dimanche 11 novembre 2012

Biennale Bénin 2012

Meschac Gaba fait rouler sa Bibliothèque

Une procession culturelle, avec, en tête de peloton, des conducteurs de taxi-moto. Elle déambule, partant de la partie ouest de Cotonou, plus précisément du quartier Fidjrossè, pour aboutir au Centre Commercial Kora, siège de la Biennale Bénin 2012. Parmi les joyeux manifestants, l'artiste béninois vivant en Hollande, Meschac Gaba, qui s'est investi d'un cahier de charges assez impressionnant : faire déambuler une Bibliothèque roulante comportant des ouvrages d'art contemporain africain, recueillis  chez divers donateurs parmi lesquels des bibliothèques et des musées occidentaux. La structure chapeautant une telle initiative est le Musée de l'art de la vie active (Mava) qui suscitera une résidence du même nom. Y travailleront cinq à six artistes internationaux, y compris des Béninois. 
La Bibliothèque roulante doit être comprise comme une performance qui tient depuis le 08 novembre, dont les marques sont l'écriture de phrases ou de citations bien référencées de curateurs, d'artistes écrivains, de journalistes d'art et de critiques d'art, au niveau de plaques des taxi-motos déambulants, à la place du numéro. C'est une manière pour l'artiste béninois, Gaba, de faire participer à l'événement déambulatoire, en particulier, et à la Biennale, en générale, les fameux ''Zémidjans'', devenus des vecteurs incontournables de communication. Par cette action, Mava a contribué à répandre en plein Cotonou des citoyens moyens et démunis la nouvelle de la tenue de cette Biennale Bénin 2012.

Marcel Kpogodo
  

jeudi 25 octobre 2012

Arsène Cocou Yémadjè sur les planches à Cotonou

Les fruits conformes aux fleurs entrevues


Le personnage, en pleine lecture de tranches catastrophiques ... (Photo d'Abdoula Aziz Soumaïla)
Le samedi 6 octobre dernier, la paillote de l'Institut français du Bénin a permis de vivre la représentation par le Béninois, Arsène Cocou Yémadjè, de Confessions posthumes, une pièce qu'il mettait en scène, en même qu'il en était l'acteur unique. Le décor simple et pragmatique, défoncé d'une chaise, prenait en compte la voix éraillée du comédien, qui, avec son accoutrement, indique son appartenance à l'univers des ouvriers. C'est d'abord une bouteille d'alcool en main et une de ses bretelles détachée qui permettent de se rendre compte de la mélancolie qui le ravage. De même, la lumière, isolée, dans un premier temps, comme dans un hôpital, révèle l'angoisse de la solitude de ce veuf, ''père'' de deux enfants, qui doit gérer les suites du décès de son épouse mais, surtout, la découverte de son infidélité de longue durée. Le monologue qu'il habite aide l'acteur à se maintenir complètement libre pour assumer ses responsabilités scéniques, ceci qui lui donne l'occasion de plusieurs situations d'un salutaire comique de mots, ingrédient devenu indispensable pour maintenir le public en haleine. Le journal intime qui lui sert de compagnon de scène n'empêche nullement Arsène Cocou Yémadjè d'accéder à une dimension élevée d'une capacité appréciable de transmission d'une émotion durable au public. De cette manière, il a séduit, même s'il semblait plus jeune que son rôle.


Marcel Kpogodo