Dans le cadre des activités du Centre
’’Arts et cultures’’
Une conférence de
presse s’est déroulée dans l’après-midi du mardi 20 octobre dernier, au Centre
’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa. Il s’agissait pour Dominique Zinkpè, le
Directeur de l’Espace, d’annoncer la tenue de l'exposition à laquelle
participeront trois gros baobabs du secteur des arts plastiques, suite à une
résidence assez laborieuse : Bruce Clarke, Christelle Yaovi et Stéphane Pencréac'h.
De gauche à droite, Bruce Clarke, Christelle Yaovi et Stéphane Pencréac'h, au cours de la conférence de presse |
Après bientôt un mois
de résidence, l’anglo-sud-africain, Bruce Clarke, le Français, Stéphane Pencréac’h
et la Franco-béninoise, Christelle Yaovi, livreront le résultat de leurs
inspirations, à travers une exposition dont le vernissage aura lieu dans
l’après-midi du vendredi 30 octobre 2015. Au Centre ’’Arts et cultures’’ de
Lobozounkpa. Cette information a été partagée par le Directeur de cet Espace,
Dominique Zinkpè, au cours d’une conférence de presse dont il a pris
l’initiative. En réalité, selon cette personnalité, c’est la troisième fois que
le cadre indiqué abrite ce genre de processus, après les expériences de
novembre 2014 et de février 2015. Il a, en outre, précisé que le Centre ’’Arts
et cultures’’ étant multidisciplinaire, il héberge des résidences d’artistes
pour que ceux-ci développent un travail particulier et qu’ils fassent des
échanges, des rencontres et des partages. Et, dans leur manière de procéder en
travaillant, ils évoluent dans leur studio, d’abord, et prennent en otage
l’espace, ensuite.
Un aperçu du travail de Stéphane Pencréac'h ... |
Concernant les artistes
en action, il est revenu à chacun d’eux de décrire leur démarche. Ainsi, dans
ses explications, Stéphane Pencréac’h a fait savoir que le fondement de son travail
serait de réaliser des tableaux et des sculptures. Dans le premier cas,
notamment, l’artiste a déclaré exercer son art à l’aide de toiles qui auront un
fond de tissu imprimé, ce qui lui permettrait de peindre à partir des motifs
des pagnes choisis. Et, selon lui, l’être humain fonde son inspiration :
« Le sujet de la peinture, c’est l’homme », affirme-t-il, en
approfondissant : « Je m’empare d’un objet qui, à mes yeux, est
important, avec un regard sans morale, sans leçon de morale, sans aucun mauvais
esprit ». Aussi, étant donné qu’il entend exploiter les murs du Centre
pour son expression artistique, il confie vouloir mettre en perspective
l’esclavage, en tant qu’ « occidental, Blanc et Français », surtout
que cette notion n’est enseignée que depuis peu dans les écoles occidentales.
... de Bruce Clarke et de ... |
Quant à Bruce Clarke, il
donne la vision, dans sa démarche, de pratiquer un procédé lui étant familier,
les personnages « qui partent debout », ce qui symbolise pour lui
« la peinture de la dignité humaine ». A en croire ses propos, au
cours de cette résidence, il compte exécuter un travail en deux parties, l’une
murale et, l’autre, picturale. Donc, d’une part, il réalisera des peintures au
mur et, d’autre part, des peintures sur tableaux, ce qui matérialise, chez lui,
le début d’un nouveau projet qui lui tient à cœur : « les disparus de
la méditerranée, parmi ceux qui essaient de la traverser ». Selon lui, le
public devra s’attendre à une série de tableaux montrant « des
personnages debout, dignes sur l’eau ».
... Christelle Yaovi |
Se rapportant à la
Franco-béninoise, Christelle Yaovi, elle a annoncé travailler sur un fond de la
« thérapie » de son « histoire » et de celle de tous ses
« héritages », entre autres, l’esclavage ; elle relatera donc
des aspects de sa généalogie, avec une profonde positivité. Elle pense, en
outre, se manifester, à travers ses œuvres, par un genre particulier dont elle
raffole : écrire sur les murs. Et, le projet qui portera cette attitude
devenue, pour elle, artistique est tout trouvé : ’’Body trip’’. Selon les
analyses de cette première femme à avoir réalisé une résidence de création au
Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, avec ses deux co-résidents, ils
forment trois ’’mousquetaires’’ dont une communion intime entre leurs esprits
respectifs a contribué à créer une rapide alchimie. Vivement donc le vernissage
du 30 octobre pour toucher du doigt les marques de cette symbiose artistique à
tri-dimension humaine.
Marcel Kpogodo