vendredi 22 mars 2019

Dominique Zinkpè expose de nouvelles œuvres sur papier

Dans le cadre des ’’divines mascarades’’ de l’artiste

Ces années-ci, on a identifié Dominique Zinkpè, artiste visuel béninois multidimensionnel, peintre, sculpteur, performeur, déambulateur, à travers les statuettes jumelles en miniature, les ’’ibédji’’. Celles-ci lui servent à monter des œuvres de toutes les possibilités de hauteurs, de figures, de formes, de personnages, notamment. Aujourd’hui, il s’annonce son retour à la présentation de dessins. Le public pourra les découvrir au Maroc, dès ce mois de mars.

Dominique Zinkpè
Vingt œuvres sur papier, c’est-à-dire des dessins, de petite et de grande dimensions, puis des sculptures monumentales ’’Ibédji’’. Ce que le public devra découvrir dès ce samedi 23 mars 2019, par l’exposition ’’Divines mascarades’’, que présente l’artiste contemporain béninois, Dominique Zinkpè, à l’espace d’exposition, ’’Salon des Casques’’, de la résidence d’artistes dénommée ’’Jardin rouge’’, située à la Fondation ’’Montresso’’, à Marrakech, au Maroc.
En réalité, cet artiste, chercheur invétéré et infatigable, poursuit un objectif : accéder à la quintessence de l’intrinsèque de l’être humain dans ses moindres manifestations, que celui-ci soit un conformiste social ou un révolté, qu’il soit tangible, accessible ou fermé : « développer et continuer ma quête de la captation de l’âme ou de l’esprit qui nous habite, cerner l’esprit rebelle, faire entendre le souffle de l’âme : ma perpétuelle quête pour cerner l’esprit, l’incorporel, l’être immatériel qui anime nos corps … », s’ouvre généreusement Dominique Zinkpè, sur ’’Divines mascarades’’. A quel niveau est-il parvenu dans cette recherche d’une si forte complexité ? L’enjeu devant déterminer qui le peut à aller voir cette exposition.
Elle résulte de deux résidences successives, au même ’’Jardin rouge’’, la première ayant eu lieu en octobre 2018 pour huit semaines et, la seconde, celle d’un certain aboutissement, qui s’est achevée récemment et qui lui a pris une trentaine de jours.
Par ailleurs, Cotonou, en novembre 2018, avait déjà vu des œuvres sur papier de cet assez imprévisible artiste contemporain. C’était à la Galerie ’’Awounou’’, dans une exposition dénommée ’’Zinkpè de A à Z’’. Quelle évolution la technique de travail a-t-elle connue ?
En attendant qu’on y voir clair, Dominique Zinkpè, avec ’’Divines mascarades’’, en est à sa deuxième exposition à la Fondation ’’Montresso’’, la première étant intervenue en février 2018, dans le contexte du Programme ’’In-discipline’’ par rapport auquel il avait été responsabilisé pour y faire intervenir, à ses côtés, quatre autres artistes contemporains béninois : Ishola Akpo, Charly d’Almeida, Gérard Quenum et Nathanaël Vodouhè.
Dominique Zinkpè, ce créateur que certains critiques d’art de son pays aiment appeler ’’Le Mammouth’’, suscite curiosité, admiration, amour, empathie, considération, même si le caractère mystérieux et imprévisible de sa démarche du dessin renvoie toujours aux trousses d’un défi perdu d’avance : le cerner. Mais, l'espoir semble en être permis, vu que l'exposition s'achève le 14 avril 2019.

Marcel Kpogodo

lundi 18 mars 2019

Alphabétisation : Gopal Das Nounagnon lance ses services aux artistes et aux populations

Dans le cadre d’une conférence de presse qu’il a animée à Cotonou

L’artiste béninois du slam en langue nationale ’’goun’’, Gopal Das Nounagnon, a initié une conférence de presse, qui a eu lieu le vendredi 15 mars 2019, au ’’Parking’’, un espace culturel situé à Cotonou. En substance, le jeune créateur a informé les journalistes culturels de la mise à la disposition des artistes et du public de ses capacités, entre autres, à les former en alphabétisation dans les langues nationales du Bénin.

Gopal Das Nounagnon, dans ses explications, au cours de la conférence de presse
« En tant qu’Africains, nous devons apporter un revers au règne dévalorisant du français, ce qui crée la nécessité de l’écriture des langues maternelles pour contribuer à freiner la disparition de la littérature orale ». La réflexion du jeune slameur béninois en langue ’’goun’’, Gopal Das Nounagnon, alias, Gopal, lors de la conférence de presse, qu’il a animée dans le milieu de l’après-midi du vendredi 15 mars 2019, à l’Espace culturel ’’Le parking’’ sis quartier de Fidjrossè, à Cotonou.
Selon lui, cet échange avec les professionnels des médias tient lieu du lancement officiel de ses activités respectives de formation en alphabétisation dans les langues nationales du sud du Bénin, et de transcription de textes des chansons produites dans ces langues. Un ensemble de prestations qu’il réalisera au sein des Ateliers ’’Ojiji’’, ’’Oriji’’ qui veut dire ’’L'original’’, ''L'authentique''.
Dans le premier cas, Gopal affirme pouvoir accompagner les artistes pour leur faire acquérir, après quelques séances de transmission de capacités, la phonétique appropriée à l’écriture des langues nationales. Ceci leur permettra de produire par eux-mêmes les textes de leurs chansons au moment voulu. Et, l’intervenant se rend disponible pour mettre aussi cette formation au profit de toute personne qui en aurait besoin, et qui ne serait pas un artiste professionnel. Ainsi, pour un mois de formation, l'artiste devra s’acquitter d’un montant de cinq mille Francs (5000 F) Cfa, alors qu’un civil paiera deux mille Francs (2000 F) Cfa, pour la même durée de formation.
Concernant le second cas, Gopal appelle à recourir à ses services les artistes dans le besoin de transcription de leurs textes de chansons ou de tous les autres genres, ces textes étant en langues nationales. D’ailleurs, a-t-il précisé, le Bureau béninois du Droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra) exige que les chansons en langues nationales, proposées à la protection, soient accompagnées de leur texte intégralement transcrit. Il se met alors à la disposition de ses collègues pour réussir, en leur faveur, ce genre de travail.


Une démarche pédagogique bien motivée

Dans son évolution professionnelle, Gopal s’est rendu compte, selon ses propos, de l’importance, pour les artistes, de la transcription des textes de leurs œuvres. En effet, ceux-ci sont parfois demandés par des chercheurs universitaires aux fins d’études scientifiques. Et, ce ne devrait pas être le moment pour se mettre à courir dans tous les sens afin de trouver une solution viable. Ainsi, il lance un appel vibrant à ses collègues artistes pour qu’ils sachent anticiper par rapport à ce genre de besoin, soit en se faisant alphabétiser pour opérer soi-même la transcription, soit en confiant des travaux de ce genre aux Ateliers ’’Orijiji’’.


Une réelle expertise

Gopal Das Nounagnon manifeste un engagement pour le retour par les Africains à leurs langues nationales, de manière à faire accepter aux décideurs qu’il faudrait mettre en place des budgets conséquents pour l'éclosion de ces langues, leur essor, leur appropriation, un peu comme le fait la France, pour la langue française, à travers la francophonie, a-t-il comparé. Ce slameur reste le concepteur, le promoteur et le pratiquant, par excellence, du ’’Sassigbé’’, une initiative linguistique l’amenant à partir des profondeurs de la langue nationale pour en extraire les tournures les plus riches, les plus imprévues, « pour créer un choc de sens et de son à partir des impossibilités naturelles que je sais que nous avons », a-t-il expliqué, lui qui, en outre, met à son service, à l’effet de cette réussite verbale, les proverbes.
Gopal est donc un manipulateur spécialisé des langues nationales du Sud-Bénin, lui qui, en 2009, connaissait son premier apprentissage en alphabétisation à travers un processus étatique mis en place par l’ex-Ministère de l’Alphabétisation, visant à faire obtenir aux apprenants de cette époque l’équivalent du Baccalauréat en Langues nationales, et qui, finalement, n’a pas abouti, vu l’instabilité des portefeuilles au niveau de ce Département ministériel. Mais, en 2015, il s’enfonce dans la pratique de ses connaissances. Aujourd’hui, appelé par plusieurs institutions, prouvant un savoir-faire avéré dans l’alphabétisation et dans la transcription de paroles en langues nationales, Gopal Das Nounagnon se dit prêt à servir, en la matière, les artistes et toute personne, lui qui répond au numéro, 00229 66559420, et qui se trouve joignable au mail, gopaldasleslam@gmail.com.

Marcel Kpogodo