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mardi 25 décembre 2018

L’Acubase enrichit des enfants en art de danse traditionnelle

Dans le cadre du Projet ’’Danse dans les corps’

Le samedi 22 décembre 2018, le Village d’enfants ’’Sos’’ d’Abomey-Calavi a abrité une manifestation de restitution d’un atelier de formation en danse traditionnelle, dont les bénéficiaires sont de nombreux enfants « en situation difficile ». Cette initiative de transmission de connaissances a été organisée par l’Association ’’Culture à la base’’ (Acubase).

Photo de famille des enfants stagiaires détenteurs de leur diplôme de participation, avec des encadreurs et des responsables respectifs de leurs structures de provenance
Une bonne trentaine d’enfants recevant un diplôme de participation, quelques minutes après avoir impressionné le public présent par l’exécution de rythmes de danses traditionnelles béninoises. 

Démonstration de danse traditionnelle 
Ce qu’il faut retenir de l’après-midi du samedi 22 décembre 2018, de compte-rendu d’un atelier consacré à former ces jeunes apprenants en techniques d’exécution de plusieurs de ces danses, ces séances de réception de capacités s’étant déroulées dans le contexte de la troisième édition du Projet, ’’Danse dans les corps’’, ayant débuté le 14 du même mois, au Village d’enfants ’’Sos’’ d’Abomey-Calavi, situé dans la Commune du même nom.

Un aperçu ...
Emanant de cette structure d’accueil et d’orphelins mis à disposition par l’Organisation non gouvernementale (Ong) dénommée ’’Assovié’’, ces stagiaires, le moment de démonstration venu, ont exécuté, respectivement, de vigoureux pas de danse, successivement, d’ ’’agbadja’’ et de ’’zinli gbété’’, ce qui a contribué à égayer, à satisfaire et à contaminer un public d’invités constitués par des responsables des deux organisations, des formateurs, des parents et d’autres enfants. Ces élus du jour ont été encadrés par de grands noms de la musique traditionnelle : Aubin Ayi, Léon Hounyè, alias Sakpata Zogbo, Clément Kakpo, notamment ; ils les ont outillés en techniques de pratiques d’autres danses telles que le ’’houngan’’, l’ ’’akonhoun’’ et l’ ’’adjogbo’’. 

... du public participant
Une manière de ramener ces apprenants à leurs sources culturelles, surtout à l’époque actuelle de l’adoption par tous des danses venues d’autres pays de la sous-région et de l’occident, une attitude contribuant à priver le Bénin d’une identité culturelle à l’extérieur, en matière de danses authentiques de son cru civilisationnel. Il ne reste qu’à espérer un impact réellement durable de ce Projet sur la mentalité de ces enfants, de façon à les pousser, lorsqu’ils auront grandi, à pratiquer et à faire adopter autour d’eux ces danses dont ils ont acquis la technique.

Aimé Tchibozo
Cet après-midi de restitution a débuté par une cérémonie d’ouverture au cours de laquelle ont été amenés à prendre la parole Aimé Tchibozo, Directeur du Village d’enfants ’’Sos’’ d’Abomey-Calavi et Raymond Sossou, Président de l’Acubase, qui, en substance, a remercié le Fonds des Arts et de la culture (Fac) pour avoir financé la tenue de l’événement.

Raymond Sossou
Marcel Kpogodo  

lundi 24 décembre 2018

Transmission artistique aux tout-petits : le savoir-faire d’Oscar Alossè

Démonstration dans le cadre de la 4e édition du Fedtab

La cour de l’Ecole primaire publique de Bazounkpa, dans la Commune d'Abomey-Calavi, a fait l’objet d’une ambiance particulièrement remuante, le samedi 8 décembre 2018. Il s’agissait pour Oscar Alossè, artiste danseur, par le déroulement du Festival d’Education de danse et de théâtre à la base (Fedtab), de faire la preuve du savoir-faire artistique qu’il a inculqué aux petits enfants provenant de plusieurs établissements scolaires.

Oscar Alossè, suivant de près ses poulains
Huit groupes différents de petits écoliers, qui se sont succédé sur une scène, spécialement aménagée pour la circonstance, eux qui chantaient et dansaient, sous la surveillance vocale et gestuelle de leur maître en arts de la scène. La teneur du spectacle qui a prévalu dans l’après-midi du samedi 8 décembre 2018, au niveau de la cour de l’Ecole primaire publique de Bazounkpa, dans la Commune d’Abomey-Calavi, selon un contexte culturel simple : la tenue de la quatrième édition du Festival d’Education de danse et de théâtre à la base (Fedtab), dont le Président du Comité d’Organisation n’est personne d’autre que l’artiste chanteur et danseur de la musique traditionnelle, Oscar Alossè, la Fédération des Cercles artistiques de danse (Fcad) en étant la structure organisatrice.

Le Groupe ''Les Elites du Bénin'', dans son oeuvre d'accompagnement des artistes en herbe
Accoutrés différemment, selon leur école de provenance, les petits chanteurs et danseurs étaient accompagnés, dans leurs prestations, par un orchestre traditionnel dont Oscar Alossè reste le premier responsable : ’’Les élites du Bénin’’. Ils émanaient des Complexes  scolaires ’’Sainte Destinée’’, ’’Les Génies en herbe’’ de Godomey, ’’La Roseraie’’, ’’La Ruche’’  et ’’Saint Gaëtan de ma gloire’’ d’Abomey-Calavi, des Ecoles maternelles et primaires de Godomey et de Houéyiho 2, puis de l’Ecole primaire publique de Bazounkpa, l’établissement hôte.

Aperçu du public, enthousiaste
Ainsi, patiemment, tout en acclamant fortement ceux qui les impressionnaient le plus, dans leur jeu individuel ou dans celui collectif, tout en leur lançant des cris, des exclamations de satisfaction, de félicitations, les spectateurs manifestaient une participation active à l’événement. Certains d’entre eux, apparemment nantis, n’hésitaient pas à aller coller des billets de banque au front de ceux des artistes en herbe qui les comblaient dans leurs attentes. En effet, les enfants artistes se sont illustrés dans plusieurs danses qu’on est habitué à voir les adultes pratiquer : l’ ’’akonhoun’’, le ’’houngan’’ et le ’’dogba’’ d’Abomey, dans le Zou, la danse des pêcheurs de l’Ouémé, le ’’yaoïtcha’’ des Nago Yoruba, l’ ’’adjogbo’’ du Mono, le ’’têkê’’ et l’ ’’aské’’, deux danses du Septentrion, sans oublier que ces enfants ont montré leur talent en s’adaptant au morceau ’’Idjiogbé’’, une création inédite des ’’Elites du Bénin’’.

A gauche, en blanc, Christelle Bokossa
Au cours de la cérémonie protocolaire ayant permis de lancer la manifestation, Oscar Alossè a salué puis remercié le public de sa présence, et a témoigné sa gratitude au  Fonds des Arts et de la culture (Fac) dont le financement a permis l’organisation de la quatrième édition du Fedtab. Christelle Bokossa, représentante de Gilbert Déou Malè, Directeur général de l’institution, a, dans son intervention, marqué sa satisfaction face à la tenue de l’événement annoncé.
Et, d’autres personnalités sont intervenues à la tribune. Parmi celles-ci, il fallait trouver Claude Balogoun, représentant des artistes au Conseil économique et social (Ces). Et, si l’artiste chanteur Sewlan Aziza s’est fait remarquer, en tant que Parrain, c’est en gratifiant régulièrement les meilleurs chanteurs et danseurs de billets neufs qu’il allait leur coller au front.

Marcel Kpogodo 



Impressions d’après-événement d’Oscar Alossè  

      
Oscar Alossè, au cours de l'interview


Oscar Alossè : C’est une joie totale pour moi. J’ai commencé cette activité il y a longtemps. Cela me fait plaisir parce que la danse relève d’une passion pour moi. C’est en 2004 que j’ai commencé à donner une formation artistique aux tout-petits. Et, en 2014, j’ai initié le Festival d’Education de danse et de théâtre à la base (Fedtab) qui me permet de pratiquer le théâtre et la danse à la fois. En 2016, j’y ai bénéficié du financement du Fonds d’Aide à la culture. Après cela, en 2018, le Fonds des Arts et de la culture (Fac) m’a à nouveau accompagné dans la réussite de cet événement, ce de quoi je remercie le Directeur général de l’institution, M. Gilbert Déou Malè et, aussi, le Ministre de la Culture, M. Oswald Homéky, qui a accepté que les artistes reprennent leurs activités.


Le Mutateur : Est-il difficile d’entraîner des enfants à la danse et au théâtre ?

Quand je l’avais commencé, c’était très difficile mais, au fil des jours, je m’y suis vraiment habitué, j’ai eu la maîtrise d’apprendre les danses traditionnelles de chez nous aux enfants. Aujourd’hui, je suis capable d’apprendre, même à des enfants de deux ans, de trois ans, à bien chanter, à bien exécuter les pas des danses du patrimoine de chez nous.


Allez-vous reconduire ce Festival pour l’année prochaine ? Quels sont vos projets pour 2019 ?

L’édition 2019 du Fedtab connaîtra une toute nouvelle démarche que nous pensons exécuter après des activités spécifiques liées à mon Groupe, ’’Les Elites du Bénin’’.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

samedi 15 décembre 2018

« Depuis Bohicon, quelque chose doit naître ; cet Appel sera comme un pèlerin qui va sillonner les pays », selon Eric Orphée Gnikpo, sur le Fif 2018

Dans le cadre d’une interview accordée à notre Rédaction

Le ’’Fayolart’s international festival’’ (Fif) se tiendra du 21 au 23 décembre 2018, organisé par l’Association ’’Fayolart kulture’’ dont l’homme de théâtre et de danses, Eric Orphée Gnikpo, est le Président. Il explique à notre Rédaction, pour nos lecteurs, les tenants et les aboutissants de cet événement qui, apparemment, entend faire tache d’huile, de manière intemporelle, à travers un « Appel fort » …

Eric Orphée Gnikpo
Le Mutateur : Bonjour Eric Orphée Gnikpo. Vous êtes le Président de l’Association dénommée ’’Fayolart kulture’’ qui organise un événement, le ’’Fayolart’s international festival’’ (Fif), à l’issue duquel nous aurons l’Appel culturel de Bohicon pour l’Afrique (Acba). De quoi s’agit-il ?

Eric Orphée Gnikpo : Merci à vous. D’entrée de jeu, je tiens à faire une petite précision : quand on parle d’Eric Orphée Gnikpo, on pense aux ’’3L Ifèdé’’ et aux activités que ce groupe mène. Nous nous sommes dit un instant qu’on ne pouvait pas greffer nos ambitions d’un festival international aux activités de cette structure, d’où la création de l’Association ’’Fayolart kulture’’ qui, essentiellement, depuis son enregistrement en 2015, a mentionné l’organisation d’un festival international.
Donc, déjà, en 2016, nous avons lancé les prémices de ce festival en créant le cadre qu’il fallait ; cela s’était passé sans tambour ni trompette. A présent, en 2018, nous en sommes à l’acte 2. Et, comme vous l’avez si bien souligné, au cours de cet événement qui va se dérouler du 21 au 23 décembre 2018, dans les Communes de Bohicon, d’Abomey-Calavi et de Cotonou, il y aura une manifestation majeure : c’est la tenue du Forum africain sur l’économie de l’art. On doit le faire, il a toute sa place parce que, jusqu’à présent, dans le secteur des arts, nous sommes vraiment incompris du politique. Nous qui avons la chance d’être allés, ne serait-ce qu’un tout petit peu, à l’école du Blanc, nous avons le devoir de produire un impact sur ce milieu ; si ce n’est pas le cas, si l’on ne fait pas comprendre aux politiques, si l’on ne fait pas comprendre à nos dirigeants toute l’importance de l’art dans la cité, je crois que ce secteur est voué à l’échec. Vous, vous êtes journaliste culturel ; c’est parce que vous croyez en l’art. Si, ce rêve, tous les dirigeants le partageaient, comme vous, je crois qu’on n’en serait pas à ce stade.
Au cours de ce Festival, ce Forum que nous tiendrons a pour thème central, « Economie de l’art, économie créative face au marché local et international ». C’est autour de lui que les communicateurs vont porter à la face du monde ce qu’ils pensent de la question. Il y aura aussi plusieurs sous-thèmes. Le premier est formulé comme suit : « Economie de l’art, économie créative : ce que c’est ». Pour le développer, nous avons fait appel à un spécialiste sous-régional très bien connu dans ce domaine ; il s’appelle Léonard Yakanou. Ce sous-thème intéresse beaucoup d’acteurs culturels béninois qui m’ont appelé, qui ont manifesté le désir de venir sur ce Forum pour y partager leur vision. Au passage, je salue mon jeune frère, Donatien Gaglozoun, qui est en formation, mais qui m’a dit : « Je ne peux pas être présent, mais tout ce que je connais de ce sujet, je le mettrai par écrit et te l’enverrai ». Il m’a aussi dit : « On ne peut faire l’Appel culturel de Bohicon sans que mes idées n’y soient ». Je l’en remercie.
Le deuxième sous-thème concerne « Les stratégies à mettre en place pour le développement de l’économie de l’art ». Il se déclinera sous la forme d’un panel comportant plusieurs animateurs de grand prestige, dont je vous réserve la surprise de la présence. La liste en est longue et, on a choisi Bohicon à juste titre ; on s’est dit qu’à Cotonou, les participants auraient d’autres programmes et qu’ils n’auraient pas pu se concentrer pour donner le meilleur d’eux-mêmes, il aurait fallu qu’on s’enferme quelque part pour que le travail soit fait, pour la cause de l’évolution de l’artiste.
Quant au troisième sous-thème, c’est une question : « Comment sortir l’artiste africain de la précarité ? ». Il lui sera donné des clés. Comme j’ai souvent l’habitude de le dire, nous connaissons tous les commandements de Dieu, de même que ce qui est bon et ce qui est mauvais. Nous allons nous appesantir sur ce que l’artiste doit faire pour sortir de la précarité ; il lui reviendra de mettre ces principes en application. Le Nigérien Cheikh Kotondi est le communicateur qui sera chargé d’en parler, avec d’autres personnalités d’ici. Enfin, « La gestion de la production » est le quatrième sous-thème qui sera animé par Hermas Gbaguidi, sans oublier que nous appellerons spécifiquement la contribution du Président Coffi Adolphe Alladé.

L'Affiche officielle du Fif
En dehors de ce volet purement intellectuel, nous créerons le cadre qui nous permettra de recevoir, pour le compte du Bénin, deux modèles de réussite ; ce sont des personnalités qui ont évolué, sous nos yeux, sans quitter le pays. Nous les découvrirons au cours du Forum, pour leur faire honneur. Elles partageront avec nous leur parcours et les secrets qui leur ont permis d’arriver à ce niveau de réussite. 
Ce sont donc les quatre sous-thèmes qui seront développés au cours du Forum. Et, quand toutes les têtes pensantes que nous avons identifiées et invitées à nos côtés s’assiéront et réfléchiront sur les conditions de vie des artistes, il y a forcément des résolutions qui seront prises, des solutions qui seront apportées. De façon unanime, toutes ces données seront consignées dans un Appel et, quand on émet un appel, c’est comme un pacte ; en nous levant, nous saurons que, pour sortir notre secteur de l’ornière, il nous faudra, désormais, appliquer un certain nombre de principes, que ce soit du côté des autorités politiques, des acteurs culturels et des artistes.
Cet Appel sera lancé et, ceux qui sont venus de l’extérieur sont déjà prêts à repartir avec lui ; ils nous ont dit : « Nous allons retourner dans notre pays avec cet Appel et, partout où nous passerons, sur tous les festivals africains, nous en laisserons toujours une copie ». Depuis Bohicon, quelque chose doit naître ; cet Appel sera comme un pèlerin qui va sillonner les pays. Donc, nous croisons les doigts ; nous espérons que les muses seront au rendez-vous pour que cet Appel soit vraiment fort, pour qu’il puisse toucher le Chef de l’Etat.
Nous nous sommes dit que nous ferons tout pour rencontrer le Ministre de la Culture, afin de le lui remettre. Nous demanderons aussi une audience à la Présidence de la République pour remettre cet Appel au Chef de l’Etat, tout en espérant que les portes de l’auguste institution nous seront ouvertes.      
En réalité, lorsque l’Acba sera proclamé à Bohicon, le samedi 22 décembre, le lendemain, le dimanche 23, nous serons à Cotonou, au siège du Fitheb et, devant la presse et les acteurs culturels, nous donnerons lecture de cet Appel et nous en remettrons une copie à chaque participant, à chaque Béninois en leur demandant de le faire voyager le plus loin possible. Si celui qui n’accorde aucune importance à la culture arrive à tomber sur cet Appel, cela peut l’amener à changer un tout petit peu.
Mais, votre préoccupation peut être de savoir si notre programme ne comporte pas un volet festif. Comme nous sommes sur un festival, celui-ci a bien sa place.
A Bohicon, nous avons prévu un Village du Fif avec de l’animation ; nous le rejoindrons au sortir du Forum. Pour la circonstance, nous y avons érigé un grand podium. Donc, les populations, les festivaliers, tout le monde pourra s’y retrouver pour passer de très bons moments en compagnie des artistes.


Qui sont ceux qui sont attendus pour faire partie du public du Forum, à Bohicon ?

Le public, ce sont les acteurs culturels de la localité, de Bohicon et d’Abomey. Même si certains d’entre eux sont membres du Comité d’Organisation, nous en attendons une centaine, qu’ils soient des artistes confirmés ou non, des élèves capables d’inverser l’ordre des choses dans leur secteur, de même que des journalistes.


Avez-vous un message à lancer ?

Je veux remercier la Direction du Fonds des Arts et de la culture. Je le dis parce que, depuis que cette institution existe, c’est la toute première fois que nous recevons un accompagnement de l’Etat. Donc, de ma position, je me dis que quelque chose a changé simplement dans le système. J’en profite pour remercier le Directeur général du Fac, M. Gilbert Déou Malé, de même que le Ministre Oswald Homéky. Au passage, je demanderais au Chef de l’Etat de multiplier les actions en faveur du Fonds des Arts et de la culture, pour le salut et le rayonnement de la culture.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo 

mardi 4 décembre 2018

Deux jeunes filles dans le trio de tête du palmarès du Concours sur l’esclavage

Dans le cadre d’une délibération effectuée à Ouidah

Les membres du Jury du Concours sur l’esclavage, initié par l’Agence ’’J’aime la culture’’, ont livré le palmarès de la compétition, dans la soirée du dimanche 2 décembre 2018, à l’Espace socio-culturel, ’’Afrique décide’’, situé à Ouidah. Il en ressort que deux jeunes élèves en classe terminale ont pris le contrôle du trio victorieux.

De gauche à droite, Merveille Dossougbété, Fruimond Akoutey et Géraldine Hogbonouto
Merveille Dossougbété, 1ère, et Géraldine Hogbonouto, 3ème, encadrant Fruimond Akoutey, 2ème, sur un total de douze finalistes, ces trois élus étant en provenance, respectivement, du Collège d’Enseignement général II de Ouidah, du Ceg Sainte Rita de Cotonou et du Collège ’’La Référence’’, aussi à Cotonou. Le verdict du Concours dénommé, ’’Cartographie de l’esclavage au Bénin, un patrimoine touristique inexploité’’, qui a été donné par le Jury commis à l’évaluation de la compétition organisée par l’Agence ’’J’aime la culture’’ du journaliste culturel Adjé Henri Morgan, dans la soirée du dimanche 2 décembre 2018, à l’Espace socio-culturel, ’’Afrique décide’’, situé en plein de cœur de la ville de Ouidah. Et, jusqu’au douzième finaliste, le palmarès s’est déroulé comme suit : Emmanuella Hogbonouto, 4ème, Déric R. Sossouhounto, 5ème, Yves Ahouandjinou, 6ème,  Emile Hagblé, 7ème,  Brice Codjia, 8ème,  Prince Aolo, 9ème,  Cybelle Fandy, 10ème,  Prudence Dangbénon, 11ème et, enfin,  Laurent Atchodo, 12ème.


Laurent Atchodo, recevant son prix, ...

... de même que Prudence Dangbénon, ...,
Un tel résultat montre que certaines candidates participantes ne sont pas venues à l’épreuve pour faire de la figuration, ce que prouve aussi ce propos de Denis Avimadjessi, Vice-Président du Jury, le regard brillant d’admiration et de fierté, concernant Merveille Dossougbété : « Elle a été première de très loin, elle a distancé le deuxième d’un nombre important de points ». Hermas Gbaguidi er Pacôme Alomakpé étaient, respectivement, le Président et le Rapporteur de ce Jury.

... Cybelle Fandy, ...,
... Prince Akoto, ..., 
... Brice Codjia, ...
... Emile Hagblé, ...
... Yves Ahouandjinou, ...
... Déric Sossouhounto, ...
... Emmanuella Hogbonouto, ...
Concernant les prix reçus de la part de l’Agence ’’J’aime la culture’’, tous les douze finalistes ont été comblés : à égalité, ils ont été gratifiés de gadgets en un porte-clés et en un sac en coton, au logo de la Jlc, de même que d’un diplôme de participation, l’enveloppe financière établissant la reconnaissance au niveau des rangs ; une somme de dix mille francs est allée à ceux d’entre ceux ayant occupé de la sixième à la douzième place. 

... Géraldine Hogbonouto, ...,
... Fruimond Akoutey et ...
... Merveille Dossougbété, qui a fait l'objet d'une remise collective de son prix
Pour les quatrième et cinquième, elle a été élevée  à quinze mille francs. Quant à eux, les deuxième et troisième ont respectivement reçu trente-cinq mille et vingt-mille francs puis ont vu leur diplôme encadré. Se rapportant à la première, le contenu de son enveloppe a été portée à cinquante mille francs, sans oublier que l’encadrement de son diplôme d’honneur a fait l’objet d’un certain luxe et que Gaston Eguédji, Administrateur du Fonds des Arts et de la culture (Fac), s’est engagé à lui offrir un complément de prix d’un intérêt certain : un ordinateur neuf.


Des allocutions



Sylvestre Edjèkpoto, au cours de sa prise de parole
La phase finale du Concours de valorisation du site touristique de l’esclavage de Ouidah a été une soirée de délibération et, aussi, une occasion pour les participants d’écouter des allocutions. La première est venue de Sylvestre Edjèkpoto, Directeur du Centre ’’Afrique décide’’. Après les salutations d’usage, il s’est satisfait de constater que le patrimoine sur la traite des esclaves faisait l’objet d’une appropriation par la jeunesse. Puis, de manière significative, il a appelé le public au souvenir et au respect de la mémoire des victimes de l’esclavage.


Adjé Henri Morgan
Quant à Adjé Henri Morgan, en tant qu’organisateur de la cérémonie de récompense des lauréats du Concours indiqué, à travers sa structure de direction, ’’J’aime la culture’’, il a rendu hommage au Fac qui a assuré le financement de l’événement. En outre, selon lui, le Projet de promotion du patrimoine touristique de l’esclavage n’est que l’arbre qui cache la forêt d’une initiative ultérieure plus gigantesque.


Des prestations artistiques

La Compagnie ’’Toffodji’’ est l’un des groupes de musique traditionnelle ayant contribué à animer la soirée. Si elle a pu impressionner le public, dans sa grande majorité, c’est par sa présentation d’un extrait de quinze minutes du spectacle de théâtre et de danses, intitulé ’’Les blessures de l’âme’’. Déjà, en prélude à cette prestation, depuis le début des manifestations liées à l’événement, une actrice, opportunément accoutrée, se tenait, immobile, fixe, du côté droit de la scène à laquelle elle faisait face, le corps bardé de chaînes, muselée, comme à genoux, dans une sorte de petit tonneau roulant. La forte noirceur de sa peau semblait avoir été, de façon  circonstancielle, apprêtée pour incarner l’Afrique subsaharienne, ses habitants, des meurtris de tous les temps, notamment, par l’esclavage.  
Une séquence de la pièce, ''Les blessures de l'âme''
La force de la mise en scène réside dans sa capacité à restituer, de manière vivante, par une chorégraphie euphorique et par la mimique suggestive des comédiens, les étapes de l’entrée en Afrique noire des conquérants européens, de leur instauration de l’esclavage, des souffrances qu’il a générées, de la prise de conscience  et des luttes qu’il a suscitées pour un démantèlement qui n’empêche pas, à l’époque contemporaine, le maintien de ce continent à genoux, sur fond de pillage de ses richesses. 


Thystane Dossougoun, dans son très exigent role
C’est cela qu’a réussi à montrer, dans un sens remarquable de maîtrise de soi, la comédienne précédemment évoquée, qui a impressionné par son statisme évocateur de l’inertie, de l’immobilisme et de l’indifférence de l’Afrique face aux souffrances et à l’exploitation qu’elle continue à subir. Thystane Dossougoun a si bien joué ce rôle qu’elle a reçu une mention spéciale du public, par des acclamations nourries. Cette réussite semble annoncer la présence d’une relève de qualité dans le jeune théâtre béninois. 
De gauche à droite, Pacôme Alomakpé, Denis Avimadjessi et Hermas Gbaguidi, les membres du Jury de la compétition

Elle s'est exercée devant un nombre important de personnalités appartenant au secteur culturel, ayant valorisé davantage de leur présence la soirée : M. Binoï, représentant le Directeur général du Fac, Gaston Eguédji, Coffi Adolphe Alladé, Président de la Confédération béninoise de danses (Cobed), Miss Tourisme, le Professeur Didier Houénoudé, notamment. 

Marcel Kpogodo

mercredi 16 novembre 2016

Ange N’Koué défend un budget de guerre avec les acteurs culturels

C'était à la Commission budgétaire de l'Assemblée nationale
(Le Fonds des arts et de la culture, ex-Fonds d’aide à la culture, passe de 5 milliards à 2,7 milliards, le Théâtre national échoit au Ministère du Cadre de vie, pour seulement 100 millions, et sa construction est repoussée aux calendes grecques)


Ange N'koué, à sa sortie de la Commission budgétaire du Parlement
Le défilé des membres du Gouvernement, depuis quelques jours, devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale se poursuit. Ainsi, parmi les ministres qui s’y sont succédé, le lundi 14 novembre 2016, se trouve Ange N’Koué, Ministre du Tourisme et de la culture. Dans son bilan aux hommes des médias, à l’issue de l’exercice, il ressort que plusieurs attentes phare des acteurs culturels béninois ne sont pas prises en compte par le budget, exercice 2017, ce qui augure, dans un futur proche, de vives tensions, entre Ange N’Koué, les artistes et les acteurs culturels. 

Marcel Kpogodo 




Intégralité de la déclaration du Ministre de la Culture, Ange N’Koué, après son passage devant la Commission budgétaire du Parlement


Malgré la hausse du Budget 2017 du Ministère de la Culture, les attentes des acteurs culturels sacrifiées

« Le Montant [du Ministère du Tourisme et de la culture] est d’environ 35 milliards avec un investissement de 30 milliards et, le fonctionnement est de 4 milliards. Les travaux qui seront exécutés : nous allons commencer par la formation, la formation dans tous les sens, parce que nos enfants, aujourd’hui, ne connaissent plus rien de nos cultures. Et, notre problème, c’est de faire en sorte que la culture soit entièrement dispensée dans nos écoles. Ensuite, il y a la formation des acteurs avérés, ces acteurs qui ont pu gravir les échelons, chanter sans connaître le b-a-ba du solfège et autres ; il faudrait qu’ils aient une formation pour améliorer leurs résultats. C’est ça qui serait la deuxième étape. La troisième, c’est la diffusion des œuvres. Ensuite, nous aurons les festivals, les festivals qui sont de grands regroupements, mais qui seront mis sur un calendrier permettant, même aux hommes de l’extérieur, de se programmer pour arriver au Bénin, pour tel ou tel autre festival, et non des trucs qui viennent, de façon approximative, quand les financements tombent. Nous allons donc faire un calendrier pour les festivals, pour les grands regroupements et, nous ferons même des festivals départementaux, pour permettre à tous ceux qui vivent dans chaque Département de se retrouver, pour qu’il y ait une symbiose, une sorte de synergie entre eux, pour qu’ils puissent partager leurs expériences. Nous avons aussi les festivals à l’extérieur. Le constat qui a été fait et qui nous pousse à aller dans ce sens est tout simple : cette année, nous avons eu, du 1er janvier au 25 août, 3152 demandes d’aide, pour un montant de 36 milliards. Actuellement, nous aborderons les 4000 demandes, pour près de 50 milliards, alors qu’il n’y a que 2,3 milliards qui sont déjà octroyés. Que ce soit l’addition, la division ou la multiplication, qu’est-ce que le bon Dieu peut appliquer là pour que chacun soit satisfait ? Pour 2 milliards 300 millions de disponibles, 50 milliards de demandés pour près de 4 mille personnes ! C’est pour éviter de continuer dans le sens d’un budget de consommation que nous sommes en train de vouloir arrêter pour aller vers un budget de développement. Voilà donc pourquoi, désormais, toutes les actions qui seront portées par de simples individus, par des créateurs, seront portées par le Fonaga, vers le Cepepe et, ces derniers vont les aider à monter leur projet, afin qu’ils soient bancables ; ils seront orientés vers les banques pour faire des prêts, afin d’exécuter leurs projet. Tout ce que l’Etat mettra en place, ce sera une bonification qui leur évitera de payer des taux d’intérêt ».

Est-ce que le Fonds d’aide à la culture n’existera plus ou cela prendra une autre forme ?
Cela n’existe d’ailleurs plus, puisque c’est désormais le Fonds des arts et de la culture (Fac), pour éviter, justement, l’amalgame qu’on faisait et qui faisait que les hommes consommaient sais rien régénérer ; on ne peut pas continuer à consommer sans régénérer et que l’Etat, chaque fois, dépense sans qu’il y ait de régénérescence, alors que l’article 2 du décret portant Aof du Fac dit expressément qu’il faut rechercher des financements extérieurs pour consommer, ce qui n’a jamais été fait. Pour tous les financements que l’Etat donne, on ne régénère rien. Donc, ce n’est pas du tout développeur.

Quelle a été la réaction des Députés par rapport à l’érection du Théâtre national ?
Le grand Théâtre national est pris en compte par le Ministère chargé du Cadre de vie. Nous sommes un Ministère transversal ; c’est trop colossal, c’est une affaire de 100 millions, parce que c’est immense et, ce n’est pas pour l’année prochaine. Ce n’est pas encore dit, mais, très prochainement, on aura un grand Théâtre qui sera la fierté de ce pays.


Propos recueillis par Ramane Aïsso