Après une semaine d'investissement artistique sur Rencarts 2009
Journal Le Mutateur : Emmanuel, tu es un artiste-chanteur nigérian, tu as participé au Festival Rencarts 2009. Que vient faire un chanteur dans ce Festival, parmi des peintres et un caricaturiste ?
Emmanuel : C'est à cause du style particulier de ma création, qui participe de la danse et de la chorégraphie et qui s'adapte à la peinture. Quand je trouve l'inspiration, j'essaie de danser avec mon ombre, de danser plus qu'elle. Les gens trouvent que ce n'est pas possible, et moi je dis que c'est possible. Quand je commence à danser avec mon ombre, je me donne le défi de danser plus qu'elle. Et, tant que nous dansons et qu'elle ne se fatigue pas, moi aussi je ne me fatigue pas, et j'essaie de danser plus vite qu'elle, mais même si je n'y arrive pas, je constate que, lorsque je me mesure à d'autres danseurs, je parviens à danser plus longtemps qu'eux. L'ombre, ici, montre que nous sommes avec quelque chose en nous, nous pouvons atteindre un certain niveau d'impossible, nous pouvons créer beaucoup de choses. Donc, au lieu d'utiliser cette mentalité pour penser du mal, nous avons plutôt intérêt à utiliser cette imagination pour créer quelque chose, afin de servir notre peuple.
Tout à l'heure, quand je t'ai observé, tu as fait le tour de la Place Lénine en chantant et en cognant deux boules l'une contre l'autre. Quelle est la signification de ce comportement ?
Je courais, parce que, pour danser, au niveau des tableaux de peinture, il fallait d'abord que je chauffe mon corps. Avant de commencer quelque chose, lorsqu'on est sportif, il faut se chauffer d'abord.
En fait, tu chantes quoi ?
Je chante des chansons pour dire que nous avons beaucoup de choses en nous, qu'il vaut mieux faire du bien, plutôt que du mal.
Comment tu réalises le thème "Assainissement" ?
Je propose aux hommes de nettoyer leur mentalité, tout ce qui est mal et qui nuit à la vérité, de nettoyer notre environnement, d'arrêter de jeter les ordures partout ; chaque personne doit s'auto-discipliner, pour qu'on puisse atteindre cet objectif. Ce n'est pas le rôle d'une seule personne, mais de tout le monde ; c'est ensemble qu'on peut rendre notre environnement propre, dans notre pays. C'est cela que j'essaie de chanter en anglais pour les gens, parce que je ne pratique pas bien le français. J'annonce au public tout ce qui se passe ici avec mon bruit, mes chants et mes danses.
Tu m'as dit que tu prends tes paroles à partir des psaumes de la Bible. Comment cela se passe ?
Les psaumes disent la parole profonde, la parole de Dieu qui nous a créés. Cette parole-là me motive; elle me met en contact avec le vrai amour de Dieu et je dis aux gens ce que je lis. Beaucoup de gens n'ont pas cette opportunité mais, moi, je l'ai, pour fouiller et trouver cette sagesse. Je ne dois pas la garder pour moi, je dois trouver le moyen de transmettre aux gens la bonne parole de Dieu, puisque si tu mets Dieu devant tout ce que tu fais, à coup sûr, tu vas avancer ; c'est notre créateur. De plus, de quelle manière faut-il s'y prendre pour commencer à parler de la parole de Dieu aux gens ? C'est là que j'en suis venu à taper les boules l'une contre l'autre, pour montrer que, dans la vie, on doit commencer avec rien, pour devenir quelque chose ; les boules me donnent un son, ce qui me permet d'acquérir de la force dans les bras, pour bien les faire travailler, et pour être en forme. Quant aux paroles de la Bible, j'explique aux gens que c'est vrai, et que, s'ils les appliquent, ils seront différents parmi leurs semblables. D'autre part, il y a beaucoup d'artistes qu'on aurait pu inviter à venir chanter ici, mais ma présence parmi les peintres s'explique par le caractère extraordinaire de la chose ; c'est du jamais vu. Je remercie "Artisttik Bénin" de m'avoir donné cette opportunité de montrer ce que je suis et ce que je fais. Je remercie aussi tout le monde et le Bénin.
Propos recueillis par Marcel Kpogodo
Good.
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