mardi 28 janvier 2014

Vernissage de l'exposition " Pas de flash s'il vous plaît ! "

Ishola Akpo initie une performance explosive

L'événement a eu lieu ! Ishola Akpo a tenu les promesses des fleurs d'un vernissage d'une installation photographique, qui s'annonçait spécial. Il s'est déroulé, le samedi 25 janvier 2014, en tout début de soirée, à l'Espace Kpobly de l'Institut français de Cotonou. Les participants ont connu une folle surprise.


Un aperçu de l'installation photographique.
"Pas de flash s'il vous plaît !" est le titre de l'installation dont l'artiste-photographe béninois, Ishola Akpo, a réalisé le vernissage à l'Espace Kpobly de l'Institut français de Cotonou, le samedi 25 janvier dernier. Quelques minutes après dix-huit heures, le moment annoncé, l'entrée de l'Espace en question était toujours fermée mais, Sylvain Treuil, le Directeur de l'Institut, déclare que l'artiste y est enfermé et qu'il va en sortir.
Ce qui se fait. Et, le jeune apparaît, casqué à la manière d'un mineur, une petite lumière au front, le visage placide et pâle, sans tension aucune, vêtu d'une courte redingote rouge mal ceinturée sur une culotte de maison, une torche allumée dans l'une de ses mains.
Direction, à la grande surprise de tous, la sortie de l'Institut et, la route, qu'il traverse rapidement pour se retrouver sur le terre-plein en béton, non sans pointer sa torche, tel Diogène et cherchant quelque chose dont seul lui avait le secret. Lançant tout, il lève les deux bras au ciel, comme pour présenter à tous sa quête initiatique, fermant les yeux, se concentrant et appelant apparemment le public à se joindre à sa cause.
Cette torche se fait l'outil, justement d'un processus initiatique "diogénique", puisqu'il braque son instrument de lumière successivement dans tous les sens et, finalement, le projette sur lui-même, sur différentes parties de son corps, sur sa figure, dans sa bouche, de la tête aux pieds et, en tout calme, comme si personne n'existait autour de lui, malgré la circulation ambiante. Quelques minutes plus tard, le voilà qui traverse à nouveau la voie, revenant sur ses pas, entrant dans l'Institut, se dirigeant vers l'Espace Kpobly dans lequel il entre et se meut vers le fond où, contre le mur, est projetée une vidéo de lui, bougeant. Doucement, il se moule dans le mouvement de l'image tout en continuant allègrement l'introspection de son corps à l'aide de la torche, toujours allumée. Puis, la pénombre permet à l'artiste de se faufiler, de disparaître pour refaire surface, en tee-shirt bleu, les pieds nus, se mêlant à la masse curieuse, comme s'il avait fait partie des spectateurs. Quelques pas plus tard, il rejoint Sylvain Treuil pour le lancement de l'exposition.

Marcel Kpogodo    


Album-photos des étapes d'une performance hors du commun :

A la sortie de l'Institut ....
.... avec la prise de possession du terre-plein de la voie ...

.... et l''allégeance à la nature ...
... puis la quête dans l'un de ses dimensions ... 
.... sous le regard d'une foule médusée.
Mais, lui, imperturbable, s'évertue ... 
... à continuer d'interroger ....
... toutes les dimensions de son espace ...
... qui s'élargit à sa propre personne ...
... dans les moindres de ses recoins ...
... sans rien laisser au hasard ...
.... d'une recherche de soi ....
... qui semble exhaustive ....
.... pour revenir à l'extérieur ...
... dans son ordinaire ...
.... pour se recentrer sur soi ....
.... et en soi ...
.... pour revenir en arrière ...
... retourner sur ses pas ....
... revenir aux siens ....
.... et, sans hésiter, ...
... à la case départ de l'Institut ....
.... et de l'Espace Kpobly où continue ....
... l'exploration de soi, dans un cadre plus concordant.
Puis, réhabillé, il se mélange à la foule, ...
... donnant des explications, 
... avant de rejoindre M. Treuil, pour le lancement de l'installation, "Pas de flash, s'il vous plaît".

Crédit photos : Marcel Kpogodo

lundi 27 janvier 2014

Arsène Kocou Yémadjè au concert live d'Ignace Don Métok

Dix minutes exceptionnelles d'humour

Le concert d'Ignace Don Métok, à l'Institut français de Cotonou, le samedi 18 janvier 2014, a donné lieu, en première partie, à un spectacle d'humour, animé par un artiste béninois très en vue actuellement : Arsène Kocou Yêmadjè.

Arsène Kocou Yêmadjè, dans son jeu ...
Au moment où les "métokphiles" avaient complètement envahi le Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, en cette soirée du samedi 18 janvier 2014, attendant impatiemment que leur idole vienne donner de sa voix langoureusement édifiée par les situations du commun de ses compatriotes, un homme apparaît, en tenue locale sobre et claire, un micro miniature à la bouche, arpentant le public de ses yeux brillants : le jeune comédien et metteur en scène béninois, Arsène Kocou Yêmadjè.  
L'instant de surprise passé, du côté des spectateurs, il dégaine brutalement, d'un ton charmeur mais coupant ; le sujet sur lequel il réussit à concentrer l'intérêt de tous, rapidement, est la femme, cet être parfois redoutable mais qu'il n'arpente pas du côté où tous semblent l'attendre, s'arc-boutant au mot "lèvres" qu'il manipule dans son sens premier et, sans aucune gêne apparente, dans sa signification réellement troublante et embarrassante. Ceci lui permet, dans une mise en garde finement distillée, de recueillir quelques éclats de rire, pour finir par les recevoir massivement lorsque, dans la peau d'un personnage atypique, il révèle son dédain des vœux du Nouvel an, faisant ressortir, avec un sens dérisoire dont lui seul a le secret, le caractère hypocrite de ceux qui les formulent. Il en profite alors pour coiffer au poteau le médecin, entre autres, qui n'a aucun intérêt à attendre une bonne santé de ses semblables, vu son obligation de réaliser un bon chiffre d'affaires. Hilarité plus abondante. Stoppant habilement sa charge, il retire ses cartes, sentant son dernier jeu abattu, et file dans les coulisses pour reprendre son souffle. Ceux qui le connaissent dans la forte foule scandent son nom. C'était dix minutes chrono. Pas quelques secondes de plus !
C'était le deuxième coup d'essai d'Arsène Kocou Yêmadjè, après le premier qui a été un coup de maître, le 5 décembre 2013, dans la Salle rouge du Palais des congrès de Cotonou, à l'occasion de la commémoration du centenaire de la naissance de l'ancien Président, Sourou Migan Apithy. En réalité, cet artiste n'entend pas s'arrêter en si bon chemin, ce qui lui fait attendre un public massif, les 15 et 16 février prochains, au Centre culturel "Artisttik Africa", d'Ousmane Alédji, au quartier Agla, à Cotonou. Quelle vision hilarante et peu conventionnelle se pourrait-il qu'il donne de l'amour dont on aurait célébré la fête, la veille du premier jour de spectacle ? Attendons-y Arsène Kocou Yêmadjè qui, désormais, s'abonne au stand-up.

Marcel Kpogodo