lundi 11 juillet 2016

Edwige Chekpo, une randonnée poétique au pays natal

Dans le cadre d’une conférence tenue à l’Institut français de Cotonou


L’auditorium de l’Institut français de Cotonou a abrité une conférence publique, à l’initiative de la poétesse franco-béninoise, Edwige Chekpo. C’était le mardi 5 juillet 2016. Une occasion pour celle-ci de présenter ses ouvrages au public et de faire valoir sa vision de la création poétique.

Edwige Chèkpo, déclamant un poème, au cours de la conférence
’’La création poétique au service de la vie’’, dans ses 3 tomes. Les ouvrages qu’a présentés l’auteure poétesse franco-béninoise, Edwige Chekpo, à l’auditorium de l’Institut français de Cotonou, dans l'après-midi du mardi 5 juillet dernier, sous le couvert d’une conférence publique portant, justement, sur le thème : « La création poétique au service de la vie : genèse, mouvance et orientations ». Parus, en cette année 2016, à la maison d’édition canadienne, ’’Fondation littéraire Fleur de lys’’, ces livres lancent, dans un premier temps, une pratique poétique essentielle, avant de procéder à une théorisation du processus de production.
C’est ainsi que, selon les propos d’Edwige Chekpo, le tome I de la trilogie, paru le 15 janvier dernier et intitulé, ’’La création poétique au service de la vie’’, s’articule sur 41 poèmes relevant du cru de sa propre inspiration, subdivisé qu’il est en 4 parties. Le fondement de cet accouchement artistique reste, selon l’auteur, le « processus du papillon », ce qui suppose 3 aspects différents et complémentaires : le point de vue physique, avec le processus lent et progressif de la chenille qui devient papillon, la dimension spirituelle de ce papillon, ce qui laisse entendre le symbole de la liberté et, enfin, la dimension esthétique se rapportant à la grâce, à la beauté et à la diversité.  

Les livres de la trilogie, ''La création poétique au service de la vie''
Dans la suite de ses explications, ce professeur de Français vivant en France et y capitalisant, en 2016, 21 ans d’exercice professionnel, a montré que le deuxième ouvrage de la trilogie indiquée porte un titre spécifique : ’’La verdure de la vie’’. Il est paru en mars 2016. Egalement découpé en 4 parties, il est constitué de 61 textes poétiques. En outre, dans ce recueil, l'auteure aborde la théorie des « 4 Vers et Vert de Soi (4VVS) », qui repose sur les 4 questions suivantes : « Ecriture vers Soi? Ou Envers Soi? Ou Revers de Soi? Ou encore Travers de Soi? ». En réalité, www.creationpoetique.comwordpress.com est le site Internet de la poétesse sur lequel peuvent en être obtenus plus d'éclaircissements.  

Un aperçu du public
Enfin, portée par la vocation naturelle de transmettre, Edwige Chekpo a conçu « Méthode des Vagues Mouvantes en Soi  (MVMS) », du titre du troisième tome de la trilogie, ’’La création poétique au service de la vie’’. Ce livre a été publié en mai dernier. « C’est une méthodologie créative permettant de comprendre comment apprendre à écrire des poèmes en s’amusant », a-t-elle expliqué au public venu l’écouter. A en croire ses réflexions, elle y expose 6 techniques donnant lieu à une expérimentation du « pouvoir miraculeux de l’écriture », celle-ci possédant la « vertu spirituelle » de « rendre vivants des mots ». Par ailleurs, le procédé proposé conduit à l'exploration de ce qu'en soi le lecteur peut aussi expérimenter la « MMVS », pour en comprendre, avec exactitude, la portée. Elément original du livre : la possibilité pour ce lecteur de se comporter en poète, de façon à produire ses propres textes, dans le livre, en suivant les indications données par l'auteure. « On ne reste pas toujours dans le même état de conscience, ce qui fait de la création poétique un moyen de sortir de soi », conclura-t-elle, édifiant le public sur le concept de la « mouvance » des « vagues en soi ».



Une réelle force symbolique

35 ans après avoir quitté son pays natal, Edwige Chekpo revient à lui, l’honorant de la primeur de la présentation de ses trois premiers ouvrages consacrés au genre poétique. Dans certains textes dont elle a partagé le contenu avec le public, par une ardente déclamation, au cours de la conférence qu’elle a animée, certains ont été respectivement consacrés à son feu père, André Chekpo, aussi Professeur de Français, aux villes de Montréal, d’Abomey, au roi Béhanzin et à Michel Aïkpé. Dans une atmosphère de performance artistique, la poétesse franco-béninoise n’a pas manqué d’initier la création instantanée, en 5 minutes, d’un poème par le public, ceci ayant porté sur "la beauté de la femme béninoise", sans oublier qu’une certaine jeune pousse a été invitée à dire des textes émanant d’une très précoce inspiration. Une bonne fête de la poésie béninoise de la diaspora, inventée par Edwige Chekpo qui entrevoit, en outre, de retrouver des apprenants du Collège d’enseignement général (Ceg) Sègbèya, un établissement scolaire de ses premiers moments d’enseignement bénévole au Bénin, et de revenir plus forte, cette fois-ci, des romans en mains.


Marcel Kpogodo     

vendredi 1 juillet 2016

Les réseaux Gsm dans le collimateur du ’’Mercredi rouge des artistes’’

Au cours d’une nouvelle manifestation de ce Mouvement


Le mercredi 29 juin 2016 s’est tenu un point de presse à l’initiative du Mouvement, ’’Mercredi rouge des artistes’’. L’événement se produisait à la salle de conférences du Bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins (Bubédra), sis quartier Vodjè à Cotonou. Etait à l’ordre du jour une certaine « escroquerie » dont les artistes béninois seraient victimes de la part des réseaux de téléphonie mobile.
Au centre, Patrice Adandédjan, au cours de son intervention
« Aujourd’hui, nous savons tous que les réseaux Gsm au Bénin ont des millions d’abonnés, et quand nous constatons, par un simple calcul, que ces réseaux nous grugent et nous escroquent en versant une somme minable de cinq millions (5.000.000 F) de Francs Cfa par an, sur des milliards que leur procurent les œuvres des artistes béninois, ça fait révolter ». Un extrait assez éloquent des accusations du ’’Mercredi rouge des artistes’’, à l’endroit des réseaux Gsm, le mercredi 29 juin, au cours du point de presse que ce Mouvement a animé, à la salle de conférence du Bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins (Bubédra), devant un nombre impressionnant de membres de cette organisation. Restant fidèle à cette ligne dénonciatrice, Patrice Adandédjan, Coordonnateur du ’’Mercredi rouge des artistes’’, assurant la parole au nom des membres du Mouvement, n’a pas manqué de continuer dans ses estimations : « Si, sur 3 millions d’abonnés, seulement 1 million d’abonnés téléchargeaient une seule chanson par an, nous avons un chiffre d’affaires, pour un seul morceau, d’un seul artiste, de 200 F x 1.000.000 d’abonnés, ce qui donne simplement une somme de 200.000.000 F Cfa, en un mois, et fait un total de 2 milliards 400 millions de nos francs, pour une année et, ceci va d’un réseau Gsm à un autre ». « Imaginez donc le nombre de morceaux que les consommateurs ont téléchargé et continuent, pour en faire leur sonnerie. Et ça, ce n’est qu’un simple calcul pour un seul morceau téléchargé par an, que vous venez d’entendre. Nous vous laissons faire votre propre calcul et vous laissons observer la vaste escroquerie dont font preuve ces réseaux Gsm », a ardemment continué l’orateur.

Les artistes ont fait un grand déplacement ...
Devant une telle situation, Patrice Adandédjan a adressé, avec une véhémence bien circonstancielle, une grosse mise en garde aux responsables de ces réseaux de téléphonie mobile, à qui il a réitéré l’accusation de faire un « usage abusif et anarchique » des œuvres des artistes, sans une « contrepartie équivalente et proportionnelle à leur exploitation ». Puis, il les a appelés à « revoir leur copie ».
En outre, le Coordonnateur Patrice Adandédjan a considéré le point de presse de ce 29 juin 2016 comme le moyen officiel pour le ’’Mercredi rouge des artistes’’ de porter à la connaissance du Chef de l’Etat, Patrice Talon, et du peuple béninois le problème de ce traitement économique fait par les opérateurs Gsm aux artistes, « afin que tous sachent que le non épanouissement des artistes béninois vient en partie de ces réseaux Gsm qui les exploitent et les grugent ».

... Occupant les moindres compartiments disponibles
Conséquence de cette évocation : l’invitation du Mouvement à tous les artistes béninois de toutes les catégories « à se tenir prêts pour toutes les actions publiques qu’il entend mener, dans les prochains jours, afin que cesse l’escroquerie abusive et destructrice des réseaux Gsm au Bénin ».
En marge de la nouvelle colossale dénonciation, Patrice Adandédjan, au nom des membres du Mouvement, portait un autre grief non moins épais contre les réseaux Gsm ; à cet effet, il n’a pas fait usage d’une langue de bois : « Comment peut-on comprendre que, dans un pays où ce sont les Béninois qui payent les recharges et enrichissent les réseaux Gsm, et quand il s’agit d’organiser des manifestations publiques, dans le cadre de la promotion de leurs produits et l’impression de leurs cartes de recharge, c’est surtout et, en grande partie, des artistes étrangers qui sont privilégiés et mieux traités ? ». « C’est inconcevable ! C’est inadmissible ! », s’est révolté le Coordonnateur, closant définitivement son propos sur les réseaux Gsm, entouré qu’il était de toute son équipe de travail, notamment, Ibrahim Padonou, le Coordonnateur adjoint du Mouvement, Yaovi Tossou, alias Nana Yao, le Secrétaire général, Blaise-Parfait Antonio, alias Bless Antonio, le Secrétaire à l’information et à la communication, Olga Nobre Vigouroux, alias Da Yovo, la Trésorière, Léon Hounyè, alias Sakpata Zogbo, le 3ème Organisateur, les 1er et 2ème étant, respectivement, David Houétchénou, alias ’’Vieux Caïman’’ et Hermann Quenum, alias ’’Fologozo’’.

Plusieurs membres du Bureau du Mouvement étaient aussi présents
Des applaudissements nourris, de la part des dizaines d’artistes présents parmi lesquels se trouvait le célèbre ’’Sweet Glory’’, ont accueilli ce fait pour le ’’Mercredi rouge des artistes’’ de mettre à nouveau le doigt sur une grosse plaie béante et puante. Le fort risque, un de ces matins, l’administration, dans notre pays, étant longue, lourde et inefficace : un gros tintamarre de concert bruyant, tonitruant et perturbateur devant le siège de l’une ou l’autre de ces sociétés de téléphonie mobile …

Marcel Kpogodo