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mercredi 22 février 2017

La Fénat forme une dizaine de journalistes culturels aux ficelles du théâtre

Dans le cadre de la saison artistique de l’Organisation


La Salle de conférence du siège de la Fédération nationale de théâtre (Fénat) a abrité une formation, celle des journalistes culturels sur le théâtre. C’était le jeudi 16 février dernier, au quartier Mènontin, à Cotonou.

De gauche à droite, Pascal Wanou et Hermas Gbaguidi
4 grands compartiments intégrant chacun 3 sous-parties magistralement et intensément dispensées par Hermas Gbaguidi, Secrétaire à la formation de la Fédération nationale de théâtre (Fénat), sur le thème : « Etudier et écrire sur le théâtre ». La substance de la formation tenue par cette organisation, le jeudi 16 février 2017, à la Salle de conférence du siège de la superstructure, situé au quartier Mènontin, à Cotonou, à l’intention d’une dizaine de journalistes culturels en provenance d’organes de presse écrite et en ligne.
Pendant cinq heures de temps, le metteur en scène, Hermas Gbaguidi, a entretenu ses apprenants de circonstance du fonctionnement profond des rouages d’une pièce de théâtre, mise en représentation théâtrale et devant servir de fondement à la production d’un article de critique dramatique, émise par ceux qui, en ce moment, devraient être considérés comme des critiques d’art.
Déblayant le terrain et plantant le décor à des discussions préliminaires, Hermas Gbaguidi a soumis à ses auditeurs une ’’Note introductive’’ censée leur rappeler les généralités sur le théâtre, de même que les défis qui attendent le critique d’art dans son entreprise de l’analyse d’une représentation théâtrale. Ainsi, d’une part, il a fallu conclure que le journaliste culturel voulant réussir la critique de ce genre de spectacle ne devrait pas rester fermé au processus de mise en scène de la pièce de théâtre, pris qu’il devrait être comme l’un des membres de la mise en scène, ce qui n’empêcherait en rien une analyse défavorable ni ne devrait permettre l’enfermement dans une stratégie laudative.
D’autre part, Hermas Gbaguidi a été amené à faire toucher du doigt aux journalistes culturels présents le caractère extrêmement délicat de la critique dramatique, une entreprise rendue telle par la complexité de la composition de la pièce de théâtre.

Un aperçu des stagiaires
Cette étape préliminaire a permis au formateur d’entrer dans le vif du sujet, axant son propos sur les notions très techniques concernant la structure d’une œuvre dramatique, le lieu de l’action, le temps de l’action. Enfin, il a abordé « les propriétés du langage théâtral ». Au-delà de ces différentes évocations dont la présentation a été enrichie par Hermas Gbaguidi d’exemples précis, concrets, celui-ci a communiqué aux stagiaires la très stratégique clé de lecture d’une pièce de théâtre, celle sans laquelle une critique dramatique perd de son essence.
Cette journée de formation a été lancée par Pascal Wanou, Président de la Fénat. Celui-ci a placé cette activité dans un contexte clair : l’exécution du programme de la saison artistique 2017. Il a, en outre, précisé que deux formations ont précédé celle-ci, depuis le début de l’année.


Marcel Kpogodo      

mercredi 27 mai 2015

Franck Raoul Pédro forme les artistes béninois à une inspiration inculturée

A travers une communication d'Hermas Gbaguidi

Le jeudi 30 avril dernier s'est tenue au Centre culturel ''Artisttik Africa'' une manifestation d'ordre culturel visant à conscientiser les artistes béninois. Il s'agit d'une conférence-débats organisée par l'Association ''Africa'racines'', dans le cadre d'un projet financé par le Fonds d'aide à la culture. Plusieurs artistes et des promoteurs culturels ont participé à cet événement.

De gauche à droite, une facilitatrice de la conférence et Franck Raoul Pédro
« L’importance pour les artistes de s’inspirer du patrimoine dans la conception de leurs œuvres ». Voilà le thème que s’est attelé à développer le metteur en scène béninois, Hermas Gbaguidi, au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, le jeudi 30 avril dernier. Modéré par un jeune artiste opérant aussi dans le domaine du théâtre, Giovanni Houansou, le conférencier a fait ressortir tout l’intérêt des créateurs béninois à puiser dans le patrimoine national pour mettre en œuvre leurs travaux.
Selon lui, parmi les avantages d’une telle démarche, il faut trouver l’authenticité purement béninoise des œuvres, leur capacité à faire face à la mondialisation. Ainsi, celle-ci ne valorise que ce qui lui apparaît nouveau, original, inédit et spécifiquement attaché à la richesse d’une culture encore non profondément dévoilée. Par conséquent, ne peuvent être vendables dans l’actuel concert culturel international que les œuvres qui tranchent avec des démarches de mise en place de contenus déjà vues, celles, en l’occurrence, venant de pays d’Afrique comme le Bénin, et qui ne manquent pas de susciter l’intérêt croissant des nombreux acheteurs de la culture africaine, qui, majoritairement, sont en provenance de l’Occident.
Par ailleurs, selon Hermas Gbaguidi, le seul moyen de donner du rayonnement à la culture béninoise est de la faire sortir des sentiers battus du mimétisme des rythmes, notamment, qui réussissent, à l’heure actuelle, en musique. Il faudrait aussi, pour lui, ne pas perdre de vue que, si la croissance économique est prévue pour envahir les pays africains, dans les prochaines années, le domaine culturel n’en sera pas épargné par les retombées positives, ce qui se manifestera inévitablement par des œuvres de création inspirées de nos cultures riches et très peu explorées ni exploitées à bon escient.

Une vue des artistes plasticiens participants
Mais, le conférencier n’a pas manqué de montrer les limites d’un tel processus : le manque d’ancrage des créateurs de la nouvelle génération dans la culture authentiquement béninoise, de façon à pouvoir en exploiter les données, la paresse liée à la difficulté pour les artistes de s’adapter au travail laborieux que nécessitent l’exploration des éléments de richesse de la culture béninoise et leur exploitation pour la création proprement dite. De ce fait, ces artistes préfèrent se contenter de l’existant.
Ce sont autant de considérations ayant alimenté un grand débat entre les participants et le conférencier, à l’issue de l’exposé de celui-ci.


Quelques promoteurs culturels présents, Hermas Gbaguidi étant à l'extrême droite, ci-contre
En réalité, des artistes béninois de tous les domaines des arts et de la culture, de même que des promoteurs culturels ont participé à cette journée de causerie : Benjamin Déguénon, Marius Dansou, Eliane Aïsso, notamment, pour les arts plastiques, Serge Zossou, Gratien Zossou, Jordy Mègnigbèto, entre autres, pour le théâtre, Alli Wassi Sissy, Jules Koukpodé, Gogoï Akouègnon Prosper, parmi tant d’autres, pour la promotion culturelle.
Aussi, la journée de causerie a été ouverte par une courte cérémonie de lancement au cours de laquelle Franck Raoul Pédro, Président de l’Association ’’Africa’racines’’, a, dans une courte allocution, planté le décor de la manifestation d’échanges, en faisant ressortir la nécessité pour les artistes béninois, à l’instar de ceux du Sénégal, du Congo et de la Côte d’Ivoire, notamment, de promouvoir le patrimoine national dans leur création, seul moyen, selon lui, pour le Bénin, « de se construire une identité culturelle afin de ne pas passer inaperçu ou d’être absent, au cours des enjeux culturels internationaux ».  


Marcel Kpogodo

mercredi 1 octobre 2014

’’Le kleenex qui tue’’ en lecture-spectacle

C'était à l'Eitb, à Togbin

La pièce de théâtre, ’’Le kleenex qui tue’’, écrite par le dramaturge béninois, Hermas Gbaguidi, a fait l’objet d’une lecture-spectacle, le samedi 27 septembre 2014, au Studio-théâtre de l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb).

Une séquence de la lecture-spectacle, Chakirou Salami, au centre, Jean-Yves Bagoudou, à sa droite, Yérima Adjaratou, à sa gauche
Quatre acteurs se sont engagés dans la lecture-spectacle de la pièce, ’’Le kleenex qui tue’’, d’Hermas Gbaguidi, ce samedi 27 septembre, au Studio-théâtre de l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), située à Togbin. Il s’agissait de Yérima Adjaratou, Jean-Yves Bagoudou, Chakirou Salami et de Léa Chitou, respectivement dans les rôles de Nafissa, Rockson, Martial et de la lectrice des didascalies. Ils ont fait découvrir l’ouvrage par sa lecture expressive, ce qui a permis au public de comprendre qu’il s’agit d’une histoire de tromperie amoureuse où Nafissa, ayant eu des relations sexuelles avec Rockson, un amant de passage, se fait découvrir par son fiancé, Martial, à son retour de voyage, celui-ci ayant surpris et récupéré deux préservatifs utilisés et soigneusement cachés dans un sachet à papier-mouchoir. L’amoureux trompé ne manquera pas de marquer sa vengeance en tuant, de manière occulte, son ’’cocufieur’’.

Si, après sa présentation, le spectacle n’a pas fait l’objet d’une critique négative, c’est parce que la lecture véritablement expressive des acteurs a permis de faire vivre au public la crise de la pièce. Cette manifestation a été l’occasion de découvrir la compétence artistique de ceux-ci, étudiants en fin de formation.

Marcel Kpogodo

samedi 27 septembre 2014

"Le kleenex qui tue", un drame social sur le châtiment de l'infidélité à la béninoise, en lecture-spectacle, ce samedi après-midi

Ce sera au Studio-théâtre de l'Eitb 

L'après-midi de ce samedi 27 septembre 2014 donnera lieu à la lecture-spectacle de la pièce de théâtre, "Le kleenex qui tue" d'Hermas Gbaguidi. Ce sera au Studio-théâtre, mis en place et dirigé par Alougbine Dine. Au menu de l'action, une situation de répression privée, à la mode africaine, de l'adultère. 


L'adultère, un acte que beaucoup banalisent, de plus en plus, aujourd'hui, se trouve puni, en privé, par la personne qui en est victime. Pour découvrir de quelle manière s'opère ce châtiment, selon une méthode purement africaine, il faudra se rendre à Togbin, au Studio-théâtre de l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), dirigée par Alougbine Dine, ce samedi 27 septembre ; il s'agira d'assister à la lecture-spectacle du "Kleenex qui tue", qui sera assurée, à partir de 16 heures précises, par les étudiants de cette structure académique.
Voilà un ouvrage de drame social appartenant à un recueil de quatre pièces, lancé, le 5 septembre dernier, à la salle bleue du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Inévitablement, il faudra s'attendre à voir déclamer sur scène des acteurs incarnant, respectivement, Martial, le fiancé trompé, Nafissa, la fille infidèle et Rockson, l'amant de la précédente. 
Grâce à une pochette de papiers-mouchoir, le "kleenex", négligemment abandonnée, comportant deux préservatifs pleins et attachés, le premier découvre l'infidélité de sa promise au mariage, ce qui le met en querelle avec celle-ci et qui le fait disparaître des lieux, avec la précieuse pièce à conviction dont l'utilisation occulte peut causer la mort de Rochson. Celui-ci, tenu au courant de la situation, finit par se retrouver chez Martial pour des négociations finalement infructueuses. 
A tout point de vue, "Le kleenex qui tue" se révèle une concentration savamment opérée, en 23 pages, par le dramaturge, Hermas Gbaguidi, qui démontre, par là, la maîtrise de l'art théâtral contemporain : trois personnages au plus, des répliques simplifiées au strict minimum, sauf dans des rares cas, une subdivision quinquénaire, chacune des cinq parties ayant une dénomination assez expressive, de quoi en situer rapidement le lecteur sur le contenu. 
En outre, l'intrigue, très simple, du genre "Tromperie-Découverte de la faute-Châtiment", n'en demeure pas moins chargée d'une richesse thématique à la sauce endogène, ce qui contribue à faire connaître ce que nous sommes, Africains, Béninois, dans notre refus de l' "avalement" de ce qu'on peut considérer comme une banalité à notre époque : l'infidélité amoureuse.
Mais, peut-on accepter cette vengeance, lorsqu'on sait que Martial et Nafissa ne sont que fiancés ? Alors, l'absence du statut de mariage chez ces personnages ne rabaisse-t-elle pas la punition provocatrice de mort à la mesure de l'énorme marteau qui sert à tuer une minuscule mouche ? Aurait-on pu tuer un "cocufieur" qui a touché à une femme non mariée ? Socialement, en coutumes béninoises du sud, tout au moins, si les deux protagonistes que sont Martial et Nafissa ne sont que fiancés, c'est qu'il n'y a pas eu un mariage reconnu par les ancêtres, à travers la dot. Problème de réalisme social.
Pourtant, la liberté de la stratégie de traitement du sujet par le dramaturge doit être respectée, même s'il se révèle inacceptable que, pour une maison d'édition de la trempe des "Editions plurielles", chez laquelle des publications régulières laisse transparaître son aspiration à un professionnalisme indéniable, la pièce, "Le kleenex qui tue", héberge d'incompréhensibles coquilles : "Pousses-toi ...", au lieu de "Pousse-toi ...", à la 8ème réplique de Nafissa, à la page 55, une concordance de temps, manquée, à la 6ème réplique de Martial, à la page 56 : "Je ne parlerai pas de trahison si ce n'était qu'avec moi seul", au lieu de "Je ne parlerais pas de trahison si ce n'était qu'avec moi seul", un accord mal conclu, avec la seconde réplique de Nafissa, de la page 59, à la 22ème ligne : "[...] tu as foulé au pied ...", au lieu de "[...] tu as foulé aux pieds,  ...", une autre concordance ratée, à la page 61, au niveau de la 1ère réplique de Rockson, dans " [...] je savais que tu ne peux pas tenir ta langue", au lieu de "Je savais que tu ne pouvais pas tenir ta langue", un autre accord irrésolu, avec "Tu es sans scrupule ...", au lieu de "Tu es sans scrupules ...", à la 1ère réplique de Rockson, de la page 70, une erreur qui revient chez Martial qui lui répond : "Qui es-tu pour parler de scrupule ici?", au lieu de "Qui es-tu pour parler de scrupules ici?". Enfin, pour boucler une logique aussi désastreuse, une autre grosse coquille, en guise de cerise sur le gâteau : "Vous êtes entrain de me chercher", à la 3ème réplique de Rockson, de la page 75, au lieu de "Vous êtes en train de me chercher". Par ailleurs, une ponctuation complètement imprécise écume l'ensemble de la pièce. 
Ce sont, néanmoins, autant de ratés d'ordre formel qui n'enlèvent rien à la qualité d'une pièce qu'il faut aller découvrir absolument, cet après-midi, vu que c'est plutôt le texte à écouter qui sera au rendez-vous ...


Marcel Kpogodo

mercredi 3 septembre 2014

"L'enfant du péché", en lecture-spectacle à l'Eitb d'Alougbine Dine

Le tremplin pour découvrir une belle pièce de théâtre

Le samedi 30 août 2014 a permis d'assister à la lecture-spectacle de la pièce de théâtre, "L'enfant du péché", écrite par Josiane Bio Dafia. C'était à l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), de Togbin, dirigée par Alougbine Dine. La manifestation a fait révéler une pièce très intéressante.

Jean-Louis Kédagni,au premier plan, 
dans son oeuvre de lecture expressive des didascalies de la pièce
"L'enfant du péché" est une pièce de théâtre contenue dans le recueil "Il faut battre l'amour quand il est fou", édité par les Editions plurielles. Il a fait l’objet d’une lecture-spectacle, à l'Ecole internationale de théâtre (Eitb) d'Alougbine Dine, le samedi 30 août dernier.

Elle raconte l’histoire des amoureux, Kinrou et Aïcha, voyant leur rêve d'union réduit en poussière par l'intransigeance de Kora, le père du prétendant, à briser cette idylle. Celui-ci a pris langue avec Gado, l'ami sincère du jeune homme, lui faisant croire que c'est parce qu'il avait eu des relations intimes avec la même Aïcha qu'il s'opposait au mariage de celle-ci avec son fils ; l’ayant corrompu, il l’amène à s’arranger pour compromettre la réputation de la jeune fille devant son amoureux, et le prétendant rompt avec sa bien-aimée, enceinte.
Les autres acteurs à l'œuvre passionnante du déchiffrage du texte de la pièce
Un jour, Kinrou découvre la vérité, et, quelques temps après, la plus totale, de la bouche de son père, révélant avoir eu Aïcha des suites de ses relations extra-conjugales avec la défunte mère de celle-ci, Khadidja. Stupéfaction générale. Impossibilité du mariage entre les frère et sœur, Kinrou et Aïcha ; le père Kora est la cible du mépris général.

Josiane Bio Dafia, à gauche, et Alougbine Dine, le Directeur de l'Eitb, à droite, au cours de la séance de critique de la pièce du jour
Cette lecture-spectacle a montré le talent de restitution de texte de la part de Jean-Louis Kédagni, jeune conteur et bon ’’manifestateur’’ des didascalies de l’ouvrage, plantant ainsi le décor d’une lecture expressive des répliques échangées entre les personnages, incarnés, pour la circonstance du jeu théâtral, par des étudiants de l’Eitb. Cette lecture-spectacle a, en outre, permis de découvrir la jeune auteure, Josiane Bio Dafia, âgée de 24 ans, celle qui a réussi à restituer l’ambiance inter-ethnique, à la sauce béninoise, du mariage forcé, elle qui, en trois actes, répartis, respectivement, en quatre, cinq et trois scènes, a peint, dans un réalisme purement classique, les conflits inter-générationnels, inévitables, consécutifs à l’entrée des jeunes dans le mariage. 
Un aperçu des acteurs de la lecture-spectacle ...
Ce premier essai qu’on peut assimiler à une véritable performance littéraire témoigne que la jeune génération dramaturgique du Bénin relève d’une bonne graine, de même qu’une autant jeune maison d’édition, les Editions plurielles, qui a concouru à la découverte et à la formation de ce talent. 

Le plateau critique d'après-lecture-spectacle : de gauche à droite, Koffi Attédé, Directeur des Editions plurielles, Fortuné Sossa, Président de l'Association des Journalistes Culturels du Bénin (AJCB), auteur de l'analyse critique de la pièce de théâtre, Josiane Bio Dafia et, enfin, Gratien Ahouanmènou, Journaliste-Animateur de l'émission culturelle, "Orature", sur Radio Tokpa
Enfin, le metteur en scène et dramaturge béninois, Hermas Gbaguidi, à qui Josiane Bio Dafia, a rendu hommage, au cours de la phase de critique de la prestation des élèves de l’Eitb, est celui qui a travaillé à l’amélioration de la pièce de théâtre. 
Koffi Attédé, à l'extrême droite, brandissant "Le kleenex qui tue" d'Hermas Gbaguidi, complètement à gauche
D’ailleurs, selon Koffi Attédé, Directeur de cette maison d’édition, le vendredi 5 septembre prochain, Hermas Gbaguidi lance son troisième ouvrage, un recueil de cinq pièces. C’est à partir de 16 heures précises, à la Salle bleue du siège du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), à l’ex-Ciné Vog, à Cotonou. 

Marcel Kpogodo

mercredi 22 janvier 2014

Jeu de la pièce "Syngué Sabour-Pierre de patience", à l'Institut français de Cotonou

La mise en scène exigente d'Anicet Adanzounon

La soirée du vendredi 17 janvier 2014 a donné lieu à la représentation de la pièce "Syngué Sabour-Pierre de patience", d'Atiq Rahimi, à la Grande paillote de l'Institut français de Cotonou. Anicet Adanzounon, qui en est le metteur en scène, n'a pas semblé avoir la tâche facile.

Dans son corps et avec sa voix d'homme, c'est une mentalité de femme meurtrie, psychologiquement déstabilisée et fragilisée par des épreuves conjugales aussi lourdes et suffocantes les unes que les autres, c'est un traumatisme d'une personne de sexe féminin, se faufilant entre les panneaux de grille blanche, légèrement inclinés, meublant la scène à l'atmosphère rougeoyante, c'est ce genre de personnage qu'a réussi à incarner le Burkinabè, Léon Zongo, sous la supervision d'Anicet Adanzounon, dans la pièce, "Syngué-Sabour-Pierre de patience, à la Grande paillote de l'Institut français de Cotonou, dans la soirée du vendredi 17 janvier 2014.
Elle raconte l'histoire d'une femme qui monologue face à son mari en agonie, lui confiant la vérité de ses souffrances à ses côtés, en tant qu'épouse.
Il a été donné au public d'assister à la subtilité d'un jeu se manifestant par les pas feutrés d'une "femme", explorant tous les recoins de la scène, se tordant, parfois, et réclamant des conditions d'espérer face à un homme qu'elle aime, malgré tout, malgré les tortures de tous ordres que sa vie a été à ses côtés. La réussite du metteur en scène Adanzounon reste sa capacité à rendre perpétuellement présente chez le spectateur la psychologie féminine de l'acteur, dans un système relevant, à coup sûr, aussi, de l'adaptation efficace de la pièce par le dramaturge béninois, Hermas Gbaguidi.
De son côté, Léon Zongo a montré une partition par rapport à laquelle la clarté de la voix, les intonations contextuelles et les mimiques appropriées du visage ont achevé de prouver qu'il connaissait son art d'interprétation. Et, la preuve par 9 du jeu qui a réussi est tout simplement le débardeur de dénouement de pièce de l'acteur, un débardeur d'homme qui n'a pu faire éclipser des esprits qu'il incarnait une femme.

Marcel Kpogodo    

jeudi 3 octobre 2013

Drame dans le théâtre béninois

SOS : Aidons Anicet Adanzounon ...





Depuis le 1er octobre dernier, Anicet Adanzounon, comédien, humoriste et metteur en scène béninois, est incarcéré à la prison civile de Cotonou, accusé d'homicide involontaire. En effet, le lundi 23 septembre 2013, il s'est révélé l'auteur d'un accident de la circulation qui a coûté la vie à M. Padonou, épouse de Mme Eliane Padonou, née Bada, juge de profession.
Le dramaturge et metteur en scène, Hermas Gbaguidi, formateur d'Anicet Adanzounon, appelle toute la communauté des artistes béninois à un rassemblement, le samedi 5 octobre 2013, au Stade de l'Amitié, à 10h, pour un déplacement massif de ceux-ci vers le domicile de Mme Padonou, afin de lui présenter des condoléances et pour solliciter sa clémence face à un artiste qui risque cinq années de prison.

SOS, Aidons Anicet Adanzounon  


Marcel Kpogodo

dimanche 1 septembre 2013

Renforcement de capacités du Césam

Six scénographes béninois formés à l'art de la décoration d'intérieur

Le Cours d'écriture, de scénographie, d'administration de compagnie et de mise en scène (Césam) a initié, du 26 au 28 août 2013, un atelier de formation de six scénographes béninois à l'art de la décoration d'intérieur. C'était au Café des arts, sis Quartier Fidjrossè à Cotonou. Un spécialiste a édifié les participants par ses connaissances sur la pratique professionnelle dans le domaine. 

Hermas Gbaguidi et Alain Dossa, tous deux à gauche, face à quelques-uns des stagiaires
Le lundi 26 août avait débuté une formation de trois jours, organisée par le Cours d'écriture, de scénographie, d'administration de compagnie et de mise en scène (Césam) dont le metteur en scène et dramaturge béninois, Hermas Gbaguidi, est le promoteur et le directeur. Eric Médéda Doudou, Sébastien Boko, Marius Dansou, Romain Agbassa, Benjamin Déguénon et Bruno Méya étaient les artistes concernés par l'atelier. La plupart d'entre eux appartiennent à la première promotion des apprenants formés par le Césam.
Alain Dossa, à l'oeuvre
Pour Hermas Gbaguidi, présent à l'ouverture de la session, devant le risque que les scénographes, dans quelques années, perdent tous les marchés de décoration, octroyés par les institutions et réservés, à l'heure actuelle, aux coiffeuses, à des non professionnels, il était nécessaire de mettre en place ce processus de renforcement  des capacités des vrais acteurs concernés par la décoration d'intérieur : les scénographes. Et, selon cette même personnalité, trois modules ont donné du poids à la formation : "Connaissance du matériel de décoration", "Les formes de nœuds" et "Agencement des couleurs". Par ailleurs, le formateur principal n'était personne d'autre qu"un professionnel de la décoration d'intérieur, qui fait de cet art une pratique au quotidien : Alain Dossa ; il dirige un institut de décoration. Aussi, quatre scénographes burkinabè et, un autre, togolais, en séjour au Bénin, ont été conviés à participer aux travaux, afin de partager leurs expériences en décoration d'art, avec les stagiaires. 
Une bonne ambiance d'échanges a prévalu pendant le processus de transmission des connaissances
Concernant la gestion du temps, au cours de la formation, seules les matinées des deux premiers jours ont été exploitées. En outre, le mercredi 28 août a servi de journée de pure pratique, ce qui a permis aux stagiaires de procéder à la décoration de leur lieu de formation, le Café des arts, de la Salle de conférence et d'un bureau de la Direction du Fonds d'aide à la Culture. Les voilà donc outillés pour faire valoir une autre branche de leurs capacités artistiques.


Marcel Kpogodo 

mercredi 17 avril 2013

Représentation de "Tremblement de corps" au Fitheb

Une mise en scène réussie du rapport sexuel


La grande salle de spectacles du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a vibré, le samedi 13 avril 2013, en début d'après-midi, sous les déclamations passionnées de la représentation de la pièce de théâtre, "Tremblement de corps", écrite par Hurcyle Gnonhoué, dans une mise en scène de Giovanni Houansou. Un vrai délice : les étapes conduisant inévitablement à l'acte sexuel ont été explorées d'une manière plus ou moins pudique.

Les convulsions intimes d'un corps délaissé et la rage d'un visage ignoré 
Si un corps était sujet à du tremblement, c'était celui de Majoie, épouse du président de la République, première Dame du pays, physiquement abandonnée, affectueusement délaissée et sexuellement sacrifiée par son époux trop emporté dans ses préoccupations nationales. La nature ayant horreur du vide, celle-ci jette son dévolu sur Salem, un journaliste brillant, mais politiquement débarqué de sa structure professionnelle et qui décide de lancer son propre organe de presse. Celle-ci saisit la balle au bond et reçoit chez lui sa proie, sous prétexte de lui accorder une interview très prisée. Arrivé chez elle tout concentré sur l'entretien qu'il va concrétiser et, rendu euphorique par le caractère unique de sa chance, il se trouve progressivement pris sous le feu du harcèlement affectif et sexuel de son sujet. Sous la menace, il  se laisse aller à consommer l'acte fatidique, pour être vite congédié, le président arrivant. La substance de la pièce de théâtre jouée, le samedi 13 avril dernier, à la grande salle de Spectacle du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb).    
Salem Sachou, à gauche,  et son collègue journaliste, discutant du protocole d'interview 
Le décor de la scène était pragmatiquement doté du strict nécessaire de meubles pour une expression du jeu des acteurs. Dans un premier temps, l'ambiance matérielle d'un jeune célibataire, un appartement à deux pièces. Ensuite, le salon de l'épouse présidentielle avec, sur la gauche, un écran plat symbolique et une chaise, un divan, sur la droite. 
Majoie Ramzi ne peut voir son mari de président qu'à la télévision ... 
Alors, Didier Sèdoha Nassègandé, alias Salem Sachou, n'a pas fait économie de son talent ni de son énergie pour imprégner dans ses gestes la soif d'un journaliste de pénétrer dans l'intimité féministe d'une première Dame apparemment peu engagée dans sa mission de conseil à son époux de président. Il réussit le jeu du naïf qui se plante lorsque la phrase ultime de son interlocutrice l'atteint en plein cerveau et le ramène à la vraie mission en vue de laquelle il a été instrumentalisé : "Soit tu plonges en moi, soit je te plonge !" 
... ce qui la pousse à des actions aguicheuses envers son interviewer ...
C'est ainsi que Majoie finit par dévoiler la stratégie qu'elle a savamment ourdie pour combler le manque de tous ordres et dominant sexuellement qui la tend. De ses perles de hanche, elle réduit au silence la résistance trop morale de son vis-à-vis ; le corps-à-corps salvateur a lieu et, dès qu'une sorte de satiété libidineuse est atteinte, elle se débarrasse de son amant comme d'une orange sucée. La femme de haut rang, aigrie, grincheuse, piquante comme une épine et aguicheuse, c'est la psychologie qu'a réussi à concrétiser Josiane Térème ; elle s'est donné le courage et le talent de jouer à cette femme en chaleur et en furie, prête à tout pour qu'un bafouement de plus ne lui donne pas l'auto-fabrication de la confirmation du caractère piètre de sa personne. De la mise en avant de ses charmes au difficile triomphe final, en passant par un mur de règles éthiques dont elle s'est heurtée aux aspérités, elle a touché le public de l'expression des lambeaux de ce qu'elle est, elle, pourtant respectable. 

... qu'elle finit par harceler ouvertement ...
Et, ce n'est pas Mathieu Koko qui, dans son double rôle sucessif de collègue de Salem Sachou et de chef d'Etat cocu, n'a pas été méritant, surfant entre sa personnalité professionnellement négligente de journaliste et celle politiquement surbooké et inefficace de président de la République.   
... assurée de sa réussite, manipulant la perle de hanches ...
... et finit par les conduire aux ébats fatidiques.
Broutant allègrement dans ce vaste registre de réussites, Giovanni Houansou, le jeune metteur en scène, lui aussi, en réussite, tire sa force de la simplicité réaliste du décor et de la décomposition de la pièce en différentes séquences aboutissant au point final de l'acte sexuel dont il a magnifié l'exercice sans choquer, sans rendre un jeu intolérable aux âmes sensibles et pudibondes : des soupirs conjugués et appropriés soutenus par un balancement harmonieux des deux corps debout, sur un fond de lumière de boîte de nuit dans une séquence de zouk love. Pour finir, toute la pièce Tremblement de corps se met sous les feux de la rampe de la valeur littéraire ; cette mise en scène contribue à valider une jeune plume dramatique dont la valeur a précédé le nombre des années : Hurcyle Gnonhoué.

Marcel Kpogodo


Brice Bonou, à gauche, les acteurs Mathieu Koko, Josiane Térème et Didier Nassègandé et, les surplombant, Hurcyle Gnonhoué, à gauche, et Koffi Attédé, à droite ...

... et, enfin, le metteur en scène, Giovanni Houansou, entouré de Régis Dapko, le régisseur, à gauche, et de Rodrigue Kouyayi, à droite

Impressions d'après-représentation

Hermas Gbaguidi, dramaturge et metteur en scène : "Les jeunes ont essayé ; il faut se réjouir du travail qu'ils ont fait. Je tire un chapeau à Giovanni et à ses collaborateurs !"

Humbert Quenum, comédien professionnel : "C'est une pièce à deux tableaux, le premier étant celui des échanges entre les deux journalistes qui parlent de la préparation de l'interview et, le deuxième, c'est le dialogue entre le journaliste et la première Dame. Le dialogue du premier tableau n'est pas au niveau du dialogue du deuxième. Le défi du metteur en scène était de travailler au moins à égaler les dialogues ou à entrer dans un processus d'évolution du premier tableau vers le deuxième. Je vois qu'ils ont choisi l'approche d'aller dans une progression du premier vers le deuxième tableau, et qu'il y a une évolution du dialogue, à un certain niveau, dans le deuxième tableau. Ce n'est pas mal comme approche de mise en scène. Je trouve aussi que les comédiens ont joué simple, ce que j'aime bien ; ils n'ont pas cherché à instrumentaliser le texte, de se l'approprier et de pouvoir communiquer leur personnalité au public."         

Brice Bonou, Promoteur culturel : "Je peux dire que le spectacle a satisfait mes attentes, en tant que porteur du Projet. Ayant défini tous les axes dès le départ, il a satisfait mes attentes. Mais, c'est le public qui dira s'il est bon ou pas".







Giovanni Houansou, metteur en scène de "Tremblement de corps" : "Aucune mise en scène n'est abordable aisément. Cette pièce, particulièrement, était assez difficile à aborder, parce que l'auteur a utilisé un niveau de langue vraiment vraiment fort. Il fallait procéder à une sorte de contextualisation, de sorte à agir beaucoup plus sur les images ; elles sont beaucoup plus compréhensibles. Pour les populations qu'on devait rencontrer et les localités que nous avons traversées, il fallait agir sur les images, pour que le niveau de langue ne soit pas un frein à la compréhension. Donc, dans cette optique, la mise en scène devait aller plus fort et nous amener à réfléchir, et à trouver les images justes pour montrer ce qu'on voulait montrer et pour nous faire comprendre. Donc, ce n'était pas abordable, mais cela a été abordé. Ce n'était pas facile, mais cela a été fait. Pour atteindre ce résultat, nous avons eu l'appui de certains aînés qui ont apporté un regard extérieur, en ce sens qu'au cours du travail, ils sont venus voir et ils ont posé leur œil de quelqu'un qui n'était pas dans le processus au départ. Ceci leur a permis de nous faire voir des choses, de poser des interrogations qui nous ont amenés à réfléchir encore. Et, à plusieurs reprises, nous avons été amenés à retourner un peu en arrière. "Ah! Telle chose ne fonctionnait pas très bien ... ", "Quelle est la compréhension que les gens de l'extérieur peuvent avoir de la chose?" Tout cela nous a permis d'aboutir à un résultat qui, ma foi, n'est pas négligeable. 
Quant aux scènes érotiques suggestives, c'était la préoccupation majeure quand on voulait aborder cette mise en scène, parce que tout le monde se demandait : "Comment il va traiter ces scènes ? Est-ce qu'on va montrer les gens en train de faire l'amour ? Ce qui serait vulgaire et, on ne serait pas au théâtre, parce que cela ne servirait à rien de montrer à quelqu'un comment on fait l'amour ; tout le monde sait comment on le fait à la maison. Ces scènes-là devaient être travaillées de sorte à offrir une image qui suggère ce fait, une image qui soit universelle et compréhensible, acceptable de tous. Et, cette interrogation qui nous a amenés à réfléchir, nous avons passé plein d'images et, on a finalement opté pour cette scène que vous avez vue. C'est vrai que vous allez voir qu'à un moment du spectacle, la dame soulevait un peu sa jupe et, là, les gens ont eu peur, ils se demandaient comment cela allait se passer. Pour nous, c'était une façon de dérouter l'attention ; qui suivait le spectacle pouvait croire que nous irions à l'acte, mais nous n'y sommes pas allés. C'est une façon pour nous de surprendre le public. Ils ont fait l'amour, vous l'avez compris ; c'est déjà bon, c'est ce qu'on voulait."

Josiane Térème, alias Ramzi Majoie : "Il faut comprendre une chose : celle que vous avec vue sur la scène, ce n'était pas Josiane ; vous avez vu Madame Majoie Ramzi : c'est différent de Josiane. Donc, j'ai incarné un personnage. Pour cela, il fallait que je me l'approprie avant de pouvoir l'exprimer, l'extérioriser, il fallait . Si je ne suis pas convaincue de ce que je fais, je ne peux pas en convaincre les autres. Donc, vous n'avez pas vu Josiane Térème, là, sur scène, mais vous avez vu Majoie Ramzi, sur scène, c'est deux choses carrément différentes. Pour la nudité, c'est un personnage imaginaire que vous avez vu, libre à vous de prendre ce que vous voulez et de laisser ce que vous ne voulez pas, c'est libre à vous de le comprendre. 
En fait, le travail de comédienne est une recherche perpétuelle, on cherche chaque jour que Dieu fait. Si tu es appelée à incarner un rôle, il faut voir tous les contours de la chose, il faut d'abord une culture personnelle de la scène ; un comédien est amené à faire n'importe quoi, si on me demande de me mettre nue et de jouer un personnage qui n'est pas moi, Josiane Térème, je le ferai, parce que c'est ça mon rôle, c'est ça mon boulot, c'est de ça que je vis. Quand on vit de quelque chose, on s'y met à fond pour le faire, de manière bien, de manière correcte. 
Je me dis que la nudité que vous avez vue, c'est mon travail de comédienne, j'ai joué mon rôle comme mon metteur a su me guider, a su me l'inculquer, a su me le faire comprendre et à me le faire jouer ; j'en suis fière.
J'ai commencé en 2004 au Club Unesco de l'Université de Kara (Nord-Togo, Ndlr). Mais, j'ai commencé effectivement ma carrière professionnelle en 2007-2008, ce qui m'a fait révéler au grand public togolais, à l'actuel Institut français du Togo. A part ça, j'ai fait des scènes internationales en France, en Belgique, j'ai joué au Burkina, au Niger, au Cameroun, pour ne citer que ces pays. C'est une expérience pour moi. Je me dis que la scène, c'est ma vie, et je ne sais pas faire autre chose. Je suis titulaire d'une Maîtrise en Sciences du langage et de la communication, j'ai aussi un diplôme de Marketing et de télécommunications, et un diplôme de Management. Mais, quand l'art te prend, il te prend, il est en toi, il faut que tu l'extériorises, tu ne peux pas faire autrement, ça t'appelle, ça t'appelle ! 
Il y a quelques années, je ne pouvais pas oser dire que je vivais uniquement du théâtre, mais, aujourd'hui, je peux le dire, je l'affirme haut et fort : même si ce n'est pas tout le temps qu'on a un contrat, ou qu'on nous appelle sur de grandes créations, j'arrive quand même à m'en sortir, je trouve au moins mon pain quotidien. Je suis aussi dans le cinéma, la publicité. Donc, je vis de mon art qui est l'art de la scène". 


Hurcyle Gnonhoué, auteur de "Tremblement de corps": "Le message de ma pièce, il est tout simple : du point de vue sociologique, c'est la question de la condition de la femme, telle qu'elle est traitée, de nos jours, à travers tout ce qui est cérémonies et fora. Ce n'est pas que cela me gêne, mais la manière dont c'est traité me gêne, de telle sorte qu'on n'a pas idée qu'il y a une catégorie de personnes qui peut bien souffrir de cela. Ici, j'ai voulu jeter mon regard dans l'univers des premières Dames, pour voir un peu comment ça se passe, puisque c'est éminemment elles qui sont d'abord devant l'actualité de la condition de la femme. Et, l'imagination m'a permis de construire cette pièce que nous avons eue, pour constater, justement, que ce n'est pas forcément évident qu'une première Dame soit heureuse tel qu'on puisse le penser, puisque l'épanouissement de la femme, ça passe aussi par la présence affective de l'homme qui, désormais est Président et qui donc, est président  d'un pays et, un peu moins, le mari d'une femme. C'était le message essentiel. En dehors de ça, puisque nous évoluons dans un univers politique, d'autres questions d'ordre politique se sont infiltrées pour construire la trame de la pièce. Prenons, par exemple, le statut du journaliste, le journaliste qui peut être démis, à qui on peut arracher son émission, par exemple, à partir d'une simple décision d'un président ou d'un directeur d'organe, sous l'influence d'un président ou bien d'une autorité, tout simplement. En tant que telle, on a toujours dit que la presse est le quatrième pouvoir, mais, moi, je pose la question, dans cette pièce, par exemple " Est-ce que la presse est restée un pouvoir? Est-ce qu'elle peut faire montre d'un statut de pouvoir et rivaliser même, en imposer de ce statut de pouvoir aux autres pouvoirs que sont le judiciaire, le législatif et l'exécutif ?" Au-delà de tout, ma pièce, c'est beaucoup plus de l'imagination, de l'imagination nourrie de faits quotidiens. Je n'en veux pour preuve que les différents déplacements de nos Président, qu'ils soient américains, africains ou européens ; tels ils bougent que je me demande s'ils ont une vie privée, à la fin. Et, me mettant un peu à la place du justicier, je me suis demandé si leurs épouses bénéficient de leur présence. Tout près de chez nous, tout près de nous, les gens disent voir des présidents qui bougent beaucoup, les gens disent des choses qui ont trait à des présidents ; j'ai eu des retours de la pièce, déjà éditée, qui m'ont mis sur des pistes réelles qui nous entourent, que nous côtoyons tous les jours. Mais, je dis : l'imagination a une grande part dans cette création. Et puis, la création se nourrit de son environnement aussi". 


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

dimanche 7 avril 2013

Anicet Adanzounon dans le théâtre béninois

Un génie de valeurs personnelles en action

Dans l'univers du théâtre béninois, un jeune homme, d'une convivialité professionnelle, envahit de son énergie  chaque environnement qu'il côtoie. Dans ses yeux, l'empreinte d'une joie de vivre peu partagée chez les personnes de son âge. Par un état d'esprit aussi dégagé, il défie l'absence ambiante de pragmatisme et gravit de nombreux échelons dans sa carrière d'artiste. Anicet Adanzounon, ce feu qui brûle sur son chemin toute situation de stagnation, impressionne par l'audace qu'il développe de ne pas s'en laisser conter par tout ce qui voudrait l'empêcher de poursuivre son évolution.

Dans la première moitié de la trentaine, dreadlocks sur la tête, comédien, humoriste, metteur en scène, il est le stratège créateur de la Compagnie ''Coco théâtre'', qui s'investit particulièrement dans ce qu'il appelle le ''Théâtre de proximité'', c'est-à-dire un théâtre qui entre en communication directe avec les Béninois en s'intéressant à leur quotidien et en faisant intervenir les langues maternelles servant de vecteur à des spectacles qui sont joués près des habitations.
C'est sa manière à lui, Anicet Adanzounon, de montrer à ses parents et à ses proches ce qu'il exerce comme métier, eux qui ne peuvent pas toujours se rendre à l'Institut français du Bénin pour suivre ses spectacles. Il prend aussi ces précautions pour sa famille qui ne comprend pas ce métier de comédien. Pour lui, celle-ci doit voir de quelle manière il travaille pour toucher du doigt le sérieux de son activité professionnelle.
Cette énergie positive active qu'il dégage physiquement et spirituellement vous envahit et vous contamine de la manière qu'il a de concevoir la vie, qui lui ouvre toutes les portes et qui lui permet de gravir facilement les montagnes, d'écraser les obstacles ; son hilarité spontanée et débordante répand autour de lui la joie de vivre et de gagner ses défis.
Anicet Adanzounon, l'hilarité au service de l'efficacité professionnelle  et de la réussite ...
A son âge, il est d'une activité théâtrale intense qui le sort d'emblée de l'atmosphère ambiante quotidienne de chômage des jeunes et de précarité de l'emploi : il est régulièrement en tournée et fait bénéficier au public, qu'il soit nationalement béninois ou sous-régional ouest-africain, de sa force artistique. Celle-ci, il la mérite bien, ayant, d'abord, sur les bancs de l'école, cultivé l'art théâtral, à travers la coopérative scolaire, au cours de la période révolutionnaire, et ayant souvent joué dans des pièces religieuses à l'église, où il imitait Jésus. Ensuite, il s'est beaucoup investi dans le Festival Kalétas, mené pendant plusieurs années par Orden Alladatin, Ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Une autre circonstance qui affermit son talent théâtral s'étant renforcé de capacités de metteur en scène et de scénographe : un an de formation au Cours d'écriture, de scénographie, d'administration et de mise en scène (Césam), une structure pédagogique initiée par un poids lourd très discret du théâtre béninois, Hermas Gbaguidi. D'ailleurs, le spectacle "Atchadido", qu'il a joué, dans le dernier trimestre de l'année 2012, à l'Institut français du Bénin, d'une part, et, avant et après, dans une tournée départementale et sous-régionale ouest-africaine, constitue  son mémoire de fin de formation au Césam.
Anicet Adanzounon a du succès ! Il travaille beaucoup, ces mois-ci, avec son ancien formateur, Hermas Gbaguidi dont, semble-t-il, il est devenu un partenaire et, c'est un engagement du duo dans un grand nombre de projets dramatiques au Burkina Faso, qui ne peuvent que l'épanouir. Il rayonne et, son secret est simple, selon ses propres propos : "Chercher à se connaître et être sincère avec soi-même ; si tu te trompes, tu détruis ton avenir". Toujours à l'endroit des jeunes de sa génération, il montre que les jérémiades sont incompatibles avec un avenir radieux, d'où une certaine thérapie en questionnement : "La jeunesse qui passe le temps à se plaindre ne consacre pas un peu de temps à sa vie : "Qu'est-ce que je suis?", "Qu'est-ce que je peux faire?", "Qu'est-ce que j'apporte?", "Je vais où avec cela?", "Je peux coopérer avec qui pour avoir quoi?", voilà ce qui suscite des réponses qui peuvent sauver la jeunesse en perte de repères". Sûrement, c'est pour être passé par cette étape assez sensible qu'aujourd'hui, Anicet Adanzounon peut s'enorgueillir de vivre de son métier d'homme de théâtre : "Je ne me plains pas parce que je ne suis pas venu au métier par hasard ; je sais ce que je veux, je suis très patient et je travaille beaucoup". Ainsi, avec une dizaine de créations théâtrales à son actif, il fait valoir d'autres supports d'ordre psychologique à son efficacité : le courage, la détermination, la persévérance. Ce père de deux enfants qui, à un moment stratégique de sa vie, a dû, pragmatiquement, laisser de côté la comédie musicale pour s'investir à fond dans le théâtre, rêve de créer un espace culturel à Abomey-Calavi, sa commune d'habitation. Etant donné la qualité de son mental, il n'y a aucun doute qu'il puisse remporter ce nouveau défi. Autant qu'il irradie de sa vision combative de la vie.

Marcel Kpogodo                      

mercredi 20 mars 2013

Dans le cadre du Projet "Le Bénin se cultive"

Erick-Hector Hounkpè parle du développement face au livre

Le Projet "Le Bénin se cultive", initié par la Jeune chambre internationale Océan du Bénin, a permis d'assister, dans la soirée du mardi 19 mars 2013, à une conférence-débats, animée par le déclamateur-poète et homme de Letres, Erick-Hector Hounkpè. C'était sous la paillote de l'Institut français du Bénin (Ifb). Le thème concernait la place de la littérature dans le développement.


Erick-Hector Houkpè, au centre, entouré par, Hermas Gbaguidi, à gauche, et Mamadou Ismaël, Président de la Jeune chambre Océan, à droite.
Erick-Hector Hounkpè, très connu pour ses déclamations poétiques suggestives, a animé une conférence-débats sur le thème : "La littérature au service du développement". C'était sous la paillote de l'Institut français du Bénin, dans le cadre de la tenue de la première édition du Projet "Le Bénin se cultive", mis en oeuvre par la Jeune Chambre Internationale Océan du Bénin, dans le contexte de la Journée internationale de la Francophonie. Le Président de cette institution, Mamadou Ismaël, a lancé ladite communication.
Au début de son propos, Erick-Hector Hounkpè s'est posé la question de savoir en quoi la littérature pouvait contribuer au développement. Pour y répondre, il a, d'abord, défini les concepts de littérature et de développement, avant de montrer le rapport existant entre eux, plus précisément, les relations que peut tisser la littérature avec les secteurs vitaux d'un pays. Ainsi, après avoir montré que la littérature informe et sensibilise les lecteurs sur les problèmes de leur temps, il l'a confrontée aux domaines socio-culturel, politique et économique.
Dans le premier cas, selon lui, la littérature éduque et permet de construire la personnalité des citoyens, de même qu'elle les divertit et qu'elle leur permet de contester, de subvertir. Pour en finir avec ce domaine, il a partagé que ces fonctions sus-évoquées de la littérature structurent la personnalité de l'individu et font de lui un cadre outillé, performant qui ne se serait pas conditionné à développer des situations de dévoiement. 
En ce qui concerne la littérature face à l'économie, il a fait ressortir que l'écrivain permet la mise en place de la chaîne du livre, dont les acteurs sont nombreux : les éditeurs, les imprimeurs, les libraires, les professionnels de l'événementiel, du promotionnel, ce qui donne lieu à une véritable industrie du livre. A en croire le conférencier, elle est très importante dans l'économie du livre parce qu'elle génère des devises énormes. 
Quant au lien entre la littérature et la politique, Erick-Hector Hounkpè a affirmé que les écrits engagés structurent le mental politique des citoyens pour des combats ; ils conduisent même des auteurs à se retrouver dans l'arène politique. Ils deviennent donc, selon ses propos, des catalyseurs de l'espace politique. Et, leur rôle ne s'arrête pas à ce niveau ; ils induisent la représentativité diplomatique et la souveraineté politique du pays dont les écrivains se comportent ainsi. 


La situation du livre au Bénin

Erick-Hector Hounkpè, en pleine démonstration ...
Par rapport à cette partie de la communication, l'orateur a examiné la situation du livre au Bénin, en explorant chacun des maillons de la chaîne précédemment analysée. Il ressort de son observation que notre pays dispose de beaucoup d'écrivains mais qu'il n'a presque pas d'éditeurs, vu que la plupart d'entre eux publient des livres à compte d'auteur, ce qui, pour lui, pose le problème de la professionnalisation du métier. Concernant, les distributeurs-libraires, il a décelé les librairies "Notre-Dame", "Sonaec" et "Bufalo" chez qui il a déploré le manque d'entente et de solidarité et, d'un autre côté, le fossé entre le consommateur et le produit. 
Avec les espaces de promotion du livre, il en a mentionné un bon nombre : les écoles, les bibliothèques, les centres de lectures et d'animation, même si leur efficacité n'est pas probante. Il a noté, par ailleurs, l'existence d'auxiliaires de la promotion, que sont les enseignants, ainsi que des critiques littéraires et des critiques journalistiques, mais pas celle de prix et de concours littéraires, ni de médias traitant profondément les questions liées à la littérature ni de rencontres littéraires ni de supports spécialisés dans ce secteur. Quant aux consommateurs, ils sont nombreux mais "indésireux". 
Devant ce qu'il a appelé un "tableau sombre", Erick-Hector Hounkpè a fait quelques recommandations : mettre en place la Politique nationale du livre, travailler à élever le niveau des apprenants actuels et à ce que la grande majorité d'entre eux lisent, créer un fonds national ou une banque du livre, mettre en place un ordre national du livre, notamment.
Suite à cette communication que plus d'un participant a reconnu brillante, le dramaturge, Hermas Gbaguidi, aux côtés de l'exposant, a fait valoir sa contribution. Et, après les interventions de tous ordres des participants, fin a été mis à la conférence.

Marcel Kpogodo

vendredi 21 décembre 2012

Résidence d'écriture du Projet Ho-Lomi-Lomi

Une ressource humaine inculturée au rendez-vous

Raphaël Hounto, Coordonnateur du Projet Ho-Lomi-Lomi, entouré de son équipe de travail, a tenu une conférence de presse, le dimanche 16 décembre 2012, à l'Hôtel ''Péroxide'' de Savalou. Son objectif était d'informer les professionnels des médias concernant le bilan à mi-parcours de la résidence d'écriture, initiée dans le cadre du Projet concerné. Il ressort de son intervention que des hommes imprégnés dans la culture de travail s'activent à faire réussir la première activité du concept ''Ho-Lomi-Lomi'', consistant en l'édition d'un recueil de 30 contes mahi.

Hermas Gbaguidi et Patrice Toton sont, entre autres, les personnalités présentes aux côtés de Raphaël Hounto, Coordonnateur du Projet Ho-Lomi-Lomi, au cours de son intervention, lors de la conférence de presse qu'il a tenue, ce dimanche 16 décembre 2012, à l'Hôtel Péroxide de Savalou. Selon l'orateur, dans le cadre de la première activité du Projet qu'il dirige, activité intitulée, ''Edition d'un recueil de 30 contes mahi'', une résidence d'écriture se tient depuis le 8 décembre 2012 dans le même hôtel et est prévue pour s'achever le 23. Cette manifestation intellectuelle justifie la présence des écrivains, Hermas Gbaguidi et Patrice Toton, de même que celle de deux transcripteurs-traducteurs de la langue mahi, Manondon Kpozé et Epiphane Dossou, et d'un illustrateur, Michel Aïssè.
Raphaël Hounto, devant les professionnels des médias ...
A en croire toujours Raphaël Hounto, depuis le début de ce travail en commun, sur 106 contes mis à la disposition des transcripteurs-traducteurs à partir d'un DVD de veillées de contes, enregistrées dans plusieurs localités de la ville Savalou par le Paslo (Projet arts de la scène, des langues et de l'oralité, Ndlr), un Projet déjà achevé, ceux-ci ont réussi à sélectionner 34 contes qu'ils ont transcrits et traduits en langue française. Ensuite, ils les ont livrés aux écrivains qui les corrigent dans leur structure, garantissent leur cohérence interne, les mettent aux normes internationales.
Au jour de la conférence de presse, cette équipe avait déjà travaillé sur une vingtaine de textes. En fin de compte, explique le conférencier, 30 seront définitivement retenus, soumis à une professeur du Département de Lettres modernes de l'Université d'Abomey-Calavi puis, après, à un inspecteur de l'enseignement primaire, pour l'intégration d’ultimes corrections techniques et, ce sera l'étape de l'illustration de ces contes par le spécialiste prévu à cet effet. Après cela, ils seront édités en 200 exemplaires. Puis, les livres se verront distribués selon une clé bien définie : 150, pour les 15 écoles ayant envoyé des enfants à la formation en art du conte, 10 pour la Bibliothèque nationale de Porto-Novo, 30 pour les associations partenaires du Projet Ho-Lomi-Lomi, 5 au Programme Société civile et culture (Pscc) ayant financé ledit Projet à 95% et, enfin, 5 pour les structures porteuses.
Devant l'Hôtel ''Péroxide'' de Savalou, Raphaël Hounto, au centre, encadrés, derrière, par Hermas Gbaguidi, à gauche, et Patrice Toton, à droite, et, devant, par, à gauche, Géovanni Houansou, assistant d'Hermas Gbaguidi et, à droite, par Manondon Kpozé.
La cérémonie de distribution de ce recueil de 30 contes mahi mettra donc fin à cette première activité, prévue pour s'étendre sur deux mois. A sa suite, les quatre autres annoncées pour le Projet Ho-Lomi-Lomi se mettront en route : la formation de 30 enfants conteurs à Cotonou et à Parakou, l'organisation d'un atelier de formation et de renforcement des capacités de 12 conteurs professionnels venus du Togo, du Burkina et du Bénin, à l'utilisation de trois instruments traditionnels de musique, la création et la diffusion d'un spectacle de contes de rue dans cinq grandes villes du Bénin et, enfin, l'organisation des rencontres itinérantes des arts de l'oralité (Riao) devant se dérouler sur 12 jours et sillonner aussi cinq villes du Bénin.

Un facteur rassurant d'nculturation

La première activité de Ho-Lomi-Lomi permet de constater l'implication d'une ressource humaine qui présente deux avantages fondamentaux. D'abord, elle est rompue à un domaine qu'elle connaît bien, celui de la littérature. Ensuite, elle est originaire de la région de travail et d'exploitation des contes. Dans le cas d'espèce, Hermas Gbaguidi et Patrice Toton sont deux acteurs qu'on ne présente plus, dans l'univers béninois du théâtre et, notamment, du conte. De plus, étant tous deux  originaires de Savalou et, donc, moulés dans la culture mahi, ils se montreront en phase avec le défi du travail international sur les contes sans que ceux-ci se trouvent dépouillés de leur substance culturelle originelle. Bien avant cela, du côté de la transcription et de la traduction des textes, Manondon Kpozé, notamment, est aussi mahi, donc bien qualifié pour réussir l'érection de contes portant réellement l'empreinte indélébile de leur culture d'extraction.
Ce sont des éléments d'observation qui valorisent le recrutement technique effectué par le Théâtre Aboki, association maître d'oeuvre du Projet Ho-Lomi-Lomi. Rendez-vous, par conséquent, à cette cérémonie qui permettra aux Béninois d'avoir entre les mains ce recueil révélant un aspect de la culture mahi.

Marcel Kpogodo