dimanche 6 octobre 2013

Activités du plasticien béninois Thierry Oussou

Une randonnée danoise anti-déchets


Du 9 au 28 septembre dernier, l’artiste plasticien béninois, Thierry Oussou, a effectué un séjour de création artistique au Danemark. Le cadre en était l’initiative prise par le Centre de la culture et du développement (Cku), une institution du Ministère des Affaires étrangères du pays hôte. Il fallait activer la sensibilisation contre l’exportation par les pays occidentaux de leurs appareils électroniques usagers vers l’Afrique.


Le "Zangbéto", cadeau des enfants stagiaires aux autorités danoises.

« Images du monde en mouvement 2013 ». Voici le programme mis en place pour les jeunes par le Centre de la culture et du développement (Cku), du Ministère des Affaires étrangères du Royaume de Danemark. Grâce à cette vision, l’artiste-plasticien béninois, Thierry Oussou, a tenu, dans le cadre de son séjour dans ce pays, du 9 au 28 septembre 2013, une série d’ateliers dans des écoles d’une dizaine de villes ou de villages danoises, selon le cas, notamment, Copenhague, Herning, Fudevihssund, Holbaek, Kolding et Roskilde. Mais, le 4 septembre déjà, il se trouvait dans la capitale danoise, Copenhague, pour la préparation pratique des activités. 
Sur le thème ’’Utopie’’, il s’agissait, selon l’artiste, de former ces jeunes stagiaires à la fabrication de masques inspirés de ceux béninois, comme les masques ’’Guèlèdè’’, et de réaliser des installations, pour le compte du musée de la ville de Holbaek. Le cahier de charges a été rempli et c’était en compagnie de son compatriote, artiste-plasticien aussi et récupérateur d’objets relevant des appareils électroniques et électriques usagers, Ferdinand Kounmassou, de son pseudonyme, Ferdinand Kosh, et de la coordonnatrice danoise du Projet, Fanni Baudo, assistée de Lærke Hooge Andersen, toutes deux designers.

De gauche à droite, Thierry Oussou, Fanni Baudo, Lærke Hooge Andersen et Ferdinand Kosh 
Les ateliers en question, placés sous la dénomination « Western Waste meets African Craft », de sa traduction en français, « Les déchets de l'Ouest rencontre l'art africain », ont été le socle de l’initiation de plus de 300 apprenants scolaires, en provenance de plus de 21 établissements, précisera Thierry Oussou, tout en ajoutant qu’en dehors des ateliers se sont déroulés des « Master class », du 9 au 13 septembre 2013. Résultat : les élèves ont créé des masques avec des déchets électroniques, un processus manifestant leur capacité à partager des idées, tout en livrant un signal fort sur la nécessité du recyclage comme un comportement alternatif à l’exportation de ces déchets ; les deux artistes béninois, en compagnie des deux danoises, ont participé également à la mise en place, toujours avec des déchets électroniques, d’une installation Zangbéto, dans le Musée de Holbæk, le 14 septembre. A en croire le plasticien béninois, il s’agit d’un « gardien pour demander aux Danois de ne plus envoyer des déchets électroniques au Bénin ». Le vernissage de l’exposition s’est tenu le 29 septembre.
Le montage en équipe du "Zangbéto"
Dans ses impressions, après ces trois semaines de travail, Thierry Oussou se dit particulièrement heureux d’avoir participé à un tel processus qui a permis de faire valoir la culture béninoise, en l’occurrence, le vodoun, au Danemark. Satisfait, par ailleurs, d’avoir été accueilli et traité comme un roi, durant tout son séjour de travail, il n’en demeure pas moins fasciné par ce pays dans lequel il a constaté l’exercice d’une liberté de tous ordres, dans tous les domaines de la vie, le sens de l’équité et, surtout, fait remarquable, le dynamisme de Fanni Baudo, la Coordonnatrice du Programme « Western Waste meets African Craft », qui a démontré une bonne planification des activités et un respect strict du chronogramme fixé, de même qu’un engagement et une grande détermination. Selon lui, il est prévu qu’une nouvelle phase du Programme se déroule sous peu à Cotonou.

D’un historique bien précis

En réalité, l’investissement efficace de Fanni Baudo dans le Programme « Western Waste meets African Craft » relève de sa désolation face à un comportement profondément illégal dans la législation internationale : l’envoi des Déchets d’équipements électriques et électroniques (Deee), en Afrique occidentale, par des pays européens comme le Danemark, la Grande Bretagne, la Belgique, la Hollande, l’Italie et l’Espagne. Ayant été frappée par le cas particulier du Ghana, avec la décharge d’Agbogbloshie, et visité le Bénin en mars 2013, en compagnie de Lærke Hooge Andersen, et du photographe danois, Torben Ulrik Nissen, elle a touché du doigt la situation environnementale déplorable des pays d’accueil de ces déchets qui, dans la majorité des cas, ne sont plus utilisables, mais que les populations de ces nations recherchent, à cause de la pauvreté. Il y a donc un transfert du problème de gestion des Deee, de l’Europe vers l’Afrique. 
Ainsi, Fanni Baudo a compris la nécessité d’attirer l’attention des apprenants de son pays sur le phénomène, d’où la sélection de Thierry Oussou et de Ferdinand Kosh pour l’exécution d’ateliers et d’un Master class. Vivement que les effets de cette stratégie se fassent sentir, dans les années à venir !  

Marcel Kpogodo

Nouvelle parution du Professeur Guy Ossito Midiohouan

"Elites africaines et nationalisme" dans les librairies

Depuis quelques petits jours, Guy Ossito Midiohouan, Professeur titulaire de Littérature africaine à la Faculté des Lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l'Université d'Abomey-Calavi (Uac) au Bénin, a fait paraître un nouvel ouvrage critique. A la clé, un bonus inattendu pour le lecteur.
"Elites africaines et nationalisme" - Les précurseurs (Textes et études). Le titre du nouvel ouvrage critique du Professeur Guy Ossito Midiohouan, sur la littérature africaine. Paru aux éditions "Star éditions", il comporte 227 pages et se vend dans les librairies à 5000 F Cfa. En attendant une note de lecture qui puisse rendre compte de son contenu, il est à noter que le lecteur qui se le procure dispose de l'intégralité d'un ouvrage d'une importance capitale : le premier roman négro-africain d'expression française, Les trois volntés de Malic, d'Ahmadou Mapaté Diagne, paru en 1920. Avis donc aux étudiants en Lettres et aux chercheurs en Littérature africaine ! 
Marcel Kpogodo