samedi 1 octobre 2022

7 espaces culturels montrent l'art contemporain

Face à la 1ère édition du “Cotonou gallery weekend”


Le jeudi 29 septembre 2022 a eu lieu, à la boutique hôtel ’’Maison rouge’’, sis quartier de Fidjrossè, à Cotonou, une conférence de presse dans le but d’annoncer la tenue de la première édition du projet dénommé "Cotonou gallery weekend" (Cgw). Sept espaces culturels en abriteront les activités dont, chacun, une exposition d’art contemporain.


Aperçu des conférenciers


La boutique hôtel “Maison rouge”, “Africa design school’’,’’Borna Soglo gallery’’, ’’Le Centre’’ de Lobozounkpa, ’’Le Parking’’ et, entre autres, ’’Septieme gallery’’. Les espaces culturels ouvrant leurs portes à une exposition d’art contemporain, en relation avec le projet, ’’Cotonou gallery weekend’’ (Cgw), selon ce qu’en a annoncé un consortium constitué par les représentants respectifs de ces espaces, au cours de la conférence de presse qui a été organisée dans la matinée du jeudi 29 septembre 2022 à la boutique hôtel ’’Maison rouge’’ du quartier de Fidjrossè à Cotonou.


Dominique Zinkpè, Gregory Olympio, Joël Dègbo, Didier Viodé, Sophie Négrier et Léonce Raphaël Agbodjèlou sont les artistes contemporains dont les œuvres pourront être vues par le public constitué, notamment, par des amateurs, des professionnels du secteur et par des collectionneurs.


L'organisation du Cgw, selon Adénilé Borna Soglo, promoteur de la “Borna Soglo gallery”, est « une manière de contribuer à la dynamique qui est mise en place et d’accompagner la création du marché de l’art contemporain au Bénin, qui est en train aussi de se développer ». S’exprimant ainsi, il faisait référence à la grande exposition diptyque organisée précédemment par le gouvernement béninois et qui avait été intitulée, “Art du Bénin d'hier à aujourd'hui : de la restitution à la révélation”.

 


Rendre l'art contemporain accessible à tous


« L’art contemporain peut paraître un secteur très fermé, très élitiste », a constaté, de son côté, Julie Nanatre, l’une des promotrices de la “Septieme gallery”, face au manque d’engouement des populations pour le secteur des arts visuels. Par conséquent, le Cgw se veut un projet pour drainer un public non forcément connaisseur autour de l'art contemporain pour « casser cette idée et montrer que les lieux sont ouverts sur la ville, sur le public », a tenu à en préciser la même intervenante.


Allant dans le même sens, Léa Périer Loko, l’autre promotrice de la structure sus-indiquée, a fait ressortir plusieurs éléments plaisants du Cgw, de façon à décider le grand public à y faire le grand déplacement. Le « ''Cotonou gallery weekend'' présente un parcours de vernissages, d’expositions, un forum de discussions […] et une série d’événements festifs et conviviaux autour de l'art contemporain », a-t-elle commencé avant d’exhorter : « Les citoyens de Cotonou et environs sont notamment attendus dans les différents espaces culturels. C'est pour cette raison principale que l'accès est totalement gratuit à la communauté locale ».

 

 

Réaliser l’attractivité de Cotonou

 

L’ouverture des ateliers énumérés au public, grâce au projet du Cgw, pour la découverte d’œuvres d’art contemporain, se fonde sur un l'objectif principal, celui de contribuer à rendre effective une ville de Cotonou qui rayonne. Spécifiquement, ce défi se trouve porté par les galeries “Borna Soglo gallery” et “Septieme Gallery”, Ainsi, il s’agit d’inscrire le Cgw dans l’agenda artistique national, sous régional et international.


Par conséquent, il sera organisé annuellement pour se développer au fil des années afin, d’une part, d’attirer un public toujours plus large aux fins de ce rayonnement de la capitale économique du Bénin par les arts et, d’autre part, d’inspirer d’autres villes de la sous-région à créer des collaborations événementielles artistiques.


La première édition du Cgw a démarré avec des artistes béninois et pourrait être ouverte à des créateurs internationaux dès les prochaines éditions, ont laissé comprendre les conférenciers. Elle s’achève le dimanche 9 octobre 2022.


Et, la soirée du jeudi 29 septembre a vu ouvrir les manifestations du Cgw par le vernissage de l’exposition, ’’Au fil du temps’’, à la boutique hôtel ’’Maison rouge’’. Elle permet de montrer des travaux du peintre-illustrateur, Hector Sonon, et du sculpteur, Marius Dansou.

 

Léandre Houan / Marcel Gangbè-Kpogodo

lundi 26 septembre 2022

3 artistes contemporains à savourer au ’’Lieu unik’’ d’Abomey

Dans le cadre des activités de l’espace culturel


Le ’’Lieu unik’’ d’Abomey qu’a créé l’acteur culturel, Dominique Zinkpè, accueille trois nouveaux artistes contemporains pour une exposition dont le vernissage est prévu pour avoir lieu le jeudi 29 septembre 2022. 


''Transe'' : l'affiche officielle

Zanfanhouédé, Kaman Esso et Sika Da Silveira. La brochette d’artistes contemporains dont le ’’Lieu unik’’ d’Abomey donne les œuvres à la dégustation du regard des visiteurs, dans le milieu de la matinée du jeudi 29 septembre 2022. A travers une résidence de création, le thème de la transe a unifié l’inspiration des artistes contemporains concernés qui ont produit, selon le cas, des dessins, des photographies et des tableaux de peinture, selon une diversité de traitement du sujet.


Franck Edgard Zannou, alias Zanfanhouédé, donnera à voir pas moins de 18 réalisations dont l’originalité et le labeur dans le choix des matériaux et du matériel de travail aiguisent la curiosité, une soif que devrait assouvir le déplacement que le grand public devrait faire vers Abomey. 


De son côté, Kaman Esso, à l’état-civil, Lucien Dénagan Houessou, réserve des surprises dans la singularité du traitement de la transe, dans une tonalité philosophico-écologique que seuls pourront vivre les connaisseurs et non de l’art contemporain, qui, alors, s’émerveilleront de 16 toiles traitées dans une démarche imprévisible. 


Quant à Adjélé Sika Da Silveira, avec, aussi, 16 tableaux à son actif, il n’est pas recommandé de ne pas se donner l’exclusivité de l’appréhension de sa technique de traitement photographique, qui, au résultat, présente la certitude que l’artiste aurait pétri sa main dans de la latérite pour matérialiser son inspiration. Il faudra absolument, alors, faire le déplacement d’Abomey pour se rendre compte de la manière dont, à travers ses toiles, la performeuse et installatrice Sika Da Silveira, contrairement au calme que l’on connaît à son tempérament, déploie une violence sans nom. Se serait-elle laissée apprivoiser par la transe ? Elle en dira sûrement long au ’’Lieu unik’’ d’Abomey …


L’exposition, ’’Transe’’, est la dernière de l’année 2022. Elle fait suite à ’’Emblèmes’’, l’ ’’Off’’ de celle tenue par le gouvernement béninois pour présenter aux Béninois et au monde les 26 trésors récupérés de la France. Confirmant le fonctionnement et la vitalité du ’’Lieu unik’’, sous la férule, de Dominique Zinkpè, ’’Transe’’ prendra fin le 30 décembre de l’année en cours.

Marcel Gangbè-Kpogodo

mercredi 14 septembre 2022

Quand Myster Ezin relève le défi ’’Mc Solaar’’

Dans le cadre de la parution de son album


Acteur culturel bien connu au Bénin pour avoir dirigé l’association ’’Oladé’’ tourisculture du Bénin (Otb), Ezin Pierre Dognon, doctorant en musicologie, a mis au point un album dont la parution officielle est prévue pour le mois de septembre 2022 en France. Se métamorphosant en ’’Myster Ezin’’, en tant qu’artiste musicien, il a fait de son « coup d’essai un coup de maître », en interprétant un morceau remarquable du rappeur français, Mc Solaar, pour porter l’album concerné.


La pochette de l'album, ''Espoirs''

’’Caroline’’ interprété et clippé. L’un des morceaux mythiques du tout premier album du rappeur français, Mc Solaar, que Myster Ezin, de son nom, à l’état-civil, Ezin Pierre Dognon, a choisi d’interpréter à travers l’album qu’il met sur le marché discographique dès le 23 septembre 2022 dans l’Hexagone où il vit et étudie.

Intitulé ’’Espoirs’’ et édité en France par le label, ’’III Lumière’’, ce disque comporte 9 titres dont ’’Caroline’’ qui reste la preuve que, de la même manière que, comme l’a pensé Voltaire, « on n’écrit bien qu’après avoir lu ceux qui ont bien écrit », on ne peut bien chanter qu’après avoir écouté ceux qui ont bien chanté. Dans le don par Myster Ezin de sa version  de ’’Caroline’’, l’enveloppe rythmique est similaire à l’originelle, avec l’artiste dont la voix chaude rassure, la bonne articulation des mots aidant. 

Si, en s’attaquant à la citadelle ’’Mc Solaar’’ et en la conquérant, le Béninois d'origine, Myster Ezin, a chanté comme un rappeur, le slam est le genre musical qu’il choisit de pratiquer. Cet engagement se justifie par le fondement nostalgique de l’impact de la puissance de la parole proférée sur son bas âge. « Quand j’étais enfant, j’aimais écouter les griots raconter des histoires au clair de lune. Je pense qu’il y a eu cette influence dans le choix, pendant les discussions, autour de la direction artistique du projet », en déclare-t-il. De même, avec le slam, il est question, se rapportant à lui, d’une relation de grande symbiose, ce qu’il clarifie : « Le slam est un art qui me correspond et auquel correspondent mes valeurs ».  En outre, selon lui, il s’agit d’un genre avec lequel il est fusionnel : « Le slam dégage, pour moi, une esthétique musicale dans laquelle je me retrouve complètement ».

Quant à l’album, ’’Espoirs’’, Myster Ezin en prévoit une cérémonie officielle de présentation pour le 15 octobre 2022 à l’espace ’’Jeunesse’’ d’Aix-en-Provence, la ville de ses études de 3ème cycle. Coîncidence ? Le 15 octobre est, aussi, la date de la sortie, en 1991, de l'album, ’’Qui sème le vent récolte le tempo’’, sur lequel se trouve ’’Caroline’’ ...


 

Musicologue et artiste musicien


De l’étude de la musique à sa pratique, Myster Ezin a vite franchi le fossé, vivant l’expérience comme une marque de pragmatisme scientifique : « Il y a comme une aisance, [comme] une assurance, [comme] un sentiment que l’on sait ce que l’on fait, [comme] un sentiment que l’on sait où l’on va parce qu’en tant que spécialiste de la musique, musicien et chanteur, on sait de quoi l’on parle. Il n’y a pas de place pour l’improvisation. Et, même quand il y a de l’improvisation, c’est un chaos qui est voulu ». Pour lui, la passion servant à faciliter l’exercice des deux postures, le théoricien et l’artiste se complètent : « Etre enseignant-chercheur est une profession. La pratique musicale n’est qu’un prolongement des connaissances et une envie de vivre d’autres expériences ».

Aussi, revendiquant, de manière convaincue, son nouveau statut d’artiste musicien, Myster Ezin ne fait pas les choses à moitié, se donnant un pseudonyme, comme le font les artistes, et renouvelant son apparence physique, en arborant des tresses dont la fonction n’est pas limitative : « Mon nouveau look date d’avant le projet d’album et de carrière musicale. Comme beaucoup de personnes, avant moi, je ne suis qu’un homme qui lutte contre la calvitie. Sur conseil de ma nièce, coiffeuse de profession, j’ai adopté ce look et cela semble le bon choix pour faire pousser mes cheveux, en plus de me permettre de me sentir bien ».


 

Parcours conséquent


Myster Ezin, artiste slameur, aujourd’hui, succède à Ezin Pierre Dognon, acteur culturel, par le passé, ancien président de l’association, ’’Oladé’’ tourisculture du Bénin (Otb). Il en garde, dans son palmarès, la médaille d’avoir décroché un financement de 100 mille euros, de la part de l’Union européenne, pour la tenue, en 2012, de la 7ème édition du festival, ’’Itinér’ance’’, que portait annuellement l’organisation.

Deux années après ce fait d’arme, il s’établit en France pour la poursuite de ses études, ce qui débouche sur l’obtention, en 2014, d’un Master of Business administration (Mba) en médiation culturelle, dans l’option, ‘’Management de la musique, des festivals et du patrimoine’’. En 2017, il s’inscrit à un doctorat en musicologie. Polyvalent, il tient, à son actif, la publication de deux ouvrages narratifs de fiction, ’’Dullah, la grosse énigme’’ et ’’Désolé madame, j’épouse mon portable’’, parus, respectivement, en 2015 et en 2017, de même que de ''Petites chroniques de Castellet'', un livre édité en 2021.

Marcel Gangbè-Kpogodo

lundi 29 août 2022

Grande productivité de Jérôme Tossavi inspiré par Eric Médéda

Dans le cadre d’une résidence de création


Le 12 août 2022 s’est ouverte, aux ’’Ateliers Médéd’art’’, sis quartier de Fidjrossè, à Cotonou, la résidence de création artistique dénommée ’’Au clair de lune’’. Elle était prévue pour mettre en symbiose l’observation de l’écrivain béninois, Jérôme Tossavi, avec la démarche de travail de l’artiste plasticien et performeur, Eric Médéda, afin de générer une production littéraire de la part du premier. Une semaine après, l’espace culturel indiqué pullule d’écrits du poète, romancier et dramaturge …


Jérôme Tossavi, ci-contre, en production instantanée à partir d'une inspiration directe ...

Des textes partout remarquables et des toiles de peinture. Le résultat de la résidence de création qu’ont effectuée les artistes Jérôme Tossavi et Eric Médéda, du 12 au 18 août 2022, aux ’’Ateliers Médéd’art’’ du quartier de Fidjrossè, à Cotonou, plus précisément, en venant du carrefour du quartier d’Adjaha, dans l’angle gauche de la deuxième ruelle avant la place du ’’Calvaire’’.


Tout calcul fait, des citations, des compositions dans l’ordre de la trentaine, se manifestant sous la forme de courts poèmes et de mots en association, ont envahi tous les recoins, même les plus inattendus du centre indiqué, que ce soit sur du papier, au sol, aux murs que sur des toiles de peinture. Celles-ci sont au nombre d’une douzaine. Les ayant entamées avant la résidence, Eric Médéda les a achevées aux ’’Ateliers Médéd’art’’, au fur et à mesure que Jérôme Tossavi le regardait travailler, appréhendait sa démarche et s’en inspirait, déversant instantanément le fruit de son analyse sur le support immédiat qu’il avait à portée de main. 


... concernant Eric Médéda, sur plusieurs jours de travail en symbiose

Bien que libre, l’écrivain avait pour mission de laisser canaliser son inspiration par le fondement d’un sujet bien précis : le patrimoine culturel.



Justification d’une sélection


Il existe un grand nombre d’hommes de plume actifs. Eric Médéda, à en croire ses explications, entretenait en lui la flamme d’une vision si précise qu’il a identifié, pour le soutenir à concrétiser le projet de résidence de création, le lauréat du prix international 2015 de la poésie, dénommé ’’Léopold Sédar Senghor’’, et, en même temps, le Grand prix littéraire 2020 du Bénin, dans la catégorie du théâtre : « J’ai opéré le choix de Jérôme Tossavi parce qu’il a écrit ’’Incinérés’’, une pièce de théâtre sur la restitution à notre pays des 26 trésors royaux. Il s’agit d’une commande de l’Ambassade de la France près le Bénin et d’une œuvre qui a été mise en scène par Alougbine Dine. C’est après que j’ai vu cette pièce que le projet est né. Donc, [j’ai directement associé Jérôme Tossavi] parce qu’il a abordé cette question de la restitution. Ainsi, pour moi, il est plus facile d’évoluer, de retracer l’histoire parce qu’il l’a déjà écrite et que cette restitution a été ma source d’inspiration concernant le projet, ’’Au clair de lune’’. Cela me permet de faire de cette pièce représentée une source et de ne pas mettre de côté la source d’inspiration du projet ».


L'affiche officielle de la résidence de création, ''Au clair de lune''

Ancré dans ce fondement d’honnêteté intellectuelle, Eric Médéda se montre, par ailleurs, attaché à l’une des anciennes pratiques culturelles africaines, aujourd’hui complètement ensevelie dans le mouvement de la modernité et de la mondialisation. « Le titre du projet, c’est ’’Au clair de lune’’ ; c’est comme l’ ’’adjrou’’ » (’’Conte’’, en langue béninoise du fon, Ndlr), a-t-il précisé, « qui se faisait au clair de lune dans l’Afrique traditionnelle pour que les sages racontent des histoires. Voilà pourquoi le projet porte le titre, ’’Au clair de lune’’ ».


Quant aux productions de l’écrivain, il en a prévu l’évolution : « Les textes de Jérôme Tossavi finiront sur des toiles comme sur des supports encadrés ». Elle se trouve bien ciblée dans le temps : « Ce sera à la fin du projet, lors de la grande exposition, celle qui va rassembler les créations liées aux ateliers avec tous les corps artistiques prévus ».



Un projet de longue haleine


Dans son esprit, l’artiste contemporain et performeur engagé, Eric Médéda, ne limitera pas sa collaboration artistique à l’univers de l’écriture, surtout qu’il prévoit que son projet du moment tienne d’août 2022 à octobre 2023. « C’est un projet qui s’étend sur un an », s’ouvre-t-il, avant de déterminer : « Après la littérature, ce sera une rencontre successive avec la danse et avec la musique ». De même, il éclaire : « A chaque nouvelle édition, le thème va changer mais sera axé sur le patrimoine culturel à cause de l’actualité liée à la restitution des trésors royaux au Bénin par la France ». Puis, il s’introduit dans la perspective d’une ambition aux contours incommensurables : « Ces trésors constituent le socle pour réécrire notre histoire, pour écrire la vraie histoire de l’ex-Dahomey, la vraie histoire de l’Afrique ».


Se rapportant aux manifestations auxquelles il faudra que le public s’habitue pour l’expression du vaste projet en cours, Eric Médéda décline des expositions, des journées de portes ouvertes, des échanges et des séances de performance.


« En matière de performances », a-t-il ajouté, « elles donneront lieu à des rencontres avec d’autres performeurs de la place au Bénin et à l’international. Dans ces conditions, le projet prend en compte mon déplacement sur le Cameroun, pour participer à un autre festival ».


Pour l’instant, « l’exposition reste ouverte jusqu’au 30 août et donne l’occasion d’échanges de divers ordres avec les visiteurs sur le projet, ’’Au clair de lune’’ », a-t-il terminé.

Marcel Gangbè-Kpogodo

mardi 16 août 2022

Le nom de famille s’invite dans l’exposition, “Mes origines”

Dans le cadre d’un vernissage organisé à Akassato


"Mes origines" est une exposition collective dont le vernissage s’est tenu le samedi 13 août 2022 à l’espace artistique et culturel dénommé ’’Enakpami’’, sis arrondissement d’Akassato, dans la commune d'Abomey-Calavi. 15 artistes sélectionnés ont mis au point des photos d’art, que pourra découvrir le public. L’exposition concernée prend un caractère particulier, étant donné qu’à côté des artistes titulaires de la manifestation, un peu moins d’une quinzaine d’enfants et d’élèves émanant d’Akassato ont eu l’occasion de présenter des peintures avec, comme sujet d’inspiration, le nom de famille.


Junior Avocanh, dans l'explication de son travail de peinture ... - Crédit photo : Léandre Houan


« C’est le roi Glèlè qui, après avoir gagné une guerre avec l’aide de mon aïeul, un prêtre des religions endogènes, l’a surnommé ’’Djagla’’, du nom de l’un des plus redoutables signes du ’’Fâ’’, un système divinatoire africain. La révélation qu’a partagée Brice Djaga concernant son patronyme, dans l’après-midi du samedi 13 août 2022, lors du vernissage de l’exposition, ’’Mes origines’’, qui s’est déroulé au complexe artistique et culturel, ’’Enakpami’’, qui se situe dans l’arrondissement d’Akassato, de la commune d’Abomey-Calavi. Gérard Hountondji, élu consulaire à la Chambre des Métiers, était présent au vernissage indiqué, de même que Youss Atacora, un artiste contemporain béninois confirmé.

 

De son côté, Junior Avocanh a expliqué, face à ses travaux, que son nom de famille, ’’Avocanh’’, vient de sa création par une divinité protectrice du roi Houégbadja, l’un des monarques de l’ancien royaume du Danhomè.


En s’exprimant ainsi, Brice Djaga et Junior Avocanh, dans un ensemble de 9 enfants et jeunes élèves puis de 5 artistes amateurs, ont fait découvrir par le public le résultat de leurs recherches. Il s’agit de tableaux de peinture ayant traité du nom de famille africain. 


Selon les précisions qu’a apportées Mozard Fandohan, fondateur et directeur d’ ’’Enakpami’’, ’’Mes origines’’ est le résultat d’un processus laborieux. Ceci a débuté par la sélection d’un groupe de 15 artistes, sur la base des travaux qu’ils avaient à leur actif, après un appel à candidatures. Ensuite, ces élus ont été formés aux Technologies de l’Information et de la communication (Tic), à la photographie et à la vidéo d’art, puis au graphisme et à la manipulation de plusieurs logiciels de montage de photos et de vidéos. En outre, il leur été donné d’effectuer une sortie culturelle au niveau des musées et des sites touristiques de Porto-Novo. Par ailleurs, ils ont intégré une résidence de création, qui leur a donné l’opportunité de produire les œuvres photographiques en exposition depuis la soirée du samedi 13 août 2022.

 


Une expérience parallèle liée à l’inculturation


La commune d’Abomey-Calavi, par l’arrondissement d’Akassato où se situe le centre ’’Enakpami’’, est la dernière étape que connaît l’exposition, ’’Mes origines’’. Itinérante, elle a été montrée, quelques semaines plus tôt, dans les villes que sont Natitingou, Abomey, Porto-Novo et Cotonou. Voulant accorder à cette exposition un cachet particulier à son point de chute qu’est Akassato, Mozard Fandohan a initié le recensement de ce groupe de 14 enfants, d’élèves et d’artistes amateurs y habitant et leur a demandé de réaliser des peintures en s’inspirant de l’histoire de leur nom de famille.


De gauche à droite, Mozard Fandohan, Youss Atacora et Gérard Hountondji, au cours du vernissage de ''Mes origines'' - Crédit photo : Léandre Houan

Pour cet artiste plasticien et acteur culturel, la démarche de travail sur le patronyme béninois se justifie pleinement. Selon le Directeur d’ ’’Enakpami’’, l’atmosphère du rejet de sa culture par la société africaine contemporaine s’y prête parfaitement. En conséquence, « l'appel au retour des valeurs culturelles est un défi générationnel », a-t-il été amené à analyser, dans son intervention liée au lancement du vernissage indiqué.


De cette manière, comme décidé à jouer sa partition en combattant le mépris par le Béninois de ses valeurs culturelles authentiques et, pour l’inciter au retour à son identité culturelle, par le biais des arts plastiques, il a fait de ’’Mes origines’’, le tremplin par lequel le groupe des 14 est allé faire des recherches. Il s’agissait, pour chacun des membres de l’ensemble, de découvrir le fondement historique de son patronyme, ainsi que les panégyriques claniques afférents, ce qui se dénomme ’’ Àkɔ’’, en langue nationale béninoise du fon.


A en croire Mozard Fandohan, la focalisation, de manière particulière, sur le nom de famille part d'un constat amer selon lequel « plusieurs parents ignorent leur identité culturelle, leur langue maternelle, leurs symboles identitaires, au profit de la modernité ». Pour lui, cette situation constitue une anomalie qui se pérennise beaucoup trop dans le temps. Avec cet abandon, au niveau des Béninois, des facteurs de leurs origines et, par extension, de leur identité culturelle, il en a évoqué, comme autre manifestation, le désintérêt pour les cicatrices raciales.


"Mes origines", par son déroulement, permet la concrétisation du projet, "Accès gratuit à la Culture pour tous au Bénin". Il est financé par le programme Acp-Ue Culture-Awa, pour le compte de l’Afrique de l'Ouest. Il s’agit d’un programme que porte un Consortium constitué par l'Institut français de la ville de Paris, en France, et son partenaire co-demandeur, le Centre Culturel ’’Kôrè’’ de Ségou, au Mali.


L’exposition ’’Mes origines’’ se clôt le 19 août 2022. « Les œuvres exhibées, ici, au Centre ’’Enakpami’’ sont accessibles aux populations, de jour comme de nuit », a indiqué Mozard Fandohan.

 

Léandre Houan / Marcel Gangbè-Kpogodo

lundi 8 août 2022

’’Nuit des Contes’’ 2022 : Pobè se prépare à réussir l’événement

Dans le cadre de l’organisation de sa 16ème édition


La commune de Pobè, à l’est du Bénin, accueillera la veillée de récits d’histoires merveilleuses, dénommée la ’’Nuit des Contes’’, le dimanche 14 août 2022. Elle se tiendra sur l’esplanade de la Radio ’’Olokiki’’, dans la ville. Ainsi le promet Romain Bonou. Il est le principal organisateur de l’événement qui lui arrache, depuis plusieurs semaines, un grand nombre d’actions anticipatives, en vue du succès de la manifestation.


Aperçu d'une séance de répétition de veillée de contes à l'Asnac de Pobè Crédit photo : Romain Bonou


Correspondances administratives, émissions radiophoniques, entraînements divers, entre autres. Le cahier de charges, que s’est donné d’exécuter Romain Bonou, organisateur de la ’’Nuit des Contes’’ 2022 qui aura lieu le dimanche 14 août prochain, à Pobè, une ville du département du Plateau, dans l’est du Bénin, plus précisément, sur l’esplanade de la Radio Plateau Fm ’’Olokiki’’, émettant dans la commune.


Selon Romain Bonou, ambassadeur à Pobè de ’’Mémoires d’Afrique-Bénin’’, l’association réalisant le déroulement de l’événement dans plusieurs localités du Bénin chaque année, en prévision de la tenue de la ’’Nuit des Contes’’ dans des conditions adéquates de formalisation et de sécurité, il a fallu qu’il achemine du courrier en direction d’institutions telles que le ministère de l’Intérieur, la mairie et le commissariat de police de Pobè. De même, après avoir identifié un certain nombre de personnes-ressource, il leur a envoyé une invitation à la veillée de diction de contes.


A en croire l’ambassadeur, en tant que « journaliste producteur » et « Rédacteur en Chef adjoint » du média radiophonique précédemment évoqué, il a invité, à plusieurs reprises et, notamment, le mardi 19 juillet 2022, dans l’une de ses émissions, Raoul Atchaka, Chargé de Programme de la ’’Nuit des Contes’’, « pour annoncer les couleurs », dit-il. Il était question qu’il éclaire les auditeurs concernant l’événement, une manière de les y intéresser. 


De gauche à droite, Romain Bonou et Raoul Atchaka, en studio ... - Crédit photo : Romain Bonou

Cette personnalité reste un habitué de ce programme radiophonique dénommé ''Houénouho'', ce qui signifie, en langue nationale béninoise fon, ''Conte''. Cette émission se diffuse chaque mardi de vingt-et-une à vingt-deux heures. En effet, Raoul Atchaka « venait, par moments, depuis des lustres, de Cotonou, pour raconter des contes », témoigne le journaliste.

 

En outre, Romain Bonou ne s’en est pas arrêté à ce niveau. Enrichi et affermi d’une expérience de dix-huit années d’animation d’une émission dédiée au récit de contes et, averti à travers sa deuxième expérience d’organisation de la ’’Nuit des Contes’’, il a compris que l’improvisation n’avait aucune place dans un système aussi exigeant que celui d’instruire et de divertir par les contes. Par conséquent, il a initié des séances de répétition de la manifestation du 14 août. 


Elles s’effectuent régulièrement à Pobè, au Centre d’Accueil et de service en alimentation et nutrition appliquées (Asnac). Ceci permet de rôder davantage une équipe de conteurs « qui sont avec moi depuis plus d’une dizaine d’années », déclare Romain Bonou, de même que le Centre raffiné pour la Conservation des cultures du Bénin (Ceracc), une organisation non gouvernementale avec laquelle il coopère, en cette matière de formation, « se prépare à venir démontrer le talent des enfants », selon l'homme de média.


Il faudrait alors s’attendre à ce que la scène de l’esplanade de Radio Plateau Fm ’’Olokiki’’ pullule de conteurs, déjà que ceux qui interviennent sur son émission hebdomadaire dédiée à la production de ce genre de récit « sont invités », précise-t-il. Et, autour du feu de bois qu’il annonce, il y aura, se rapportant au public, toutes les catégories sociales possibles, pour une veillée de contes, que Romain Bonou prévoit se dérouler de dix-neuf à vingt-et-une heures.

Marcel Gangbè-Kpogodo

vendredi 5 août 2022

Cinq conteurs déjà recensés pour la ’’Nuit des Contes’’ à Malanville

Face au déroulement de sa 16ème édition


La commune de Malanville abritera la 16ème édition de la ’’Nuit des Contes’’, un événement culturel annuel prévu pour avoir lieu le 14 août 2022. A quelques jours de la date fatidique, les préparatifs suivent un cours normal sous la responsabilité de Dieudonné Kougblénou, l’un des ambassadeurs de ce programme. Il compte sur plusieurs conteurs dont il connaît fermement cinq, pour l’animation de la soirée de veillée de contes.


L'ambassadeur Dieudonné Kougblénou, une sérénité dans l'organisation, qui rassure 

Fousséni Amadou, Mohamed Djaï, Moussa Idrissou, Michel Salako et Yacouba Séidou. Le nom des cinq orateurs sur lesquels s’appuie Dieudonné Kougblénou pour réussir la 16ème édition de la ’’Nuit des Contes’’ dans la soirée du dimanche 14 août 2022 où aura lieu la veillée de contes tant attendue, au quartier de Boulanga, en face de la pharmacie ’’Sahel’’, dans l’arrondissement de Malanville centre.


A en croire le point focal de l’événement dans la commune concernée et qui en porte le titre convenu d’ambassadeur, ce sont des conteurs appartenant à deux générations différentes qui animeront la soirée indiquée qu’il prévoit devoir démarrer à 20 heures pour s’achever deux heures plus tard. D’un côté, il y aura Moussa Idrissou et Michel Salako, des jeunes, et, de l’autre, Fousséni Amadou, Mohamed Djaï et Yacouba Séidou, des sages dont certains ont déjà atteint la soixantaine. 


En outre, selon Dieudonné Kougblénou, en dehors de ces conteurs avérés, reconnus et rompus à leur art, d’autres, non inscrits mais désireux, spontanément, sur les lieux, de partager des histoires peuvent aussi se voir invités à contribuer à étancher la soif du public de s’édifier moralement sur le fondement de contes d’intérêt. Et, tout est annoncé pour s’effectuer autour d’un grand feu de bois, à la place mentionnée, devant un public de près de 200 personnes appartenant à tous les corps de métier et à toutes les classes sociales.


Pour arriver à tel résultat dans un environnement où il n’existe pas une radio locale pour faciliter l’information et la sensibilisation des populations en vue de leur déplacement abondant, le crieur public s’est imposé comme la solution, à en croire Dieudonné Kougblénou. Il a déjà recouru aux services de l’un d’eux, une première fois sur les quatre adéquates qu’ils ont retenues en vue de la sortie massive des Malanvillois pour la soirée de veillée de contes.


 

Des dispositions administratives


Selon Dieudonné Kougblénou, des démarches administratives étaient nécessaires pour une tenue dans de bonnes conditions de l’événement. Ainsi, il a tôt fait d’adresser le courrier approprié à tous les niveaux d’autorités de la Commune, du maire au commissaire de police, en passant par le Secrétaire général de la ville et, surtout, par le Secrétaire exécutif. 


Cette personnalité, la marque de la réforme du fonctionnement de la décentralisation au Bénin par le régime du Président Patrice Talon, et l’incarnation d’une nouvelle fonction à l’efficacité véritablement surveillée, ne voudrait pas, pour Dieudonné Kougblénou, se faire conter la 16ème édition de cet événement créé par l’association, ’’Mémoires d’Afrique-Bénin’’, qu’a fondée et que préside le Père Israël Mensah. En effet, le Secrétaire exécutif de la mairie de Malanville devrait profiter de la ’’Nuit des Contes’’ pour se faire connaître des populations à la base, vu qu’il vient de prendre ses fonctions.



Des dispositions pratiques


Peintre et sérigraphe de profession, l’ambassadeur Kougblénou n’entend pas passer sous silence son savoir-faire, ce qui lui fait prévoir la confection, sur fonds propres, de près d’une trentaine de T-shirts aux couleurs de l’événement pour l’habillement des personnalités invitées, sans oublier que, particulièrement, ceux estampillés de la marque, ’’Lacoste’’, en un nombre très réduit, devraient être remis aux autorités de premier plan de la ville. 


Pour l’instant, la sérénité dont est habillé l’homme laisse entrevoir un déroulement bien animé mais sans encombres de la 16ème édition de la ’’Nuit des Contes’’ à Malanville.

Marcel Gangbè-Kpogodo

mardi 2 août 2022

La ’’Nuit des Contes’’ met en effervescence Ouaké (Quatre conteurs déjà sélectionnés)

Pour la 16ème édition de l’événement


La 16ème édition de la ’’Nuit des Contes’’ aura lieu au Bénin le dimanche 14 août 2022. Dix localités, engagées dans la tenue de l’événement annuel, en font leurs préparatifs. Parmi elles se rend remarquable la commune de Ouaké. Ses six arrondissements vivent au rythme de la sélection de leurs deux meilleurs conteurs respectifs à l’effet de la grande nuit tant attendue. Dans celui de Sèmèrè II, le village de Gbaou a abrité une soirée de diction de contes, ce qui a permis d’atteindre l’objectif indiqué dans la soirée du samedi 30 juillet 2022.


Aperçu d'une veillée de contes à Ouaké - Crédit photo : Soumanou Mabissiwé.


3 heures 30 minutes. Le temps qu’a duré la séance ayant permis aux populations de Gbaou d’écouter des contes, dans la soirée du samedi 30 juillet 2022. Cette localité est l’un des villages de l’arrondissement de Sèmèrè II, appartenant à la Commune de Ouaké, située au centre-ouest du Bénin.


Simultanément, ces populations ont laissé le soin à un juré de suivre des conteurs en lice et d’en déterminer les deux meilleurs. Il s’agissait qu’ils gagnent le ticket de participation à la soirée tant attendue : la ’’Nuit des Contes’’, le dimanche 14 août. L'événement ainsi mentionné est une initiative de l'association, ''Mémoires d'Afrique-Bénin'', qu'a fondée et que dirige le Père Israël Mensah


Finalement, à en croire le reportage qu’a présenté Soumanou Mabissiwé, journaliste à la radio locale rurale de Ouaké, de la manifestation de récit de contes au cœur de la nuit à Gbaou, Yaya Tchani et Jacqueline Kotoko sont sortis gagnants du concours. Ils sont donc qualifiés pour participer au grand événement indiqué, dans moins d’une quinzaine de jours.


Selon le reporter du même média, les critères de sélection sur le fondement desquels les conteurs se sont fait évaluer sont relatifs à la nécessité de tenir leur conte en cinq minutes, de faire vivre les personnages de leur histoire, d’adapter une chanson à leur récit et de l’exécuter, d’avoir une intrigue cohérente, de même que le conte concerné devait faire ressortir une moralité. 


 

D’autres rencontres vespérales en perspective


Si, à travers le village de Gbaou, l’arrondissement de Sèmèrè II a pu retenir les deux conteurs qui le représenteront à la grande ’’Nuit des Contes’’, celui de Ouaké centre a aussi connu les siens. C’était dans la soirée profonde du mercredi 27 juillet 2022, où la séance de partage de contes ayant réuni les populations de ses villages autour d’un feu de bois, a permis que les membres d’un jury constitué promeuvent Séidou Matawé et Boukari Yérima comme les représentants de la zone à l’événement du 14 août prochain.


Pour Soumanou Mabissiwé qui a pris connaissance du communiqué organisant les veillées de contes dans la commune de Ouaké, et ayant été rendu public par Abdoul Madjid Tchalédji, Directeur de la radio locale rurale de Ouaké, quatre autres séances auront lieu les 3, 5, 7 et 10 août, respectivement, à la Maison des Jeunes de Sèmèrè, à Madjatom, à la Place ’’Soumanou Taïrou’’ et au Foyer des Jeunes. Ce sera pour le compte des arrondissements de Sèmèrè I, Tchalinga, Komdé et de Badjoudé. 


Profondément motivé par le slogan qui lui est cher selon lequel il faut « libérer la parole paysanne », Abdoul Madjid Tchalédji conduit, de main de maître, l’opération de sélection des douze conteurs devant faire rayonner culturellement Ouaké à l’ultime soirée du 14 août, qui se déroulera au siège de la radio qu'il dirige. Cette implication efficace, pour la réussite de la ’’Nuit des Contes’’ 2022, marque les actions d’autres personnalités ayant la même trempe d’engagement que lui à Dassa-Zoumè, Godomey-Xwlacomey, Lobozounkpa, Malanville, Parakou, Pobè, Possotomè, Za-Kpota et Zè, épaulées qu’elles sont par des ambassadeurs comme Soumanou Mabissiwé l’est pour la commune de Ouaké.

Marcel Gangbè-Kpogodo 

samedi 23 juillet 2022

L’appel engagé d’Aubin Akpohounkè pour le ’’Hanlissa’’ 2022

Dans sa participation à l’émission, ’’A la découverte de …’’

 

Invité de l’émission, ’’A la découverte de …’’, du vendredi 17 juin 2022, sur le forum ’’Whatsapp’’ du ’’Noyau Critique’’, l’association de journalistes culturels et de critiques d’art pour le développement, Aubin Akpohounkè, initiateur et organisateur principal du festival, ’’Hanlissa’’, a, entre autres, abordé la difficile tenue de la 13ème édition de l’événement. Ainsi, il a appelé à la contribution financière de tous les Béninois.

 

L'affiche officielle de l'appel d'Aubin Akpohounkè

« […] nous avons lancé un appel à tout le peuple béninois pour sa contribution, ne serait-ce que par un petit geste financier ». L’essentiel à retenir de la participation d’Aubin Akpohounkè, journaliste et animateur culturel béninois connu en langue nationale du fon, à la première édition de l’émission, ’’A la découverte de …’’, qui s’est déroulée dans la soirée du vendredi 17 juin 2022, à l’interne, sur le forum ’’Whatsapp’’ de l’association de journalistes culturels, dénommée, ’’Le Noyau Critique’’.


Dans sa réponse aux questions, à travers un débat animé par le journaliste cultuel et culturel béninois, Patrick Yobodè, Aubin Akpohounkè a précisé que le festival ’’Hanlissa’’ est prévu pour avoir lieu des 26 au 28 août 2022, dans le département du Zou, plus précisément, à Adingningon, dans la commune d’Agbangnizoun. Même si cette localité en est l’un des dix arrondissements, l’invité indique avoir fait le choix de ce village comme site du déroulement du festival indiqué, contrairement aux habitudes de l’exploitation du Stade de l’Amitié Général Matthieu Kérékou, de Cotonou, à cause de l’absence de moyens financiers.


Situation financière préoccupante 

Selon lui, la morosité économique actuelle, au Bénin, rend les choses plus difficiles pour une organisation aisée, surtout qu’en outre, l’émission du même nom, ’’Hanlissa’’, diffusée sur la chaîne de télévision privée, ’’Canal 3’’, « a été stoppée », ce qui donne lieu au « repli des sponsors ». A en croire les détails qu’a apportés l’invité, avec la morosité concernée, les rares sponsors qui restaient attachés à l’événement « n’ont plus la force » de le soutenir financièrement.

 

Pour lui, c’est depuis 2019 que, confronté à cette situation, il a fait l’option de déplacer le festival vers les villages du Bénin. « Cela est, d’ailleurs, bien », a-t-il commenté, « parce que cela permet aux Béninois de l’intérieur de reprendre contact avec la musique de leurs artistes préférés », ces créateurs appartenant, généralement, à la musique traditionnelle.

 

Par ailleurs, Aubin Akpohounkè a affiché un véritable engagement pour maintenir le festival ’’Hanlissa’’ plus vigoureux que jamais : « [Le festival] ne peut pas mourir tant que je vis. Tant que je vis, chaque année, même si c’est trois personnes, je les réunirai pour leur parler du festival, ’’Hanlissa’’. Trois personnes et deux artistes, cinq personnes suffisent pour l’organisation de chaque année ». Face à un tel défi, l’invité de la première édition d’ ’’A la découverte de …’’, du forum ’’Whatsapp’’ du ’’Noyau Critique’’, s’est montré ouvert à un appui d’ordre public même s’il ne le rend pas incontournable pour relever le défi concerné : « […] je ne compte pas forcément sur l’Etat pour organiser ’’Hanlissa’’. S’il me vient en aide, je prends. Si l’Etat ne me vient pas en aide, ça passe, je continue ».

 

Par conséquent, il a annoncé, pour ’’Hanlissa’’ 2022, « Ce sera, comme d’habitude, un grand plateau », avant de promettre vivement : « Nous allons faire tout ce que nous avions l’habitude de faire à Cotonou ». Puis, Aubin Akpohounkè a décliné la puissance de ses ambitions : « Cette année, je voudrais donner, même étant dans un village, une force à cette organisation ; je voudrais que cela soit comme ce qu’on à l’habitude de faire : drainer du monde, le multiple du monde que j’ai l’habitude de trouver au Stade de l’Amitié autour de cet événement ».

 

Et, en dehors de l’aide financière que les Béninois, individuellement, peuvent lui apporter, il en attend beaucoup de l’appui des membres de sa communauté professionnelle, que sont les femmes et les hommes de médias. Selon les propos de l’invité, il a un grand besoin d’eux pour la visibilité de ’’Hanlissa’’, étant donné qu’un bon nombre de ses compatriotes croient que le festival a disparu en même temps que la diffusion de l’émission du même nom sur ’’Canal 3’’.

 

Un parcours interpellant

’’A la découverte de …’’, dans sa première édition, en valait la peine, vu que l’émission en ligne a permis de faire connaissance avec Aubin Akpohounkè concernant un parcours jonché d’obstacles qu’il réussit, chaque fois, à surmonter.

 

Natif du village de Houawé Attogouin Yomè dont il est originaire et n’étant titulaire que du Certificat d’Etudes primaires (Cep), il est devenu orphelin de père à onze ans.

 

A l’origine, comédien, il côtoie, par ce métier, l’univers des médias, par le biais d’une émission qu’il co-animait avec l’humoriste béninois bien connu, ’’Aloba Dur’’. Impressionné par sa manière de présenter celle-ci, il lui demanda de l’orienter dans la presse. En réponse à cette demande, il le dirige vers la presse écrite. « Je ne me sentais pas capable d’assurer cela parce que je n’avais pas un grand diplôme », s’en est justifié Aubin Akpohounkè, au cours de l’émission dans laquelle il était invité le 17 juin 2022.

 

Aubin Akpohounkè, alias, Dah Akpohounkè

Puis, en voyage à Pobè, une commune du sud-est du Bénin, à une époque en coïncidence avec l’éclosion des radios communautaires, il postule, grâce à des parents qu’il a dans la ville, à un stage de formation à Radio ’’Olokiki’’. Il y est admis en 2004. Un an et demi après et en possession de son attestation, il revient à Cotonou et dépose un dossier de candidature pour être journaliste et animateur au niveau de plusieurs radios, sans succès. Ayant entendu parler de ’’Canal 3’’, une chaîne de télévision naissante, à l’époque, il y postule aussi, est appelé pour un entretien qui se révèle concluant. Il est recruté comme journaliste-animateur. « […] au début, je présentais le journal en langue fon, ce qui n’existait pas sur la chaîne », a-t-il rappelé. « Ce n’était pas facile », a-t-il continué, « parce qu’il fallait traduire toutes les informations traitées du français vers le fon ». Sans tarder, sa notoriété s’établit : « Comme il s’agissait du fon et que je le parlais bien, les gens ont commencé à me remarquer, progressivement, dans ce que je faisais. […] On faisait ce qu’on pouvait pour rehausser l’image de la chaîne. Le journal télévisé fon était tellement suivi qu’il supplantait, en matière d’audimat, les éditions en français ».

 

De ’’Hanlissa’’ à ’’Hanlissa’’

Dans ces conditions intervint la création de l’émission, ’’Hanlissa’’. Il fallait, selon Aubin Akpohounkè, combler un vide. Nouveau témoignage de l’invité : « La naissance de ’’Hanlissa’’ s’est produite après un constat. En 2008-2009, venant du village, j’écoutais beaucoup de musique traditionnelle. J’ai constaté, arrivé à Cotonou, l’absence de cette musique d’une certaine époque, au profit de la musique moderne, par des morceaux, sur les chaînes de radio, et par des clips, à la télévision. Je m’interrogeais : ’’Comment se fait-il que ces anciens-là, on ne les voit plus ? Sont-ils morts ? Si c’en est le cas, il faudrait mener une enquête pour le savoir’’. Cette situation m’a poussé à réfléchir à un concept : aller vers ces chanteurs de la musique traditionnelle, devenus invisibles, sur les médias, et faire renaître la musique traditionnelle ».


Il en a, alors, fait la proposition d’émission à Berthe Cakpossa, Directrice à ’’Canal 3’’, qui l'avait, d’abord, rejetée. Puis, plusieurs jours après, alors qu’il était allé la rencontrer pour un autre motif, elle l’interpelle sur le projet d’émission, qu’il lui avait soumis. Elle lui enjoint, donc, d’aller voir le réalisateur afférent pour les préparatifs afin d’en lancer le numéro zéro. De cette manière, Aubin Akpohounkè se vit attribuer la tranche de l’émission ’’Hanlissa’’, sur ’’Canal 3’’ Bénin, un programme télévisuel auquel il dresse les fiers lauriers de sa notoriété : « Si je devais m’en tenir seulement au journal télévisé que je faisais, je ne serais pas connu tel que je le suis aujourd’hui. C’est à travers l’émission culturelle, ’’Hanlissa’’, qui allait à la découverte des artistes de la musique traditionnelle qu’aujourd’hui, je suis connu ».


Progressivement, cette émission se prolongea par le festival du même nom, avec l’objectif de mettre sur la sellette les grands noms de la musique traditionnelle afin, selon l’invité, de « ramener » celle-ci « à la place qu’il faut dans le pays puisque cette musique est délaissée ».

 

Dah Akpohounkè conseille …

L’un des temps forts de la première édition de l’émission, ’’A la découverte de …’’, du vendredi 17 juin 2022, sur le forum ’’Whatsapp’’ du ’’Noyau Critique’’, l’association de journalistes culturels et de critiques d’art pour le développement, fut l’hommage qu’Aubin Akpohounkè rendit à son village d’origine. Morceaux choisis …


« Tout ce que je suis, aujourd’hui, je le dois à mon village. [Il] m’a permis d’être ce que je ne pouvais jamais imaginer. Malgré que j’étais orphelin de père à onze ans, je me suis retrouvé entouré de gens. Donc, je ne suis rien sans ce village qui m’a donné et fait beaucoup de choses ; il m’a donné une grande vision puisque si mon village natal n’était pas un lieu éducateur, je ne pourrais pas être à cette étape. Donc, je dois remercier mes parents du village, mon village et, surtout, tous ceux qui ont participé à mon éducation ».


A en croire les révélations de l’invité, son statut d’acteur culturel, son sens de discernement des choses, la place qu’il a acquise dans son domaine d’activité et, même son diplôme, sont du mérite de Houawé Attogouin Yomè. En tant que journaliste culturel, il a, néanmoins, déploré la désaffection des autorités pour ce corps professionnel : « Les dirigeants ne donnent pas au journalisme culturel la valeur qu’il devrait avoir ». Pour autant, il invite les journalistes culturels à « résister à toutes les intempéries », à « ne pas quitter la culture pour la politique », à « penser au développement de la culture, ce que nous avons de plus cher », de même qu’il a appelé les personnes intégrant nouvellement cette profession à « ne pas poursuivre l’argent mais à être prêtes au sacrifice ».

 

Lui qui, à l’heure actuelle, sollicite l’accompagnement financier de tout un chacun pour la bonne tenue du ’’Hanlissa’’ 2022, peut recevoir tout transfert d’argent, par Mobile money, au (00229) 67009707 ou au (00229) 95691783, quel qu’en soit le montant, même s’il est de 1100 Francs Cfa.

 

Marcel Gangbè-Kpogodo