Dans le cadre d’une formation pratique
L’univers de la musique n’a aucun secret pour Aristide Agondanou. Cette personnalité tient une session de formation en management musical à l’intention des managers d’artistes musiciens. Elle se déroulera les 19 et 20 mai 2023 à Cotonou, au Bénin. Les inscriptions en restent ouvertes.
Aristide Agondanou, expert-formateur en management musical |
25
personnes. Le nombre des participants qu’attend Aristide Agondanou pour la
formation qu’il organise les 19 et 20 mai 2023 à Cotonou, au Bénin. Le thème en
est : « Comment accompagner les artistes dans la gestion de leur carrière ».
Pour
l’expert-formateur, cette session de renforcement des capacités est ouverte « à
tous ceux qui ont envie d’accompagner un artiste ». A ce propos, il précise
qu’elle concerne « un agent artistique,
un attaché de presse, un journaliste culturel, un manager ». De même, il
annonce aux acteurs culturels liés au secteur musical qu’au cas où ils ne
pourraient se libérer pour prendre part à la formation concernée, ils devraient
y envoyer « les jeunes qui travaillent avec eux, les jeunes qui ont envie
d’accompagner des artistes de la musique ».
Un
contexte désolant, préoccupant
Un
facteur de dysfonctionnements a amené Aristide Agondanou à initier la formation
en management musical. Il a assuré la fonction de Directeur artistique du
Festival international des Arts du Bénin (Finab). L’événement a eu lieu du 14 au 19
février 2023 dans trois villes du Bénin.
Il
lui a été, alors, donné de constater des lacunes dans l’organisation des
membres de l’équipe des artistes musiciens. « Lors des préparatifs du Finab
dont j’ai été le Directeur artistique, on a demandé des fiches techniques mais
celles qui nous ont été envoyées n’étaient pas compréhensibles par les
techniciens qui étaient sur le festival ; ce n’était pas clair », se
souvient-il.
«
Lors de l’appel à candidatures, pour les artistes de la musique, la majorité
des managers ont envoyé des pièces, des documents qui ne représentaient même
pas leur artiste », continue-t-il à faire remarquer. « Nous avons eu la chance
de connaître la plupart de ces musiciens et de ces artistes », assure-t-il. «
Mais, les pièces que nous avons demandées d’eux, aux accompagnateurs, aux
managers d’artistes, ils ne les maîtrisaient pas ; il y a eu trop de failles »,
a relancé Aristide Agondanou, avant de présenter des exemples précis.
«
Lorsqu’on leur a demandé d’envoyer la fiche de distribution, les concernés nous
appelaient pour nous chercher à savoir ce qu’on devait vendre, pour savoir de
quoi il s’agissait, ce que cette expression signifiait. Dans un dossier de
presse, ils ont des difficultés à comprendre ce qu’est une fiche de
distribution, un plan de scène ; ils ont du mal à monter ces pièces, tout
simplement, à faire la promotion de leur artiste ».
Se
rappelant cette situation, le commentaire de la personnalité s’est imposé : «
Cela était touchant, frustrant, surtout qu’au Bénin, il y a de grands
musiciens, c’est-à-dire de la matière ». Dans le feu du constat, en pleine
organisation du Finab, du manque de formation des managers béninois, Aristide
Agondanou a conclu : « Il y a du travail ! ».
Prendre
ses responsabilités
Aristide
Agondanou ne pouvait laisser les lieux du management des artistes musiciens en
leur état déplorable. « Nous nous sommes dit qu’il fallait que nous montions
une formation pour échanger avec les managers, les accompagnateurs, les agents
artistiques et pour apporter des solutions aux difficultés qu’ils ont ».
Pour
concrétiser son idée, il est revenu à la réalité du bon fonctionnement de
l’univers musical. « L’artiste est juste un créateur. Il faut une équipe
managériale outillée pour l’accompagner », rappelle-t-il. L’expert en
management musical a composé un programme de formation du corps des managers
des artistes. Il s’est souvenu des conditions profondément mouvantes des normes
en la matière. « C’est un métier qui évolue avec le temps. Donc, les nouvelles
techniques, les outils qu’il faut utiliser pour accompagner un artiste, nous
allons les présenter à tous nos collègues, acteurs culturels, ceux du domaine
de la musique », promet-il.
La grande conviction de la personnalité à édifier les managers d’artiste dans les capacités techniques adéquates va de pair avec l’abondance du développement de ses idées : « Nous, en tant qu’acteurs, avec notre expérience, il nous incombe de partager notre expérience avec ces managers qui accompagnent les artistes, notamment, en ce qui concerne les dispositions à prendre lorsque l’artiste doit monter sur une scène. La plupart d’entre eux ne les maîtrisent pas », repart Aristide Agondanou, intarissable sur le sujet. Il s’en montre compréhensif : « Ce n’est pas de leur faute parce qu’il n’existe pas de grandes structures qui forment les acteurs dans les métiers de la musique, comme dans les autres disciplines ».
L'affiche officielle de la formation que donne Aristide Agondanou |
Pour
l’expert, l’absence du rayonnement extérieur de la musique béninoise est l’une
des conséquences du manque de formation des managers d’artistes musiciens. « On
a, quand même, de bons artistes, de bons musiciens, de bons chanteurs », se
réjouit-il. Puis, il se questionne : « Il y a de la matière mais, pourquoi, sur
le plan international, on ne trouve pas ces talents ? ».
Sa
réponse en est implacable : « C’est parce que la faute en est, dans une
certaine mesure, aux accompagnateurs. Quand un aveugle doit guider un aveugle,
cela va être compliqué ». La mission d’édification que s’est donné Aristide
Agondanou prend tout son sens. « Nous nous sommes dit que nous allons partager,
avec nos collègues managers et avec ceux qui veulent accompagner des artistes,
notre expérience, pour que ces erreurs que nous avons constatées, pendant le
Finab, ne se reproduisent plus ; voilà l’idée première », achève-t-il.
Aperçu
d’un contenu
A en croire Aristide Agondanou, la session de renforcement de capacités des 19 et 20 mai 2023 intègre des modules. Ils aborderont le management musical. Ce sujet sera présenté dans ses facteurs de fonctionnement technique d’une exploitation immédiate par le participant. Par conséquent, « il y aura plus de pratique que de théorie », clarifie l’expert. Il en justifie la pertinence par la particularité relationnelle du métier de manager. « Votre efficacité, dans votre carrière, dépend du type de rapport que vous établissez avec les autres, c’est une profession de personnes, d’où la communication est très importante », détaille-t-il.
Il annonce la révélation de « définitions utiles », du montage
du ’’media kit’’, l’exposition et
l’expérimentation, la soumission à des études de cas de l’ensemble des
comportements professionnels du manager d’artiste musicien, dans leurs volets multidimensionnels.
Pour le formateur, ces volets constituent la communication, la musique et
l’univers de ses métiers auxiliaires, les contrats, puis, entre autres, les
droits d’auteur, les droits voisins et leur gestion en rapport avec l’artiste
que suit le manager.
Pour
un certain coût
Les
chapitres de la formation annoncée seront accessibles aux participants inscrits
à un montant de Dix mille francs (10.000 F) Cfa. « C’est gratuit parce que la
formation n’a pas de prix », en commente Aristide Agondanou. « Les pays de la
sous-région considèrent des formations pareilles, à ce prix, comme un cadeau »,
approfondit-il.
Il
étend à l’espace européen son regard du coût de ce genre de prestation
intellectuelle. « En France, l’ancien
pays colonisateur, là où j’ai fait mes stages, dans les métiers de l’art
musical, ce genre de formation coûte 185 euros, environ, 120.000 F pour 3 à 5
jours », informe Aristide Agondanou. Il se justifie définitivement : « On le
fait gratuitement parce qu’on n’a pas eu de sponsoring, c’est sur fonds propres
».
Concernant
les profils
Eric
Topanou animera la session de formation avec l’expert, Aristide Agondanou. « A
l’origine, psychologue-clinicien et psycho-thérapeute, il est un collègue qui a
une bonne connaissance dans les métiers de l’art », le présente-t-il. « C’est
un collaborateur avec qui j’ai animé plusieurs formations à la carte »,
ajoute-t-il. Il précise ses facteurs de connexion avec Eric Topanou : « Lui
aussi a envie de partager avec des acteurs culturels son expérience et ses
connaissances ».
Quant
à Aristide Agondanou, il est un expert dans l’art musical, en particulier, et
dans les arts et la culture, en général. Ses compétences sont plus reconnues,
célébrées et demandées à l’international qu’au Bénin. Il est ancien fondateur
et membre des célèbres ’’Gangbé brass band’’, ancien tourneur de ce groupe,
ambassadeur, au Bénin, du festival marocain, ’’Visa for music’’ (Vfm) et,
aussi, acteur culturel majeur multisectoriel.
Il
organise la formation dont il est l’initiateur à travers l’Association
’’Adénikè’’ culture (Aac), en collaboration avec l’Ong, ’’Etoiles de la
Fraternité’’. La session se déroule au centre culturel, ’’Pôle uni des
Afro-descendants’’, sis quartier de Maro-militaire, à la rue des Missions, à
Cotonou, derrière le ’’Bénin royal hôtel’’, au 567, Maison Lawson.
Marcel Gangbè-Kpogodo