mercredi 26 février 2020

"Effet graff" 2020 : M. Stone et son équipe en ont présenté les activités

Dans le cadre d'une conférence de presse donnée à Cotonou


Il s'est tenu à l'auditorium de l'Institut français de Cotonou, le jeudi 20 février 2020, une conférence de presse, qu'ont animée les membres du comité d'organisation de la sixième édition de l'événement annuel dénommé, "Effet graff", avec à leur tête, le Béninois, M. Stone. Il s'agissait de décliner les différentes activités arrêtées.


De gauche à droite, Hmi et M. Stone, au cours de la conférence de presse

Des discussions, des formations, des séances de performance live, d'animation, des prestations d'artistes du Bénin et d'ailleurs, de la danse urbaine, des parades de motards, des réalisations de fresques murales dans trois villes du Bénin. Le menu consistant des activités de l' "Effet graff 6" dont les membres du comité d'organisation, dirigé par Laurenson Djihouessi, alias M. Stone, ont présenté le déroulement au cours d'une conférence de presse, qui s'est tenue dans l'après-midi du jeudi 20 février 2020 à l'auditorium de l'Institut français de Cotonou. 


Ainsi, en 2020, la sixième édition de l' "Effet graff", le festival béninois dédié au graffiti et à l'art urbain, se tient depuis le 21 février et se clôt le 3 mars 2020, selon un thème bien précis : "Afrique horizon 2050". Pour M. Stone, entouré, pour l'occasion, de Sitou, de Hmi, de Dr Mario et, notamment, de Seencelor, l'événement est porté par l'Association "Séna street art" (Assart) et a vu les festivaliers établir leurs quartiers au carrefour de l'ex-"Bénin télécoms", à Cotonou, depuis la journée du vendredi 21 février, ce qui aura permis d'assister au lancement officiel du Festival et au déroulement d'une conférence sur le thème : "Le graffiti panafricain et le graffiti en occident : vision, mission et pionniers", un historique comparatif qu'auront animé les graffeurs Madzoo, Déma et Hmi. 


Et, dans l'après-midi de cette journée, des formations respectives en "digital painting", en dessin, en graffiti et en "light painting" auront été données, sans oublier l'exécution de la "customisation de voiture" et d'une performance live.


En outre, du 23 au 28 février, des "fresques murales itinérantes" seront réalisées à travers la ville Cotonou, de même que, de manière plus précise, les 26 et 27 permettront d'assister à la transformation du dôme de l'Institut français de Cotonou en une fresque murale et que le 28, cette oeuvre sera achevée pour laisser la place à un vernissage puis à une performance de graffiti en relation avec le numérique, d'une part, et à un spectacle de graffiti et de danse, d'autre part. 


De plus, selon M. Stone, après un repos de toutes les équipes le 29 février, les villes de Dassa-Zoumè et de Parakou accueilleront les graffeurs, respectivement, les 1er et 3 mars, pour des "performances murales", de quoi, selon son expression, "faire des villes du Bénin des musées à ciel ouvert". Enfin, le 4 mars verra tout le groupe revenir à Cotonou pour le retour des artistes à leurs horizons respectifs ,le 5.

Marcel Kpogodo

mardi 25 février 2020

Avec la commémoration des 100 ans du constructivisme : Charles d'Almeida défie l'illimité

Dans le cadre de sa nouvelle exposition

Il surprendra toujours, cassant, renversant ce que les observateurs connaisseurs de son art auraient cru qu'il s'était fixé comme cadre, comme fondement. Charly d'Almeida, à travers l'exposition intitulée, "Quand les lignes et les formes se meuvent", impose la visite et même qu'on emporte une partie de lui avec soi, surtout que le sceau sous-tendant sa nouvelle tendance d'inspiration est le constructivisme, autant de faits dont il a entretenu les hommes de médias et des collègues artistes venant honorer la manifestation de présentation, qui s'est tenue à la "Gallery Charly", à Cotonou, le jeudi 13 février 2020. La surprise, au grand rendez-vous ...

De gauche à droite, Steven Adjaï et Charly d'Almeida, au cours du vernissage de l'exposition

29 pièces dont 4 toiles et 25 sculptures. La richesse incluse dans la finesse d'oeuvres, dont il est revenu à l'artiste peintre et sculpteur, Charly d'Almeida, de faire la présentation de l'exposition intitulée, "Quand les lignes et les formes se meuvent", dans le milieu de l'après-midi du jeudi 13 février 2029 à la "Gallery Charly", sis quartier Zongo, à Cotonou. Les oeuvres, réparties en deux espaces, démontrent de quelle manière l'artiste a fait siens les principes directeurs du constructivisme, eux qu'il a ingurgités, ruminés, passés au crible de sa cervelle et ramenés à la surface par des oeuvres, sous un concept réaménagé à son goût : le néo-constructivisme. 


Par conséquent, du constructivisme, promu en 1920 par le Russe Naum Gabo, au néo-constructivisme de Charly d'Almeida, il s'agit du passage d'une inspiration artistique, plus concrète, 100 ans après sa naissance, à celle d'un autre type, caractérisée par la recherche de l'équilibre et par la mise en harmonie, à travers des sculptures, de formes et de lignes, appelées à ne jamais concorder, coopérer.

Aperçu des sculptures, à la terrasse de la "Gallery Charly", ...

Ce sont donc 17 sculptures dont certaines sur socle et, d'autres, au mur, qu'il est possible de découvrir à la "Gallery Charly", dès la terrasse de l'espace et, 8 autres, dans la salle proprement dite d'exposition, sur socle et au mur, aussi, appuyées qu'elles sont par 4 toiles qui ne sont que le miroir des oeuvres de sculpture, à travers le concept central qui les fonde par une couleur unie de fond : Charly d'Almeida a restitué sur ces tableaux les lignes et les formes divergentes qui convergent dans une harmonie, aux fins de l'expression de plusieurs sensations, à savoir "l'équilibre, la montée, la pensée, l'éclosion, les vibrations, les expansions et les scènes sensuelles", a précisé Steven Adjaï, curateur de l'exposition, au cours de sa présentation des oeuvres.


Quant aux matériaux de travail, récupérés, pour les sculptures, comme il faut s'y attendre avec Charly d'Almeida, il s'agit du fer à béton, prélevé sur des ruines de bâtiments mis en effondrement, en destruction, de même que des pièces clés de véhicules à deux roues comme un simple démarreur, et de boules en métal, qui expriment la providence, les perceptions intelligibles, à comprendre les détails présentés par l'artiste. 

... sans oublier les toiles de la salle d'exposition

Par ailleurs interpelle profondément, rend propice à l'appréhension de l'agencement des pièces, installées de la terrasse à la salle d'exposition, un calme, un silence, une paix ou une ambiance propice à une sérénité de réflexion et à une certaine élévation d'esprit pour accéder à la hauteur d'univers, préparée par ce nouveau jet d'inspiration à la Charly d'Almeida.


Les visiteurs et les amateurs d'art contemporain disposent jusqu'au 21 mars 2020 pour aller s'imprégner de la nouvelle norme néo-constructiviste, d'un génie purement béninois, qui, en réalité, a généré, selon le curateur Steven Adjaï, un flux d'une bonne soixantaine de productions dont 20 tableaux, interchangeables, jusqu'à la clôture de l'exposition.


Marcel Kpogodo

lundi 24 février 2020

L'artiste Franck Hantan échange avec le ministre Jean-Michel Abimbola

Dans le cadre d'une visite de travail de l'autorité à Paris

L'artiste plasticien béninois vivant en France, Franck Hantan, a été reçu en audience par Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la culture et des arts, le jeudi 20 février 2020, à l'occasion d'une visite de travail que l'autorité gouvernementale a effectuée dans la capitale française. Plusieurs sujets ont constitué le menu des discussions.

De gauche à droite, Franck Hantan et le ministre Jean-Michel Abimbola

Faire représenter son art au niveau des cultures du monde.  L'une des préoccupations que Franck Hantan, l'artiste plasticien béninois vivant et travaillant aussi en France, a partagée avec Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la culture et des arts, le jeudi 20 février 2020, au cours de l'audience qu'il lui a accordée à Paris, lors de son passage en France, ce que révèle un communiqué rendu public par le service de presse attaché à l'artiste.


A en croire le document parvenu à notre rédaction, le ministre s'est montré satisfait du combat que mène Franck Hantan pour partager et éduquer par rapport à son savoir et à son savoir-faire dans son domaine de travail, pour manifester de la persévérance concernant ce combat et aussi pour le fait de poursuivre inlassablement cet idéal auquel il est attaché. 


De son côté, l'artiste s'est réjoui de la "reconnaissance de son travail artistique" par les autorités béninoises, via le ministre de la Culture, dans le sens d'une meilleure valorisation de son talent multidimensionnel. 


En réalité, cette rencontre entre Jean-Michel Abimbola et Franck Hantan s'est déroulée entre deux vieilles connaissances puisque, de 2006 à 2015, l'artiste, informaticien à la base, avait exercé au ministère de la Culture en tant que Technicien de maintenance informatique, donc, au cours du premier passage de l'autorité à la tête de ce département ministériel. Ceci présage, à coup sûr, d'une écoute ministérielle suivie d'effets concrets d'appui du gouvernement béninois à sa vision.

Marcel Kpogodo

lundi 17 février 2020

Nova se produit doublement rénové

Dans le cadre d'une nouvelle apparition sur scène

La fibre artistique est une lumière qu'on ne saurait mettre sous le boisseau, ce qu'a prouvé Nova dont la voix emballeuse, entraînante a résonné à l' "Africa sound city", à Cotonou, le vendredi 14 février 2020. A l'occasion, le chanteur, au comble de la maturité, était doublement armé.

Nova, sur scène ...

Une guitare et le "Nova and band". La double artillerie artistique dont Nova a, une fois de plus, expérimenté la force au cours du concert qu'il a donné dans la soirée du vendredi 14 février 2020 à l'espace culturel, "Africa sound city", du quartier de Kindonou, à Cotonou.


L'instrument de musique traversant sa poitrine, Tchègnon Georges-Landry Gbokédé, alias Nova, en a passionnément gratté les cordes pour offrir au public la substance d'un peu moins d'une quinzaine de morceaux : "Babylone", "Au bout de mes rêves", "My life, my style, my rules", "Pages noires", "Si Lé Lé", "Les graines du succès", "Ahéé lyélé", "La fille du quartier", "Jamais", "Comme un flash", "Fatimata", "Stand by me", "Pour ta classe" et, notamment, "Addicted". Comme si un nombre impressionnant de spectateurs avait fait le déplacement de cette production sur scène, Nova s'est illustré à travers surtout du reggae, du ragga, du funk, des rythmes l'ayant amené à déployer une énergie de voix, de mouvements et de sautillements statiques, le faisant transpirer abondamment et mettant à rude épreuve son orchestre apparemment bien roué à ce type d'exercice.


Sur scène, ses trois lieutenants et lui avaient retenu une répartition symétrique, Kabirou Hounyo, alias Katala Beat, à la batterie, gardant le fond de scène, renforcé, à une distance équitable, respectivement, à sa droite, par J. J. Naasson Ganwi, alias Solo live, à la guitare solo, et à sa gauche par Serge Renan Marcolino, de son nom d'artiste, Chichiou Bass, à la guitare bass, sans oublier que Nova, dans son ensemble cendre, tenait l'équilibre de ligne avec Katala Beat et que les membres du "Nova and band" communiaient à travers un uniforme en complet blanc.

Nova entouré par les trois choeurs ...

Nova et les siens ont déployé le jeu des grands jours, poussant la musique à un niveau à faire naître les frissons de l'épanouissement chez le public qui a noté la volonté du chanteur de donner sa chance aux trois choeurs d'une jeune pousse encore en formation par l'exécution du morceau, "Si Lé Lé", et son ancrage dans ses rythmes de prédilection avec, en fond, une certaine nostalgie d'une quinzaine d'années en arrière par l'exécution de "Comme un flash" de ces moments où il émargeait à "Esprit Neg", le groupe de ses débuts, et à travers l'invitation sur scène de Sergent Marcus avec qui le morceau, "Les graines du succès", traversant plusieurs textes, édifiait sur la délicatesse de la vie, puis par la reprise de "Gan tché na wa Xo" de Sergent Marcus avec le très célèbre Mav Dany. Que de souvenirs des années 2004-2005 ce trio circonstanciel a fait revivre !


Par ailleurs, ténacité, persévérance et résilience avaient toute leur place, en guise de message, avec son nouveau single, "Au bout de mes rêves", et, entre autres, "Les graines du succès", dans un contexte où Nova lui-même ne peut être là aujourd'hui qu'après avoir fait montre de ces vertus et aussi de courage puis de détermination. Inévitablement, la touche imparable de l'artiste ne s'est pas démentie avec une autre reprise, de taille, celle sans laquelle Nova ne saurait être Nova : "Stand by me" de Ben King. Un morceau dont l'exécution a renouvelé que l'artiste béninois s'inspire de devanciers de qualité.


Si, avec le "Nova and band", Nova tourne depuis deux ans, ce concert reste pour ce groupe "un test", comme il le déclare, surtout que, pour lui, "chanter, c'est une urgence". Il n'est que trop temps que le talent de ce crooner-né explose à travers l'inspiration de morceaux devant être des tubes, un moyen pour drainer le public abondant qu'il mérite vers lui. Doigts croisés alors pour ses prochaines compositions !

Marcel Kpogodo

Gilbert Déou-Malé réaffirme les critères pour bénéficier d'une subvention au Fac

Dans le cadre de ses échanges avec les acteurs culturels

Dénombrés à environ la double centaine, ils ont rallié la salle de conférences de l'Hôtel "JP Alafia" situé dans l'arrondissement de Godomey de la commune d'Abomey-Calavi, pour écouter Gilbert Déou-Malé, Directeur général  du Fonds des Arts et de la culture (Fac), le jeudi 13 février 2020. Artistes, acteurs et promoteurs culturels, arrangeurs et hommes de médias ont répondu à un rendez-vous initié par un groupe restreint dirigé par le coach et acteur culturel, Auguste Amoussou. Il aura servi à l'invité à faire connaître les normes à suivre pour bénéficier d'une subvention du Fac en 2020.

Gilbert Déou-Malé, au cours de la rencontre ...

Cinq bonnes conditions. Celles que le Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), Gilbert Déou-Malé, a partagées, à la salle de conférences de l'Hôtel "JP Alafia", à Godomey, le jeudi 13 février 2020, avec de nombreux artistes et acteurs culturels, et qui se rapportent aux conditions pour bénéficier d'une subvention dans l'institution de financement dont il a la charge de l'administration et de la gestion. A cette occasion, il était entouré, notamment, de l'un des administrateurs de l'institution, Souleymane Salaou, et d'Auguste Amoussou, facilitateur de la séance.


A en croire les éclaircissements qu'a apportés Gilbert Déou-Malé, les cinq conditions indiquées restent accessibles : être un artiste, un acteur ou un promoteur culturel béninois, concevoir un projet culturel prenant en compte la politique annuelle de l'État en matière de culture, se conformer au canevas de demande de subvention du Fonds des Arts et de la culture (Fac) et à celui du rapport de fin d'activités, être capable de définir de quelle manière à partir de l'activité subventionnée réaliser son autonomie financière et être prêt à défendre son projet devant un comité technique.


En outre, pour le Directeur général, les réformes rendent obligatoire un tel cheminement, ce qui permettrait l'adoption par les demandeurs de critères propres au Fac et la mise en place d'un système dénué de tracasseries et de rançonnements. Montrant son ouverture envers son auditoire, il a par ailleurs annoncé devoir initier ultérieurement des rencontres respectives avec les managers qu'il entend faire former sous peu, les journalistes culturels, les propriétaires de studio d'enregistrement, avec lesquels il espère s'organiser pour faire produire des albums de musique de label "Fac", les responsables d'espaces culturels et les artistes qui s'engagent dans la promotion de la musique béninoise à l'extérieur.

Marcel Kpogodo

jeudi 13 février 2020

"Adú", le film hispano-béninois en projection spéciale et restreinte à Cotonou

Dans le cadre de facilités particulières obtenues par Edmon Roch

La conférence de presse qui s'est tenue le mardi 11 février 2020 à la Salle Vip du Ministère de la Culture a permis de faire passer l'information selon laquelle le film "Adú", tourné en grande partie au Bénin, sera exceptionnellement projeté dans la capitale économique, selon des conditions assez rigoureuses. Plusieurs autorités ont pris part à cette séance d'échanges avec les professionnels des médias.

De gauche à droite, Moustapha Imorou, Bella Agossou et Claude Balogoun, au cours de la conférence de presse

20 heures précises à "Canal Olympia", à Wologuèdè, le jeudi 13 février 2020. Les repères de la projection unique qui sera faite d' "Adú", le film tourné en bonne partie au Bénin plusieurs mois auparavant. L'annonce qu'a faite Claude Balogoun, Président-Directeur général de la Société, "Gangan prod" et producteur béninois du film indiqué, dans l'après-midi du mardi 11 février 2020, à la Salle Vip du Ministère de la Culture, sis Route de l'aéroport, à Cotonou, au cours d'une conférence de presse.


En effet, à en croire Claude Balogoun, de manière exceptionnelle, Edmon Roch, producteur exécutif du film intitulé "Adú", a choisi d'obtenir une autorisation spéciale de la "Paramount" et de "Netflix" qui détiennent les droits de diffusion de l'oeuvre cinématographique afin de présenter aux autorités béninoises le résultat du grand projet, le produit de toute la bataille qui avaient été lancés, menés et mis en oeuvre dans plusieurs villes du Bénin, ce qui avait rendu nécessaires que ces autorités, à plusieurs niveaux hiérarchiques, délivrent des autorisations, des facilitations et des exonérations pour, respectivement, des tournages sur des sites, des importations et des réceptions de machines et d'instruments liés au matériel de travail.


Dans ces conditions, Claude Balogoun s'est fait clair : ce sont au plus 300 personnes qui seront admises dans la grande salle de projection de "Canal Olympia", exclusivement sur invitation avec, à la clé, l'interdiction formelle d'enregistrer quoi que ce soit du film projeté en se servant d'un téléphone portable ou de quelque autre instrument technologique de captation. La condition restrictive qu'aurait posée Edmon Roch avant de se battre pour obtenir la diffusion unique d' "Adú" au Bénin. Pour l'intervenant, elle est une manière pour le réalisateur de remercier les autorités béninoises pour toute la partition facilitatrice qu'elles ont jouée. 


Plusieurs personnalités entouraient Claude Balogoun au cours de son intervention : Bella Agossou, actrice béninoise exerçant en Espagne et grande instigatrice de l'arrivée de l'équipe espagnole de production cinématographique au Bénin, Carole Borna et Florent Couao-Zotti, respectivement, Conseillère aux Arts et Conseiller à la Culture du Ministre Jean-Michel Abimbola, et Éric Todan, Directeur général du Centre national du Cinéma et de l'image animée (Cncia), sans oublier qu'était assis à leurs côtés Moustapha Imorou, l'enfant parakois ayant incarné Adú dans le film éponyme.

Marcel Kpogodo

vendredi 7 février 2020

Gilbert Déou-Malé démonte les accusations de supposées rétro-commissions au Fac

Dans le cadre d'une interview accordée à l'émission "Sociétal culturel"

L'affaire avait fait grand bruit. Un article publié dans le numéro 4515 du quotidien "Le progrès", daté du vendredi 24 janvier 2020 et relayé sur "Banouto", un site béninois d'informations, affirmait le rançonnement d'un acteur culturel du secteur du patrimoine culturel par un agent du Fonds des Arts et de la culture (Fac) d'une somme d'argent de 300.000 F CFA, sur une subvention totale reçue de 700.000 F. Une accusation qu'a rejetée avec véhémence Gilbert Déou-Malé, Directeur général de l'institution de financement sous tutelle du Ministère de la Culture, le mercredi 5 février 2020, au cours d'une interview qu'il a accordée à l'émission de Radio "Planète", dénommée " Sociétal culturel".

                                               Gilbert Déou-Malé, au cours de l'interview ...
"[...] je dis ici, c'est un défi : dans les archives du Fonds des Arts et de la culture, depuis 2016 jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons jamais accompagné, à hauteur de 700.000, un acteur culturel sur la promotion du patrimoine culturel ; ce n'est pas dans nos archives ! C'est sorti d'où ?". La réplique apportée par le DIrecteur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), GIlbert Déou-Malé, en profondeur de l'interview qu'il a accordée aux membres de l'émission, "Sociétal culturel", de Radio "Planète", à son bureau, dans l'après-midi du mercredi 5 février 2020, lorsqu'il lui a été demandé de réagir concernant la publication par le quotidien "Le progrès" du vendredi 24 janvier 2020 d'un article représenté en manchette par un titre accusateur : "Fonds des Arts et de la culture : des soupçons persistants de rétro-commissions".


L'article concerné dénonçait la remise par un acteur culturel subventionné par le Fac à un agent de cette institution d'une enveloppe de 300.000 F, sur un financement reçu de 700.000 F. En commertant la situation présentée, Gilbert Déou-Malé a immédiatement relevé un biais déontologique chez le journaliste rédacteur de l'article : "Le titre ne correspond pas au contenu". Puis, il lui est revenu de situer les responsabilités de la gestion de la subvention qui est supposée avoir été octroyée : "Lorsque vous allez vous adresser à quelqu'un qui vous a aidé à rédiger votre dossier et que vous lui avez promis de l'argent, normalement, quand vous prenez votre argent, vous allez le rembourser. Est-ce que c'est le Fac ? Le Fac n'y est pas impliqué". Prenant alors, à travers le fait incriminé, la mesure des conséquences fâcheuses de la difficulté de la rédaction de leurs projets de demande de subvention au Fac par les acteurs culturels, le premier responsable de l'institution de financement a fait valoir une proposition palliative : "Nous allons mettre à la disposition des artistes, des acteurs culturels et des promoteurs un canevas-type de demande de subvention". Finissant avec ce sujet, le Directeur général du Fac a réitéré : "Ce qui est dit n'est pas vrai mais cela permet de nous organiser pour que cela n'arrive jamais".



D'autres vérités assénées

Du ton ferme, coupant et cinglant qu'on lui connaît, Gilbert Déou-Malé a, au cours de l'interview indiquée, rejeté les rumeurs de discrimination positive en faveur des femmes dans l'attribution des subventions aux artistes par le Fac, prouvant, par les statistiques de l'année 2019, que sur les 426 dossiers ayant été qualifiés pour recevoir la subvention indiquée, 80% concernent les hommes avec 333 personnes et 20% sont lîés aux femmes, avec un total de 93 dossiers admis.


En outre, l'autorité a montré que le guichet de demande de subvention du Fac est ouvert tout le long de l'année, contrairement à une pratique courante dans le passé avec l'ex-Fonds d'Aide à la culture, qui rendait publiques des dates d'ouverture et de fermeture du guichet. Cette disposition, selon Gilbert Déou-Malé, aurait été prise pour ne pas pénaliser l'artiste dans son inspiration qui peut arriver à tout moment.


Concernant l'artiste proprement dit, confronté aux réformes, il a déclaré : "Nous sommes en train de formater un nouveau type d'artiste". Et, selon lui, sous l'impulsion du Conseil d'Administration du Fac, l'objectif cardinal qu'il se bat pour atteindre en 2020 est précis : il s'agit d'aboutir à "des acteurs culturels positionnés comme de vrais acteurs de développement", ce qui laisse comprendre que les critères pour bénéficier de la subvention du Fac deviennent plus exigeants, à en croire Gilbert Déou-Malé : être Béninois, détenir une Attestation d'artiste délivré par la Direction des Arts et du livre (Dal), tenir compte de la politique de l'État en matière culturelle pour l'année en cours pour produire son projet, se conformer au canevas-type de demande de subvention et à celui de rédaction du rapport d'activité, préciser dans le dossier de postulation la stratégie mise en place pour réaliser son autonomie vis-à-vis du Fac, surtout qu'il n'est plus attendu que les mêmes artistes bénéficient chaque année de la subvention mais que les élus, après quelques années, puissent laisser leur place à d'autres.


Par ailleurs, le Directeur général du Fonds des Arts et de la culture a évoqué le mode d'étude des dossiers, rejetant les allégations laissant croire qu'il serait la seule personnalité à décider de quel demandeur pourrait être éligible à la subvention. Pour lui, l'appel à des sachants spécialistes du secteur culturel d'appartenance du dossier lui permet de déterminer, suite au rapport déposé par les concernés, si le dossier gagne la subvention demandée ou non. Et, dans le cas d'espèce, un élément de différence avec l'ex-Fac est que les personnalités consultées ne sont pas connues des postulants à la subvention, ce qui permettrait d'éviter les connivences et les combines.


Quant aux dettes de la saison artistique 2016, laissées par l'ex-Fac, l'invité de "Sociétal culturel" s'est voulu profondément rassurant, expliquant que le Ministre de la Culture, Jean Abimbola, lui a confié comme mission de mettre à jour la liste des artistes et des acteurs culturels devant percevoir leur solde. Ainsi, il lui revient de faire la part des choses entre les acteurs culturels ayant reçu une notification d'octroi de la subvention mais qui ne sont pas allés percevoir l'acompte prévu, ceux ayant perçu la première tranche mais n'auraient pas déposé leur rapport depuis trois ans après avoir exécuté l'activité et, enfin, ceux qui ont reçu la notification d'éligibilité à la subvention, en ont perçu la première tranche, ont exécuté l'activité prévue et en ont déposé le rapport.


En relation avec le Fonds de Bonification, Gilbert Déou-Malé en a montré le caractère incontournable en dépit de la méfiance de bon nombre d'acteurs culturels : "Le Fonds de Bonification est le produit qui viendra accompagner les efforts des artistes sur toute l'année". Ensuite, il a annoncé qu'une vingtaine de postulants parmi lesquels des promoteurs d'espace culturel, sont en lice pour la validation de leur dossier pour pas moins de quatre banques avec lesquelles le Fac est en négociatipn pour lancer la première vague des prêts. Voilà une situation expérimentale que le Directeur général a assorti d'un grand défî : "Nous avons l'obligation de réussir les premiers dossiers pour montrer aux banques et aux acteurs culturels que le Fonds de Bonification est un projet salvateur".


Pour ce qui relève des relations de son institution avec les journalistes culturels, Gilbert Déou-Malé n'a pu qu'afficher une certaine déception, étant donné, selon sa lecture, la collaboration qui s'est avérée difficile entre les artistes réticents à faire contrôler la réalité du déroulement de l'activité financée par le Fac et les professionnels des médias soucieux d'une rémunération conséquente à partir du budget de la communication, prévu par l'artiste pour l'activité concernée : "J'ai été trahi par les journalistes culturels et par les acteurs culturels". Néanmoins, optimiste, l'autorité a nourri l'espoir de la mise en place d'une nouvelle base de confiance pour le travail en symbiose entre les deux parties, pour la bonne marche du Fac : "En 2020, on situe chacun et on repart de plus belle", a-t-elle rassuré.

Marcel Kpogodo