Dans le cadre d’un nouveau
point de presse tenu par l’institution faîtière
Le Centre ’’Africa
sound city’’, sis quartier Kindonou, à Cotonou, a servi de cadre à la tenue d’un
point de presse. Il a été animé par les membres de la Plateforme des
Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. L’événement
se tenait dans le milieu de la matinée du mercredi 16 novembre 2016. Il ressort
des réflexions partagées que la démission du Ministre de la Culture, Ange N’Koué,
est la condition sine qua non pour le retour d’une bonne ambiance dans la
corporation artistique et culturelle du Bénin.
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De gauche à droite, Eric Thom'son, Pascal Wanou et Pidi Symph |
« […] nous
réclamons solennellement la démission du Ministre Ange N’Koué », a lancé
Pascal Wanou, Porte-parole de la Plateforme des Confédérations et des
fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. C’était le mercredi 16
novembre 2016, à l’espace culturel, ’’Africa sound city’’ du quartier Kindonou
de Cotonou, au cours d’un point de presse en deux étapes, initié par cette
organisation. Cette phrase choc s’est révélé l’aboutissement d’un vrai
réquisitoire contre Ange N’Koué, Ministre du Tourisme et de la culture.
En effet, selon Pascal
Wanou, quatre principaux griefs imposent que ce Ministre quitte son poste. D’abord, la Plateforme reproche à Ange N’Koué d’avoir accusé, à tort,
certains artistes et acteurs culturels d’avoir bénéficié de la cagnotte
dénommée ’’Instructions directes du Ministre (Idm) ; il s’agirait de
lui-même, Pascal Wanou, de Gaston Eguédji, Pidi Symph, Anice Pépé et de Gbessi
Zolawadji. « [Ils] n’ont jamais bénéficié d’Idm, ni directement, ni
indirectement », réaffirme Pascal Wanou, concluant avec véhémence : « Ce
sont donc de fausses et graves accusations que le Ministre a portées contre
nous, devant les Députés, pour justifier ses dérives ».
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Vue des participants ... |
Deuxième point de
désaccord entre la Plateforme et le Ministre du Tourisme et de la culture :
l’accusation que cette institution fait à l’autorité de se préparer à gérer, d’une
manière très personnelle, la somme de 17 milliards 100 millions, contenue dans
le budget 2017 du Ministère, sous le couvert de l’exécution de trois activités
relevant, en principe, de la responsabilité du Fonds des arts et de la culture
(Fac), mais qu’Ange N’Koué voudrait conduire comme des projets. Il s’agit,
selon Pascal Wanou, des chapitres suivants : « Préservation et mise
en valeur du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel »,
« Mise en place d’un Fonds de bonification des crédits de projets
culturels » et « Promotion des talents et renforcement des capacités
dans le secteur de la culture ».
Troisièmement, la
Plateforme constate qu’Ange N’Koué a supprimé du budget 2017 du Ministère de la
Culture le Projet relatif à la construction du Théâtre national. Pourtant, à en
croire Pascal Wanou, cette initiative avait d’abord été lancée par le Feu
Président Mathieu Kérékou, en 1996, avant que l’ancien Chef d’Etat, Boni Yayi,
le poursuive jusqu’à ce qu’on en soit arrivé à la pose de la première pierre de
l’institution pour laquelle il a même été conçu une maquette.
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... au point de presse |
En quatrième position,
la Plateforme des confédérations et fédérations d’artistes et d’acteurs
culturels s’indigne qu’Ange N’Koué ne lance pas la Saison artistique de l’année
2017. Et, à ce propos, l’artiste Eric Thom’son, a, dans une première étape,
évoqué les quatre avantages d’une saison artistique : « la promotion
de l’art et de la culture », « la vente des produits et des services
artistiques et culturels », « la formulation de plaidoyers et de
requêtes », puis « la synchronisation des activités culturelles, aux
plans local, continental et international, en rapport avec les défis
économiques à relever ».
Ensuite, il a fait
ressortir les quatre répercussions négatives de cette situation d’absence d’une
saison artistique, pour l’année 2017 : l’impossibilité pour le Bénin d’ « offrir
un agenda riche et visible » sur Internet, la difficulté qu’auront les
touristes à « planifier un voyage intéressant sur notre pays », la
frustration que ceux-ci éprouveront de ne pas vivre les « festivals
professionnels existants grâce auxquels les populations se mirent dans leurs
cultures » et la compromission du « rôle de régulateur et d’entretien
de la paix » que garantit, notamment, l’art.
Enfin, prenant à
nouveau possession de la parole, Pascal Wanou a donné un ultimatum au Ministre
Ange N’Koué : « Les jours qui viennent s’annoncent durs et très chauds si
la Saison artistique 2017 n’est pas lancée dans les 7 jours qui viennent ».
Rappelons que, dans ses
premiers mots, au cours du point de presse, auquel ont pris part plusieurs artistes,
le Porte-parole, Pascal Wanou, a présenté les félicitations de la Plateforme au
Président de la République, Patrice Talon, pour avoir fait passer le budget du
Ministère de la Culture de 6,5 à 35,7 milliards. Et, compte tenu de la crise
qui s’annonce, la conclusion ci-après a été adressée au premier des Béninois :
« Nous invitions donc le Chef de l’Etat à prendre la mesure de la gravité
de la situation et à prendre ses responsabilités afin que vive la culture
béninoise ».
Marcel Kpogodo