jeudi 10 mars 2016

’’Un peuple calme est inquiétant’’, la révolte interpellante d'Ousmane Alédji

Pour un ouvrage paru en septembre 2015


Depuis le dernier trimestre de l’année 2015 est paru l’ouvrage, ’’Un peuple calme est inquiétant’’, sous l’inspiration du comédien, metteur en scène, dramaturge et ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), Ousmane Alédji. Il y déploie la verte indignation d’un esprit visant à réveiller le peuple africain.


95 pages, un avant-propos peu ordinaire, 7 chapitres et un verbe d’une crudité qui ne devrait pas surprendre quiconque a côtoyé la force verbale caractérisant l’homme. Un essai, classé dans la collection ’’Réflexions’’, et paru à ’’Artisttik éditions’’, en septembre 2015, sous la plume d’Ousmane Alédji qui, par cet ouvrage, en est à sa cinquième production.
D’abord, dans son avant-propos, l’auteur révèle le soulagement d’un exutoire personnel dont le nouveau livre publié constitue la manifestation. Ensuite, dans la 1ère partie de l’ouvrage intitulée, ’’Ni indifférent ni dupe’’, Ousmane Alédji plante le décor d’une Afrique que minent des hommes politiques dont l’intérêt particulier guide toute action, ce qui devrait rendre le peuple aussi éveillé que réactif, une réflexion lui imposant une déduction implacable qu’il choisit de répéter aux pages 19 et 22 : « Un peuple calme est inquiétant ». Quant aux 5 parties qui suivent, elles évoquent, respectivement, les conditions d’émergence des ploutocrates, la capacité de ceux-ci à instrumentaliser le peuple, la mainmise délétère du pouvoir sur les médias, le défaitisme des peuples face aux excès des politiques, la place de l’éducation moderne dans la léthargie des peuples. Enfin, le dernier chapitre, intitulé ’’Oser. Résister. Avancer’’, se projette aux tréfonds de la conscience du Béninois, de l’Africain subsaharien, pour l’amener, très rudement, très poétiquement, à se culpabiliser de se maintenir léthargique, lorsque des situations politiques exigent son ardente révolte, son remuement efficace. C’est un idéal dont il sent le prochain reproche, ce qui le pousse à fulminer en douceur : « Il nous faut des utopies nouvelles » (p. 85).  

Ousmane Alédji

Une réelle conviction de la parole forte, au cactus césairien, porte ce livre dans des sphères d’une incommensurable portée, ce qui montre l’impitoyable exigence de l’auteur envers lui-même, lui qui, par là, garde intacte sa réputation de provocateur du verbe. Mais, en plus des coquilles pêle-mêle fragilisant, fourmilleuses, surtout, les pages du dernier chapitre, des 83 à 93, les échauffourées du 7 décembre 1989, au Bénin, ayant conduit au renouveau démocratique et, notamment, les marches de 2015, à Cotonou et à Porto-Novo,  contre le vote d’une loi censée enlever le droit de grève aux magistrats, les échauffourées d’octobre 2014 ayant renversé le mammouth burkinabè, constituent des risques d’exemples révélant une Afrique subsaharienne qui veille quand même, qui ne bouge pas à tout. Une question de culture, peut-être …


Marcel Kpogodo 

jeudi 3 mars 2016

Jérôme Tossavi tient la 3ème édition de ’’Challenge les amis du livre’’

L’événement étant prévu pour le samedi 26 mars 2016

La paillote de l’Institut français de Cotonou abritera, le samedi 26 mars 2016, la 3ème édition de la compétition littéraire scolaire, ’’Challenge les amis du livre’’ (Cal). Cette assurance ressort des échanges que Jérôme Tossavi, promoteur de cette manifestation culturelle, a eus avec notre Rédaction.
Jérôme Tossavi
6 établissements scolaires finalistes retenus avec, en jeu, des trophées, des enveloppes financières et des coffrets de livres pour les 2 premiers et, l’équipe lauréate étant attendue pour participer à une émission littéraire sur l’une des chaînes privées béninoises, de même qu’elle bénéficiera d’une séance d’échanges techniques avec l’écrivain dont l’ouvrage a servi de fondement à l’ultime évaluation. Le visage que présentera la finale de la compétition dénommée ’’Challenge les amis du livre’’ (Cal), dans la matinée du samedi 26 mars 2016, à la grande paillote de l’Institut français de Cotonou.  
A en croire Jérôme Tossavi, Président de l’Association organisatrice, ’’Mignon tourbillon’’, la 3ème édition de la compétition scolaire, ’’Challenge les amis du livre’’ se déroule en partenariat avec l’Association ’’Afrika’atis’’ et connaîtra la participation d’élèves en provenance de 4 structures scolaires des Départements de l’Atlantique et du Littoral. Ce sont : ’’La moisson de Pahou’’, ’’Siracide’’, le Collège catholique Saint Jean de Cotonou et le Collège d’enseignement général (Ceg) Gbégamey. Du côté de l’Ouémé et du Plateau, deux collèges publics sont attendus pour le concours : Bio Guerra et Djassin.
Par ailleurs, les compétiteurs, qui devront appartenir à un groupe d’au plus 5 personnes, présenteront, devant le public, une analyse de 10 minutes d’un extrait tiré au hasard, sur place, de la pièce de théâtre, ’’Les confessions du PR’’, du Béninois Daté Atavito Barnabé-Akayi. Et, 4 membres d’un jury sont chargés de les évaluer : les Professeurs Jean-Marc-Aurèle Afoutou et Roger Koudoadinou, l’écrivain Habib Dakpogan et le bibliothèque en chef de l’Institut français de Cotonou, David Longin.
En outre, toujours selon Jérôme Tossavi, le thème sous le signe duquel se place cette compétition est simple : « Paix, pouvoir et démocratie ». Il a été choisi dans le contexte de l’élection présidentielle s’effectuant au Bénin dans la période. « Il vise aussi à cultiver la fibre patriotique chez les jeunes citoyens », continue-t-il, fondant sur cette exigence le choix des ’’Tresseurs de corde’’, roman de Jean Pliya, pour la présélection des collèges concurrents, et la pièce de théâtre, ’’Les confessions du PR’’, pour la finale, ces deux livres s’intéressant respectivement à la question de la bonne gouvernance politique en Afrique.
De plus, se rapportant au long chemin parcouru par son équipe et lui avant d’arriver à la finale de la compétition, Jérôme Tossavi a précisé qu’il leur avait fallu lancer le concours, le 15 janvier 2016, en même temps que la présélection qui s’était achevée le 15 février, après avoir effectué une tournée d’explication dans une vingtaine d’établissements de l’Atlantique-Littoral et de l’Ouémé-Plateau. A la clôture de cette présélection, 10 candidatures avaient été reçues et, une session du jury plus tard, les 8 collèges en compétition ont reçu leur quitus pour l’affrontement final, le samedi 26 mars.
Si Jérôme Tossavi ne s’est pas empêché de remercier la Direction nationale de la promotion du livre et de la lecture (Dnpl) pour son appui matériel aux éditions précédentes du Cal, et le Fonds d’aide à la culture (Fac), pour son apport financier, il a annoncé que ces deux structures spécialisées émanant du Ministère de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme, seront à nouveau de la partie. Il en a profité pour lancer un appel aux libraires, aux bibliothécaires, aux auteurs, aux éditeurs et, notamment, à la Francophonie, afin qu’ils s’intéressent davantage à ce qu’il a appelé le « seul événement littéraire concernant les apprenants ».   


Marcel Kpogodo