jeudi 12 novembre 2015

Rahimi Amoussa définit la dimension alchimique de l’artiste plasticien

Dans une communication liée à la commémoration de la 2ème édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap)


La matinée du jeudi 29 octobre dernier a été consacrée par les artistes plasticiens béninois à la découverte d’une communication importante sur la force alchimique de l’artiste. Elle a été présentée par le métaphysicien, Rahimi Amoussa, au siège de la Fédération des associations des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin).

 De gauche à droite, les artistes Francis Ahoyo, Philippe Abayi, le métaphysicien Rahimi Amoussa et l'artiste décorateur Grégoire Noudéhou
« Le plasticien, alchimiste d’harmonie et de paix ». Tel est le thème de la communication qu’a présentée le métaphysicien Rahimi Amoussa, à l’attention des artistes plasticiens béninois, venus nombreux pour l’écouter, le jeudi 29 octobre dernier. C’était dans le cadre de la commémoration de la 2ème édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap).
Première communication d’une série de quatre, elle a instruit le public, constitué en majorité d’artistes plasticiens, sur les normes fondamentales que doit rigoureusement suivre l’artiste plasticien pour atteindre la dimension très sélective de ’’plasticien alchimiste’’. Ainsi, la définition de ce type performant d’artiste est revenue de manière bien précise, closant la communication : « Le plasticien alchimiste est […] un adepte de la connaissance : la connaissance de lui-même ou connaissance de soi, la connaissance de son art et de ses matériaux, le langage des matériaux de son art, la connaissance des lois de fonctionnement de l’univers, particulièrement, la connaissance des effets invisibles, et sur l’homme et sur l’environnement, et la cité de ses créations et des matériaux de ses créations, ainsi que de lui-même, en tant qu’adepte de l’harmonie et de la paix : une voie du sacrifice pour l’humanité ».
Avant d’en arriver à cette étape décisivement conclusive, Rahimi Amoussa s’est appuyé sur un développement en 4 compartiments. Le premier lui a permis de faire comprendre le contenu de la notion d’ ’’arts plastiques’’. Selon lui, ils consistent à « éduquer le sensibilité », à « apprendre à utiliser le langage plastique » et à « acquérir les bases d’une culture artistique », autant d’exigences servant à circonscrire clairement, selon lui, les 6 aspects que contiennent les arts plastiques : la sémiologie de l’image, la composition, la couleur, le graphisme, les matières et le volume.
Concernant le deuxième compartiment de son exposé, le communicateur l’a lié au sous-thème : « Le plasticien, alchimie de la matière ». Ainsi, il a considéré que le plasticien alchimiste de la matière se manifeste à travers la ligne qui, pour lui, est « le moyen de représentation le plus élémentaire ». Cette ouverture l’a amené à développer un ensemble de considérations intéressantes sur les couleurs et les significations respectives qui leur sont attachées.
C’est alors qu’il a abouti au troisième sous-thème : « Le plasticien : de l’alchimie matérielle à l’alchimie spirituelle ». A ce niveau, Rahimi Amoussa s’est appesanti sur la place des ordinaire dans la définition de son concept du sous-thème, avant d’en venir à étudier ceux assez novateurs de l’imagination, de la mémoire, de l’intelligence et de la sagesse, toutes fondamentales dans le passage à l’alchimie spirituelle, surtout que, bien exploitées, elles contribuent à forger un créateur de qualité, donc, un « alchimiste d’harmonie et de paix » qui doit se corriger de 9 cardinaux défauts : l’aveuglement, l’erreur fondamentale, l’avarice, la gourmandise, la luxure, la presse, l’envie, la colère et l’orgueil.
Dans ces conditions, le communicateur a abouti à la dernière partie de son exposé : « Le vitol de l’alchimiste ». Avec cette partie, le public de plasticiens a reçu des consignes précises pour réaliser en soi la vraie dimension alchimique de l’esprit, avec les vertus à promouvoir : la prudence, la tempérance, la justice, la force, la charité, l’espérance, la foi, l’intelligence et la sagesse. En conséquence, l’artiste plasticien peut, en s’améliorant en lui-même travailler positivement sur son environnement et le transformer en bien.
La conférence n’a pas manqué de susciter un débat épanouissant dont Rahimi Amoussa fut réellement à la hauteur.

Marcel Kpogodo 

Elon-m Catilina Tossou, une mémorable odyssée chinoise

Dans le cadre d’un Projet de la République populaire de Chine


Du 16 septembre au 30 octobre 2015, l’artiste peintre et sculpteur béninois, Elon-m Catilina Tossou, a séjourné en Chine. Il s’agissait, pour lui, d’honorer un Projet de l’Etat chinois visant la facilitation de rencontres professionnelles entre artistes africains et chinois. Une expérience réellement porteuse pour lui.

Elon-m, en plein travail de création
« J’ai profité de ce séjour aux points de vue idéologique, social et touristique ; j’ai joui de paysages qui fleurissent et, cette expérience a influencé ma vie, ma créativité, j’ai été aussi influencé par la peinture chinoise ». Les premiers mots de l’artiste peintre et sculpteur béninois, Elon-m Catilina Tossou, quelques temps seulement après son retour d’un séjour de 90 jours en Chine, dans le cadre du Projet annuel mis en place par le Gouvernement chinois pour mettre en contact les artistes africains avec ceux chinois. Ainsi, du 16 septembre au 30 octobre 2015, en compagnie de ses collègues de pays tels que le Zimbabwé, la Tanzanie, l’Ethiopie et la République sud-africaine, cet artiste béninois, après avoir pris ses quartiers dans la ville de Gengdun, lieu du déroulement du Projet, s’est conformé au programme mis en place. A en croire ses propos, ceci s’est révélé épanouissant, vu qu’il était fait d’échanges en atelier avec les autres participants, de travaux en groupe et de rencontres avec l’organisateur du Projet qui n’était personne d’autre que le Directeur de l’Ecole des beaux-arts de Chengdun.

En visite à la Grande Muraille de Chine ... 
De manière plus détaillée, Elon-m confie que la première semaine de son séjour fut celle de contacts avec ses collègues, d’échanges de photos et de partages sur les techniques respectives de travail. Cette période leur a permis aussi de prendre connaissance du programme des activités au cours du séjour, celles-ci devant se diversifier entre des visites de sites touristiques, de musées, du village des arts et des artistes, à Chengdun et, notamment, d’une galerie spéciale. Aussi, ils ont eu droit à une activité de contrôle de leurs compétences artistiques, ce qui les a amenés à faire du crayonnage.

... dont il immortalisera le parcours, à travers une toile
Par ailleurs, les deux semaines qui ont suivi ont été celles de travaux intenses en atelier et, à celles-ci ont succédé une autre, de visites diverses, et une période de repos.

Il pose, avec un artiste chinois, devant une autre de ses toiles, réalisée sur place et inspirée de la culture béninoise
En tout et pour tout, les artistes en résidence ont effectué deux expositions, l’une au Village des arts et, l’autre, à une galerie. Si, en venant de leurs pays respectifs, chacun des artistes s’est impérativement déplacé avec 3 tableaux, ils ont dû en produire 8 sur site. Particulièrement, Elon-m n’a pu s’empêcher d’en créer 7 supplémentaires, la technique utilisée étant celle de la peinture au couteau.
Pose des artistes résidents avec une toile de groupe, réalisée en atelier
Dans ses impressions globales de profonde satisfaction, il déclare : « Ma découverte de la Chine relève d’un rêve réalisé qui m’a amené à renouveler la démarche de ma peinture. En Chine, il existe du dynamisme et de la créativité artistiques ; la communication était bonne, bien qu’étant en anglais. Les visites touristiques et les rencontres artistiques étaient très magnifiques et irremplaçables ».

Elon-m, en jaune, à gauche, dans le grand groupe des artistes résidents
En réalité, Elon-m Catilina Tossou est un artiste béninois qui, depuis quelques années, développe la démarche de la peinture au couteau parmi plusieurs autres styles qu’il exploite aussi. Ses sujets d’inspiration sont illimités et se rapportent souvent à la vie quotidienne, à la culture et à l’histoire, entre autres, sans oublier que son imagination lui est aussi d’un grand apport pour la construction de son message.  


Marcel Kpogodo