Dans le cadre de la présentation d’ ’’Agogbé’’ à Cotonou
Les ’’Pépit’arts’’ ont donné à voir ’’Agogbé’’, leur nouveau produit, à travers un spectacle qui a remué la grande salle du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), sis ex-Ciné Vog de Cotonou, le jeudi 24 septembre 2020. Environ une trentaine d’enfants ont, à l’occasion, marqué le public.
Un
comblement exceptionnel en 75 minutes. Le ressenti relevant d’ ’’Agogbé’’, le
spectacle qu’ont donné les ’’Pépit’arts’’ dans la soirée du jeudi 24 septembre
2020 à la grande salle du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb),
à l’ex-Ciné Vog, à Cotonou.
A
travers une dizaine de tableaux agencés de façon à maintenir perpétuellement le
public en haleine, 19 enfants ont déployé joie, énergie, vivacité, vigueur,
variété, résistance, infatigabilité, et, entre autres, solidarité,
adaptabilité, afin de donner de la valeur à bien de rythmes traditionnels
béninois qu’ils ont dansés, le ’’massègohoun’’, le ’’kaka’’, le ’’tèkè’’, le
tipenti’’, notamment, de même que celui qui a fondé tout le spectacle est le ’’Sakpata’’,
dédié à la divinité du même nom.
En
réalité, les enfants, de manière naturelle, quelles qu’en soient les
circonstances, charment dans ce qu’ils font et, surtout, lorsqu’ils s’impliquent
dans une œuvre grandiose. Mais, les ’’Pépit’arts, âgés de 5 à 20 ans, dans leur
action artistique quadridimensionnelle, ne donnent pas l’impression d’avoir
fondé un certain espoir de séduction sur la fascination inconditionnelle qu’ils
suscitent chez les adultes. Ils ne semblent pas avoir voulu profiter de cet
atout naturel de la valorisation par les adultes de ce qu’ils pratiquent de
manière remarquable et spectaculaire. Au contraire, au cours du spectacle ’’Agogbé’’,
rien, au niveau de leur corps, n’a été négligé afin de produire cette harmonie
euphonique que leur voix, unie en une, produisait et dont le public s’est vu
dans l’obligation de faire la découverte. Même leur visage, en permanence
souriant, a mis en valeur la vigueur et la chaleur du spectacle, d'une chorégraphie synchronisée, qu’ils offraient.
Ces
enfants, artistes multidimensionnels, charmaient naturellement lorsqu’ils chantaient
en jouant d’au moins deux instruments : le tambour incliné vers l’avant, qu’ils
enfourchaient, la castagnette qu’ils avaient dans une main, les baguettes
qu’ils gardaient en mains et, l’une, entre les dents, selon les circonstances,
sans compter les mains qu’ils tapaient l’une dans l’autre, ou sur le tambour
ou, encore, sur les côtés de l’instrument, lorsque le moment prévu en était
venu, et même les pieds qu'ils utilisaient, sans oublier les hanches ! Au dixième tableau du
spectacle, ils ont excellé jusqu’à inter-changer leurs postes respectifs de jeu
et, ils se sont retrouvés à s’en épanouir comme si de rien n’en avait été.
Et,
ces 19 anges multivalents se trouvaient soutenus par 11 autres fondamentaux
percussionnistes qui, en réalité, avaient ouvert le spectacle dont la substance
s’est révélé une voix chorale distillant une chaleur de chants, aussi
communicative qu’une onde spirituelle bienfaisante pour l’âme, cette onde s’appuyant
sur une joie remontante et salvatrice ! Le public a vécu un grand rêve
assis.
Par
ailleurs, d’un tableau à l’autre, ces véritables pépites de l’art polyvalent
lié à la chanson, n’ont pas chanté ni dansé ni vibré en vain ; ils ont
défendu des idées, projeté des messages, notamment, à la neuvième séquence où
ils se sont fait l’avocat de la cause de l’enfant orphelin et abandonné, même
si la plupart des tableaux portent des proverbes valorisant le bien-vivre
social.
Finalement,
ces 19 enfants chanteurs principaux, répartis en 14 filles et en 5 garçons,
dans leur accoutrement de robe orange, pour les unes, et de tunique verte sans
manches, pour les autres, avec, tous sexes confondus, au niveau de la poitrine,
la jarre percée du roi Guézo, la tête ornée d’un couvre-chef blanc, ont réussi
une occupation équilibrée de la scène, ces chanteurs principaux en ayant occupé
les trois premières rangées et, la quatrième, ayant été réservée, de manière
stable, aux percussionnistes de base, précédemment mentionnés.
Il
reste indéniable que le public a assisté à une réussite globale puisque les
enfants, ayant cru au spectacle ’’Agogbé’’, lui ont donné tout leur cœur. Albert
Hounga, leur entraîneur principal, se trouve responsabilisé d’une telle
prouesse de groupe, même si une équation à plusieurs inconnues subsiste
concernant le moyen de continuer à faire développer cette expressivité artistique
pendant que les élèves du groupe relèvent le défi de leurs études, sans oublier
qu’il est nécessaire et même salvateur pour ces enfants et pour la nation
béninoise que cette flamme de multivalence artistique reste allumée pour une
vie de ceux-ci de professionnels de l’art, qui échappe aux turpitudes actuelles
traversées par leurs aînés, à partir d'un modèle économique inventif et viable.
Marcel
Kpogodo
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