sénégalaise qui avait fait une représentation en français et en wolof, ils étaient tous captivés par ce qui se faisait, surtout par le professionnalisme qui s'en dégageait. Cela faisait nouveau pour eux. Ils ont vu ce qui se pratiquait ailleurs, sont devenus plus ouverts à juger d'une performance et à prêter plus d'attention à la chose théâtrale. 


Depuis trois ans, nous avons connu la présence de figures emblématiques du théâtre, de la littérature et de la culture du Bénin, de l'Afrique et d'autres continents. 



De la 1ère à cette 5ème édition, avez-vous noté une évolution dans le déroulement du Fithéca ? Si oui, pouvez-vous nous en donner des détails ? 


Oui, il y a eu une évolution. Déjà, comme tout projet, tout le monde n'avait pas cru en nous, lors de la première édition du Fithéca. Aujourd'hui, le doute s'est dissipé et il y a plus d'engouement du côté de la jeunesse à faire partie de ce festival. Nous avons, désormais, une page '’Facebook’’, un groupe ’’WhatsApp’' et un canal ’'Telegram’’. Du côté des pays qui participent, leurs consuls respectifs sont informés des réalisations du festival et du sérieux que nous y mettons.  


Autrefois, l'hébergement était à notre charge. Depuis deux ans, c'est l'État qui nous l'assure à travers le ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle et le ministère du Tourisme, de la culture et des Arts. Aussi avons-nous plus de troupes participantes et même en provenance d'Europe, d'Afrique et d’Asie. Avant, nous étions limités au village du Fithéca. Aujourd’hui, nous migrons progressivement vers les villes. 



Quelle sera la spécificité de la 6ème édition du Fithéca ? 


Pour cette sixième édition, comme je l’affirmais précédemment, trois continents y prendront part : l'Afrique, l'Europe et l'Asie. Dans les années antérieures, on ne faisait que visiter les sites touristiques. Dès cette édition, ce sera différent et, aussi, pour les fois à venir.  


Cette année, nous pourrons visiter le palais du roi Houégbadja et étudier, de fond en comble, son histoire, ainsi que celle de toutes les personnalités auxquelles il était lié. En allant, ainsi, à la source, cela nous donne les armes pour mieux démentir les informations que l'on nous vend sur notre propre histoire.  


Il y aura une foire au cours de laquelle sera exposée la culture ’’Made in Abomey’’, surtout, du côté de la gastronomie. Il est prévu un défilé avec le drapeau de chaque pays, ainsi qu'un match amical entre l’équipe des festivaliers et celle de la population d'Abomey. Nous attendons aussi la signature des documents de plaidoyer et de partenariats, de même que d'autres manifestations que les participants découvriront. 



Nous souhaiterions mieux vous connaître : quelle profession exercez-vous ? De quelle manière avez-vous conçu et concrétisé le Fithéca ? Comment travaillez-vous ? Avec qui vous organisez-vous ? Quel message lancez-vous au public, à nos lecteurs ? 


Je suis Sèdali Roméo Yallo, jeune promoteur, entrepreneur culturel, scénariste, réalisateur, directeur artistique, scénographe, régisseur et metteur en scène à plein temps. Titulaire d'un Certificat d'Enregistrement secondaire et supérieur en arts de la scène (Cess) obtenu à Namur, en Belgique, en 2018, je suis aussi diplômé en électronique général, étudiant à l'école d'entrepreneuriat culturel, social et créatif. Je suis membre de l'Organisation africaine des Entrepreneurs culturels (Oaec), de l'Association des Entrepreneurs culturels (Aec) et président de la troupe, ’’Les plumes du paon’’ du Bénin.   


Roméo Yallo, promoteur culturel ...


Le Fithéca a été conçu, suite à une injure à ma personnalité princière. J'ai eu l'idée de créer ce festival pour corriger le tir. De même, que ce soit pendant les vacances ou en pleine année scolaire, la commune d’Abomey manque d’animation et de divertissements. Les adolescents et les jeunes n’ont que les actes de dépravation comme moyen d'épanouissement. Abomey en a été soupçonnée d’être la commune où se développe le fléau des filles-mères et dans laquelle augmentent les cas de VIH et d'autres infections sexuellement transmissibles. Il n’était possible pour une troupe théâtrale du plateau d'Abomey de représenter la commune en dehors de sa superficie, à cause du caractère non vendable de sa production.   


Du côté des palais royaux, malgré les investissements les réhabiliter, le constat déplorable est qu’ils sont dans la brousse. Le touriste, à son arrivée dans la ville, ne peut y rester longtemps alors qu'il suffit de programmer des diffusions de spectacles pour les attirer en un nombre plus important.  


Devant tant de situations déplorables, un vrai promoteur et entrepreneur culturel, et un vrai citoyen n’ont pas d’autre choix que de chercher à produire un impact positif sur leur commune. Ainsi se justifie la création du Fithéca et le fait pour moi d’exercer dans le secteur culturel à plein temps. 


Notre message pour vos lecteurs : accompagnez-nous pour le Fithéca 2023, pour la réussite de sa 6ème édition, quelle que soit la nature matérielle ou financière de votre apport. A cet effet, toute personne pourrait nous joindre au (00229) 94 203 974.  


Ayant comme devise, “Le Fithéca, c'est ta voix qui compte”, nous les exhortons à prendre part au Fithéca 2023 ; les surprises que les jeunes leur y réservent sont au-dessus de toutes leurs attentes.  


Nous sommes convaincus qu'il n'y a rien qui nous reste, en tant qu'hommes, si l’on nous enlève la culture. Personnellement, en tant que jeune promoteur, l'audace, le courage, l'espoir et l'amour font de moi ce que je suis.  


Propos recueillis par Marcel Kpogodo  

mardi 2 mai 2023

« Nous enregistrons […] un nombre débordant de participants », selon Jonas Kounou de la ’’Belle bibliothèque’’ d’Abomey

Dans l'interview accordée à notre rédaction


La ’’Belle bibliothèque’’ se situe dans la ville historique d’Abomey, au sud du Bénin. Après bientôt deux années d’existence, elle a beaucoup fonctionné. Jonas Kounou, qui en est le responsable, a accepté d’en discuter. Cet entretien s’est effectué au cours d’une interview qu’il a accepté d’accorder à notre rédaction. L’homme déborde d’un dynamisme utile à la ’’Belle bibliothèque’’ 


Jonas Kounou, dans l'enceinte de la ''Belle bibliothèque'' dont il est le responsable

Stars du Bénin : Bonjour, Jonas Kounou. Vous êtes le responsable de la ’’Belle bibliothèque’’ d’Abomey, qui a été inaugurée le 26 juin 2021, conjointement, par l’African artists for Development fund (Aad-Fund), de la famille Leridon, et par le ’’Lieu unik’’ d’Abomey, de Dominique Zinkpè. Cette structure a beaucoup fonctionné et continue d’être réellement active. De quel nombre sont les activités à travers lesquelles la ’’Belle bibliothèque’’ se montre utile à la ville d’Abomey et aux cités environnantes puis quelles sont ces activités ?

 

Jonas Kounou : Nous avons initié plusieurs activités mais trois sont opérationnelles, jusque-là, pour l'animation de la ’’Belle bibliothèque’’. D’abord, il y a "Lire pour Apprendre". Il s’agit d’une activité de lecture, qui a plusieurs phases : la première, la lecture individuelle où chaque participant choisit, dans la bibliothèque, un livre qu'il aime et il le lit pour 40 minutes environ, Ensuite, au cours de la lecture collective, un animateur sélectionne un livre unique et désigne chacun pour en lire des extraits, tout en intervenant pour des corrections, ce qui dure aussi 40 minutes environ. Enfin, au cours d’une dernière phase dite récréative qui dure 30 minutes, chaque enfant partage, avec les autres participants, une histoire qu’il a lue dans un livre ou qu’il a créée.

Nous avons aussi une activité liée aux arts plastiques. Elle consiste à inviter un artiste plasticien pour animer un atelier de dessin, de peinture ou de sculpture avec les enfants qui fréquentent la ’’Belle bibliothèque’’. Il s’agit de cultiver en eux le goût de l'art. Elle dure deux heures et s’organise périodiquement. Enfin, il y a la tenue, en direction du public, de séances de récit de contes et d’animation théâtrale. Pour réaliser cette activité, le ’’Lieu unik’’ d’Abomey a noué un partenariat avec le Festival international de Théâtre et de contes d’Abomey (Fithéca).


Pourriez-vous nous livrer des statistiques concernant le déroulement de chacune des activités que vous mentionnez ?


Pour ces trois activités, le nombre prévu de participants, c'est 30. Mais, dans la pratique, le nombre se double et, parfois, se triple.

 

Depuis le lancement de la ’’Belle bibliothèque’’, quels sont les faits de grand succès que vous avez enregistrés ?


Les faits de grand succès, c'est la grande affluence des lecteurs. Nous enregistrons surtout un nombre débordant de participants, lors des trois activités qu'organise la ’’Belle bibliothèque’’ du ’’Lieu unik’’ d’Abomey.

 

Les faiblesses faisant inévitablement partie du système de fonctionnement de toute initiative humaine, quelles sont celles que vous enregistrez après bientôt deux ans d’activités de la ’’Belle bibliothèque’’ ?


Comme faiblesses enregistrées depuis l'ouverture de la ’’Belle bibliothèque’’, nous avons, entre autres, le matériel didactique qui n'est pas suffisant et le manque de meubles en termes de chaises, de nattes et de bâches, pour gérer la grande affluence des élèves et pour contenir le public, lors des activités de la ’’Belle bibliothèque’’.


Pouvez-vous aborder les difficultés que vous rencontrez dans l’animation de la structure ?


Les difficultés que nous rencontrons sont liées au fait que, les enfants, pour participer aux différentes activités, ne viennent pas à l'heure ; ils sont en retard de 30 à à 60 minutes. C'est ce qui fait qu’au début d'une activité, on observe un petit nombre de participants et, à la fin, un nombre plus grand.

 

Comment pensez-vous que ces problèmes peuvent se résoudre ?


Concernant le manque de matériel, j’en ai envoyé une correspondance aux responsables pour que l’achat en soit fait. Tout porte à croire que, bientôt, ce problème sera résolu. Concernant le retard chez les enfants, lors des animations, nous avons initié un programme de rencontre avec leurs parents pour leur expliquer l'importance de nos activités afin qu'ils libèrent leurs enfants pour y  venir à temps. Nous échangeons aussi avec les enseignants des écoles pour qu’ils nous aident à conseiller leurs apprenants afin qu’ils viennent à l'heure. Je suis optimiste que, bientôt, ce problème de retard sera résolu.

 

Quels sont vos projets pour contribuer davantage au rayonnement de la ’’Belle bibliothèque’’ à Abomey et dans ses villes environnantes ?


Le "Lieu Unik" d'Abomey, pour l'avenir, a en vue différents projets pour contribuer davantage au rayonnement de la ’’Belle bibliothèque’’, une structure qui en dépend. Je ne peux en faire la liste ici. Par exemple, nous travaillons pour que, d'ici peu, soit instaurée une activité de danse traditionnelle. Pour le reste, nous en réservons la surprise à tous. 

 

Propos recueillis par Marcel Gangbè-Kpogodo

vendredi 4 mars 2022

« [A ’’Emblèmes’’, Coline-Lee Toumson-Vénite] a échangé personnellement avec les artistes », dixit Salinas B. Hinkati

Dans le cadre du vernissage de l’exposition concernée


Le vendredi 25 février 2022 s’est effectué le vernissage de l’exposition, ’’Emblèmes’’, au ’’Lieu unik’’, situé au quartier de Tohizanly, à Abomey. Parmi les personnes et les personnalités ayant participé à l’événement se trouve Coline-Lee Toumson-Vénite, Chargée de Mission au Tourisme, à la culture et aux arts du Chef de l’Etat, Patrice Talon. Elle a marqué sa présence par l’intérêt particulier qu’elle a manifesté aux artistes exposants, ce que nous rapporte Salinas Berthold Hinkati, membre du Comité d’Organisation du vernissage indiqué, qui a bien voulu accorder à notre rédaction une interview dans laquelle il nous explique le déroulement du vernissage.


Coline-Lee Toumson-Vénite, au vernissage d' ''Emblèmes'' au ''Lieu unik'' d'Abomey - Crédit photo : Carlos Sodokpa

Stars du Bénin : Bonjour, Salinas Berthold Hinkati. Par rapport à l’exposition, ’’Emblèmes’’, en combien d’étapes s’est déroulé son vernissage qui a eu lieu en fin d’après-midi, le vendredi 25 février 2022 à l’espace artistique et culturel dénommé ’’Lieu Unik’’, à Abomey, vous qui y avez participé en tant que membre du Comité d’Organisation ?


Salinas Berthold Hinkati : Bonjour et, merci, pour votre question. Effectivement, j’ai participé à l’organisation de l’exposition, ’’Emblèmes’’, qui réunit, au total, 12 artistes contemporains.

En ce qui concerne le vernissage qui a eu lieu le vendredi 25 février 2022, il s’est déroulé en quatre étapes.

La première est la performance in situ de l’artiste, Gratien Zossou. Il a peint un tableau en plein air ; il est intitulé ’’La jarre des dynasties’’. Il a débuté la réalisation de l’œuvre avant 17h30, le moment indiqué aux visiteurs pour le démarrage du vernissage. La deuxième étape est le transport de 45 apprenants vers le ’’Lieu Unik’’ et leur participation à la manifestation. 



Ils provenaient des Complexes scolaires Sathia Saï et Blaise Pascal, du Collège d’Enseignement général 1 et du Lycée Houffon, tous à Abomey. En troisième lieu, il y a eu la distribution à ceux-ci du magazine, ’’Spiruline’’. Nous avons fait d’une pierre deux coups. La dernière étape est celle du positionnement de chaque artiste contemporain exposant devant ses œuvres, à partir de 17h30. 

 

Salinas Berthold Hinkati - Crédit photo : Carlos Sodokpa

 

Pourriez-vous nous donner des détails selon chacune des étapes que vous avez évoquées ?

Premièrement, nous avons eu la performance du Doyen, Gratien Zossou qui s’est mis sous un arbre à proximité des salles d’exposition pour peindre un tableau. Cet acte a permis aux visiteurs qui, déjà, à partir de 14h, venaient à compte-gouttes, de comprendre le procédé de réalisation d’un tableau d’art et, la manière dont l’artiste reçoit l’inspiration et, automatiquement, l’applique. Il leur a aussi permis de comprendre qu’une œuvre d’art est unique en son genre, qu’il est difficile de réaliser la même œuvre en quantité industrielle ; l’inspiration arrive et l’artiste la matérialise au fur et à mesure.

Sur ce tableau de performance, on a remarqué du collage, celui des emblèmes des différents rois du Danxomè. On y a vu aussi la représentation d’une jarre que porte un couple. Selon ses explications, l’œuvre raconte, en filigrane, l’histoire de la dynastie royale d’Abomey. Gratien Zossou l’a achevée après 17h30.

Deuxièmement, nous avons l’arrivée et la visite des scolaires. Le ’’Lieu Unik’’ d’Abomey a mis à disposition son bus pour le transport de 45 apprenants des écoles et des établissements que j’ai mentionnés précédemment. Ils ont parcouru les salles d’exposition et se sont montrés très satisfaits, ayant posé des questions pertinentes auxquelles a répondu le médiateur culturel qui est aussi le responsable de la ’’Belle bibliothèque’’, M. Jonas Kounou.


Les apprenants indiqués, en possession de leurs exemplaires du magazine, ''Spiruline'' - Crédit photo : Carlos Sodokpa

Cette visite a laissé place à la distribution de différents numéros du magazine, ’’Spiruline’’, destiné aux enfants de 8 à 12 ans. Depuis plusieurs mois, le ’’Lieu Unik’’ procède à cette distribution gratuite, grâce à son partenaire, l’Ong, Aad-Fund. Les élèves sont entrés en possession de ce support de culture en présence de leurs encadreurs. Ce fut aussi un moment de divertissement. On a pu avoir droit à un spectacle de théâtre, à de l’interprétation musicale, à des séances de diction de contes par une association qui exerce dans ce domaine. Il s’agit du Festival international de Contes d’Abomey (Fithéca). 


L'artiste, Renaud Rémadon, dans l'explication de ses œuvres à des visiteurs - Crédit photo : Carlos Sodokpa


En réalité, la distribution indiquée devait bénéficier à 150 apprenants. C’est symboliquement que nous l’avons faite à l’endroit des 45 écoliers et élèves. Les numéros restants du magazine ont été remis aux directeurs des différents écoles et établissements pour qu’ils puissent les remettre aux autres apprenants qui ne sont pas arrivés au ’’Lieu Unik’’.

Enfin, à partir de 17h30, tous les artistes sont partis se positionner devant leurs œuvres respectives. Ils en donnaient des explications approfondies aux visiteurs qui allaient à eux. Le médiateur culturel, par moments, renchérissait la présentation des artistes. 

Les visiteurs étaient de plusieurs catégories : les scolaires dont je vous ai parlé, d’autres aussi étant venus d’eux-mêmes, des conducteurs de taxi-moto d’Abomey, une délégation d’artistes contemporains venus de Cotonou, ceux d’Abomey et de Bohicon.

Une visite-surprise a été celle de la Chargée de Mission du Président de la République dans les domaines du Tourisme, de la culture et des arts, Madame Coline-Lee Toumson-Vénite. Elle a parcouru toutes les œuvres, a posé des questions à des artistes, a voulu en savoir plus sur chaque œuvre exposée et a félicité le comité d’organisation de l’exposition pour le travail méticuleux qui a été fait pour montrer au public les œuvres.


Au centre, Dominique Zinkpè, au vernissage d' ''Emblèmes'', posant en compagnie de quelques artistes visiteurs - Crédit photo : Carlos Sodokpa

Elle a profité de l’occasion pour féliciter personnellement M. Dominique Zinkpè, le Directeur de l’espace artistique et culturel, le ’’Lieu Unik’’ d’Abomey. Même après avoir vu les productions, elle a échangé personnellement avec les artistes. C’était fabuleux. Sa visite les a ragaillardis parce qu’à travers elle, c’est tout le gouvernement qu’ils voyaient, c’est le Président Patrice Talon lui-même, qu’ils voyaient. Sa présence donnait l’impression que le Président de la République en personne avait fait le déplacement de l’exposition, ’’Emblèmes’’.

 

Selon vous, quelles sont les difficultés que le vernissage a connues ?

Je n’aime pas trop m’attarder sur les difficultés parce que, dans toute œuvre humaine, il y a un peu de peine. Et, c’est quand on les surmonte qu’on a les résultats escomptés. Nous n’en avons pas connu beaucoup. Cela a été un travail proactif, l’exposition ayant commencé à être préparée plus d’un mois et demi à l’avance. Cela a donné le résultat que nous avons constaté le jour du vernissage. Donc, personnellement, je n’aime pas m’attarder sur les difficultés parce que cela fait partie de la vie. Cela appartient aux œuvres humaines. L’essentiel reste que les résultats soient atteints.

En parlant de l’exposition, ’’Emblèmes’’, nous les avons atteints. De par la catégorie des visiteurs que nous avons eus, je pense que nous sommes en droit de nous auto-féliciter. Quand on considère que les conducteurs de taxi-moto, les apprenants, leurs parents et même des marchandes, sont venus, sans oublier, entre autres, la Chargée de Mission du Président de la République, quand on voit les artistes venir soutenir leurs collègues qui exposent, je pense que nous avons réussi. Nous espérerons d’autres réussites dans les jours à venir parce que d’autres expositions s’annoncent.   

 

En guise de mot de fin, quelles leçons tirez-vous de la tenue du vernissage indiqué ?

L’exposition, ’’Emblèmes’’, a fait ressortir une réalité que rappelle toujours M. Dominique Zinkpè : Abomey est une ville artistique et historique dans laquelle les populations connaissent la valeur de l’art. Même les conducteurs de taxi-moto se sont déplacés pour venir voir l’exposition, de même que les marchandes, les écoliers et les élèves. Cela montre qu’Abomey demeure une ville artistique.

L’autre leçon : quand il y a la qualité, les gens vous le disent et sont prêts à revenir ; des visiteurs de l’exposition précédente nous ont rejoints pour voir ’’Emblèmes’’. Si cela a été le cas, c’est parce qu’ils voient la qualité de l’équipe de travail du ’’Lieu Unik’’, de même que la qualité de ce qui s’y fait.

C’est un challenge pour nous de continuer dans cette lancée et, surtout, de ne pas les décevoir. D’autres expositions s’annoncent et, chaque fois, il faut se battre pour faire un peu plus. Tel est notre leitmotiv. Nous ne sommes jamais satisfaits. Après chaque événement, nous faisons des analyses, à l’interne, afin de voir les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités puis nous en tirons les conclusions. Nous avons fait ce travail à notre niveau pour offrir d’autres expositions de qualité supérieure comme celle en cours, ’’Emblèmes’’.

Merci beaucoup aux journalistes qui s’y sont intéressés, à toutes les couches sociales qui ont fait d’elle une réalité. Je rappelle qu’elle continue et qu’elle s’achève le 18 avril 2022.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo Gangbè