lundi 27 janvier 2014

Arsène Kocou Yémadjè au concert live d'Ignace Don Métok

Dix minutes exceptionnelles d'humour

Le concert d'Ignace Don Métok, à l'Institut français de Cotonou, le samedi 18 janvier 2014, a donné lieu, en première partie, à un spectacle d'humour, animé par un artiste béninois très en vue actuellement : Arsène Kocou Yêmadjè.

Arsène Kocou Yêmadjè, dans son jeu ...
Au moment où les "métokphiles" avaient complètement envahi le Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, en cette soirée du samedi 18 janvier 2014, attendant impatiemment que leur idole vienne donner de sa voix langoureusement édifiée par les situations du commun de ses compatriotes, un homme apparaît, en tenue locale sobre et claire, un micro miniature à la bouche, arpentant le public de ses yeux brillants : le jeune comédien et metteur en scène béninois, Arsène Kocou Yêmadjè.  
L'instant de surprise passé, du côté des spectateurs, il dégaine brutalement, d'un ton charmeur mais coupant ; le sujet sur lequel il réussit à concentrer l'intérêt de tous, rapidement, est la femme, cet être parfois redoutable mais qu'il n'arpente pas du côté où tous semblent l'attendre, s'arc-boutant au mot "lèvres" qu'il manipule dans son sens premier et, sans aucune gêne apparente, dans sa signification réellement troublante et embarrassante. Ceci lui permet, dans une mise en garde finement distillée, de recueillir quelques éclats de rire, pour finir par les recevoir massivement lorsque, dans la peau d'un personnage atypique, il révèle son dédain des vœux du Nouvel an, faisant ressortir, avec un sens dérisoire dont lui seul a le secret, le caractère hypocrite de ceux qui les formulent. Il en profite alors pour coiffer au poteau le médecin, entre autres, qui n'a aucun intérêt à attendre une bonne santé de ses semblables, vu son obligation de réaliser un bon chiffre d'affaires. Hilarité plus abondante. Stoppant habilement sa charge, il retire ses cartes, sentant son dernier jeu abattu, et file dans les coulisses pour reprendre son souffle. Ceux qui le connaissent dans la forte foule scandent son nom. C'était dix minutes chrono. Pas quelques secondes de plus !
C'était le deuxième coup d'essai d'Arsène Kocou Yêmadjè, après le premier qui a été un coup de maître, le 5 décembre 2013, dans la Salle rouge du Palais des congrès de Cotonou, à l'occasion de la commémoration du centenaire de la naissance de l'ancien Président, Sourou Migan Apithy. En réalité, cet artiste n'entend pas s'arrêter en si bon chemin, ce qui lui fait attendre un public massif, les 15 et 16 février prochains, au Centre culturel "Artisttik Africa", d'Ousmane Alédji, au quartier Agla, à Cotonou. Quelle vision hilarante et peu conventionnelle se pourrait-il qu'il donne de l'amour dont on aurait célébré la fête, la veille du premier jour de spectacle ? Attendons-y Arsène Kocou Yêmadjè qui, désormais, s'abonne au stand-up.

Marcel Kpogodo 

samedi 25 janvier 2014

"Pas de flash, s'il vous plaît"

Les surprises d'une exposition photo d'Ishola Akpo à l'Institut français de Cotonou



Ce samedi 25 janvier 2014, à 18 heures, le photographe béninois d'art, Ishola Akpo, lance une exposition photo intitulée "Pas de flash, s'il vous plaît". Quatre étapes marqueront l'événement.

L'espace Kpobly de l'Institut français de Cotonou accueillera, en début de soirée de ce samedi 25 janvier 2014, le vernissage de l'exposition photographique intitulée : "Pas de flash, s'il vous plaît!", prévue pour se tenir, de ce jour, au 22 mars. Selon l'artiste ayant accepté de se confier à nous, cette présentation d'œuvres comprendra quatre parties. 
La première consistera à soumettre au public une trentaine de photos, en grand et en petit format, celles-ci étant l'ensemble des images non sélectionnées pour cette exposition ; ce procédé a pour but de révéler au public le processus qu'il a suivi avant d'en arriver à la constitution de cette série. 
Deuxièmement, il projettera quatre photos en boucle, c'est-à-dire, qui tourneront à l'écran, de manière répétitive. 
En troisième lieu, douze photos seront projetées. Cette stratégie porte le nom de l'exposition, "Pas de flash, s'il vous plaît!". A ce propos, Ishola Akpo explique qu'il y aura l'intervention des trois facteurs que sont la lumière, le corps et la matière, avec une interaction de la lumière sur le corps, d'une part et, sur la matière, d'autre part. Alors, dans un auto-portrait fulgurant et courageux, son corps sert de fondement à l'exercice de la lumière et, il se sent mieux ainsi, puisque, comme il le dit, son propre corps peut mieux exprimer ce qu'il ressent et se plier à ses exigences d'artiste, ce qui ne serait pas le cas s'il demandait à une autre personne de se laisser servir d'objet à la constitution d'une œuvre d'art. Il considère cette auto-utilisation corporelle comme une manière de "se performer, de s'exprimer devant l'appareil photo". 
Enfin, l'artiste annonce que la quatrième phase du vernissage est une performance surprise ; il ne peut en annoncer rien de plus qu'elle aura lieu ce même samedi et qu'elle lui permettra d'utiliser son corps pour s'amuser avec la lumière, pour se brûler ...
Globalement, Ishola Akpo ne fait aucune différence entre l'artiste-peintre et lui, puisqu'il prend la photo, lui enlève ou lui ajoute des couleurs, dans le but de plus faire parler les images ; il considère qu'il ne photographie pas, mais qu'il fabrique des images, les déforme, les recompose. Voilà une démarche de travail dont les fondements et les caractéristiques se livrent à travers cette exposition qui sera lancée, dans quelques petites heures, et qui requiert la participation de tous les amoureux de la chose artistique.

Marcel Kpogodo