mercredi 4 mars 2020

Le dôme de l'Institut français de Cotonou artistiquement métamorphosé

Dans le cadre de la clôture de l' "Effet graff" 6 à Cotonou

Depuis le vendredi 28 février 2020, le dôme de l'Institut français de Cotonou est devenu vivant. Le graffeur Sitou est passé par là, profitant de la sixième édition du festival, "Effet graff", pour faire de cet espace autrement anodin, transparent, un lieu bien visible un objet de patrimoine, à partir d'un thème bien précis.

La fresque, "vivre ensemble", vue de profil et en zoom, ...

Un expressif masque "guèlèdè", en noir et blanc, sur un fond jaune, dans une végétation fraîche puis encadré, à sa droite, d'un caméléon coloré et, à sa gauche, par une hirondelle de la même façon colorée. La représentation que l'artiste graffeur togolais exerçant en France, Sitou, a réalisée du thème qui lui a été proposé, "Vivre ensemble", un résultat qu'il a présenté dans la soirée du vendredi 28 février 2020 au niveau des jardins de l'Institut français de Cotonou, face au dôme ainsi embelli et "patrimonialisé", en présence d'un nombreux public en tête duquel il fallait remarquer, entre autres, la Directrice des lieux, très admirative de l'oeuvre, Christine Le Ligné. Selon elle, cette fresque vise à "exprimer un message", à "interroger", à "donner une nouvelle vie".

... et, de face, ...

Pour l'artiste, la principale pièce de la fresque en question est un masque "guèlèdè" qui matérialise et immortalise le Bénin dans sa culture riche et diversifiée, des aspects qu'incarne un caméléon opportunément mis en couleurs variées, sans oublier l'hirondelle qui, à l'en croire, est un oiseau migrateur exprimant les liens forts entre la France et le Bénin. Selon lui, il est alors question de faire passer des valeurs et de promouvoir une identité culturelle béninoise, de même que d'évoquer un partenariat franco-béninois, à partir d'un trio de considérations : les formes, les couleurs et les forces.

... avec, de gauche à droite, Sitou, l'expliquant au public, et Christine Le Ligné

Avec cette fresque qu'il a créée en deux jours, sans désemparer, allant jusqu'à passer, avec ses aides, une nuit sur les lieux, Sitou a contribué à faire ressortir la valeur exceptionnelle du graffiti dans sa capacité d'embellir des lieux et des espaces, puis dans sa fonction d'immortaliser un patrimoine culturel, de lui donner corps et rayonnement. Pour ceux qui ne le croyaient pas, ils en ont été servis : le graffiti fait des espaces dont il s'empare des "musées à ciel ouvert".

Marcel Kpogodo

mardi 3 mars 2020

Article concernant le Fac sur "Café médias plus" : la montagne a accouché d'un souriceau en agonie

Dans le cadre d'un rendez-vous véritablement gaspillé

Le vendredi 28 février 2020 a vu se dérouler à la "Maison des Médias" de Cotonou le numéro 267 du débat hebdomadaire organisé par l'instance dénommée "Café médias plus" sur le premier de ses trois thèmes : "Enquête journalistique sur le Fonds des Arts et de la culture : les résultats". A l'issue de l'opération d'échanges, attente profondément déçue chez de nombreux participants ayant espéré des pièces à conviction crucifiantes pour le Fonds des Arts et de la culture (Fac), accusé de pratiques de "rétro-commissions", dans un article relevant d'une investigation menée par le journaliste culturel, Fortuné Sossa.

Ci-contre, Fortuné Sossa, au cours de sa participation au premier débat indiqué de "Café médias plus" du vendredi 28 février 2020

Un peu plus de 75 minutes en pure perte ! S'est révélé un véritable fiasco le premier des trois débats sur le n° 267 de "Café médias plus", qui s'est tenu le vendredi 28 février 2020 à la "Maison des Médias" sis quartier de Gbèdjromèdé, à Cotonou. En effet, bon nombre des participants à l’édition de cette plateforme de débats en avaient fait le déplacement pour toucher du doigt des éléments palpables d'incrimination du Fonds des Arts et de la culture (Fac) dans des actes de "rétro-commissions" au niveau de ses cadres. 


Au lieu d'étancher leur soif de preuves concrètes, Fortuné Soosa, un journaliste culturel dont le mérite est salué par ses confrères d'avoir osé conduire une investigation sur une institution du Ministère de la Culture, qui, sous le régime de la Rupture, est devenue le Fonds des Arts et de la culture, s'est plutôt étendu en jérémiades, ayant passé l'essentiel du temps qui lui a été consacré pour son exposé à se plaindre des conditions d'une enquête que le Fac ne lui aurait pas facilitée, avec son Directeur général, Gilbert Déou-Malé, qui ne l'aurait pas reçu diligemment. 


Au cours de la phase des questions-réponses, ce reproche fait au premier responsable du Fac a vite été balayé et réglé lorsque Lumière Houessou, Chargée à la communication de la structure de financement des projets culturels, a, au nom de l'autorité, publiquement présenté des excuses à Fortuné Sossa pour les attentes et les tracasseries qu'il a dû essuyer avant de pouvoir rencontrer Gilbert Déou-Malé. Mais, le comptable du Fac, Irénée Binoï, ne s'est pas vu octroyer un temps convenable pour répondre aux accusations de rétro-commissions faites par Fortuné Sossa dans l'article qu'il a publié dans le quotidien "Le progrès" du n°4515, daté du vendredi 24 janvier 2020. 


Pire, dans ses explications, il a fallu comprendre que l'investigation menée par Fortuné Sossa a porté sur l'ancien Fonds d'aide à la culture (Fac) et sur l'actuel Fac, ce qui montre un amalgame sur la structure qui aurait subventionné un projet du patrimoine culturel à hauteur de 700.000 F, un montant duquel une rétro-commission de 300.000 F aurait été versée. Et, l'investigateur s'est fermement établi dans le refus de produire quelque notification que ce soit liée au projet financé indiqué, même sous anonymat, appelant plutôt ses confrères à, eux aussi, aller mener leur propre investigation à ce sujet. 


Ainsi, le premier débat des trois du n°267 de "Café médias plus" a largement déçu les attentes, surtout qu'il n'y avait pas que des journalistes culturels qui y avaient pris part pour jouir de la présentation de preuves des accusations mais, aussi, des acteurs culturels dont le très remuant Léon Hounyè, alias Sakpata Zogbo, qui, devant son insatisfaction et sa frustration, a confondu tous les journalistes culturels dans un même sac, les accusant, par leur manière de travailler, de compromettre les chances des artistes et des acteurs culturels à voir se pérenniser le Fac une institution que l'État a destiné à les accompagner financièrement dans leurs projets concernant leur secteur d'activité. Il a alors appelé les professionnels des médias spécialisés dans le traitement de l'information culturelle à ne plus s'ingérer dans leur fonctionnement professionnel, de peur de lui porter un frein.

Marcel Kpogodo