jeudi 19 novembre 2009

Festivals Balafons


Grands concerts à Cotonou
De grands noms de la musique africaine se produisent samedi et dimanche prochains
Dans le cadre de la tenue, à Cotonou, depuis le lundi 16 novembre 2009, de la 2ème Edition de Balafons, un festival réunissant les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), et prenant en compte les domaines de la mode, de la musique, du théâtre et du cinéma, des spectacles géants, baptisés Concerts de l'intégration, auront lieu le samedi 21 et le dimanche 22 novembre à Cotonou. Ils vont permettre à des noms très prestigieux de la musique africiane de se produire.
Ce sont, notamment, les Béninois Sagbohan Danialou, Nel Oliver, Zeynab, John arcadius, H2O Assouka, les Camerounais Manu Dibango, Queen Eteme et Krotal, un groupe de Hip-hop, l'ivoirienne Monique Seka, la Malienne Ami Koita et le Sénégalais Ismaël Lô, qui sont attendus à ces deux concerts de Cotonou, sous le couvert des Concerts de l'intégration. Celui du samedi 21 novembre est VIP et se tient dès 20h30 au Centre culturel français de Cotonou et, le deuxième, aura lieu, quant à lui, le dimanche 22 à partir de 16h au Palais des congrès. Pour l'une et l'autre des productions sur scène, les prix sont respectivement de 10.000 F, d'une part, et de 10.000 F, 5.000 F et 2.000 F, d'autre part. Retenons que ces grandes prestations scéniques vont permettre le lancement des Festivals Balafons.

Marcel Kpogodo

samedi 14 novembre 2009

Fias de Cotonou

Marius Fadji Missihoun, Président-Directeur du Fias


Fias 2009



Un cocktail de manifestations qui s’achèvent ce jour, samedi




Mardi 10 novembre dernier, à la faveur d’une conférence de presse donnée à l’Espace Tchif de Cotonou, Marius Fadji Missihoun, Président - Directeur du Festival international des arts et des spectacles (Fias), a entretenu les journalistes sur les grandes lignes de l’édition 2009 du Festival. A en croire le programme porté à la connaissance des professionnels des médias, l’événement s’achève aujourd’hui.



Si le samedi 14 novembre voit la fin de la version 2009 du Festival international des arts et des spectacles (Fias), cela aurait été l’aboutissement d’un programme riche en six grands axes : une exposition, des concerts, des arts de la rue, du théâtre, des débats et des stages.
En ce qui concerne l’exposition, elle s’est tenue du 30 octobre au 14 novembre 2009 à l’Espace Kpobly du Centre culturel français de Cotonou et a vu présenter des œuvres par la Béninoise Edwige Akplogan et la Française Cécile Borne, la première se faisant particulariser par des tableaux dont les thèmes se trouvent à la charnière du visible et de l’invisible et, la seconde qui, moulée dans plusieurs genres artistiques différents, s’aidant de tissus pour faire vivre dans ses tableaux la vie dans sa réalité, que l’artiste se bat pour rendre palpable, à vue d’œil.
Pour ce qui est des concerts, trois sites ont été retenus pour leur tenue : la Galerie Tchif, le Centre culturel français et l’Esplanade de la Mairie de Bohicon. Ainsi, le musicien sénégalais, Yoro Ndiaye, le trio malien, Foune Diarra, et la Béninoise très connue, Nyla, ont été prévus pour ouvrir le bal le jeudi 12 octobre à la Galerie Tchif, à 20h30. Au Centre culturel français, en revanche, le groupe féminin béninois, Tériba, et celui franco-malien, N’Diale, ont honoré la programmation du Fias, à 20h30, hier, vendredi 13 novembre. Cependant, ce samedi, l’Esplanade de la Mairie de Bohicon va s’octroyer la part du lion d’artistes, à partir de 18h et, en plus, gratuitement ! contrairement aux autres lieux de spectacles, avec 8 groupes et chanteurs : les très connus et adulés des mélomanes béninois, H2O Assouka, Zeynab Abib, Ignace Don Metok, les Frères de sang et, aussi, Riss Cool de Bohicon, N’Diale, les Franco-Maliens, le groupe Boyassi du Togo, et le chanteur burkinabè, Solo Dja Kabako.




Les autres manifestations





Avec, ’’Les arts de la rue’’, c’est le groupe folklorique belge ’’Les Bu de Bodeux’’, qui aura voix au chapitre. Il était prévu pour se produire gratuitement les 12 et 13 novembre, à travers la ville de Cotonou et, devant commencer ce jour, 14 novembre à Bohicon, il achèvera sa prestation demain dans la même ville. Quant à la programmation théâtrale, le Centre culturel français de Cotonou a déjà accueilli, le jeudi 12 novembre, à 20h30, la pièce ’’Ifèdé’’, narrant les réalités de l’amour spontanée, mise en scène par Alougbine Dine et jouée par la troupe de l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (EITB), ce qui sera encore le cas, ce samedi, à la même heure.
Le Fias 2009, c’est aussi une partie intellectuelle, avec deux débats tenus au Centre culturel français jeudi et vendredi derniers, à 18h, concernant respectivement « Les relations Sud-Nord : coopération décentralisée et développement culturel » et « Développement et professionnalisation du secteur culturel : Mise en réseau, relations Sud-Sud ».
Enfin, le Fias a aussi donné lieu à des stages qui ont été prévus pour se dérouler, premièrement, à l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (EITB), du 2 au 4 novembre, sur la « pratique du jeu masqué », avec la chorégraphe et plasticienne Cécile Borne, deuxièmement, au Studio Musigerme de Cotonou, du 2 au 14 novembre, concernant la « technique du son », animé par Michel Caous, Ingénieur de son et, troisièmement, du 4 au 8 novembre, à la Mairie de Bohicon, sur le thème : « Conception et mise en œuvre d’un projet culturel », et animé par Aurélie Lecomte.
Le Fias : une riche initiative conduite par les très talentueux chanteurs béninois du groupe H2O Assouka ; de la musique à l’organisation d’un grand événement de promotion culturelle, ce sont des jeunes qui prouvent, au jour le jour, une polyvalence et une capacité d’adaptation sans pareilles. Et, leur force de frappe se manifeste, par ailleurs, par la mobilisation d’un nombre important de partenaires : le Ministère de la culture et Fonds d'aide à la culture du Bénin, la Région Bretagne avec Ton all produksion & Azliz Dañs, l’Organisation internationale de la Francophonie, CulturesFrance, la Ville de Bohicon, le Centre Culturel Français de Cotonou, Mondomix et Radio Nova. Vivement le Fias 2010, avec de nouvelles innovations de poids et de maturité d’une initiative culturelle forte !



Marcel Kpogodo

lundi 9 novembre 2009

Exposition de caricatures à la Fondation Zinsou de Cotonou


En marge du vernissage


Hodall Beo, Premier Prix du concours de caricatures, se prononce



Le vernissage du lundi 09 novembre à la Fondation Zinsou de Cotonou a permis de lancer l'expostion intitulée: "La chute du Mur de Berlin vue par les caricaturistes béninois". Ainsi, le Premier Prix du concours ayant abouti à cet événement, Hodall Beo, de son vrai nom, Hervé Alladayé, a bien voulu partager avec nous ses impressions de lauréat, très applaudi ce soir par le public présent.



Le Mutateur : Hodall Beo, quelles sont tes impressions après la proclamation des résultats du concours de caricatures sur le Mur de Berlin, concours pour lequel tu es arrivé en tête ?


Hodall Beo : Vraiment, je suis très content. Ce concours, en fait, c’est beaucoup plus pour consolider le groupe des artistes qu’on est, parce que, lorsque l’idée est venue au niveau de l’Ambassade d’Allemagne de faire une telle chose, elle a tout de suite contacté tous les caricaturistes et puis, on s’est retrouvés dans notre cercle d’amis et d’associés, dans l’Association ’’Bénin Dessin’’, qui est un creuset qui nous permet d’aller de l’avant et de nous serrer les coudes, pour pouvoir construire un métier plus intéressant et plus crédible vis-à-vis du public. Donc, quelque part, c’est une victoire de groupe, que d’avoir aujourd’hui à notre actif cette exposition-là que nous aurons à visiter à partir de ce jour.
Je suis animé par un sentiment de joie ; c’est une consécration parce que, après un certain temps de travail, on voit que toutes ces heures de travail à briguer des marchés ou bien à faire des travaux toujours plus difficiles les uns que les autres, ont fini par amener la personne à avoir un certain savoir-faire dans son métier. Donc, c’est déjà une consécration ; elle me permet tout simplement d’avoir un repère qui me permet d’aller plus loin et d’élargir mes potentialités.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

Exposition de caricatures à la Fondation Zinsou de Cotonou


En marge du vernissage



Joseph Akligo, 2ème Prix du Concours, donne son opinion



Sélectionné 2ème sur les 15 caricaturistes ayant participé au concours lancé par l'Ambassade d'Allemagne près le Bénin, dans le cadre du 20ème Anniversaire de la chute du Mur de Berlin, Joseph Akligo, très ému, a accepté de se prêter à nos questions.



Le Mutateur : M. Akligo, vous avez été retenu deuxième, suite au concours organisé par l’Ambassade d'Allemagne près le Bénin. Quelles sont vos impressions ?



Joseph Akligo : Mes impressions, c’est la joie de partager avec le peuple allemand ce grand symbole qu’est la chute du Mur de Berlin. Si j’ai décidé de participer à ce concours, c’est parce que, jeune étudiant que j’étais à l'époque, j’étais en première année d’université lorsqu’est survenu l’événement. Donc, j’avais assisté, en quelque sorte, à l’événement, et on avait aimé que le monde change dans ce sens-là. C’est cela qui a fait que j’ai voulu participer, quand l’Ambassade d’Allemagne a demandé à lancer un concours de caricature.



En tant que caricaturiste, qu’est-ce que vous pensez des 20 ans de démocratie en Afrique et en Europe de l’Est ?



D’abord, en tant qu’Africain, je pense que c’est un bilan qui, globalement, n’est pas négatif ; la démocratie est une bonne chose. C’est vrai : les Béninois sont très responsables, ils ont aimé la démocratie et elle donne des preuves sur le terrain. Malheureusement, d’autres pays africains qui ont voulu faire comme le Bénin n’ont pas eu cette chance ; je veux donner l’exemple du Togo, du Congo, notamment, qui ont fait la Conférence nationale mais qui n’a pas abouti.
Mes impressions, c’est que, malgré ça, vous allez voir que dans ces pays, au moins, il y a une prise de conscience des peuples que le pouvoir appartient au peuple et non aux dirigeants. Cette réalité est commune à toute la jeunesse, dans tous les pays. Même en Guinée, la dernière fois, vous avez vu ? C’est la jeunesse qui a été massacrée par les militaires. Donc, il y a une prise de conscience générale : la démocratie a son avenir devant elle. Mais, je souhaite vivement que le Bénin puisse, quelles que soient les difficultés, garder l’équilibre, garder la tête froide et continuer dans ce sens, parce que c’est cela qui est l’avenir de l’Afrique. Même si cela ne va pas ailleurs, au moins, au Bénin, il faut que cela aille.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

Caricature gagnante de Hodall Beo



En ce début de soirée du lundi 09 novembre 2009, à la Fondation Zinsou de Cotonou, a été lancée l'Exposition, qui va durer du 09 au 23 novembre, intitulée: "La Chute du Mur de Berlin et les caricaturistes béninois'', sous le double signe du 20ème Anniversaire de la chute du Mur et du 60ème Anniversaire de la République Fédérale d'Allemegne.
A cette occasion ont été dévoilées au public les 24 caricatures sélectionneés, suite au concours lancé par l'Ambassade d'Allemagne près le Bénin et, notamment, la caricature gagnate de Hodall Beo, à votre appréciation, ci-dessus.
Marcel Kpogodo

jeudi 5 novembre 2009

Bande dessinée au Bénin




Concours de caricature


Hodall Beo remporte le 1er Prix


Dans le cadre de la commémoration au Bénin du 20ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin, l'Ambassade d'Allemagne près notre pays a organisé un concours de caricature auquel ont participé quinze caricaturistes béninois. Face aux résultats qui viennent de tomber, Hervé Alladayè, alias Hodall Beo, arrive en tête du classement.


Au total, une somme de 160.000 F revient à Hodall Beo comme récompense pour la première place qu'il a conquise, à l'issue de la délibération du Jury, constitué par Delphine Bousquet, Présidente, Romuald Hazoumè et Francis Tchiakpè, alias Tchif, Membres.
Ce sont 24 planches qui ont été sélectionnées sur 117 présentées à la compétition; tous les candidats, appelés à en mettre cinq en jeu, se sont vus évaluer et retenir un certain nombre d'entre elles considérées comme les meilleures. Au niveau des compétiteurs, trois caricatures ont été pris en compte au maximum, et une, au minimum, pour une exposition, du 09 au 23 novembre 2009, à la Fondation Zinsou.
Le vernissage de celle-ci est donc prévu pour le lundi 09 novembre 2009 au même lieu à 18h30, en présence de l'Ambassadeur de la République Fédérale d'Allemagne, Ludwig Linden. Quant aux Prix, les lauréats pourront les retirer à la Fondation Zinsou à partir du mardi 10 novembre.
Ce résultat constitue une certaine consécration pour Hodall Beo dont l'évolution dans la caricature béninoise se matérialise, entre autres, par des interventions, plusieurs années auparavant, dans quelques journaux de la place, et à travers de courageuses initiatives d'édition à son propre compte de bandes dessinées: Les zémidjans protestent, Les Zémidjans persistent, Assoclé et Bonou - 12 Gags salés et Faoussah la petite vidomègon. En route pour d'autres victoires ...

Marcel Kpogodo



Tableau des résultats


Lauréats

Nombre de planches
Prix uniformes
Prix spéciaux
Total
01
Hervé ALLADAYE
03
60.000
100.000
160.000

02
Joseph AKLIGO
03
60.000
50.000
110.000

03
Claude ADJAKA
02
40.000
25.000
65.000

04
Raymond GEMI
02
40.000
Néant
40.000
05
Paul KPITIME
02
40.000
Néant
40.000

06
Constant ADADJA
02
40.000
Néant
40.000
07
Will. BOKO
02
40.000
Néant
40.000

08
J. HOUSSOUNOU
01
20.000
Néant
20.000
09
Michel AÏSSE
01
20.000
Néant
20.000
10
Alexandre KOSSOKO
01
20.000
Néant
20.000
11
Cédric QUENUM
01
20.000
Néant
20.000

12
A. TIDJANI SERPOS
01
20.000
Néant
20.000
13
C. ZINSOU
01
20.000
Néant
20.000
14
Hector SONON
01
20.000
Néant
20.000

15
Ev. AMOUZOUVI
01
20.000
Néant
20.000

mardi 15 septembre 2009

exposition au ccf de cotonou


Exposition au Centre Culturel Français de Cotonou



Benjamin Déguénon frappe fort



Depuis le 12 juin 2009, l’Espace Kpobly du Centre Culturel Français de Cotonou abrite l’Exposition ’’Nudowa Yoyo’’. Les férus d’arts plastiques ont jusqu’au 18 septembre pour découvrir l’expression du talent des artistes Marius Dansou, Benjamin Déguénon, Kajéro, Rafiy Okefolahan et Totché.



Sortent du registre classique des tableaux d’art, Benjamin Déguénon et Totché. Si le second particularise sa touche par une œuvre à découvrir purement par la vidéo, Un voyage dans l’au-delà, en huit stations, le second impressionne par une installation d’une situation tant controversée mais qui appartient inexorablement au vécu des Béninois et d’un nombre non négligeable de ressortissants d’autres nationalités africaines : la vindicte populaire. C’est une fresque de l’auto-justice qui manifeste la difficulté des polices africaines à circonscrire la criminalité dans ses différents degrés.
Benjamin Déguénon a le mérite, à travers cette installation, de restituer l’univers macabre de la brûlure des voleurs de tous acabits, arrêtés par la population assoiffée de vengeance et passés au feu vif, par un pneu qu’on leur enroule autour du corps et à de l’essence qu’on leur verse sur la peau.
Cette installation, intitulée Les 125, fait croire, par le titre, qu’il ne coûte rien de tuer un voleur pris par la population à Cotonou : 100 francs pour le litre d’essence, 25 pour la boîte d’allumettes.
Les propos qu’il livre au public pour expliquer son immersion dans le macabre et l’insoutenable sont simples : « J’ai choisi ces supports pour leur endurance, pour mettre à l’épreuve mon endurance, parce que je lutte avec cette matière, elle me résiste, je me forge à son contact, elle me transforme autant que je la transforme, elle me rend les coups que je lui assène, je sue, je crie, mais je sais qu’elle supportera le soleil, qu’elle ne va pas craindre la pluie, qu’elle transmettra ma joie et ma souffrance, mes dires, qu’elle résistera à l’épreuve du temps. »
Quand Benjamin Déguénon parle de « supports », il s’agit de sachets noirs en plastique brûlés et fondus, articulés et entortillés sur des torsades de fer.
Voilà une matière, en réalité ordinaire à Cotonou, pour immortaliser une réalité qui lui sert à s’exorciser du cynique placé à son degré le plus insoutenable, et à extérioriser ses peines de plasticien confronté à la résistance et à l’efficacité du sachet en plastique, d’une utilisation très populaire à Cotonou.


Marcel Kpogodo

espace tchif à cotonou

Programme de Septembre de l’Espace TCHIF

A Cotonou se profile désormais un nouveau cadre pour spectacles, tous domaines confondus de la culture : l’Espace TCHIF.

En ce qui concerne la programmation de septembre 2009, elle prévoit, pour le reste du mois, des spectacles d’une envergure non négligeable :

- Concert de Kuami Mensah, le vendredi 18 à 21 heures

- Concert d’Awoulath Alougbin, le samedi 19 à 20 heures 30

- Projection du Film ’’Aimé Césaire, un nègre fondamental, le mercredi 23 septembre à 20 heures

- Représentation théâtrale de la Pièce ’’Amlan-gnaoun la traversée’’ de Fidèle Anato le Baobab, le vendredi 25 à 20 heures 30, un spectacle One’s man show déjà présenté au Centre Culturel Français de Cotonou le jeudi 4 septembre.

- Concert de Sanzy Viany la Camerounaise, le samedi 26 à 20 heures 30

- Exposition du plasticien nigérian Tola Wewe, tout le mois de septembre.

edou au bénin


Musique béninoise



Edou: '' [Mon album] est un album de très haut niveau ''



Edou, de son vrai nom Edouard Ayidomèhou, a fait l’objet d’une grande curiosité auprès de ses compatriotes béninois, après la sortie de son premier album, Un mot. A travers cette interview qu’il vient de nous accorder, il lève un coin de voile sur tout ce que les Béninois voulaient savoir sur lui : son évolution dans le monde musical, les thèmes qui lui sont les plus chers, la psychologie qui est la sienne, … Voilà Edou dans tous ses réels états !



Marcel Kpogodo: Bonjour Edou. Depuis la sortie de votre premier album, il y a quelques mois, vous êtes à la mode actuellement à Cotonou. Vous êtes musicien béninois mais, quel est votre parcours, vous êtes parti d’où pour arriver à ce niveau ?


Edou : D’abord, je vous remercie. Je me présente : Edou, artiste-chanteur. Mon parcours : je suis parti d’abord de la Côte d’Ivoire, où j’ai reçu une formation au sein d’un groupe qui m’a, très jeune, découvert et qui est l’orchestre de l’Université d’Abidjan, où j’ai eu mes premiers pas, en tant que chanteur. Et, après, dans le même temps, il n’y avait pas de chanteur. Donc, j’ai été chanteur leed de cet orchestre. Ensuite, dans le même laps de temps, j’ai pu rencontrer Meiway qui a été émerveillé lors d’une répétition avec ses musiciens ; j’étais avec l’un de ses choristes, qui a demandé à ce que je les aide à chanter, vu que Meiway n’était pas là et que je connaissais pas mal de chansons de lui. Et, comme Meiway était un modèle pour moi à cette époque, je maîtrisais en fait tout son répertoire. Donc, plus d’une heure après, pendant la répétition, Meiway est arrivé lui-même répéter, il m’a vu en train de chanter ses propres chansons, il était étonné parce qu’il n’avait jamais rencontré un petit garçon en train de chanter sa chanson, exactement comme lui, dans la même gamme. Je pense que c’est ce qui l’a vraiment ébloui ; il a demandé si je voulais être recruté au sein de son orchestre pour recevoir une formation de chanteur et de chanteur-choriste, ce que j’ai accepté, parce que je pense bien que toute personne n’aurait pas refusé une telle offre. Donc, c’est parti comme ça ; dans la même année, j’ai fait la connaissance de Nayanka Bell également, qui m’a recruté pour être son choriste. Ainsi de suite. Au sein de l’orchestre de l’Université, on arrivait à accompagner des artistes, d’où je jouais le rôle également de choriste de ces artistes-là : il y a eu Tiken Jah Fakoly, le groupe RAS, Mathey, Alice Sofa, David Tayrault, en fait, pas mal d’artistes. Toutes ces formations m’ont amené à partager des scènes dans de grandes salles du Palais des Congrès, de l’Hôtel Ivoire, toujours à Abidjan, avec le groupe Extra Musica, Wenge Musica Maison Mère et Wenge Musica BCBG, j’ai partagé des scènes où j’étais choriste, pour Nayanka Bell, toujours dans certaines grandes salles de l’Hôtel Ivoire, j’ai eu l’opportunité d’être choriste d’un soir de Lokua Kanza qui est une référence, une grande figure de la musique africaine. Partant de là, avec tout ce parcours que j’ai eu à un moment donné, j’ai senti le besoin de connaître mes origines ou de venir apprendre à connaître mes origines béninoises. Donc, c’est comme ça que je suis arrivé au Bénin et, de manière inattendue, j’ai eu la proposition, comme cela, de travailler dans un orchestre ici, au Restaurant Le Berlin, qui était le groupe Feeling Stars de Monsieur Rock Quenum ; j’ai travaillé avec cet orchestre pendant un an et demie. Et, après, j’ai été sollicité pour être chanteur dans certains cabarets de la place, ici à Cotonou. Je pense que c’est toute cette expérience-là qui m’a servi aujourd’hui également de pouvoir rencontrer un producteur de taille, à qui je ne dirai jamais assez « Merci », parce qu’il a cru en la capacité vocale que j’avais, au talent, en ma petite personne et, je pense qu’il a eu confiance, il a investi, il a mis les moyens qu’il fallait pour produire un album de bonne facture. Je pense que c’est tout ce travail qui s’est fait, avec toute l’expérience acquise, qui a donné naissance à l’artiste Edou que je suis.



On peut avoir le nom de ce producteur ?

Monsieur Jules Gbaguidi.



Votre album comporte combien de titres ?



Mon album comporte dix titres. C’est un album riche en couleurs et près de 70% de ses textes parlent d’amour, sur plein de bords. Dans cet album, j’interpelle également à ce que chacun de nous puisse croire en ce qu’il fait et que, dans la vie, il ne faudrait jamais baisser les bras, il faudrait toujours croire en ce que nous faisons ; il y a une heure qui vous est proprement destinée et, par rapport à cette heure-là, quand elle sonne, nul ne peut la retenir. Je pense que ça a été la mienne, cette année, et je demande à ce que chacun de nous tous, autant que nous sommes dans ce monde, que chacun puisse garder un espoir et croire à son jour
En dehors de cela, il y a une chanson où je rends grâce à Dieu pour tous les bienfaits qu’il m’a accordés et je parle également à certaines personnes qui se découragent dans la vie ; je leur demande de ne pas se décourager, de croire en Dieu, parce que, quel que soit ce qu’on fait, quel que soit ce qu’on se fixe comme but dans la vie, il faudrait croire en Dieu parce que, à un moment donné, Dieu vous donnera la chance. J’ai énuméré comme ça, à travers cette chanson, l’histoire d’un employé qui est resté longtemps, pendant des années à la servitude, et qui ne croyait plus à la réussite, qui a confié sa destinée à Dieu, afin que Dieu lui donne la chance de pouvoir être un jour autonome et ne plus dépendre de quelqu’un.
Vous avez également d’autres textes qui parlent de séparation douloureuse entre monsieur et madame, qui se sont séparés sur un coup de tête. Voilà, il y a un peu de tout.


A travers quels rythmes musicaux il faut vous identifier ?



C’est d’abord un premier album. Pour des personnes comme moi qui ont eu à toucher à un peu de tout - parce que nous passons de cabaret en cabaret et qu’on arrive à faire tout genre musical -, il n’est pas évident de faire un album et qu’il soit accepté ; cela ne signifie pas que je suis en train de dire qu’on ne peut pas avoir fait tout ce trajet et faire un album dans un seul genre et ne pas réussir. Mais, moi par exemple, j’ai fait un peu de tout, parce que, réellement, j’ai été un chanteur à variétés, dans presque tous les genres de cabarets, j’ai fait des chanteurs africains, j’ai fait juste des standards, j’ai fait de la variété française, du zouk, un peu de tout. Donc, pour un premier album, s’il n’en tenait qu’à moi, j’aurais fait de la world music à coloration internationale et africaine, du genre Lokua Kanza et Garou. Mais, c’est vrai que tous ceux qui m’ont vu sur des scènes, des gens m’ont dit : « On aimerait bien que tu nous fasses danser, puisque tu nous as habitués à ça. » Donc, c’est dans cette optique que j’ai fait un album à variété africaine. Et, maintenant, je pense que ce qui aurait beaucoup plus plu aux gens, c’est dans cette optique-là que je travaillerais pour le deuxième album et pour les autres albums à venir.



On a vous a vu en featuring avec Ardiess Posse. Cela a quelle signification ? Est-ce que cela est la manifestation de votre intégration à la musique béninoise locale ?




En fait, je dirais que ça n’a pas de signification ... Ardiess, c’est une expérience pour montrer un tout petit peu aux gens qu’on peut associer un chanteur à un rappeur, qu’on peut associer par exemple des rappeurs à tout genre musical. Et, je pense que j’ai demandé à mes amis et frères du groupe Ardiess de pouvoir intervenir sur une chanson qui ferait une ambiance africaine internationale ; cette expérience a été bonne, c’est une chanson qui cartonne, qui plaît à beaucoup de personnes. Donc, je dirai que si cette expérience était à refaire, je la referais volontiers.



Actuellement, tu es à Cotonou. Quels sont tes projets immédiats ?



Mes projets immédiats, présentement : pouvoir permettre au peuple béninois d’être accessible à l’album d’Edou. Et puis, les projets à venir, ce sont mes voyages, mes tournées, ainsi de suite.



As-tu un dernier mot à l’endroit de tes fans, de tes admirateurs ?



A l’endroit de mes fans, honnêtement, j’avoue que je me posais pas mal de questions, à savoir si mon produit allait plaire au public béninois. Et, j’ai eu à le dire, il y a trois semaines, lors d’un spectacle, à Cotonou ici, où j’étais : j’ai été très ému, je le suis encore, de la manière très réceptive dont a réagi le peuple béninois. Honnêtement, je ne m’y attendais pas … Vous voyez, je vous en parle, j’en ai même la chair de poule, je ne m’y attendais pas ; et ça, ça m’a fait et ça continue de me faire un grand plaisir. J’étais également à certaines émissions sur certaines chaînes radiophoniques où j’ai vu la population appeler de Malanville, de Parakou, de Djougou, de Sèhouè, de Savalou, ainsi de suite, de Porto-Novo, même de Cotonou. Honnêtement, je ne m’y attendais pas, j’avoue que je reçois énormément de coups de fil … Franchement, ça fait un chaud au cœur de se sentir apprécié par la population béninoise. Et, moi, honnêtement, je remercie toute cette nation béninoise qui est réceptive à l’album et à ceux qui viendront également par la suite ; je la prierai de bien consommer cet album, sans hésitation, parce que c’est un album de très haut niveau. En reconnaissance à la manière réceptive du peuple béninois vis-à-vis de cet album, je prends l’engagement – une grande promesse, je dirai – de faire en sorte à ce que le deuxième album d’Edou soit spécialement pour le peuple béninois, une façon pour moi de dire « Merci » à la manière dont il a accepté le premier album ; je ne m’y attendais pas. Je lui dis gracieusement et énormément « Merci » ; le deuxième album, franchement, il n’en sera pas déçu, il n’en sera pas déçu.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

vendredi 4 septembre 2009

liberté de la presse: nouvelle création théâtrale au Bénin


A propos de la très prochaine représentation de sa nouvelle pièce sur la liberté de la presse



Patrice Toton : « […]Quand tu tues un journaliste, il en naîtra une vingtaine d’autres … »



La presse et les fondements de son exercice préoccupent plus d’un esprit aujourd’hui. Parallèlement, dans les prochains jours, le monde du théâtre béninois verra naître une pièce consacrée à la liberté de presse et au travail délicat des journalistes : Dans l’arène du fou. Son auteur, Patrice Toton, nous parle plus profondément de l’œuvre, à travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder.


Marcel Kpogodo : Bonjour Patrice Toton, tu es en train de travailler sur une nouvelle création intitulée Dans l’arène du fou, et qui est prévue pour être jouée courant décembre 2009. Peux-tu nous parler un peu de cette pièce ?


Patrice Toton : Bonjour Marcel. Je te remercie pour la question et pour l’intérêt que tu accordes à ma modeste personne. Je suis comédien, conteur et, par moments, j’essaie de faire de la mise en scène, puisque j’ai évolué, j’ai fait une école de théâtre, l’Ecole internationale de théâtre du Bénin, dirigée par Alougbine Dine. Sorti de cette école-là, il est important pour moi d’organiser une carrière dans laquelle la comédie a une place, le conte a une place, la mise en scène a aussi une place. Mais, dans mes nuits, dans mes insomnies, dans mes heures de distraction, dans mes heures de contemplation et de réflexion, je cogite un peu sur l’homme, sur les faits, sociaux, sur l’humanité, sur la tradition, sur l’histoire du monde, sur même l’histoire du théâtre. Et, ça me tente d’écrire quelques fois ; je n’écris pas forcément parce que je suis auteur, parce que je veux devenir grand auteur, mais j’écris pour traduire quelque chose, pour mettre sur papier ce que je sens, ce que je pense, pourvu que cela soit utile aux autres et à moi-même, à partir d’un certain moment.
Donc, c’est en faisant justement cela que j’ai réussi à écrire une pièce que j’ai titrée Dans l’arène du fou. Cette pièce, j’ai commencé à l’écrire depuis 2003 ; ça a connu des étapes, ça a été joué comme création ou spectacle test, sur le Festival d’Orden Alladatin en 2003 à Parakou. Après, j’ai repris une autre version, j’ai participé à des chantiers d’écriture à Cotonou, organisés par La Comédie de Saint-Etienne, j’ai repris encore une autre version et, en 2007, j’étais à Lomé, à un autre chantier d’écriture, organisé par La Comédie de Saint-Etienne et les Ecritures vagabondes, je crois, ou Escales d’écriture. A cet Atelier-là, j’ai encore travaillé sur la pièce avec le grand auteur, Slimane Benaïssa, qui est un Franco-algérien, qui m’a donné des consignes que j’ai exécutées et, enfin, j’ai une version plus ou moins finalisée de la pièce Dans l’arène du fou, que j’ai entrepris de mettre moi-même en scène, avec des comédiens professionnels béninois.


De quoi parle cette pièce ?



Je remonte dans le passé ; il y a un journaliste qui a été assassiné au Burkina Faso, qui s’appelle Norbert Zongo, en 1998, je crois bien. Ce fait de société m’a marqué, comme la mort de Sankara m’a marqué. Je ne suis pas révolutionnaire, mais je suis un admirateur de tous ceux qui se battent pour une cause commune, pour une cause noble. Et, je classe, moi, les journalistes dans cette catégorie d’hommes qui se sacrifient, qui donnent leur intelligence, qui donnent leur savoir à tout un peuple, à toute une nation, qui mettent leur vie au service du peuple. Donc, je suis sensible à ces personnes-là ; tout ce qu’ils font m’intéressent. Du coup, la mort de Norbert Zongo m’a marqué et j’ai décidé de contribuer à mettre fin aux sévices que subissent les journalistes, mais je voudrais donner mon opinion sur cet état de choses et montrer l’importance du journaliste dans une société démocratique, donc, montrer l’importance du quatrième pouvoir dans une société de droit. Alors, ma pièce est essentiellement axée sur cela, sur la protection du journaliste et sur l’enracinement de la démocratie. Dans cette pièce-là, je défends la cause des journalistes. Sans être trop dans de la sensibilisation, j’écris une pièce tout simplement, mais dans cette pièce, il est bien question de la dépénalisation des délits de presse, de la protection des journalistes, de la bonne gouvernance, de l’enracinement de la démocratie ; il est aussi bien question d’une pièce de qualité, au service d’une démocratie durable qui profite à tout le peuple.



Pouvons-nous avoir un petit résumé de la pièce ?



Il s’agit, dans cette pièce, d’une histoire très banale ; je raconte l’aventure d’un journaliste évadé de prison donc, un journaliste en cavale, qui est recherché par le gouvernement, parce qu’il détient des informations qu’il menace de publier, des informations top secret, des informations qui en diront beaucoup sur la mauvaise gouvernance, sur les crimes crapuleux du pouvoir, sur les détournements, sur les violations de la loi fondamentale, sur, également, le blanchiment d’argent, sur tout ce qui salit l’image de nos gouvernants, de nos Etats, de nos peuples, et qui les opposent, la plupart du temps, aux journalistes. Alors, ce journaliste évadé, pour rester en contact avec l’actualité, va prendre la place de son frère jumeau qui est un fou. Celui-ci avait érigé domicile dans un vieil immeuble que j’appelle l’arène du fou ; il va se substituer à son frère le fou qu’il ira cacher quelque part dans les égouts du Palais de la liberté, qui est en face du Palais de la République. Donc, il a pris la place du fou et il suit l’actualité. Comme le pouvoir s’est mis à la recherche du journaliste, il a appris qu’il est allé rendre visite à son frère le fou, avant de disparaître ; le fou est devenu très célèbre du fait que son frère journaliste lui aurait rendu visite. Les policiers, la femme du journaliste évadé, le pouvoir incarné par le ministre de l’intérieur et de la défense nationale, le représentant des journalistes, tout le monde sonne à la porte du fou qui est devenu, du coup, célèbre, sans que personne ne se rende qu’en fait le fou dont il s’agissait en ce moment-là, c’était le journaliste lui-même. On a découvert le pot-au-roses à la fin de la pièce qui bascule en drame ; le ministre a trouvé la mort, ainsi que l’un des policiers chargés de traquer le journaliste en cavale, un peu pour dire qu’il faut renouveler le pouvoir, qu’il faut que le pouvoir change de vision à l’endroit des journalistes et que le pouvoir, qui est un pouvoir oppresseur, doit partir et disparaître, pour que vive le pouvoir qui collabore avec le journaliste, qui lui tend la main. A la fin du spectacle, la dernière phrase est dite par le policier survivant, au journaliste et au porte-parole des journalistes : « Vous êtes libres, vous n’avez rien à craindre, le président ne viendra pas, vous êtes libres ». Donc, c’est une manière de dire : « Le pouvoir vous renouvelle toute sa confiance, le pouvoir vous renouvelle son attachement, le pouvoir comprend votre importance et, ensemble, nous allons œuvrer pour l’assainissement de la maison, pour la bonne gouvernance, pour que le peuple vive en paix et que les richesses du pays soient équitablement partagées entre tous ». C’est de cela que je parle.



Tu dis avoir entamé Dans l'arène du fou depuis 2003, mais on constate qu’elle est d’une réelle actualité …



C’est une bonne et belle coïncidence et cela va demeurer ainsi, parce que, je ne suis pas grand auteur, mais je pense que, pour qu’une œuvre théâtrale dure dans le temps, c’est qu’elle parle des événements présents, et continue de parler des événements futurs ; c’est ce que j’essaie de faire. Cette pièce parle, en général, de la liberté de presse, de la liberté d’expression, de la protection du journaliste, de l’enracinement de la démocratie, mais, ces questions ont été abordées depuis la nuit des temps, depuis les siècles passés par de grands auteurs : Victor Hugo parlait déjà de l’Etat de droit, de la libre expression et, on continuera de parler de cela, durant les années, les siècles qui vont venir. Il faut juste savoir aborder le sujet pour que cela reste universel, pour que cela reste un sujet de tous les temps. Et moi, c’est ce que j’ai essayé de faire. S’il plaît à Dieu – j’exagère, ce n’est pas une question de Dieu – mais, qu’il plaise au temps, cette pièce restera l’allié du temps, donc une pièce de tout le temps.



Peut-on dire que Dans l’arène du fou est une pièce de dénonciation ?



En partie, oui, dans la mesure où l’allusion est faite à beaucoup de crimes commis, comme la mort de Norbert Zongo, la disparition mystérieuse de Frédéric Nérac en Irak, l’assassinat crapuleux de Jean Hélène en Côte d’Ivoire, de Michel Congo en RDC, ainsi de suite. Donc, cette pièce fait allusion à tant de crimes, à tant d’actes crapuleux commis sur des personnes de journalistes, ce qui permet de dire que c’est une pièce de dénonciation. C’est aussi une pièce de vision, une pièce de révélation, une prophétie pour dire que, quel que soit ce qu’on fera à l’endroit de la presse, elle est immortelle, elle demeurera immortelle, et qu’il est juste de comprendre et d’accepter, malgré tout, que la presse constitue un quatrième pouvoir, et qu’il faut faire avec ; il faut conjuguer avec la presse, si on veut garder durablement l’Etat de droit, la démocratie. Si on veut cultiver effectivement la bonne gouvernance, il faut comprendre et accepter qu’on ne saurait arracher à tout un peuple la liberté d’expression. Parlant de liberté d’expression, les journalistes représentent donc vraiment cette liberté d’expression dans un Etat de droit.



Est-ce que tu penses te servir de cette pièce pour produire un impact réel sur la situation de la presse au Bénin ?



Justement, c’est pour cela que nous avons entrepris de monter cette pièce en ce moment précis, dans la mesure où, tout d’abord, le problème de liberté de presse reste un problème majeur au Bénin, puisqu’il n’y a pas d’année où on n’entend pas parler de répression sur les journalistes, de journalistes martelés, de journalistes emprisonnés. De deux, nous sommes presqu’en fin de mandat ; il sera question bientôt d’élections présidentielles et d’élections législatives couplées et tout cela interpelle la presse et le pouvoir. Vous connaissez autant que moi, en tant que journalistes, le comportement du pouvoir en ces moments sensibles, vous connaissez également l’engouement des journalistes en ces moments délicats. Nous sommes dans le besoin d’arbitrer, de dire : « Faites attention ! », nous sommes dans le besoin de solliciter une presse de qualité au service d’un pouvoir et d’un Etat conscients de l’importance de la presse, d’un Etat conscient de l’utilité de la presse au service de la démocratie, du développement, de l’Etat de droit. C’est très important pour nous de monter cette pièce en ce moment, de parler, à la fois, à la presse, aux organes de presse, aux journalistes, comme nous parlerons également au pouvoir en place, pour que la paix soit sauvegardée, pour que notre démocratie soit durable, pour que le quatrième pouvoir soit respecté et qu’il respecte le pouvoir exécutif, et que l’Exécutif respecte le quatrième pouvoir, et que le législatif soit impliqué et, élabore les lois. Comme nous parlons de dépénalisation, nous voulons l’interpeller aussi ; cette pièce va interpeller aussi le législatif pour lui dire le besoin d’élaborer des lois pour protéger les journalistes, dans un Etat de droit comme le nôtre. Nous avons tous besoin que la démocratie prospère, que le peuple prospère dans la paix et dans le partage des richesses nationales. C’est ce que nous pensons faire et c’est utile en ce moment.



Qu’en est-il de la distribution des rôles au niveau des acteurs ?



Cela est bien provisoire, puisque nous sommes encore en pleine réflexion autour du casting, quand bien même il est déjà très clair que la pièce sera montée. Il y a, en tout et pour tout, six personnages dans cette pièce et, vous pouvez être rassuré que ces rôles seront confiés à des comédiens professionnels qui ont déjà apporté plus d’une fois la preuve de leur talent, de leur ambition de continuer au théâtre, de continuer à faire du théâtre, d’évoluer dans le théâtre et de mettre leur talent au service de leur nation.
En plus des six comédiens qui vont interpréter les six personnages de la pièce, il y aura un septième acteur qui sera un musicien et qui va jouer du talking-drum, ce que nous appelons en nago le « guinguin » ; il va accompagner, à un moment donné, l’action du porte-parole des journalistes.



On connaît Patrice Toton comme l’un des acteurs béninois ayant une diction remarquable. Est-ce que tu penses interpréter l’un des six rôles de la pièce ?



Je ne crois pas, je ne crois pas. Ce n’est pas possible, parce que, tout simplement, on nous reproche déjà au Bénin, nous, acteurs, culturels, comédiens, d’embrasser beaucoup de choses à la fois. Quand bien même je trouve utile et nécessaire, à la limite, indispensable qu’on ait plusieurs cordes à son arc, il faut quand même tirer une seule corde à la fois. Du coup, je voudrais être à la mise en scène, je voudrais mettre ma vision de metteur en scène au service de cette création, et permettre à d’autres comédiens de s’exprimer en tant que tels et de mettre leur talent aussi au service de cette création.



Un dernier mot ?



Avant d’en arriver au dernier mot, nous allons encore en dire deux qui sont pour moi très importants. Le premier concerne l’utilité de notre théâtre ; il est important aujourd’hui qu’on croie en ce que font les hommes de théâtre, il faut croire que le théâtre constitue une discipline artistique noble, et que le théâtre doit cesser tout simplement, pour des pays comme le nôtre, d’être juste un objet de distraction et devenir un objet de développement ; il faudrait que le théâtre soit un théâtre utile, que notre théâtre parle, que notre théâtre touche durablement, que notre théâtre contribue à changer quelque chose au sein de notre société. Et, c’est vers ce type de théâtre que nous tendons, c’est ce type de théâtre que nous voulons offrir au peuple béninois, c’est un théâtre de développement, c’est un théâtre au service du peuple, au service de la nation ; c’est ce que notre association, l’association Katoulati s’évertuera à faire, dans les années à venir.
Le deuxième mot concerne la manière dont nous allons procéder pour réussir ce projet. C’est d’abord de remercier ceux qui collaborent déjà avec nous et qui croient en ce projet, comme le Ministère de la Culture, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales qui, à travers sa Direction du fonds d’aide à la culture, subventionne cette création, en nous accordant une aide substantielle qui nous permettra de supporter les charges de décor et de costumes. Mais, il reste beaucoup d’autres charges auxquelles nous allons faire face pour que ce projet soit une réussite. Alors, nous nous faisons d’office l’honneur d’y associer tous les organes de presse béninois, tous les journalistes béninois ; autant qu’ils se sentent utiles à quelque chose, qu’ils nous contactent et qu’ils apportent leur pierre à l’édifice, comme on le dit. Nous nous faisons l’honneur d’y associer aussi la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, à travers son Président, le Ministère de la Communication et des nouvelles technologies, les Ambassades et toutes les structures qui se battent pour la liberté de presse et la protection du journaliste, et aussi pour l’enracinement de la démocratie. Que toutes ces structures retiennent que nous sommes ouverts pour collaborer avec elles et, d’office, leur nom est impliqué à ce projet qui est un projet utile pour notre peuple.
Pour finir, je voudrais dire que ce projet est celui de tout le peuple béninois, de la communauté internationale, de tous les journalistes et, comme nous l’avons su les qualifier dans cette pièce de théâtre, l’océan est trop petit pour les contenir ; nous voudrions aussi que le monde soit trop petit pour contenir cette pièce de théâtre, nous voudrions, comme nous l’avons décrit dans cette pièce, que la presse, quand on la tuera, quand on la détruira, elle se reconstituera dans les minutes qui vont suivre. C’est ce que nous avons dit dans la pièce : quand tu tues un journaliste, il en naîtra une vingtaine d’autres ; c’est comme cela que nous souhaiterions que les échos de cette pièce retentissent et ne cessent de retentir, parce que dès que ce projet est mis en ondes, dès que ce projet est mis sur la toile, il cesse d’être le nôtre, il devient le projet de la Haac, du Palais de la République, de l’Ambassade de France, du Centre culturel français, du Fitheb, du théâtre béninois, de tous les acteurs culturels béninois, de tous les organes de presse, de toutes les entreprises béninoises qui pourront se faire de la visibilité par cette action que nous qualifions de la plus grande action du théâtre en faveur de la presse béninoise et de la presse universelle. Nous n’allons pas arrêter de nous obstiner, nous n’allons pas arrêter de croire en la réussite de ce projet et, inch’Allah, ce sera ainsi.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

Pour contacter Patrice TOTON :
Tél. : (00229) 97 607 209 / (00229) 93 260 388
E-mail : patotcool@yahoo.fr




6èmes Jeux de la Francophonie: participation effective du Bénin?


Cotonou, le 01/09/09

COMMUNIQUE DE PRESSE

LA PARTICIPATION DU BENIN AUX 6èmes JEUX DE LA FRANCOPHONIE


1- Qui sommes-nous
?

Nous sommes les artistes béninois sélectionnés dans le cadre de la 6ème Edition des Jeux de la Francophonie, qui auront lieu du 26 Septembre au 06 Octobre 2009 à Beyrouth, au Liban.
Nous avons été sélectionnés sous la couverture du Ministère de la Culture, en présence des experts envoyés par l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Il s'agit de :
Catégorie Conte : Patrice TOTON
Catégorie Danse: Richard ADOSSOU
Catégorie Arts plastiques :
Catégorie Nouvelle: Mireille GANDEBAGNI.
Nous sommes des artistes professionnels et, depuis notre qualification, nous nous investissons pour défendre l’honneur du Bénin au Liban. Mais .....


2- Notre préparation proprement dite

Nous sommes retenus, certes, pour participer aux 6èmes Jeux de la Francophonie, mais, tout porte à croire que nous travaillons dans le vide. En effet, participer aux Jeux de la Francophonie signifie, pour nous, rivaliser d'ardeur et de compétence avec les autres nations francophones et, remporter des médailles dans les catégories où nous sommes qualifiés. Mais, alors, remporter des médailles exige, de nous, des préalables, au nombre desquels, nous pouvons citer :
- La mise au vert (Répétitions, préparations morales et psychologiques)
- La logistique (Décors, costumes, accessoires, instruments de musique, etc.)
- L'administration (Envoi des dossiers au Liban, rencontres avec les autorités du Ministère, achat des billets d'avion, définition des frais liés aux préparatifs et à l'entretien des artistes, etc.)

A la date d'aujourd'hui, nous pouvons dire que notre préparation se limite à nos répétitions quotidiennes, qui sont à nos propres frais, et, à nos vains efforts de discuter avec les autorités du Ministère. Mais, nous nous préparons à notre propre compte, sans savoir réellement si nous irons au Liban et si l'Etat béninois mesure la gravité de la situation.

3- Qu’en est-il de la situation et qu'en pensons-nous?

La participation du Bénin aux Jeux de la Francophonie est une question de souveraineté nationale.
Les jeux ont lieu, tous les quatre (04) ans, dans un pays de l'espace francophone. Notre pays, le Bénin, s'est engagé, en tant que pays francophone à participer aux Jeux et à respecter ses engagements à cet effet. Mais, aujourd'hui, les choses se passent autrement. Le Ministère, en charge de la Culture, a organisé la sélection des artistes devant participer auxdits Jeux. La sélection a eu lieu depuis avril 2009 et les artistes retenus ont été informés officiellement de leur future participation aux Jeux de la Francophonie. A la date d'aujourd'hui, c'est-à-dire à moins d'un mois de l'événement, le Cabinet du Ministère évite de rencontrer les artistes concernés. Cependant, la Direction de la Promotion Artistique et Culturelle du même Ministère écoute les artistes et leur fait entendre qu'il n'y a pas d'argent dans les caisses de l'Etat. La Direction fait entendre qu'elle se bat pour que les artistes béninois participent aux Jeux, même dans les conditions les plus dérisoires possibles: peut être, sans costume, sans décor, sans frais de séjour.

Sommes-nous officiellement accrédités pour les Jeux? Nos billets d'avion sont ils achetés? Aurons-nous des frais de préparation, d'entretien, de séjour? Et, enfin, réussirons-nous à participer effectivement aux Jeux?

Nous sommes, aujourd'hui, le 1er Septembre 2009 et, nous, artistes béninois sélectionnés, sommes incapables de répondre à une seule de ces questions. Et, voici ce que nous pensons :

Richard ADOSSOU : " C'est dommage. Dans quel pays sommes-nous où les artistes créateurs ne peuvent pas jouir des fruits de leur efforts et se sentir protégés et soutenus par leur pays ? "

Patrice TOTON : " C'est dommage, et j'interpelle le Chef de l'Etat, le Ministre de la Culture, le peuple béninois et, au pire des cas, les instances supérieures de l'OIF. Je les invite, tous, à sauver la participation du Bénin aux prochains Jeux de la Francophonie. "

mardi 1 septembre 2009

Nominés des Grands Prix Afrique du Théâtre Francophone 2009

Galiou Soglo, Ministre de la Culture du Bénin

Le vendredi 28 Août 2009, le Comité d’organisation des Grands Prix Afrique du Théâtre Francophone, lors d’une grande soirée de proclamation, qui a eu lieu au Théâtre de verdure du Centre Culturel Français de Lomé au Togo, a rendu publique la liste des 77 nominations, faites dans 14 catégories pour 14 Prix à décerner, au soir du Samedi 19 Décembre 2009 à Cotonou, lors d’un Gala spectacle. C’était sous la direction de Florent Couao-Zotti, Président du Jury.

Les catégories sont les suivantes : Meilleur Costume, Meilleur Lumière, Meilleur Metteur en scène, Meilleur Promoteur Culturel, Meilleure Comédienne, Meilleur Comédien, Meilleur Auteur, Meilleur Décor, Meilleure Scénographie, Meilleur Spectacle Elitiste, Meilleur Théâtre de Sensibilisation, Meilleur Média, Meilleur Humoriste et Meilleur Théâtre Populaire.

Il faut préciser que les nominés de l’édition 2009 proviennent de 20 pays africains et de 03 pays de la Diaspora : Algérie, Angleterre, Bénin, Burundi, Burkina Faso, Centrafrique, Cameroun, Comores, Côte d’Ivoire, Etats Unis, France, Sénégal, Madagascar, Gabon, Guinée Conakry, Guinée Equatoriale, Congo Brazzaville, Djibouti, Niger, Mali, Tchad, Tunisie et Togo.

A titre de rappel, les Grands Prix Afrique du Théâtre Francophone, sont comme les Oscars en France ; elles constituent des distinctions annuelles qui feront la promotion de leurs bénéficiaires, à l’échelle africaine et internationale.


En réalité, il s’agit d’une initiative de l’Association culturelle CBEOA, dirigée par le Béninois Euloge Béo-Aguiar.

Voici la liste des différents nominés :

1° Catégorie : Meilleur Metteur en scène

01
Minoungou Etienne : ‘’A la vie à la mort’’
Burkina Faso

02
Ildevert Méda et Luca Fusi : ‘’Le tigre’’
Burkina Faso

03
N’doye Ibrahima : ‘’L’hospitalité’’
Sénégal

04
Prince Bilau Yaya Georges : ‘’Héritage perdu de Mabi et Miko’’
France

05
Mwanbayi Kalengayi Alexandre : ensemble de ses oeuvres
RDC

06
Amoussa Koriko : ensemble de ses oeuvres
USA

07
Koubidina Alanda : ensemble de ses oeuvres
Togo



2° Catégorie : Meilleur Promoteur Culturel



01
Théâtre El Hamra : ensemble de ses oeuvres
Tunisie

02
FITHEGA : ensemble de ses oeuvres
Gabon



3° Catégorie : Meilleure Comédienne



01
Mme Sanogo Diarrah : ‘’Bougouniéré invite à dîner ‘’
Mali
02
Mme Ahogbédji Rachelle : ‘’Côté coeur ‘’
Bénin
03
Mme Wegang Nicaise Magloire : ‘’Qu’il en soit ainsi’’
Cameroun



4°Catégorie : Meilleur Auteur



01
Wegang Nicaise Magloire : ‘’Qu’il en soit ainsi’’
Cameroun
02
Mellal Arezki : ‘’Fada rive droite’’
Algérie
03
Fanou B. Marcel :’’Lorsque l’Afrique traduira l’Europe en justice’’
Bénin
04
N’diaye Alioune Ifra : ‘’Bougouniéré invite à dîner’’
Mali
05
Wilsi Akpéné Samuel :’’Le caleçon du roi’’
Togo
06
Malanda Mandounou Michel : ‘’Calibre 12’’
Congo Brazza



5° Catégorie : Meilleur Décor



01
Cie Falinga : ‘’A la vie à la mort’’
Burkina Faso
02
Cie l’oeil de Cyclone : ‘’Tatu ou la guerre du Che au Congo’’
Burkina Faso
03
CRESAS : Ensemble de ses oeuvres
Côte d’Ivoire
04
Malanda Mandounou Michel : ‘’Trente contre trois’’
Congo Brazza
05
Cie UNIVERSALISAPO : ‘’Héritage perdu de Mabi et Miko’’
France



6° Catégorie : Meilleur Comédien



01
Ernest Guy Kaho : ‘’L’enfer comme station balnéaire’’
Bénin
02
Sangaré Michel : ‘’Bougouniéré invite à dîner’’
Mali
03
Ouédane Wéssé-Kpamon Michel : ensemble de ses oeuvres
Centrafrique
04
Koubidina Alanda : ensemble de ses oeuvres
Togo
05
Dissaké Martin Alvarez : ‘’Le bal des coqesses’’
Cameroun
06
Ndoye Ibrahima : ‘’L’hospitalité’’
Sénégal
07
Prince Bilau Yaya Georges : ‘’Héritage perdu de Mabi et Miko’’
France
08
Tobachi Pastor : ‘’A petites pierres’’
Guinée Equatoriale



7° Catégorie : Meilleure Scénographie



01
EAC Les Muses : ensemble de ses oeuvres
Bénin
02
Cie Tam-tam : ensemble de ses oeuvres
RDC
03
CRESAS : ensemble de ses oeuvres
Côte d’Ivoire
04
L’oeil de Cyclone : ‘’Tatu ou la guerre du Ché au Congo’’
Burkina Faso



8° Catégorie : Meilleur Spectacle de recherche, élitiste, classique ou autre



01
L’oeil de Cyclone : ‘’L’oeil de cyclone’’
Burkina Faso
02
Cie Universalisapo : ‘’ ‘’Héritage perdu de Mabi et Miko’’
France
03
Cie Falinga : ‘’A la vie à la mort’’
Burkina Faso
04
Théâtre Evasion : ‘’Le tigre’’
Burkina Faso
05
Blonba Production : ‘’Bougouniéré invite à dîner’’
Mali
06
Association VEC : ‘’L’hospitalité’’
Sénégal
07
Cie Koz’art : ‘’L’ombre de mon propre vampire’’
Cameroun



9° Catégorie : Meilleur Théâtre de sensibilisation



01
Association VEC : ‘’Khakhatar’’
Sénégal

02
EAC Les Muses : ensemble de ses oeuvres
Bénin

03
Evaglo Cie Femmes et Théâtre : ensemble de ses oeuvres
Togo

04
Cie Rubli Africa : ‘’Un monde sans barrière’’
RDC

05
Bousri Ben : ensemble de ses oeuvres
Comores

06
Samafou Diguilou : ensemble de ses oeuvres
Tchad

07
Cie Tam-tam : ensemble de ses oeuvres
RDC

08
Cie Pataclowns : ensemble de ses oeuvres
Côte d’Ivoire



10° Catégorie : Meilleur Média



01
LCF : pour ses programmes culturels
Togo

02
Canal 3 : pour ses programmes culturels
Bénin

03
Nana FM : pour ses programmes culturels
Togo

04
Radio France Internationale : pour ses programmes culturels
France

05
Vox Africa : pour ses programmes culturels
Angleterre



11° Catégorie : Meilleur Humoriste



01
Cie Pataclowns : ensemble de ses oeuvres
Côte d’Ivoire

02
Samafou Diguilou : ensemble de ses oeuvres
Tchad

03
Docteur Mabuze : ‘’Le mal s’expire’’
RDC

04
Cie Sèmanko : ensemble de ses oeuvres
Bénin



12° Catégorie : Meilleur Théâtre Populaire



01
Docteur Mabuze : ‘’Le mal s’expire’’
RDC

02
Cie Rubil Africa : ‘’Un monde sans barrières’’
RDC

03
Blonba Production : ‘’Bougouniéré invite à dîner’’
Mali

04
Cie Sèmanko : ensemble de ses oeuvres
Bénin

05
Bousri Ben : ensemble de ses oeuvres
Comores



13° Catégorie : Meilleur Costume



01
Cie l’oeil de Cyclone : ‘’Le geste des Etalons’’
Burkina Faso

02
Blonba Production : ‘’Sud Nord’’
Mali

03
Malanda Mandounou Michel : ‘’Trente contre trois’’
Congo Brazza

04
EAC Les Muses : ensemble de ses oeuvres
Bénin



14° Catégorie : Meilleure Lumière



01
L’oeil de Cyclone : ‘’Tatu ou la guerre du Che au Congo’’
Burkina Faso

02
Cie Universalisapo : ‘’Héritage perdu de Mabi et Miko’’
France

03
Ndoye Ibrahima : ‘’ Khakhatar’’
Sénégal

04
Blonba Production : ‘’Bougouniéré invite à dîner’’
Mali

05
Cie Tam-tam : ensemble de ses oeuvres
RDC

06
Cie Falinga : ‘’ A la vie à la mort’’
Burkina Faso

07
CRESAS : ensemble de ses oeuvres
Côte d’Ivoire


N.B. : Les catégories Meilleur Homme ou Meilleure femme de théâtre de l’année et de la Diaspora restent ouvertes.

jeudi 27 août 2009

68ème anniversaire de cesaria evora


Attention: Sur ce blog, nous avons choisi de ne parler que des artistes béninois. Mais, ce 27 août, nous faisons une petite exception, étant donné qu'un grand nom de la musique africaine fête son 68ème Anniversaire: Cesaria Evora. Hommage à elle!!!! Merci de votre compréhension ...
Spécial 68ème Anniversaire


Cesaria Evora, on peut réussir à tout âge



Aujourd’hui, 27 août 2009, c’est le 68ème anniversaire de celle que le monde entier s’accorde à appeler affectueusement "la diva aux pieds nus" . De nationalité capverdienne, Cesaria Evora est née dans la ville de Mindelo. A cette heureuse occasion, nous vous proposons de revisiter la vie de cette femme, exceptionnelle, en ce sens que c’est à un âge très avancé qu’elle a connu la réussite, la prospérité et la gloire, rompant ainsi avec plusieurs décennies de dénuement.


68 ans est un âge auquel elle peut se permettre de s’acheter tout ce qu’elle désire et de voyager vers n’importe quelle destination du monde, parce qu’elle est mondialement connue aujourd’hui et très fortunée. Pourtant, il n’en est pas ainsi pour beaucoup de personnes de son âge et, il y a près d’une vingtaine d’années, elle ne se prévoyait peut-être pas ce destin : Cesaria Evora, comme la majorité des gens de la planète, a connu la grande pauvreté et l’alcoolisme.


Une épreuve porteuse



Quand elle avait sept ans, son père qui est un musicien violoniste, décède prématurément, par excès d’alcool, avouera-t-elle. Alors, sa mère qui a beaucoup de mal à élever ses sept enfants, confie la petite Cesaria à l’orphelinat de la localité, où elle apprend à chanter dans une chorale ; elle quitte cet endroit à l’âge de treize ans. Cette mère, cuisinière de métier, qui lui a fait effectuer cette expérience de l’orphelinat, lui a donné, sans le savoir, le moyen de se tracer une vocation dans le domaine de la chanson et de vivre de quelque chose.



Une adolescence artistique et libertine



A seize ans, elle fait la connaissance d’un marin, Eduardo, son premier grand amoureux ; il est l’un de ceux qui lui apprennent à interpréter les anciennes chansons de rythmes typiquement capverdiens, à savoir les coladeras et les mornas qui, en l’occurrence, sont très mélancoliques. Durant son adolescence, elle gagne sa vie en se produisant à travers les bars de sa ville natale et, sur l’île de Sao Vicente, elle se fait un minimum d’argent, boit de l’alcool et fume puis, paradoxalement, se perfectionne dans son art musical. La vie d’artiste est vraiment libre et, Cize – pour les intimes – y prend goût ; elle côtoie plusieurs musiciens de son quartier. A cette époque, le Cap-Vert n’était pas encore un Etat indépendant, et tout le pays vibrait au rythme des coladeras et des mornas, toutes deux qui sont un héritage de l’ère de la traite négrière que les ancêtres de Cesaria ont subie jusqu’au XVIIIème siècle. Une coïncidence bizarre est que le plus grand compositeur de mornas au Cap-Vert s’appelle Francisco Da Cruz (1905-1958) et est le cousin direct du père de Cize ; voilà donc le fondement de l’héritage de la diva. La morna est, en fin de compte, le rythme qu’elle pratique le plus, ce qui lui fait véhiculer des thèmes tels que la souffrance, la mélancolie et l’exil.


Le cap très éprouvant de la trentaine-quarantaine



Une période très dure matériellement pour Cesaria. C’est aussi l’époque de l’assassinat du héros du nationalisme africain lusophone, Amilcar Cabral, en 1973. Mais, elle n’est plus une inconnue dans l’Archipel du Cap-Vert ; elle ne cesse de chanter à travers les pianos-bars. Grâce à la radio et à quelques disques de 45 tours qu’elle a sortis, elle devient prophète chez elle. Etant dans un pays pauvre, la misère ne la quitte pas pour autant ; elle vit au quotidien la mélancolie et le désespoir de ses chansons, la pauvreté et l’alcool sont ses parents les plus indéfectibles. Son pays n’est pas mieux loti et, plus de cinq cent mille capverdiens s’exilent à l’étranger. Au niveau de Cize, les difficultés sont si tenaces qu’elle décide d’en finir avec la vie très dure d’artiste ; raccrochant pendant dix ans, elle a traversé le désert, même sur le plan amoureux, accumulant déception sur déception. Son chagrin profond et récurrent, elle le confie à l’alcool ; elle s’y réfugie.


La sortie de crise



A 44 ans, le destin frappe banalement à sa porte : grâce au soutien de Bana, le parrain des musiques capverdiennes, exilé au Portugal, une association de femmes invite, en 1985, Cesaria à Lisbonne pour donner une série de concerts, et pour enregistrer un premier album, confidentiellement, dictature capverdienne oblige. Dans cette ville, elle rencontre Jose Da Silva, un jeune Français d’origine capverdienne, qui lui propose d’enregistrer cet album à Paris ; elle lui répond ’’oui’’ et cela lui ouvre la porte vers la consécration et la gloire mondiales.
En effet, Da Silva, qui devient ainsi son producteur, sort l’album ’’La Diva aux pieds nus’’, de sensibilité ’’coladera-zouk’’, qui remporte un succès immédiat. C’était en 1988. Cet opus est immédiatement suivi d’un concert qu’elle donne au New Morning, dans la capitale française ; elle en devient la révélation. Un autre album suit : ’’Destino Di Belita’’ en 1990. Les deux disques tranchent véritablement par l’arrangement original dû à la spécificité des rythmes typiquement capverdiens dont ils sont les porteurs. En bref, Cesaria rompt du jour au lendemain avec la vie âpre qui était la sienne et, tout le monde veut l’avoir à soi. Ainsi, elle parcourt, pour des prestations scéniques chaque fois redemandées, la France, l’Europe, la Scandinavie, l’Asie, l’Amérique latine, les Etats-Unis, le Canada, le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord. Au cours de ces concerts, elle fait salle comble ; elle garde les pieds nus, en hommage aux pauvres de son amour de Cap-Vert.


Les albums et les thèmes



Entre 1988 et 2003, une dizaine de disques voient le jour, aussi savoureux les uns que les autres, avec, en moyenne, un tous les deux ans. Elle a été nominée six fois et a remporté un Grammy Award ; la France l’a faite Officier des Arts et des Lettres. Du côté de son pays, une telle consécration internationale ne pouvait rester non marquée. Ainsi, elle hérita, de la part du Gouvernement, d’un passeport diplomatique. Du côté des organismes humanitaires, elle a été consacrée Ambassadrice contre la Faim pour le PAM ; c’est la première fois pour une vedette africaine.
Quant aux sujets qu’elle aborde, c’est la rupture avec les thèmes du registre triste qu’on lui connaissait. Désormais, elle chante ses racines capverdiennes et développe un grand optimisme, en ce qui concerne l’avenir de sa patrie dans laquelle elle s’est construit une colossale maison où elle reçoit parents, petits-enfants, amis, voisins, et ne manque pas de partager convivialement avec eux du bon ’’catchupa’’, le plat traditionnel du pays, et de distribuer de l’argent.
Un signe supplémentaire de la réussite de Cesaria est la participation de grands musiciens instrumentistes à l’accompagnement musical de ses chansons. A près de soixante-dix ans, elle reste infatigable, accumulant tournées sur tournées.
Cesaria Evora est la preuve vivante qu’on peut réussir sa vie à tout âge. Feu Gnonnas Pedro n’avait-il pas chanté qu’ « il n’est jamais trop tard » ?


Marcel Kpogodo

mercredi 26 août 2009

Kam's, musicien au Bénin




Musique hip-hop au Bénin


Kam’s : « En 2019, j’espère atteindre le niveau de P-Square, de 2 Face, de Fally Ipupa »



Mince, taille un peu au-dessus de la moyenne, allure très simple, figure toute fraîche de la musique, il a accepté de se prêter patiemment à nos questions, révélant une assise dans le hip-hop béninois, un esprit qui pétille et de grandes ambitions de réussite dans l’art et dans le social : Kam’s, à cœur ouvert, pour vous …



Marcel Kpogodo : Bonjour Kam’s. Tu es un jeune artiste de 24 ans, vivant au Bénin, admirateur de Shaggy et de Sean Paul, et tu viens de lancer ton deuxième single. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?



Kam’s : Merci d’abord pour l’interview. Je viens de lancer mon dernier single intitulé ’’Bouge-toi’’, qui est très accessible à tout le monde, surtout aux jeunes, parce que je suis un jeune. Je me dis que pour toucher la jeunesse, il faut qu’on soit dans les normes, dans le même style. Même si le morceau du titre est ’’Bouge-toi’’, si vous l’écoutez, vous sentez qu’il y a toujours le message qui dit à la jeunesse de ne pas baisser les bras, de continuer à se battre, quoi qu’il arrive : je me considère comme un ambassadeur de la jeunesse africaine.



Pourquoi as-tu choisi de faire passer un message relatif à l’espoir ?



Au fait, le message de l’espoir parce que, aujourd’hui, quand je regarde la jeunesse béninoise, je regarde aussi la jeunesse africaine et je trouve que la jeunesse souffre ; moi-même qui en parle, je sais ce que j’endure pour faire sortir mes sons. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes africains n’ont plus d’espoir ; ils se disent : « Même si tu termines et que tu as ton diplôme, est-ce que tu auras un emploi ? Tu vas aller chercher un emploi et tu n’en auras jamais ». Beaucoup se lancent dans le banditisme ; les filles, n’en parlons même pas, peut-être, dans la prostitution et autres. Ce que, moi, je leur demande, c’est d’avoir de l’espoir, parce que, sans l’espoir, je ne pense pas qu’on peut vivre ; je leur demande de se dire : « Demain ou après-demain, le soleil brillera pour tout le monde ». On voit des exemples en Afrique : un groupe comme Magic System ; quand vous regardez leur début, ils se sont bâti leur début, c’était comme tout le monde, comme tous les jeunes en Afrique. Aujourd’hui, ils sont sur la scène internationale et, cela a été un des groupes africains qui a été invité à L’Elysée, ce qui n’est pas donné à n’importe qui. Aujourd’hui, cela va sur eux, pourquoi ? Parce qu’ils ont gardé l’espoir. Donc, c’est tout simplement ce que je demande à la jeunesse africaine, à la jeunesse béninoise, et de se battre pour ce qu’elle a choisi de faire, de se mettre à fond la caisse là-dedans, comme on le dit.



Tu considères Shaggy et Sean Paul comme tes repères, ce qui permet de prévoir que ta musique sera du rap, ragga, hip-hop …



Oui, je considère Shaggy comme un repère. Donc, vous allez le voir même déjà, dans les morceaux que j’ai eu à présenter au public, ’’Hop message’’ dont l’instrumental est reggae, et je chante aussi un peu reggae, le deuxième titre ’’Bouge-toi’’ qui fait danse-hall, comme je l’aime, et il faut dire que ma spécialité, c’est de beaucoup travailler sur le danse-hall. Donc, c’est ça qui fait cette musique tropicale danse-hall Jamaïque-Afrique, qui fait une collaboration de ce que vous écoutez dans ce deuxième morceau.



Pourquoi avoir choisi de faire ce genre de musique ?



J’ai choisi de faire ce genre de musique parce que, déjà, à l’époque, quand j’avais commencé la musique, j’étais pas un raggaman, j’étais un rappeur quand j’étais dans le groupe ’’Apokaliptik’’. Mais, après, j’ai été beaucoup influencé en écoutant le danse-hall, en écoutant du reggae comme avec Bob Marley ; j’ai beaucoup été influencé parce que, par exemple, quand vous prenez quelqu’un comme Bob Marley, il avait des textes très très engagés. Je pense que le reggae et le ragga, on trouve un peu le chant là-dedans, ce qu’on ne trouve pas dans le rap pur. Ceci fait que beaucoup de gens sont vraiment repoussés par le rap, qui est ciblé pour un certain public, et non pour tout le monde. Donc, quand c’est du reggae, tout le monde peut l’écouter, parce que ce sont des mélodies chantées ; je pense que les sons chantés, ça passe plus que le rap, tout le monde se retrouve dedans, c’est accessible. C’est ça qui m’a beaucoup influencé, sans oublier aussi l’arrivée des Neg’Marrons au Bénin, pour le Festival Hip-Hop Kankpé organisé par Ardiess ; quand ils ont joué et que je les ai suivis en live, ça m’a donné vraiment la détermination, puisque, eux aussi, c’est des gars qui ont été beaucoup influencés par la musique jamaïcaine, que ça soit du reggae, du danse-hall et tout. Donc, ça m’a beaucoup plu, et je me suis dit que si des Français font de la musique jamaïcaine en français et non en anglais, c’est réussi et que moi aussi je peux le faire. J’ai essayé et ça donne ce que ça donne aujourd’hui.



Ton premier single s’intitule comment ?



’’Hop message’’.



Tu l’as lancé en quelle année et quel en a été l’impact sur le public ?



J’ai lancé le single ’’Hop message’’ en fin 2007 jusqu’en 2008 ; ça a tourné sur toutes les chaînes de télévision et de radio, et ça continue de tourner sur Golfe FM. Au début, il s’agissait pour moi de donner une image d’ambassadeur de la génération consciente. Pour moi, c’était d’amener la jeunesse béninoise voir en Kam’s un représentant de la jeunesse africaine, et il y a beaucoup de gens qui m’ont appelé et qui m’ont dit : « Toi, on s’est retrouvés dans ton son parce qu’il nous a remontés ». Je me dis que ça ne sert à rien de faire un morceau – je ne veux indexer personne – un morceau qui passe et qui ne dit rien de beau ; je pense que lui qui est à la télévision, nous qui avons la chance de passer à la télévision, à la radio, il faudrait qu’on apporte, qu’on envoie des messages un peu conscients au moins, même si nous avons nos problèmes, parce que chacun de nous a toujours ses problèmes. Il y a des fois où on est dans des jours noirs et tout, tu allumes la télé et, au moment où les clips défilent, tu entends un gars qui te dit : « Ouais, il faut garder l’espoir … ». Tu vas te dire que si lui, il dit ça, c’est que, peut-être, on peut toujours garder espoir. Donc, c’était ça le beat ; à mon niveau, même si ce single n’a pas donné ce que je voulais en tant que tel, cela a donné à son niveau.


Est-ce que tu as un album en vue ?



Oui, j’ai un album en vue que je prépare vraiment beaucoup. Cet album, pour moi, ça sera dédié à tous les artistes, ça sera dédié à toute la génération consciente et à toute l’Afrique surtout, parce que, aujourd’hui, quand on voit le nom Kam’s, il y a l’Afrique qui est d’abord en avant, ça signifie beaucoup : c’est que ça représente l’Afrique et tout.



Et, tu penses faire sortir cet album quand, avec combien de titres ?



Je pense sortir cet album en fin 2009. Les titres, pour le moment, je suis en train de travailler dessus. Donc, je ne peux pas encore donner des titres précis. On verra avec le travail, on verra comment ça va se faire avec les moyens aussi qui vont avec, parce qu’il faut aussi les moyens qui vont avec.



En dehors du thème de l’espoir, quels sont les autres sujets que tu aimes aborder sur tes productions ?



Déjà, le prochain single sera lancé ; ’’Bouge-toi’’, c’est une promotion jusqu’en décembre. Après décembre, janvier, il y a un autre morceau qui sera lancé mais, là, quand même, je reviens sur un côté sentimental, parce qu’il faut reconnaître que c’est un truc auquel personne n’échappe dans le monde ; il n’y a personne qui va dire qu’il n’a jamais été amoureux. Donc, je vais présenter un morceau où je raconte une partie de ma vie, à l’époque où j’avais 18 ans, l’histoire d’une fille qui m’a marqué jusqu’à maintenant ; je vais chanter un peu de l’amour. C’est un peu ça. A part l’amour, vous allez trouver des sons engagés, parce que je suis quelqu’un qui suit beaucoup l’actualité au niveau politique, même si je me critique plus souvent. J’aimerais bien donner un peu seulement mon point de vue sur la politique africaine. Moi, je suis pour ce que le Président Kadhafi initie, l’Union africaine, les Etats-Unis d’Afrique ; même s’il y a des blocages aujourd’hui, l’Afrique unie, ça va faire mal demain, comme le dit Tiken Jah Fakoly.



Quel est ton parcours dans l’univers du hip-hop béninois ?



Le monde du hip-hop béninois, j’y ai beaucoup de relations, je m’entends avec tous les artistes. En réalité, j’ai commencé d’abord par le Ccf (Ndlr : Centre culturel français) de Cotonou, avec les Duels cruels, auxquels j’ai participé. Après, j’ai fait un featuring avec le chanteur PK, dans un premier morceau qu’on a présenté aux Duels cruels, qui y a été beaucoup apprécié, et qui tournait en ce moment sur Radio Tokpa ; on a présenté le morceau et ça a pris, c’était Ma dernière demeure. Pour moi, c’était une expérience, c’était la première fois que j’entrais en studio ; j’en profite pour faire un clin d’œil à l’ingénieur du son, qui est très connu dans le monde hip-hop, Sam Seed. Le travail était vraiment dur, et on doutait du morceau, au fait. En présentant le morceau, c’est là où on a eu encore de la hauteur, j’ai eu encore la détermination, surtout, de pouvoir faire mieux. Au début, quand on présentait le morceau, le public nous regardait, tout le monde nous regardait tranquillement, comme ça. Mais, après, vers la fin, tout le monde a commencé à acclamer et, vraiment, ça avait pris ce jour-là ; je me suis dit : « Si ça prend comme ça … ». C’est là où j’ai eu à connaître beaucoup d’artistes du hip-hop béninois, j’ai eu à les connaître au niveau des Duels cruels, on a sympathisé, parce que, à chaque fois, tout le monde venait là, toute la génération du hip-hop béninois, en tout cas.



As-tu d’autres références ?



Il y a, par exemple, Rap Rnb, qui était organisé, à l’époque, par Joao, l’ex-membre d’Ardiess, c’étaient mes débuts. A part ça, dernièrement (Ndlr : le 04 juillet 2009, à l’Espace Tchif), j’ai fait la première partie du concert acoustique de Zeynab, j’ai participé même au Projet du Ministère de la Culture qui était de promouvoir un peu les artistes ; l’idée du Ministre, c’était qu’on nous voit à la télévision, mais le public n’a pas toujours la chance de nous voir en contact avec lui. Même en cas de concert, c’est payant et tout le monde n’arrive pas à venir. Ce qu’il avait organisé était gratuit, ouvert à tout le monde ; j’ai participé à ça, j’ai fait beaucoup d’autres trucs, j’ai fait Miss Eneam, j’ai fait beaucoup de choses, beaucoup de podiums, qu’il y en a même qui m’échappent.



Ayant entrepris des études en Télécommunications, qu’est-ce qui t’a conduit à la musique ?



J’ai adopté la musique comme métier, tout simplement parce que je trouvais que c’est ma manière de pouvoir communiquer avec les gens. C’est pour partager, avec les gens, certaines réalités que moi-même je vis ; j’ai trouvé que la musique, c’est la meilleure manière de communiquer, parce que ta promotion est jouée et tout le monde t’écoute, tout le monde écoute ton texte forcément. Donc, c’est là où je me suis lancé dans la musique. A part ça, aujourd’hui, moi, je ne fais pas la musique pour le business, je ne fais pas la musique pour me faire voir à la télévision, je fais la musique par passion, parce que j’aime vraiment la musique. Désormais, à part que je peux partager mes textes avec les gens, désormais aussi, vraiment, quand je chante, c’est la plus belle chose pour moi ; quand j’écoute mes sons, quand je vois ce que j’ai eu à faire aujourd’hui, quand je regarde mon parcours jusqu’à maintenant, même si je ne suis pas encore satisfait de ce j’ai eu à faire, je me dis que c’est le chemin que j’ai choisi aujourd’hui, coûte que coûte, vaille que vaille.



Quel est l’objectif que tu espères atteindre d’ici à 2019 ?



D’ici à 2019, si ça continue comme ça avance maintenant, aujourd’hui, j’espère atteindre le niveau de P-Square, de 2 Face, des artistes qui ont décollé internationalement. Pourquoi pas comme Fally Ipupa ? Pour moi, sur les singles à venir, je réserve beaucoup de surprises ! C’est que, ça va frapper d’une façon où tout le monde va s’étonner : « C’est lui qui a fait ça ? » Donc, voilà pourquoi je me dis, je serai peut-être comme ces artistes que je viens de citer, comme Magic System. Voilà.



Comment fais-tu pour financer tes activités artistiques ?



Pour le moment, c’est très dur, il faut le dire. Je profite de l’interview pour pouvoir lancer un appel à un producteur professionnel, à un promoteur qui peut aider, qui sent que la musique que je fais lui plaît, qui peut mettre la main à la poche pour pouvoir accompagner ce que je fais. J’appelle tout le monde, et je remercie encore le seul partenaire que j’ai pour le moment, Monsieur Sam, qui est le Directeur de Master Prod à Cotonou ; lui, qui, jusqu’à aujourd’hui, est en train de beaucoup faire vraiment. J’invite aussi tous les autres partenaires à pouvoir se joindre à lui, pour qu’on puisse réaliser ce que je t’ai dit en quelques mots.



Un dernier mot pour ceux qui lisent cette interview …



Je dis à tout le monde de me soutenir, pas parce que, peut-être, c’est Kam’s, mais de me soutenir par rapport aux projets aussi que j’ai derrière moi. Je ne fais pas la musique parce qu’il faut faire de la musique ; il y a beaucoup qui ont chanté comme moi, qui ont chanté des morceaux d’espoir, mais, aujourd’hui, quand on regarde concrètement, ils ont fait ça pour du marketing. Mais, moi, je ne fais pas du marketing, parce que, en décembre, à part mon album qui est prévu, il y aura aussi un projet intitulé ’’Hop Message’’, qui va réunir tous les artistes de la place et pour recueillir des fonds d’aide pour les enfants orphelins, ceux qui sont dans les Ong, qui passent souvent le 25 décembre, comme ça, dans le noir, alors que, qu’est-ce qui me coûte, moi, de faire trois morceaux sur scène, sans qu’on me paye, pour ces enfants soient heureux ? Cela ne me coûte rien. Qu’est-ce que ça coûte à Zeynab, à Ardiess, à tout le monde ? Cela ne coûte rien de venir faire ce podium pour que, avec toutes les entrées qu’on aura, on puisse aider ces enfants. Donc, c’est ça le projet que j’ai pour montrer que je ne dis pas le message de l’espoir parce qu’il faut le dire dans la bouche ; je le dis et il faut aussi réaliser les choses concrètes qui vont avec.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo


Pour joindre l'artiste directement: franckparis10@yahoo.fr / kevinvirgal@yahoo.fr / Tél.: (00229) 96.14.71.00